ENQUÊTE DE MISE A JOUR DES INDICATEURS DE LA SECURITE ALIMENTAIRE AU MALI

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Transcription:

Présidence de la République -------***------- Commissariat à la Sécurité Alimentaire -------***------- Système d Alerte Précoce République du Mali Un Peuple Un But Une Foi ENQUÊTE DE MISE A JOUR DES INDICATEURS DE LA SECURITE ALIMENTAIRE AU MALI Février 2014

TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX... III LISTE DES GRAPHIQUES ET CARTES...IV MESSAGE CLES/ RESUME... 1 RECOMMANDATIONS... 1 1. CONTEXTE... 2 1.1. Vulnérabilité chronique à l insécurité alimentaire... 2 1.2. Situation de crise multidimensionnelle.... 2 1.3. Justification... 3 1.4. Objectifs... 4 1.4.1. Objectif global... 4 1.4.2. Objectifs spécifiques... 4 1.4.3. Méthodologie... 4 1.4.4. Couverture géographique... 4 1.4.5. Taille de l échantillon... 5 1.4.6. Données à collecter... 5 1.4.7. Partenaires et rôles de l équipe d évaluation... 6 1.4.8. Limite de l enquête... 6 2. PRINCIPAUX RESULTATS... 6 2.1. Données démographiques... 6 2.1.1. Taille moyenne et composition des ménages... 6 2.1.2. Sexe du chef de ménage... 7 2.1.3. Age moyen du chef de ménage... 7 2.1.4. Statut matrimonial du chef de ménage... 7 2.1.5. Niveau d'éducation du chef de ménage... 7 2.1.6. Statut du ménage... 7 2.2. Distribution géographique de l insécurité alimentaire... 7 2.2.1. Insécurité alimentaire selon le milieu... 10 2.2.2. Insécurité alimentaire selon le statut...11 2.3. Sources de revenus... 11 2.3.1. Source secondaire de revenus... 12 2.3.2. Revenu monétaire habituel moyen par région... 13 2.3.3. Revenu monétaire actuel moyen par région... 13 2.3.4. Revenu monétaire habituel moyen par zone de moyen d existence... 14 2.3.5. Dépenses alimentaires mensuelles en cash... 15 2.3.6. Dépenses alimentaires mensuelles cash par cercle... 15 2.3.7. Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales... 16 2.3.8. Part des dépenses alimentaires par cercle... 16 2.4. Consommation alimentaire et diversité alimentaire... 17 2.4.1. Score de consommation alimentaire... 17 2.4.2. Diversité alimentaire par groupe d insécurité alimentaire, score de consommation alimentaire, activité socio-économique, cercle, ZME, et par sexe du chef de ménage... 19 2.4.2.1. Diversité alimentaire et insécurité alimentaire... 20 2.4.2.2. Diversité alimentaire et zone de moyen d existence... 20 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) I

2.4.3. Nombre de repas... 21 2.4.3.1. Nombre moyen de repas par cercle... 21 2.4.3.2. Nombre de repas par zone de moyen d existence... 21 2.4.3.3. Insécurité alimentaire et nombre de repas... 22 2.5. Chocs et insécurité alimentaire... 22 2.5.1. Pourcentage des ménages selon le nombre de chocs signalés au cours des trois derniers mois... 22 2.5.2. Chocs subis par région... 23 2.5.3. Chocs selon les groupes d insécurité alimentaire... 23 2.5.4. Chocs selon les zones de moyen d existence... 24 2.6. Stratégies d adaptation aux chocs... 26 2.6.1. Indice réduit de stratégie d adaptation... 26 2.6.2. Indice réduit de stratégie d adaptation et genre... 27 2.6.3. Stratégies d adaptation et réduction des actifs... 28 2.6.4. Protection... 29 2.6.5. Endettement et raisons de l endettement... 30 2.7. Santé... 31 2.8. Evolution des prix des céréales et du bétail... 32 2.8.1. Région de Kayes... 32 2.8.2. Région de Koulikoro... 32 2.8.3. Région de Mopti... 32 2.8.4. Région de Tombouctou... 33 2.8.5. Région de Gao... 33 2.8.6. Région de Kidal... 33 CONCLUSION/RECOMMANDATIONS... 35 ANNEXES... 36 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) II

LISTE DES TABLEAUX Tableau n 1 : Source principale de revenus... 11 Tableau n 2 : Source secondaire de revenus... 12 Tableau n 3 : Revenu monétaire habituel moyen par région... 13 Tableau n 4 : Revenu monétaire actuel moyen par région... 14 Tableau n 5 : Revenu monétaire habituel moyen par zone de moyen d existence... 14 Tableau n 6 : Dépenses alimentaires en cash par ZME... 15 Tableau n 7 : Dépenses alimentaires mensuelles en cash par ZME... 15 Tableau n 8 : Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales... 16 Tableau n 9 : Score de consommation alimentaire par ZME... 17 Tableau n 10 : Zones à taux de vulnérabilité nettement inférieur au taux global cumulé... 18 Tableau n 11 : Zones à taux de vulnérabilité légèrement plus élevé que le taux global cumulé... 18 Tableau n 12 : Zones à taux de vulnérabilité nettement supérieur au taux global cumulé... 19 Tableau n 13 : Diversité alimentaire par cercle... 19 Tableau n 14 : Diversité alimentaire et insécurité alimentaire... 20 Tableau n 15 : Diversité alimentaire et zone de moyen d existence... 20 Tableau n 16: Nombre de repas par zone de moyen d existence... 21 Tableau n 17: Insécurité alimentaire et nombre de repas... 22 Tableau n 18: Chocs selon les zones de moyen d existence... 24 Tableau n 19 : Stratégies d adaptation et réduction des actifs par région... 28 Tableau n 20 : Insécurité alimentaire et risques de protection... 30 Tableau n 21 : Endettement et raisons de l endettement par région... 30 Tableau n 22 : Endettement et raisons de l endettement par cercle... 31 Tableau n 23 : Taille moyenne et composition des ménages... 37 Tableau n 24: Sexe du chef de ménage... 37 Tableau n 25: Age moyen du chef de ménage... 38 Tableau n 26: Statut matrimonial du chef de ménage... 38 Tableau n 27: Niveau d'éducation du chef de de ménage... 39 Tableau n 28: Statut du ménage... 39 Tableau n 29: Nombre moyen de repas par cercle... 40 Tableau n 30: Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales par cercle... 41 Tableau n 31: Insécurité alimentaire selon les chocs... 41 Tableau n 32: Prix moyen du mil et de la chèvre par cercle... 42 Tableau n 33: Série de prix (maïs, semoule et chèvre) par cercle... 43 Tableau n 33: Série de prix (mil, sorgho, riz local et riz importé) par cercle... 43 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) III

LISTE DES GRAPHIQUES ET CARTES 1. Liste des graphiques Graphique n 1: Distribution de l insécurité alimentaire selon les sources de revenu... 10 Graphique n 2: Insécurité alimentaire selon le milieu... 10 Graphique n 3 : Insécurité alimentaire selon le statut... 11 Graphique n 4: Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales des ménages... 17 Graphique n 5: Chocs et insécurité alimentaire... 23 Graphique n 6: Indice réduit de stratégies d adaptation par région... 26 Graphique n 7: Indice réduit de stratégies d adaptation par cercle... 27 Graphique n 8: Indice réduit de stratégies d adaptation par cercle et par sexe du chef de ménage... 27 Graphique n 9: Un membre de famille s est engagé dans les activités risquées (en % des répondants). 29 Graphique n 10: Evolution du prix du mil... 34 Graphique n 11: Evolution du prix de la chèvre... 34 2. Liste des cartes Carte n 1 : Partenaires de la MAJISA 5 Carte n 2 : Insécurité alimentaire modérée et sévère suivant les cercles... 8 Carte n 3 : Insécurité alimentaire modérée et sévère suivant les zones de moyen d existence... 9 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) IV

Message clés/ Résumé L analyse de l insécurité alimentaire selon l approche CARI (Consolidated Approach for Reporting Indicators of Food Security), qui est basée sur le score de consommation alimentaire, les stratégies d épuisement d actifs et les parts des dépenses alimentaires dans les dépenses globales, montre que deux ménages sur cinq sont en insécurité alimentaire sévère et modérée. Cependant, la situation alimentaire actuelle est en amélioration par rapport à celles de juin et juillet 2013 (période de soudure). Les populations, surtout celles des régions Nord, continuent de subir les effets des crises successives des années précédentes et la reprise des activités économiques en 2014 reste encore timide. La consommation alimentaire reste diversifiée en cette période avec quatre ménages sur cinq ayant un score de diversité alimentaire élevé. Malgré l amélioration de la consommation alimentaire par rapport à la période de soudure agricole de juillet 2013, un ménage sur trois a une consommation pauvre et limite. Les populations retournées exerceront une pression supplémentaire sur les ressources locales. Tous les ménages ont subi au moins trois chocs dont les principaux sont : l impact du déficit pluviométrique, la hausse des prix des denrées alimentaires et l insécurité résiduelle. La majorité des sources de revenus ont subi une détérioration. Par rapport à une situation habituelle, les baisses les plus importantes sont de 36 % chez ceux qui dépendent de la vente de produits de pêche/chasse, 32 % chez ceux qui dépendent de l artisanat et 29% chez les employés agricoles/travailleurs journaliers agricoles. L analyse du score de réduction des actifs montre que les régions du Nord du pays connaissent une détérioration de leur capacité de résilience avec un fort taux de décapitalisation. Les populations des régions de Koulikoro et Mopti apparaissent moins affectées par le phénomène de décapitalisation mais font appel à des stratégies montrant que leurs moyens d existence sont sous pression. Recommandations Poursuite des appuis humanitaires dans les régions du Nord du pays et dans les communes en difficulté alimentaire dans le sud du pays ; Appuyer en semences et engrais les zones qui ont fait une mauvaise production agricole et appui en petit matériel d aide à la production (arrosoirs, matériel aratoire ) ; Améliorer la disponibilité en aliment pour le bétail ; Promouvoir les activités génératrices de revenus en permettant aux ménages de diversifier et consolider leurs moyens d existence ; Identifier des sites sentinelles pour le suivi de la sécurité alimentaire ou rééditer l exercice de la MAJISA : une fréquence de deux passages (en février et en septembre/octobre, juste avant la tenue du Cadre Harmonisé) par an serait optimale ; Renforcer les programmes de prévention de la malnutrition et renforcer les capacités des structures de santé dans la prise en charge des malnutris.

1. Contexte Le Mali est un pays sahélien, enclavé, et structurellement vulnérable à l insécurité alimentaire et à la malnutrition. Les deux tiers du pays sont désertiques. Sa population est estimée à plus de 17 millions d habitants. Il est classé au 182ème rang sur 186 pays selon l Indice de Développement Humain (IDH) de 2013. L économie est fortement dépendante du secteur agricole qui emploie 75 % de la population active. Ce secteur est lui-même tributaire de facteurs exogènes, notamment le changement climatique, la menace que constituent les oiseaux granivores et la présence d autres déprédateurs. Alors que la plupart des observateurs pensaient que le Mali avait réussi à négocier la transition vers la démocratie, le pays a été précipité dans une crise sans précédent par le coup d État du 21 mars 2012 suivi par 10 mois d occupation par des groupes armés dans le Nord du pays. Le nord Mali a dégénéré en un conflit armé en janvier 2013, entrainant d importants mouvements de population et déstabilisant toutes les activités socio-économiques principalement basées sur le commerce avec le Sud et les pays voisins. Après 18 mois de transition politique tendue, le Mali a tenu à l'été 2013 ses premières élections présidentielles depuis le coup d'état. L économie des régions du Sud est essentiellement basée sur le secteur primaire (zone de culture des céréales sèches par excellence: mil, sorgho et maïs) qui occupe 80 % de la population active, et dépend de l exportation de trois produits clefs : le coton, l or et le bétail. Les importations sont composées de produits intermédiaires (les produits alimentaires notamment) et de biens d équipement. L éclatement du conflit armé dans le nord du Mali en 2012 et la dégradation de la situation sécuritaire ont aggravé les conditions de vie de la population malienne. Les ménages maliens, déjà fortement affectés par la crise alimentaire de 2011-2012 (rapports SAP) font face à d importantes pertes au niveau des moyens d existence (bétail, emploi, réduction des activités économiques, etc.). Les baisses de la production agro-pastorale quoi que localisées de la campagne 2013-2014 sont venues exacerber une situation alimentaire déjà difficile. 1.1. Vulnérabilité chronique à l insécurité alimentaire Les enquêtes de sécurité alimentaire réalisées depuis 2006 indiquent que près d un quart des ménages ruraux sont en situation d insécurité alimentaire chaque année, du fait de la faiblesse des revenus et de la fragilité des moyens d existence. Les plus fortes prévalences de l insécurité alimentaire sont habituellement constatées dans les régions du Nord et de l Est et une partie du centre (Ségou, Mopti). Les zones de culture de décrue, agro-oignon, agro-rente et pastorale sont les plus touchées par l insécurité alimentaire. On constate également l existence d insécurité alimentaire en milieu urbain, en particulier dans la zone périurbaine de Bamako. Les enquêtes EFSA Nord et Sud menées en juillet et août 2013 ont quant à elles montré qu au nord, 75,2 % des ménages faisaient face à une insécurité alimentaire sévère ou modérée (30 % en insécurité alimentaire sévère et 45,2 % en insécurité alimentaire modérée) contre 32 % au sud (3 % en insécurité alimentaire sévère et 29 % en insécurité alimentaire modérée). De plus, à Kidal et Tombouctou, près d un ménage sur deux a eu recours à des stratégies d urgence et/ou de crise mettant ainsi en péril ses actifs productifs et ses moyens d existence à court et moyen terme, contre un ménage sur cinq dans le Sud. Les niveaux d insécurité alimentaire au Mali sont en outre exacerbés par des chocs biophysiques (sécheresse, inondations, invasion acridienne, épizootie) affectant les cultures et des chocs économiques, tels que la hausse des prix sur les marchés internationaux et régionaux affectant les nombreux ménages dépendant des marchés pour leur accès à la nourriture. 1.2. Situation de crise multidimensionnelle. De façon générale, selon une évaluation provisoire du SAP (octobre 2013), il ressort que la campagne agricole 2013-2014 a été moyenne dans le pays avec toutefois des poches de mauvaises à très mauvaises productions localisées dans le Sahel Occidental des régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou et dans les régions du Nord. Les conditions d élevage ont été qualifiées de moyennes à bonnes avec des poches de déficit net localisées dans les régions du Nord. L impact de ces déficits pourrait être quelque peu mitigé par les stratégies des éleveurs mais l insécurité Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 2

résiduelle pourrait limiter les mouvements des animaux et une soudure précoce est à craindre dans les zones à déficit de pâturage (dans le Nord du pays). De plus, vu la forte baisse des productions céréalières et maraîchères sur le Plateau Dogon, la non exploitation des champs pour cause d insécurité dans les communes de Dianké et Léré dans la région de Tombouctou et les très mauvaises perspectives de production rizicole dans le cercle de Gao, le groupe SAP a identifié 25 communes en difficulté alimentaire et 155 communes en difficulté économique. Ces constats viennent s ajouter à des facteurs négatifs dont les effets perdurent : la crise socio politique qui a engendré le ralentissement de l activité économique suite à l arrêt de nombreux appuis et/ ou investissements extérieurs : la relance économique reste encore timide dans les trois régions du Nord malgré le retour de plus en plus marqué de l administration et des populations déplacées interne et des réfugiés ; le retour des populations susmentionnées pourrait exercer une pression supplémentaire sur des ressources déjà raréfiées des zones de retour ; l insécurité dans les régions du Nord qui continue d affecter les activités socio-économiques. 1.3. Justification Depuis la réalisation des enquêtes EFSA de décembre 2011 et de juillet 2012, les enquêtes EFSA Nord et Sud se sont déroulées en juillet et août 2013 afin de parvenir à une meilleure compréhension de la vulnérabilité et de l insécurité alimentaire des ménages. Les résultats des zones enquêtées ont fait apparaitre qu au nord, 75,2 % des ménages faisaient face à une insécurité alimentaire sévère ou modérée contre 32 % au sud. De plus, en raison de la mauvaise répartition des pluies dans le temps et l espace, l évaluation des récoltes de la campagne agricole 2013/2014 a été jugée globalement moyenne (évaluation des productions céréalières : en baisse globale de 14 % par rapport à la campagne 2012/2013). Enfin, à la suite de ces enquêtes et du Cadre Harmonisé qui s est tenu en décembre 2013 et dont l objectif était de déterminer la situation de la sécurité alimentaire du moment et celle qui prévaudrait trois mois plus tard, 11 cercles ont été classés en phase 3 (crise) et 12 cercles en phase 2 (sous pression). Pour la situation projetée à trois mois, 12 cercles ont été classés en phase 3 (crise) et 11 cercles en phase 2 (sous pression). Le Cadre Harmonisé a également recensé un certain nombre de risques et leurs impacts : La mauvaise campagne agricole aura un impact plus ou moins négatif sur le niveau des stocks alimentaires, la consommation et les moyens d existence des ménages dans certaines zones. La faiblesse de la crue du fleuve et au niveau des barrages de retenues réduira les superficies réalisables en décrue (zones de lacs) et les cultures maraichères dans le cercle de Bandiagara. Les poches de déficit de pâturage auront un impact sur la production animale ce qui altérera les conditions de vie des pasteurs si le mouvement habituel des troupeaux venait à être perturbé. L intensification des mouvements de retour des populations déplacées et refugiées exercera une pression accrue sur les ressources déjà raréfiées des zones de retour. L insécurité dans les régions du Nord continuera d affecter les activités socio-économiques. C est dans ce contexte d instabilité alimentaire et dans la perspective d une mise à jour de la situation alimentaire actuelle des personnes très vulnérables que le SAP et le PAM, en collaboration avec leurs partenaires réunis au sein du cluster sécurité alimentaire, ont organisé la présente enquête de mise à jour des indicateurs clefs de la sécurité alimentaire (MAJISA) afin de mieux répondre aux besoins de ces populations. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 3

1.4. Objectifs 1.4.1. Objectif global L objectif global de l enquête est de parvenir à une mise à jour des indicateurs clefs afin d avoir une compréhension de la situation actuelle de la sécurité alimentaire des ménages vulnérables et de la confronter à celle issue du Cadre Harmonisé de décembre dernier. Cette enquête permettra ainsi d alimenter, sur la base de données récente, le prochain atelier du Cadre Harmonisé qui doit se tenir à Bamako du 10 au 14 mars 2014. Cette étude servira en outre à assurer un meilleur ciblage de l assistance humanitaire (assistance alimentaire, appui à l agriculture, à l élevage, AGR, filets sociaux) à court et moyen terme. Ce document servira enfin de plaidoyer auprès des décideurs pour venir en aide aux populations vulnérables. 1.4.2. Objectifs spécifiques Les objectifs spécifiques assignés à cette étude sont les suivants : 1. Avoir une mise à jour de la sécurité alimentaire des ménages sur les zones enquêtées ; 2. Décrire le profil des ménages en insécurité alimentaire et vulnérables à l insécurité alimentaire ; 3. Caractériser les zones de vulnérabilité et établir un ordre de priorité en fonction de leur degré de vulnérabilité et des facteurs qui y contribuent, afin de mieux orienter les interventions à court et moyen terme ; 4. Spécifier les moyens d existence et les mécanismes de résilience des ménages dans différentes situations de vulnérabilité à l insécurité alimentaire. 5. Formuler des recommandations sur les types d interventions les plus appropriées pour atténuer l insécurité alimentaire aussi bien en milieu rural qu en milieu urbain ; 6. Formuler des recommandations pour l amélioration du système de surveillance et la détermination des sites sentinelles, la périodicité de la collecte des données, les indicateurs clés à collecter, etc 1.4.3. Méthodologie L étude a pris en compte les données secondaires disponibles (rapports du SAP, rapports des autres partenaires, analyses rapides du marché du PAM, données récoltées par le PAM à travers un système de surveillance mensuelle de la sécurité alimentaire 1, etc ) ainsi que les données primaires collectées auprès des ménages et des communautés. Pendant la phase de collecte des données primaires deux types de questionnaires ont été utilisés: Questionnaire ménage ; Questionnaire qualitatif (groupes de discussion) : administré auprès de 243 groupes de discussion dont 19 (17 dans les régions du Sud du pays et 2 dans les régions du Nord) composés de femmes. Le questionnaire ménage a été conçu pour permettre la prise en compte de certains éléments et indicateurs du cadre d'analyse HEA de plus en plus utilisé par les acteurs de la sécurité alimentaire au Mali, y compris par le SAP. 1.4.4. Couverture géographique Régions Gao Tombouctou Kidal Koulikoro Kayes Mopti Cercles Ansongo, Bourem Gao, Ménaka Diré, Goundam, Gourma-Rharous, Niafunké, Tombouctou Abeïbara, Kidal, Tin-Essako, Tessalit Banamba, Kolokani, Nara Nioro, Yelimané Bandiagara, Djenne, Douentza, Ténenkou, Youvarou 1 Système de surveillance mensuelle de la sécurité alimentaire et de marché, AMRAD/PAM, Mars-Juin 2013 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 4

Carte n 1 : Partenaires de la MAJISA 1.4.5. Taille de l échantillon Administration de 2 668 questionnaires ménages et 243 questionnaires villages. Le plan de sondage appliqué est un sondage stratifié à deux degrés. Il repose sur une subdivision de la zone d enquête en 18 strates dans lesquelles les tirages des unités de sondage ont été faits de façon indépendante. Dans une strate, il est procédé au tirage des : - Villages qui sont les unités primaires sans remise et avec probabilités inégales proportionnelles à leur taille en populations. - Ménages ou unités secondaires dans chaque village avec probabilités égales et sans remise, à raison de 12 ménages par village. La base de sondage utilisée pour l enquête est définie sur la base du répertoire des villages du Recensement Général de la Population et de l Habitat (RGPH) 2009 à partir du répertoire village. Cette base est structurée en région, cercle, commune et village. Il y a été adjoint les zones de moyen d existence (ZME) telles que définies par le SAP. 1.4.6. Données à collecter Dans les régions Sud, les données ont été collectées à l aide de smartphone alors que dans les régions Nord, les données ont été collectées sur questionnaires papier. Les données sur la disponibilité et l utilisation alimentaire ont été analysées à travers les informations déjà existantes (données secondaires). L enquête vise essentiellement à renseigner les principaux indicateurs suivants : Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 5

la consommation alimentaire (scores, profils, sources) ; la fréquence des repas par jour et par groupe cible (enfant/adulte) ; la structure des dépenses (alimentaires et non alimentaires) ; les classes de sécurité alimentaire ; les sources de revenus (présent /passé); la contribution de chaque source de revenu au revenu total ; les types de chocs subis par les ménages (conjoncturel/structurel) ; les stratégies développées face aux chocs où la dimension protection a été intégrée dans l analyse ; l indice de stratégie de survie. situation sanitaire et nutritionnelle des enfants ; les niveaux des prix. 1.4.7. Partenaires et rôles de l équipe d évaluation La coordination générale de l étude a été assurée par le SAP avec la contribution technique du PAM, des partenaires ONG (Save the Children, ACF, GARDL, OXFAM, CARE, CISV, DRC, AFRICARE, Islamic Relief, Solidarités International) et du cluster Sécurité Alimentaire. 1.4.8. Limites de l enquête L insécurité résiduelle dans les zones Nord est à l origine de la restriction des déplacements : l équipe de conception de l enquête a dû procéder à des choix raisonnés pour tenir compte de ces contraintes ; L immense étendue de la zone, la forte dispersion de l échantillon ; Le temps imparti d enquête très court ; Le temps de formation des enquêteurs très court même si certains d entre eux avaient déjà participé à des enquêtes du même type ; L administration des questionnaires par des ONG (pourvoyeur d assistance) peut éventuellement créer un biais dans les réponses ; L absence de participation directe du PAM/SAP dans la collecte des données. 2. Principaux résultats 2.1. Données démographiques Ici, il s agit du ménage économique qui est constitué de l ensemble des individus apparentés ou non qui mettent en commun l essentiel de leurs revenus pour faire face à leurs besoins fondamentaux. 2.1.1. Taille moyenne et composition des ménages Selon les enquêtes HEA, la taille du ménage est un indicateur de richesse surtout en zone agricole où la mécanisation reste faible et la main d œuvre est sollicitée pour les travaux champêtres. Il ressort de cette enquête que la taille moyenne des ménages par cercle varie de quatre personnes à Tin-Essako (Kidal) à seize personnes à Banamba (Koulikoro) et Yelimané (Kayes). Les plus petits ménages sont observés dans les régions du nord notamment dans les cercles de Kidal qui sont des zones pastorales. Par contre, les plus grands ménages sont constatés dans les zones «Sarakolés» où la solidarité et l entente sont plus prononcées dans les cercles de Banamba, Nara, Nioro et Yelimané qu ailleurs. La composition par sexe du ménage semble assez équitable avec une légère prédominance des femmes comme dans la proportion globale de la population. Cependant, le cercle de Ténenkou y fait exception avec une taille moyenne nettement en faveur des hommes. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 6

2.1.2. Sexe du chef de ménage Le chef de ménage est le preneur de décision même s il n est pas forcément le plus grand contributeur. Selon les résultats de cette étude, la plupart des ménages est dirigée par les hommes. Toutefois, on observe que plus d un ménage sur trois est dirigé par des femmes dans les cercles de Gao, Bourem et près d un ménage sur cinq dans les cercles de Kidal et Tombouctou et Nioro. Ces chiffres sont nettement plus élevés que dans les enquêtes précédentes et cela peut être lié à la désorganisation engendrée par la crise qu a connue le nord du pays. 2.1.3. Age moyen du chef de ménage L âge moyen des chefs de ménage varie de 43 ans à Abeïbara à 59 ans à Bandiagara. Cependant, il y a des chefs de ménages assez jeunes de moins de 20 ans à Youvarou et des chefs de ménages vieillards de 99 ans. 2.1.4. Statut matrimonial du chef de ménage La plupart des chefs de ménages sont mariés mais on note une proportion assez importante de chefs de ménages veufs (ves) surtout dans les régions du Nord et singulièrement dans le cercle Gao avec 26,4 % de cas. De même, le taux de divorce dépasse les 10 % dans les régions du Nord. Cela pourrait s expliquer, entre autres, par la guerre avec ses victimes et la désorganisation de la société qui s en est suivie. 2.1.5. Niveau d'éducation du chef de ménage Le taux d analphabétisme est encore élevé au niveau des chefs de ménage. Dans le cercle de Yelimané près de 67 % des chefs de ménage n ont reçu aucune éducation formelle tandis qu à Abeîbara, ils sont seulement 12 %. On note que l enseignement coranique reste la forme d éducation la plus répandue au niveau des chefs de ménage. Toutefois, le niveau primaire et le niveau alphabétisé sont plus remarqués chez les chefs de ménage dans le Nord du pays. Les efforts de l Etat et de ses partenaires en matière d éducation au cours de ces cinq dernières années (scolarisation des filles, construction des salles de classes, ) ne se feront sentir que plus tard dans ces taux. 2.1.6. Statut du ménage Dans les cercles situés au sud du pays, la présence des déplacés internes se fait rare, la plupart d entre eux ayant rejoint leur zone d origine. Pour les cercles du Nord, les ménages retournés représentent entre 10 et 31 % de l ensemble mais à l intérieur de ces zones des déplacés internes sont signalés surtout dans la région de Kidal qui n est pas encore retournée sous le contrôle de l Etat. 2.2. Distribution géographique de l insécurité alimentaire Comparativement aux résultats de l enquête EFSA de juillet et d août 2013 coïncidant avec la période de la soudure agricole-, on note une baisse saisonnière de la prévalence de l insécurité alimentaire sur l ensemble des zones couvertes par l enquête. Cependant, certaines zones comme les cercles de Gao (56 %), Goundam (33,6 %), dans la région de Tombouctou et Abeïbara (28,7 %) dans la région de Kidal, enregistrent les taux d insécurité alimentaire sévère les plus élevés. Ce qui traduit la précarité de la sécurité alimentaire dans ces régions suite à une mauvaise campagne agricole et la timide reprise de l économie locale. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 7

Carte n 2 : Insécurité alimentaire modérée et sévère suivant les cercles Si l on considère les taux cumulés de l insécurité alimentaire sévère et modérée, ils sont beaucoup plus élevés dans les cercles de Gao (85,6 %) et Ansongo (59,7 %) dans la région de Gao, Goundam (69,7 %) et Gourma Rharous (54,7 %) dans la région de Tombouctou, Kidal (60,4%) et Tin-Essako (53,5%) dans celle de Kidal. L analyse de l insécurité alimentaire selon les zones de moyens d existence indique que deux ménages sur cinq sont en insécurité alimentaire sévère et modérée. Les résultats montrent que les prévalences les plus élevées se trouvent dans les zones ZME3 Fluvial, riz, élevage transhumant (61,92%), ZME2 Pastoralisme nomade transhumant (49,37%), ZM1 Nomadisme Commerce transsaharien (48,48%) et ZM5 Plateau Dogon-Mil-oignon (46,91%). Cela s explique par le fait que la période de l enquête coïncide avec le début de la soudure pastorale, soudure plus prononcée dans les zones à déficit fourrager dans les régions de Mopti(Douentza), Tombouctou (Niafunké, Diré, Goundam et Tombouctou) et Gao (Gao, Ansongo, Ménaka)2. Selon le rapport du réseau Bilital Maroobé, la soudure pastorale serait très difficile pour les ménages éleveurs. Ce qui a amené, le réseau à lancer une alerte à travers une déclaration relative à la situation sécuritaire dramatique et au déficit fourrager qui prévalent dans les zones pastorales de plusieurs pays de l'afrique de l'ouest et du Centre. Sur le plateau Dogon et dans la zone fluviale de Gao, les mauvaises récoltes dans la plupart des communes de ces zones expliqueraient cette prévalence très élevée de l insécurité alimentaire. 2 SAP : Evaluation définitive de la situation alimentaire du pays campagne agricole 2013-2014 / Février 2014 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 8

Carte n 3 : Insécurité alimentaire modérée et sévère suivant la zone de moyen d existence Les ménages ayant comme principaux moyens de subsistance le travail journalier agricole ou non agricole ou dépendant des dons et des aides de la communauté et endettés sont les plus affectés par l insécurité alimentaire sévère. A ce groupe s ajoutent les ménages dépendant de la pêche/chasse. L insécurité résiduelle continue d affecter la mobilité des ménages vivant de la cueillette, limitant ainsi leur accès à la nourriture en les exposant plus à l insécurité alimentaire. Quant aux ménages pêcheurs, le retard dans la montée de la crue et sa faible durée d étalement ont impacté négativement la production halieutique. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 9

Graphique n 1: Distribution de l insécurité alimentaire selon les sources de revenu Autre Emprunt/Dette Transfert d'argent reçu Pension/Retraite Salarié Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole Location Vente de produits de pêche/chasse Vente de produits agricoles/maraîchage (propre 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire légère Insécurité alimentaire sévère 2.2.1. Insécurité alimentaire selon le milieu Les ménages ruraux sont relativement plus exposés à l insécurité alimentaire sévère, 14,52 % contre 12,09 % en milieu urbain. Graphique n 2: Insécurité alimentaire selon le milieu 100% 80% 60% 40% 20% 0% Urbain Rural Total Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire légère Insécurité alimentaire sévère Le constat est que malgré une meilleure diversité alimentaire des ménages urbains, la vulnérabilité à l insécurité alimentaire en milieu urbain tend à se rapprocher de celle en milieu rural. Les raisons suivantes pourraient expliquer ce rapprochement : L affluence des populations rurales vers les centres urbains à la recherche de sécurité et d opportunités d emploi a exercé une pression supplémentaire sur les ressources déjà amoindries en raison du ralentissement des activités économiques dû à la crise. La faiblesse du pouvoir d achat a contraint les ménages des centres urbains à adopter des stratégies comparables à celles des ménages ruraux augmentant ainsi leur niveau de vulnérabilité. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 10

2.2.2. Insécurité alimentaire selon le statut Les ménages déplacés et retournés sont plus confrontés à l insécurité alimentaire (modérée et sévère) que les ménages résidents. Cependant, il faut noter que les taux d insécurité alimentaire sévère sont plus élevés chez les ménages résidents (14 %) et retournés (16 %) que chez les déplacés. Graphique n 3 : Insécurité alimentaire selon le statut 100% 80% 60% 40% 20% 0% Résidents Déplacés Retournés Sécurité alimentaire Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire légère Insécurité alimentaire sévère 2.3. Sources de revenus Les principales sources de revenus actuelles sont comparables à celles d une situation habituelle. Toutefois, les apports monétaires moyens varient suivant les deux périodes. En situation habituelle, les apports les plus élevés proviennent de l activité commerce et entreprenariat 150 595 FCFA, suivis des traitements des fonctionnaires (114 304 FCFA), des ventes des produits de pêche/ chasse 106 869 FCFA et des transferts monétaires (103 111 FCFA). Les apports les plus faibles (43 656 FCFA et 21 286 FCFA) proviennent respectivement des rémunérations du travail journalier agricole/employé agricole et des emprunts /endettement qui sont pratiqués par les ménages les plus pauvres. Actuellement, les apports monétaires ont baissé de manière significative. Les baisses les plus importantes sont de 36 % chez ceux qui dépendent de la vente des produits de pêche/chasse, 32 % chez ceux qui dépendent de l artisanat et 29 % chez les employés agricoles/ travailleurs journaliers agricoles. Cependant les revenus des pensionnaires, des salariés du secteur privé et des mendiants ont augmenté respectivement de 13 %, 6% et 8 %. Seule la rémunération des fonctionnaires est restée stable. Ces baisses peuvent s expliquer non seulement par les baisses de production agropastorale et/ou par la crise qui a affecté le tissu économique au niveau des régions du Nord et même au-delà notamment le tourisme dans la région de Mopti. Tableau n 1 : Source principale de revenus Source principale de revenus Vente de produits agricoles/maraîchage (propre production) Elevage/Vente de bétail et de produits laitiers Apport monétaire - source principale habituelle de revenus en FCFA Apport monétaire - source principale actuelle de revenus en FCFA Variation 73 546 55 194-25 % 93 831 67 264-28 % Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 11

Vente de produits de pêche/chasse 106 869 68 587-36 % Petit commerce/ Secteur informel 60 938 47 800-22 % Location 68 750 56 000-19 % Employé agricole/ Travail journalier agricole 61 206 43 649-29 % Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole 43 656 35 849-18 % Commerçant/Entrepreneur 150 595 130 627-13 % Salarié 82 740 87 750 6 % Fonctionnaire 114 304 114 119 0 % Pension/Retraite 69 030 78 206 13 % Artisanat 73 785 50 476-32 % Transfert d'argent reçu 103 111 74 456-28 % Dons 67 955 51 514-24 % Emprunt/Dette 21 286 21 143-1 % Mendicité 62 014 67 049 8 % Autre 73 546 55 194-25 % 2.3.1. Source secondaire de revenus L analyse des sources secondaires actuelles de revenus montre également que les apports monétaires sont en baisse de façon générale par rapport à la situation habituelle, excepté l emprunt/dette qui a pris de l ampleur. Ce qui est le signe que les ménages pauvres et très pauvres, pour satisfaire leurs besoins alimentaires, doivent s endetter davantage cette année. Tableau n 2 : Source secondaire de revenus Apport monétaire - source Apport monétaire - source Source secondaire de revenus secondaire habituelle de revenus en secondaire actuelle de revenus en FCFA FCFA Moyenne Moyenne Vente de produits agricoles/maraîchage (propre 41 885 29 651 production) Elevage/Vente de bétail et de produits laitiers 51 601 36 367 Vente de produits de pêche/chasse 29 081 24 701 Petit commerce/ Secteur informel 36 962 26 215 Location 72 545 30 278 Employé agricole/ Travail journalier agricole 42 209 25 946 Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole 24 576 23 472 Commerçant/Entrepreneur 77 565 48 375 Salarié 45 714 45 000 Fonctionnaire 96 667 67 375 Pension/Retraite 92 371 67 310 Artisanat 32 816 22 874 Transfert d'argent reçu 51 215 42 740 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 12

Dons 37 114 27 743 Emprunt/Dette 9 850 12 050 Mendicité Autre 28 013 28 954 2.3.2. Revenu monétaire habituel moyen par région Le revenu monétaire habituel moyen varie suivant les régions et selon les zones de moyens d existence qui les traversent. A Kidal, zone pastorale et de commerce transsaharien, l apport monétaire le plus élevé se retrouve dans le commerce/entreprenariat 229 889 FCFA et l élevage/vente de bétail et de produits laitiers 108 601 FCFA, tandis qu à Mopti l apport le plus important provient de la vente de produits de pêche/chasse (131 000 FCFA) activité dominante dans la frange fluviale. A Tombouctou, ce sont les revenus issus des pensions/retraites et du commerce/entreprenariat qui occupent les deux premières places suivis des transferts 114 350 FCFA ; à Gao le salariat vient en tête avec la présence de nombreuses ONG qui sont des pourvoyeurs d emplois. A Kayes et Koulikoro, ce sont respectivement les apports du commerce/entreprenariat (209 444 FCFA et 229 889 FCFA) qui sont les plus importants, suivis des transferts d argent à Kayes où les ressortissants sont nombreux à l extérieur et la location à Koulikoro. Tableau n 3 : Revenu monétaire habituel moyen par région (en FCFA) Sources Gao Kayes Kidal Koulikoro Mopti Tombouctou Vente de produits agricoles/maraîchage (propre production) Elevage/Vente de bétail et de produits laitiers 50 901 94 896 63 176 71 839 75 556 78 572 80 036 84 500 108 601 92 714 82 790 61 731 Vente de produits de pêche/chasse 63 500 30 000 131 565 103 678 Petit commerce/ Secteur informel 38 990 59 214 97 411 42 885 46 907 55 690 Employé agricole/ Travail journalier agricole Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole 68 846 40 000 55 000 25 571 64 188 67 955 38 488 36 250 56 200 31 432 33 710 59 871 Commerçant/Entrepreneur 84 000 209 444 229 889 117 909 126 531 154 000 Salarié 126 400 98 125 70 000 71 113 58 333 Fonctionnaire 55 000 92 500 111 250 86 667 149 571 116 400 Pension/Retraite 44 595 71 667 62 667 122 500 52 250 148 500 Artisanat 91 067 43 000 86 667 30 214 114 783 50 091 Transfert d'argent reçu 33 200 139 491 77 060 56 211 114 350 Emprunt/Dette 5 500 25 000 28 250 Mendicité 15 400 120 714 110 000 84 500 63 110 23 125 Location 15 000 125 000 10 000 Dons 26 250 100 000 70 000 71 000 2.3.3. Revenu monétaire actuel moyen par région De façon générale, les revenus actuels sont en forte baisse par rapport à la situation habituelle sauf pour le commerce/entreprenariat qui prend de l ampleur à Kayes et Koulikoro ; le fonctionnariat à Mopti et les pensions /retraites à Tombouctou se maintiennent par rapport à la situation habituelle. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 13

Tableau n 4 : Revenu monétaire actuel moyen par région (en FCFA) Sources Gao Kayes Kidal Koulikoro Mopti Tombouctou Vente de produits agricoles/maraîchage (propre production) Elevage/Vente de bétail et de produits laitiers 37 446 83 745 36 750 37 312 68 406 58 699 56 783 59 846 69 507 63 487 98 066 48 902 Vente de produits de pêche/chasse 23 154 16 500 97 196 67 567 Petit commerce/ Secteur informel 31 129 38 214 67 043 42 589 49 856 42 196 Employé agricole/ Travail journalier agricole Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole 34 605 15 000 32 500 26 929 43 111 64 306 25 663 33 750 38 543 44 696 37 269 42 679 Commerçant/Entrepreneur 50 000 239 444 176 800 138 700 77 605 119 500 Salarié 135 000 103 333 54 167 74 000 72 550 98 000 Fonctionnaire 68 333 150 000 63 333 78 750 161 714 112 400 Pension/Retraite 66 345 77 500 57 000 175 000 66 333 141 000 Artisanat 21 808 35 250 36 667 65 111 100 714 31 011 Transfert d'argent reçu 50 360 108 795 77 500 61 964 58 391 47 313 Dons 131 300 58 333 10 000 50 750 47 231 Emprunt/Dette 5 500 10 000 25 000 47 500 7 000 Mendicité 15 300 135 772 62 500 57 977 69 367 20 835 Location 35 000 85 000 62 500 2.3.4. Revenu monétaire habituel moyen par zone de moyen d existence Les revenus monétaires habituels les plus importants sont enregistrés dans les zones 2 : pastoralisme nomade et transhumant et dans la zones 8 : sorgho-élevage transhumant-transfert tandis que les plus faibles revenus sont notés dans la zone 1 : nomadisme et commerce transsaharien. Curieusement, l apport de la mendicité est assez élevé dans les zones de moyen d existence 1, 8 et 9. Tableau n 5 : Revenu monétaire habituel moyen par zone de moyen d existence (en FCFA) Sources Vente de produits agricoles/maraîchage (propre production) Elevage/Vente de bétail et de produits laitiers Petit commerce/ Secteur informel 1- Nomadisme commerce transsaharien 2- Pastoralisme nomade transhumant 3- Fluvial, riz, élevage transhumant 4-Mil et élevage transhumant 5- Plateau Dogon mil, oignon 6- Delta Lac, riz, sorgho de décrue 8- Sorgho élevage transhumant transfert 9- Ouest et centrale mil/sorgho pluvial 46 667 71 147 54 283 85 881 63 373 82 658 106 671 45 984 60909 103 591 83618 84170 51250 90 277 84 500 45333 71 429 85 662 43120 46683 17938 58 297 59 214 48 000 Location 50 000 200 000 10 000 15 000 Employé agricole/ Travail journalier agricole 56 667 65 556 74 167 57 429 59 231 35 000 14 800 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 14

Ouvrier/Journalier/Travail journalier non agricole 70 000 49 658 49 375 32721 43780 34 643 31 056 Salarié 50 000 85 700 108 333 70 400 64 557 98 125 75 000 Artisanat 55 000 135 792 37 917 49 444 45 000 58 210 43 000 117 250 Mendicité 110 000 29 600 16 500 10 500 43 437 37 500 120 714 110 792 Vente de produits de pêche/chasse 107 000 61 018 30 400 129 500 155 000 Commerçant/Entrepreneur 193 294 60 000 99 769 5 000 124 344 194500 181 000 Fonctionnaire 112 000 55 000 119 400 161 000 92 500 86 667 Pension/Retraite 55 252 82 100 51 667 52 250 71 667 122 500 Transfert d'argent reçu 35 500 44 714 46 750 139 118 127 843 92 648 Dons 96 250 56 667 100 000 30 833 Emprunt/Dette 1 000 10 000 10 000 34 333 25 000 2.3.5. Dépenses alimentaires mensuelles en cash Pour accéder aux produits alimentaires, les ménages peuvent les produire eux-mêmes, les acheter au comptant ou à crédit, par troc ou en bénéficier à travers des dons. La zone de moyen d existence 8 (sorgho-élevage transhumant transfert) a effectué les dépenses alimentaires mensuelles cash les plus élevées (115 056 FCFA) ; cela pourrait s expliquer par le déficit céréalier conjoncturel à combler surtout que les populations bénéficient de transferts extérieurs quoiqu en diminution ces dernières années. Cependant, cette situation est à nuancer dans la mesure où la taille des ménages est également plus élevée. La zone de moyen d existence 4 (mil et élevage transhumant) vient en deuxième position, suivie de la zone 9 (sorgho-mil-coton). Tableau n 6 : Dépenses alimentaires en cash par ZME ZME Dépenses alimentaires mensuelles moyennes (en FCFA) 1- Nomadisme Commerce transsaharien 20 563 2- Pastoralisme nomade transhumant 38 214 3- Fluvial, riz, élevage transhumant 49 950 4-Mil et élevage transhumant 59 447 5- Plateau Dogon, Mil oignon 43 462 6- Delta Lac, riz, sorgho de décrue 50 671 8- Sorgho, élevage transhumant, transfert 115 056 9- Ouest et centrale mil/sorgho pluvial 55 060 2.3.6. Dépenses alimentaires mensuelles en cash par cercle Les cercles du Sahel Occidental (Yelimané, Nioro, Nara et Banamba) ont les dépenses alimentaires les plus élevées. Cela pourrait s expliquer par le déficit conjoncturel de la production et du degré de solvabilité financière de ces zones où les transferts d argent sont assez importants et le commerce est également développé. Les dépenses les plus faibles sont enregistrées à Kolokani et dans les régions du Nord qui bénéficient des appuis alimentaires des partenaires notamment du PAM et du CICR. Tableau n 7 : Dépenses alimentaires mensuelles en cash par ZME Cercles Dépenses alimentaires mensuelles moyennes (en FCFA) Kidal 33 654 Abeïbara 24 026 Tessalit 35 729 Tin-Essako 41 420 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 15

Gao 28 560 Ansongo 81 749 Bourem 42 762 Ménaka 44 136 Tombouctou 56 101 Diré 39 477 Goundam 45 874 Gourma-Rharous 31 735 Niafunké 34 828 Bandiagara 43 462 Djenne 50 101 Douentza 56 960 Ténenkou 72 700 Youvarou 41 095 Banamba 84 308 Kolokani 30233 Nara 108 219 Nioro 115 358 Yelimané 106 153 2.3.7. Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales Cet indicateur fait le cumul de l ensemble des dépenses alimentaires en cash, à crédit, l autoconsommation et les dons consommés valorisés et le tout rapporté à l ensemble des dépenses totales du ménage. Plus cette proportion est élevée, plus le ménage peut être considéré comme vulnérable car cela laisse peu de place à d autres dépenses également nécessaires pour la santé, l éducation, l investissement. Tableau n 8 : Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales Groupes - Part Région des dépenses alimentaires Gao Kayes Kidal Koulikoro Mopti Tombouctou <50% 6,7 % 2,6 % 0,0 % 2,3 % 2,7 % 4,9 % 50-65 % 13,8 % 15,1 % 3,9 % 11,6 % 9,2 % 10,7 % 65-75 % 13,2 % 20,0 % 5,1 % 17,2 % 18,4 % 14,9 % > 75% 66,3 % 62,3 % 91,0 % 68,9 % 69,7 % 69,5 % Il ressort de ce tableau que deux ménages sur trois consacrent plus de 75 % de ses dépenses totales à l alimentation. Ce qui est un signe de vulnérabilité. La situation est plus grave dans la région de Kidal où plus de 90 % de ménages consacrent plus de 75 % de leurs dépenses globales à l alimentation ; elle est moins grave dans la région de Kayes où 35% des ménages y consacrent entre 50 et 65 %. 2.3.8. Part des dépenses alimentaires par cercle Il ressort du tableau ci-dessous que tous les ménages (100 %) du cercle de Tin Essako consacrent plus de 75 % de leurs dépenses à l alimentation ; il en est de même pour plus de 90 % des ménages à Abéibara, Diré et Ténenkou. Cette proportion est plus faible à Ansongo, Gourma Rharous et Bandiagara mais reste toutefois élevée (autour de 50 %). Pour les ménages qui consacrent entre 65 et 75 % à l alimentation, ils sont près de 20 à 30 % dans les cercles d Ansongo, Bandiagara, Djenné, Gourma Rharous, Kolokani et Yelimané. Les ménages qui consacrent moins de 50 % à l alimentaire sont de 11 % à Tombouctou et Bourem et 9 % à Ansongo ; ailleurs ce taux est très faible. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 16

Abeibara Ansongo Banamba Bandiagra Bourem Dire Djenne Douentza Gao Goundam Gourma-Rharous Kidal Kolokani Menaka Nara Niafunke Nioro Tenenkou Tessalit Tin-Essako Tombouctou Yelimane Youvarou Graphique n 4: Part des dépenses alimentaires dans les dépenses totales des ménages 120,0% 100,0% 80,0% 60,0% 40,0% 20,0% 0,0% <50% 50-65 % 65-75 % > 75% 2.4. Consommation alimentaire et diversité alimentaire 2.4.1. Score de consommation alimentaire Sur le plan global, le score de consommation alimentaire (SCA) est acceptable pour 65,6 % de la population de l ensemble des ménages enquêtés. Ainsi, les ménages ayant un SCA limite représentent 18,22 % et le taux de 16,23 % restant correspond aux ménages vivant avec un SCA pauvre. Il est important qu un appui soit fourni à temps. Tableau n 9 : Score de consommation alimentaire par ZME Score de consommation Zones de moyens d'existence (ZME) Acceptable Limite Pauvre Limite + pauvre 1. Nomadisme Commerce transsaharien 51,52 45,45 3,03 48,48 2. Pastoralisme nomade transhumant 62,82 15,98 21,2 37,18 3. Fluvial-riz-élevage transhumant 44,82 30,57 24,61 55,18 4. Mil et élevage transhumant 64,21 17,51 18,27 35,79 5. Plateau Dogon-mil-oignon 55,56 22,22 22,22 44,44 6. Delta Lac riz, sorgho de décrue 61,16 20,08 18,76 38,84 8. Sorgho-élevage transhumant-transfert 94,5 5,15 0,34 5,5 9. Sorgho-mil 82,7 13,52 3,77 17,3 Total 65,55 18,22 16,23 34,45 Il est, toutefois, bon de noter qu en prenant pour base de comparaison ce taux global cumulé (limite et pauvre) de 34,45 %, le degré de vulnérabilité des ménages enquêtés varie positivement ou négativement selon les zones de moyens d existence (ZME) de l étude, trois cas de figures se dégagent : Zones à taux de vulnérabilité nettement inférieur au taux global cumulé : La ZME 8 (sorgho-élevage transhumant-transfert) : 5,50 % et la ZME 9 (sorgho-mil-coton) : 17,30 % Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 17

Zones à taux de vulnérabilité légèrement plus élevé que le taux global cumulé : La ZME 2 (pastoralisme nomade transhumant) : 37,18 %, la ZME 4 (mil et élevage transhumant) : 35,79 % et la ZME 6 (Delta Lac riz, sorgho de décrue) : 38,84 % ; Zones à taux de vulnérabilité nettement supérieur au taux global cumulé : La ZME 1 (Nomadisme Commerce transsaharien) : 48,48 %, la ZME 3 (fluvial-riz-élevage transhumant) : 55,18 % et la ZME 5 (Plateau Dogon-mil oignon) : 44,44 %. Tableau n 10 : Zones à taux de vulnérabilité nettement inférieur au taux global cumulé Score de consommation alimentaire SCA Zones de moyens d'existence (ZME) Acceptable Limite Pauvre Limite + pauvre 8. Sorgho-élevage transhumant-transfert 94,5 5,15 0,34 5,5 9. Sorgho-mil 82,7 13,52 3,77 17,3 En effet, la ZME 8 (sorgho-élevage transhumant-transfert) avec un SCA cumulé de 5,50 % qui se situe dans le Sahel Occidental du Mali a la réputation d une zone favorisée par les transferts monétaires en provenance de l Europe principalement et jouit de la présence d infrastructures socio-sanitaires réalisées grâce à une dynamique d actions de développement menées par les nombreuses associations de ses ressortissants avec un accent particulier dans les cercles de Yelimané, Nioro et Diéma où le SCA acceptable est 94,50 %. En zone 9 (sorgho-mil) le SCA cumulé est de 17,30 %, et peut se justifier par la présence de l Office de la Haute Vallée du Niger (OHVN) dont l encadrement technique et l appui en intrants constituent un soutien aux revenus des paysans. Dans cette zone où le SCA est acceptable pour 82,7 % des ménages, la pratique du maraichage contribue à diversifier le régime alimentaire et les sources de revenus. Tableau n 11 : Zones à taux de vulnérabilité légèrement plus élevé que le taux global cumulé Score de consommation alimentaire SCA Zones de moyens d'existence (ZME) Acceptable Limite Pauvre Limite + pauvre 2. Pastoralisme nomade transhumant 62,82 15,98 21,2 37,18 4. Mil et élevage transhumant 64,21 17,51 18,27 35,79 6. Delta lac : riz, sorgho de décrue 61,16 20,08 18,76 38,84 La ZME 4 (mil et élevage transhumant) avec un taux de 35.79 % fait, dans sa frange ouest, partie intégrante du Sahel Occidental et jouxte la ZME 8 avec quasiment les mêmes moyens d existence, y compris les transferts monétaires notamment dans le cercle de Nara. Malgré beaucoup de similitudes avec la ZME 8 et un SCA acceptable pour 64,21 % de ses ménages, la ZME 4 enregistre 30 points de moins que la ZME 8. Ceci pourrait se justifier par les facteurs exogènes (sécheresse/déprédateurs) qui ont localement affecté le cercle de Nara durant la campagne 2013-2014. Dans la ZME 2 (pastoralisme nomade transhumant) il a été enregistré un taux de 37,18 % (SCA limite + pauvre) et un taux SCA acceptable de 62,82 %. Ici, malgré les pâturages moyens qui devaient permettre un meilleur score, l insécurité résiduelle y est apparue comme un facteur limitant majeur pour l alimentation du bétail et par conséquent la production laitière pour la consommation humaine. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 18

La ZME 6 (Delta Lac-riz, sorgho de décrue) a enregistré un taux de 38,84 % (SCA limite + pauvre) légèrement supérieur à celui de la zone 2. Les cercles de Ténenkou et de Youvarou de la région Mopti où l enquête s est déroulée jouxtent les communes de Léré et de Nampalari avec une insécurité assez élevée pendant la campagne 2013-2014. Les structures socio-sanitaires fonctionnent timidement dans plusieurs localités. Tableau n 12 : Zones à taux de vulnérabilité nettement supérieur au taux global cumulé Zones de moyens d'existence (ZME) Acceptable Limite Pauvre Limite + pauvre 1. Nomadisme Commerce transsaharien 51,52 45,45 3,03 48,48 3. Fluvial-riz-élevage transhumant 44,82 30,57 24,61 55,18 5. Plateau Dogon-Mil-oignon 55,56 22,22 22,22 44,44 Les plus mauvais scores de consommation alimentaire (SCA) sont enregistrés au sein de cette catégorie constituée de la ZME 1 (nomadisme-commerce transsaharien), de la ZME 3 (fluvial : riz-élevage transhumant) et de la ZME 5 (Plateau Dogon-mil oignon). La ZME 3 (fluvial : riz-élevage transhumant) avec un SCA de 55,18 % (limite + pauvre) est la plus touchée pour un peu plus de la moitié de ses ménages enquêtés. En plus de l insécurité résiduelle, la sédentarité (le manque de liberté de mouvement pour les activités économiques habituelles d élevage transhumant, de pêche continentale pour les pêcheurs transhumant le long du fleuve, d échange de commerce entre le nord et le sud du pays et à l intérieur de la zone.) de la zone longtemps sous pression de l occupation n a certainement pas favorisé le retour rapide de l administration et une accessibilité facile aux services socio-sanitaires de base et aux marchés notamment dans les cercles de Bourem, Ansongo et Ménaka. La seconde zone la plus touchée est la ZME 1 (nomadisme-commerce transsaharien) enregistrant un SCA (limite + pauvre) de 48,48 % des ménages. Malgré sa proximité avec l Algérie et la porosité de cette longue frontière, les fructueux échanges commerciaux d antan n ont pu être rétablis. Cette zone englobe tout le grand nord de la région de Tombouctou (bassin d Araouane et Taoudéni) et le cercle de Tessalit. La ZME 5 (Plateau Dogon-mil-oignon) avec un SCA (limite + pauvre) de 44,44% se justifie par une situation exceptionnelle de déficit pluviométrique ayant affecté la production céréalière et le taux de remplissage des barrages pour l activité maraichère qui est le socle de l économie locale. 2.4.2. Diversité alimentaire par groupe d insécurité alimentaire, score de consommation alimentaire, activité socio-économique, cercle, ZME, et par sexe du chef de ménage La diversité alimentaire est basée sur la fréquence de consommation des douze groupes alimentaires. En effet, les ménages qui consomment moins de quatre groupes ont un faible score de diversité alimentaire, ceux qui consomment entre quatre et cinq groupes alimentaires ont un score de diversité alimentaire moyen et ceux qui consomment plus de cinq groupes ont un score de diversité élevé. Tableau n 13 : Diversité alimentaire par cercle Cercles HDHDDS 12 groupes Diversité faible Diversité moyenne Diversité forte Abeïbara 23,8 % 14,9 % 61,4 % Kidal 1,9 % 7,5 % 90,6 % Tessalit 5,0 % 21,8 % 73,3 % Tin-Essako 32,7 % 2,0 % 65,3 % Gao 12,8 % 23,2 % 64,0 % Ansongo 10,9 % 21,0 % 68,1 % Bourem 18,3 % 10,8 % 70,8 % Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 19

Ménaka 4,3 % 20,0 % 75,7 % Tombouctou 2,4 % 5,6 % 92,1 % Diré 5,2 % 10,3 % 84,5 % Goundam 37,8 % 10,9 % 51,3 % Gourma-Rharous 16,2 % 17,1 % 66,7 % Niafunké 2,5 % 14,3 % 83,2 % Bandiagara 8,6 % 11,1 % 80,2 % Djenné 0,0 % 5,0 % 95,0 % Douentza 5,7 % 4,1 % 90,2 % Ténenkou 13,4 % 10,1 % 76,5 % Youvarou 3,3 % 11,7 % 85,0 % Banamba 0,0 % 0,0 % 100,0 % Kolokani 13,6 % 26,5 % 59,8 % Nara 0,0 % 0,8 % 99,2 % Nioro 0,8 % 3,0 % 96,2 % Yelimané 1,5 % 6,1 % 92,4 % Total 9,4 % 11,2 % 79,4 % Il ressort de l enquête que globalement 9,4 % des ménages ont une faible diversité alimentaire, 11,2 % ont une diversité alimentaire moyenne et 79,4 % ont une diversité alimentaire forte. L analyse par cercle, montre que le régime alimentaire le plus diversifié se trouve dans les cercles de Banamba, Nara, Tombouctou, Nioro, Yelimané et Kidal où plus de 90 % des ménages ont une forte diversité alimentaire. Les régimes alimentaires les moins diversifiés sont observés dans les cercles de Goundam, Abeïbara et Tin Essako. 2.4.2.1. Diversité alimentaire et insécurité alimentaire Tableau n 14 : Diversité alimentaire et insécurité alimentaire Classification sécurité alimentaire Faible diversité alimentaire HDADD_catégories Diversité alimentaire moyenne Diversité alimentaire forte Sécurité alimentaire 1,92 98,08 100 Insécurité alimentaire légère 2,18 2,73 95,09 100 Insécurité alimentaire modérée 48,10 15,76 36,14 100 Insécurité alimentaire sévère 83,33 14,35 2,31 100 Total L analyse croisée de la diversité et de l insécurité alimentaire confirme bien que les ménages qui ont une forte diversité alimentaire sont les ménages qui sont à 98 % en sécurité alimentaire. Par contre, les ménages à faible diversité alimentaire se retrouvent à 83,3 % en insécurité alimentaire sévère. C est donc une corrélation positive entre les deux indicateurs. 2.4.2.2. Diversité alimentaire et zones de moyen d existence (ZME) Tableau n 15 : Diversité alimentaire et zones de moyen d existence Diversité Zones de moyens d'existence Diversité faible moyenne 1- Nomadisme, commerce transsaharien 100 Diversité forte 2- Pastoralisme nomade transhumant 35,64 10 54,36 100 3- Fluvial, riz, élevage transhumant 39,11 7,11 53,78 100 Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 20 Total

4- Mil et élevage transhumant 13,38 10,04 76,58 100 5- Plateau Dogon-mil oignon 17,65 7,84 74,51 100 6- Delta Lac riz, sorgho de décrue 23,1 7,02 69,88 100 8- Sorgho élevage transhumant, transfert 2,69 0,77 96,54 100 9- Sorgho, mil 2,58 3,86 93,56 100 Les zones de moyens d existence 8-sorgho-élevage transhumant et 9-sorgho-mil ont les régimes alimentaires les plus diversifiés avec respectivement 96,54 et 93,56 % des ménages ayant une forte diversité alimentaire. Les régimes les moins diversifiés sont signalés dans les zones de moyen d existence 1-nomadisme/commerce transsaharien, 2- pastoralisme nomade transhumant et 3-fluvial, riz, élevage transhumant. 2.4.3. Nombre de repas 2.4.3.1. Nombre moyen de repas par cercle La prise du nombre de repas par jour varie en fonction de l âge. Elle est d autant plus fréquente que le sujet est jeune. Ainsi les enfants de 2 à 5 ans, avec 3 à 4 repas/jour dans la quasi-totalité des cercles, ont le plus souvent 1 repas de plus que leurs ainés et/ou parents. Il faut relever cependant 5 repas par jour pour les enfants de 2 à 5 ans dans les cercles de Bandiagara (ce qui s explique par le fait que le nombre de repas peut rester inchangé mais la qualité des repas peut baisser du fait de la diminution des apports d ingrédients car ici, il s agit de la bouillie de mil, comme indiqué en 2.4.3.2. Cette bouillie est agrémentée ou non de sucre et de lait caillé suivant qu un ménage est plus ou moins vulnérable, suivant que la conjoncture est plus ou moins difficile dans la zone) et de Banamba. Ce qui fait ressortir la connaissance des parents, de l importance d une meilleure alimentation des jeunes enfants. Le nombre de repas pour les enfants de la tranche de 5 à 15 ans est cependant identique à celui des adultes soit 3 repas sauf dans les cercles d Ansongo et Bourem où les adultes ont 1 repas de moins que les enfants de 5 à 15 ans. Il faut également relever que dans les cercles de Tin-Essako, Ménaka, Kidal, Gao et Tessalit, le nombre de repas pris par jour est de 2 pour les enfants de 5 à 15 ans et pour les 15 ans et plus. Cette relative faiblesse du nombre de repas en milieu nomade est compensée en réalité dans la majorité des cas par la consommation, souvent à plusieurs reprises dans la journée, de lait dont la consommation n est cependant pas comptabilisée comme repas. 2.4.3.2. Nombre de repas par zone de moyen d existence Tableau n 16: Nombre de repas par zone de moyen d existence Nombre de repas - Zone de moyens d'existence enfants de 2 à 5 ans Nombre de repas - enfants de 5 à 15 ans Nombre de repas - plus de 15 ans 1- Nomadisme, commerce transsaharien 2 2 2 2- Pastoralisme nomade transhumant 3 2 2 3- Fluvial, riz, élevage transhumant 3 3 2 4- Mil et élevage transhumant 3 3 3 5- Plateau Dogon, mil, oignon 5 3 3 6- Delta Lac-riz, sorgho de décrue 3 3 3 8- Sorgho élevage transhumant, transfert 4 3 3 9- Ouest et centrale mil/sorgho pluvial 4 3 3 Le nombre de repas pris par jour est plus élevé chez les enfants de 2 à 5 ans soit 3 dans les zones ZME 2 (pastoralisme nomade-transhumant) ; ZME 3 (fluvial-riz-élevage transhumant) ; ZME 4 (mil et élevage transhumant) et ZME 6 (- Delta Lac-riz, sorgho de décrue) Il est de 4 dans les ZME 8 (sorgho, élevage transhumant, transfert), ZME 9 (sorghomil -coton) et de 5 dans la ZME 5 (Plateau Dogon-mil oignon ). Le nombre de repas est de 2 quel que soit l âge du sujet dans la ZME 1 (nomadisme-commerce transsaharien). Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 21

Pour les enfants de 5 à 15 ans et les adultes de plus de 15 ans, le nombre des repas -au nombre de 3 par journée sauf dans les ZME 1 et ZME 2 où il est seulement de 2- est identique dans toutes les zones de moyen d existence. Comme explicité plus haut, cette réduction du nombre des repas dans les zones ZME 1 et ZME 2 n est qu apparente car la fréquente consommation de lait comme boisson n est pas prise en compte parmi les repas pris. Dans la ZME 5, la prise de 5 repas par les enfants de 2 à 5 ans s explique par la disponibilité à tout moment, dans tous les ménages à revenus moyens, de la bouillie de mil. 2.4.3.3. Insécurité alimentaire et nombre de repas Tableau n 17: Insécurité alimentaire et nombre de repas Nombre de repas - Classification sécurité alimentaire enfants de 2 à 5 ans Nombre de repas - enfants de 5 à 15 ans Nombre de repas plus de 15 ans Sécurité alimentaire 4 3 3 Insécurité alimentaire légère 4 3 3 Insécurité alimentaire modérée 3 3 3 Insécurité alimentaire sévère 3 2 2 Dans les ménages en sécurité alimentaire et en insécurité alimentaire légère, le nombre de repas est identique avec 4 repas pour les enfants de 2 à 5 ans et 3 repas pour les enfants de 5 à 15 ans et les adultes. Les enfants de 2 à 5 ans des ménages en insécurité alimentaire modérée ont un repas de moins que ceux en sécurité alimentaire et le nombre de repas est identique pour les autres tranches d âge. Au niveau des ménages en insécurité alimentaire sévère, le nombre de repas est de 3 pour les enfants de 2 à 5 ans avec réduction des repas au nombre de 2 pour les autres tranches d âge. Ce qui dénote d une stratégie de réduction du nombre de repas des adultes au profit de l alimentation des plus jeunes enfants. 2.5. Chocs et insécurité alimentaire 2.5.1. Pourcentage des ménages selon le nombre de chocs signalés au cours des trois derniers mois Il ressort de l étude que le principal groupe de chocs qui a eu un impact négatif sur les ménages au cours des trois derniers mois dans la zone d étude est le déficit pluviométrique selon 14,8% des ménages. Il est suivi par les dépenses irrégulières de santé selon 13,5% et par la hausse des prix des denrées alimentaires selon 11,8 % des ménages. Le 2 ème groupe de chocs, regroupé dans autres chocs est déclaré par 16, 1 % des ménages, la hausse des prix des denrées alimentaires et l insuffisance pluviométrique avec des fréquences d environ 13 % Le 3 ème groupe de chocs, déclaré par 31,8 % des ménages, est également divers et regroupés dans autres chocs. Il est suivi par l insécurité, la hausse des prix des denrées alimentaires et le déficit pluviométrique avec respectivement 9,1 % ; 8,5 % et 8 %. Autres chocs : la liste des chocs n étant pas exhaustive, un grand nombre de chocs, dont le genre n est pas précisé, a affecté les ménages. Ces chocs ont été regroupés dans le code autres chocs. Il ressort ainsi de l étude que l insuffisance pluviométrique a été un choc pour la majorité des ménages de la zone d étude. La hausse des prix des denrées alimentaires a également perturbé le fonctionnement normal de l économie domestique. L insécurité dans la zone d étude a fortement contribué à cette perturbation. Ceci est d autant plus compréhensible que la grande majorité de la zone d étude se retrouve dans les zones les plus sèches du pays et où les systèmes de productions, tributaires des pluies, ne permettent le plus souvent qu une production dont les rendements sont très aléatoires. Aussi la forte dépendance des ménages aux marchés pour leur approvisionnement en denrées alimentaires, fait que toute hausse de prix perturbe l économie des ménages. Pour la campagne agropastorale 2013/2014, les pluies ont été irrégulières et n ont pas permis une bonne production dans Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 22

la zone d étude où les ménages dépendent plus que d habitude du marché. De plus, l insécurité citée comme choc important est à l origine d une perturbation du circuit économique en général, des circuits normaux d approvisionnement en denrées alimentaires et de la transhumance pour l alimentation du bétail en particulier. 2.5.2. Chocs subis par région Il ressort de l étude que la hausse des prix des denrées est le choc le plus distribué à travers le pays avec 44,9 % des ménages à Gao ; 52,8 % à Kayes ; 29,1 % à Kidal ; 22,5 % à Koulikoro ; 30,5 % à Mopti et 29,6 % à Tombouctou. Comme l on pouvait s y attendre, l insécurité comme choc est nettement plus fréquent dans les régions nord du pays. En effet, l insécurité est déclarée comme choc par plus de 50 % des ménages dans les régions de Kidal (67,2 %), Gao (52,4 %) ; elle est de moins de 40 % dans celles de Tombouctou (38 %), Mopti (8,6 %) et elle est quasi inexistante dans les régions de Kayes et Koulikoro. 2.5.3. Chocs selon les groupes d insécurité alimentaire Graphique n 5: Chocs et insécurité alimentaire Chocs et insécurité alimentaire Autre (préciser) Pillages, réquisitions ou taxations illégales par un Eloignement forcé (recrutement groupe armé, Surendettement Investissement imprévu dans l'entretien du bétail Départ inhabituel du cheptel en transhumance (même Hausse des prix des transports Déficit pluviométrique/ sécheresse Dégâts des animaux sur les cultures (criquets, oiseaux ) Baisse du prix des produits vendus Banditisme /Vols Eclatement de la famille Insécurité/Conflit armé Déplacements Perte de bétail irrégulière (mortalité, vol ) Remboursement de dettes Hausse des prix des denrées alimentaires Décès d'un membre de la famille, funérailles Dépenses irrégulières de santé/ Malade ou blessé Perte d'emploi/ Réduction ou Irrégularité des salaires 0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00 45,00 50,00 Insécurité alimentaire sévère Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire légère Sécurité alimentaire Il ressort de l étude que la hausse du prix des denrées alimentaires, l insécurité et le déficit pluviométrique ont affecté les ménages sans discrimination de groupe d insécurité alimentaire. Ainsi pour les 4 groupes de sécurité alimentaire confondus 31 à 38 % des ménages déclarent la hausse des prix des denrées alimentaires, 20 à 30 % des ménages l insécurité et 31 à 37 % le déficit pluviométrique comme les ayant affectés. Cela pourrait s expliquer encore par le Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 23

fait d une dépendance plus importante que d habitude aux marchés pour l approvisionnement en denrées alimentaire et de l insécurité résiduelle qui prévaut dans la zone d étude. Il s avère cependant que la fréquence varie fortement pour certains chocs selon les groupes. En effet le groupe en sécurité alimentaire est affecté par les dépenses irrégulières de santé (41,32 %) suivi de la hausse du prix des denrées alimentaires (37,19 %) et du déficit pluviométrique (31,40 %). Le groupe en insécurité alimentaire légère est plutôt plus affecté par le déficit pluviométrique (37,72 %) tandis que celui en insécurité sévère se trouve plus affecté par l insécurité/conflit (42 %). Le groupe d insécurité alimentaire modéré quant à lui est affecté à fréquence quasi identique par l insécurité (36,11 %), la hausse des prix des denrées alimentaires (35,97 %) et le déficit pluviométrique (34,58 %). 2.5.4. Chocs selon les zones de moyen d existence Tableau n 18: Chocs selon les zones de moyen d existence ZME Nomadisme commerce transsaharien Pastoralisme nomade transhumant Fluvial, riz, élevage transhumant Mil et élevage transhumant Plateau Dogon, mil, oignon Delta Lac, riz sorgho de décrue Sorgho élevage transhumant transfert Ouest et centrale mil/sorgho pluvial Perte d'emploi/ Réduction ou 69,70 15,03 25,13 11,68 2,47 14,26 11,68 2,52 14,28 Irrégularité des salaires Dépenses irrégulières de santé/ Malade ou blessé 39,39 9,02 18,65 18,53 48,15 31,89 36,43 52,20 26,09 dans le ménage Décès d'un membre de la famille, 9,09 7,12 13,47 5,58 8,64 8,44 5,15 9,12 8,17 funérailles Hausse des prix des denrées 39,39 30,06 42,23 25,89 35,80 32,27 48,80 27,67 33,70 alimentaires Rembourseme nt de dettes 0,00 11,71 30,05 10,91 4,94 14,63 6,87 7,86 13,49 Perte de bétail irrégulière 21,21 27,37 8,29 22,34 17,28 7,69 10,31 22,33 17,09 (mortalité, vol ) Déplacements 6,06 19,15 3,11 2,79 1,23 3,94 0,34 0,63 6,41 Insécurité/Co nflit armé 18,18 60,28 40,93 25,89 2,47 27,95 0,00 0,63 29,99 Total Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 24

Eclatement de la famille Banditisme /Vols Baisse du prix des produits vendus Dégâts des animaux sur les cultures (criquets, oiseaux ) Déficit pluviométriqu e/ sécheresse Hausse des prix des transports Départ inhabituel du cheptel en transhumance (même cheptel s Investissement imprévu dans l'entretien du bétail (aliment, Surendetteme nt Eloignement forcé (recrutement groupe armé, arrestation ) ou Pillages, réquisitions ou taxations illégales par un groupe Autre (préciser) 3,03 3,48 5,18 1,78 12,35 4,69 0,69 0,00 3,26 18,18 39,08 10,10 10,41 0,00 6,00 1,37 1,57 14,02 33,33 7,75 7,51 8,88 4,94 12,95 11,34 2,83 8,96 0,00 4,75 21,24 17,77 0,00 9,01 73,54 0,63 16,72 15,15 18,83 30,05 45,69 56,79 47,28 62,20 18,24 35,87 12,12 3,48 3,89 3,81 3,70 4,88 4,81 1,57 3,90 3,03 1,74 1,55 0,76 7,41 1,88 0,00 0,31 1,42 12,12 3,16 1,30 3,81 2,47 4,69 3,09 0,94 3,11 0,00 8,39 13,21 5,08 2,47 6,57 2,06 0,31 6,30 0,00 3,32 0,00 0,51 0,00 0,19 0,00 0,00 0,90 0,00 3,01 1,55 0,51 0,00 0,94 0,00 0,00 1,20 0,00 15,66 17,36 48,48 62,96 35,27 17,18 77,36 33,43 Il ressort que : l ensemble des ménages de la zone d étude a individuellement subi au moins 3 chocs différents ; toutes les zones de moyen d existence ont été affectées par plusieurs chocs et ; Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 25

les chocs les plus ressentis sont la hausse du prix des denrées alimentaires (avec 30 à 49 % de déclarations selon la zone) et le déficit pluviométrique (déclaré par 15 à 62 % des ménages selon la zone). Les zones atteintes de façon sensible par le plus grand nombre de chocs sont les zones 1-nomadisme, commerce transsaharien, 2-pastoralisme nomade transhumant et 3-fluvial, riz, élevage transhumant où une dizaine de chocs par zone est déclarée par au moins 10 % des ménages. Il faut relever ici que ce sont les zones de moyen d existence exposées au déficit pluviométrique et à l insécurité qui sont les plus affectées par les différents chocs. 2.6. Stratégies d adaptation aux chocs 2.6.1. Indice réduit de stratégie d adaptation L analyse de l indice réduit de stratégie d adaptation montre que ce sont les régions de Gao et de Tombouctou qui ont les indices les plus élevés ; les populations utilisent davantage des stratégies d adaptation alimentaires. Cela correspond également aux régions qui ont le plus fort taux d insécurité alimentaire sévère et modérée. Graphique n 6: Indice réduit de stratégies d adaptation par région L analyse par cercle montre que ce sont les cercles de Gourma Rharous, Bourem, Ansongo et Diré qui font le plus appel à des stratégies alimentaires. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 26

Graphique n 7: Indice réduit de stratégies d adaptation par cercle 2.6.2. Indice réduit de stratégie d adaptation et genre L analyse par genre pour l utilisation des stratégies alimentaires, montre que le sexe du chef de ménage semble avoir une influence sur le score. Ainsi, dans la majorité des cercles enquêtés, les femmes chefs de ménage ont un score plus élevé par rapport aux hommes chefs de ménage. Il est à noter que dans certains cercles, notamment de Gourma Rharous, Bourem, Nara et Abeïbara, il existe une différence très importante de score en prenant en compte le sexe du chef de ménage. Ce résultat pourrait s expliquer, entre autres, par la plus grande vulnérabilité des ménages ayant une femme chef de ménage où le manque de revenu les oblige à utiliser davantage des stratégies alimentaires. Graphique n 8: Indice réduit de stratégies d adaptation par cercle et par sexe du chef de ménage Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 27

2.6.3. Stratégies d adaptation et réduction des actifs L analyse de l indice de réduction des actifs montre que les régions du Nord du pays connaissent une détérioration de leur capacité de résilience avec un fort taux de décapitalisation. Ce sont les trois régions du Nord, les plus touchées par l insécurité alimentaire sévère et modérée, qui font le plus appel à de nombreuses stratégies de réduction des actifs malgré un fort taux de décapitalisation. En effet, un taux élevé de ménages interrogés déclare ne plus pouvoir faire appel à de nombreuses stratégies de décapitalisation ayant déjà épuisé leurs ressources. Les conséquences sur les populations sont lourdes, certaines stratégies mettent en péril leurs moyens d existence et leur capacité de résilience sur le long terme, notamment à Gao. A titre d exemple, dans cette région, plus de 30 % des ménages interrogés ont déclaré avoir déjà vendu leurs actifs domestiques et productifs (moyens de transport, machine à coudre, brouette etc.), leur maison, parcelles ou animaux reproducteurs, déjà réduit leurs dépenses alimentaires et dépensé leur épargne. Près d un ménage sur cinq à Gao déclare avoir déjà retiré leurs enfants de l école ou pratiqué des activités risquées ou illégales, envoyé un membre de la famille chercher du travail ailleurs ou tomber dans la mendicité. La situation dans les régions de Tombouctou et de Kidal semble moins critique par rapport à la région Gao ; les ménages interrogés ayant moins décapitalisé, notamment sur les biens essentiels (maison, parcelles, animaux reproducteurs). Les populations des régions de Koulikoro et Mopti apparaissent moins affectées par ce phénomène de décapitalisation (peu de ménages ont déclaré avoir déjà utilisé des stratégies de réduction des actifs) mais font appel à des stratégies montrant que leurs moyens d existence sont sous pression : emprunt auprès d une banque ou autre institution officielle et dépense de l épargne. Tableau n 19 : Stratégies d adaptation et réduction des actifs par région Régions Stratégies Applications Gao Kayes Kidal Koulikoro Mopti Tombouctou Non, non applicable 53,4 % 92,1 % 76,8 % 88,6 % 88,3 % 54,6 % Vendre des Non, car stratégies actifs 31,5 % 6,4 % 18,8 % 4,0 % 5,2 % 23,5 % ressources épuises domestiques Oui 15,0 % 1,5 % 4,4 % 7,3 % 6,5 % 21,9 % Vendre des actifs productifs ou moyens de transports (machine à coudre, brouette, vélo, voiture etc.) Réduire les dépenses non alimentaires essentielles Dépenser l'épargne Emprunter à une banque ou autre officielle Non, non applicable 55,1 % 84,5 % 83,4 % 94,2 % 89,7 % 72,9 % Non, car stratégies ressources épuisées 36,3 % 10,2 % 13,2 % 3,8 % 5,2 % 20,6 % Oui 8,6 % 5,3 % 3,4 % 2,0 % 5,2 % 6,5 % Non, non applicable 48,2 % 91,3 % 79,5 % 94,2 % 95,8 % 57,3 % Non, car stratégies ressources épuisées 30,1 % 2,6 % 15,9 % 2,3 % 0,6 % 5,0 % Oui 21,7 % 6,0 % 4,6 % 3,5 % 3,6 % 37,7 % Non, non applicable 46,3 % 74,3 % 81,2 % 73,0 % 73,6 % 41,9 % Non, car stratégies ressources épuisées 33,2 % 4,9 % 14,9 % 10,1 % 4,6 % 17,1 % Oui 20,5 % 20,8 % 3,9 % 16,9 % 21,8 % 41,0 % Non, non applicable 55,5 % 78,5 % 77,5 % 82,8 % 84,1 % 58,5 % Non, car stratégies ressources épuisées 34,0 % 1,9 % 16,1 % 2,0 % 3,6 % 6,0 % Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 28

Vendre sa maison ou parcelle les animaux reproducteurs Retirer les enfants de l'école Pratiquer des activités illégales Envoyer membre chercher travail ailleurs Activités risquées Mendier Oui 10,4 % 19,6 % 6,4 % 15,2 % 12,3 % 35,5 % Non, non applicable 55,3 % 87,2 % 77,0 % 94,9 % 92,7 % 87,6 % Non, car stratégies ressources épuisées 34,0 % 11,7 % 14,2 % 5,1 % 2,1 % 7,5 % Oui 10,6 % 1,1 % 8,8 % 0,0 % 5,2 % 4,9 % Non, non applicable 67,4 % 97,4 % 95,6 % 95,2 % 95,8 % 94,6 % Non, car stratégies ressources épuisées 23,8 % 1,5 % 3,2 % 3,3 % 1,0 % 1,8 % Oui 8,8 % 1,1 % 1,2 % 1,5 % 3,3 % 3,5 % Non, non applicable 71,6 % 97,0 % 95,6 % 98,7 % 98,9 % 99,0 % Non, car stratégies ressources épuisées 26,5 % 2,3 % 1,0 % 1,0 % 0,8 % 1,0 % Oui 1,9 % 0,8 % 3,4 % 0,3 % 0,4 % 0,0 % Non, non applicable 55,5 % 85,3 % 95,6 % 96,0 % 94,8 % 89,1 % Non, car stratégies ressources épuisées 24,6 % 0,0 % 2,2 % 0,5 % 0,2 % 2,5 % Oui 19,8 % 14,7 % 2,2 % 3,5 % 5,0 % 8,4 % Non, non applicable 75,4 % 97,7 % 99,3 % 99,2 % 99,4 % 98,8 % Non, car stratégies ressources épuisées 23,6 % 1,5 % 0,5 % 0,8 % 0,4 % 0,5 % Oui 1,0 % 0,8 % 0,2 % 0,0 % 0,2 % 0,7 % Non, non applicable 70,6 % 96,2 % 99,0 % 95,5 % 97,5 % 95,8 % Non, car stratégies ressources épuisées 25,9 % 0,0 % 0,7 % 1,0 % 1,0 % 1,7 % Oui 3,5 % 3,8 % 0,2 % 3,5 % 1,5 % 2,5 % 2.6.4. Protection Toutes régions confondues, il semble que plus le niveau d insécurité alimentaire s aggrave, plus les ménages font appel à une activité risquée (travail/recrutement par groupes armés, prostitution) posant de graves problèmes de protection pour les groupes cibles notamment les enfants et les femmes. Graphique n 9: Un membre de la famille s est engagé dans des activités risquées (en % des répondants) Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 29

L analyse par région confirme la corrélation entre insécurité alimentaire et risques de protection même si dans certaines régions comme Kayes et dans une moindre mesure Mopti, il semble que ce soient les catégories en insécurité alimentaire légère ou modérée qui font le plus appel à des activités risquées. Tableau n 20 : Insécurité alimentaire et risques de protection Régions Gao Kayes Kidal Koulikoro Mopti Tombouctou Un membre de la famille a du s engager dans des activités risquées (travail avec groupes armés, prostitution etc.) Sécurité alimentaire Classification sécurité alimentaire Insécurité alimentaire légère Insécurité alimentaire modérée Insécurité alimentaire sévère Non, non applicable 4,71 37,67 34,63 22,99 Non, car stratégies ressources épuisées 0,88 15,93 27,43 55,75 Oui 0,00 40,00 40,00 20,00 Non, non applicable 9,65 75,68 13,90 0,77 Non, car stratégies ressources épuisées 25,00 50,00 25,00 0,00 Oui 0,00 50,00 50,00 0,00 Non, non applicable 1,23 57,14 31,53 10,10 Non, car stratégies ressources épuisées 0,00 0,00 100,00 0,00 Oui 0,00 0,00 0,00 100,00 Non, non applicable 8,14 71,50 17,56 2,80 Non, car stratégies ressources épuisées 0,00 33,33 0,00 66,67 Oui 0,00 0,00 0,00 0,00 Non, non applicable 5,20 60,12 27,17 7,51 Non, car stratégies ressources épuisées 0,00 0,00 100,00 0,00 Oui 0,00 0,00 100,00 0,00 Non, non applicable 2,20 45,25 30,34 22,20 Non, car stratégies ressources épuisées 0,00 33,33 33,33 33,33 Oui 0,00 25,00 25,00 50,00 2.6.5. Endettement et raisons de l endettement Toutes régions confondues, le taux d endettement est très élevé puisque plus d un ménage sur trois est endetté. Les régions de Gao, Tombouctou et Kayes présentent le plus fort taux d endettement avec plus de 80 % des ménages concernés à Gao et environ deux ménages sur trois à Tombouctou et Kayes. Ce résultat est confirmé par l analyse des stratégies de réduction des capitaux qui montre que les ménages de ces trois régions ont dépensé leur épargne et/ou souscrit un crédit. Près de 90 % des ménages s endettent pour subvenir à leurs besoins de base, essentiellement acheter des denrées alimentaires et d autres biens de consommation (non alimentaires). Une très faible minorité souscrit un crédit pour renforcer ses moyens d existence en investissant dans des biens productifs. Dans les régions de Kayes, Koulikoro et Mopti (cercles de Djenne, Douentza, Kolokani, Nioro, Ténenkou et Youvarou) ainsi que les cercles de Kidal et Ménaka, le crédit a été souscrit pour la relance d activités économiques et pour des investissements en intrants agricoles dans les cercles de Tombouctou, Kolokani, Diré et Bandiagara. Tableau n 21 : Endettement et raisons de l endettement par région Le ménage a-t-il contracté une dette? Régions Non Oui Effectif % Effectif % Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 30

Gao 85 17,7 % 394 82,3 % Kayes 100 37,7 % 165 62,3 % Kidal 249 60,9 % 160 39,1 % Koulikoro 216 54,5 % 180 45,5 % Mopti 361 69,2 % 161 30,8 % Tombouctou 189 31,7 % 408 68,3 % Ce sont les cercles de Tombouctou, Abeïbara, Ansongo, Bourem et Gourma Rharous qui présentent le plus fort taux d endettement et où plus de trois ménages sur quatre sont endettés. Tableau n 22 : Endettement et raisons de l endettement par cercle Le ménage a-t-il contracté une dette? Cercles Non Oui Effectif % Effectif % Abeïbara 9 8,9 % 92 91,1 % Ansongo 18 15,1 % 101 84,9 % Banamba 82 61,7 % 51 38,3 % Bandiagara 61 75,3 % 20 24,7 % Bourem 22 18,3 % 98 81,7 % Diré 51 44,0 % 65 56,0 % Djenne 59 73,8 % 21 26,3% Douentza 85 69,7 % 37 30,3 % Gao 45 36,0 % 80 64,0 % Goundam 61 51,3 % 58 48,7 % Gourma-Rharous 27 23,1 % 90 76,9 % Kidal 56 52,8 % 50 47,2 % Kolokani 59 44,7 % 73 55,3 % Ménaka 0 0,0 % 115 100,0 % Nara 75 57,3 % 56 42,7 % Niafunké 46 38,7 % 73 61,3 % Nioro 62 46,6 % 71 53,4 % Ténenkou 84 70,6% 35 29,4 % Tessalit 89 88,1 % 12 11,9 % Tin-Essako 95 94,1 % 6 5,9 % Tombouctou 4 3,2 % 122 96,8 % Yelimané 38 28,8 % 94 71,2 % Youvarou 72 60,0 % 48 40,0 % 2.7. Santé On observe une variation de la fréquence des maladies chez les enfants au cours des deux dernières semaines en fonction des tranches d âge. Les enfants sont plus malades au cours des premiers mois suivant leur naissance avec 34,40 % de déclaration de maladie entre 6 et 12 mois. Cela ne paraît pas s expliquer par le statut nutritionnel d autant plus que les enfants sont au sein pour leur alimentation à cet âge. La période de l enquête correspondait à une saison froide durant laquelle les IRA sont fréquentes et de ce fait pourrait expliquer la fréquence plus élevée des maladies. Cette fréquence baisse sensiblement à partir du 13 ème mois à 29,45 % pour la tranche d âge des 13 à 24 mois et reste pratiquement stable Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 31

pour les tranches d âges de 25 à 36 mois à 30,06 %. Elle baisse par la suite à partir de la tranche des 37 à 48 mois à 25,93 %, ensuite à 25,28 % pour la tranche d âge de 49 à 59 mois. La fréquence des maladies observée est quant à elle plus élevée chez les plus jeunes enfants des tranches de 6 à 12 mois, de 13 à 24 mois et de 37 à 48 mois. Ces fréquences sont plus élevées dans la région de Kidal (50 à 63,93 % d enfants malades) suivie de Gao (43,08 à 45,52 % d enfants malades) et de Kayes (35,34 à 38,46 %). Elle est relativement moins élevée dans les régions de Koulikoro, Tombouctou, Mopti avec respectivement 26,6 à 37,66 % ; 26,02 à 30,16 % et 15,77 à 17,33 % d enfants déclarés malades pour les trois tranches d âge. 2.8. Evolution des prix des céréales et du bétail Le niveau d approvisionnement des marchés en denrées alimentaires et en bétails est de moyen à bon dans la zone d étude. Même si on observe globalement une baisse des prix par rapport à 2013, le niveau des prix reste élevé et supérieur à la moyenne quinquennale (2009-2013), ce qui continue de rendre difficile l accès aux marchés des ménages les plus vulnérables. 2.8.1. Région de Kayes Par rapport à 2013, les prix de tous les produits sont en hausse dans les cercles de Nioro et Yélémané à l exception du prix de la chèvre en baisse de 4 % dans le cercle de Nioro. Globalement les hausses les plus fortes sont indiquées dans le cercle de Nioro où les prix du mil, du sorgho et du maïs sont de respectivement +34 %, +32 % et +34 %. Cependant, le prix du mil y est inférieur de 12 % par rapport à la moyenne quinquennale mais celui de la chèvre y est supérieur de 87 %. Dans le cercle de Yélémané, les hausses restent significatives : +22 % pour le prix du mil, +26 % pour celui du sorgho et +21 % pour celui du maïs. Le prix du riz local est en hausse de 5 % dans le cercle de Nioro alors que celui du riz importé y est stable. Le prix du riz importé est en hausse de 5 % dans le cercle de Yélémané tout comme celui de la chèvre (+12 % par rapport à 2013). 2.8.2. Région de Koulikoro Dans les cercles de Kolokani, Nara et Banamba, tous les prix sont globalement en hausse par rapport à 2013, et ceux du mil et du sorgho accusent les plus fortes hausses, respectivement : +21 % dans les cercles de Kolokani et Nara, +15 % dans le cercle de Banamba et +21 % dans le cercle de Nara, +11 % dans le cercle de Banamba et +8 % dans le cercle de Kolokani. Si le prix du riz importé est stable, celui du riz local est légèrement en hausse : +3 % dans le cercle de Kolokani et +2 % dans le cercle de Nara. Enfin, le prix de la chèvre est en baisse par rapport à 2013 de 8 % et de 3 % respectivement dans les cercles de Nara et Kolokani mais en hausse de 8 % dans le cercle de Banamba et reste de 11 à 33 % plus élevé que la moyenne quinquennale. 2.8.3. Région de Mopti Par rapport à 2013, l évolution des prix dans cette région montre une hausse significative de tous les produits dans le cercle de Djenné notamment, suivi par celui de Douentza et une baisse dans les cercles de Youwarou et Ténenkou. Le cercle de Bandiagara présente quant à lui une évolution plus mitigée entre des hausses pour le mil (+8 %), le sorgho (+10 %) et le riz local (+2 %) et des baisses pour le riz importé (-10 %) et la chèvre (-7 %). La plus forte hausse du prix du mil est ainsi indiquée dans le cercle de Djenné (+24 %) suivi du cercle de Douentza (+12 %). Par rapport à la moyenne quinquennale, il reste partout plus élevé (de 8 à 36 %). Le riz local et le riz importé sont en hausse dans le cercle de Djenné (respectivement +24 % et +15 %) mais en baisse dans les cercles de Youwarou (-17 % pour le riz local) et de Ténenkou (-29 % pour le riz importé et -9 % pour le riz local). Si le prix de la chèvre est globalement en baisse dans la région (- 17% dans le cercle de Youwarou, -11 % dans le cercle de Ténenkou), il reste partout beaucoup plus élevé que la moyenne quinquennale (de 72 à 200 %). Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 32

2.8.4. Région de Tombouctou Globalement, même si par rapport à 2013, tous les prix sont en baisse -exception faite de la chèvre en hausse de 27% dans le cercle de Niafunké-, le prix du mil reste supérieur de 8 à 34 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les baisses les plus significatives du prix du mil sont indiquées pour les cercles de Diré (-43 %) et Gourma Rharous (-30 %). L évolution du prix du sorgho est également à la baisse : -50 % dans les cercles de Diré et Gourma Rharous, -19 % dans le cercle de Niafunké et -3 % dans le cercle de Tombouctou. Les prix du riz local et du riz importé suivent cette même tendance plus marquée dans les cercles de Diré et Gourma Rharous (respectivement -23 % et - 21 % pour le riz local et -13 % et -50 % pour le riz importé) que dans le cercle de Tombouctou (-4 % pour le riz local et -5 % pour le riz importé). La baisse du prix du maïs est indiquée dans tous les cercles : -25 %, -18 % et -11 % respectivement dans les cercles de Gourma Rharous, Tombouctou et Niafunké. Enfin, le prix de la chèvre est en hausse partout : +27 % dans le cercle de Niafunké, +6 % dans le cercle de Diré et +4 % dans les cercles de Gourma Rharous et Tombouctou. En outre, il reste supérieur partout (de 24 à 143 %) par rapport à la moyenne quinquennale. 2.8.5. Région de Gao Par rapport à 2013, année où les prix étaient, en conséquence de la crise, élevés, les prix sont globalement en baisse dans la région à l exception de la semoule en hausse de 24 % dans le cercle de Gao. La plus forte baisse du prix du mil est indiquée dans le cercle de Bourem (-34 %) mais ne doit pas occulter le fait que son prix reste de 20 à 33 % plus élevé que la moyenne quinquennale. Les plus fortes baisses du prix du sorgho sont enregistrées dans les cercles de Gao (-30 %) et Bourem (-24 %). Le riz local et le riz importé sont également en baisse dans cette région dans des proportions toutefois moins marquées : -13 % pour le riz local et -9 % pour le riz importé dans le cercle de Bourem, -7 % et -6 % pour le riz local respectivement dans les cercles d Ansongo et de Gao. Le prix du maïs est aussi en baisse dans les cercles de Gao (-37 %) et de Bourem (-11 %).Si le prix de la semoule est en baisse de 24 % dans ce même cercle, il est en hausse dans le cercle de Gao (+24 %). Par rapport à 2013, le prix de la chèvre connait la plus grande baisse dans les cercles d Ansongo (-33 %) et de Gao (-18 %). Il reste cependant de 28 à 35% (respectivement dans les cercles de Bourem et d Ansongo) plus élevé que la moyenne quinquennale. 2.8.6. Région de Kidal L évolution des prix dans cette région présente une situation plus contrastée selon les denrées et les cercles. Par rapport à 2013, si le prix du mil est en baisse dans les cercles de Tin Essako et Kidal (respectivement -11 % et -9 %), il reste toutefois 66% plus élevé que la moyenne quinquennale dans le cercle de Kidal. Si le riz local est stable dans le cercle de Kidal, il est en baisse de 25 % dans le cercle de Tessalit et de 7 % dans le cercle de Tin-Essako. Le riz importé connait une évolution similaire à l exception du cercle de Tin Essako où il est en hausse de 17 %. Le prix de la semoule connait la plus forte hausse (+21 %) dans le cercle de Tin Essako mais est en baisse de 10 % dans le cercle de Tessalit. Enfin, dans le cercle de Kidal, le prix de la chèvre est quasiment stable par rapport à 2013 et à la moyenne quinquennale. Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 33

Graphique n 10: Evolution du prix du mil Evolution du prix du mil 400 350 300 250 200 150 100 50 - mil prix actuel mil P. MOYEN mil prix an dernier Graphique n 11: Evolution du prix de la chèvre Evolution prix de la chèvre 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 - chèvre prix actuel chèvre P.MOYEN chèvre prix an dernier Enquête de mise à jour des indicateurs de la sécurité alimentaire (MAJISA) 34