dossier Le temps des seniors : une nouvelle conjugaison



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Transcription:

Le temps des seniors : une nouvelle conjugaison Ils sont de plus en plus nombreux, vivent de plus en plus longtemps, et, fort heureusement, en bonne santé. D ailleurs, les seniors ne se sentent pas vieux puisque «la jeunesse, c est le temps qu il reste à vivre», comme l écrivait Simone de Beauvoir. Chef de file de l action sociale, le Département les accompagne dans leurs projets. Il a d ailleurs réactivé le Comité départemental des retraités et des personnes âgées (CODERPA), en 2005, pour se tenir à leur écoute, réfléchir avec eux, informer, proposer Et lorsque des pertes d autonomie surviennent, il leur donne le choix du maintien à domicile ou de l hébergement dans divers établissements. Cela dit, avec l arrivée de la génération Baby boom, le temps des seniors reste à réinventer! 13

Des services pour bien vieillir «Bien vieillir dans le Doubs, c est avoir le libre choix de son mode de vie», affirme Jean-Marie Bart, conseiller général délégué et président du Coderpa. C est pourquoi le Département mène une politique volontariste de création de places d hébergement, et auprès des associations d aide à domicile, depuis 2005. Le retard qu il accusait alors est désormais rattrapé. Ça commence quand la vieillesse? À 60 ans, âge légal de la retraite? Au bout de 41 années de cotisations pour bénéficier complètement de ses droits? Lorsqu on devient dépendant? La question peut paraître anodine mais elle en suggère une autre : quelle est la place de la personne âgée dans notre société? «C est l un des débats qui anime le Comité départemental des retraités et des personnes âgées (Coderpa)», note Jean-Marie Bart, qui préside cette instance consultative réactivée en 2005 par le Conseil général. «Des groupes de travail traitent, entre autres sujets, des relations intergénérationnelles, des services à la personne, de l hébergement, de la bientraitance Il en ressort des propositions qui sont intégrées au volet vieillissement du Schéma départemental de l organisation sociale et médico-sociale, et dans notre projet Doubs 2017.» «Parallèlement, nous avons créé des Centres locaux d information et de coordination (CLIC), dans le cadre de partenariats avec les collectivités et les professionnels de la gérontologie, signale Danièle Nevers, vice-présidente en charge des Solidarités. Ce sont des relais d information et d accompagnement de proximité pour les personnes âgées et leurs familles. Nous soutenons aussi le mouvement associatif car il a un rôle primordial dans le maintien de l autonomie par la prévention» Des projets de vie «Nous voyons bien que le fait d avoir des projets et des activités retarde la perte d autonomie, enchaîne Danièle Nevers. C est pourquoi il est important que la personne âgée détermine son projet de vie. Nous savons que la majorité de nos concitoyens préfèrent le maintien à domicile. Le Conseil général s attache à satisfaire cette attente, avec un dispositif d'adaptation du logement, par exemple, Danièle Nevers, vice-présidente en charge des Solidarités et Jean-Marie Bart, conseiller général délégué en charge du Handicap et président du Coderpa. en soutenant les associations d aide à domicile. Nous apportons aussi une attention particulière à l accompagnement des aidants car ils jouent un rôle indispensable. C est en pensant à eux que nous favorisons la création de places d accueil temporaire, de jour notamment.» (Voir l encadré Le Doubs pionnier). Hébergement : un effort considérable Toutefois, le maintien à domicile ne peut être la seule réponse, même avec le développement des services infirmiers et la professionnalisation des intervenants, sachant qu une personne âgée sur six devient dépendante en fin de vie. Depuis Repères 32 M : budget départemental de l APA à domicile en 2012 pour 6 500 personnes âgées. 15,3 M : budget départemental de l APA en établissement en 2012 pour 3 300 résidents. 58,78 : prix de journée moyen restant à la charge des résidents. 1 personne âgée sur 6 devient dépendante. 85 ans : c est l âge moyen d entrée en établissement. Jusque-là, 9 personnes sur 10 vivent à leur domicile. Claude Jeannerot, président du Conseil général du Doubs «Un fonctionnement intenable» «L État laisse aux Départements le soin de prendre en charge l essentiel d une aide qui devrait relever de la solidarité nationale, estime Claude Jeannerot. Ainsi, dans le Doubs, en 2003, avons-nous versé 27 millions d euros au titre de l Allocation personnalisée d autonomie, et reçu une compensation de 10 M (soit 37 % du total) de la Caisse nationale de solidarité pour l autonomie (CNSA). En 2012, nous mobilisons plus de 47 M pour une compensation qui ne dépassera pas 12 M. Nous arrivons au bout d un fonctionnement intenable. La solidarité nationale devrait jouer ; mais, vu l état des finances publiques, il faut imaginer d autres modes de financement, plus justes et plus efficaces. C est toute la fiscalité qu il faut repenser.» 14

«La personne bénéficiaire d un suivi est au cœur des préoccupations d AFL, constate Jeanine Mélières. Par exemple, Guy, mon mari, a toujours affaire aux deux mêmes intervenantes. C est appréciable.» «Nous nous adaptons aux attentes des personnes pour leur faciliter la vie», répond Charlène Grégis, aide à domicile diplômée. 2005, le Conseil général du Doubs mène une politique de développement des établissements d hébergement qui se distingue au niveau national. Pas moins de 500 places ont été créées entre 2005 et fin 2011. Et 400 le seront d ici à 2014. À cette date, ce seront 1755 places globalement qui auront été construites ou reconstruites, accessibles à l aide sociale pour l essentiel. «Cet effort d investissement de 29 millions d euros sur neuf ans a permis aux secteurs public et privé associatif de contenir ses emprunts dans des limites raisonnables et de maîtriser le prix de journée», souligne Jean-Marie Bart. Confronté à une population plus vieillissante que la moyenne nationale (au-delà de 75 ans), le Doubs comble ainsi son retard en quantité mais aussi en qualité. En savoir plus : www.doubs.fr coderpa.doubs.fr Aide à domicile pour le bien-être «Les tâches de l aide à domicile sont de plus en plus complexes face au vieillissement de la population», souligne Sébastien Briouz, directeur de l Association des familles laïques Emploi-Famille, de Besançon. «Le métier d aide à domicile a deux aspects : l aide ménagère et l aide à la personne. Mais le ménage n est qu'un moyen d améliorer les conditions de vie du bénéficiaire, et se fait suivant une procédure sanitaire particulière», présente Sébastien Briouz. Les tâches sont variées et multiples : aide au lever et au coucher, à la toilette, aux repas, aux courses, aux démarches administratives «Dans toutes les structures, on observe un glissement des tâches du médecin vers l infirmière, puis vers l aide-soignante et vers l aide à domicile», note de son côté la sociologue Isabelle Moesch. «Les trois-quarts de nos 35 intervenantes (un seul homme pour le moment!) sont diplômés, au terme d une année de formation spécialisée : soit auxiliaires de vie sociale, soit assistante de vie aux familles, précise Sébastien Briouz. La formation continue et l accompagnement individuel sont indispensables car elles sont confrontées à des situations délicates, et, souvent, au deuil.» Association présidée par Jean-Marie Dame, AFL suit 350 personnes âgées sur Besançon (80 %) et son agglomération. «7 jours sur 7 avec 25 équivalents temps plein», ajoute Sébastien Briouz. Elle est l une des neuf structures autorisées signataires d un Contrat pluriannuel d objectifs et de moyens. Tél. 03 81 50 71 57 Le Doubs pionnier du partenariat avec les associations Le Doubs compte parmi les quatre départements pionniers qui ont expérimenté les Contrats pluriannuels d objectifs et de moyens. Il les a mis en place avec les neuf structures d aide à domicile habilitées. Ces contrats mettent fin à une libre concurrence qui ne permettait pas de répondre, à qualité égale, aux besoins sur l ensemble du territoire ; et elle ne garantissait pas la maîtrise des tarifs. Désormais, les usagers ne paient que le ticket modérateur quel que soit l opérateur choisi. Les interventions peuvent être modulées en fonction de leurs besoins réels. Les opérateurs perçoivent une dotation qui leur permet d avoir de la visibilité, celle-ci étant calculée à partir des heures prévisionnelles, notamment. Cette nouvelle organisation apparaît d ores et déjà source d économies pour tout le monde. 15

Le point de vue de la sociologue, Isabelle Moesch : «Des projets jusqu au bout de la vie» Isabelle Moesch. Sociologue, chargée d études et de recherches à l Institut régional du vieillissement, Isabelle Moesch interroge volontiers le sens des mots pour découvrir ce qu il cache : «Les Français utilisent le terme de dépendance pour désigner l ensemble des soins apportés aux personnes âgées face à la perte de capacité dans l accomplissement des actes essentiels à la vie. Les Italiens désignent une politique de non-autosuffisance! Les Nordiques préfèrent le terme d autonomie pour évoquer la capacité de la personne à choisir ses modes de vie. Les Japonais parlent de solidarité Ces termes ne sont pas anodins car ils révèlent la place qu une société accorde aux citoyens âgés. Si une nouvelle catégorie apparaît, celle des seniors actifs, les très grands vieillards n en sont pas moins mis à part. Dans une société qui a le culte de la jeunesse et de la vitesse, ils nous rappellent trop que nous sommes mortels. Et face à cette réalité que nous occultons, nous avons recours à une médicalisation poussée.» «La vieillesse n'est pas une pathologie» «Or la vieillesse n est pas une pathologie, elle est une nouvelle étape de la vie. Même la fin de la vie ne signifie pas la fin de la place occupée, on reste inscrit dans une généalogie Une politique nationale de l autonomie reste à inventer pour accompagner les personnes âgées dans leurs projets. L un d eux, essentiel, touche à la transmission. Mais pour qu elle puisse opérer, il faut que chacun soit bien à sa place, il faut du temps, des lieux de rencontres, dans des territoires vécus où chacun s enracine. L essentiel pour la personne âgée, c est de pouvoir choisir son parcours de vie jusqu au bout, quitte à prendre des risques, comme tout au long de la vie. Je pense que la génération du papy-boom, celle des seniors actifs, va transformer le regard de notre société sur le vieillissement et la perte d autonomie. Elle va affirmer ses choix d autant plus facilement qu elle sera nombreuse et représentera un poids économique.» IRV, tél. 03 81 41 90 36 Alzheimer : mieux comprendre pour mieux accompagner L accompagnement d une personne atteinte de la maladie d Alzheimer est une charge lourde, le plus souvent assumée bénévolement par un membre de la famille ou un proche Pour aider ces derniers à l accomplir du mieux possible sans s épuiser, France Alzheimer Franche- Comté organise des cycles de cinq réunions de formation (espacées de 15 jours environ chacune). Un membre bénévole de l association et une psychologue s appuient sur les expériences de chaque participant pour trouver réponses et solutions, fournir des informations sur les symptômes et l évolution de la maladie Ces formations gratuites, ouvertes à tous les aidants familiaux, adhérents ou non à l association, débutent en avril, simultanément à Maîche, Morteau et Ornans. Pour en savoir plus, contacter France Alzheimer Franche-Comté, 2 rue Kepler à Besançon, tél. 03 81 88 00 59. Jouer pour entretenir sa mémoire. 16

Perte d autonomie : un financement toujours en question Présidente de l Instance régionale d éducation et de promotion de la santé (IREPS), Jeannette Gros a étudié de près la question du financement de la dépendance et participé à de nombreux débats nationaux. Ancienne agricultrice avec son mari, présidente de la Mutualité sociale agricole de 1997 à 2005, elle connaît particulièrement bien les difficultés des retraités, notamment en milieu rural. «Une priorité s impose : réduire le coût qui reste à la charge d une personne âgée en établissement d hébergement, estime-t-elle. Si les soins sont pris en charge quasiment à 100 % par l Assurance-maladie et les organismes complémentaires, l APA ne couvre qu une partie des frais liés à la dépendance. Et l hébergement reste à la charge de la personne âgée et de sa famille : chambre et repas, frais administratifs Mais est-il normal qu elle participe aux amortissements mobiliers et immobiliers, sachant que la durée de son séjour sera, en moyenne, de trois ans?» Des pensions de retraite insuffisantes «L hébergement coûte en moyenne 2 200 en milieu rural, 2 900 en milieu urbain, indique Jeannette Gros. Ce qui reste à charge du résident s élève environ à 1 300. Or, la pension de retraite atteint en moyenne 1 200, et la moitié des retraités perçoivent une pension inférieure à 1 000. Tant et si bien que les personnes âgées utilisent leurs économies puis entament leur patrimoine, et enfin font appel aux enfants. Ainsi, les plus modestes s appauvrissent. Ou bien ils se privent de soins et leur état de santé se dégrade.» «Sachant que les Départements ne peuvent pas continuer à supporter la charge de l APA, des solutions ont été évoquées : alignement de la CSG des actifs et des retraités, création d une deuxième journée de solidarité, taxe sur les droits de succession Si les contrats d assurance privée devaient se développer, il faudrait que ce soit de façon encadrée.» «Deux autres priorités s imposent : le soutien aux organismes d aide à domicile qui doivent faire face à des besoins de plus en plus complexes, et professionnaliser toujours plus leur personnel. Et le soutien aux aidants familiaux pour les personnes âgées qui restent à leur domicile. Ils ont besoin d être formés et accompagnés pour disposer de moments de répit. Une chose Jeannette Gros. est sûre : la solidarité publique encourage la solidarité privée!» IREPS, tél. 03 81 41 90 90 Forum Prévention santé dans le Pays Doubs central L Espace Seniors renouvelle en mars son Forum Prévention Santé avec ses partenaires de l accompagnement des retraités et personnes âgées (de 13h30 à 17h). Il saisit cette occasion pour présenter ses missions de Centre local d information et de coordination (13h30-14h), et propose une conférence (14h-15h) sur la prévention des maladies cardio-vasculaires. De 15h à 16h, une réunion d information est organisée sur le thème Mémoire et nutrition et Arts du cirque, en sus, à Roulans! Enfin, l association Jalmav (Jusqu au bout accompagner la vie) évoque ses missions auprès des malades en fin de vie et de leurs familles. Le 19 mars à Rougemont, Maison des associations. Le 20 mars à Roulans, salle des fêtes Espace culturel. Le 30 mars à Sancey-le-Grand, salle des Miroirs. Espace Seniors, tél. 03 81 84 38 78. 17

Pays du Haut-Doubs : un espace réservé aux retraités et aux professionnels Le Centre local d information et de coordination (CLIC) du Pays du Haut- Doubs a une approche collaborative du vieillissement avec le Centre hospitalier de Pontarlier. Le CLIC partage des locaux avec l'équipe mobile de gérontologie du Centre Hospitalier, l'équipe mobile de soins palliatifs, le service social hospitalier et le réseau de Santé Haut-Doubs Jura santé territoire. Son rayon d action couvre les cantons de Pontarlier, Levier, Mouthe et Montbenoît soit 78 communes. En plus de ses missions classiques d'accueil du Stéphanie Pourchet en visite chez Geneviève Serra, et Marie-Claude Bongay, aide à domicile de l'assad. public senior et des familles, il se charge de remettre les dossiers d'admission pour l EHPAD du Larmont, à Doubs. Des projets en 2012 Plus largement, il anime sur tout le secteur des réunions de coordination entre les différents intervenants auprès des personnes âgées afin, par exemple, de veiller à la continuité de la prise en charge entre l hospitalisation et le domicile, et de trouver des solutions aux situations complexes. Des plaquettes d'information sur les aides accessibles sont diffusées auprès des mairies et des professionnels. En 2012, l assistante, le travailleur social et la coordinatrice du CLIC travaillent avec l équipe de gérontologie à la mise en place de cycles d aide aux aidants, à Pontarlier, Morteau et Montbenoit, dans le cadre du plan Alzheimer. Des journées du bien vieillir sont destinées aux personnes retraitées valides dans un objectif de prévention. La création d un lieu de parole pour les aidants est en préparation sur le secteur de Labergement-Mouthe. De gauche à droite : Sandrine Beline, conseillère en économie sociale et familiale, Stéphanie Pourchet, secrétaire médicale et Isabelle Koch, coordinatrice. Un service de proximité Dispositif de proximité mis en place par le Conseil général, le Centre local d information et de coordination est un lieu d information et d orientation pour les personnes âgées, leur entourage et les professionnels de la gérontologie. Il assure un accueil personnalisé, gratuit et confidentiel. Parallèlement, le CLIC anime et coordonne un réseau de professionnels et d associations pour satisfaire au mieux les attentes des retraités : campagne d information, animations diverses, rencontres thématiques sont organisées régulièrement. Quatre CLIC existent actuellement, mais le Conseil général a l'ambition de couvrir l'ensemble du département à terme. CLIC du Pays du Haut-Doubs CLIC du Pays Doubs Central CLIC Maison des Seniors de la CLIC du Pays de Montbéliard Centre Hospitalier de Pontarlier Espace Seniors Ville de Besançon 28 avenue Wilson 25200 29 Faubourg Saint-Étienne Association centrale de 8 rue Pasteur 25000 Besançon Montbéliard 25300 Pontarlier Coordination Médico-Sociale Tél. 03 81 41 22 04 Tél. 03 81 94 74 30 Tél. 03 81 38 67 46 7 rue Barbier marie-madeleine.bouhelier@ contact@clic- clic-hautdoubs@ch-pontarlier.fr 25110 Baume-les-Dames besancon.fr paysdemontbeliard.fr Accueil du lundi au vendredi Tél. 03 81 84 38 78 Accueil du mardi au vendredi www.clic-paysdemontbeliard.fr (8h30-17h30). Rendez-vous contact@clic25.info (10h30-18h30), Accueil du lundi au vendredi en soirée et visites à domicile Accueil du lundi au vendredi le samedi (9h-12h) (9h-12 h et 14h-18h) possibles si nécessaire. (9h-12h et 14h-17h) 18

Mutualité française : mutuelle tout au long de la vie Prévention, soin, accompagnement structurent toute l activité de la Mutualité française du Doubs, forte de 1 200 collaborateurs. Organisme fédératif à but non lucratif, elle gère, par délégation de service public du Conseil général, 10 établissements d hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Une éthique partagée. Joël Beugin (à gauche) et Pierre Alixant : «Nous considérons qu il faut mutualiser la prise en charge de la perte d autonomie.» «Notre mouvement est bien ancré ici puisqu il rassemble 70 % de Doubiens», souligne Pierre Alixant, président de la Mutualité française du Doubs et de Franche-Comté. Autour de son rôle de complémentaire santé et de prévoyance, celle-ci a développé progressivement des services de soins. Le premier centre dentaire est apparu vers 1957, suivi de centres optique puis audition. Tout naturellement, la Mutualité française s est investie dans le secteur hospitalier lorsqu elle a été sollicitée par des médecins porteurs d un projet : ainsi est née la Polyclinique de Franche-Comté, à Besançon. «Toujours selon nos principes mutualistes de solidarité, souligne Pierre Alixant. Par exemple, les dépassements d honoraires sont limités, voire inexistants en maternité». Suivront le rachat de la Polyclinique du Parc, à Dole, et la création du service d hospitalisation à domicile (120 lits actuellement). Parallèlement, en 2004, le Conseil général confie à la Mutualité française du Doubs, par délégation de service public, la gestion de 10 Unités de vie : de petites maisons de retraite de 24 places au maximum, créées essentiellement en milieu rural, spacieuses et agréables. Cette délégation a été renouvelée en 2012 pour cinq ans. Répondre aux besoins des personnes âgées «Les pensionnaires vieillissants et perdant de leur autonomie, nous avons procédé à la médicalisation de ces unités qui sont devenues des EHPAD à part entière», indique Joël Beugin, directeur de la Mutualité. «Nous percevions bien, depuis de nombreuses années, les besoins croissants des personnes âgées, précise Pierre Alixant. Par sa politique dynamique de création de places, le Conseil général nous a donné l opportunité d y répondre. À la même époque, nous avons créé un établissement de 75 places en partenariat avec la commune de Maîche. Nous avons repris La Retraite, à Besançon, qui sera agrandie en 2013, puis créé une résidence à Grand- Charmont, avec l'appui du Conseil général. Nous ouvrirons une nouvelle résidence à Bart fin 2012. C est devenu pour nous une activité à part entière avec, toujours, comme spécificité, la solidarité : tous nos établissements peuvent donner accès à l aide sociale en fonction des revenus familiaux. Ainsi, nous accompagnons les Doubiens tout au long de la vie!» L'association SIEL bleu promeut l'exercice physique dans les clubs Troisième âge et les établissements pour personnes âgées. Ici, Laetitia Ferreux, responsable départementale, intervient à la maison de vie de Saint-Vit. Historique Si les racines du mouvement mutualiste plongent dans l histoire de la révolution industrielle du XIX e siècle, la création de la Sécurité sociale les a incitées à se développer sur le terrain de la prévention et de la promotion de la santé. Ce qui en fait le troisième acteur national en la matière, après l État et l Assurance-maladie. 550 C est le nombre de places d accueil pour personnes âgées dont dispose la Mutualité française du Doubs dans ses 13 établissements. Il en sera créé 150 d ici à fin 2013. 19