ETUDE SUR LA RECHERCHE & DEVELOPPEMENT



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Transcription:

MINISTERE DE L'INDUSTRIE REPUBLIQUE TOGOLAISE DU COMMERCE ET DU Travail-Liberté-Patrie DEVELOPPEMENT DE LA ----------------- ZONE FRANCHE --------------- PROJET DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE ----------------- SECRETARIAT TECHNIQUE RAPPORT D ETUDE THEMATIQUE ETUDE SUR LA RECHERCHE & DEVELOPPEMENT Janvier 2000 CONSULTANTS Pr C. de SOUZA Pr M. Y. D. GUMEDZOE

2 SOMMAIRE INTRODUCTION...... 4 I. PRESENTATION DU SECTEUR DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT 5 1.1. Définition du concept. 6 1.2. Rappel de la mission assignée à la recherche-développement au Togo. 6 1.3. Organisation de la recherche au Togo. 6 1.3.1 Historique et orientations... 6 1.3.2. Organigramme et fonctionnement. 7 1.3.3. Les ressources humaines, matérielles et financières.. 8 1.3.4. Les principaux programmes de recherche.. 11 1.4. Les structures de recherche... 12 1.4.1. Les structures para-étatiques... 12 1.4.2. Les unités de recherche dans les entreprises.... 19 1.4.3 Les institutions internationales de recherche... 19 II. IDENTIFICATION DES BESOINS, CONTRAINTES ET ATOUTS POUR LA RECHERCHE DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L ECONOMIE... 20 2.1. L environnement de la recherche.... 20 2.1.1. Contraintes et faiblesses... 20 2.1.2. Les atouts.. 20 2.2. Secteur agricole.... 21 2.2.1. Les facteurs institutionnels récents.. 21 2.2.2. Contraintes et faiblesses.. 22 2.2.3. Les atouts.... 23 2.3. Secteur industriel.... 23 2.3.1. Contraintes et faiblesses... 24 2.3.2. Les atouts.... 24 2.4. Secteur artisanal... 25 2.4.1. Contraintes et faiblesses.. 26 2.4.2. Les atouts.. 26 III. IDENTIFICATION DES PERSPECTIVES ET OPPORTUNITES D INVESTISSEMENTS PRIVES... 26 3.1. Le secteur agricole.. 26 3.1.1. Transformation des produits agroalimentaires... 26 3.1.2. Situation de l'élevage et de la pêche.... 27 3.2. Secteur artisanal. 28 3.3. Opportunités d'investissements privés 28 IV. ELABORATION DE STRATEGIE, PLAN D ACTION, PROGRAMME ET IDEES DE PROJETS DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT.. 32 Pages

3 4.1. Orientations.... 32 4.2. Objectifs 32 4.3. Stratégies.... 32 4.3.1. Stratégies visant à la réorganisation de la recherche.. 33 4.3.2. Stratégie visant à renforcer les capacités des structures de recherche... 34 4.3.3. Stratégies visant à la protection des inventions.. 35 4.3.4. Stratégie de vulgarisation des résultats de recherche... 36 4.3.5. Stratégies visant la création d un cadre de partenariat et de dialogue permanent entre le secteur privé, les institutions de recherche et les bailleurs de fonds. 37 4.4. Plan d action. 38 4.5. Proposition de projets 45 CONCLUSION 58 REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES... 60 ANNEXES... 61

4 INTRODUCTION Le Gouvernement togolais, suite à la crise économique et financière de ces dernières années, a adopté un plan de relance de son économie en mettant l'accent sur le désengagement de l'etat et la promotion du secteur privé. C'est dans ce cadre qu'un projet de développement du secteur privé a été initié par ce dernier, avec le concours financier de la Banque Mondiale. Une série d'études ont été commandées pour servir de documents de base au cours du déroulement de la table ronde qui sera l'aboutissement du projet ci-dessus mentionné. Conscientes du fait que la promotion et le développement du secteur privé ne peuvent connaître un succès sans le concours de la recherche-développement, les autorités togolaises y attachent un grand prix en l'inscrivant à l'ordre des études. En effet, au Togo, pendant longtemps, dans le fonctionnement du secteur de la recherche, les activités étaient moins intimement associées aux actions et projets de développement publics ou privés ; ce qui se traduit par une définition floue des liens entre les objectifs de la recherche et ceux de développement socio-économique. A cela s'ajoutent une faiblesse des mécanismes d'organisation et de coordination au niveau des structures de recherche, une insuffisance des ressources (matérielles et financières surtout) et une lacune constatée au niveau de l enseignement qui, n est pas assez orienté pour susciter l émulation, la curiosité, la créativité et l innovation nécessaires pour une impulsion décisive vers le développement technologique. Ainsi, la recherche-développement qui devrait donc constituer l élément accélérateur et dynamisant du processus de promotion des activités socio-économiques en leur procurer les outils d une croissance durable, n a pas su répondre à ses prérogatives. Mais la nécessité pour la société togolaise en général et les entreprises à caractère économique en particulier de s appuyer sur des unités de recherche-développement opérationnelles est d autant plus incontournable du fait que ces dernières constituent le cœur de la conception et du développement des projets comme de toute activité économique en tant que facteur de vitalité et de viabilité. Il s avère donc nécessaire de faire de la recherche-développement un instrument privilégié et d assurer l intégration de la recherche d accompagnement dans tous les programmes et projets de développement économique et social pour une orientation efficace des actions afin de répondre aux besoins de la société. Ce rôle que l on attend de la recherche-développement permettra à l économie togolaise de s adapter aux exigences de l intégration sous-régionale et au phénomène de globalisation. Le présent rapport présente la situation de la recherche au Togo en spécifiant les particularités de chaque secteur de l'économie, analyse les contraintes, besoins, et atouts pour aboutir à la formulation des orientations et à des propositions de stratégies, plan d'action et idées de projets en vue de la promotion du secteur privé. Le rapport présente également des données sur une analyse des contraintes qui freinent le développement des activités de recherche-développement au Togo, et énonce les suggestions, les recommandations et les propositions de mesures pour améliorer la situation. Il constitue une base de réflexion pour la Table Ronde sur le secteur privé qui sera organisé. La démarche méthodologique adoptée par les consultants pour accomplir leur tâche comporte les points suivants :

5 - un examen critique des études antérieures et des rapports de missions menées au Togo, en particulier le dernier rapport du groupe CRC SOGEMA (Juillet 1998) : «Etude su le développement, le transfert de la technologie et sur la recherche et développement au Togo» ; - une série d entrevues avec certains acteurs des systèmes de recherche au Togo, des représentants des instituts et centres de recherche, des chercheurs, des représentants de l administration togolaise œuvrant dans le secteur de la recherchedéveloppement. Une bonne partie des informations présentées dans ce rapport ont été fournies fort aimablement par les collègues des institutions de recherche et les acteurs du monde de la recherche-développement, nous leur exprimons notre profonde gratitude.

6 I. PRESENTATION DU SECTEUR DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT 1.1. Définition du concept La recherche se définit généralement comme une étude destinée à élucider et à mieux interpréter des faits nouveaux à la lumière desquels on révisera les conclusions habituelles, théories ou lois établies pour leur application pratique afin de mieux résoudre des problèmes de développement urgents dans différents domaines comme l agriculture, la médecine, la chimie industrielle, etc. Elle vise principalement un but pratique et le développement ou la mise au point de nouveaux produits, dispositifs ou procédés. Dans les lignes qui vont suivre, nous allons indiquer ce que sont dans les grandes lignes la capacité et les activités de recherche-développement au Togo. Nous présenterons le diagnostic de la recherche-développement au Togo en fournissant des informations sur : la mission assignée à la recherche-développement ; les structures de recherche ; les ressources humaines ; les ressources matérielles ; le financement de la recherche ; les principaux domaines ou programmes de recherche. 1.2. Rappel de la mission assignée à la recherche-développement au Togo En adoptant le décret 86/71 du 16 Avril 1986 portant organisation de la Recherche Scientifique au Togo, le gouvernement a pris une option claire, celle de faire de la Science et de la Technologie les piliers du développement socio-économique de la Nation. L objectif général qu il a assigné à la recherche-développement est de mettre la Science et la Technologie au service du progrès et du bonheur de l Homme. De cet objectif général, découlent les objectifs spécifiques suivants : - arriver à une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles ; - développer l agriculture et valoriser ses produits pour accéder à la sécurité alimentaire ; - promouvoir l industrialisation basée sur les produits agricoles et miniers ; - promouvoir l artisanat. 1.3. Organisation de la recherche au Togo 1.3.1 Historique et orientations Le début de la recherche au Togo remonte aux différents accords de coopération établis avant et après son indépendance il sera fait mention dans ce rapport des mesures prises après l accession du pays à la souveraineté (le 27 avril 1960). Il s agit essentiellement du décret N 65-48 du 18 Mars 1965 portant création de l Institut National de Recherche Scientifique (INRS) ayant pour mission la coordination, la centralisation et la diffusion des résultats de recherche sur le territoire national. Ne disposant pas de moyens adéquats, l INRS n a pas pu atteindre ses objectifs. Les instituts de recherche nationaux relevaient pour la plupart de certains ministères techniques qui déterminaient leurs objectifs de recherche.

7 Trois instituts français : l Institut de Recherche sur le Coton et autres fibres Textiles (IRCT), l Institut de Recherche sur le Café, le Cacao et autres plantes stimulantes (IRCC) et l Office de Recherche en Sciences dans les Territoires d Outre Mer (ORSTOM) fonctionnaient parallèlement aux instituts de recherche nationaux. Au total le réseau de recherche comptait 15 instituts en 1974. Le manque de coordination, de collaboration et de vision claire des objectifs réduisait l efficacité et l impact de ces institutions de recherche, à l exception des instituts français qui étaient plus performants parce que disposant de plus de moyens. Bien que l Etat eût consacré des montants financiers non négligeables aux activités de ces organismes de recherche et d études, leurs impacts scientifique, économique et social étaient peu visibles. L Etat a donc réagi en créant en 1986 la Direction de la Recherche Scientifique (décret N 86-71/PR du 11 Avril 1986), chargée de la coordination et de la réglementation de la recherche au Togo. 1.3.2. Organigramme et fonctionnement 1.3.2.1. Organigramme de la Direction de la Recherche Scientifique L organigramme de la DRS comporte les organes suivants : - le Conseil National de la Recherche regroupe tous les ministres qui ont sous leur responsabilité des institutions de recherche et un représentant de l Assemblée Nationale ; - le Comité Technique de la Recherche Scientifique regroupe tous les directeurs d institutions de recherche ; ce comité est assisté de trois commissions interministérielles qui sont : la Commission d identification et d évaluation scientifique des priorités de recherche ; la Commission de coordination des programmes nationaux de recherche ; la Commission de contrôle de la gestion des fonds de projets. - la Direction de la Recherche. 1.3.2.2. Fonctionnement de la Direction de la Recherche Scientifique L organisation, la planification et l exécution de la recherche scientifique au Togo sont placées sous la responsabilité de : - le Conseil National de la Recherche Scientifique ; - le Comité Technique de la Recherche Scientifique ; - le Direction de la Recherche Scientifique. Le Conseil National de la Recherche Scientifique définit les grandes orientations nationales en matière de recherche scientifique. Il étudie et apprécie le bilan des activités de recherche menées sur le territoire national.

8 Le Conseil se réunit en session ordinaire au moins une fois par an vers la fin de l année sur convocation de son président. Le Conseil peut tenir des sessions extraordinaires en cas de nécessité. Le Conseil Technique de la Recherche scientifique propose les activités de recherche à entreprendre, conformément aux orientations et priorités définies. Il est chargé de l évaluation de ces activités, et il se réunit avant chaque réunion du Conseil National de la Recherche Scientifique. La Direction de la Recherche Scientifique est chargée de : - la coordination de l exécution des décisions arrêtées par le Conseil National de la Recherche Scientifique ; - du suivi des activités de recherche scientifique menées au Togo ; - de l étude en collaboration avec le Ministère directement intéressé de toute demande d autorisation de recherche en provenance des institutions ou organismes étrangers ; - de la négociation en collaboration avec les institutions intéressées, des conventions et programmes dans le domaine de la Recherche scientifique avec les pays ou organismes étrangers. 1.3.3. Les ressources humaines, matérielles et financières 1.3.3.1. Les ressources humaines Il est important de définir ce qu est un chercheur avant d aborder les question de ressources humaines : un chercheur est toute personne détenant un diplôme universitaire (ou un niveau équivalent d expérience) qui participe activement à un projet de recherche dans un établissement universitaire formellement reconnu ou dans un centre de recherches (milieu institutionnel officiel) et qui consacre au moins 40% de son temps aux activités de recherche. Le développement d une capacité de recherche dans un pays donné nécessite le développement de ressources humaines bien formées. Au delà de la formation universitaire, le développement de compétences en recherche-développement ne peut être atteint qu en faisant de la recherche. Dans cette optique il est nécessaire d améliorer la formation universitaire, surtout pour les aspects qui concernent la recherche et en offrant la possibilité à des jeunes diplômés de développer leurs aptitudes à la recherche en se lançant dans des activités de recherche. L évolution des inscriptions des étudiants dans les facultés et écoles de formation de deuxième cycle (diplômes d ingénieur, de Maîtrise et de licence) et troisième cycle (Diplôme d études approfondies ou DEA et de doctorat) fournissent des informations précieuses sur le stock de ressources humaines disponibles non seulement pour la recherche mais aussi pour le développement en général Les premiers inventaires de la communauté de chercheurs nationaux avaient fourni des chiffres de 40 en 1974 et 289 en 1989 (tous grades et tous secteurs confondus). Un inventaire de la DRS datant de Janvier 2000 indique un chiffre de 180 chercheurs qui se répartissent dans les différents secteurs de la façon suivante. Tableau 1 : Répartition des chercheurs répertoriés par la DRS en janvier 2000 dans les différents secteurs SECTEURS DIPLOMES EFFECTIFS Hommes Femmes I. Santé-Nutrition Doctorat 15 1

9 II. Société-Education- Développement Doctorat 13 0 Ingénieur/Maitrise/DEA 1 0 III. Secteur Agriculture Doctorat 30 1 Ingénieur/Maitrise/DEA 73 3 IV. Secteur Sciences et Techniques de l Ingénieur Doctorat 33 1 Ingénieur/Maitrise/DEA 7 2 Source : DRS 1.3.3.2. Ressources matérielles Les efforts des pouvoirs publics déployés ces dernières années en équipement des centres de recherche bien que louables restent en dessous des besoins recensés. 1.3.3.3. Financement de la recherche Le financement de la recherche est assuré par : - l Etat togolais ; - les organismes internationaux (fonds d Aides et de Coopération (FAC) ; Centre de Recherche pour le Développement International (IRDC), Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), GTZ, PNUD, OMS, etc.). Le tableau suivant montre l évolution (de 1974 à 1989) des ressources financières accordées par l Etat aux activités de recherche, ceci en comparaison avec le PIB. Tableau 2 : Données sur les ressources financières allouées par l Etat aux activités de recherche (de 1974 à 1989) Intitulé 1974 1979 1984 1989 Budget total de l'etat (A) 16 244 600 62 598 76 790 550 92 486 160 Ressources financières des institutions de recherche (B) 594 684 1 561 972 2 109 242 3 320 100 PIB (C) 130 600 000 212 800 000 3 13 180 000 430 000 000 Rapport B/A 3,66% 2,49% 2,75% 3,59% Rapport B/C 0,46 0,73 0,67 0,77 Source : DRS Pour évaluer l effort de l Etat togolais en matière de financement de recherchedéveloppement, il sera utilisé l indicateur suivant : les dépenses totales consacrées à la recherche ou en valeur relative en pourcentage du PIB consacré à ces activités. En analysant les chiffres du tableau, il est aisé de constater que l investissement total consacré annuellement à la recherche, bien que appréciable, est très loin de ce qui a été suggéré lors des différentes réunions internationales pour les pays en voie de développement puisqu on y proposait 1% du PNB.

10 Dans le secteur agricole spécifiquement, les données concernant le financement des activités de recherche en 1995 sont consignées dans le tableau suivant. Tableau 3 : Dépenses annuelles en recherche développement réalisées en 1995 dans le secteur agricole (coopération internationale) SOURCES a) Recherche vivrière RRPMC WECAMAN IITA ADRAO ROCARS/FED SAVANES UE/IITA/RAMR OTP b) Recherche agropédologie IITA ADRAO AFNETA/FIDA IFS WAFMEN c) Recherche cotonnière OPAT SOTOCO d) Recherche café-cacao Prêt MDR OPAT SAFICC e) Recherche Zootechnique et vétérinaire RABAOC AVPELF/IREF FINANCEMENTS (Milliers de F CFA) 14 144 500 396 6 400 23 000 7 600 6 000 2 425 2 400 1 225 923 950 20 000 120 000 20 000 8 750 35 000 500 700 Total financement déclaré (1995) = 270,921 millions (dont financement national : 230 millions et financement extérieur :40,921 millions) Il faut remarquer que le secteur privé togolais participe très peu au financement des programmes de recherche. 1.3.4. Les principaux programmes de recherche Les domaines de recherche couvrent les secteurs suivants : - agriculture- nutrition et alimentation ; - santé-pharmacopée ; - société-éducation-population-développement ; - habitat-urbanisme-population ; - sciences-technologie et ressources naturelles.

11 En 1989, les six programmes triennaux prioritaires retenus par le Conseil National de la Recherche Scientifique et leurs objectifs sont les suivants : 1.3.4.1. Programme Cultures vivrières L objectif général de ce programme était de maîtriser les facteurs d amélioration de la production des principales cultures vivrières du Togo et constituer une source d information sur les principaux thèmes de promotion de ces cultures afin de répondre aux préoccupations des organismes de développement agricoles et aux exigences de la politique d autosuffisance alimentaire mise en œuvre par le gouvernement togolais. Ce programme avec ses 9 projets allant de la collecte et caractérisation des ressources phytogénétiques à l amélioration des céréales et des plantes à tubercules et des espèces animales en passant par les techniques de conservation et l analyse des mycotoxines dans les denrées agricoles ; l étude de l environnement socio-économique du paysan a généré certains résultats encourageants. 1.3.4.2. Programmes Cultures de rente Son objectif est d accroître la productivité du caféier tout en améliorant sa qualité (lutte contre le scolyte des baies du caféier) et de promouvoir la culture du kolatier. 1.3.4.3. Programme Gestion et amélioration des sols L objectif est de faire la synthèse des nombreux acquis de la recherche dans le domaine de la pédologie afin de livrer aux utilisateurs les résultats intéressants déjà obtenus. 1.3.4.4. Programme de valorisation des tourbes et phosphates Son objectif principal était d évaluer en station la potentialité agronomique des ressources naturelles comme la tourbe et le phosphate naturel. L effet engrais du phosphate naturel ne se fait sentir que 12 mois après l application. 1.3.4.5. Programme Etude de la dynamique des mutations sociales et économiques du Togo Son objectif était de fournir des éléments d appréciation des changements économiques et sociaux qui s opèrent en milieu rural et urbain au Togo. 1.3.4.6. Programme Amélioration de l état de santé dans le monde rural Ses objectifs étaient : - étudier les comportements sociaux pour une meilleure connaissance de la perception et des pratiques des populations rurales en rapport avec la santé et la maladie ; - identifier et analyser les besoins des populations rurales en matière de santé ; - évaluer les propriétés médicinales de certaines plantes. Tous ces programmes (pour ceux qui sont conduits jusqu au bout) ont produit des résultats parfois mitigés, mais les applications pratiques des résultats obtenus restent à prouver.

12 1.4. Les structures de recherche Les plus importants centres de recherche du Togo sont en ordre décroissant : - l'université du Bénin (avec ses 15 établissements d'enseignement supérieur et ses laboratoires ou centres de recherche) ; - l'institut Togolais de la Recherche Agricole (ITRA) ; - la Recherche médicale ; - la Recherche en Pharmacopée (essentiellement des privés et des équipes isolées) ; - le Centre de Construction et de Logement (CCL) ; - la Société Internationale de Linguistique (SIL). 1.4.1. Les structures para-étatiques Les plus importants centres de recherche du Togo sont : - l ensemble de la recherche à l Université du Bénin (en 1995, on y dénombrait 80 chercheurs) ; - l ITRA (Institut Togolais de la Recherche Agricole) ; - le Centre de construction et de logement (CCL) ; - la Recherche dans le domaine de la santé (il n existe plus d institut, seules demeurent des équipes de chercheurs isolés) ; - la Société internationale de Linguistique (SIL). 1.4.1.1. Les activités de recherche à l ITRA Elles concernent : - la recherche appliquée portant sur l amélioration variétale (maïs, sorgho-mil, coton, riz, café-cacao) ; - la recherche fondamentale sur la pourriture brune des cabosses du cacao ; - la conservation et transformation post-récolte ; - le développement d une râpe mobile ; - etc. 1.4.1.2. Les activités de recherche au Centre de Construction et de Logement Elles concernent : - l urbanisme ; - l utilisation de matériaux locaux pour la construction des bâtiments et édifices ; - méthodes améliorée de construction ; - les normes ; - etc. 1.4.1.3. Données sur les établissements de recherche de l'université du Bénin

13 Les lignes qui suivent décrivent les activités de recherche menées dans un certain nombre d'établissement de l'université du Bénin. a) La Faculté des Sciences - Le laboratoire des Extraits Végétaux et Arômes Naturels (LEVAN) produit des huiles essentielles et des pommades à partir d extraits de plantes aromatiques. - Le Centre de Formation et de Recherche sur les Plantes Médicinales conduit des activités de production de médicaments et de recherche sur les propriétés thérapeutiques des plantes médicinales africaines et il assure également la formation des tradithérapeutes. b) L Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs (ENSI) Au sein des Départements, les équipes et les activités de recherche sont organisées en laboratoires de recherche qui sont : Génie Civil - Mécanique des sols et géotechnique - Route - Béton, béton armé - Hydraulique et hydrologie - Structure et résistance des matériaux - Topographie Génie Electrique - Electronique - Electricité - Electrotechnique - Physique générale - Informatique Génie Mécanique - Matériaux - Mécanique - RDM - Mécanisme - Métrologie - Automatique - Informatique - Atelier de soudure - Atelier de machines-outils c) L Ecole Supérieure d Agronomie (ESA) On note un certain nombre de programmes de recherche :

14 - Identification des maladies virales de l igname, du niébé, du manioc ; - Alimentation animale ; - Etude d amélioration des petits ruminants ; - Développement d un semoir manuel ; - Besoin en eau des plantes ; - Elevage périurbain ; - Etude sur la sécurité alimentaire ; - Etudes sur les potentialités des sols et cartographie ; - Utilisation des phosphates naturels pour la fertilisation des sols ; - Recherche sur les plantes aromatiques. d) L Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTBA) Les principaux activités de recherche ont porté sur : - la transformation et conservation des fruits et légumes saisonniers ; - la production de biscuits et de yogourt ; - l amélioration des procédés traditionnels locaux de transformation de la viande de porc en saucisses et autres produits : - la conservation et contrôle de la qualité hygiénique et production de phytomédicaments éthiques ; - la mise au point d une demande de type HACCP pour le suivi assurance-qualité ; - la production des huiles essentielles ; - le contrôle de la qualité microbiologique et physicochimique de l eau ; - le contrôle de la qualité hygiénique des denrées alimentaires ; ; - le contrôle de la qualité hygiénique des phytomédicaments. e) Le Centre d Informatique et de Calcul (CIC) Les activités de recherche concernent : - l assemblage de micro-ordinateurs, maintenance et réparation des équipements informatiques ; - la conception et le développement de logiciels de gestion. Il est à noter que l Université du Bénin dispose en outre de locaux au Centre Hospitalier Universitaire de Lomé-Tokoin, de Centres d application ou d expérimentation agropastoraux à Tchitchao (Préfecture de la Kozah), à Zozo Kondji (Préfecture d Agou) et à Kovie (Préfecture du Zio). La capacité d accueil est d environ six mille étudiants, mais leur nombre actuel est deux à trois fois plus élevé. Les domaines de recherche sont essentiellement les suivants : - les sciences exactes et naturelles ; - les sciences biomédicales et pharmaceutiques ; - les sciences humaines et sociales ; - les sciences juridiques, économiques et de gestion ; - les techniques et la technologie ;

15 - les sciences agronomiques. 1.4.1.4. Résumé des caractéristiques de certaines structures Les caractéristiques de certaines de ces structures sont résumées dans les tableaux qui suivent. Dans ces tableaux, sont indiqués : - la genèse (ou date de création) de l institut ; - les objectifs qui lui sont assignés ; - les réalisations (technologies développées ou résultats de recherche, etc) ; - les problèmes rencontrés dans l accomplissement de sa mission ; - les ressources financières ; - les perspectives.

16 Tableau 4 : Caractéristiques de quelques institutions de recherche Secteurs Genèse Objectifs Réalisations (technologie) Problèmes ou contraintes rencontrés I. AGRICULTURE ITRA et les SERVICES TECHNIQUES Crée en 1997 suite à la fusion et à la réorganisation des centres du MAEP s'occupant de la recherche. Il a le statut d une société d économie mixte. - Assurer la coordination du système national de recherche agricole - Aide au développement rural en vue d une amélioration des technologies utilisées et d une amélioration de la qualité de vie des populations. II. UNIVERSITE 2.1. ESA L'Ecole est créee en 1972 C est une Ecole destinée à former des Ingénieurs Agronomes. Des activités de recherche (essentiellement la recherche appliquée) sont organisées au niveau des différents départements de cette Ecole. - Recherche appliquée portant sur l amélioration variétale (maïs, sorgho-mil, coton, riz, café-cacao) - Recherche fondamentale sur la pourriture brune des cabosses du cacao - Conservation et transformation post-récolte - Développement d une râpe mobile - Identification des maladies virales de l igname, du niébé, du manioc - Projets individuels (à spécifier..) - Alimentation animale - Etude d amélioration des petits ruminants - Développement d un semoir manuel - Besoin en eau des plantes - Elevage périurbain - Etude sur la sécurité alimentaire - Etudes sur les potentialités des sols et cartographie - Utilisation des phosphates naturels pour la fertilisation des sols - Recherche sur les plantes aromatiques - Financement insuffisant - Accès à l information sur les marchés agricoles difficiles, les techniques et technologies - Infrastructure routière inadéquate - Besoin de formation (à évaluer) des chercheurs et du personnel d'appui à la recherche - Problème de diffusion des résultats - Partenariat avec le secteur privé inexistant - Equipement insuffisant - Besoin de formation (à évaluer) des chercheurs et de techniciens supérieurs Financement - Etat - Organismes internationaux - Budget de l Université du Bénin Perspectives - Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches - Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches

17 Tableau 4 : Caractéristiques de quelques institutions de recherche (suite) Secteurs Genèse Objectifs Réalisations (technologie) Problèmes ou contraintes rencontrés 2.2. ESTBA L Ecole est née de la Les activités de recherche - Problème de diffusion des résultats restructuration de sont axées sur des problèmes - Programme de formation conçu l Institut Universitaire de pratiques dans le domaine de pour satisfaire les besoins du secteur Technologie de Santé et la nutrition et de l hygiène, public et non privé des Sciences Biologiques telles que : - Manque de financement pour la de l Université du Bénin maintenance des équipements par Arrêté Rectoral n - Partenariat avec le secteur privé 0015/UB/R/90 du 23 inexistant août 1990 modifié par - Recyclage du personnel technique arrêté Ministériel n enseignant 041/MENRS du 03 mai 1996. Elle a deux missions principales : - la formation d Ingénieurs des Travaux la recherche fondamentale et appliquée - créer et promouvoir des unités, des laboratoires ou des centres de recherche - offrir des prestations de service dans les domaines suivants : * analyse et contrôle des denrées alimentaires * analyses médicales * analyse des eaux * analyse des phénomènes atmosphérisques - assurer la production des biens de consommation dans le domaine de la transformation et de la conservation des produits alimentaires - Transformation et conservation des fruits et légumes saisonniers - Production de biscuits et de yogourt - Amélioration des procédés traditionnels locaux de transformation de la viande de porc en saucisses et autres produits - Conservation, contrôle de la qualité hygiénique et production de phytomédicaments éthiques - Mise au point d une demande de type HACCP pour le suivi assurance-qualité - Production des huiles essentielles - Contrôle de la qualité microbiologique et physicochimique de l eau - Contrôle de la qualité hygiénique des denrées alimentaires - Contrôle de la qualité hygiénique des phytomédicaments Financement - Budget de l Université du Bénin Perspectives - Orienter les activités de recherche vers les besoins des bénéficiaires ciblés - Mieux diffuser les résultats et les acquis de recherches

18 1.4.2. Les unités de recherche dans les entreprises Hormis quelques activités occasionnelles de recherche, la majorité des entreprises ne font pas de recherche. Toutefois, elles cherchent à améliorer leurs produits et procédés de production. Et la majorité a bénéficié des transferts de technologies ou de l assistance technique de l extérieur, le plus souvent de la part de leurs maisons mères ou du groupe auquel elles appartiennent. 1.4.3 Les institutions internationales de recherche 1.4.3.1. L Institut International d Agriculture Tropicale (IITA) à Ibadan Nigéria L Institut International d Agriculture Tropicale a pour objectif d accroître la productivité des principales cultures vivrières et d élaborer des systèmes de production durables susceptibles de remplacer la jachère forestière ou la culture sur brûlis dans les zones tropicales humides et subhumides. Les programmes d amélioration des cultures concentrent leurs efforts sur le manioc, le maïs, le niébé, l igname, le soja et le plantain. Les résultats de la recherche sont diffusés par le biais des programmes de coopération internationale, à savoir la formation, l information et l échange de matériel génétique et transfert des résultats de recherche au secteur privé. L IITA a été crée en 1967 et a son siège à Ibadan au Nigéria. Un conseil d administration international préside aux affaires de l Institut. Le personnel se compose de près de 180 chercheurs et experts originaires d environ 40 pays travaillant soit au siège d Ibadan, soit dans diverses antennes de l IITA situées dans de nombreux pays de l Afrique subsaharienne. L IITA fait partie du groupe des centres internationaux de recherche agricole à but non lucratif financés par le groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). 1.4.3.2. L Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l Ouest (ADRAO) Créée en septembre 1970 sous le parrainage du PNUD, de la FAO et de la Commission Economique pour l Afrique (CEA), l ADRAO est une organisation intergouvernementale bilingue qui regroupe aujourd hui 16 pays dont le Togo. L ADRAO a pour mission d aider ses pays membres à parvenir à l autosuffisance en riz, qui est l une des principales denrées alimentaires de l Afrique de l Ouest. Devenue en 1986 un membre à part entière du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale (GCRAI), l ADRAO diffère légèrement des autres centres du GCRAI par le fait qu elle a un conseil des Ministres composé des ministres de l Agriculture de ses Etats membres. Le secteur privé (surtout les producteurs) est étroitement impliqué dans les différentes phases de développement des technologies. 1.4.3.3. Le centre asiatique de recherche et de développement des cultures maraîchères (AVRDC) Le centre créé en 1971 a pour mission de conduire des recherches et de promouvoir le développement des cultures maraîchères dans les zones tropicales humides et subhumides. Les principales activités inscrites au programme dudit centre sont :

19 - la collecte, la conservation et l ennoblissement de germplasme ; - l amélioration variétale ; - l amélioration des techniques culturales ; - des études sur l environnement et la nutrition ; - le transfert de technologie ; - la formation ; - des publications scientifiques. II. IDENTIFICATION DES BESOINS, CONTRAINTES ET ATOUTS POUR LA RECHERCHE DANS LES DIFFERENTS SECTEURS DE L ECONOMIE 2.1. L environnement de la recherche 2.1.1. Contraintes et faiblesses Les problèmes d ordre matériel, financier et humain minent le déroulement normal des activités de recherche : - pas de lien formel entre les institutions de recherche et le secteur privé ; - insuffisance de la participation de l Etat au financement de la recherche ; - le secteur privé n intervient pas dans le financement des activités de recherche ; - la plupart des entreprises du secteur privé togolais ne font pas de recherche mais elles cherchent à améliorer leurs produits et procédés de production ; - insuffisance d équipements dans les structures de recherche (laboratoires, centres, instituts stratégiques) ; - manque de locaux adaptés aux activités de recherche ; - manque de collaboration entre les différents acteurs et structures de la recherche ; - démotivation des chercheurs due à l absence de statut juridique bien défini du personnel impliqué dans les activités de recherche ; - pas de système d information scientifique et technique structuré. Par ailleurs, il est à noter que l Université n a pas, à ce jour, réussi à mettre la plupart des résultats de recherche disponibles au service du développement national. Les prestations de service aux agents économiques sont encore assez rares. Pour changer cette situation, l Université a crée une division des prestations de service à la DRS-UB ( Direction de Recherche Scientifique de l Université du Bénin) (selon les propositions contenues dans le Livre Blanc de l Université. Cette division pourrait être transformée en une Direction des prestations de service de l Université du Bénin. 2.1.2. Les atouts Les atouts majeurs sont les suivants : - un bon réseau d institutions de recherche disponible, surtout dans le domaine agricole ; - des ressources humaines compétentes ; - certaines institutions de recherche surtout les centres internationaux de recherche agricole établissent souvent des liens avec le secteur privé pour l exploitation de leurs résultats de recherche (cas de l IITA, de l ADRAO et de l AVRDC).

20 2.2. Secteur agricole L agriculture occupe une place importante dans le développement de l économie du Togo, car elle fournit l essentiel des moyens de subsistance de la population rurale et urbaine, et emploie plus de 70% de la population active. Sa contribution dans la production nationale peut atteindre 33% et parfois plus. Selon les chiffres cités par la FAO (1995), les produits agricoles rapportent plus 20% des recettes d exportation. Les produits agricoles fournissent aussi des matières premières aux entreprises agroalimentaires. Ces derniers transforment ces produits ce qui, entraîne le développement du secteur du commerce et de l industrie. L environnement institutionnel de la recherche étant complexe, l amélioration des performances de celle-ci dépend en partie de l aptitude des partenaires à jouer un rôle accru dans la conception des programmes de recherche et de transfert de technologies agricoles. L organisation du système de recherche agricole repose sur trois éléments fondamentaux - les programmes de recherche ; - les ressources ; - les facteurs institutionnels. Nous analysons ces différents éléments et nous dresserons une liste des forces et faiblesses du système national de recherche agricole. 2.2.1. Les facteurs institutionnels récents La principale évolution récente est traduite dans la création en 1998 de l Institut Togolais de la Recherche Agricole (ITRA) la reprise du processus de restructuration des institutions rurales est un acteur majeur dans ce secteur pour la recherche développement. La réforme de l organisation de la recherche agricole a commencé en 1998 par la fusion de différentes unités et laboratoires de recherche agricole en une seule entité l ITRA. Cette centralisation fonctionnelle a été accompagnée d une décentralisation régionale. Le nouvel institut doté du statut d une société d économie mixte devra améliorer l efficacité de la recherche agricole au Togo et l orienter vers les besoins du secteur privé. Il existe généralement une synergie entre les institutions de recherche et développement, aussi bien dans la conception des institutions et des programmes que dans les stratégies de mise au point et de transfert de technologies. Mais au Togo, il y a une rupture nette entre les institutions de recherche et les utilisateurs des résultats de recherche. Cette rupture manifestée au niveau institutionnel et opérationnel est perceptible dans l attitude et le comportement aussi bien des agents de développement que des chercheurs. 2.2.2. Contraintes et faiblesses Nombreuses sont les contraintes à l adoption des technologies mises au point. En effet, plusieurs technologies existent et sont susceptibles d imprimer une évolution positive significative à la production agricole. Certaines sont encore au niveau des stations de recherche et d autres déjà dans le milieu paysan. Mais force est de constater que le taux