Journée APHAL, préparateurs en pharmacie hospitalière Dr SCHIRMEYER C. Septembre 2015

Documents pareils
COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

CLINIMIX AVIS DE LA COMMISSION DE LA TRANSPARENCE

GESTION DU RISQUE INFECTIEUX D ORIGINE ALIMENTAIRE DANS LES UNITES DE SOINS

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Complément à la circulaire DH/EO 2 n du 30 mai 2000 relative à l'hospitalisation à domicile

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT. Bisolax 5 mg comprimés enrobés contient 5 mg de bisacodyl par comprimé enrobé.

SOINS DE PRATIQUE COURANTE. Prélèvement aseptique cutané ou de sécrétions muqueuses, prélèvement de selles

Gestion de l insuline iv. : version pour les Soins continus de médecine

CORRECTION EVALUATION FORMATIVE TEST DE NIVEAU Date : PROMOTION :

Le soin diététique réalisé par un diététicien en établissement de santé

L eau dans le corps. Fig. 6 L eau dans le corps. Cerveau 85 % Dents 10 % Cœur 77 % Poumons 80 % Foie 73 % Reins 80 % Peau 71 % Muscles 73 %

Ministère des affaires sociales, de la sante et des droits des femmes

GUIDE D INFORMATIONS A LA PREVENTION DE L INSUFFISANCE RENALE

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Diabète Type 2. Épidémiologie Aspects physiques Aspects physiologiques

Education Thérapeutique (ETP)

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Module digestif. II. Prévention du reflux gastro-œsophagien :

VIVAGO WELLNESS DOSSIER DE PRESSE

Gestion des erreurs. Introduction :

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

Liquides oraux : et suspensions. Préparations liquides pour usage oral. Solutions

NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR. Bisolax 5 mg comprimés enrobés Bisacodyl

Titre : «CYCLISME ET DIABETE DE TYPE 1» Auteur(s) : Docteur Karim BELAID. Catégorie : Médecine du Sport - Diaporama, 20 vues.

Consignes de remplissage - Grille de recueil - Thème DAN2

o Non o Non o Oui o Non

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Dulcolax bisacodyl 5 mg comprimés enrobés (bisacodyl)

Infirmieres libérales

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Les nouveaux anticoagulants oraux sont arrivé! Faut il une surveillance biologique?

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 18 janvier 2006

REFERENTIEL D AUTO-EVALUATION DES PRATIQUES EN ODONTOLOGIE

Assurance Maladie Obligatoire Commission de la Transparence des médicaments. Avis 2 23 Octobre 2012

Boughanmi Hajer. JAOUA Noureddine. Membre du bureau exécutif de l OTEF

La formation dans tous ses états. Programme et méthode de formation continue sur la

Déclarations européennes de la pharmacie hospitalière

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Bisolax 5 mg comprimés enrobés. Bisacodyl

Mieux informé sur la maladie de reflux

DEVELOPPEMENT DU MEDICAMENT 4 ème, 5 ème et 6 ème année de pharmacie

Charte nutritionnelle

epm > nutrition Formation & Conseil

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Marquage CE et dispositifs médicaux


Diplômes d'université

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L EMPLOI ET DE LA SANTÉ MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA COHÉSION SOCIALE SANTÉ ETABLISSEMENTS DE SANTÉ.

«Peut-on jeûner sans risque pour la santé?»

Apport hydrique et boissons

Ordonnance du DFI sur les prestations dans l assurance obligatoire des soins en cas de maladie

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

Formation sur la sécurisation du circuit du médicament

Fiches techniques Alimentation par sonde Nutrison

PRO-G-DIS. Installation et utilisation de la banque Claude Bernard

BUREAU CENTRAL DE TARIFICATION - 1 rue Jules Lefebvre Paris Cedex 09 Statuant en matière d'assurance de responsabilité civile médicale

L infirmier exerce son métier dans le respect des articles R à R et R à du code de la santé publique.

Le traitement en effet est, au début, une épreuve pour tout le monde : la malade d abord, les parents ensuite et même les thérapeutes.

LA QUESTION DE LA PRISE DE POIDS CHEZ LE FUMEUR EN SEVRAGE TABAGIQUE

Un guide à l attention des familles et proches COMA ET ÉTATS DE CONSCIENCE ALTÉRÉE SUITE À UNE ATTEINTE CÉRÉBRALE

Nouveaux anticoagulants oraux (NOAC)

Sucre et «faux sucre» leur place dans l alimentation du diabétique

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

Les compléments alimentaires

Modules optionnels. Passer à l acte en implantologie

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

La Pharmacie Clinique en Belgique : Pratique et Formation

Insuffisance cardiaque

LANCEMENT DE IPRAALOX, 20 mg Pantoprazole

GUICHET D ACCÈS À UN MÉDECIN DE FAMILLE

Tableau récapitulatif : composition nutritionnelle de la spiruline

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

L UFR des sciences pharmaceutiques

AVIS DE LA COMMISSION. 30 juin 2004

Vous allez être opéré du coeur

Tout sur les nouvelles cotations des perfusions

Lettre circulaire aux Gastro-Entérologues

Semaine Sécurité des patients

Insulinothérapie et diabète de type 1

INFORMATIONS AU PATIENT SUR LA COLOSCOPIE

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Compliance (syn. Adhérence - Observance) IFMT-MS-Sémin.Médict.Nov.05 1

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire, Environnement DG 1 Service Datamanagement

Développez vos compétences et votre savoir-faire avec les Formations Continues du CFPP Programme

Contribution du Syndicat national des pharmaciens praticiens hospitaliers (SNPHPU)

Le traitement pharmacologique du diabète de type 2 : que devez-vous savoir?

Entretiens Pharmaceutiques en Oncologie : Où en sommes nous en 2014, au CHPC

Maîtrise universitaire d études avancées (MAS) en pharmacie hospitalière. Dossier de présentation et programme

GUICHET D ACCESSIBILITÉ MÉDICALE Vous êtes à la recherche d'un médecin de famille? Clientèle visée

Chapitre II La régulation de la glycémie

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

1 - Que faut-il retenir sur les anticoagulants oraux?

EVALUATION DES METHODES D AIDE A L ARRET DU TABAGISME

Transcription:

Journée APHAL, préparateurs en pharmacie hospitalière Dr SCHIRMEYER C. Septembre 2015

} Nutrition artificielle visant à apporter à l organisme les éléments nutritifs et liquidiens indispensables par voie digestive c'est-à-dire directement au niveau de l estomac ou de l intestin grêle. } Solution thérapeutique de nutrition par sonde } Elle remplace, de manière totale ou partielle, l alimentation orale traditionnelle par des formules nutritives «complètes» apportant l ensemble des nutriments nécessaires à l organisme.

} L apport per os est : soit insuffisant : les apports oraux assurés par une alimentation enrichie et l'utilisation de compléments oraux, sont insuffisants. soit impossible : s il existe un obstacle digestif haut (bouche, oesophage,pharynx) ou ORL ; soit contre-indiqué : troubles de déglutition d origine périphérique ou centrale

} Anorexies } Dénutrition sévère } Dysphagies de toutes causes: AVC } Besoins alimentaires augmentés : sepsis, brûlures, chimiothérapie, hypercatabolisme } Maladies métaboliques, malabsorption : mucoviscidose, intestin court } Affections neurodégénératives : SEP } Certaines formes de maladies inflammatoires chroniques intestinales : maladie de Crohn, pancréatite } En pré-opératoire si le patient est sévèrement dénutri (renutrition débutée au moins une semaine avant une intervention chirurgicale majeure). } En post-opératoire après une chirurgie lourde si le patient ne peut pas se réalimenter seul dans un délai d une semaine suivant l opération ou si l intervention engendre des complications sévères.

} tube digestif non fonctionnel ou inaccessible, } en cas d obstruction digestive, } de diarrhées sévères, } d hémorragies digestives actives, } si le patient refuse à Dans ce cas la Nutrition Parentérale représente une alternative.

} Maintien de l intégrité du tractus digestif. Le système digestif reste utilisé et fonctionnel. Respect des phases physiologiques de la digestion (absorption et élimination). } Meilleure efficacité nutritionnelle que la nutrition parentérale car meilleure absorption. } Stimule l axe entéro-insulinaire. } Diminution du risque infectieux en comparaison avec la nutrition parentérale qui utilise des VVP, VVC ou PAC. } Coût plus faible que la nutrition parentérale.

} Le choix se fait en fonction de l état du patient, de son espérance de vie, de sa tolérance, de son autonomie, de son état de conscience

} Il est recommandé que la nutrition entérale soit débutée au cours d'une hospitalisation pour vérifier la tolérance et éduquer le patient et son entourage. } L information médicale porte sur la nécessité de la mise en place du dispositif de l alimentation entérale, les bénéfices et les risques normalement prévisibles. } Les préférences du patient sont prises en compte dans la mesure du possible.

} Gastrique : par Sonde Naso Gastrique (SNG) ou gastrostomie percutanée (GEP) (placée par voie endoscopique ou chirurgicale) } Jéjunale : par sonde de jéjunostomie (placée également soit par voie endoscopique soit au cours d une intervention chirurgicale)

} Nécessite une prescription médicale dans le dossier du patient. } La gestion et la surveillance de la nutrition entérale est sous la responsabilité de l IDE et relève de son rôle propre: décret de compétence : art. R.4311-5 décret 2004-802 du 29/07/2004. } La nutrition entérale à domicile est une prestation légale régie par l'arrêté du 20 septembre 2000.

} Administration par pompe } Administration par gravité } Administration en continu } Administration cyclique

} Nutrition entérale à débit régulier, on augmente progressivement la vitesse. On débute par 500 ml/24 h pour atteindre l apport calorique voulu en 72 h. ex : produit standard isocal. normo pro. 2000 kcal/2000 ml en 2 fois 4 heures puis si toléré 2 fois 1.5 h. } Avantages : une diminution du reflux gastro-oesophagien, une diminution du risque d inhalation, une diminution du risque de diarrhées le débit peut être baissé une augmentation de la tolérance

} Le mélange est suspendu à une potence et le débit est réglé au goutte à goutte grâce à une molette. } Inconvénients : l irrégularité du débit qui varie selon l activité du patient la tolérance digestive souvent moins bonne.

} Avantages: une meilleure tolérance gastrique due à son faible débit, un ralentissement du transit la possibilité de passer plus de 6 litres par jour } Inconvénients : nécessite l immobilisation prolongée du patient. } Utilisation principalement en réanimation et en service de grands brûlés chez des patients sédatés.

} En continu la nuit et complétée en journée pendant quelques heures (apport oral éventuel). } Avantages : conserve l alternance entre les périodes de jeûne et d alimentation conserve l autonomie du patient qui peut se permettre une activité physique.

} Pour pompe : Tubulures ENPlus

} Tubulure pour biberon ou nourette : } Tubulure par gravité :

} connexion EN + : Embouts EN+ pour sécurisation de la connectique pochetubulure } Ils sont spécifiques à la nutrition entérale et conçus pour être incompatibles avec les dispositifs d administration intraveineux.

Connexion EN-Lock ou EN fit : EN-lock est un projet de sécurisation de la connectique tubuluresonde. EN-Lock n est pas validé par la norme ISO et ne le sera pas. Une situation intermédiaire reste à gérer jusqu à la mise en oeuvre de l EN-Fit (2016).

} Efficacité et Tolérance clinique et biologique :

} Régurgitations et pneumopathies Respect des procédures (notamment position semi assise, contrôle de la position de la sonde, ralentir le débit ) } Nausées - vomissements Ralentir le débit de la NE } Diarrhée Ralentir le débit de la NE Utiliser de l eau à température ambiante } Constipation Respecter ou augmenter l apport hydrique Éventuellement nutriments à fibres

} L'augmentation des apports protéiques et énergétiques doit être d'autant plus progressive que la dénutrition est sévère. } Prévenir le risque d'un «syndrome de renutrition inappropriée» trop rapide : une hyperglycémie en rapport avec un apport glucidique excessif face à une sécrétion insulinique inadaptée, une hypokaliémie et une hypophosphorémie liées à leur captation cellulaire (reprise des synthèses protéiques, effet de l'insuline) une rétention hydro-sodée, secondaire à des apports excessifs d'eau et de sodium, mais aussi de glucose, par le biais de l'action de l'insuline sur la réabsorption tubulaire du sodium.

} Si possible utiliser prise orale des médicaments. } Rechercher formes galéniques appropriées: sirop, gouttes, cp effervescent, sachet. } Autre forme : vérifier la possibilité d intervenir sur la galénique : broyer, ouvrir

} Département de l Information médicale des laboratoires pharmaceutiques contactés. } Banque de données Thériaque. } Base Vidal des médicaments. } Banque Claude Bernard (BCB) de données médicamenteuses. } Thésorimed, base de données médicamenteuses } Liste des médicaments dont la galénique est modifiable, OMEDIT Haute Normandie, Nov. 2011 [http://www.omedit-hautenormandie.fr/,] } HAS, Outils de sécurisation de l administration des médicaments Juillet 2011

} Intervention sur la galénique } Modification des propriétés physicochimiques, pharmacocinétiques ou pharmacologiques engendrant une toxicité, ou une perte d effet.

} Vérifier que les comprimés enrobés peuvent être broyés, les gélules ouvertes. } Piler les médicaments ou ouvrir les gélules, juste avant de les administrer : évite altération humidité lumière et contamination bactériologique. } Les diluer séparément dans un peu d eau : évite interactions médicamenteuses et obstruction sonde. } Administrer les médicaments séparément de la solution nutritive. } Utiliser une seringue à embout conique de 50ml. } Effectuer un rinçage avec 5-20 ml eau avant et après l administration et entre chaque médicament.

} l'utilisation de seringues à usage oral évite les risques d'accidents liés à l'injection intraveineuse d'une préparation orale } l'administration de sirop pédiatrique chez l'adulte à prise d'une quantité de sorbitol trop élevée (diarrhée).

} Technique simple et peu coûteuse, facile à mettre en place à domicile. } Possibilité d éduquer le patient } Peu de complications, peu de risques infectieux.