Les contrats : leur origine et leur type. M1 - Arnold Chassagnon, Université de Tours, PSE - Hiver 2013



Documents pareils
La responsabilité civile délictuelle et les quasi-contrats

les Contrats de mariage, les régimes matrimoniaux

Chapitre 1 : Consolidation et image fidèle

FICHE N 8 - LES ACTIONS EN RECOUVREMENT DES CHARGES DE COPROPRIETE

LE CREDIT-BAIL OU LEASING

LES CONDITIONS REQUISES POUR CREER UNE SARL

Convention sur la réduction des cas d apatridie

DROIT DES OBLIGATIONS (Saint-Pétersbourg, 9 avril-17 avril 2014) Cours de Mme Suzanne Lequette. Introduction

LA LOCATION VENTE. C est pourquoi la question de la location-vente est soulevée parfois.

Guide de la pratique sur les réserves aux traités 2011

TABLE DES MATIERES. Section 1 : Retrait Section 2 : Renonciation Section 3 : Nullité

COLLECTION ÊTRE COPROPRIÉTAIRE. Ce que tout propriétaire ou copropriétaire doit connaître Union des Syndicats de l Immobilier

CONVENTION D UNIDROIT SUR LE CREDIT-BAIL INTERNATIONAL (Ottawa, le 28 mai 1988)

LE CADRE COMMUN DE REFERENCE LA CONVERGENCE DES DROITS 3 e forum franco-allemand

n l u x e m b o u r g e o i s e d e s c o n s o m m a t e u r s L ABC

ASSOCIATION «HABITER ENFIN!» Loi de 1901 STATUTS

FORMULAIRE OBLIGATOIRE CONTRAT DE COURTAGE EXCLUSIF VENTE IMMEUBLE PRINCIPALEMENT RÉSIDENTIEL DE MOINS DE 5 LOGEMENTS EXCLUANT LA COPROPRIÉTÉ

Notions de droit en assurance de dommages

Copie préliminaire du texte authentique. La copie certifiée par le Secrétaire général sera publiée ultérieurement.

PROGRAMME DE DROIT CPGE Économique et commerciale, option technologique (ECT)

le PARCOURS de vente

Contrat de partenariat et domaine public

LA DEONTOLOGIE FRANCAISE DU CONFLIT D INTERET

PROGRAMME DE DROIT CPGE Économique et commerciale, option technologique (ECT)

RÈGLES DE CONDUITE DE L ENTREPRISE D ASSURANCES

FORMULAIRE OBLIGATOIRE CONTRAT DE COURTAGE EXCLUSIF COPROPRIÉTÉ DIVISE FRACTION D UN IMMEUBLE PRINCIPALEMENT RÉSIDENTIEL DÉTENU EN COPROPRIÉTÉ DIVISE

ISF-INVEST. - article 1 : Constitution et Dénomination. - article 2 : Objet. - article 3 : Siège social. - article 4 : Durée de l association

TRANSFERT DU DOMICILE FISCAL DE FRANCE AU MAROC

SAM/TES Samenwerken voor een meer rechtvaardige maatschappij Travailler ensemble pour une société plus juste

PROJET DE LOI LOGEMENT ET URBANISME

CODE DE CONDUITE DES AGENTS IMMOBILIERS CHARTE DE DÉONTOLOGIE

LES RACINES ROMAINES DU DROIT DES OBLIGATIONS

Les sociétés agricoles

Droit des baux commerciaux

2008 Règles de conduite pour négociants en valeurs mobilières. applicables à l exécution d opérations sur titres

FISCALITE DES DONS, LEGS ET DATION

POLITIQUE N o : P AJ-005 POLITIQUE SUR LA PROTECTION DES INFORMATIONS CONFIDENTIELLES

SUR LES RETRAITES PAR REPARTITION DU SECTEUR PRIVE ET LES FONDS DE PENSION

S T A T U T S (Association loi 1901)

La société interprofessionnelle de soins ambulatoires 12 /2012. Jean VILANOVA Juriste

PROTOCOLE DE LA COUR DE JUSTICE DE L UNION AFRICAINE

LOI N DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

POLITIQUE D EXECUTION DE TRADITION (*)

Introduction 5. larcier 347

La jurisprudence du Conseil constitutionnel et le droit civil

La location de son entreprise

GESTION DE RISQUES Août 2007

INFORMATIONS SUR LE DROIT DE LA FAMILLE

Décision du Haut Conseil du Commissariat aux Comptes

COMMENTAIRES. du Regroupement des cabinets de courtage d assurance du Québec. présentés à l Autorité des marchés financiers

Association SYNADEC. Association Loi 1901 Siège social : Association SYNADEC

CONTRAT DE SOUS-LOCATION TABLE DES MATIÈRES

Mutuelle obligatoire p.2. p.4 NUMÉRO 1 - JUILLET 2013

Norme internationale d information financière 10 États financiers consolidés

Renonciation réciproque à recours au bail et assurances

Code de conduite Zoomit

Chapitre 2 L inexécution des contrats: la responsabilité contractuelle

Avertissement : ceci est un corrigé indicatif qui n engage que son auteur

b) Et. Domicilié, éventuellement représenté par., ci-après dénommé «le Courtier», de seconde part,

COMMERCIAL ET SOCIÉTÉS Plan de classification. BANQUES ET INSTITUTIONS FINANCIÈRES (Voir aussi EFFETS DE COMMERCE, RESPONSABILITÉ et SÛRETÉS)

Objet SURVEILLANCE DE LA CONFORMITÉ POSTÉRIEURE AUX ALIÉNATIONS

RECUEIL DE LEGISLATION. A N avril S o m m a i r e CODE DE LA CONSOMMATION

Statuts de SNL Paris

Code civil local art. 21 à 79

L ADMINISTRATION DES BIENS D AUTRUI EN DROIT FRANÇAIS

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

ARRANGEMENT EN VUE DE LA RECONNAISSANCE MUTUELLE DES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES ENTRE LE BARREAU DU QUÉBEC LE CONSEIL NATIONAL DES BARREAUX

MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L EMPLOI, DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DU DIALOGUE SOCIAL CONVENTIONS COLLECTIVES

Droit Commercial. Notes personnelles. La Responsabilité. Responsabilité civile. La Responsabilité. Page : 1

TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION...1 NATURE JURIDIQUE ET CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT DE COURTAGE IMMOBILIER... 5

STATUTS DE L'AGENCE DEPARTEMENTALE DE L ORNE

Consolidation du budget l Etat répercussions sur le secteur communal. Prise de position du SYVICOL

Professeur : Madame Jeannine VANESSE. CHAPITRE I : Introduction générale... 2

A/RES/55/25 II. Protection des victimes de la traite des personnes

La vie en copropriété

Société française des intérêts des auteurs de l écrit

Georgette Josserand, lassée du comportement de son mari, qui refuse désormais de lui adresser la parole, décide de demander le divorce.

FICHE N 1 FONCTIONNEMENT DE L EIRL

Jusqu au 1 er janvier 2007, le Pacte civil de solidarité (PACS) est demeuré soumis aux inconvénients de la

Politique de conformité relative à la lutte contre la corruption et la Loi sur les manœuvres frauduleuses étrangères

SÉNAT PROPOSITION DE LOI

2011 / 3 Directives concernant les placements fiduciaires

Recommandations communes COB CB «Montages déconsolidants et sorties d actifs»

JOURNEES COLOMBIENNES

Mutuelle Retraite Européenne N SIREN STATUTS RÈGLEMENTS. M E RMutuelle Retraite Européenne

CHAPITRE 4. APPLICATION DE LA NOTION D ETABLISSEMENT STABLE

LE FONDS NATIONAL DE GARANTIE

Sociétés d Exercice Libéral. Première partie : Questions et études préalables à la création d une selarl

GUIDE DE CONDUITE ÉTHIQUE DES AFFAIRES Conflit d Intérêts

DIRECTIVES ET NORMES EN MATIÈRE DE PRINCIPE

N 3493 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

le syndicat CGT représenté par [à compléter] en sa qualité de délégué syndical,

Les aspects juridiques liés à la mise en place de «mutuelles communales»

Les modalités de la vente. La société civile immobilière SCI.

Conditions d ouverture de crédit lombard

Extension de garantie Protection juridique

MODELE DE STATUTS D ASSOCIATION

CHARTE D ÉTHIQUE PROFESSIONNELLE DU GROUPE AFD

Transcription:

Les contrats : leur origine et leur type - M1 - Arnold Chassagnon, Université de Tours, PSE - Hiver 2013

Plan du cours Philosophie individualiste & libéralisme économique vs Code civile et théorie de l autonomie de la volonté. Les limites du contrat d adhésion. Le droit de la consommation et le droit de la concurrence. Classification des contrats, quant à leur formation,quant à la qualité des contractants et quant à leur structure 1. Eléments de philosophie du droit des contrats 2. Classification des contrats

1

Introduction C est l idée de liberté et plus particulièrement celle de l autonomie de la volonté qui justifie que l on autorise deux parties à contracter ensemble, c est-à-dire, d écrire des obligations qui les obligent mutuellement dans le présent et/ou dans le futur Cependant, en droit, comme en économie, un contrat n est valide et n acquiert son caractère d obligation que s il peut être présenté à une tierce personne en cas de conflit, par exemple, l institution judiciaire. Cela implique que si le contrat lie étroitement deux parties, il n est pas indépendant de la société dans laquelle il est énoncé. Le code civil écrit le droit des contrats, en tension entre l idée d autonomie complète de la volonté et celle des références aux lois de la société.

L autonomie de la volonté dans la philosophie des lumières L autonomie de la volonté, désigne la possibilité que des individus peuvent par leur volonté se donner leur propre loi. Elle prend son origine dans la philosophie individualiste des lumières et dans le libéralisme économique. La philosophie des lumières professe que chaque homme est fondamentalement libre. Mais, comment un individu peut-il être assujetti à d autres individus (créanciers-débiteurs)? En faisant de la volonté la source de ces situations. œ Un individu ne saurait être assujetti à des obligations qu il n a pas voulu œ Un individu doit respecter toutes les obligations auxquelles il a librement consenti. Le contrat devient la source du droit par excellence, la volonté pouvant se donner à elle-même sa propre loi.

L autonomie de la volonté dans le libéralisme économique Le contrat est aussi source de droit en ce qu il permet d établir les rapports humains les plus justes, et socialement les plus utiles. Dans le libéralisme économique, la volonté ne peut que réaliser la justice. Envisagé par une pure volonté - guidée par une raison infaillible, le contractant est le meilleur juge et donc le meilleur législateur de ses intérêts. Sans aller aussi loin dans l utilisation de l argument de rationalité, on loue les atouts irremplaçables des contrats. D un point de vue pratique il est synonyme de souplesse. Il permet aux individus, aux agents de la vie économique de s adapter avec le maximum d efficacité.

3 principes juridiques de l autonomie de la volonté Si l on se concentre sur ce que produit un contrat, en tant qu entité indépendante, on peut résumer les effets par les trois principes suivants : - liberté contractuelle Les parties sont libres de contracter ou de ne pas contracter - force obligatoire du contrat si elles décident de se lier, elles sont tenues de respecter leurs engagements - effet relatif du contrat Seules sont tenues les personnes qui ont entendu se lier

Liberté contractuelle La liberté contractuelle a une double dimension, de forme et de fond. Quand au fond, elle s exprime à travers trois facultés : (a) contracter ou ne pas contracter (b) choisir librement son cocontractant (c) déterminer librement le contenu du contrat Quand à la forme, la liberté contractuelle postule le consensualisme. L échange des consentements suffit à la conclusion du contrat. Peu importe la forme dans laquelle il est constaté. La volonté ne serait plus souveraine si son efficacité était subordonnée au respect d un certain formalisme.

La force obligatoire du contrat Les parties sont tenues de respecter leurs engagements. Aussi, aucune ne pourrait se délier sans engager sa propre responsabilité. Le consentement mutuel peut seul délier ce qu il a noué. Il est à noter que les obligations liés au contrat s imposent aussi au juge. Il doit respecter la convention entre les parties et la faire respecter. ministre de la volonté des parties", le juge doit être un serviteur respectueux du contrat.

La position du code civil Le code civil a adhéré partiellement à la théorie de l autonomie de la volonté, et, par ailleurs, au consentement, ils ont ajouté d autres exigences : l objet et la cause qui donnent au contrat son ossature et aux agents de l ordre juridique les moyens de vérifier que les intérêts particuliers y sont équitablement conciliés et l intérêt général sauvegardé. En effet, il paraît difficile que l ordre juridique soit prêt à entériner tout accord des parties, quel qu il soit. Il ne saurait en effet prêter la main à l exécution d obligations dont il désapprouverait la formation ou la teneur. Contracter, ce n est pas seulement vouloir, c est utiliser un instrument forgé par le droit. Par ailleurs, l obligation sans cause, ou sur une fausse cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet. Par là, le code civil entend que tout obligation doit avoir une raison. Par ex. il n y a de cause dans la vente que lorsque le prix est en proportion avec la chose vendue.

La synthèse du code civil (suite) Deux grands groupes de conditions : Les unes magnifient le rôle de la volonté dont les fruits - la liberté - l initiative individuelle sont dans une société un élément dynamique irremplaçable. Les autres qui forment l ossature du contrat, offrent à la volonté un cadre afin d éviter que la liberté et l initiative individuelles ne se tournent contre les intérêts dont la société a la charge.

La critique de l autonomie de la volonté Postérieurement à l écriture du code civil, dès la fin du XIXe siècle, la doctrine juridique a critiqué le contrat qu elle identifie à l autonomie de la volonté, car, bien loin de conduire à des rapports équilibrés, la liberté contractuelle serait l instrument qui permet au fort d imposer sa loi au faible. Cette critique est importante dans le contexte d une mutation profonde qui a marqué le phénomène contractuel à partir de la seconde moitié du XIX e siècle. On y observe souvent l infériorité d un contractant (qui reprend les inégalités en termes de savoir et de revenu), souvent accentuée par le phénomène de standardisation par laquelle la partie la plus forte prérédige dans son seul intérêt un modèle contractuel auquel son partenaire ne peut qu adhérer.

Le contrat d adhésion On désigne par contrat d adhésion des contrats prérédigés dans lequel l une des parties ne peut pas discuter le contrat, du type à prendre ou à laisser. On peut par exemple évoquer la situation des employeurs et des salariés isolés jusqu en 1884 par l absence de toute association professionnelle. Mais ils se rencontrent aussi dans les rapports entre professionnels. Tributaires pour leur existence de la relation privilégiée qu ils ont noué avec leur partenaire, certains sont dans une situation de dépendance, voire de vassalité économique, par rapport à celui-ci.

Réduire les inégalités entre les cocontractants Afin de remédier à ces inégalités entre les parties contractantes, quatre voix possibles s offrent : A B C D renforcer le cadre contraignant dans lequel se meut la liberté contractuelle, en perdant la vertu de souplesse du contrat restaurer les conditions d un débat équilibré Oeuvrer pour un monde contractuel meilleur où le contrat ne serait plus perçu comme le produit d un rapport de force mais mais comme une union d intérêts équilibrés, un instrument de coopération loyale, oeuvre de mutuelle confiance une voix entre ces différentes tendances.

Le renforcement du cadre contraignant L ordre public est tout d abord présent dans une dimension négative, comme la tierce personne qui vérifie, quand on lui demande, que le produit du libre accord des volontés qu est le contrat respecte les valeurs essentielles qu a en charge la société. Le législateur a doublé cet ordre public classique d un ordre public économique et social. Il ne se contente plus d interdire, mais impose des comportements. Ainsi, afin d éviter que le fort n exploite le faible, le législateur réglemente de façon impérative le contenu des contrats passés entre les parties qui sont dans des conditions d inégalité structurelle : employeur et salarié, transporteur et transporté, assureur et assuré, bailleur et locataire ou fermier... Contracter se réduit alors pour les parties à se placer sous l empire d un statut légal impératif. Cela conduit à un certain effacement des règles du droit commun des contrats au profit

La restauration des conditions d un débat équilibré Il s agit de créer un environnement favorable à l établissement d un véritable débat entre les parties Regroupement Information Concurrence On peut organiser le regroupement des plus faible au sein d organismes collectifs, tels syndicats, a sociations, centrales d achat,... S assurer qu une information adaptée a été d pensée à la partie la plus faible en indiquant p exemple quels sont les renseignements oblig toires qui doivent accompagner une offre. Favoriser la concurrence

Avènement d un monde contractuel meilleur Solidarisme la bonne foi le contrat n est pas une tension entre des intérêts antagonistes mais une petite société où chacun doit travailler dans un but commun qui est la somme des buts individuels poursuivis, absolument comme la société civile ou commerciale" la bonne foi impose certains devoirs aux contractants, le devoir de loyauté dans l exécution du contrat, le devoir de coopération et de collaboration.

Différentes sources du droit des contrats Le droit des contrats est traité dans sa généralité dans le code civil. Cependant, comme beaucoup des contrats sont commerciaux, on retrouvera beaucoup de règles relatives au droit des contrats dans le droit de la consommation et dans le droit de la concurrence.

2

Variété des contrats et des classifications La réalité contractuelle est extrêmement variée. Aux contrats dont les types sont connus et que le code civil réglemente -vente, louage, société, mandat, dépôt, prêt, transaction, s en sont rajoutés beaucoup d autres. On présente d abord les classifications anciennes, puis d autres, plus récentes, qui reflètent les force de l évolution actuelle du droit des contrats.

Classification traditionnelle des contrats œ quant à leur règlementation œ quant à leur formation œ quant à leurs effets

Classification, quant à leur règlementation On distingue les contrats nommés, ceux auxquels la loi a donné un nom, et le régime est fixé par un texte. Par opposition, les contrats innomés relèvent du droit commun des contrats. Remarquez qu afin d échapper aux règles impératives se sont multipliés l apparition de figures contractuelles innommées dont il a fallu que les juges reconnaissent et mesurent l originalité On distingue deux classes de contrats internationaux. Il est réputé tel dès lors qu il présente un élément d extraneité, cad qu il a des liens avec au moins deux ordres juridiques. Il est aussi réputé tel dès lors qu il met en jeu les intérêts du commerce international.

Classification, quant à leur formation le contrat consensuel est celui qui se conclut par le seul accord des volontés, sans qu aucune condition de forme soit requise. le contrat solennel est celui pour la validité duquel la loi exige que le consentement soit donné en certaines formes. Celles ci consistent le plus souvent en la rédaction d un écrit qui peut être sous les cas notarié ou sous seing privé le contrat réel est celui qui exige non seulement l accord des parties, mais la remise d une chose au débiteur

Classification, quant à leurs effets Un contrat est synallagmatique ou bilatéral lorsque les contractants s obligent mutuellement les uns envers les autres. Il crée des obligations réciproques et interdépendantes entre les parties. Au contraire le contrat est unilatéral lorsqu une ou plusieurs personnes sont obligées envers une ou plusieurs autres, sans que de la part de ces dernières, il y ait engagement. Ce contrat unilatéral est l oeuvre des deux parties. Il est à distinguer de l acte juridique unilatéral. (donation vs testament) - si le contrat est synallagmatique, il doit être rédigé en autant d originaux qu il y a de parties - dans les contrats synallagmatiques, les obligations qui naissent à la charge de chacune des parties se servent réciproquement de cause

Classification, quant à leurs effets ( suite) Un contrat est à titre onéreux si chacune des parties reçoit ou a reçu sous la forme d une dation immédiate ou d une promesse pour l avenir un avantage qui est la contrepartie de celui qu elle procure à l autre. A distinguer des contrats de bienfaisance, soit les contrats à titre gratuit dans lequel le contractant qui s engage le fait en vue d enrichir le patrimoine d autrui, soit les contrat de service gratuit dans lequel le contractant qui s engage le fait dans le but de rendre service à autrui. Ainsi, le prêt d argent sans intérêt, le mandat non salarié.

Classification, quant à leurs effets ( suite) Un contrat commutatif est un contrat à titre onéreux dans lequel la contrepartie que chaque contractant reçoit est d ores et déjà déterminée, les parties connaissant dès la conclusion de l acte l étendue des prestations qu elles doivent et des avantages qu elles retirent. Au contraire, un contrat est aléatoire quand les avantages ou les pertes qui en résulteront dépendent d un évènement qui est incertain. On distingue encore les contrats à exécution instantanée des contrats successifs.

Classifications récentes œ quant aux modes d extériorisation de la volonté œ quant à la qualité des contractants œ quant à leur structure

classification quant aux modes d extériorisation de la volonté On distingue de nos jours les contrats traditionnels qui se matérialisent par un écrit signé du contrat électronique qui permet d exprimer sa volonté au travers d impulsions électroniques. Il s agit alors de bien définir ce que l on entend par contrat électronique, de délimiter leur régime : droit commun ou règles particulières.

classification quant à la qualité des contractants Les contrats conclus de gré à gré sont le fruit d une libre discussion entre les parties. Ils s opposent au contrat d adhésion. On distingue aussi les contrats égalitaires des contrats de consommation, en reconnaissant la position de supériorité des professionnels par rapport aux consommateurs. Un code spécifique de la consommation rassemble les règles régissant les rapports entre les professionnels et les consommateurs. On appelle contrat de consommation tout contrat régi par ce code. Un postulat d égalité préside en principe à toute relation contractuelle. Cette égalité peut être rompue dans la relation de plusieurs professionnels entre eux. On distinguera alors les contrats égalitaires et les contrats de dépendance. Le droit de la concurrence consacre des dispositions propres à la situation de dépendance économique.

classification quant à leur structure On parle de contrats complexes lorsqu ils résultent de la combinaison de plusieurs contrats spéciaux tout en réalisant une opération unique. Typiquement le contrat de crédit-bail. un groupe de contrats associe plusieurs contrats sans en faire, à la différence du contrat complexe, un contrat unique. Dans les faits, on aura des chaines de contrats, des sous-contrats, qui viennent se greffer sur le contrat principal (ex. le débiteur d une obligation principale qui charge une autre personne de l exécution de cette obligation). L ensemble cocontractuel désignedes contrats qui concourant à la réalisation d une même opération économique sont unis par une identité de cause, au sens de but commun.

classification quant à leur structure (suite) Le contrat échange désigne la réalisation d une permutation de biens ou de services. Il se forme par le verrouillage mutuel d une offre et d une acceptation. Il s achève par l exécution des prestations promises. On le distingue du contrat organisation qui a pour objet de réaliser une agrégation de biens et de services en but d atteindre un certain but. Il se forme par un processus d agrégation qui peut être longtemps continué et qui n est jamais irréversible. Il ne fonctionne véritablement que lorsque les parties ont apporté ce qu elles avaient promis,de telle sorte que peut commencer l activité visée par le contrat.