Avant-projet sommaire de la réalisation d un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie



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Transcription:

Avant-projet sommaire de la réalisation d un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie Rapport final BRGM/RP-53605-FR Juillet 2005

Avant-projet sommaire de la réalisation d un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie Rapport final BRGM/RP-53605-FR juillet 2005 Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public du BRGM 2004 GEO D 022 J. Féraud, P. Maurizot avec la collaboration de J.S. Baille

Mots clés : Nickel, Chrome, Plomb, Zinc, Fer, Antimoine, Or, Latérite, Péridotite, Serpentine, Musée, Mine, Patrimoine géologique, Patrimoine minier, Archéologie, Réaménagement, Revégétalisation, Nouvelle-Calédonie, Province Nord, Province Sud, Nouméa, Mont-Dore, Tiébaghi, Thio, Yaté, Goro. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Féraud J., Maurizot P., avec la collab. de Baille J.S. (2005) Avant-projet sommaire de la réalisation d un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie. Rapport BRGM RP- 53605-FR, 100 p., 4 tabl., 13 phot., 2 annexes. BRGM, 2005, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l autorisation expresse du BRGM.

Synthèse A la demande de la Direction de l Industrie, des Mines et de l Energie de Nouvelle- Calédonie, l avant projet sommaire (APS) de la réalisation d un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie a été réalisé par le BRGM. Le financement a été assuré à 50/50 par le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie et par la dotation de service public du BRGM. Cette étude a été l occasion d une large concertation sur place. Quasiment tous les acteurs se sont exprimés pour la création d un «parc» minier, «parc mondial du nickel» ou «parc géominier de la Nouvelle-Calédonie», c est-à-dire pour un réseau de musées de site animé par un noyau central, sur le modèle de ceux qui sont lancés actuellement dans plusieurs districts miniers célèbres du monde, notamment sous l égide de l UNESCO. Un consensus a été exprimé pour défendre des objectifs précis : Valoriser l image de la profession minière à travers une mise en exergue de son rôle passé, actuel et futur dans le patrimoine identitaire de la Nouvelle-Calédonie. Développer chez le public sens critique et éco-citoyenneté, illustrer les principes et la mise en pratique au quotidien du développement durable. Conserver et valoriser des «collections». Eveiller les jeunes néo-calédoniens à la technologie et à la science. Développer le tourisme culturel et donc les emplois et l économie. Favoriser la production de travaux scientifiques, historiques, archéologiques ou sociologiques de pointe sur le patrimoine minier. Etre le lieu d activités de promotion locale et circum-pacifique à caractère occasionnel, tour à tour scientifique ou ludique. Il est demandé que le site central crée le réseau du parc minier en irriguant les sites muséologiques déjà existants (Tiébaghi, Thio, mine des Japonais à Goro etc.) ; il aura la mission de leur apporter son soutien sous la forme de : - mise en réseau Intranet ; - publicité sur un site Internet commun ; - appuis muséographiques ; - fourniture d expositions fixes ou temporaires (itinérantes). BRGM-RP-53605-FR Rapport final 3

Concrêtement, l APS retient donc l hypothèse de la réalisation d un réseau virtuel (Intranet, Internet) qui comporterait un «musée de site» central, chargé d animer tout le réseau et installé sur le terrain d une ancienne mine de nickel qui serait cédé au franc symbolique. Sur ce site, qui comprendrait un espace d exposition d engins à ciel ouvert, un édifice en béton serait à bâtir et à équiper muséographiquement. La qualité de ses prestations serait conforme aux standards en vigueur pour les établissements muséologiques de ce type et de ce rang, international. Deux options de muséographie et de scénographie sont proposées et décrites en détail, l une (optimum) où la surface du bâtiment central serait de 7000 m 2 et l autre où (suite aux contraintes financières) elle serait réduite à 3780 (au moins dans une première étape). En conclusion, et sous réserve d un approfondissement des calculs lors de l avant projet détaillé, un investissement de l ordre de 10 à 12 millions d euros ttc semble à prévoir pour la première, 5 millions pour la seconde. Ce coût comprend le gros œuvre, le second œuvre et les équipements muséographiques. Il correspond à un prix de 1500 à 1700 euros ttc au mètre carré équipé. Toutes les surfaces intermédiaires sont envisageables. Si les contraintes de budget l exigent, la surface bâtie et les prestations peuvent être aménagées lors de l Avant Projet Détaillé (APD) mais il est déconseillé de descendre en dessous de 3000 m 2. Pour un site de 7000 m 2 bâtis, on peut envisager un personnel permanent de 4 personnes. Le coût de fonctionnement standard pourrait-être de l ordre de 10 % de l investissement initial, soit (option maximaliste) de 1,2 millions d euros ou (option minimaliste) de 500 000 euros. Avec 200 000 visiteurs espérés par an, l autofinancement de l option maximaliste serait atteint si le billet d entrée se vend au prix de 6 euros, ce qui paraît une moyenne raisonnable entre le tarif scolaires et le tarif adultes. 4 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

Sommaire 1. Cadre et objectif du projet...11 1.1. LE CADRE HISTORIQUE ET MINIER, MONDIAL ET REGIONAL...11 1.2. LE CADRE CONTRACTUEL DU PROJET...11 1.3. LES OBJECTIFS FIXES...12 2. Moyens mis en œuvre et travaux effectués...15 2.1. MOYENS MIS EN ŒUVRE...15 2.2. TRAVAUX EFFECTUES...15 2.3. PERSONNES RENCONTREES...16 3. Résultat de l enquête sur les objectifs, l appellation et la structure du projet...19 3.1. UN TERRAIN DEJA PREPARE...19 3.1.1. Le contexte mondial extrêmement favorable...19 3.1.2. La maturation favorable des esprits en Nouvelle-Calédonie...20 3.2. UN CONSENSUS DE BASE...22 3.2.1. La motivation du projet...23 3.2.2. Les thématiques et caractères du projet idéal...24 3.2.3. Les 6 objectifs reconnus par tous...25 BRGM-RP-53605-FR Rapport final 5

3.3. L APPELLATION PROPOSEE... 28 3.4. LA STRUCTURE PROPOSEE... 29 3.4.1. Un réseau de type Parc minier ou Géoparc minier... 29 3.4.2. Les désavantages des parcs naturels et des réserves naturelles... 30 3.4.3. La cueillette des minéraux... 31 4. Quel public viser?... 33 4.1. LES PUBLICS TRADITIONNELLEMENT VISES... 33 4.1.1. La clientèle des musées... 33 4.1.2. La clientèle du tourisme géologique de plein air... 33 4.2. LE PUBLIC VISE EN NOUVELLE-CALEDONIE... 35 4.2.1. Le public scolaire... 35 4.2.2. Le public calédonien.... 36 4.2.3. Qu il y en ait pour tous les goûts... 36 4.2.4. Les touristes... 37 5. Résultat de l enquête sur l implantation, le dimensionnement, le statut et le financement du projet... 41 5.1. IMPLANTATIONS PROPOSEES, LEURS AVANTAGES ET INCONVENIENTS, LES ACTIONS A Y ENTREPRENDRE... 41 5.1.1. Nouméa... 41 5.1.2. Thio... 41 5.1.3. Tiébaghi... 44 5.1.4. Les mines du Diahot, Pilou, Balade etc.... 47 5.1.5. Les mines de nickel de Païta/Dumbéa à l Ouest de Nouméa... 48 5.1.6. Le massif du Mont-Dore... 49 6 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

5.1.7. La mine de fer des Japonais à Goro...53 5.2. A QUELLE TAILLE PRETENDRE POUR LE PROJET? COMBIEN DE VISITEURS?...54 5.2.1. La surface bâtie idéale...55 5.2.2. La fréquentation probable...56 5.3. STATUT PROPOSE...57 5.3.1. EPIC?...57 5.3.2. Syndicat mixte?...57 5.3.3. Association?...58 5.3.4. Un EPCC?...58 5.3.5. Label des musées de France?...60 5.4. COMITE DE PILOTAGE ET COMITE SCIENTIFIQUE...60 5.5. FINANCEMENT DU PROJET : DISCUSSION DES SOLUTIONS AVANCEES61 6. Avant-projet sommaire de la muséographie proposée pour le site central...63 6.1. ORGANISATION GENERALE RECOMMANDEE...63 6.2. REALISATION DU SITE INTRANET ET DU SITE INTERNET DU PARC MINIER 64 6.3. REALISATION DES ITINERAIRES DE DECOUVERTE PEDESTRE...65 6.4. ORGANISATION DU BATIMENT CENTRAL, MISE EN ESPACE DE LA MUSEOGRAPHIE...68 6.4.1. L entresol : le «ventre dur» de l établissement...69 6.4.2. Le rez-de-chaussée...70 6.4.3. Le 1 er étage : un espacé dédié à la curiosité de l homme pour le minéral73 BRGM-RP-53605-FR Rapport final 7

6.4.4. Le 2 ème étage : un espace dédié à la valorisation des richesses de la Terre (dans la perspective développement durable)... 79 6.4.5. L aire d exposition des «monstres»... 82 6.4.6. La fabrication progressive des vitrines... 82 6.4.7. Acquisition des droits de reproduction, copyright... 82 6.4.8. Montrer les originaux ou des copies?... 83 6.4.9. La cueillette de minéraux et la vente en boutique... 84 7. Constitution du réseau, appui aux autres sites... 87 8. Coûts et emplois... 89 9. Conclusions... 91 10. Bibliographie... 93 Liste des illustrations Tableau 1 Les objectifs consensuels recueillis auprès des personnes interrogées pour la création du musée... 25 Tableau 2 - Bâtiment central: répartition des espaces, option maximaliste... 75 Tableau 3 - Bâtiment central: répartition des espaces, option minimaliste... 76 Tableau 4 Quelques clés pour réussir la scénographie d un musée des sciences naturelles (inspiré du site Internet 2005 du nouveau Museum de Toulouse, avec quelques ajouts)... 83 Photo 1 - Le musée minier de Thio... 42 Photo 2 - Intérieur d'une des salles du musée minier de Thio... 43 Photo 3 - Tiébaghi: le Cratère au sommet de la mine de chromite... 45 Photo 4 - Tiébaghi: aperçu partiel du village minier et du panorama époustouflant sur le Nord... 46 Photo 5 - Les rives romantiques de La Coulée; au fond, le massif du Mont Dore... 50 Photo 6 - Vue depuis le massif du Mont Dore vers l'est... 52 Photo 7 - Vue depuis le sommet du Mont Dore vers le Sud; au premier plan, chicots karstiques de péridotite piègeant une poche de latérite... 66 8 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

Photo 8 - Bas de la piste d'accès au massif du Mont Dore: exemple de panneau explicatif...67 Photo 9 - Vue depuis le sommet du Mont Dore vers l'épaulement nord qui pourrait supporter le bâtiment du parc...69 Photo 10 - La salle "phare" : y faire ressentir le gigantisme, la beauté, le génie...71 Photo 11 - Mont Dore: trou de cobaleur au nord du sommet du massif...78 Photo 12 - Minerai garniéritique à haute teneur...84 Photo 13 - L'extraordinaire flore des Massifs Miniers est le cadre idéal pour montrer au public les techniques de revégétalisation (ici, le massif du Mont Dore)...87 BRGM-RP-53605-FR Rapport final 9

Liste des annexes Annexe 1. Comparaison avec quelques musées... 101 Annexe 2. Catalogue sommaire des fonds documentaires ou muséographiques existants ou à rechercher... 121 10 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

1. Cadre et objectif du projet 1.1. LE CADRE HISTORIQUE ET MINIER, MONDIAL ET REGIONAL Il est banal de dire que la Nouvelle-Calédonie a une histoire fortement marquée par l activité minière. L histoire minière du pays est rapportée dans différents ouvrages et sites Internet. Au plan international, le Nickel fait de l île un important point de mire. Au plan régional, c est le symbole le plus fort de la spécificité néo-calédonienne et probablement l'une des clés de son destin. Au plan local enfin, les mines de nickel sont encore actives et en plein essor. Elles sont intégrées dans le tissu historique et sociétal du terroir néo-calédonien. Paradoxalement il n existe cependant pas de musée de la mine en Nouvelle- Calédonie, alors qu il y a un musée de la marine et un aquarium des espèces marines. Les quelques établissements ou expositions qui traitent de la mine restent encore assez confidentiels, ont des implantations locales éloignées (Thio, Tiébaghi entre autres) de Nouméa, première destination des touristes, et font l'objet d'une exploitation basée sur le bénévolat. La réalisation d'un musée de la mine du Nickel a été inscrite au programme du Centre de Recherche et de Technologie pour le Nickel et l Environnement, dont l objectif est de doter la Nouvelle-Calédonie d un «outil scientifique» performant pour étudier et comprendre la thématique «Nickel» dans toute sa diversité et complexité. Il est donc tout à fait justifié de réaliser un établissement dont le double objectif serait de : - rappeler et sauvegarder l histoire minière de la Nouvelle-Calédonie, - créer un lieu de connaissance de la géologie et de la mine à but tant touristique que pédagogique. 1.2. LE CADRE CONTRACTUEL DU PROJET La Direction de l'industrie, des Mines et de l'energie de Nouvelle-Calédonie (DIMENC) a dans ses attributions en matière géologique et minière d'assurer la conservation de tous les documents, études, collections et archives ayant trait à l'activité géologique et minière. Elle est également conservateur de la collection minéralogique de la Nouvelle-Calédonie. Le BRGM, dans le cadre de ses missions de service public, soutient des actions concernant la valorisation du patrimoine BRGM-RP-53605-FR Rapport final 11

géologique et des anciens sites miniers. Sur ces bases, la Nouvelle-Calédonie et le BRGM ont convenu de réaliser l'étude d'un avant-projet sommaire (APS) de réalisation d'un musée de la mine en Nouvelle-Calédonie. Une convention a été signée à cet effet le 20 juillet 2004 (réf. n 3160-SGM/2098). Le travail a été cofinancé à 50/50 par le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie (sur le chapitre Article 5/963-9-636-2054 de la ligne budgétaire du Service des Mines et de l Energie dans le Budget Primitif 2004) et par le BRGM (sur sa dotation de service public). Il a été inséré dans le programme des opérations de service public du BRGM sous le numéro de fiche PSP04NCL04. 1.3. LES OBJECTIFS FIXES L'objectif était de rédiger le cahier des charges du contenu scientifique et pédagogique du projet. Ce cahier des charges serait un avant-projet sommaire chiffré, qui permettrait au(x) maître(s) d ouvrage d estimer l enveloppe financière qu il serait nécessaire de consacrer pour sa pleine réalisation et de démarcher les financements nécessaires à la réalisation concrète et complète du musée. Dans le détail, il devait : - comporter d abord un argumentaire reprenant les caractères du projet ; - cerner les différents objectifs culturels, identitaires, scientifiques, économiques et pédagogiques identifiés avec les personnalités et organismes consultés ; - identifier les partenaires potentiels du projet ; - définir la méthodologie de muséographie préconisée pour les atteindre et l organisation recommandée ; - fournir la description des différentes scénographies proposées, espace par espace, avec des éléments indicatifs pour permettre à l architecte et au muséographe de calculer par la suite le dimensionnement des installations (dimensions des salles d exposition souhaitables, volume des collections à mettre en valeur ou à stocker, etc.). Le cas échéant, un catalogue sommaire des différents fonds documentaires ou muséologiques existants (à exploiter) ou des sources iconographiques et autres (à rechercher) serait indiqué. Enfin, le cahier des charges comporterait un devis estimatif. En annexe, une liste indicative de musées de même type existants dans le monde serait fournie pour montrer la place qu occupera le projet néo-calédonien dans ce réseau et pour souligner son apport original. Ce cahier des charges constituerait donc la première phase d'un projet qui en comportera beaucoup d'autres. Cette étude ne comportait donc pas l'évaluation des 12 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

postes tels que l architecture des bâtiments, les réseaux et les équipements muséographiques intérieurs ou de plein air. BRGM-RP-53605-FR Rapport final 13

2. Moyens mis en œuvre et travaux effectués 2.1. MOYENS MIS EN ŒUVRE Le BRGM a mis à disposition : - un expert de la valorisation du patrimoine géologique (J. Féraud) pour une mission en Nouvelle-Calédonie et pour le travail d enquête, de dimensionnement de la muséographie et de rédaction à Orléans ; - le géologue régional responsable de l antenne BRGM en Nouvelle-Calédonie (P. Maurizot) pour guider son collègue sur le terrain, le présenter aux différents acteurs du pays et le faire bénéficier de sa large expérience de la géologie et des mines de Nouvelle-Calédonie. En outre, le travail de dimensionnement de la muséographie et des coûts a bénéficié des conseils de M. Dominique Jammot, conservateur en exercice depuis 26 ans au Muséum d Orléans, établissement de conception moderne de 7000 m 2 qui reçoit 72 000 visiteurs/an et qui sert de référence à de nombreux projets de musée actuellement en métropole. M. Jammot a été le concepteur et l artisan de la rénovation complète de ce musée qui a abouti en 1992 à le classer premier musée de province. Il est expert international en muséographie. Le BRGM a également bénéficié à Nouméa des conseils de diverses personnalités. Hormis les différents acteurs ou experts qui ont été rencontrés dans le cadre de l enquête (cf. chapitre suivant) une mention spéciale revient à Jean-Sébastien Baille, adjoint au Chef de la Section Mines et Carrières, responsable de la collection de minéralogie, qui a facilité les rendez-vous et fait bénéficier le BRGM de sa connaissance du sujet. 2.2. TRAVAUX EFFECTUES Les principales étapes du travail ont été : une mission d identification et d enquête, sur place en Nouvelle-Calédonie, auprès des acteurs du patrimoine minier, pour définir les objectifs et l organisation du projet de musée ; BRGM-RP-53605-FR Rapport final 15

des consultations et entretiens, à cette occasion, avec les autres intervenants potentiels : responsables du Gouvernement, de l'etat et des Provinces, chargés de l'industrie minière et des affaires culturelles ; responsables des communes susceptibles d'héberger le projet; responsable du CNRT Nickel et Environnement ; personnalités connues pour leur compétence ou leur expérience en la matière (profession minière, associations, experts) ; la visite des sites de musées existants (non géologiques) et de sites d'implantation potentiels aux environs de Nouméa ; une enquête de préfaisabilité, basée sur une analyse de type «points forts/points faibles» d autres musées miniers dans le monde ; une proposition de muséographie et de scénographie ; un chiffrage sommaire ; la rédaction du rapport. 2.3. PERSONNES RENCONTREES A la DIMENC (Direction de l Industrie, des Mines et de l Energie, Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie) : - Edouard de Pirey, Directeur ; - Pierre Jegat, chargé de mission du Gouvernement pour la rédaction du Schéma de Mise en Valeur des Ressources Minières ; - Jean-Sébastien Baille, adjoint au Chef de la Section Mines et Carrières, responsable de la collection de minéralogie ; - Yves Lafoy, responsable de la section géologie. Au Haut-Commissariat de la République : - Jean-Jacques Garnier, Chargé de Mission Affaires Culturelles. Au Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : - Charles Washetine, Chargé des secteurs Enseignement et Suivi des questions relatives à la recherche ; - Christian Habault, Chargé de mission secteurs Mines, Hydrocarbures et Télécommunications, conseiller de Didier Leroux Chargé de la Mine, du Tourisme et du Budget. A la Province Sud (Direction de la Culture) : - Françoise Fradet, Directrice ; - Isabelle Ohlen, Présidente de la commission Culture ; 16 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

- Miguel Harbulot, Architecte chargé du patrimoine, responsable du secteur patrimoine historique et culturel. A l Union Européenne, direction régionalisée de la Commission Européenne : - Jean-Pierre Piérard, Chargé d Affaires. Dans la Profession minière : - Janine Décamp, Présidente du Syndicat des Industries de la Mine, également gérantassocié de la Société Minière Georges Montagnat ; - Bernard Pelletier, Société Le Nickel-SLN, Chef du département Géologie-Sondages et Chargé de mission Revégétalisation-Biodiversité ; - Christian Tessarolo, Chef-géologue, INCO ; - Jean-François Sauvage, ancien chef de la Division Géologie et Economie Minière de la DIMENC. A l Institut de Recherche pour le Développement (IRD) : - Fabrice Colin, Directeur du Centre de Nouvelle Calédonie et Délégué pour le Pacifique Sud, auteur du projet de «Centre National de Recherche et Technologie» dont un sous-projet est le «Musée de la Mine de Nouvelle Calédonie». Dans les musées culturels et les associations du thème patrimoine minier : - Gaston Tamaï (agent municipal) et Yannick Kaddour (SLN), Musée de la mine de Thio ; - Henri Reuillard et Christian Tessarolo, Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Minier et Historique du Nord-Calédonien, Koumac, Mine-village de Tiébaghi ; - Luc Chevalier, historien, auteur, ancien conservateur du Musée de la Nouvelle- Calédonie ; - Christophe Sand, archéologue, préhistorien, musée de Nouméa ; - le Musée de la Nouvelle Calédonie (ancien Musée Territorial : mais Mme Solange Néaoutyine, conservatrice, a finalement dû annuler notre rendez-vous) ; - le Parc Zoologique et Forestier (Nouméa) ; - le Centre Culturel Tjibaou : Octave Togna, Directeur Général, Emmanuel Kasarhérou, Directeur culturel. Par contre, il n a hélas pas été possible (pendant le trop bref séjour de l expert BRGM) de rencontrer le Professeur Vincent Cornuet et ses collègues de l Association Symbiose qui organisent notamment la Fête de la Science. A la Ville de Nouméa : - Anne Loste, Chargée de Mission Culture - Véronique Defrance, conservatrice du Musée de la Ville ; BRGM-RP-53605-FR Rapport final 17

A la Municipalité du Mont-Dore : - Jacques Clavel, Premier adjoint ; - Yves Magnier, ancien délégué du gouvernement pour la recherche et l industrie, conseiller municipal. 18 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

3. Résultat de l enquête sur les objectifs, l appellation et la structure du projet 3.1. UN TERRAIN DEJA PREPARE Le projet n est pas «parachuté», mais il émerge au contraire grâce à la maturation propice des idées qui s est opérée ces dix dernières années, tant dans le monde qu en Nouvelle-Calédonie. 3.1.1. Le contexte mondial extrêmement favorable Depuis un peu moins d'une décennie, on assiste à l'éclosion dans le monde entier de centres dédiés à la mémoire minière. Elle coïncide avec la fermeture progressive à partir des années 60 en Europe des bassins miniers de fer et charbon et des complexes sidérurgiques, qui s'est ensuite généralisée à l'ensemble des mines métalliques. On peut y distinguer plusieurs approches. La plupart d'entre elles sont focalisée sur un site géographique et historique particulier. Les expériences de ce premier type sont soit centrées sur tout un bassin minier et/ou métallurgique (exemple écomusée du Creusot-Montceau les Mines), soit sur une mine particulière (exemples Rammelsberg, Almaden, Idria), soit sur un ouvrage minier individuel (par exemple sur le chevalement du puits d'une ancienne petite mine isolée en pleine montagne, que les collectivités ont décidé de préserver de la destruction et font visiter avec le petit musée attenant). Ce sont souvent des écomusées associant le patrimoine industriel à l'ethnographie locale. Parmi les centres les plus grands, il faut noter la place croissante donnée par l'unesco à la valorisation de sites classés au patrimoine de l'humanité et en particulier aux projets de Géoparcs (Sardaigne, Almadén, Idria, ceinture pyriteuse sud-ibérique, et à présent la Chine ). D'autres approches se déclinent par substances. On y distingue : - des centres dédiés dans un même lieu à la fois à une mine particulière et à une substance donnée (exemples : mine et fonderie de cuivre de Roros en Norvège, minemusée de Cap Garonne, Var et musée du Cuivre associé, Maison de l'antimoine à Massiac avec la mine de la Rodde d'ally toute proche, musée de l'argent à Freiberg) ; - des centres dédiés seulement à une substance particulière (Maison de l'or à Saint- Amand-Monrond, Musées du mercure d Almadén (Espagne) et d Idria (Slovénie), charbon au Centre Historique Minier de Lewarde dans le Nord-Pas-de-Calais, pierre de taille et marbres au National Stone Center de Wirksworth (UK) et à l Institut de la Pierre à Rodez). BRGM-RP-53605-FR Rapport final 19

D'autres approches beaucoup plus rares embrassent l'ensemble de la thématique industrie extractive (Deutsches Bergbau Museum à Bochum, département mine du Deutsches Museum à Munich). Certaines sont au contraire centrées sur une technologie particulière (Musée de la lampisterie minière à Saint-Etienne ou celui du Grand Hornu en Belgique) ou plus classiquement sur la mise en valeur muséographique de collections d'échantillons toutes substances confondues (musées de minéralogie de Paris et des autres capitales, musées de sciences naturelles et collections grand public de certains organismes ou laboratoires universitaires de Province). Dans ces différents centres, les technologies qui sont mises en œuvre par l'industrie minérale sont l'objet d'une part importante de la muséographie. Mais il n'existe guère dans le monde de centres dédiés à une industrie extractive «en plein boom» et à l avenir de la prospection des richesses minérales de la Terre. Dans leur majorité, les centres existants ont pour seuls objectifs de préserver et transmettre la mémoire des techniques passées. Bien peu ont une fonction d'éveil ou d'éducation prospective du public sur les techniques high tech actuelles et encore moins sur celles du futur. C'est pourquoi malgré toute leur pertinence, malgré l'ingéniosité des muséographies mises en œuvre et leur immense attrait touristique, ces centres donnent en définitive au public et aux médias une vision restreinte des technologies humaines, figée sur la signification culturelle, régionale et/ou ethnographique du patrimoine industriel, et ce dans un esprit passéiste. Les exploitations de nickel de Nouvelle-Calédonie sont, comme toutes les mines exploitées à ciel ouvert, des fosses impressionnantes pour le public. Dans les autres sites mondiaux de ce type qui ont été valorisés au plan touristique, l'objectif muséographique principal vise surtout à sensibiliser le public, d une part, au symbole d'une grandeur minière figée et révolue, et d autre part aux difficultés humaines de l exploitation minière. Cette vision noble, intéressante mais passéiste n'est pas du tout ce qui est voulu aujourd hui en Nouvelle-Calédonie, où l industrie du nickel est en plein essor. Dans un tel contexte, le projet néo-calédonien s inscrit dans une continuité certaine avec le passé, mais prend un caractère absolument original. 3.1.2. La maturation favorable des esprits en Nouvelle-Calédonie Lorsque a démarré l étude qui fait l objet du présent rapport, le terrain en Nouvelle- Calédonie était déjà bien «préparé», et les esprits «murs». En effet, plusieurs acteurs locaux du patrimoine avaient déjà conçu tour à tour de petites expositions, rassemblé des collections géologiques, et milité avec plus ou moins de succès pour leur conservation et leur mise en valeur dans un site adapté. Luc Chevalier (qui a tenu le premier poste de conservateur du Musée de la Nouvelle- 20 BRGM-RP-53605-FR Rapport final

Calédonie) est de ce petit nombre de convaincus de la première heure (Chevalier 1990). Il faut également citer Pierre Jegat, Christian Habault et Jean-Sébastien Baille qui ont monté un premier musée au Service des Mines et consacré tout leur enthousiasme à la préservation et à la rénovation de ses collections. A Thio, les cadres de la SLN et de la commune se sont mobilisés depuis 1995 (Georges Miret, Maurice Fers, Sylvain Meuret, Gaston Tamaï, Yannick Kaddour et bien d autres). Ils ont constitué une association du «musée de la mine SLN de Thio» et rassemblé dans l ancienne habitation du chef de la mine de Thio une exposition de scénographie astucieuse mais hélas bien modeste qui regorge de documents inestimables. La commune et la Province Sud soutiennent cette opération. Sur le site de l ancienne mine de chrome de Tiébaghi et à Koumac, une association s est constituée pour la restauration du village minier et la valorisation des documents et machines conservées (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Minier et Historique du Nord Calédonien). Elle est soutenue par la Commune et par la Province Nord, et animée par une poignée de «mordus» notamment son président Henri Reuillard et l ancien chef géologue de la société Chromical (INCO) Christian Tessarolo. Les réalisations sont déjà spectaculaires par rapport aux faibles moyens financiers dont ces bénévoles disposent. A la SLN, le service géologique a naturellement acquis une connaissance approfondie de la géologie du nickel. Sous l impulsion de Bernard Pelletier et quelques autres géologues passionnés de communiquer, des collections de référence et des produits de vulgarisation ont été réalisés (livres, présentation audiovisuelle), et des visites guidées de sites miniers sont organisées. Enfin, dans les milieux universitaires, des savants de renommée internationale ayant longtemps travaillé dans l île, comme Jacques Avias et Pierre Routhier, ont toujours milité pour la préservation des collections de référence sur place. Celles qui avaient été constituées par Jacques Avias viennent d être localisées en métropole. L IRD et le BRGM s efforcent de trouver une solution pour les rapatrier. Enfin, plus récemment, P. Maurizot (BRGM) a obtenu l'accord de principe des géologues néozélandais ayant travaillé en Nouvelle-Calédonie (Institute of Geology and Nuclear Science, équivalent d'un Geological Survey de Nouvelle-Zélande, et Laboratoire de géologie de l'université d Auckland) pour la récupération des collections notamment des fossiles. Au sein de la Province Sud, la Direction de la culture et les services du patrimoine ont inventorié différents sites miniers à préserver, notamment la mine de fer dite des Japonais à Goro. Ils ont fait paraître dès 1990 des textes réglementaires en vue de les protéger. En outre, l article 39 de la loi organique de la Nouvelle-Calédonie a mis en place des dispositions extrêmement favorables au projet. Elle a prévu le lancement d un Schéma de Mise en Valeur des Richesses Minières (SMVRM). Son avant-projet a été achevé le 14 novembre 2004. Il comprend plusieurs volets (environnemental, fiscal, industriel, BRGM-RP-53605-FR Rapport final 21

réglementaire ; visibilité du secteur public). Une fiche sur le projet de musée minier (préparée par Pierre Jegat) lui a été adjointe. La discussion de ce schéma a commencé avec les Présidents de Provinces, et une synthèse sera présentée devant le Congrès qui dimensionnera l avenir du pays pour les prochaînes décennies. En outre, un projet de pôle de recherche sur le nickel a été déposé. Il a reçu le label de Centre National de la Recherche et de la Technologie pour le Nickel et l Environnement (CNRT-NE). Il comporte un sous-projet «musée de la mine». Ce Centre sera supervisé collégiallement par l Etat, la Nouvelle-Calédonie et l industrie minière. Le principe de son cofinancement par plusieurs donneurs d ordres a été retenu ; les montants sont en cours de discussion. Dans ce contexte institutionnel, l enquête qui a été lancée n a donc pas eu de difficulté à recueillir un concert d avis très favorables au projet. Par contre, il est vite apparu qu il fallait aider les personnes à mieux reformuler leurs souhaits. En effet, si le mot «musée» était sur toutes les lèvres, il était manifeste qu il recouvrait, d un interlocuteur à l autre, des objectifs à la fois nombreux et très divers. Il a donc fallu décortiquer la complexité (ou disons même la richesse) des différentes attentes. Les souhaits exprimés par les différents interlocuteurs peuvent donc être synthétisés comme suit, tout en les enrichissant par l expérience d autres sites mondiaux. 3.2. UN CONSENSUS DE BASE L enquête a abouti sans ambiguïté à quatre premiers résultats : - exprimer la motivation du projet en des termes dont chacun puisse reconnaître le bien-fondé et l utilité ; - définir les thématiques et les caractères du projet idéal ; - faire exprimer l ensemble des personnalités et organismes concernés par le patrimoine sur ces caractères et sur les objectifs qu ils pensent prioritaires ; faire de même avec les partenaires potentiels et les financeurs possibles du projet ; identifier les différents objectifs (culturels, identitaires, scientifiques, économiques et pédagogiques) qui peuvent constituer pour tous une assise commune ; - en déduire le type d organisation le plus adapté à ces objectifs et aux spécificités du pays, et la structure idoine pour l établissement et le succès du projet. Ces quatre premiers résultats constituent les fondamentaux du projet. Tout le monde s accorde sur cette base commune. C est pourquoi celle-ci constituera le tronc semblet il indiscutable (puisque consensuel) de l argumentaire à présenter aux pouvoirs publics, aux décideurs et aux bailleurs de fonds. 22 BRGM-RP-53605-FR Rapport final