Épidémiologie et sociologie de la sexualité

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Transcription:

Épidémiologie et sociologie de la sexualité Contraception et avortement Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 1

Pourquoi une approche épidémiologique et sociologique? A travers les résultats denquêtes quantitatives et qualitatives, Permet de connaître : les phénomènes sociaux et démographiques dans le champ de la santé sexuelle et génésique qui peuvent expliquer les réussites et les échecs des politiques sanitaires et permettent de participer à une réflexion sur ces politiques et sur nos pratiques quotidiennes. Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 2

Age des premières règles 15 ans Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 3

Age au 1 er rapport sexuel Femmes 17,6 ans Hommes 17,2 ans ENQUETE INSERM - mars 2007 Contexte de la sexualité en France (CSF) Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 4

âge médian au premier rapport sexuel : 17,5 ans stable depuis dix ans mais : 22 % des filles de 15 ans ont déjà eu des rapports sexuels âge moyen des mères à la naissance de leur premier enfant est en augmentation : 26,5 ans en 1977 et près de 30 ans en 2010. première maternité : 12,5 ans en moyenne après l âge du premier rapport. (Inpes et Insee) Ceci implique : nécessité du maintien d une contraception efficace avant le premier enfant plus longue qu auparavant. Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 5

Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 6

Une utilisation plus systématique de la contraception lors du premier rapport sexuel -Utilisation de plus en plus fréquente d un contraceptif lors du premier rapport sexuel. 90 % des 15-24 ans déclarent avoir fait usage d un préservatif lors de leur premier rapport (Baromètre santé 2010, Inpes) - Premier rapport sans contraceptif (Baromètre santé 2005) -30% en 1980 et 9% en 2005. Mais : Une minorité utilise des méthodes non médicales plus fréquentes chez les femmes qui vivent seules, sans enfant ou qui ont des partenaires occasionnels. La situation sociale et affective des femmes influence le choix de ces pratiques : les femmes en situation financière difficile, peu ou pas diplômées, ou vivant en milieu rural, n utilisent pas de contraception du tout plus souvent que les autres : 6,5% parmi les ouvrières contre seulement 1,6 % des femmes cadres (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010, Population et Sociétés, n 492, septembre 2012) Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 7

Près de 75% des femmes en âge de procréer et sexuellement actives, utilisaient un moyen de contraception et 95 % en sont satisfaites (Enquête INPES février 2007 ). Mais : Une minorité utilise des méthodes non médicales Ces méthodes non médicales sont plus fréquentes chez les femmes qui vivent seules, sans enfant ou qui ont des partenaires occasionnels. La situation sociale et affective des femmes influence le choix de ces pratiques : les femmes en situation financière difficile, peu ou pas diplômées, ou vivant en milieu rural, n utilisent pas de contraception du tout plus fréquemment que les autres. Les ouvrières sont 6,5% dans ce cas contre seulement 1,6 % des femmes cadres. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010, Population et Sociétés, n 492, septembre 2012) Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 8

Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 9

Le recours à la contraception d urgence Parmi les femmes de moins de 30 ans ayant eu recours à la CU, on retrouve : - 19,3% des utilisatrices d une méthode non médicalisée (dont «accident» de préservatif : 89%) - 10,6% des utilisatrices d une méthode médicalisée (dont d un oubli de pilule : 44%) -l absence totale de contraception (10,2%) dont celles qui pensaient «ne rien risquer ce jour-là» INPES Baromètre santé 2005 et 2010 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 10

Des freins à la contraception Des représentations erronées sur la contraception persistent avec des idées reçues largement répandues Par exemple : «on ne craint rien la première fois»,«la pilule, ça peut rendre stérile», «ça fait grossir» De nombreuses lacunes concernant le cycle menstruel. : «il existe des jours sans risque en surveillant son cycle» (64 %) «la fécondation, c est seulement le 14ème jour du cycle» ou l utilisation des méthodes contraceptives : 54 % des femmes interrogées en 2010 considèrent que le DIU «n est pas indiqué chez une femme n ayant pas eu d enfant». Ce pourcentage s élève à 69 % chez les gynécologues et 84 % chez les généralistes. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010) Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 11

Des freins à la contraception Et surtout : Si 35 % pensent que la CU ne concerne que les femmes < 25 ans, Beaucoup ne savent pas comment diminuer le risque de grossesse après un oubli de pilule (INPES 2007 «Les Français et la contraception» février 2007) D ailleurs : La contraception d urgence reste peu évoquée lors des consultations médicales : 36 % des gynécologues indiquent avoir souvent recommandé cette méthode au cours de la dernière année et 11 % des généralistes. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 12

Épidémiologie et sociologie Les Interruptions Volontaires de Grossesse Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 13

9,8 % de femmes se trouvent dans une situation jugée risquée en matière contraceptive (Baromètre santé Inpes 2010) Un nombre important d'ivg est dû à des difficultés de gestion quotidienne de la pratique contraceptive Les oublis de pilules sont fréquents 21 % des femmes utilisant la pilule ( 27 % des 21-30 ans) déclarent l oublier au moins une fois par mois. (enquête INPES «les Français et la contraception, février 2007) 23% des femmes ont oublié leur pilule au moins une fois au cours du cycle précédent (Aubeny E et al. The European J Contraception Reproductive Health Care 2002) 88 % des femmes de 20 ans et moins (contre 54 % de l ensemble des femmes) l ont oublié au cours des trois mois précédents (Marie P., Champollion S., Ourabah R. Que font les patientes lorsqu elles oublient leur pilule?, Exercer, n 80, p. 13-16, 2008). Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 14

L absence d utilisation d une contraception fiable est à l origine d un nombre important d IVG en France Parmi les femmes ayant eu recours à l IVG : 33 % n utilisaient pas de moyen de contraception. 54% évoquaient un oubli de la contraception (le plus souvent de la pilule) 38 %, des erreurs de contraception (préservatifs déchirés, mauvais calcul des dates) Exposition maximum au risque d échec : Les premiers rapports si non protégés Périodes de transition (changement de contraception, post partum ), (DRESS, 2007) Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 15

Déterminants socio-culturels de l IVG Contexte de survenue des grossesses imprévues Ambivalence quant à un désir d enfant Grossesse extra-conjugale Instabilité socio-économiques et/ou affectives Les échecs de la contraception Une femme sur deux avait changé de situation contraceptive dans les six mois précédant l IVG Mais aussi : Manque d informations ( physiologie et anatomie sexuelles, rattrapage d oublis, CU) Mauvaise utilisation du moyen de contraception Utilisation de moyens peu fiables ou utilisation non systématique Mauvaise accessibilité à la contraception Importance des déterminants sociaux et économiques Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 16

Nombre d'ivg et taux de recours selon l'âge 1990 1999 2006 2008 2010 Total IVG 197 406 196 885 215 390 209 245 211 985 Répartition par groupe d'âge 15-19 ans 22 987 26 563 31 093 29 623 28 838 dont 15-17 ans 8 751 9 642 12 855 11 930 11 612 dont 18-19 ans 14 236 16 922 18 238 17 693 17 226 20-24 ans 46 134 45 111 53 411 52 154 52 687 25-29 ans 46 826 44 029 45 838 46 275 47 361 30-34 ans 40 262 38 088 39 261 36 617 37 566 35-39 ans 28 320 29 057 30 268 29 529 29 798 40-44 ans 11 612 12 337 13 224 12 754 13 235 45-49 ans 922 1 111 1 265 1 290 1 328 15-49 ans 197063 196 295 214 361 208 242 210 814 Taux de recours (pour 1 000 femmes dans chaque groupe d'âge) 15-19 ans 10,9 13,8 15,8 15,3 15,3 dont 15-17 ans 7 8,9 11 10,4 10,6 dont 18-19 ans 16,4 21,9 22,9 22,3 22,1 20-24 ans 21,8 24,4 27,3 26,7 26,9 25-29 ans 21,7 20,8 24,1 23,5 24 30-34 ans 18,8 17,7 18,7 18,5 19,5 35-39 ans 13,2 13,3 13,9 13,4 13,6 40-44 ans 5,7 5,8 5,9 5,7 6 45-49 ans 0,7 0,5 0,6 0,6 0,6 15-49 ans 14 13,6 14,8 14,4 14,7 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 17

Source : Drees, Etudes et Résultats N 804 juin 2012 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 18

Recours à l IVG en cas de grossesse non prévue Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 19

Évolution de la féconditf condité des adolescentes en France Taux pour 1000 femmes de 15 à 17 ans Insee Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 20

Grossesse chez les mineures : chiffres-clés 1980 : 10600 naissances de mères mineures 2010 : 3600 naissances de mères mineures (INSEE) En 30 ans, le taux de fécondité des mineures a diminué des deux-tiers (0.25% contre 0.8%) Nombre de conceptions : 1980 : environ 20 000 dont 50% de naissances (10 000) et 50% d IVG (10 000) 2010 : environ 15 000 dont 25% de naissances (3500) et 75% d IVG (11 500) Mais chez les <16 ans : environ 1200 conceptions dont 50% de naissances Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 21

En conclusion : Un (faux?)paradoxe : L incidence de l IVG reste stable mais est estimé élevé alors que le taux de contraception est parmi les plus élevés d Europe. Contraception et IVG : pas d opposition L absence de contraception chez 33% des femmes ayant eu recours à une IVG explique donc une part importante des IVG mais n y suffit pas. 2 grossesses non prévues sur 3 et près d 1 IVG sur 2 surviennent chez des femmes qui déclarent utiliser une contraception supposée efficace au moment de la survenue de cette grossesse. Rapport parlementaire sur l IVG et la contraception, Délégation aux droits des femmes, octobre 2008 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 22

A retenir en conclusion : 20% des femmes (30% parmi les 15-30 ans) : oubli de pilule régulièrement. 10 % des femmes : pas de moyen de contraception lors de leur dernier rapport sexuel (1), Ou : usage parfois très approximatif ou non systématique de la contraception Ou : connaissance assez faible des méthodes de rattrapage en cas d oubli de pilule, de rupture de préservatifs, de rapport non protégé, etc. 1) Enquéte Internationale Health Behaviour in School-aged Children La santé des élèves de 11 à 15 ans en France 2006- INPES 2008 Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 23

Stratégies pour diminuer le nombre de grossesses imprévues Intensifier et systématiser des actions de promotion de la santé sexuelle Faciliter l accès à la contraception Adapter les moyens de contraception Informer sur les moyens de rattrapage des oublis Améliorer l accès à la contraception d urgence Dr Patrick Klebaner DU 14/15 Université de Bordeaux 24