Ce diagnostic résulte de la mise en œuvre de la démarche ARGOS en Bretagne.



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Transcription:

Le Conseil Régional a mandaté le GREF Bretagne pour accompagner la stratégie régionale emploi-formation 2006-2010 en développant un diagnostic qui donne les trois éclairages suivants : Une identification des enjeux de demain en matière de formation sur la base d un "Diagnostic général emploi-formation"; Un diagnostic territorial qui alimente une politique d aménagement du territoire ; Une analyse fine de la relation emploi formation centrée sur les métiers, la démarche ARGOS. ARGOS (Analyse Régionale et Grandes Orientations du Schéma des formations) est une démarche d analyse de la relation emploi formation fondée sur le rapprochement de données statistiques et qualitatives. Elle repose sur 3 éléments : - une nomenclature permettant de rassembler des informations statistiques de toutes origines - les Groupes Formation-Emploi (GFE) ; - un outil statistique d informations sur la formation, l emploi, le marché du travail et leurs relations : les planches ARGOS ; - une démarche structurée d animation d un large panorama d acteurs socio-économiques : les groupes témoins. Elle s appuie également sur une revue documentaire qui recense les publications en lien avec les problématiques du GFE La démarche ARGOS a été initialement créée en Bretagne dans les années 90 par le Conseil Régional. Elle a été par la suite mise en place dans d autres régions : Aquitaine, Guadeloupe, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées. Elle est actuellement installée en Limousin. Guy OURLIAC, concepteur de la démarche et chercheur à l université de Toulouse, accompagne cette démarche dans l ensemble de ces régions. Ce diagnostic résulte de la mise en œuvre de la démarche ARGOS en Bretagne. Il est organisé en trois parties : 1) Le pré-diagnostic issu de l analyse croisée de documents référencés dans le dossier documentaire et des chiffres de la planche ARGOS. Ce document a été réalisé par le GREF Bretagne. Certains observatoires (locaux ou sectoriels) ont été associé à cette phase sur certains GFE et ont alors contribué tout ou partie à cette rédaction. 2) L analyse suite au groupe témoin. 3) La liste des participants Les apports qualitatifs ont été produits par l ensemble des personnes ayant participé au groupe témoin qui s est déroulé le 31 mai 2005. L équipe d animation qui a préparé et animé le groupe témoin était composée de : - présidents de séance : David DERRE - UIMM Bretagne - Yvan GEGAGEN - FRB Bretagne, - animatrice : Carole GILLES, Observatoire de la Métallurgie, - maître des planches : Christophe LEROY - GREF Bretagne. GREF Bretagne Page 2

Pré-diagnostic GFE 07 : Electricité - Electrotechnique - Electronique Ces notes techniques ont pour objectif de vous apporter quelques données de cadrage et des éléments pouvant alimenter votre réflexion lors de la réunion du groupe témoin du 31 mai 2005. Elles n ont pas pour but de dresser un état des lieux complet de ce GFE car celui-ci sera construit à partir des éléments qualitatifs que nous définirons ensemble lors de nos échanges.

Sommaire Introduction Page 5 Partie I - Eléments socio-économiques en Bretagne Page 6 I. Le contexte d évolution Page 6 La production et la distribution d électricité Page 6 L industrie de l électronique et des télécommunications Page 7 Les services de télécommunication Page 8 Le bâtiment et les travaux publics Page 8 La maintenance Page 9 II. Des évolutions d emploi contrastées selon les métiers Page 10 III. Caractéristiques de la population en emploi Page 12 IV. Caractéristiques du marché du travail Page 14 Partie II - La formation Page 16 I. Caractéristiques du système de formation Page 16 La formation initiale Page 17 La formation professionnelle continue des demandeurs d'emploi Page 18 GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 4

Introduction Electricité, électronique, électrotechnique : quelle différence? Il est désormais difficile, voire impossible de distinguer l électricité de l électronique. L électronique est née de l électricité dans les années 50 et aujourd hui aucun matériel électrique ne fonctionnerait sans composants électroniques. Idem pour l électronique qui serait impuissante sans la «fée électricité». L électricité se divise en deux grands domaines : - Les courants forts. Ce terme désigne la production, le transport, la distribution de l énergie électrique. On parle alors d électromécanique (moteurs de train, génératrices de grande puissance pour les centrales nucléaires, etc.), de régulation électrique (transformateurs, disjoncteurs, etc.), de biens d équipement (moteurs électriques, appareils de mesure et de contrôle, etc.), et de tout ce qui concerne le transport et la distribution d énergie (construction de lignes électriques, câbles souterrains, éclairage public, etc.). - Les courants faibles. C est l électricité vue sous son aspect «traitement de l information». Ce domaine, plus récent, est en plein développement : les entreprises spécialisées dans le câblage se positionnent par exemple sur les marchés de la transmission à haut débit ou de la gestion technique du bâtiment, avec les bâtiments dits intelligents et la domotique. Autres domaines d application : la transmission et la protection des données sur les réseaux câblés, le contrôle des consommations des espaces d habitations ou de travail L électrotechnique est l ensemble des techniques qui mettent en œuvre des courants moyens et forts pour des applications domestiques et industrielles (production, transformation et utilisation) : éclairage, chauffage, climatisation, moteurs électriques, transformateurs, électroménager, automatisation L électronique est l ensemble des techniques qui mettent en œuvre des courants faibles pour le stockage, le traitement ou la transmission d un signal, comme par exemple la télévision, le téléphone ou les réseaux. Pour émettre des sons, transmettre des messages, diffuser des images, mémoriser des informations, l électronique a besoin de l énergie électrique qui lui sert de support d information. L électricité, l électronique et l électrotechnique sont de plus en plus présentes dans un nombre croissant de produits et de systèmes, tant industriels que domestiques. Elles se diffusent de ce fait de plus en plus dans l'économie et les différents secteurs d'activité. De plus en plus, les innovations et mutations technologiques combinent électricité, électronique et informatique. De même, de nombreux matériels électriques deviennent électroniques. Il résulte de cela que les frontières entre électricité, électronique et électrotechnique s estompent. GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 5

Partie I - Eléments socio-économiques en Bretagne Les métiers de ce GFE sont relatifs à l électricité, l électronique et l électrotechnique. Ils recouvrent une diversité de fonctions liées à la conception et aux études, à la production et à la fabrication, à l installation, à la maintenance/réparation et au contrôle. 36 002 personnes exercent l un de ces métiers en Bretagne en 1999. Ce GFE regroupe 3% du total des emplois de la région. Les spécialités professionnelles du GFE sont diffusées dans presque tous les secteurs de l économie bretonne. Il faudrait ainsi réunir au moins 15 secteurs sur 60 pour couvrir plus de 90% des emplois du GFE. Quelques secteurs concentrent cependant une part importante des effectifs : La fabrication d équipements de radio, télévision et communication qui regroupe 22% des effectifs (soit 7 946 actifs), en particulier dans la fabrication d appareils de téléphonie (13% du total des effectifs du GFE) et la fabrication de composants électroniques actifs (6% du total des effectifs du GFE). La construction qui regroupe 17% des effectifs (soit 6 017 actifs), en particulier dans les travaux d installation électrique (12% du total des effectifs du GFE). Les services fournis principalement aux entreprises qui regroupent 9% des effectifs (soit 3 121 actifs) dans les entreprises de travail temporaire (6% du total des effectifs du GFE) et les cabinets d études et d ingénierie (2% du total des effectifs du GFE). Les services de télécommunication qui regroupent 7% des effectifs (soit 2 602 actifs). La fabrication de machines et équipements qui regroupe 5% des actifs (soit 1 952 actifs). La production et la distribution d énergie qui regroupe 5% des actifs (soit 1 873 actifs). I. Le contexte d évolution La production et la distribution d électricité En France, le marché de la production et de la distribution d énergie est dominé par EDF-GDF. La France, qui dispose de peu de ressources fossiles pour produire de l'électricité, a fait le choix du nucléaire (78% de l électricité produite provient du nucléaire). L'une des caractéristiques de la Bretagne réside dans sa forte dépendance énergétique. La production régionale d'énergie ne couvre que 5,2% de la consommation d'électricité en Bretagne, soit 966 GWH sur 18 576 GWH consommés. Près de 60% de cette production est d'origine hydraulique (usine marémotrice de la Rance qui fournit 55% de l'électricité produite et l'usine hydroélectrique de Guerlédan). Le thermique représente 38% de la production. Par ailleurs, la Bretagne dispose d'un fort potentiel pour le développement de l'énergie éolienne, principalement dans le Finistère. Ces dernières années 6 parcs éoliens ont été construits (5 dans le Finistère et 1 dans les Côtes d'armor produisant 32 MW de l'électricité bretonne. Le Schéma Régional Eolien opérationnel en 2005 a pour objectif d'atteindre une production de 1 000 MW en 2010. D'autres sources d'énergies tels que le solaire thermique, GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 6

le bois énergie, la cogénération (valorisation énergétique des déchets) sont également en émergence. Au cours de la dernière décennie, la consommation énergétique en Bretagne a progressé d'un peu plus de 2% en moyenne chaque année. L'activité de ce secteur devrait fortement évoluer au cours des prochaines années, du fait de : - la libéralisation totale du marché de l électricité, prévue dans le cadre de directives européennes successives, en juillet 2007, - les objectifs en terme de production d énergie renouvelable : 21% de la production nationale d ici 2010 (contre 15% à l heure actuelle), - le développement des énergies renouvelables afin de réduire les rejets de gaz à effet de serre. D importants programmes de recherche et développement des énergies alternatives sont en cours : éolien, solaire photovoltaïque, biomasse, géothermie, hydroélectricité, etc., - la recherche et développement de nouvelles technologies pour réduire les coûts de production de ces nouvelles énergies (pile à combustible, batterie lithium polymère, réacteur type EPR, etc.). Les métiers de ce secteur et relatifs au GFE 07 concernent le stockage et la distribution d électricité, le raccordement électrique des installations, l équipement et le câblage électrique et électronique des armoires. L emploi, l organisation du travail et le contenu de ces métiers devraient sensiblement évoluer au cours des prochaines années. Le développement des énergies renouvelables nécessitera notamment des compétences techniques nouvelles en matière d installation, de production et de stockage. Par ailleurs, l ouverture à la concurrence entraînera également une modification des métiers de distribution et de la commercialisation de l'énergie (intégration à la vente d électricité d offres de services, de maîtrise de la demande d énergie ainsi que d électricité «verte»). L industrie de l électronique et des télécommunications 1 La Bretagne s est bâtie une réputation mondiale dans l industrie de l électronique et des télécoms. Elle joue un rôle majeur dans le secteur des composants électroniques et dans le secteur des équipements d émission et de transmission. Le secteur a connu dans les années 90 une période de développement exceptionnel, mais l euphorie a rapidement laissé le pas à la crise. Cette crise s'explique par l'accroissement de la concurrence internationale, la baisse des investissements des opérateurs endettés par l acquisition au prix fort des licences UMTS, la décroissance du marché de la téléphonie mobile dans les pays européens, etc.). Les conséquences de la récession mondiale ont été importantes pour les entreprises de la région et se sont traduites par des délocalisations ou des fermetures de sites (monteurs/assembleurs) et des réductions d effectifs (équipementiers, start-up, PMI). Il semble cependant que ce secteur enregistre des signes de reprise (développement du haut débit, de la télévision numérique, de la téléphonie mobile «dernière génération» qui intégre les dernières innovations, etc.). 1 Cahier sectoriel "Les industries de la métallurgie en Bretagne", GREF Bretagne - Observatoire de la métallurgie en Bretagne, Avril 2005 GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 7

L emploi du secteur change en même temps que les évolutions technologiques. Parmi ces évolutions, on note la diffusion de la conception assistée par ordinateur, la réduction du nombre de composants à assembler, l'insertion automatique des composants sur les cartes électroniques, le développement de la miniaturisation -nanotechnologies-, l'automatisation des procédés de fabrication, etc. Ces phénomènes ont en effet induit une modification de la structure des emplois et des besoins en compétences. Ainsi, la part des emplois de techniciens et cadres tend à progresser au détriment des emplois les moins qualifiés. De plus, afin de rester compétitive sur un marché international fortement concurrentiel, l industrie de l électronique et des télécommunications française poursuit ses efforts d innovation. Les études et la conception, qui demeurent un savoir-faire des pays les plus industrialisés, sont devenues des fonctions vitales des entreprises. Dans ce contexte, pouvoir disposer de techniciens et d ingénieurs hautement qualifiés est devenu un enjeu essentiel. Par ailleurs, afin de pouvoir supporter des coûts de recherche de plus en plus élevés dans des domaines de plus en plus pointus et diversifiés, la recherche et développement s organise : les entreprises travaillent en réseau voire même nouent des alliances. Les services de télécommunication Cette activité, dominée en France par France Telecom, a connu des mutations importantes avec la libéralisation du marché en janvier 1998. Cette libéralisation induit un accroissement de la concurrence et une baisse des prix sous le contrôle d une autorité organisatrice. Dans le même temps, la croissance du marché de la téléphonie mobile, le développement des technologies numériques avec Internet (fibre optique, ADSL, réseaux câblés), la multiplication des offres de voix sur Internet, le développement de la communication par satellite modifient également la structure du marché et de l offre. Le marché des télécommunications, basé sur des innovations permanentes avec une durée de vie des produits très courte, évolue très rapidement. Cette évolution entraîne logiquement une modification de l activité et des métiers. Aujourd hui, le métier d opérateur téléphonique ne consiste plus simplement en l installation du réseau de téléphonie fixe commuté et en sa maintenance. Il consiste également en l installation et en la maintenance de réseaux «fibre optique» (câble, ADSL) et d antennes relais (GMS, GPRS, UMTS, WIFI), au développement de nouvelles technologies. D une logique d opérateur téléphonique, on tend à passer à une logique de fournisseur d accès aux technologies de l information et de communication (TIC). Dans un environnement concurrentiel accru, l aspect commercial prend toute son importance. On note de plus que l évolution du marché des télécommunications influe sur l industrie de l électronique et des télécommunications mais aussi sur les activités du BTP qui touchent à ce domaine de compétences ainsi que sur les activités de maintenance. Le bâtiment et les travaux publics 2 Le bâtiment. En Bretagne, les travaux d électricité représentent 13% du chiffre d affaires du secteur du bâtiment qui intervient sur les marchés de la construction de logements, la construction de bâtiments non résidentiels et l entretien/réparation. Ces marchés ont évolué en conséquence de l évolution de la demande mais aussi de l environnement socio-économique, financier et réglementaire : aides fiscales (baisse de la TVA à 5,5% en 1999, baisse des droits de mutation), nouvelles réglementations et normes, catastrophes 2 L'électricité dans le secteur du BTP en Bretagne, OREF BTP Bretagne, Avril 2005 GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 8

naturelles. Par ailleurs, la complexité des installations et la forte demande de sécurisation ont accrû la demande de maintenance ; l entreprise d électricité doit désormais pouvoir assurer ce service. De plus, la capacité à offrir un service de dépannage d urgence et de réalisation de petits travaux apparaît comme un moyen de fidélisation de la clientèle. Dans ce contexte, les entreprises ont été amenées à s adapter soit en diversifiant leurs activités soit en se spécialisant (tendance qui semble aujourd hui dominante). Le positionnement des entreprises sur tels ou tels segments de marché (particuliers, entreprises de service, industriels) définit des conditions d exploitation spécifiques (mode d organisation du travail, compétences et qualifications). L intégration de nouvelles technologies liées à l évolution des modes d habitat, de production et de consommation a développé une nouvelle demande de services. Sur le plan technologique, les installations électriques sont de plus en plus sophistiquées. Elles associent d autres techniques (électronique, informatique) pour répondre aux nouveaux besoins (confort, automatisme, sécurité, économie d énergie). Ainsi, dans les métiers de l électricité du bâtiment, si le cœur de l activité reste l installation des équipements électriques, les activités liées à la domotique et à l immotique se développent. Ces activités, en pleine croissance, concernent principalement l installation d appareils électroménagers, de climatisation, d alarme (télésurveillance, biométrie), de systèmes de téléphonie, d économie d énergie, de transport de données. De fait, aux connaissances fondamentales en électricité s ajoutent des connaissances en électronique, automatisme, informatique nécessaires à l exercice des métiers. Cela a induit une diversification de l activité, des tâches et des compétences au-delà des installations purement électriques et le développement du travail en équipe avec d autres corps de métiers. Par ailleurs, la notion de service clientèle devient de plus en plus importante (conseil, diagnostic, négociation tarifaire, devis, fidélisation, qualité de l intervention). De plus, ce secteur regroupe nombre d artisans qui en plus des techniques propres à leur métier assure des fonctions liées à la gestion d une entreprise. Les travaux publics. Les «travaux électriques» dans les travaux publics (construction de lignes électriques et de lignes de télécommunications) représentent 20% du chiffre d affaires du secteur. A l instar de ce qui est observé dans le bâtiment, les métiers associés à cette activité ont fortement évolué. En effet, au-delà de la réalisation des réseaux aériens, aéro souterrains et souterrains et l installation de l éclairage public, cette activité s est étendue notamment à l installation des réseaux câblés en fibre optique (développement de l Internet haut débit et du numérique). La maintenance Depuis quelques années, les activités de maintenance ont connu de fortes évolutions liées au développement technologique, à la sophistication de l outil de production, à l apparition de nouveaux modes de gestion, à la nécessité de réduire les coûts de production. Au fil de ces changements, l activité des personnels de maintenance a évolué et les attentes et les besoins en compétences ont changé. Les matériels incluent toujours plus de technologies différentes (mécanique, électricité, électronique, automatismes) qui évoluent très rapidement. Le personnel de maintenance doit avoir la capacité de s adapter rapidement à ces évolutions. Il peut être soit plutôt polyvalent, GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 9

soit plutôt spécialisé dans une technique, soit plutôt spécialisé dans une gamme de matériel. Il est également plus ou moins autonome dans son travail, qui peut relever de la simple exécution de tâches au management d une équipe. Par ailleurs, les tâches qui lui sont confiées sortent de plus en plus du champ technique avec le développement de la relation client (gestion de contrats, établissement des devis, réalisation des rapports d intervention, etc.). Ceci induit une hausse du niveau de qualification des actifs employés sur ces métiers. L exercice du métier requiert désormais à la fois compétences technologiques, compétences organisationnelles et compétences relationnelles. Le marché de la maintenance d équipements professionnels a fortement évolué : - le 1 er niveau de maintenance est souvent confié directement aux opérateurs, - le 2 ème niveau de maintenance est de plus en plus externalisé vers un prestataire extérieur afin de réduire les coûts et de garantir la qualité des interventions (selon un cahier des charges prédéfinies) sur des matériels évoluant très rapidement, - développement des systèmes d auto-test, tendance croissante à remplacer les éléments complet et amélioration de la fiabilité De même, les fonctions de maintenance de biens d'équipements grand public ont également changé. Les services après-vente gèrent davantage la relation client (conseil, diagnostic, devis) et interviennent de moins en moins sur le technique hormis pour de petites réparations (changement de pièces). Pour les pannes plus importantes, le produit est de plus en plus renvoyé chez le fabricant ou un réparateur agréé. II. Des évolutions d emploi contrastées selon les métiers 36 000 personnes exercent l un des métiers du GFE en Bretagne en 1999. En terme d emploi occupé, les effectifs les plus importants se concentrent sur les postes de câbleurs qualifiés (4 807 personnes, soit 13% des emplois du GFE), de techniciens de maintenance, dépannage en électricité, électronique, automatismes (4 595 personnes, soit 13% des emplois du GFE), d électromécaniciens, électroniciens qualifiés d entretien d équipements industriels (4 095 personnes, soit 11% des emplois du GFE), d électriciens qualifiés du bâtiment (3 976 personnes, soit 11% des emplois du GFE) et d ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique (3 957 personnes, soit 11% des emplois du GFE). Les emplois du GFE en Bretagne (1999) Emplois Nombre d'actifs Part des actifs Câbleurs qualifiés 4 807 13,4% Techniciens de maintenance, dépannage en électricité, électronique, automatisme 4 595 12,8% Electromécaniciens, électroniciens qualifiés d'entretien d'équipement industriel 4 095 11,4% Electriciens qualifiés du bâtiment 3 976 11,0% Ouvriers non qualifiés de l'électricité et de l'électronique 3 957 11,0% Techniciens d'études, essais, contrôle en électricité, électronique 2 589 7,2% Ingénieurs et cadres de recherche, études, essais en électricité, électronique 2 510 7,0% Techniciens des télécommunications 2 189 6,1% Agents de maîtrise et techniciens de la production et de la distribution d'électricité 1 373 3,8% Artisans électriciens du bâtiment 1 263 3,5% Electromécaniciens qualifiés d'entretien d'équipements non industriels 781 2,2% Agents de maîtrise 1 er niveau en entretien, installation électromécanique 739 2,1% Ingénieurs et cadres de fabrication en matériel électrique, électronique 464 1,3% Plateformistes, contrôleurs qualifiés de matériel électrique ou électronique 459 1,3% Dépanneurs qualifiés en radio-télévision, électroménager 415 1,2% Surveillants qualifiés d'exploitation (électricité, gaz, eau, chauffage, énergie) 381 1,1% Agents de maîtrise 1 er niveau en fabrication de matériel électrique, électronique 349 1,0% Dessinateurs d'études en électricité, électronique 321 0,9% Artisans réparateurs en électroménager 303 0,8% Agents de maîtrise 2 ème niveau en fabrication de matériel électrique, électronique 282 0,8% Bobiniers qualifiés 78 0,2% Dessinateurs projeteurs en électricité, électronique 76 0,2% Total 36 002 100,0% GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 10

Ces professions sont transversales et se répartissent différemment d'un secteur d'activité à l'autre. Ainsi, par exemple : - les câbleurs qualifiés sont surtout employés dans le secteur de la fabrication d'équipements de radio, télévision et communication (50% des câbleurs qualifiés sont en emploi dans ce secteur), - les techniciens de maintenance, dépannage en électricité, électronique, automatismes dans le secteur de la fabrication d'équipements de radio, télévision et communication (13%), - les électromécaniciens, électroniciens qualifiés d entretien d équipements industriels dans le secteur des industries alimentaires (14%), - les électriciens qualifiés du bâtiment dans le secteur de la construction (72%), - les ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique dans le secteur de la fabrication d'équipements de radio, télévision et communication (42%). Au cours de la dernière période intercensitaire, l emploi sur ces métiers a progressé de 10% (soit 3 258 emplois supplémentaires). En revanche entre 1999 et 2002, l'emploi se serait replié (-1 000 emplois), selon une estimation réalisée à partir de l enquête emploi sur la base de l évolution de l emploi sur ces professions au niveau national. Toutes les professions n ont pas évolué dans le même sens : - Certaines ont décrû sur l ensemble de la période (1990-2002) : électromécaniciens, électroniciens qualifiés d entretien d équipements industriels (-696 emplois), artisans électriciens du bâtiment (-550 emplois), électromécaniciens qualifiés d entretien d équipements non industriels (-233 emplois), techniciens d études, essais, contrôles en électricité, électronique (-332 emplois). - D autres ont au contraire progressé : techniciens de maintenance, dépannage en électricité, électronique, automatismes (+1 347 emplois entre 1990 et 2002), ingénieurs et cadres de recherche, études, essais en électricité, électronique (+1 076 emplois), électriciens qualifiés du bâtiment (+607 emplois), agents de maîtrise et techniciens de la production et distribution d électricité (-516 emplois), dessinateurs d études en électricité, électronique (+170 emplois). - Enfin, certains métiers s inscrivent à la hausse entre 1990 et 1999 avant de décliner jusqu en 2002 : câbleurs qualifiés (+919 emplois entre 1990-1999 puis -769 emplois entre 1999-2002), ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique (+701 emplois puis -317 emplois), techniciens des télécommunications (+497 emplois puis -306 emplois). Dans le même temps, on observe une modification de la structure des emplois avec l augmentation de la part des emplois plus qualifiés et une hausse du niveau de qualification (+18% de maîtrises, +16% de techniciens, +57% de cadres entre 1990 et 1999). L emploi s est développé sur l ensemble du territoire breton, avec une prédominance dans les départements de l Ille-et-Vilaine (13 400 actifs) et du Finistère (10 400 actifs) qui regroupent à eux deux les deux tiers du total des actifs du GFE en Bretagne. On note toutefois que les départements du Morbihan et des Côtes d Armor regroupent chacun plus de 5 000 actifs. Cette structuration s explique par la répartition de la population bretonne sur le GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 11

territoire, notamment pour ce qui concerne les activités du bâtiment et des travaux publics, et l existence de pôles d activité économiques importants spécialisés sur ces métiers. La main-d œuvre reste locale, la majorité des actifs travaillant dans un pays résidant dans ce même pays. III. Caractéristiques de la population en emploi Le GFE, dont l âge moyen des actifs en 1999 s élève à 38,4 ans, se caractérise par une population plus jeune que dans l ensemble de l économie bretonne avec 26% d actifs de 30 ans et moins (contre 23% en moyenne) et 28% d actifs de plus de 45 ans (contre 32% en moyenne). Toutefois cette structure varie d un métier à l autre : Hommes Femmes 1990 1999 40 30 20 10 0 10 20 30 40 La proportion de jeunes est particulièrement importante sur les emplois d ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique (46% d actifs de 30 ans et moins contre 18% d actifs âgés de plus de 45 ans), de techniciens de maintenance en électricité, électronique et automatismes (34% d actifs âgés de 30 ans et moins contre 20% d actifs âgés de plus de 45 ans) et de câbleurs qualifiés (28% d actifs de 30 ans et moins contre 27% d actifs âgés de plus de 45 ans). Sur les emplois plus qualifiés (de niveau agents de maîtrise, ingénieurs et cadres), la proportion d actifs plus âgés est plus importante. Certains métiers présentent une pyramide des âges vieillissante : - 46% d agents de maîtrise en entretien d installation électromécanique sont âgés de plus de 45 ans et 7% d actifs de 30 ans et moins, - 42% d agents de maîtrise 1er niveau en fabrication de matériel électrique, électronique sont âgés de plus de 45 ans et 23% d actifs de 30 ans et moins, - 41% des techniciens des télécommunications sont âgés de plus de 45 ans et 10% d actifs de 30 ans et moins, - 40% des ingénieurs et cadres de fabrication en matériel électrique, électronique sont âgés de plus de 45 ans et 9% d actifs de 30 ans et moins, - 37% d agents de maîtrise et techniciens de la production et distribution d électricité sont âgés de plus de 45 ans et 12% d actifs de 30 ans et moins. GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 12

La part des seniors est particulièrement conséquente chez les artisans électriciens du bâtiment (55% d actifs de plus de 45 ans contre à peine 3% d actifs de 30 ans et moins). Le vieillissement des effectifs pose particulièrement question sur ces emplois, qui ont perdu le tiers de leurs effectifs entre 1999 et 2002. Alors que la part des femmes tous GFE confondus est de 46%, elle ne s élève qu à 17% au sein de ce GFE. Si les femmes trouvent une place de plus en plus importante sur les emplois les plus qualifiés, ce sont sur les postes les moins qualifiés qu elles sont plus nombreuses (emplois qui s orientent à la baisse depuis 1999). Les métiers d ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique et de câbleurs qualifiés sont ceux qui comptent la plus forte proportion de femmes (respectivement 61% et 50%). Viennent ensuite les métiers d agents de maîtrise 1 er niveau (20% de femmes) puis ceux de techniciens d études, essais, contrôles en électricité, électronique (11% de femmes). On note la quasi-absence voire l absence de femmes électriciens qualifiés du bâtiment (le secteur de la construction étant traditionnellement un secteur d activité masculin). La part des femmes progresse très légèrement sur la période intercensitaire, passant de 13,6% en 1990 à 17,1% en 1999. L emploi féminin tend à progresser en particulier sur les métiers des études et de la R&D. Ainsi, le nombre de femmes a triplé sur les emplois d ingénieurs et cadres de recherche en électricité, électronique et doublé dans les emplois de techniciens d études, essais, contrôles en électricité, électronique. Niveau de formation des actifs selon l'âge 100,0% 90,0% 80,0% 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% 18 ans 20 ans 22 ans 24 ans 26 ans 28 ans 30 ans Aucun diplôme ou CEP, BEPC BEP, CAP Bac, BT, BP Diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT 32 ans 34 ans 36 ans 38 ans 40 ans 42 ans 44 ans 46 ans 48 ans 50 ans 52 ans 54 ans 56 ans 58 ans 60 ans 62 ans 64 ans Plus de 65 ans Diplôme universitaire de 2è ou 3è cycle, diplôme d'ingénieur d'une grande école L analyse de la répartition des actifs par âge et par niveau de formation met en évidence une hausse du niveau de formation des nouveaux entrants. Si l on compare les niveaux de formation des actifs de 30 ans et moins et ceux des actifs plus âgés, on constate en particulier une hausse des niveaux Bac et plus. 64% des actifs de 30 ans et moins ont un niveau Bac et plus contre 35% des actifs de 31-45 ans et 27% des actifs de plus de 45 ans. La part des non GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 13

diplômés reste confidentielle : 3% des 30 ans et moins contre 5% des 31-45 ans et des plus de 45 ans. La hausse du niveau de diplôme est liée à : - l augmentation du niveau de formation général de la population (les jeunes sortent plus diplômés que leurs aînés), - à l évolution de la structure des emplois (baisse des emplois les moins qualifiés, progression des emplois les plus qualifiés) - à l évolution des métiers (un minimum de compétences, techniques et managériales est requis pour l exercice des métiers). Si globalement 82% des actifs de ce GFE sont employés sous contrat à durée indéterminée (CDI), cette proportion varie fortement selon la catégorie socioprofessionnelle. La part des actifs employés en CDI augmente avec le niveau de qualification (65% pour les ouvriers non qualifiés, 84% pour les ouvriers qualifiés, 90% pour les techniciens et 96% pour les postes de maîtrise et les cadres). A contrario, la part des actifs sur des contrats à durée limitée concerne principalement les catégories socioprofessionnelles les moins qualifiées. Ainsi, près d un tiers des ouvriers non qualifiés sont employés sous cette forme dont plus de la moitié dans le cadre d une mission d intérim. Le recours à l intérim est plus fréquemment privilégié sur les activités de ce GFE. L intérim concerne près de 6% des actifs de ce GFE contre 2% en moyenne tous GFE confondus. Les ouvriers représentent 86% des intérimaires et les techniciens 13%. Le recours au temps partiel concerne moins de 5% des actifs. IV. Caractéristiques du marché du travail 4 017 personnes sont inscrites comme demandeurs d emploi sur ces métiers en mars 2004. L essentiel de la demande porte sur les métiers d électriciens du bâtiment et des travaux publics (694 demandes d emploi), de techniciens de maintenance en informatique (508 demandes d emploi) et d interconnecteurs en électronique (400 demandes d emploi). Afin de permettre une analyse plus complète et de mettre ces chiffres en perspective au regard de l emploi, un indice de chômage est calculé pour le GFE : il s élève à 10,3% (10,1% tous GFE confondus). Le nombre de demandeurs d emploi inscrits sur ces métiers a diminué de 4,4% depuis mars 1999 (tous GFE confondus, l évolution 1999-2004 a été de l ordre de -12,4%). Mais les métiers n ont pas été affectés de la même façon. Le nombre de demandeurs d emploi inscrits sur les métiers d interconnecteurs et d électriciens de maintenance a diminué (-30% d interconnecteurs en électronique et d interconnecteurs en matériel électrique et électromécanique, -26% d électriciens de maintenance). Dans le même temps, le nombre de demandeurs d emploi inscrits sur les métiers de techniciens de maintenance en informatique, d opérateurs sur machines automatiques en production électrique et électronique a progressé (+165% de techniciens de maintenance en informatique, +72% d opérateurs sur machines automatiques). GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 14

Les métiers du GFE sont très masculins et le chômage touche logiquement une grande majorité d hommes (81% d hommes parmi les demandeurs d emploi). On constate cependant que les femmes, qui représentent 17% des actifs en emploi dans le GFE, sont un peu plus touchées par le chômage que leurs homologues masculins. Le chômage des femmes est en particulier plus prégnant dans les métiers d interconnecteurs en électronique (77% des demandeurs d emploi) et d opérateurs sur machines automatiques (74% des demandeurs d emploi). Les femmes ont été en effet les premières touchées par les effets de la crise dans le secteur de l électronique et des télécoms, notamment parce qu elles occupaient les postes moins qualifiés. La proportion de demandeurs d emploi de moins de 26 ans est très importante au regard de l emploi (25% de demandeurs d emploi de moins de 26 ans contre 11% d actifs de moins de 26 ans) ce qui distingue le GFE de la moyenne régionale (19% de demandeurs d emploi de moins de 26 ans). Les jeunes demandeurs d emploi se positionnent surtout sur : - les métiers d installateurs mainteniciens en systèmes automatisés (46% de demandeurs d emploi de moins de 26 ans), - de techniciens d études, recherche et développement en électricité et électronique (36% de demandeurs d emploi de moins de 26 ans), - de techniciens de contrôle, essai qualité en électricité et électronique (32% de demandeurs d emploi de moins de 26 ans). On note enfin également la part importante des demandeurs d emploi âgés de moins de 26 ans sur le métier d électricien du bâtiment et des travaux publics (30%). 65% de ces demandeurs d emploi de moins de 26 ans sont titulaires d un diplôme de niveau Bac au moins. Respectivement, 32% sont titulaires d un niveau CAP-BEP, 34% sont titulaires d un niveau Bac et 31% sont titulaires d un niveau Bac +2 et plus. 5 396 offres d emploi ont été déposées auprès des services de l ANPE au cours de l année 2004 (soit à peine 4% de l ensemble des offres). Ces offres concernent principalement les métiers d opérateurs sur machines automatiques en production électrique et électronique (46% des offres d emploi) et d interconnecteurs en matériel électrique et électromécanique (10% des offres d emploi). On note que 74% des offres d emploi concernent des offres temporaires d une durée inférieure à 6 mois de travail. Sur la période 1999-2004, le nombre d offres d emploi déposées à l ANPE a progressé de 19%. Le nombre d offres d emploi a tout d abord évolué à la baisse entre 1999 et 2002 (passant de 5 294 offres en 1999 à 4 177 offres en 2002) avant d augmenter entre 2002 et 2004 (5 396 offres d emploi en 2004). Cet effet «yoyo» a particulièrement touché certains métiers exercés dans le secteur de l électronique et des télécoms (crise puis reprise). En moyenne, le taux de tension par métier calculé à partir des données ANPE est de 0,76 (contre 0,58 en moyenne), ce qui signifie qu il n y a pas de tension quantitative du marché du travail. Toutefois, ce chiffre doit être relativisé dans la mesure où l ANPE ne couvre qu une partie du marché de l emploi. En effet, sur ces métiers, nombre de recrutements passent par d autres canaux, en particulier l intérim. Toutefois, selon l enquête Besoins en Main-d Œuvre (BMO) réalisée par l ASSEDIC, les entreprises, dont les besoins en recrutement restent élevés, ont des difficultés à pourvoir certains postes. Ces difficultés de recrutement sont particulièrement importantes sur les métiers d électricien du bâtiment où plus de 75% des recrutements sont considérés comme GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 15

difficiles. Ces difficultés sont moindres sur les postes de techniciens, agents de maîtrise de la maintenance (58%), techniciens, agents de maîtrise de l'électricité, de l'électronique et des télécommunications (34%), d ouvriers qualifiés de l électricité et de l électronique (30%) et d ouvriers non qualifiés de l électricité et de l électronique (8%). On note de plus que ces difficultés, qui varient fortement d un territoire à l autre, sont particulièrement fortes dans les entreprises artisanales (60% déclarent avoir des difficultés). Partie II - La formation Les formations aux spécialités professionnelles du GFE sont nombreuses, compte tenu de la «pluri technicité» des métiers. Les spécialités de formation couvrent différents domaines : électronique, électromécanique, électrotechnique, électricité du bâtiment. Les portes d entrée sur ces formations sont nombreuses, du BEP au diplôme d ingénieur. Toutefois, il convient de noter que les données relatives aux formations de niveaux III et plus ne sont pas prises en compte dans la planche ARGOS et le présent diagnostic dans la mesure où les problématiques emploi formation sur ces niveaux de qualifications dépassent largement le cadre régional. Les formations à ces niveaux sont bien représentées en Bretagne avec de nombreuses écoles d ingénieurs. I. Caractéristiques du système de formation. Domaines de formation Niveau V (CAP, BEP) Niveau IV (BAC) Niveaux III et plus (BTS, DUT ) Total FI FC FI FC FI FC FI FC Energie production distribution 35 16 22 45 4 122 Electricité - Electrotechnique 1 192 140 1 293 16 217 8 1 2 867 Electronique 303 12 585 21 209 35 1 1 166 Télécommunications et courants faibles 0 42 19 9 46 12 2 130 Maintenance entretien réparation électrique et électronique 181 101 105 66 21 1 475 Dessin bureau d'études 5 277 20 302 Total 1 676 330 2 018 139 794 100 5 5 062 Le flux apparent de sortie s élève en 2003 à 5 062 personnes si l on regroupe l ensemble des personnes sortant de formation (formation initiale sous statut scolaire, par apprentissage et formation professionnelle continue des demandeurs d'emploi). GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 16

La formation initiale En 2003, 4 488 jeunes sont en fin de cycle d une formation initiale relevant de ce GFE. Respectivement, 4 115 jeunes relèvent de la formation sous statut scolaire (soit 92%) et 373 jeunes relèvent de la formation en apprentissage (soit 8%). Les formations de niveau CAP-BEP (niveau V), de niveau Bac (niveau IV) et de niveau Bac +2 et plus (niveaux III et au-delà) représentent respectivement 37%, 45% et 18% du total des sortants. Il est à noter que l apprentissage est orienté principalement sur le niveau V (71% des formés). L'Ille-et-Vilaine regroupe un tiers des sortants de formation initiale et près de 50% des personnes formées par apprentissage. Le Finistère rassemble 26% des sortants de formation initiale, le Morbihan 21% et les Côtes d'armor 20%. Toutes formations confondues, on constate que les formations aux métiers du GFE sont pour moitié proposées dans le cadre de l enseignement public (54%). Ces filières de formation sous statut scolaire disposent globalement d un bon niveau d attractivité. Ce sont les filières de l'électronique qui sont les plus attractives. Cependant, l attractivité des formations varie d une formation à l autre et d un département à l autre. Au niveau V, le BEP Métiers de l électronique est le plus attractif (le département du Morbihan étant le plus sélectif). Au niveau IV, c'est le Bac pro Equipements et installations électriques (le département des Côtes d Armor étant le plus sélectif) et au niveau III, le BTS Domotique préparé dans le Finistère. 73% des élèves vivent et étudient dans le même pays. De façon attendue, la mobilité des élèves augmente à mesure que le niveau de formation s'élève : 78% des niveaux V étudient au pays contre 75% des niveaux IV et 51% des niveaux III. En 2003, 57% des personnes formées sous statut scolaire ont poursuivi leurs études à l'issue de leur cycle de formation achevé en 2002. Ces poursuites d'études concernent 76% des niveaux V (79% des sortants de BEP, 41% des sortants de CAP), 53% des niveaux IV (60% des sortants de Bac Techno et 27% des sortants de Bac Pro) et 11% des niveaux III. Les sortants de niveau V poursuivant leurs études s'orientent principalement vers le Bac Pro et, dans une moindre mesure, vers le Bac Techno, ceux de niveau IV principalement vers un BTS. Par ailleurs, il convient de noter que seuls 60% des élèves poursuivant leurs études continuent de se former dans le GFE 07. Ils sont près de 20% à s'orienter vers le domaine de la mécanique et des automatismes (GFE 06) et 7% vers le tertiaire de bureau tertiaire spécialisé (GFE 14). Mais à contrario, 6% des personnes qui poursuivent leurs études professionnelles en 2003 dans le GFE 07 ne sont pas originaires de ce GFE. Ils proviennent principalement du GFE 06 (mécanique automatismes) et du GFE 04 (bâtiment : équipements et finitions). In fine, 43% des personnes en fin de cycle en formation initiale entrent réellement sur le marché du travail. 22% d'entre eux ont un niveau III, 58% au niveau IV et 20% un niveau V. GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 17

La formation professionnelle continue des demandeurs d'emploi 574 personnes sont sortis d'un dispositif de formation professionnelle à destination des demandeurs d emploi : respectivement 30% dans le cadre des dispositifs de l Etat (AFPA), 40% dans le cadre des dispositifs sociaux (AREF, CIF, contrats d adaptation) et 30% dans le cadre du Programme Régional des Stages (PRS). La formation professionnelle continue porte principalement sur des niveaux V (57,5%) et des niveaux IV (24,2%). 90% des stagiaires ont suivi des formations de plus de 300 heures. Les jeunes de moins de 26 ans représentent 40% des personnes qui sortent de la formation professionnelle continue. Ces formations sont majoritairement masculines : les femmes ne représentent que 7% des stagiaires. GREF Bretagne et Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Page 18

Synthèse du groupe témoin GFE 07 : Electricité - Electrotechnique - Electronique Equipe d animation du groupe témoin : Président : David DERRE - UIMM BRETAGNE et Yvan GEGADEN - FRB BRETAGNE Animatrice : Carole GILLES, Observatoire de la Métallurgie en Bretagne Maître des planches : Christophe LEROY - GREF Bretagne

Préambule Le Groupe Emploi Formation 07 (GFE 07) regroupe l ensemble des métiers relatifs à l électricité, l électronique, l électrotechnique. Ces métiers, compte tenu de la place toujours plus prégnante dans notre société des applications liées à l électronique, sont diffusés dans l ensemble de l économie 1. Le groupe témoin mis en place sur ce GFE a pour conséquent réuni des professionnels d horizons divers (industries de l électronique et des télécommunications, bâtiment et travaux publics, production et transport d énergie, réparation et maintenance automobile, etc.). Le présent diagnostic a vocation d'être global mais il s attachera à rendre compte, dans la mesure du possible, de la diversité des opinions exprimées. I - Le contexte I-1 Une société d «intelligence électrique» Nous constatons tous l essor pris depuis plus d une dizaine d années par les technologies de l information et de la communication dans notre société. Toutes nos activités quotidiennes, qu elles soient d ordre professionnel ou privé, sont désormais rythmées par l utilisation de ces technologies qui améliorent notre confort, nous permettent de travailler plus vite ou facilitent nos échanges. A un point tel qu il faut bien reconnaître qu il nous serait difficile de nous en passer aujourd hui. Le développement de ces technologies et de leurs applications se poursuit inexorablement. Dans ce contexte, les marchés liés directement ou indirectement aux produits et services qui les mettent en œuvre s inscrivent dans une tendance de croissance de long terme. Ce constat est partagé par l ensemble des acteurs économiques du groupe témoin, qu ils soient industriels, professionnels de la construction et des travaux publics ou prestataires de services. Cependant, compte tenu de la diversité évoquée précédemment, il est relativement difficile de dresser un panorama global de l environnement économique du GFE. Il est toutefois possible d identifier quelques grandes caractéristiques structurelles. 1 Le pré-diagnostic réalisé précédemment indiquait à ce propos qu il fallait réunir 15 secteurs d activité pour couvrir plus de 90% des emplois du GFE. GREF Bretagne Page 20