UNITE DE SOINS PALLIATIFS CAHIER DES CHARGES. Cahier des charges USP

Documents pareils
Quel avenir pour les équipes mobiles de soins palliatifs?

Complément à la circulaire DH/EO 2 n du 30 mai 2000 relative à l'hospitalisation à domicile

Assises Nationales du Maintien à Domicile juin 2000 La douleur Les soins palliatifs. EXPERIENCE DE SOINS D'UNE EQUIPE A DOMICILE Dr AVEROUS

Accompagnement de fin de vie des enfants et adolescents polyhandicapés en établissements et services médico-sociaux

L infirmier exerce son métier dans le respect des articles R à R et R à du code de la santé publique.

1 ère partie Amont de l'hôpital : organiser la permanence des soins une obligation médicale!

NEPALE NORD ESSONNE PALLIATIF

La notion de soutien dans le cadre d une équipe belge de soins palliatifs à domicile INTRODUCTION

CAHIER DES CHARGES INFIRMIER-ÈRE DIPLÔMÉ-E

Résidence MBV Les FIGUERES -Capendu-

Droits des malades en fin de vie. Connaître la loi Leonetti et l appliquer

Patients atteints de maladie grave ou en fin de vie

Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Conditions d éligibilité à des soutiens financiers

sociales (pour information) CIRCULAIRE DGS(SD6/A)/DGAS/DSS/2002/551 / du 30 octobre 2002 relative aux appartements de coordination thérapeutique (ACT)

Projet de santé. Nom du site : N Finess : (Sera prochainement attribué par les services de l ARS) Statut juridique : Raison Sociale :

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

«Améliorer les parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d autonomie»

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

Carte de soins et d urgence

INAUGURATION Du service de Pédiatrie Dossier de presse JEUDI 14 NOVEMBRE 2013

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Démence et fin de vie chez la personne âgée

Le référentiel professionnel du Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Aide kinésithérapeute : une réalité?

Ministère chargé de la santé Diplôme d Etat d infirmier. Portfolio de l étudiant

Livret de Présentation (Extrait du livret des patients distribué à leur accueil)

Questionnaire général (court)

2O14 LIVRET D ACCUEIL DES RESIDENTS. EHPAD Les Savarounes, 1 rue du Roc Blanc CHAMALIERES Tel : Fax :

LE FINANCEMENT. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l Ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47Page 1

AVIS D APPEL A PROJETS MEDICO-SOCIAL RELEVANT DE LA COMPETENCE DE

COMPTE RENDU D ACCREDITATION DE L'HOPITAL ET INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS CROIX-ROUGE FRANÇAISE

La santé. Les établissements de l entité Mutualité Santé Services

Toute équipe mobile comprend. Aspects infirmiers du travail d Équipe Mobile de Soins Palliatifs. Cadre réglementaire et missions d une EMSP

Annexe 2 Les expressions du HCAAM sur la coordination des interventions des professionnels autour du patient

ARRÊTÉ du. relatif au cahier des charges de santé de la maison de santé mentionné à l article L du code de la santé publique.

admission directe du patient en UNV ou en USINV

LE MALADE EN FIN DE VIE

Bilan du programme national de développement des soins palliatifs

Un métier en évolution pour répondre aux nouvelles. Face à ces évolutions, un nouveau métier

Programme de développement. Comité plénier du 10 janvier 2012

Cahier des charges des maisons de santé pluri-professionnelles pouvant bénéficier d un soutien financier

Réseau de Santé du Pays des Vals de Saintonge Pôle de santé du Canton d Aulnay de Saintonge MSP Aulnay et Néré PROJET D AULNAY PSP

Equipe de Direction : -Docteur Christine BOURDEAU Responsable médical. - Annie PAPON Cadre responsable

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

Education Thérapeutique (ETP)

LIVRET D'ACCUEIL. EHPAD Valle Longa Cauro

Quelles attitudes en fin de vie? Acharnement? Euthanasie? Soins palliatifs?

Définition, finalités et organisation

les télésoins à domicile

L ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT EN 15 QUESTIONS - RÉPONSES

Ministère chargé de la santé Diplôme d Etat d infirmier. Portfolio de l étudiant

Politique de déplacement des bénéficiaires La présente politique inclut entre autres les deux documents suivants :

droits des malades et fin de vie

ASSURANCE COLLECTIVE RÉSUMÉ DES GARANTIES. Régime d assurance collective multi-employeur RAPNQ-RBA

Insuffisance cardiaque

Formation professionnelle continue

Nouveau plan greffe : Axes stratégiques pour l avenir

Révision des descriptions génériques Comment monter un dossier?

Nouveaux rôles infirmiers : une nécessité pour la santé publique et la sécurité des soins, un avenir pour la profession

Hospitalisation à Temps Partiel Soins de Suite et Réadaptation Affections cardio-vasculaires et Affections respiratoires Livret de séjour

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

ADDITIF AU RAPPORT DE CERTIFICATION V2010 CLINIQUE CHIRURGICALE DU LIBOURNAIS

Droits des personnes malades en fin de vie

PRISE EN CHARGE DE LA FIN DE VIE

Hôpitaux de Jour. Accueils de Jour. Hôpitaux de Jour et Accueils de Jour. «Un programme pour la Gériatrie»

1- LA CHARTE DU PATIENT HOSPITALISÉ DROIT À L INFORMATION DU MALADE PERSONNE DE CONFIANCE RÉCLAMATIONS ET CONCILIATION...

RECENSEMENT DES USAGES EXPRIMÉS. De nombreux usages potentiels exprimés par les adhérents avec des degrés de maturité et de faisabilité variables

LISTE DES PRODUITS ET DES PRESTATIONS REMBOURSABLES (LPPR) POUR LE TRAITEMENT DE L INSUFFISANCE RESPIRATOIRE

SOINS DE SUITE ET READAPTATION FONCTIONNELLE CAHIERS DES CHARGES SSR ADULTES

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DU DIPLÔME D ETAT D INGENIERIE SOCIALE (DEIS) Contexte de l intervention

DISTRIBUTION DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR VOIE ORALE PAR L INFIRMIERE : RISQUE DE NON PRISE DU TRAITEMENT MEDICAMENTEUX PAR LE PATIENT

Infirmieres libérales

IMR PEC-5.51 IM V2 19/05/2015. Date d'admission prévue avec le SRR : Date d'admission réelle : INFORMATIONS ADMINISTRATIVES ET SOCIALES

2È JOURNÉE NATIONALE DE FORMATION DES PHARMACIENS CANCER ET ACCOMPAGNEMENT DU PHARMACIEN : UN PREMIER PAS VERS LA RÉSILIENCE.

BRANCHE DU NÉGOCE ET PRESTATIONS DE SERVICES

Les soins des douleurs chroniques dans les TMS Les échecs thérapeutiques

Session Diagnostic. organisme gestionnaire du développement professionnel continu.

L articulation Hôpital de jour Accueil de jour

STAGE D'INITIATION AUX SOINS INFIRMIERS D'ACCES EN PCEM2 ou en 2ème ANNEE DE CHIRURGIE DENTAIRE

Liège, le 29 juillet APPEL INTERNE et EXTERNE AUX CANDIDATURES N

Insuffisance cardiaque et télémédecine: Exemple du Projet E care : prise en charge à domicile des insuffisants cardiaques en stade III

Institut Régional du Travail Social Poitou-Charentes

Vous vous occupez d une personne âgée malade. vous êtes son. aidant naturel

La recherche clinique de demain ne se fera pas sans les paramédicaux

Des dispositifs de prise en charge et d accompagnement de la maladie d alzheimer

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

P.A.R.M. (Permanencier Auxiliaire de Régulation Médicale) Quelle est cette profession de santé Méconnue et non reconnue?

Hospitalisation à domicile Mauges Bocage Choletais. Livret d accueil. Siège administratif PERMANENCE 24H/24 AU

Formation obligatoire d adaptation à l emploi

Pandémie grippale et réorganisation des soins primaires. Le travail de la Maison Médicale de Garde d Ambérieu

Introduction : Première partie : la prise en charge de la personne... 9

7 octobre 2014 Entretiens Jacques Cartier

Le décret du 2 mars 2006 a institué le Diplôme d Etat d Aide Médico-Psychologique de niveau V.

Définition de l Infectiologie

dossier de presse nouvelle activité au CHU de Tours p a r t e n a r i a t T o u r s - P o i t i e r s - O r l é a n s

Association La vie pour Christie Section «On devient moins petit» Les chemins de L Isle Lagnes

PROFIL DE POSTE DU CONDUCTEUR AMBULANCIER SMUR :

Transcription:

1 UNITE DE SOINS PALLIATIFS CAHIER DES CHARGES

2 PREAMBULE Définition des soins palliatifs. «Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage». «Les personnes malades dont l état requiert des soins palliatifs sont les personnes atteintes de maladie grave, évolutive, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale. Les soins prodigués visent à améliorer le confort et la qualité de la vie et à soulager les symptômes : ce sont tous les traitements et soins d accompagnement physiques, psychologiques, spirituels et sociaux envers ces personnes et leur entourage.» Loi n 99-477 du 9 juin 1999, visant à garantir le droit à l accès aux soins palliatifs Définition des unités de soins palliatifs. Les unités de soins palliatifs (USP) sont des unités spécialisées qui ont une activité spécifique et exclusive en soins palliatifs. Elles s'inscrivent dans le schéma général d'une offre de soins globale et graduée défini par les circulaires n 2002/98 du 19 février 2002 et n 2008/99 du 25 mars 2008. Les USP sont, au sein des établissements de santé, le troisième maillon d une prise en charge qui est graduée en fonction de la complexité des situations rencontrées. Le recours à l unité de soins palliatifs concerne les situations les plus complexes de fin de vie. Les USP sont les structures de référence et de recours, pour les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP), les établissements disposant de lits identifiés de soins palliatifs (LISP) et les équipes de coordination des réseaux de soins palliatifs. Elles ont un rôle d'expert dans l'évaluation pour les soins palliatifs et l'accompagnement. Elles participent au débat public sur les questions de fin de vie. Les USP contribuent à la permanence des soins palliatifs et de l'accompagnement pour les malades hospitalisés et les proches, y compris dans le domaine du conseil et du soutien aux professionnels. Les USP assurent une triple mission de soins, de formation et de recherche. Elles constituent un élément essentiel du maillage de l'offre régionale de soins palliatifs et ont vocation à participer à son organisation. Les missions des unités de soins palliatifs. L'USP est une structure spécialisée qui accueille de façon temporaire ou permanente toute personne atteinte de maladie grave, évolutive, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale, lorsque la prise en charge nécessite l'intervention d'une équipe pluridisciplinaire ayant des compétences spécifiques.

3 Elle assure les missions suivantes : 1. Missions de soins et d'accompagnements complexes et de recours. L USP prend en charge les personnes présentant les situations les plus complexes qui ne peuvent plus être suivies temporairement à domicile, en établissement médico-social, ou dans leur service hospitalier d'origine. Elle assure : L évaluation et le traitement des symptômes complexes ou réfractaires, pouvant nécessiter une compétence ou une technicité spécifiques ou le recours à un plateau technique. La gestion des situations dans lesquelles des questions complexes relevant de l'éthique se posent. L accompagnement des personnes malades et/ou de leur entourage présentant des souffrances morales et socio-familiales complexes. 2. Mission de formation. L USP contribue à la formation initiale : Elle assure l'accompagnement des stagiaires dans le cadre de la formation initiale ainsi que dans le cadre de la formation continue, Elle participe à la mise en place et au fonctionnement des espaces éthiques régionaux pour les questions concernant la fin de vie, Elle participe au fonctionnement des centres de référence et de documentation. L USP a une mission de formation continue des professionnels dans la région, notamment des référents en soins palliatifs. 3. Mission de recherche et de ressources. L USP assure ou partage la responsabilité de la conception et de la mise en œuvre d'actions de recherche dans une dynamique pluridisciplinaire souvent multicentrique dans les domaines de la recherche clinique et thérapeutique en soins palliatifs et accompagnement, de l'éthique en fin de vie, des sciences humaines et sociales, et de la pédagogie...

4 LES CONDITIONS D IMPLANTATION ET DE FONCTIONNEMENT DE L UNITE DE SOINS PALLIATIFS I. Les critères d implantation. Le volet soins palliatifs du SROS- PRS 2012-2016 d Aquitaine préconise la reconnaissance d au moins une USP par territoire de santé, ainsi que dans chaque établissement où sont comptabilisés au moins 600 décès annuels de court séjour. Ce critère pourra être reconsidéré en fonction de l ensemble des réponses sanitaires et médico-sociales en soins palliatifs déjà mis en œuvre. II. Les critères de fonctionnement. 1. Critères d activité. Toute nouvelle USP doit relever d une activité de court séjour. 2. Dimensionnement. L USP doit disposer au minimum d une capacité de 10 lits. 3. Le personnel 3-1 Effectifs de personnels L USP fonctionne avec les personnels suivants pour 10 lits : 2 ETP de médecin de plein exercice, 1 ETP de cadre de santé, 8 ETP d IDE, 7 ETP d aides soignant(e)s, 2 ETP d ASH, 0,5 ETP de secrétaire, 1 ETP de psychologue (0,9 ETP pour les malades et les familles, 0,1 ETP en supervision d équipe par un autre psychologue), 0,5 ETP de kinésithérapeute et 0,5 ETP d assistante social. Les personnels sont recrutés sur la base du volontariat et doivent bénéficier d un tutorat comportant pendant leur période d intégration, un temps de travail en binôme. Les samedis, dimanches et jours fériés, une présence médicale d'au moins une demi- journée est requise. Le soutien de l'équipe repose notamment sur l'organisation régulière de temps de parole, avec la possibilité de recourir à une supervision individuelle, et sur l'analyse régulière des pratiques et des situations rencontrées. 3-2 Formation des personnels Les personnels de l'usp doivent avoir reçu une formation de type «approfondissement en soins palliatifs et à l'accompagnement». Un médecin devra être titulaire d un diplôme spécialisé (diplôme inter universitaire, DIU, de soins palliatifs ou Diplôme d'études spécialisées complémentaires, DESC, "médecine de la

5 douleur et médecine palliative"). Les autres médecins de l unité devront être titulaires du DU (diplôme universitaire de soins palliatifs). Le cadre référent devra être titulaire du DIU ou DU. Pour la majorité des soignants une formation de type «spécialisation» en soins palliatifs est recommandée. En outre, il est souhaitable qu'un membre de l'équipe (médecin, cadre ou IDE) ait eu une expérience de formateur, ou ait bénéficié d'une formation de formateur. Des formations spécifiques dans la dimension éthique, l'évaluation et le traitement de la douleur doivent également être favorisées pour au moins un réfèrent de l'usp. L'équipe d'une USP doit bénéficier d'une formation continue, nécessaire pour assurer la mission clinique de recours. 4. Conditions d accueil et d hébergement. L USP doit accueillir exclusivement des patients requérant des soins palliatifs. Les conditions d accueil et d hébergement devront privilégier particulièrement le confort du patient et de sa famille. Les critères d éligibilité sont les suivants : Les USP doivent pouvoir mettre des chambres individuelles à disposition des patients et être en mesure de disposer d un lit d appoint pour les proches, dans la chambre du patient. Il est nécessaire de disposer d une pièce d accueil et/ou de repos pour les proches, d un lieu pour les bénévoles d accompagnement, ainsi que de locaux de réunion destinés notamment aux entretiens avec les proches, aux réunions de l équipe. L accès au plateau technique doit être organisé. Ces locaux seront disposés au même niveau que les chambres de l unité. L établissement devra également disposer d une chambre mortuaire, conformément aux dispositions du décret n 97-1039 du 14 novembre 1997 et de l arrêté ministériel du 24 août 1998 5. L équipement recommandé les chambres seront équipées chacune d un lit médicalisé à commande électrique, de matelas et coussins anti-escarres, d un fauteuil de repos, d une ligne téléphonique, d un système d appel-malade et de fluides médicaux, Un équipement sanitaire adapté à la population accueillie. La présence d une douche dans chaque chambre Une salle de bain comportant une baignoire ou un charriot-douche adaptés aux patients au sein de l unité est nécessaire. Des moyens techniques adaptés à la prise en charge en nombre suffisant dans le service : - matériel antidouleur : pousse-seringue électrique (1 pour 2 chambres), pompes pour le contrôle de l analgésie ainsi que des appareils de neurostimulation cutanée, - 1 pompe à nutrition et des brumisateurs.

6 L accès au plateau technique doit être formalisé dans le cadre d une procédure. Les familles doivent pouvoir bénéficier : d un studio avec une chambre et une salle de bain avec douche. De la possibilité de restauration sur place pour la famille (coin cuisine, repas accompagnant). 6. Modalités de fonctionnement 6-1 Critères d admission des patients en USP Un patient est admis en USP lorsque : la prise en charge ne peut plus être effectuée par l'équipe ayant en charge les soins et l'accompagnement soit à domicile soit dans une structure médico-sociale, soit dans une structure hospitalière disposant ou non de LISP, la charge en soins est trop lourde ou ne permet pas le maintien soit dans une institution médico-sociale, soit dans une structure hospitalière disposant ou non de LISP, soit dans le lieu de vie habituel ou souhaité, l'équipe prenant en charge le patient a besoin de prendre du recul, du temps et d échanger avec l'équipe de l'usp avant de poursuivre la prise en charge, la personne malade présente une détérioration majeure de sa qualité de vie personnelle ou familiale liée à l'intensité ou l'instabilité des symptômes, à une souffrance morale intense et réfractaire, à une situation socio-familiale rendant le maintien difficile dans le lieu de vie souhaité, il existe un questionnement difficile dans le champ de l'éthique. C'est la multiplicité des critères qui définit la complexité et justifie l'indication d'une admission en USP. Une grille spécifique (mis en annexe) devra être renseignée pour l admission de chaque patient au sein de l USP précisant sur quel critère l admission a été décidée. 6-2 Communication et coordination L'unité doit pouvoir être jointe au téléphone à tout moment. L'USP assure le recueil de données médicales, psychosociales et familiales à l'admission du patient et, de façon continue dans un dossier patient adapté à ce type de prise en charge. 6-3 Evaluation Dès l'admission d'un patient et tout au long de son hospitalisation, les motifs et les objectifs de l'hospitalisation font l'objet d'évaluations régulières. Cette évaluation permet d'élaborer puis d'adapter le projet de soins et d'accompagnement personnalisé pour chaque patient. 6-4 Coopérations Les établissements de santé comportant une unité de soins palliatifs ont vocation à être membres naturellement du réseau de soins palliatifs de leur territoire.

7 Les USP doivent pouvoir bénéficier de l'intervention intra ou inter-hospitalière d'une EMSP. Les USP contribuent à la permanence téléphonique, pour conseils aux médecins traitants ou aux référents hospitaliers, aux infirmières libérales ou hospitalières ayant en charge un malade, notamment dans le cadre de la participation active à un réseau de soins palliatifs. Elles développent des liens étroits avec les services disposants de LISP. Elles participent à des réunions régulières entre acteurs de l'usp, des EMSP, du réseau, HAD et des LISP pour analyser les situations complexes et prévoir les éventuelles hospitalisations. La collaboration avec des bénévoles d'accompagnement est conditionnée par la signature d'une convention entre l'association et l'établissement de santé. L'USP organise des réunions régulières avec les bénévoles d'accompagnement et participe à leur formation qui reste sous la responsabilité de l'association. 7. Modalités de prise en charge. 7-1 La démarche de soins palliatifs Le développement des soins palliatifs doit être inscrits au Projet Médical d Etablissement (PME) et au Contrat Pluriannuel d Objectifs et de Moyens (CPOM). L établissement devra déjà être engagé dans une démarche de soins palliatifs. Les fondements de la démarche palliative ont été précisés dans la circulaire DHOS/02 du 5 mai 2004. Ils reposent sur les principes énoncés ci-après. La démarche palliative consiste à asseoir et développer les soins palliatifs dans tous les établissements, les services, de même qu à domicile, en facilitant la prise en charge des patients en fin de vie et de l accompagnement de leurs proches. Elle s appuie sur la participation des équipes soignantes, dans une démarche de soutien et de formation. Les éléments constitutifs de la démarche palliative sont les suivants : 1. Évaluation des besoins et mise en œuvre de projets de soins personnalisés ; 2. Réalisation d un projet de prise en charge des patients et des proches ; 3. Mise en place de réunions pluri-professionnelles de discussions de cas de malades ; 4. Soutien des soignants en particulier en situation de crise ; 5. Mise en place de formations multidisciplinaires et pluri-professionnelles au sein des unités de soins. Ils doivent permettre de mieux assurer les missions de : soulagement de la douleur et des autres symptômes ; prise en charge de la souffrance psychique ; soutien de l entourage ; sauvegarde de la dignité ; à cet égard, une attention particulière est portée aux données relatives au patient en lien avec les droits des patients en fin de vie.

8 7-2 Le projet d unité. Il devra intégrer, outre les aspects médicaux et de soins infirmiers, les spécificités de la prise en charge liées notamment : à l éthique, au respect de la dignité de la personne, à l accueil et au soutien des familles (aménagement spécifique des horaires de visite, soutien psychologique, accompagnement dans les procédures post-mortem ) au recours à l assistante sociale, à la continuité de la prise en charge (HAD, retour à domicile, travail en réseau), au soutien de l équipe soignante (temps de parole, réunion d analyse des pratiques et des situations, soutien psychologique), à l intervention des bénévoles, à l adaptation du dossier patient. 7-3 La prise en charge de la douleur L évaluation et le traitement de la douleur doivent être tracés. L établissement devra disposer d un programme de lutte contre la douleur et/ou d un CLUD en fonctionnement auquel est associé ou participe le référent médical et/ou paramédical de l unité. Des protocoles spécifiques devront être élaborés et utilisés. La douleur sera régulièrement évaluée par des outils adaptés et des échelles d évaluation. 7-4 Différents types de prise en charge Afin de s'adapter au mieux aux besoins des patients et de leurs proches, l'usp peut prendre en charge les patients : en séjours «classiques» (séjours de fin de vie dont il est difficile d'évaluer la durée), en séjours «de répit», prises en charge programmées en hospitalisation à durée déterminée, en consultations externes de soins palliatifs et consultations de suivi de deuil compliqué, en hôpital de jour. Les USP doivent également permettre l'accueil de personnes en situations de de décompensation palliative. 7-5 Réunions de synthèse pluridisciplinaires Elles doivent associer l ensemble des intervenants (médicaux, paramédicaux et travailleurs sociaux). Elles seront régulièrement organisées pour pouvoir répondre au mieux aux besoins des patients et de leur famille et assurer une meilleure cohérence des soins. 7-6 Protocoles de soins spécifiques Des protocoles sur la prise en charge des patients en phase terminale ou avancée seront définis, formalisés et utilisés dans le service (prescriptions personnalisées anticipées

9 notamment). Les critères d admission et modalités de ré-hospitalisation seront également formalisés au sein du service. 7-7 Outils d évaluation adaptés Des outils spécifiques seront utilisés pour l admission des malades et leur suivi : grille d admission en soins palliatifs à domicile (par exemple Pallia 10), indice de Karnofsky, échelle de Norton, grille de dépendance, échelles d évaluation de la douleur. 7-8 Dossier médical du patient Au dossier du patient doivent être retranscrits : les informations données au patient par les professionnels, les informations importantes données aux proches par les professionnels, la transcription des propos tenus par le malade concernant sa maladie, la transcription des propos significatifs tenus par les proches concernant la maladie du patient, le recueil d'éventuelles directives anticipées, la désignation éventuelle d'une personne de confiance, les résultats des délibérations collégiales, la synthèse des réunions pluridisciplinaires. 8. Evaluation L établissement devra s engager à évaluer l activité de l unité et à fournir l ensemble des éléments permettant d apprécier son fonctionnement en cas de besoin. Nombre total de séjours et de journées, Nombre de patients pris en charge en USP Durée médiane de séjour, Nombre total de décès dans l USP, Provenance des patients : domicile, autre service de l établissement, autre structure Orientation à la sortie : décès, domicile, autre structure, Fréquence des réunions pluridisciplinaires, Nombre d IDE et aides- soignants formés aux soins palliatifs par rapport au nombre total d IDE et aides- soignant(e)s exerçant dans l unité. nombre de visites des bénévoles d accompagnement, nombre d interventions du psychologue par type de personnes rencontrées (patients aidants soignants), nombre d interventions de l assistant(e) social(e) et nombre de patients suivis, nombre de réunions pluridisciplinaires auxquelles l assistant(e) social(e) a participé, nombre et qualité des stagiaires accueillis dans l USP, nombre de demi -journées de formation sur les soins palliatifs dispensées par les professionnels de l unité. Nombre d articles ou de communication scientifiques

10 TEXTES DE REFERENCE > Articles L.1110-9, L.1110-10, L.1112-4, L.6112-7 du code de la santé publique > Programme de développement des soins palliatifs 2008-2012 > Circulaire DHOS/O2 n 2008-99 du 25 mars 2008 relative à l organisation des soins palliatifs. > Circulaire DHOS/O2 n 2004-290 du 25 juin 2004 relative à la diffusion du guide pour l élaboration du dossier de demande de lits identifiés en soins palliatifs. > Circulaire DHOS/O2 n 2004-257 du 9 juin 2004 relative à la diffusion du guide de bonnes pratiques d une démarche palliative en établissements. > Loi n 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. > Circulaire DHOS/O2/DGS/SD5D/2002/n 2002/98 du 19 février 2002 relative à l'organisation des soins palliatifs et de l'accompagnement, en application de la loi du 9 juin 1999. > Loi n 99-477 du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs. > Circulaire DGS/3D du 26 août 1986 relative à l'organisation des soins et à l'accompagnement des malades en phase terminale.

11 ANNEXE 1 Pertinence des séjours dans des LISP et USP (à partir des documents de T. Marmet à Toulouse, des équipes de la Maison Médicale Jeanne Garnier et de FXB à Paris et de Ste Elisabeth à Marseille, Service de SP CHU de Bordeaux) Nom : Prénom : Sexe : Age :.. Préciser depuis combien de jours la personne est hospitalisée : Pour chaque critère, mettre une croix dans le correspondant si un ou plusieurs sont cochés 1. Critère obligatoire : Cocher si la personne répond à la définition des Soins Palliatifs précisée dans la circulaire de 2002 : «Relèvent de Soins Palliatifs et d un accompagnement les personnes de tous âges atteints d une maladie grave, évolutive, mettant en jeu le pronostic vital, en phase avancée ou terminale». 2 La pathologie principale : Cancer échappant à tout traitement spécifique adapté ; Affection neurologique dégénérative évoluée ; Pathologie HIV ; Insuffisance fonctionnelle sévère d organe (pulmonaire, rénale, hépatique, cardiaque, cérébrale ) ne répondant pas aux traitements adaptés ; Pathologie aiguë intercurrente susceptible d engager le pronostic vital : métaboliques, infectieuses, hémorragiques, accidents vasculaires cérébraux ; 3 Symptômes majeurs d inconfort nécessitant des soins et une thérapeutique adaptés et régulièrement réévalués : Douleurs chroniques nécessitant des antalgiques de niveau III, complexes ou rebelles. Altération majeure de l état cutané (plaie importante, escarres multiples, fistules ORL, fistules digestives, ) avec temps de soins requis important. Symptômes respiratoires complexes : dyspnée intense, toux, encombrement. Symptômes digestifs complexes : nausées, vomissements, constipation, sub-occlusion, occlusion terminale, diarrhées, hoquet,

12 Symptômes neurologiques ou neuro psychiatriques complexes : déficit moteur, perte de la conscience, obnubilation, confusion, agitation, hallucination, délire, coma, syndrome dépressif, anxiété majeure, état de mal épileptique résistant Symptômes hémorragiques graves Présence de recours techniques : trachéotomie, jejunostomie, gastrostomie, colostomie, urétérostomie, ou autre problématique technique à gérer, préciser : Tout autre symptôme complexe. Merci de préciser : 4 Indice de gravité : statut OMS à 3 ou Indice de Karnovski à 30 5 Charge en soins infirmiers : Charge en soins lourde avec des SIIPS > à 20 (Soins de base entre 10 et 20, Soins techniques entre 1 et 20,Soins relationnels entre 4 et 20) 6. Cocher si souffrance psychologique majeure du malade et/ou de l entourage 7. Problématiques sociales complexes : Patient isolé, sans famille, précarité, sans papier, sans ressource Situations socio-familiales difficiles : divorce, séparation, conflits familiaux Epuisement familial 8. Problématique éthique complexe : Demande d euthanasie formulée par le patient et/ou sa famille. Gestion complexe de la poursuite, de la limitation ou de l arrêt de l alimentation ou de l hydratation. Refus de soins. Demande d arrêt ou de limitation de traitement ou d aides techniques pouvant modifier le pronostic vital. Besoin potentiel de sédation pour détresse. 9. Autres éléments à prendre en compte : - (Clinique, Biologique, Social ). Merci de préciser :.... - Evolutivité des 15 derniers jours : Amélioration Stabilisation Aggravation

13 10. Potentiellement pour 3 types de prises en charge différents (selon la Circulaire nationale sur les LISP : * Hospitalisation pour la prise en charge de la phase terminale * Séjour temporaire durant la phase palliative spécifique ou symptomatique pour réévaluer et /ou rééquilibrer * Séjour de répit, pour la famille ou les équipes soignantes. Nombre de critères documentés : Il n y a pas de seuil limite pour décider d un passage en LISP ou USP, cette fiche a pour objectif de poser la réflexion et ainsi d aider à la décision d un transfert ou non en LISP ou USP et avec quel degré de rapidité. Evaluation remplie par (préciser les noms et les fonctions) :........... Date :