Arnaud Govaere agovaere@biotope.fr
L exemple danois Parc d Horns Rev (DK) Marsouins : de 1999 à 2004 Phoques : 1999 et 2002 Oiseaux : de 1999 à 2005 Parc de Nysted (DK) Marsouins : de 2001 à 2005 Phoques : 1999 et 2002-2005 Oiseaux : de 1999 à 2005
L exemple danois Parc de Nysted suivi par avion sur une large zone (un passage par mois entre août et mai) but : recenser les stationnements
L exemple danois Parc de Nysted suivi par radar but : recenser les déplacements des migrateurs
Protocole (1/2) 3 volets: Bateau Permet la détermination des espèces présentes Permet la localisation des zones de stationnements Mais.assez lent Avion Permet la détermination des espèces présentes Localisation des zones de stationnements Large zone d étude parcourue rapidement Possibilité de sorties par mer agitée Radar Suivi des déplacements diurnes et nocturnes Détection possible des mouvements sur un large périmètre Détermination spécifique des déplacements côtiers de jour (en corrélation avec obs visuelles)
Protocole (2/2) Protocole utilisé : ESAS (European Seabirds at Sea) 2 observateurs + 1 pilote Tous les contacts sont géoréférencés (pointage au GPS) et alimentent une base de données sous SIG Aires d études : Avion : 500 600 km / jour soit environ 2000 km2 Autonomie de vol : 4h / 3 personnes à bord Vitesse : 120 km/h Hauteur de vol : 60 m Bateau : 60 70 km / jour Radar : env 15 km
Observations depuis l avion
Observations depuis le bateau Observations depuis le bateau
Avion Bateau
Projet éolien des Deux Côtes - Volet oiseaux - Objectifs : 1 - Décrire le peuplement d oiseaux présent au large tout au long de l année et préciser leur répartition, 2- Attester ou non la présence d espèces d intérêt patrimonial sur la zone d étude ; 3- Hiérarchiser l espace en fonction des sensibilités écologiques ; 4- Apprécier les éventuels impacts induits par la future implantation d éoliennes sur les oiseaux ; 5- De manière secondaire, apporter des informations sur la présence de mammifères marins au large. Méthodologie : inventaire par avion (2 passages par mois pendant 1 an = 24 recensements) Selon la méthode ESAS. 2 observateurs + 1 pilote à bord
Tous les contacts sont géoréférencés (pointage au GPS) et alimentent une base de données sous SIG pour traitement ultérieur
- 12 transects entre la côte et 36 km au large - entre la baie de Somme et Dieppe - aire d étude = 1850 km² - parc au milieu de l aire d étude
Suivi des mouvements d oiseaux par radar Test en octobre 2006, difficultés techniques rencontrées (distance du parc) Printemps 2009: utilisation d un radar plus puissant (objectif: détecter les mouvements migratoires côtiers et les mouvements des oiseaux nichant sur les falaises) AVRIL A JUILLET Automne 2009 hiver 2009-2010: suivi des mouvements migratoires depuis la côte AOUT A JANVIER Au total, 22 cycles jour/nuit ont été étudiés: avril, mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, décembre, janvier
Avifaune : résultats On a recensé le long des transects : 2 000 à 6 000 oiseaux entre août et mai : période internuptiale 1 000 à 3 000 oiseaux entre mai et août : période nuptiale 7000 6000 nb ind. présence liée aux bateaux de pêche oiseaux en vol 5000 oiseaux posés 4000 3000 2000 1000 0 déc2 jan1 jan2 fév1 fév2 mars1 mars2 avr1 avr2 mai1 mai2 juin1 juin2 juil1 juil2 aout1 aout2 sept1 sept2 oct1 oct2 nov1 nov2 déc1
Avifaune : types de résultats Plusieurs types de cortèges : oiseaux pélagiques, fréquentant uniquement le large, oiseaux marins côtiers, qu on retrouve sur la bande côtière, espèces littorales, présentes sur les plages et leurs abords immédiats, espèces terrestres, fréquentant l espace marin essentiellement lors des migrations.
Avifaune : résultats Suivi des mouvements d oiseaux par radar (évolution des flux diurnes et nocturnes au cours de l automne)
Directions de vol détectées par radar Avril 2009 Septembre 2009 Mai 2009 Octobre 2009
Décembre 2009 Janvier 2010
Evolution du nombre de trajectoires détectées par heure Avril 09 Mai 09 Juin 09 Juil 09 Août 09 Sept 09 Oct 09 Déc 09 Jan 10 Moyenne 46 96 85 51 91 91 56 25 170 71 Les mouvements les plus importants sont notés en mai, juin, août et septembre 2009 ainsi qu en janvier 2010
Evolution des flux au cours de la journée 350 300 250 200 nb traj. 350 300 250 200 nb traj. 150 150 100 50 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 heures 100 50 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 heures Août 2009 Septembre 2009 350 300 250 200 150 100 50 0 nb traj. 350 nb traj. 300 250 200 150 100 50 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 heures 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 heures Octobre 2009 Janvier 2010
Les types d impact possibles : collision Les diverses études menées en Europe (Suède, Danemark, Allemagne ) montrent que dans des conditions de visibilité normales, les risques de collision sont limités. Ce n est que lors de conditions météorologiques particulières (pluie, vent violent,...) et de nuit que les risques deviennent importants. En cas de brouillard, le risque est faible car les éoliennes ne tournent pas (absence de vent). Nysted: risque de collision estimé pour l Eider à 0,02% (soit 45 ind sur 235 000 oiseaux à l automne) (source: Petersen)
Les types d impact possibles : perte ou modification d habitat, Éloignement jusqu à 4 km du parc Dépend des espèces (Harelde = 2 km, plongeons, grèbes, Mouette pygmée = 2 km, Eider = très faible distance) modification de trajectoires, Passage entre les machines, demi-tour, prise d altitude, contournement, éclatement du groupe La distance de réaction dépend des conditions de visibilité et des espèces (1 à 3 km en amont)
Les types d impact possibles : effets cumulés Très difficile à évaluer en mer (état d avancement des projets, distance entre les parcs, état des connaissances ) SPEAKMAN & al. (2009) ont montré que l impact sur les ressources énergétiques lié à la déviation de trajectoire pour éviter un parc offshore était négligeable (moins de 2% des réserves de graisse). -> Réflexion stratégique dès la programmation des parcs (cf appel d offres) -> Défi pour l avenir
Mesures de suppression des impacts : le projet a été déplacé vers le sud-ouest par rapport à la Baie de Somme. Mesures de réduction des impacts : prévention de tout risque de pollution accidentelle. phasage du chantier (mi-mai / mi-octobre pendant 3 ans). moyens techniques et humains mis en œuvre lors du chantier. choix du lieu de la base logistique. le parc est éloigné de la côte (14 à 20 km). configuration du parc (allongée dans le sens NE/SW : limitation de l effet barrière). limitation des allers et retours entre la base logistique et le parc durant l hiver. altitude de vol des hélicoptères > 800 pieds 250m.
Mesures de compensation : création de récifs artificiels, acquisitions foncières dans la zone littorale en relation avec le Conservatoire des Sites, le Conseil Régional et les services de l Etat, aide au centre de soin. Mesures de suivi : Suivi des peuplements d oiseaux marins (avion, radar), Suivi des collisions, Suivi des oiseaux nicheurs des falaises.
Compléments d étude et perspectives: plateforme en mer multi instrumentée? problématique de la migration postnuptiale en mer face à la baie de Somme complément mammifères marins (phoque gris, marsouin, globicéphale) complément bateau?? mise en place d un réseau d observations en simultané création d un GIS (Gpt d Intérêt Scientifique) complément chauves-souris chalutage scientifique
Limites : faible état actuel des connaissances en pleine mer (quel référentiel pour les statuts?) moyens techniques importants et coûteux facteur météo / état de la mer disparités de répartition entre les années (plusieurs cycles?) limites technologiques des outils (radar) en phase d amélioration absence de retour d expérience en France (création de sites pilotes?) conflit d usage (insécurité du matériel et des personnes ) pression du monde de la pêche Définition des aires d études? Quelle distance pour quelle thématique? Personnel qualifié (observateurs, pilotes ) Influence des bateaux de pêche sur la répartition des oiseaux
Questions : Etat actuel des connaissances Natura 2000 en mer Techniques et moyens, protocole Détermination des effets (dont signalisation) Retours d expérience Quelles mesures? Limites aux études? Perspectives?