Financement et participations des entreprises familiales



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Agenda pour entreprises de taille moyenne Financement et participations des entreprises familiales Résultats de l étude En partenariat avec :

Auteurs Avant-propos Pierre-Alain Cardinaux Pierre-Alain Cardinaux est Partner et responsable de la région Suisse romande chez Ernst & Young. Il conseille de nombreuses entreprises familiales, en particulier dans l analyse des performances et les structures de financement. Pierre-Alain Cardinaux est membre du directoire romand du Swiss Venture Club (SVC) ainsi que du Jury pour le Prix de l entreprise SVC Suisse romande. Pierre-Alain Cardinaux est aussi membre de l Assemblée des Délégués de la Chambre vaudoise du commerce et de l industrie (CVCI). Contact : pierre-alain.cardinaux@ch.ey.com Christoph Achenbach Christoph Achenbach travaille depuis début 2008 comme associé gérant chez INTES Be ratung für Familienunternehmen. Grâce aux différents postes de dirigeant qu il a occupés, notamment au sein d entreprises familiales, Christoph Achenbach dispose d une expérience professionnelle de plus de 20 ans sur le plan opérationnel. Tout d abord membre de la Direction de Quelle AG à partir de 1997, il en est devenu le Président en 2001. Il a ensuite été porte-parole de la Direction du Groupe Klingel. Christoph Achenbach est en outre membre de plusieurs conseils consultatifs et conseils de surveillance. Contact : achenbach@intes-beratung.de Andreas Hack Andreas Hack est titulaire de la chaire de la Fondation INTES pour entreprises familiales à la WHU Otto Beisheim School of Management à Vallendar. Avant d être nommé à cette chaire, il a travaillé durant plusieurs années dans la pratique et la recherche économique. Après un apprentissage d employé de banque, il a suivi des études d économie d entreprise à l Université de Ratisbonne ainsi qu à la Copenhagen Business School. Il a ensuite exercé durant quatre ans la fonction de conseiller d entreprise chez Accenture GmbH, puis a travaillé à la chaire de gestion de l innovation et des créations d entreprises de l Université technique de Dortmund. Contact : andreas.hack@whu.edu Le financement des entreprises est actuellement mis à rude épreuve par la crise financière internationale. Les modèles de financement actuels ne sont soit plus viables soit plus applicables et doivent par conséquent être adaptés. Dans certains cas, les financements subséquents et les refinancements sont soumis à des conditions cadres entièrement nouvelles. En d autres termes, de nombreuses entreprises se trouvent face à une situation mettant en péril leur existence. La question centrale de la présente étude consiste dès lors à savoir si la situation de financement et le comportement en matière de participation, en particulier des entreprises familiales, ont été modifiés dans le cadre de la crise économique et financière. Nous tenons à remercier ici en priorité les dirigeants d entreprises familiales qui ont pris le temps de nous fournir toutes les données et informations nécessaires à l enquête. Cette étude leur est dédiée. Nous souhaitons à tous une lecture agréable et enrichissante. Pierre-Alain Cardinaux Partner et responsable de la région Suisse romande chez Ernst & Young Christoph Achenbach Associé gérant chez INTES Andreas Hack Titulaire de la chaire de la Fondation INTES pour entreprises familiales à la WHU 2

1 Introduction 2 Les entreprises participantes 3 Satisfaction des entreprises familiales concernant leur situation de financement 4 Importance de l acquisition de capitaux 5 Critères de sélection des partenaires de financement et participants 6 Achats d entreprises et de parts d entreprises 7 Ventes de parts d entreprises 8 Synthèse des résultats 9 Conclusion

1 Introduction L une des questions qui préoccupent actuellement le plus les entreprises est celle de leur mode de financement. En raison de la crise financière, les modèles de financement existants ne peuvent plus être maintenus. Les modes de financement classiques doivent être repensés. Dans certains cas, des conditions cadres entièrement nouvelles régissent les financements subséquents et les refinancements. Dans pareil contexte, la situation de nombreuses entreprises s est dramatiquement aggravée. Plusieurs d entre elles voient même leur existence menacée. Les entreprises ayant eu recours par le passé à des moyens de financement risqués sur le marché des capitaux doivent aujourd hui faire face aux conséquences désastreuses des transactions effectuées, d où des problèmes de liquidités ou un fort endettement. Le durcissement des exigences liées à l attribution des crédits, l augmentation des coûts de financement mais aussi la réserve affichée par de nombreux établissements financiers concernant l octroi de crédits, notamment dans certains domaines, viennent aggraver la situation. Quelle est dans ce contexte la situation des entreprises familiales? Nombreuses sont les entreprises familiales ayant opté par le passé pour une politique de financement très prudente, fondée sur leur volonté d indépendance ainsi que sur une aversion générale pour le risque. Une aversion caractérisée par un besoin de durabilité, des relations de financement à long terme et non par la recherche de rendement à court terme. Ces entreprises se finançaient essentiellement par le biais de crédits bancaires et du leasing. Quel est l impact de la crise économique et financière sur le développement des entreprises familiales? La politique de prudence permet-elle d en atténuer les conséquences? Les entreprises familiales ont-elles eu, au contraire, davantage recours à des formes de financement risquées ces derniers temps et sont-elles dès lors, elles aussi, durement touchées par la crise? La première étude de grande envergure sur le financement des entreprises familiales allemandes réalisée par l INTES Akademie für Familienunternehmen en collaboration avec la WHU Otto Beisheim School of Management a permis d obtenir, au cours de l été 2006 déjà, des données importantes sur le financement des entreprises familiales. Cette étude confirme le recours des entreprises familiales aux instruments de financement classiques tels que le crédit bancaire et le leasing et indique une satisfaction générale de ces dernières en matière de financement. A l été 2009, et compte tenu des processus de changement décrits, une seconde enquête, plus vaste, sur la situation de financement et le comportement des entreprises familiales en matière de participation a été menée par l INTES Akademie für Familienunternehmen, la WHU Otto Beisheim School of Management, en particulier la chaire de la Fondation INTES pour entreprises familiales, et Ernst & Young GmbH. L objectif premier de cette nouvelle enquête était de savoir si la crise économique et financière mondiale avait influencé la situation de financement et le comportement en matière de participation des entreprises familiales. Il s agissait concrètement de répondre aux questions suivantes : comment les entreprises familiales se financentelles aujourd hui? Quel est le comportement actuel des entreprises familiales en termes d investissement? Quelles tendances peut-on déceler? Dans le cadre de cette étude, plus de 4 000 entrepreneurs répertoriés dans les banques de données d INTES ont été contactés. Au total, 223 entreprises ont accepté de participer au sondage. Le taux de réponses basé sur le nombre de questionnaires remplis s élève ainsi à 6% environ. Compte tenu de l étendue du questionnaire et du peu de temps dont disposent les entrepreneurs, il s agit là d un très bon résultat. L importance du feed-back témoigne également de la grande actualité et de la pertinence de ce sujet pour les personnes interrogées. 4

2 Les entreprises participantes Les entreprises ayant participé à cette étude se répartissent de manière relativement égale sur les différentes catégories de chiffres d affaires présentées ci-dessous; celles dont le chiffre d affaires annuel est compris entre 50 et 250 millions d euros en 2008 étant toutefois, avec 31%, les plus fortement représentées (cf. figure 1). On constate également des tendances relativement nettes concernant la structure dirigeante. Près de la moitié (48%) des entreprises présentent une Direction constituée de membres de la famille et de managers externes à l entreprise. Pour 43% d entre elles, la Direction se compose exclusivement de membres de la famille. Seules 5% en revanche disposent d une Direction composée uniquement de managers externes. Les secteurs d activité des entre- prises participantes sont également très diversifiés. Avec 38%, les entreprises produisant des biens industriels sont les mieux représentées, tandis que celles opérant dans le domaine des biens de consommation ne représentent que 17%. La deuxième place en termes d importance revient au secteur du commerce. Ce secteur rassemble en effet 22% des participants, suivi du secteur des services dans lequel 18% des entreprises sont actives (cf. figure 2). La «GmbH & Co. KG 1» (46%) ainsi que la Société à responsabilité limitée (42%) re présentent les formes juridiques de la très grande majorité des entreprises familiales sondées (cf. figure 3). Les principaux résultats de l étude sont présentés et résumés ci-après. Chiffre d affaires annuel 2008 Figure 1 Secteurs Figure 2 Forme juridique Figure 3 5 % 8 % 17 % 18 % 5 % 5 % 5 % 2 % 31 % 21 % 22 % 38 % 42 % 46 % 18 % 17 % < 10 mio. 50 à 250 mio. Autres Commerce Autres SA 10 à 25 mio. 250 à 500 mio. Biens industriels Services Sàrl SC 25 à 50 mio. > 500 mio. Biens de consommation «GmbH & Co. KG» 1 La «GmbH & Co. KG» est une forme juridique répandue en Allemagne. Il s agit d une société en commandite dont l associé indéfiniment responsable est une Sàrl. 5

3 Satisfaction des entreprises familiales concernant leur situation de financement La situation de financement de la majorité des entreprises familiales s avère satisfaisante voire bonne, même en cas de mauvais résultat opérationnel. Une constatation qui prouve également que celles-ci subissent dans une moindre mesure la pression liée aux résultats à court terme. 6

La satisfaction des entreprises familiales concernant leur situation et leurs instruments de financement avait déjà fait l objet de l étude menée en 2006. La question qui se pose actuellement consiste à savoir si ce niveau de satisfaction a été modifié par la crise économique et financière mondiale. On constate en comparant les résultats de l étude actuelle avec ceux de l étude précédente que les évaluations sont relativement constantes. Les entreprises familiales demeurent satisfaites de leur situation de financement et des moyens de financement utilisés. Près de 70% des personnes interrogées dans le cadre de l étude actuelle (idem pour l étude de 2006) estiment en effet que leur situation de financement est très bonne (note 1) ou bonne (note 2). La meilleure note affiche même un pourcentage en hausse de quatre points. Avec une note de 2,28 (année 2006) et de 2,24 (année 2009), les valeurs moyennes sont pratiquement identiques (cf. figure 4). Satisfaction concernant la situation de financement Figure 4 29 25 40 Note 1 Note 2 Note 3 Note 4 Note 5 Note 6 2009 2006 Données en % Evolution de l EBIT de 2007 à 2008 Figure 5 44 18 17 6 8 5 4 2 2 La classification, dans un deuxième temps, des participants à l étude actuelle en fonction de l évolution de leur EBIT (Earnings Before Interest and Taxes) entre 2007 et 2008 permet de tirer des conclusions supplémentaires. 14 14 25 22 20 La médiane et la valeur moyenne étant comprises entre «+1% et +5%» sur l échelle correspondante, l EBIT de la majorité des entreprises familiales présente une évolution positive. Une entreprise sur cinq environ affiche un bénéfice d exploitation supérieur à 9%. 5 < -5 % -5% à -1% -1% à +1% +1% à +5% +5% à +9% > +9% Données en % Plus l évolution de l EBIT ou la capacité de rendement opérationnelle est positive, plus la satisfaction des entreprises familiales concernant leur situation de financement est élevée, ce qui ne surprendra personne. Les entreprises familiales dont la capacité de rendement opérationnelle dépasse les 9% attribuent dans plus de 80% des cas les notes «très bien» ou «bien». Phénomène étonnant en revanche, la satisfaction des entrepreneurs dont l EBIT est inférieur à 1% : dans ce cas également, plus de 60% des sondés attribuent les notes «très bien» ou «bien». Seuls 16% des membres de cette catégorie jugent leur situation de financement «lacunaire» ou «insuffisante». Ceci montre donc que même en cas de mauvais résultat des activités opérationnelles la situation de financement des entreprises familiales est, dans la majorité des cas, satisfaisante voire bonne. Ces chiffres soulignent également le fait que les entreprises familiales subissent dans une moindre mesure la pression liée aux résultats à court terme. 7

4 Importance de l acquisition de capitaux Les entreprises familiales sont, en résumé, toujours aussi satisfaites de leur situation de financement. Elles accordent néanmoins une importance croissante aux modèles de financement. 8

Par le passé, la levée de capitaux, c est-àdire les mesures de mise à disposition des liquidités, se situait avec 35% de réponses «plutôt pas importante» et 29% de «plutôt importante» pour la majorité des entreprises familiales dans la zone médiane de l échelle en termes d importance. Si l on compare l évaluation actuelle dans le cadre de la crise économique et financière avec l évaluation des cinq dernières années, on constate une importance croissante de ce sujet qui s avère toutefois moins grave que ce à quoi on aurait pu s attendre, compte tenu de l ampleur quasi historique de la crise. Cette augmentation modérée s explique par l accroissement des liquidités ces dernières années ainsi que par le taux traditionnellement élevé des fonds propres dans les entreprises familiales (cf. figure 6). On notera par ailleurs la part des entreprises familiales qui considéraient ces cinq dernières années le thème de la levée de capitaux comme très peu important : cette valeur a chuté de près de sept points de pourcentage. Les dirigeants d entreprises familiales connaissent la notation externe de leur société à raison de 86%. Celle-ci permet en particulier aux banques d évaluer la solvabilité et la fiabilité de l entreprise en tant que partenaire commercial. La notation joue ainsi un rôle essentiel dans la détermination du montant, de l étendue et du prix du crédit (cf. figure 7). La nature de la communication constitue également un élément-clé de la collaboration entre partenaires financiers. Une communication claire et ouverte permet d instaurer une collaboration solide. Cet aspect est particulièrement important en temps de crise afin de maintenir ou d obtenir des promesses de financement, et les entreprises familiales en sont conscientes. Plus des trois quarts des sondés accordent une importance élevée à la communication avec les partenaires de financement. Pour 7% d entre eux, la communication n a qu une faible, voire aucune importance (cf. figure 8). Importance de l acquisition de capitaux Figure 6 26 77 29 Importance de la communication avec les partenaires de financement Figure 8 Importance élevée Les entreprises familiales sont, en résumé, toujours aussi satisfaites de leur situation de financement. Elles accordent néanmoins une importance croissante aux modèles de financement. On relèvera encore qu il existe un lien entre l activité opérationnelle et l appréciation de la situation de financement. Grâce à la mise en place d une structure 86 29 Connaissance de la notation externe de l entreprise Figure 7 16 33 Très important Plutôt important Plutôt pas important Très peu important Importance de l acquisition de capitaux au cours des cinq dernières années Importance de l acquisition de capitaux durant la crise économique et financière Données en % Notation connue Notation inconnue Données en % Faible importance Importance moyenne Pas d importance Données en % 35 5 35 14 10 financière solide par le passé, de nombreuses entreprises familiales à faible résultat opérationnel restent néanmoins satisfaites de leur situation de financement actuelle. 2 3 9

5 Critères de sélection des partenaires de financement et participants Les entreprises familiales optent de plus en plus, parmi les différentes alternatives, pour des entrepreneurs ou des sociétés de participation d entrepreneurs comme investisseurs directement après les banques. 10

D après l étude menée en 2006, les critères de sélection des entreprises familiales en matière de partenaires de financement et de participants étaient, par ordre d importance, les suivants : 1. Faible coût du financement 2. Faibles droits de participation des bailleurs de fonds/créanciers 3. Sécurité/horizon à long terme du financement 4. Montant/étendue des garanties à fournir 5. Flexibilité dans l utilisation des moyens de financement Le faible coût du financement, les faibles droits de participation des bailleurs de fonds ou créanciers ainsi que la sécurité et l horizon à long terme du financement constituaient ainsi les critères les plus importants. Il ressort donc clairement de cette étude que l indépendance et une stratégie d entreprise à long terme constituent des éléments décisifs aux yeux des entreprises familiales lorsqu il s agit de financement et de participation. Le classement des cinq principaux critères, obtenu à l issue de l enquête actuelle, a considérablement changé : 1. Grande flexibilité dans l utilisation des moyens de financement/solutions individuelles 2. Faible coût du financement 3. Faibles droits de participation des bailleurs de fonds/créanciers 4. Bonne connaissance de l entreprise 5. Bonne réputation/image de marque La flexibilité dans l utilisation des moyens de financement arrive désormais en tête de classement. L importance accordée à cet aspect a donc augmenté en comparaison avec l étude réalisée en 2006. Une telle évolution n est pas surprenante dans le contexte actuel de crise économique et financière où il convient de pallier rapidement la pénurie de liquidités. Un partenaire de financement flexible qui propose des solutions individuelles et spécifiques représente un atout déterminant. La réputation et l image de marque du partenaire de financement et du participant ont également gagné en importance. Ce critère figure désormais parmi les cinq premiers. Notons que les faillites, fusions et nationalisations d établissements bancaires jouent ici probablement aussi un rôle. 11

Importance des participants selon le but du financement Figure 9 Investissements dans la croissance de l entreprise 4 7 15 18 81 Financement des activités opérationnelles courantes 3 2 5 7 80 Achat d autres entreprises 3 10 24 23 65 Restructuration ou assainissement 4 8 17 18 53 Structure sociale nouvelle ou modifiée 4 7 15 18 42 Vente ou vente partielle d entreprise 5 19 28 31 37 Banque Sociétés de participation d une ou de plusieurs entreprises à titre d investisseurs Entrepreneurs à titre d investisseurs Fonds souverains nationaux ou étrangers Investisseur financier (p. ex. fonds de capital-investissement) Données en % La sécurité ou la stabilité du partenaire de financement, de même qu une collaboration sur le long terme font toujours clairement partie des priorités des entreprises familiales. Par le passé, les formes de financement traditionnelles telles que le crédit bancaire et le leasing étaient utilisées par la grande majorité des entreprises familiales. Bien qu elles en aient eu connaissance, rares étaient cependant les entreprises à recourir à des options plus modernes de financement telles que notamment les obligations d entreprises ou le capital-investissement (private equity). Le résultat de l étude actuelle montre dans un premier temps que les entreprises familiales donnent toujours, en dépit de la crise économique et financière, la préférence aux banques lorsqu elles sont à la recherche de solutions de financement et d investissement. Différents partenaires sont néanmoins privilégiés selon le but poursuivi. A l exception des cas de ventes d entreprises, les banques constituent toujours le premier interlocuteur. Les domaines dans lesquels les banques réalisent les meilleurs scores sont les investissements dans la croissance de l entreprise (81%)», le «financement des activités opérationnelles courantes (80%)» ainsi que «l achat d autres entreprises (65%)». Concernant les ventes ou ventes partielles d entreprises, on a davantage recours aux entrepreneurs (37%) et aux sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs (31%) comme le montre la figure 9. Les entreprises familiales optent de plus en plus, parmi les différentes alternatives, pour des entrepreneurs ou des sociétés de participation d entrepreneurs comme partenaires de financement. Ceux-ci arrivent en deuxième position après les banques. Les entreprises familiales sont donc tout à fait prêtes à conclure des accords de participation avec d autres entreprises pour garantir leur propre existence. Cette ouverture illustre également la volonté d entraide des entreprises familiales. Dans la mesure où ces acteurs économiques présentent des valeurs et des objectifs identiques, les collaborations s accompagnent souvent de longs processus de discussion concernant les objectifs et la manière de procéder, un aspect qui les rend d autant plus fructueuses. En outre, il convient de préciser que les entreprises familiales prennent davantage en compte la possibilité de se financer auprès d autres partenaires que leur banque habituelle. Hormis le financement des activités opérationnelles courantes pour lequel seul un sondé sur cinq environ envisage de recourir à un autre partenaire, les valeurs relatives aux autres buts de financement sont soit légèrement inférieures soit nettement supérieures à 50%, ce qui signifie qu un sondé sur deux environ n exclut pas la possibilité de faire appel à des partenaires de financement. Les fonds souverains souvent évoqués dans les débats notamment politiques ne jouent qu un rôle secondaire pour les entreprises familiales. Une telle solution est en revanche envisageable pour une personne interrogée sur vingt pour les «ventes d entreprise». 12

6 Achats d entreprises et de parts d entreprises La citation suivante de Warren Buffett illustre parfaitement le comportement des entreprises familiales en matière d achat et de vente d entreprises et de parts d entreprises. «Investors should remember that excitement and expenses are their enemies. And if they insist on trying to time their participation in equities, they should try to be fearful when others are greedy and greedy only when others are fearful.» 1 (Warren Buffett, 2004) 1 Les investisseurs devraient se rappeler que l agitation et les coûts constituent leurs pires ennemis. Concernant la planification de leurs investissements, ils seraient bien avisés d être prudents lorsque les autres sont avides et avides seulement lorsque les autres se montrent prudents. 13

Nombreuses sont de toute évidence les entreprises familiales qui appliquent cette devise. Alors que pendant la période précédant la crise économique, au cours de laquelle beaucoup de sociétés ouvertes au public ont conclu des affaires risquées sur les marchés des capitaux, les entreprises familiales se sont montrées relativement prudentes dans l achat d entreprises et de parts d entreprises (38% ont procédé à des achats), la moitié des entrepreneurs interrogés lors de l étude entendent réaliser des acquisitions dans les deux prochaines années (cf. figure 10). Evolution des achats Figure 10 38 Oui 50 Achats réalisés au cours des deux dernières années Achats prévus pour les deux prochaines années Données en % 62 Non 50 L intérêt croissant des entreprises familiales en matière de rachat peut être interprété comme un indicateur de leur désir de croissance et de leur solidité financière, un aspect qui se vérifie également en temps de crise économique et financière. Les prix d achat en baisse rendent, sans aucun doute, les acquisitions plus intéressantes et plus facilement finançables pour les entreprises. Durée de participation souhaitée lors d achats Figure 11 70 Concernant l achat de parts d entreprises, la grande majorité des entreprises familiales interrogées privilégient une participation à durée indéterminée. La durée de la participation constitue pour 14% des sondés un critère insignifiant (cf. figure 11). L étendue de la participation, à déterminer lors de l achat, est jugée sans importance par près de 18% des entreprises familiales interrogées. Notons que la plupart des entreprises familiales souhaitent acquérir une participation majoritaire. Pour près de deux tiers d entre elles, seul un taux de participation de 50% minimum entre en ligne de compte, afin de disposer d un pouvoir décisionnel suffisant. Ce résultat vient corroborer le constat selon lequel les entreprises familiales agissent en général en tant qu investisseurs stratégiques et interviennent de manière active dans le développement de l entreprise (cf. figure 12). 14 4 Pas important 1 à 3 ans 4 à 6 ans 7 à 10 ans Durée indéterminée Etendue de participation souhaitée lors d achats Figure 12 18 12 Pas important 0 à 24,9% 25 à 49,9% 50 à 74,9% Plus 8 7 4 32 31 Données en % Données en % 14

Partenaire de financement privilégié lors d achats Figure 13 Banques 65 Entreprises à titre d investisseurs Sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs à titre d investisseurs 25 24 Investisseurs financiers (p. ex. fonds de capital-investissement) 10 Fonds souverains nationaux ou étrangers 3 Plusieurs réponses possibles Données en % Contacts privilégiés lors d achats Figure 14 Banques 49 Réseau de participation INTES 42 Partenaires financiers connus et propres à l entreprise 36 Conseillers en fusions et acquisitions 31 Auditeurs et conseillers fiscaux 29 Banques spécialisées dans les fusions et acquisitions 21 Avocats 11 Autres 10 Plusieurs réponses possibles Données en % Le financement des achats d entreprises est le plus souvent réalisé par les banques. Les entrepreneurs et sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs entrent néanmoins de plus en plus en ligne de compte dans le choix des entreprises familiales. Rares sont celles, en revanche, qui optent pour des investisseurs financiers ou des fonds souverains comme partenaires de financement (cf. figure 13). On remarquera à cet égard à nouveau l attitude prudente des entreprises familiales, liée à leur structure. Les achats réalisés ou prévus concernent pour la plupart uniquement le secteur dans lequel l entreprise familiale opère. Ceci s applique à plus de 77% des entrepreneurs interrogés qui peuvent ainsi mettre à profit leurs connaissances de la branche et leur expérience en matière d achat d entreprises. Il convient de souligner une fois de plus la volonté des entreprises familiales de minimiser les risques (création de synergies, réduction des charges d intégration) même dans le domaine des achats à risques inhérents au système. La question portant sur l interlocuteur privilégié pour la recherche d un investisseur livre une réponse sans ambiguïté. La banque habituelle constitue ici aussi le premier interlocuteur. Près d une personne interrogée sur deux favorise cette solution. Les entrepreneurs utilisent cependant aussi des canaux alternatifs : quatre sondés sur dix s en remettent pour leur activité d acquisition au réseau de participation INTES. Quant aux partenaires financiers connus et propres à l entreprise, un tiers des sondés y ont recours. Les conseillers et banques spécialisés en fusions et acquisitions sont privilégiés par respectivement 31 et près de 21% des entreprises interrogées (cf. figure 14). 15

7 Ventes de parts d entreprises Si l on considère désormais les ventes de parts d entreprises familiales, il apparaît très clairement que très peu d entre elles en ont fait usage au cours des deux dernières années. 16

Evolution des ventes de parts d entreprises Figure 15 95 91 5 9 Oui Non Ventes réalisées durant les deux dernières années Ventes prévues pour les deux prochaines années Données en % Si l on considère désormais les ventes de parts d entreprises familiales, il apparaît très clairement que très peu d entre elles en ont fait usage au cours des deux dernières années. En effet, seules 5% des entreprises familiales interrogées ont cédé des parts de leur entreprise ces deux dernières années. Pour 91% des entreprises sondées, la vente de parts d entreprise durant les deux années à venir n est pas non plus à l ordre du jour (cf. figure 15). Un résultat qui prouve que les entreprises familiales restent très attachées à leur société même en périodes difficiles. Assurer la pérennité de l entreprise est une mission absolument prioritaire que celle-ci entend assumer elle-même. Compte tenu de l horizon de planification relativement prévisible de deux ans, on peut supposer que l entreprise familiale bénéficie, grâce à sa structure solide et sa politique de prudence, d une situation stable même en temps de crise et que peu d entrepreneurs sont, par conséquent, contraints d envisager une vente. Hormis quelques cas isolés, les entreprises familiales ne sont pas dans le sillon de la crise (cf. figure 16). Investisseurs privilégiés lors de la vente de participations Figure 16 Entreprises à titre d investisseurs 37 Sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs à titre d investisseurs Banques 28 31 Investisseurs financiers (p. ex. fonds de capital-investissement) 19 Fonds souverains nationaux ou étrangers 5 Plusieurs réponses possibles Données en % 17

Durée souhaitée lors de la vente de participations Figure 17 44 33 5 9 9 Pas important 1 à 3 ans 4 à 6 ans 7 à 10 ans Durée indéterminée Données en % Dans la mesure où une entreprise familiale a recours à la vente de parts comme moyen de financement, son choix se portera de préférence sur des entrepreneurs et des sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs. On constate donc ici également que les entrepreneurs sont davantage enclins à conclure des partenariats avec leurs pairs dans l espoir de pouvoir établir une relation loyale et durable. Les investisseurs financiers dont les objectifs et les valeurs ne sont bien souvent pas compatibles avec les visées des entreprises familiales représentent une solution que seules peu d entreprises familiales envisagent. La valeur relative à la durée de participation confirme le souhait d une collaboration à long terme entre l entreprise familiale et son partenaire financier. Environ 44% des entrepreneurs interrogés indiquent préférer une durée de participation indéterminée. Pour un tiers d entre eux, la durée de participation ne constitue pas un critère important. Rares sont les personnes interrogées qui souhaitent une participation de courte durée (cf. figure 17). L étendue souhaitée lors de la vente de participations varie. Pour 29% des entreprises familiales participantes au total, l étendue de la participation est sans importance. On constate, si l on compare les résultats 1 de l ensemble des sondés accordant de l importance à l étendue de la participation, que seules 15% des entreprises familiales étaient disposées en 2007 à vendre plus de 50% des parts de leur entreprise. L enquête réalisée en 2009 montre à l inverse une plus grande disposition à céder également des parts majoritaires. Près d un sondé sur trois pour lequel la vente de parts constitue en principe une solution envisageable serait prêt à céder plus de 50% des parts, voire à vendre la totalité de sa société. Les difficultés que rencontrent nombre d entreprises familiales en matière de succession pourraient être l une des explications possibles à ce résultat. En effet, celles-ci sont souvent confrontées à l absence d un successeur (qualifié) issu de la famille. Dans bien des cas, la vente reste ainsi la seule alternative à la gestion par des dirigeants externes (cf. figure 18). 1 Etude réalisée en 2007 par INTES sur les sociétés de participation et les entreprises familiales (Beteiligungsgesellschaften und Familienunternehmen). 18

Part souhaitée lors de la vente de participations en 2009 et 2007 Figure 18 52 41 28 33 27 4 9 6 0 à 24,9% 25 à 49,9% 50 à 74,9% > 75% 2009 2007 Données en % On constate dans ce graphique que les participations minoritaires sont privilégiées lors de la vente de parts d entreprises. Néanmoins, lorsque la cession de parts majoritaires est envisagée, la plupart des entreprises interrogées sont prêtes à vendre plus de 75% des parts. Dans la mesure où ils ne détiennent pas la majorité de l entreprise et ne peuvent agir en toute indépendance, les entrepreneurs familiaux préfèrent vendre la totalité de l entreprise plutôt que de ne posséder qu une participation minoritaire. Une observation détaillée des critères de sélection des partenaires montre à nouveau que les entrepreneurs familiaux accordent une très grande importance à leur indépendance. Ils sont 94% à juger important et près de 75% même à juger très important que la majorité des parts reste dans la famille. Le principe dynastique est dès lors toujours de mise dans les entreprises familiales (cf. figure 19). 19

Critères de sélection du partenaire lors de ventes Figure 19 Majorité des parts détenue par la famille 94 6 Durée de participation flexible et plutôt à long terme 93 7 Société de participation pas uniquement axée sur le rendement 91 9 Garantie de la possibilité de rachat des parts par la famille 89 11 Pas d intervention des sociétés de participation dans la Direction opérationnelle 83 17 Participation active au développement de l entreprise 72 28 Participant national avec investisseurs allemands 56 44 Important Pas important Données en % Compétences souhaitées du participant lors de ventes Figure 20 Bonne réputation de l investisseur 95 5 Promotion de la croissance 95 5 Montant de la capacité financière 93 7 Responsabilité sociale de l investisseur 91 9 Expérience en matière d entreprises familiales 90 10 Compétence en matière de planification stratégique et orientation conceptuelle 89 11 Transmission de contacts grâce aux réseaux de l investisseur 83 17 Possibilités de coaching du management 60 40 Forte orientation internationale 59 41 Important Pas important Données en % 20

Il y a deux ans, les critères les plus importants étaient que 1. la majorité des parts soit détenue par la famille, 2. l investisseur n intervienne pas dans la Direction opérationnelle et que 3. le rachat des parts soit possible (cf. figure 19). La flexibilité de la durée de participation est ainsi nettement plus importante dans l enquête actuelle. Outre la souplesse attendue des partenaires de financement concernant les solutions individuelles, celle-ci constitue aux yeux des entrepreneurs familiaux également un élément décisif lors de la vente de parts. La possibilité de rachat des parts est considérée comme importante pour près de neuf sondés sur dix, voire très importante pour la moitié d entre eux. Les entrepreneurs familiaux indiquent ainsi leur ambition de racheter à l avenir leurs parts de l entreprise. Ils souhaitent en outre pouvoir assurer la Direction opérationnelle de l entreprise sans que l investisseur n intervienne, un critère que 83% d entre eux jugent important. Néanmoins, 72% estiment important que le participant contribue activement au développement de l entreprise en assumant, par exemple, une fonction au sein du conseil consultatif de l entreprise. En revanche, seul un sondé sur deux environ accorde de l importance au fait que le participant soit constitué exclusivement d investisseurs allemands. Peu de réserves sont donc émises à l égard des partenaires internationaux. Avec 93%, le montant de la capacité financière représente l une des plus importantes compétences, un résultat qui ne surprendra personne dans la mesure où le financement du prix d achat et de l investissement exige bien évidemment des ressources financières suffisantes. Une portée similaire est accordée à la promotion de la croissance par l investisseur. Les entreprises interrogées indiquent ici clairement leur souhait de voir le développement de l entreprise soutenu par un partenaire partageant le même état d esprit qu elles (cf. également l importance de l expérience en matière d entreprise familiale). Le score élevé des facteurs qualitatifs (soft factors) tels que la réputation et la responsabilité sociale de l investisseur, jugés importants par respectivement 95% et 91% des sondés, est en revanche plus surprenant. Ces valeurs reflètent avec précision le sens des responsabilités des entrepreneurs familiaux à l égard des parties prenantes de l entreprise (collaborateurs, clients, fournisseurs, etc.). Considérées par les entreprises interrogées comme les caractéristiques les moins déterminantes dans le choix d un investisseur, l orientation internationale ainsi que la possibilité d un coaching du management se situent en bas de l échelle. Lorsqu un entrepreneur familial décide de vendre des parts d entreprise sur la base des critères de sélection mentionnés, les caractéristiques et compétences suivantes de l investisseur jouent souvent un rôle-clé pour la future collaboration (cf. figure 20). 21

8 Synthèse des résultats La question centrale de la présente étude consiste à savoir si la situation de financement et le comportement en matière de participation des entreprises familiales ont été modifiés suite à la crise économique et financière. Les principaux enseignements suivants ressortent de cette étude : Les entrepreneurs familiaux demeurent très satisfaits de leur situation de financement. L importance de la levée de capitaux a augmenté au cours des dernières années. La flexibilité dans l utilisation des moyens de financement constitue le critère phare lors du choix d un partenaire de financement. Outre la banque habituelle, le recours à d autres partenaires de financement est de plus en plus souvent envisagé par les entreprises familiales. On constate notamment une disposition élevée à faire appel au capital de participation d autres entreprises gérées par leurs propriétaires. Les entrepreneurs familiaux prévoient une augmentation des achats de participations. La crise économique et financière ne se traduit pas par une progression des ventes de parts d entreprises. Les entrepreneurs familiaux ne semblent pas être influencés par la crise. L acceptation de financements basés sur le capital-investissement dans les entreprises familiales demeure faible. 22

9 Conclusion Le faible changement de comportement des entrepreneurs familiaux quant à la vente de parts d entreprises suite à la crise économique et financière constitue l un des enseignements-clés de l étude. La question centrale de l étude consistait à savoir si la situation de financement et le comportement en matière de participation des entreprises familiales avaient changé consécutivement à la crise économique et financière. D une manière générale, les résultats obtenus montrent que les entrepreneurs familiaux interrogés sont très attentifs mais réagissent en principe avec sérénité face aux conditions économiques difficiles à l heure actuelle, tout en restant très satisfaits de leur situation de financement. Il ressort clairement de cette étude que les entreprises familiales présentent non seulement une certaine aversion pour le risque conformément à leur «ADN», mais qu elles savent également tirer profit de cette spécificité en temps de crise. Pratiquement épargnées par la crise économique et financière et utilisant des moyens financiers traditionnels et à faibles risques, elles envisagent l avenir avec un certain optimisme. Un constat qui s applique en particulier aux entreprises familiales présentant un résultat opérationnel stable. On soulignera, en parallèle, l importance croissante de la levée de capitaux. Les entrepreneurs familiaux sont donc conscients que les questions financières feront à l avenir davantage partie de leurs préoccupations. Pour la conception des modèles de financement de même que pour leur mise en œuvre, plusieurs partenaires sont aujourd hui mis à contribution. La garantie d une grande flexibilité dans l utilisation des moyens financiers constitue un critère déterminant lors du choix du partenaire de financement. Les achats de participations par les entreprises familiales affichent une tendance à la hausse. Un nombre croissant d entreprises familiales planifient des participations à long terme ou des acquisitions d entreprises. En raison d une orientation stratégique prudente ces dernières années, les entreprises familiales allemandes disposent d importantes liquidités et souhaitent profiter de l environnement économique actuel pour acquérir des entreprises. Lors d une acquisition, les entrepreneurs familiaux optent toujours pour les banques comme partenaires de financement privilégiés. L étude démontre néanmoins que les entreprises familiales prennent davantage en considération d autres entreprises ainsi que des sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs comme partenaires. Ceci vaut en particulier pour les partenaires dynamiques, qu il s agisse d entrepreneurs ou de sociétés de participation d entrepreneurs. Le faible changement de comportement des entrepreneurs familiaux quant à la vente de parts d entreprises suite à la crise économique et financière constitue l un des enseignements-clés de l étude. Les entrepreneurs familiaux ne sont pas influencés par la crise. La majeure partie des sondés n envisagent pas de vendre des parts d entreprises au cours des deux prochaines années. En raison du lien étroit qui unit la famille à l entreprise, les entreprises familiales sont assez réticentes à la vente de parts d entreprises, souhaitant par ailleurs éviter tout rapport de dépendance vis-à-vis des associés externes à la famille. Si, pour des raisons précises, la vente de parts d entreprises devait avoir lieu, les entreprises familiales accorderaient leur préférence à d autres entrepreneurs ainsi qu à des sociétés de participation d un ou de plusieurs entrepreneurs à titre d investisseurs. La majorité des entreprises familiales interrogées souhaitent céder uniquement des parts minoritaires. A cet égard, le partenaire de financement doit se distinguer avant tout par sa responsabilité sociale et sa bonne réputation, des éléments qui soulignent l engagement de l entrepreneur familial envers la société. 23

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