I. Définitions La relation par MANOUKIAN et MASSEUBEUF : Une relation «c est une rencontre entre deux personnes au moins c est-à-dire deux caractères, deux psychologies particulières et deux histoires. Cette relation est fondée sur l échange et la communication avec son corps, sa parole, et son affectivité. Cette relation est unique» : «c est la capacité que peut avoir un soignant à amener toute personne en difficulté à mobiliser ses ressources pour mieux vivre une situation.» Soin relationnel : vivre le mieux possible dans une institution juste. Elle consiste en un accompagnement psychologique des personnes en situation de détresse morale. Il s agit d un véritable accompagnement de l autre dans sa souffrance pour tenter de l aider à trouver soulagement et solution. Hildegarde PEPLAU : relation d aide «C est un système de liens révélant chez une personne une représentation de son monde et un processus d intégration de ses besoins» Identifier son monde pour répondre aux besoins. Comment elle se représente le monde qui l entoure. C est une relation bilatérale de deux personnes qui ont besoin l une de l autre pour comprendre et résoudre. Carl ROGERS : le développement de la personne : «C est une relation dans laquelle l aidant cherche à favoriser chez l aidé la croissance, le développement et la capacité d affronter la vie.» D après AGUILERA la relation d aide se pratique par étapes. Intervention en situation de crise théorie et méthodologie Etape 1 : «Identifier l événement qui a provoqué la crise et les facteurs qui font que la personne n est pas capable de la résoudre seule. Définir le problème Déterminer le niveau d anxiété Interpréter la gestuelle Comment l aidé perçoit le problème Que devient l aidé devant ce problème qu il ne peut résoudre? Page 1 sur 6
Etape 2 : Planifier l intervention Evaluer le degré de perturbation individuel Poser un cadre Attendre ou contribuer à ce que le niveau de tension baisser. Etape 3 : L intervention Aider l individu à faire face à son problème Présentation de la situation par l aidé et par l aidant Explorer les situations possibles Faciliter la réouverture au monde social Etape 4 : L évaluation On identifie les effets de l aide apportée Faire une synthèse des progrès par rapport au niveau de l équilibre antérieur Hélène LAZURE : Le début d une relation d aide se fait avec le consentement des deux personnes. L aidé choisit son aidant, mais aussi il faut que l aidant soit prêt à entamer une telle relation qui peut s avérer longue et difficile en émotions. II. Pourquoi la relation d aide est-elle un soin? Elle est un soin puisqu elle permet de rassurer le patient de baisser sa peur son anxiété (face à la maladie, événements). Elle aide le patient à accepter une situation difficile. Elle va aider le patient à être clairvoyant dans sa situation et donc va l aider à prendre des décisions. III. Comment établir une relation d aide? Techniques non-verbales (toucher, regard, gestuelle, écoute) 1) Techniques verbales en situation d entretien On a tous en situation d entretien qui est la même ou qui peut se modifier Les attitudes selon PORTER Un entretien de qualité nécessite la mise en œuvre de -Congruence, qui signifie : rester soi-même dans la relation tout en étant ouvert et réceptif au point de vue de l autre cela implique un rapport avec l autre sur un mode non défensif et authentique. -Attention positive : accepter les opinions d autre sans les évaluer ni les juger. -Empathie : Pour positionner autrui dans son cadre de référence, saisir son cadre d interprétation qui explique ce qu il communique et comment il communique. Cela exige une décentration de soi-même de son propre point de vue pour accepter d autres idées ou d autres points de vue. Ecoute active ou reformulation Page 2 sur 6
2) C est quoi développer l écoute active et utiliser des techniques de reformulation? Laisser dans un premier temps le plus possible s exprimer la personne sans apporter de nouveau contenu. Objectif : intervenir le moins possible dans le discours de l interlocuteur. On peut utiliser dans cette phase des «accusés de réception» pour motiver la personne et renforcer son implication dans sa réflexion. On peut utiliser plusieurs procédés de relance : -le reflet simple. On reproduit les dernières paroles. -la reformulation qui permet à l interlocuteur de prendre du recul. D aller plus loin dans la conversation car il se sent compris et écouté. De baisser ses défenses, d établir des relations de confiance et de mettre des mots sur sa souffrance. -L élucidation qui vise à relever des sentiments et des attitudes qui ne découlent pas des paroles du sujet, mais qui peuvent raisonnablement être déduites de la communication ou de son contexte. On peut également demander des informations complémentaires. On peut aussi demander des éclaircissements en jouant au naïf. 3) Les validations en communication 1 ère phase : RECEVOIR l information venant de l autre, puis envoyer un «accusé de réception» 2 ème phase : COMPREHENSION. L aidant essaye de comprendre ce que l aidé lui exprime et lui adresse un message de compréhension verbal ou non verbal. 3 ème phase : ACCUEILLIR. L information est reçue, comprise et l aidant accorde inconditionnellement à l aidé que si tel est ce qu il exprime il a une raison juste de l exprimer. L aidant adresse un message d accueil. TANT QUE LA PHASE 3 N EST PAS ATTEINTE >>>>> NE PAS POSER DE QUESTIONS 4 ème phase : REMERCIER. Là on peut poser la question pour lui faire préciser ce qu il vient d exprimer mais la question ne doit quasiment jamais porter sur des faits ou des détails, mais presque toujours sur le ressenti de l aidé. Exemple : quand le patient répond, l aidant lui donne le message de gratitude verbale ou non verbale. Il s agit de manifester à l aidé que sa réponse est précieuse et que nous sommes reconnaissants de lui avoir accordé le privilège de nous l avoir accordé. 5 ème phase : VALIDER LA RAISON. Plusieurs questions pour arriver à un point où il devient évident que nous avons compris la raison du mal-être. Message de cohérence. Passe souvent par le verbal. 6 ème phase : VALIDATION EXISTENTIELLE : Validation de l individu lui-même. Page 3 sur 6
IV. Quels sont les éléments à prendre en compte dans une relation d aide? 1) L émotion LAINE et ROY définit l émotion comme l émergence soudaine et transitoire d un état d intensité affective en réaction à un événement. L émotion passe par le corps et se traduit par des expressions faciales une modification vocale, une modification comportementale et de posture et aussi une tachycardie ou bradycardie. PETITCOLLIN va retenir 4 émotions : la joie, la colère, la tristesse et la peur. La joie exprime une satisfaction qui se caractérise par un sentiment de plénitude. Elle sert de moteur à l envie de progresser. C est la meilleure source de motivation. La colère exprime une frustration lorsque quelqu un ou quelque chose menace notre territoire. Grande consommatrice d énergie. La tristesse révèle un manque affectif qui apparait quand on est privé de quelque chose. C est un passage transitoire et nécessaire qui prépare à lune situation nouvelle. Fait baisser le niveau d énergie. La peur perception d une situation à venir nécessitant de la prudence elle sert à avertir du danger en augmentant le niveau de vigilance de celui qui la ressent. Emotion d anticipation, amène à réagir et génère de l énergie. Daniel GOLEMAN définit l intelligence émotionnelle comme étant «la capacité de percevoir ses propres émotions, de les contrôler et de détecter les émotions d autrui Pour pouvoir accompagner l expression des émotions des patients, il faut avoir soimême développé sa propre intelligence émotionnelle». -Apprendre à mettre des mots sur les émotions. -Affiner la conscience de ses émotions et de leur message. -Aiguiser votre perception et cotre compréhension des émotions du patient. FILLIOZA «Pour améliorer ses capacités d empathie on peut synchroniser ses émotions. C est-à-dire on peut adopter une posture proche de celle de l interlocuteur, parler sur le même rythme, reproduire les mêmes gestes et caler sa respiration sur la sienne. Tous les humains dans les mêmes postures ressentent les mêmes émotions» 2) La distance Le toucher est un soin émotionnel. C est un accueil. On distingue 4 types de distances dans la relation : Page 4 sur 6
-Distance publique : entre 3.5m et 7.5 m Distance qui décourage les échanges, ou échanges peu intimes et de courte durée. Risque d interprétation négative de l intérêt porté à l autre. -Distance sociale : entre 1.2m et 3.5m Contact physique impossible ne perçoit pas les détails. -Distance personnelle : entre 0.45m et 1.2m Permet une perception nette de l autre et des échanges verbaux discrets. Contenus des échanges très personnels. -Distance interne moins de 45cm N est franchie que pour les gestes agressifs. V. Les mécanismes de défense Mécanismes qui interviennent inconsciemment pour protéger l individu contre des émotions insupportables à vivre. 1) Mises en place par le patient PROJECTION : L agressivité des patients envers les soignants ne leur est pas destinée, le patient projette sur le soignant des sentiments déjà éprouvés dans sa vie. Il les transfère sur le soignant. DENI ou annulation : Le patient annule la représentation insupportable de la réalité de sa maladie qui se trouve niée et démentie. La DENEGATION : Façon d intégrer la réalité par le négatif. Espace de protection du patient qui lui permet de garder espoir. ISOLATION : Intégration intellectuelle de la réalité, mais une mise à distance des affects. DEPLACEMENT : L angoisse va être déplacée d une cible très angoissante à une autre moins angoissante. La MAITRISE : Permet de mettre à distance une idée, en la rationnalisant. On cherche à comprendre. La REGRESSION : Il se laisse porter, prend pas d initiatives, pose pas de questions. La SUBLIMATION : Combativité, la maladie s intègre dans la vie de la personne et celle-ci en tire des points positifs. Page 5 sur 6
2) Mises en place par le soignant Le MENSONGE : Protège ce qu il pense devoir protéger, le moral du patient. La BANALITE : Rendre banal des situations qui ne le sont pas. L ESQUIVE : Le soignant élude la question, change de sujet. Le soignant est submergé par l angoisse du patient et sa propre anxiété qu il ne maitrise pas La FAUSSE REASSURANCE : Le soignant se rassure lui-même et le patient reste dans l ignorance de son état. La RATIONALISATION : voir plus haut. L EVITEMENT : éviter le regard du patient. La DERISION : répondre par l humour. La FUITE EN AVANT : Dire tout et tout de suite. Sans même que le patient ne pose des questions. La PROJECTION : Projette sur le soigné des sentiments qui sont les siens et qui sont trop violents pour lui. Page 6 sur 6