TD TRAVAIL ET EMPLOI LE CHOMAGE I. Mesure et évolution du chômage 1. Comment mesure-t-on le nombre de chômeurs?......... 2 «Les chômeurs invisibles» (septembre 2006) Chômeurs des DOM 220.000 Demandeurs d'emploi temporaire ou à temps partiel 871.000 Dispensé de recherche d'emploi 412.000 Chômeurs en «activité réduite» 452.000 Demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles 321.000 Total 2.276.000 Source : Collectif «Autres chiffres du chômage», «Les chômeurs invisibles», Déc 2006 Q2. Pourquoi les appelle-t-on les chômeurs invisibles?.........
Q3. Application. Classez ces personnes dans le tableau ci-dessous : 1) Patrick, travaillant à temps partiel (40 heures par mois) mais cherchant un autre emploi car désirant travailler à plein temps. 2) Nicolas, cherchant son premier emploi et n ayant actuellement aucune expérience professionnelle (elle n a jamais travaillé ne serait-ce qu une heure). 3) Emilie, sans emploi et ne recherchant pas d emploi. 4) Samir, travaillant à plein temps mais cherchant en même temps un autre emploi correspondant plus à ses aspirations professionnelles. 5) Antonio, sans emploi et cherchant un emploi à durée déterminée. Chômeur uniquement selon les critères du Pôle Emploi Chômeur uniquement selon les critères du BIT Chômeur à la fois selon les critères du Pôle Emploi et du BIT Non considéré comme chômeur (ni par le Pôle Emploi, ni par le BIT) 3. Evolution du taux de chômage en France (Insee, en %) Q1 Comment est calculé le taux de chômage? Taux de chômage =../... Q3 Comment a-t-il évolué (Distinguez trois périodes)
II. L'inégalité des situations face au chômage 1. Taux de chômage par âge en France (en %) Q1: Que peut-on déduire du graphique? 2. Taux de chômage par sexe, en %
Q2: Que peut-on déduire du graphique? 3. Taux de chômage selon le diplôme, en France, en % Q3: Que peut-on déduire du tableau? 4. Q4: Que peut-on déduire du tableau?...
III. Les explications du chômage 1 Les déterminants de l'offre et de la demande de travail Q1. Quel est l'effet d'un allongement de l'âge de la retraite sur l'offre de travail? Q2. Quel est l'effet d'une augmentation du coût du travail? Q3. Une demande de travail croissante entraîne-t-elle toujours une diminution du chômage? 2 L analyse néo-classique du chômage a) Le fonctionnement du marché du travail Si le marché du travail est parfaitement concurrentiel et libre de toutes entraves réglementaires, la libre négociation des salaires implique que les salaires s'adaptent tant que l'offre et la demande n'est pas établi : ils sont parfaitement flexibles.
Dans ces conditions, l existence du chômage paraît inexplicable dans le cadre de la théorie libérale. En effet, même une économie confrontée à une réduction importante du niveau d activité ne devrait pas, selon cette théorie, connaître un chômage durable. Une réduction du volume d activité conduit les entreprises à réduire leur demande de travail. Sur le marché du travail, la réduction de la demande entraîne une baisse des salaires jusqu à ce que l équilibre soit rétabli. Eventuellement un certain chômage apparaît si les entreprises prennent l initiative des suppressions d emplois ; mais la concurrence entre les chômeurs et les travailleurs pour occuper les emplois disponibles les contraint à accepter des baisses de salaires. Si les salaires sont parfaitement flexibles, ils baissent jusqu au rétablissement complet de l équilibre entre l offre et la demande de travail. Selon la théorie des anticipations rationnelles, le chômage ne devrait même pas apparaître à court terme. En effet, les employeurs comme les employés savent très bien ce qui va se passer ; dans ces conditions, pourquoi attendre l apparition d un chômage pénible pour les individus pour renégocier les salaires? Les salaires seront renégociés instantanément et en permanence pour atteindre un nouvel équilibre sans passer par des périodes de chômage. (Source : J.Généreux, Introduction à la politique économique, Seuil, Points, 1993, pp. 48 à 52) Q1 Expliquez pourquoi le chômage ne devrait pas exister pour les libéraux?... Q2 Pourquoi les libéraux acceptent-ils l existence d un chômage frictionnel et d un chômage volontaire? Q3 Quelles sont les conditions de la concurrence pure et parfaite que le marché doit respecter? b) L interprétation libérale du chômage de masse Comment peut-on expliquer l existence pourtant bien réelle d un chômage durable? Le chômage ne peut persister que parce qu il existe des institutions ou des réglementations qui empêchent la libre négociation des salaires. Le développement du pouvoir syndical, les législations sur le salaire minimum, les conventions collectives, le droit du travail en général, limitent les possibilités d ajustement instantané des salaires pour corriger les déséquilibres entre l offre et la demande de travail. C est donc la rigidité des salaires et leur niveau trop élevé qui sont principalement responsables du chômage. Dans l incapacité de négocier librement les salaires, les entreprises privilégient les ajustements de l emploi pour s adapter aux récessions. Les jeunes chômeurs sans qualification ne peuvent trouver d emploi parce que la loi contraint les entreprises à leur payer un salaire minimum trop supérieur à leur productivité. Les chômeurs issus des secteurs en déclin ont des qualifications qui ne sont plus adaptées aux nouveaux besoins de l économie ; elles sont donc moins recherchées que par le passé et leur prix a baissé sur le marché du travail. Mais tant que ces chômeurs demandent une rémunération équivalente à leur ancien salaire, et, donc sensiblement supérieure au nouveau prix
du marché du travail, il leur sera très difficile de trouver un emploi. Par ailleurs, l indemnisation du chômage peut créer un biais en faveur de l ajustement de l emploi et au détriment de la flexibilité des salaires, dans la mesure où les syndicats risquent de s opposer moins vigoureusement à des licenciements indemnisés qu à des baisses de salaires non indemnisées. Les libéraux mettent parfois plus explicitement en cause les syndicats en les analysant comme des clubs de privilégiés (travailleurs expérimentés) qui, en défendant efficacement leurs intérêts et en obtenant des avantages (meilleurs salaires et plus grande sécurité de l emploi), condamnent les minorités défavorisées (moins aptes à défendre leurs intérêts) à supporter tout le poids des ajustements durant les périodes de crise. Enfin, la multiplication des charges (cotisations sociales, taxes) et des contraintes réglementaires, pesant sur le travail, peut inciter les entreprises à développer leurs capacités de production en utilisant des techniques qui économisent le facteur travail et emploient plus intensément les biens d équipement. Cette substitution du capital au travail engendre alors un mode de croissance économique qui pénalise le travail et crée de moins en moins d emplois, venant aggraver ainsi de façon structurelle le chômage associé à la rigidité des salaires. En matière de politique économique, la conclusion libérale est donc évidente : le chômage ne justifie pas une intervention de l Etat ; il serait plutôt la conséquence d une intervention croissante de l Etat dans la détermination des salaires et la gestion de la main-d oeuvre. La réduction du chômage passe au contraire par une réduction du coût du travail, une déréglementation du travail et une plus grande flexibilité des salaires. (Source : J.Généreux, Introduction à la politique économique, Seuil, Points, 1993, pp. 48 à 52) Q1 Comment les libéraux expliquent-ils le chômage contemporain?.... Q2 Pourquoi appelle-t-il ce chômage un chômage structurel? Q3 Quelle politique de l emploi préconisent-ils à la suite de cette analyse? 3 L'analyse keynésienne du chômage Pour Keynes, le niveau de l emploi ne dépend pas du salaire, mais de la demande de biens et services anticipée par les entreprises. En effet, ce qui motive un entrepreneur à embaucher, c est avant tout la perspective de devoir augmenter son volume de production. Les décisions d embauches vont donc dépendre de la demande effective, c est-à-dire la demande globale anticipée par les entrepreneurs. Si la demande effective est faible, les entrepreneurs embaucheront peu, ce qui sera source de production faible et donc de chômage. Par conséquent, le niveau de l emploi dépend du niveau de l activité économique, qui lui-même dépend de la demande effective. S il y a du chômage, il est involontaire. Q1. Pourquoi le chômage est-il pour Keynes «involontaire»?
........ Q2. Keynes préconise-t-il donc un recours accru à la flexibilité du travail? Quelle va être sa solution pour résorber le chômage?.... 4 Tableau récapitulatif : différences entre les analyses libérale et keynésienne