I. la permanence de l objet Quand un objet a disparu du champ de vision d un bébé, continu-t-il à exister? Théoricien de l intelligence du bébé par PIAGET. Définition : capacité de conférer aux choses une existence propre et autonome, c'est-à-dire indépendante de l action exercée. Ce n est pas parce qu on ignore un objet ou qu on ne le voit pas qu il cesse d exister. La permanence d un objet est elle innée ou l apprend-t-on? Ex : si on cache un objet sous un morceau de tissus, sous les yeux d un bébé en âge d attraper un objet, il doit alors soulever le morceau de tissus et prendre l objet (pas en dessous de 8 mois). Selon PIAGET : l objet cesse d exister lorsqu il n est plus dans le champ perceptif immédiat du bébé. Cette permanence de l objet est liée à l incapacité du bébé d en construire une représentation mentale indépendante des données de la perception. Mais est ce que systématiquement les enfants de 12 mois vont attraper l objet? Ex : PIAGET observe un bébé jouer avec une balle. Si la balle disparaissait à un endroit, le bébé va aller la chercher à un autre endroit où elle avait précédemment disparu. PIAGET va systématiser ce dispositif avec l erreur A non B. L erreur A non B : si l on présente à un bébé (8-12 mois) un objet que l on fait disparaître à plusieurs reprises derrières 1 cache A, il parvient systématiquement à le retrouver. Si on fait alors disparaître l objet derrière un 2 nd cache (B) tout aussi visiblement le bébé continu à le chercher derrière A. Pour PIAGET, la permanence véritable de l objet apparaît vers la fin du stade sensori-moteur (vers 2 ans). Mise en cause de l interprétation de PIAGET par beaucoup d auteurs dont LECUYER (1993) & BAILLARGEON (1985, 1987). L absence de recherche de l objet est liée, non à un défaut de permanence de l objet, mais à une difficulté dans la coordination des actions (coordonner une séquence d action moyenne. But : soulever le tissus tout en saisissant l objet). Dans un contexte expérimental qui ne requiert pas une telle coordination d action, les performances sontelles différentes? Phase de familiarisation. Le petit ours va plusieurs fois sous A et revient devant. phase test : le petit ours va sous B. Licence 2- Semestre 3 1/6
On enregistre en direct du regard du bébé et la compare ensuite aux mouvements du petit ours. Résultat : - les bébés regardent bien vers le cadre B lors de la phase B (ils attendent l objet du bon coté) - dans une situation piège dans laquelle le petit ours est rentrée sous B et sort de A, les bébés sont perdus et mettent un moment à retrouver l ours. Interprétation : Pas d erreur A non B pour les bébés testés (5 mois). - les objets ont, pour les bébés de 5 mois, une existence continue indépendante de leur accès perceptif. - La coordination vision/ préhension nécessaire dans les expérience de PIAGET a pu être une source d erreur possible. Comment rendre compte de l existence si précoce de cette notion de permanence de l objet? - cette notion est innée (Elisabeth SPELKE, 1985) - les enfants disposent d un mécanisme puissant d apprentissage II. présentation de 3 paradigmes très utilisés en psychologie du développement L activité oculomotrice : dès la naissance, des règles précises déterminent l activité oculomotrice du bébé (le temps de fixation, la fixation des zones contrastées, le déplacement sur les contours). Au cours des premiers mois, il y a un développement rapide du contrôle oculomoteur : orientation du regard non aléatoire ou orientation sélective. L activité oculomotrice est sans doute la mesure la plus utilisée pour l étude du développement cognitif du bébé, malgré la multiplicité des facteurs environnementaux à traiter et le niveau de développement postura. 1 / le temps de fixation relatif ou préférence visuelle. Méthode développée par FANTZ en 1958 Principes : - présenter simultanément 2 cibles ( à droite et à gauche de l axe oculomoteur de l enfant) - les cibles sont placées à environ 50cm. - distance entre cibles à environ 15cm l une de l autre. - entre les 2 cibles, il y a un trou d observation permet au psychologue de suivre le rayon du bébé. Intérêt : - mettre à jour des préférences - si la différence donnée de fixation, d exploration d une cible est vraiment plus longue que l observation de l autre cible, on interprète ce résultat de préférence visuelle. Problème : - avant l âge de 4 mois, certains bébés ont une préférence pour nu coté et non pour une cible. (Contre balance le coté de présentation des cibles) - difficulté d interprétation : si l enfant préfère, on peut dire qu il discrimine si l enfant ne préfère pas, on ne peut dire. 2 / la réaction à l évènement impossible Principe : - présenter 2 types d évènements, l un possible, l autre non. Licence 2- Semestre 3 2/6
- Si le temps de fixation ou temps d exploration est plus long pour l évènement impossible, c est que le bébé a compris qu il y avait violation des lois physique. Intérêt : évaluer les attentes qu a le bébé sur les lois qui régissent son univers physique. Ex : expérience de K. WYNN (1992) Expérience sur les compétences numériques : testé avec l adition et les soustractions. VD : temps de fixation de la scène une fois le temps dévoilé : L auteur s attend à ce que la surprise du bébé, si surprise il y a, lorsque le résultat n est pas celui qu il s attendait, le conduit a regarder plus la scène. Résultat : les bébés de 5mois fixant longtemps les évènements impossibles que les évènements possibles correspondants. En moyenne il y a une différence de 1 seconde pour l addition et 3 secondes pour la soustraction. Interprétation! - selon WYNN, les bébés de 5 mois sont capables d une sorte de calcul élémentaire. L interprétation est alors controversée. - Les bébés s attendent peut être à ce qu une opération arithmétique amène un changement numérique mais sans l idée de la grandeur ni du sens de ce changement. Autre ex : matériel de BAILLARGEON et GRAIBER (1987) Licence 2- Semestre 3 3/6
3 /habituation/ réaction à la nouveauté Phénomène d habituation : - diminution graduelle et relativement permanente de l intensité ou de la fréquence d apparition d une réponse spontanée ou d un comportement à la suite de la présentation répétée d un stimulus spécifique. - Phénomène observable chez tous les organismes - Chez l animal, l apprentissage par habituation est déterminée car permet de s adapter à l environnement (apprendre à ignorer ce qui n est pas dangereux c pour agir de façon plus adaptée et plus rapide à ce qui l est vraiment). Précision de vocabulaire : - La diminution de la force d une réponse acquise conditionnement) - Habituation par l effacement d une réponse spontanée Principes : Phase d accoutumance : lors de la présentation répétée d un même stimulus, on observe une diminution progressive de la réponse attentionnelle (ex : habituation visuelle : le bébé regardera de moins en moins). Le stimulus perd de son intérêt, et on dit que le bébé est habitué. Durée de fixation objet1 Licence 2- Semestre 3 4/6
Phase de réaction à la nouveauté : si on présente un nouvel objet, la réponse attentionnelle apparaît. Durée de fixation Objet 2 objet1 Le critère d habituation est atteint quand la moyenne des 2ou 3derniers essais est différente ou inférieur à 50% de celle des 2 ou 3 premiers essais (indices de COHEN. La remontée du temps de fixation quand il y a présentation du nouveau stimulus est interprétée comme une réaction à la nouveauté). Hypothèse sous jacente : la disparition progressive de la réponse du bébé indique une intégration faite par discrimination et catégorisation des propriétés du stimulus en présence. L habituation est mesurée par différents indices comportementaux (durée de fixation oculaire, rythme cardiaque, rythme respiratoire, rythme de succion ) Problème : comment s assurer que la remontée des durées de fixation en présence de nouveaux stimuli n est pas attribuable aux fluctuations aléatoires de fixation ou à l attraction spécifique du stimulus. Plan inter sujet : groupe contrôle et groupe expérimental à niveau d habituation similaire. On prolonge la présentation du stimulus familier après obtention du critère chez le groupe contrôle, alors qu il y a présentation du nouveau stimulus dans le groupe expérimental. ce sont les moyennes des temps obtenus appelé critères qui sont comparés. Plan intra sujet : on alterne la présentation du stimulus familier et du stimulus nouveau chez le même groupe du sujet= contre balancement. Plusieurs procédures : A essai fixe : - déroulement de l expérience entièrement prévu à l avance - pour savoir si habituation, on compare les premiers et derniers essais Inconvénients : on ne prend pas en compte les différences interindividuelles dans la vitesse d habituation. Contrôlé par le bébé : - rien n est prévu à l avance - un essai commence quand l enfant regarde dans la direction du stimulus et s arrête quand il tourne le regard. - critère d habituation de COHEN. Expérience de EIMAS et al (1971) : sur la discrimination des sons de la parole : [b] et [p]. Méthode : VD : rythme de succion des bébés (nombre de succions par minute) Plan inter sujet (groupe expérimental et groupe contrôle) - phase d habituation : le stimulus sonore [ba] est présenté de manière répétée chez les deux groupes jusqu à obtention du critère d habituation. Licence 2- Semestre 3 5/6
- phase test : dans le groupe expérimental, on substitut le son [ba] par le son [pa] alors que le même stimulus continu à être diffusé. Résultat : le rythme de succion continue de diminuer chez le groupe contrôle alors qu on observe clairement une réaction à la nouveauté dans le groupe expérimental. Interprétation : les bébés sont en mesure de discriminer les phonèmes [p] et [b]. Licence 2- Semestre 3 6/6