ETUDE SUR LES CANAUX DE COMMUNICATION DANS SEPT REGIONS DU BURKINA FASO

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ETUDE SUR LES CANAUX DE COMMUNICATION DANS SEPT REGIONS DU BURKINA FASO Rapport final Christophe COULIBALY Emile Pierre BAZYOMO Suzanne COULIBALY Ouagadougou Décembre 2011 Sud Consult 01 B.P. 1452 Ouagadougou 01 Tél./Fax: 50 43 66 19 / 70 23 95 95 E-mail : sudconsultbf@yahoo.fr

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso i TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX... IV LISTE DES GRAPHIQUES... VI LISTE DES ACRONYMES... VII LES REGIONS COUVERTES PAR L ETUDE... VIII RESUME EXECUTIF... IX CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L ETUDE ET DE LA METHODOLOGIE... 1 1.1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L ETUDE... 1 1.2 OBJECTIFS DE L ETUDE... 1 1.3 DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS... 2 1.3.1 Canaux et supports de communication... 2 1.3.2 Communication... 2 1.3.3 Communication interpersonnelle... 3 1.3.4 Communication de masse... 3 1.3.5 Communication pour le Changement de Comportement... 3 1.4 LA METHODOLOGIE... 9 1.4.1 L échantillonnage... 9 1.4.2 La conduite de l étude... 10 1.5 LES DIFFICULTES RENCONTREES... 12 CHAPITRE 2 : IDENTIFICATION DES CANAUX DE COMMUNICATION ET DES INTERVENANTS EN CCC... 13 2.1 LES CANAUX DE COMMUNICATION DANS LES REGIONS COUVERTES... 13 2.1.1 Les radios et la télévisions... 13 2.1.2 Les troupes de théâtre et les chansonniers... 15 2.1.3 Les noyaux relais... 15 2.1.4 Les canaux et supports de communications traditionnels... 16 2.1.5 Les vidéoclubs... 17 2.2 LES INTERVENANTS EN CCC DANS REGIONS COUVERTES... 18 2.2.1 Les ONG et les associations... 18 2.2.2 Les services techniques de l Etat... 19 CHAPITRE 3 : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES CANAUX DE COMMUNICATION... 22 3.1 LES RADIOS ET LES TELEVISIONS COMMUNAUTAIRES... 22 3.1.1 Les organes de gestion... 22 3.1.2 La participation des population au fonctionnement... 23 3.1.3 Les ressources financières et les sources de financement... 25 3.2 LES RADIOS ET TELEVISIONS CONFESSIONNELLES... 26 3.2.1 Les organes de gestion... 26 3.2.2 La participation des fidèles au fonctionnement de la radio... 27 3.2.3 Les ressources financières et les sources de financement... 27 3.3 LES RADIOS ET TELEVISIONS COMMERCIALES... 27 3.3.1 Les modalités de gestion... 28

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso ii 3.3.2 Les ressources financières et les sources de financement... 28 3.3.3 Elaboration des programmes... 28 3.4 LES TROUPES DE THEATRE ET LES CHANSONNIERS... 29 3.5 LES NOYAUX RELAIS ET LES GRIOTS... 30 3.6 LES VIDEOCLUBS... 30 CHAPITRE 4 : CAPACITES OPERATIONNELLES DES CANAUX DE COMMUNICATION... 33 4.1 LES RADIOS ET TELEVISIONS... 33 4.2 LES TROUPES THEATRALES ET LES CHANSONNIERS... 36 4.3 LES NOYAUX RELAIS... 37 4.4 LES VIDEOCLUBS... 37 4.5 LES SERVICES TECHNIQUES DE L ETAT... 38 4.6 LES ONG ET ASSOCIATIONS... 38 4.7 SYNTHESE DES FORCES ET FAIBLESSES AU NIVEAU DES CAPACITES OPERATIONNELLES... 38 CHAPITRE 5 : LE TEMPS CONSACRE AUX ACTIVITES DE COMMUNICATION POUR LE CHANGEMENT DE COMPORTEMENT, L EXPERIENCE ET LES BONNES PRATIQUES DES CANAUX DE COMMUNICATION... 40 5.1 L EXPERIENCE ET LE TEMPS CONSACRE AUX ACTIVITES CCC... 40 5.1.1 Les radios et télévisions communautaires... 40 5.1.2 Les radios et télévisions confessionnelles... 41 5.1.3 Les radios et télévisions privées... 42 5.1.4 Les troupes théâtrales et les chansonniers... 42 5.1.5 Les services techniques de l Etat... 44 5.1.6 Les ONG et associations intervenant en CCC... 44 5.1.7 Les vidéoclubs... 45 5.2 LES BONNES PRATIQUES DES CANAUX DE COMMUNICATION... 45 CHAPITRE 6 : L EFFICACITE DES CANAUX DE COMMUNICATION... 56 6.1 DISPONIBILITE DE LA RADIO ET DE LA TELEVISIONS DANS LES MENAGES... 56 6.1.1 La disponibilité des poste radios dans les ménages... 56 6.1.2 La disponibilité des poste de télévision dans les ménages... 57 6.2 L ACCES A LA RADIO ET A LA TELEVISION... 58 6.2.1 La périodicité d accès à la radio et à la télévision... 58 6.2.2 Les moments d accès à la radio et à la télévision... 61 6.3 LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES... 63 6.4 LES EMISSIONS PREFEREES DES PERSONNES ENQUETEES... 65 6.4.1 Les types d émissions préférées à la radio... 65 6.4.2 Les types d émissions préférées à la télévision... 66 6.5 LES ENQUETES ET LES ACTIVITES DE SENSIBILISATION... 67 6.5.1 Les messages de sensibilisation à la radio et à la télévision... 67 6.5.2 Les activités de sensibilisation avec les autres canaux... 69 6.5.3 Les effets des messages de sensibilisation sur les enquêtés... 72 6.5.4 Attitude des enquêtés exposés aux messages de sensibilisation... 73 6.6 LE CHOIX DES CANAUX POUR LES ACTIVITES DE SENSIBILISATION... 73 6.6.1 Les canaux et supports utilisés par les intervenants en CCC... 73 6.5.1 Les canaux utilisés et qui ont été préférés par la population... 75

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso iii 6.7 L ORGANISATION DES ACTIVITES CCC ET LES PERSONNES POUR L INFORMATION... 79 6.8 SYNTHESE SUR L EFFICACITE DES CANAUX DE COMMUNICATION... 80 CHAPITRE 7: LES BESOINS EN RENFORCEMENT DE CAPACITES DES CANAUX DE COMMUNICATION... 81 7.1 LE RENFORCEMENT DES CAPACITES INSTITUTIONNELLES... 81 7.2 LE RENFORCEMENT DES CAPACITES OPERATIONNELLES... 82 7.3 SYNTHESE DES FAIBLESSES ET DES ACTIONS CORRECTIVES... 86 CONCLUSION GENERALE... 89 RECOMMANDATIONS... 91 ANNEXE... 92 Annexe 1 : Liste des tableaux... 93 Annexe 2 : Liste des ONG et associations intervenant en CCC dans les régions enquêtées... 106

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso iv LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Stades du changement de comportement, actions nécessaires, canaux et supports de communications appropriés.... 6 Tableau 2. Nombre de radios et de télévision par genre dans les régions enquêtées... 13 Tableau 3. Nombre de troupes de théâtre et de chansonniers dans les régions enquêtées... 15 Tableau 4. Nombre de noyaux relais dans les régions enquêtées... 16 Tableau 5. Proportion de personnes enquêtées ayant bénéficié d une sensibilisation par le canal d un griot, d un lieu de culte, d une cérémonie, etc.... 17 Tableau 6. Estimation du nombre de vidéoclubs par région... 18 Tableau 7. Répartition des ONG et associations intervenant en CCC... 18 Tableau 8. Nombre d ONG et d associations en intervenant en CCC dans les régions cibles.... 19 Tableau 9. Les thèmes d intervention en CCC des services techniques de l Etat.... 20 Tableau 10 : Synthèse des forces et faiblesses au niveau des capacités institutionnelles... 31 Tableau 11 : Synthèse des forces et faiblesses au niveau des capacités opérationnelles... 38 Tableau 12. Les principales radios et télévisions communautaires intervenant en CCC par région.41 Tableau 13. Les radios confessionnelles intervenant en CCC par région.... 41 Tableau 14. Les principales radios privées ayant réalisé des activités CCC par région.... 42 Tableau 15. Les principales troupes de théâtre forum intervenant en CCC par région.... 43 Tableau 16. Les radios les plus écoutées par région et par province.64 Tableau 17. Synthèse des faiblesses des canaux de communication et des actions correctives 89 Tableau 18. Répartition (%) des personnes enquêtées selon les déclarations sur le nombre de postes radios disponibles dans leur ménage, en fonction de la région et du milieu de résidence.. 94 Tableau 19. Répartition (en %) des personnes enquêtées selon les déclarations sur le nombre de postes de télévision disponibles dans leur ménage, en fonction de la région et du milieu de résidence.... 94 Tableau 20. Répartition (%) des auditeurs selon la périodicité d écoute de la radio, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 95 Tableau 21. Répartition (%) des téléspectateurs selon la périodicité d accès à la télévision, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 96 Tableau 22. Répartition (%) des auditeurs selon les moments où elles écoutent la radio, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 97 Tableau 23. Répartition (%) des téléspectateurs selon les moments où elles regardent la télévision, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 98 Tableau 24. Répartition (%) des auditeurs selon les types d émissions préférées, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 99 Tableau 25. Répartition (%) des téléspectateurs selon les types d émissions préférées, en fonction de la région, du milieu de résidence, de l âge et du sexe... 99

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso v Tableau 26. Pourcentage des auditeurs et des téléspectateurs ayant écouté au moins un message de sensibilisation à la radio et pourcentage de celles ayant regardé au moins un message de sensibilisation à la télévision au cours des 12 derniers mois, en fonction du milieu de résidence, la région, l âge et le sexe.... 100 Tableau 27. Répartition (en %) des enquêtés ayant écouté ou regardé un message de sensibilisation, selon le thème du message de sensibilisation, en fonction de la région... 100 Tableau 28. Pourcentage de personnes enquêtées ayant participé à une activité de sensibilisation par des canaux autres que la radio ou la télévision, en fonction du milieu de résidence, la région, l âge et le sexe.... 101 Tableau 29. Répartition (en %) des enquêtés ayant participé à une activité de sensibilisation par des canaux autres que la radio et la télévision, selon le type de canal, en fonction de la région. 101 Tableau 30. Répartition (en %) des personnes enquêtées ayant bénéficié à une activité de sensibilisation par des canaux autres que la radio ou la télévision, selon le thème de la sensibilisation, en fonction de la région... 102 Tableau 31. Répartition (en %) des enquêtés exposés à des messages de sensibilisation, selon les canaux qu ils ont préférés pour les activités de sensibilisation, en fonction de la région.... 102 Tableau 32. Répartition (en %) des enquêtés exposés à des messages de sensibilisation, selon les canaux qu ils ont préférés pour les activités de sensibilisation, en fonction du milieu de résidence, l âge et le sexe.... 103 Tableau 33 : Répartition (en %) des enquêtés selon les principaux canaux souhaités pour les activités de sensibilisation, en fonction du thème et de la région.... 104

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Pourcentage de personnes enquêtées disposant d au moins un poste radio dans le ménage et pourcentage de ceux ne disposant d aucun poste radio... 56 Graphique 2 : Pourcentage de personnes enquêtées disposant d au moins un poste de télévision dans le ménage et pourcentage de ceux ne disposant d aucun poste radio... 57 Graphique 3: Modalités d écoute de la radio pendant la saison sèche... 59 Graphique 4 : Modalités d écoute de la radio pendant la saison pluvieuse... 59 Graphique 5 : Modalités d accès à télévision pendant la saison sèche... 60 Graphique 6 : Modalités d accès à télévision pendant la saison pluvieuse... 61 Graphique 7 : Les moments d écoute de radio en saison sèche... 62 Graphique 8 : Les moments d écoute de radio en saison pluvieuse... 62 Graphique 9 : Le genre d émissions radiophoniques préférées par les personnes enquêtées... 65 Graphique 10 : Le genre d émissions télévisuelles préférées par les personnes enquêtées... 66 Graphique 11 : Pourcentage de personnes enquêtées se souvenant d un message à la radio ou à la télévision... 68 Graphique 12 : Principaux thèmes des messages de sensibilisation entendus à la radio ou vus à la télévision... 69 Graphique 13 : Pourcentage des personnes enquêtées ayant bénéficié de sensibilisation par des canaux en dehors de la radio et de la télévision... 70 Graphique 14 : Principaux canaux de communication utilisés pour la sensibilisation de proximité 71 Graphique 15 : Principaux canaux de communication préférés par les personnes enquêtées... 75 Graphique 16 : Principaux canaux de communication préférés par les personnes enquêtées en fonction du milieu de résidence, l âge et le sexe... 77 Graphique 17 : Principaux canaux choisis pour les activités de sensibilisation... 78 vi

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso vii LISTE DES ACRONYMES BBDA : Bureau Burkinabè des Droits d Auteur CAP : Connaissances Attitude et Pratiques CCC : Communication pour le Changement de Comportement CSC : Conseil Supérieur de la Communication CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale DPEBA : Directions Provinciales de l Education de Base DPASSN : Direction Provinciale de l Action Sociale et de la Solidarité National DRPF Direction Régionale de la Promotion de la Femme EDS BF : Enquête Démographique et de Santé Burkina Faso IDH : Indice de Développement Humain INSD : Institut National des Statistiques et de la Démographie ONG : Organisation Non Gouvernementale PIC : Plan Intégré de Communication PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RGPH : Recensement Général de la Population et de l Habitat SASDE : Stratégie Africaine pour la Survie et le Développement de l Enfant SRESA : Services Régionaux d Education pour la Santé et l Assainissement UNICEF : Agence des Nations Unies pour l Enfance

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso LES REGIONS COUVERTES PAR L ETUDE viii

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso ix RESUME EXECUTIF Contexte et objectif de l étude Partant de l importance de la communication pour le changement de comportement dans la lutte contre la pauvreté, le Programme Communication de l UNICEF met en œuvre des actions dans ce domaine au Burkina Faso depuis plusieurs années. Ce programme est une composante du Plan cadre de coopération UNICEF-Burina Faso. L efficacité des actions de communication nécessite l utilisation de canaux de communication appropriés, c est-à-dire des canaux de communication conforment aux attentes des populations cibles et pertinents par rapport aux messages à transmettre. La présente étude se situe dans cette logique. Elle doit permettre de «disposer de données et d informations fiables et actualisées sur les meilleurs canaux de communication dans 7 régions du Burkina Faso pour mener efficacement des actions de communication pour le développement». La méthodologie L étude a eu pour groupes cibles : les canaux de communications (radio, télévision, troupes de théâtre forum, chansonniers, les griots et les vidéo clubs), les intervenants dans la communication que sont les services techniques de l Etat, les ONG et les associations et enfin les communautés de base. Des entretiens ont été organisés avec la plupart des radios et des télévisions dans les zones couvertes ont été enquêtées. De même des interviews ont été réalisés avec les Directions Provinciales de l Education de Base, les Direction Province de l Action Sociale et de la Solidarité Nationale, les Services Régionaux d Education pour la Santé et l Assainissement (SRESA) et les Directions Régionales de la Promotion de la Femme (DRPF). Les troupes de théâtre forum, les chansonniers et les ONG les plus actifs dans les régions couvertes ont également été enquêtés. Enfin, l enquête a couvert un échantillon de village et de secteurs urbains choisi de façon aléatoire. Dans chacun de ces villages et secteurs échantillonnés, une vingtaine de ménages a été choisi de façon aléatoire après une opération d énumération. Un questionnaire a été adressé à tous les membres âgés d au moins 13 ans des les ménages échantillons. Les canaux de communication identifiés L enquête a permis d identifier de nombreux canaux de communication dans les régions ciblées. Les canaux de communication y sont également variés. Un total de 49 radios a été identifié ; chaque région en compte plusieurs. Les radios communautaires et les radios confessionnelles sont les plus représentées. Les régions ciblées comptent également de nombreuses troupes de théâtre forum et chansonniers. On y dénombre également un nombre relativement important de vidéoclubs pouvant utiliser pour les actions de communication pour le changement de comportement. Par ailleurs, plus de 600 noyaux relais ont été dénombrés ; toutes les régions en sont pourvues. Les supports et canaux de communication traditionnels que sont les griots, les lieux de cultes, les marchés, les cérémonies existent également dans toutes les régions. A ces canaux de communication, il faut ajouter les intervenants en CCC que sont les services techniques de l Etat et les ONG et

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso x association. Toutefois les régions ciblées comptent peu de télévisions : une seule télévision communautaire a été identifiée. Organisation et fonctionnement des canaux de communication L organisation et le fonctionnement des canaux de communication sont fonction de leur statut juridique. En principe l organisation institutionnelle et la gouvernance des médias communautaire doivent mettre l accent sur l implication des communautés cibles. Ces médias doivent s ancrer dans les réalités du milieu et se mettre en phase avec les attentes des populations. Dans les faits, la participation des populations au fonctionnement des médias communautaires est très limitée. L essentiel du pouvoir est détenu par la cellule technique, qui assure la gestion quotidienne du média et élabore les programmes. Fort heureusement, certaines radios ont mis en place de structures telles que les noyaux relais, les clubs d écoute et les correspondants qui permettent une implication des communautés dans la gouvernance et la prise en compte des réalités locales dans les émissions. Le fonctionnement des radios confessionnelles est fortement influencé par les structures religieuses qui les ont mises en place. Les radios privées fonctionnent comme des entreprises privées. Bien que la plupart des troupes de théâtre existe sous forme associative, l essentiel des pouvoirs est détenu par le fondateur. Enfin, La quasi-totalité des communaux de communication doivent face à des difficultés financières. Les capacités opérationnelles des canaux de communication Les capacités opérationnelles des canaux de communication et des intervenants en CCC sont plutôt faibles. Le personnel est insuffisant aussi bien en quantité qu en qualité ; il est constitué en grande partie d agents recrutés sur le tas, dont la formation de base est généralement faible. Ce personnel bénéficie rarement de formations continues. Une grande partie de ce personnel est également constituée de bénévoles qui consacrent une partie de leur temps aux activités de la radio ou de la télévision. Les canaux de communication et les intervenants en CCC doivent également faire face à l insuffisance des moyens matériels. La plupart des radios fonctionne avec un équipement basique, souvent vétuste, ce qui se traduit par de fréquentes pannes. Elles ne disposent pas de matériel de remplacement, ce qui les oblige à cessé d émettre parfois pendant plusieurs semaines voir plusieurs mois en cas de pannes. Enfin, la plupart des canaux de communication et des intervenants en CCC ne disposent pas de l équipement nécessaire pour les sorties sur le terrain pour la réalisation des activités CCC. L expérience et le temps consacré aux activités CCC Le statut juridique des canaux de communication détermine leur expérience et le temps qu ils consacrent aux activités de communication pour le changement de comportement. Les radios et télévisions communautaires, parce qu elles ont pour vocation de participer à l éducation et au développement socio-économique des populations cibles, consacrent beau plus de temps et ont beaucoup plus d expérience en communication pour le changement de comportement. Les bonnes pratiques dans ce domaine sont également enregistrées au

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso xi niveau de ces médias. Les médias confessionnels consacrent la majeure partie de leur temps aux émissions religieuses. Les radios privées, les troupes de théâtre forum et les chansonniers n interviennent en CCC que sous commande d un partenaire. Les services techniques de l Etat réalisent de nombreuses activités dans le domaine de la CCC. Toutefois, leurs interventions sont de plus en plus limitées du fait de la logique de contractualisation des activités CCC. L efficacité des canaux de communication La plupart des ménages enquêtés possède au moins un poste radio. Toutefois, tous les membres du ménage n ont pas accès à la radio ; les femmes par exemple y ont rarement accès. Pour plus d efficacité, les messages à la radio doivent tenir compte des moments d écoutent : en saison sèche, les populations cibles écoutent la radio aussi bien dans la journée que dans la soirée ; en saison pluvieuse elles l écoutent surtout dans la soirée. Les populations cibles ont très peu accès à la télévision. Aussi, des messages dans ce média ont-ils peu de chance de toucher un grand nombre de personnes, surtout dans le milieu rural. Quelque soit le thème de la sensibilisation, les principaux canaux de communication choisis par les communautés cibles sont : la radio, l animation vidéo ou le théâtre forum, les causeries éducatives et les visites à domicile. Ces canaux choisis changent peu d une région à l autre.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 1 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L ETUDE ET DE LA METHODOLOGIE Le premier chapitre est consacré à la présentation générale de l étude. De façon précise, il aborde successivement le contexte et la justification de l étude, les objectifs et la méthode d enquête auprès des acteurs de la communication pour le changement de comportement. 1.1 Contexte et justification de l étude Le Burkina Faso figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Selon le rapport du PNUD sur le développement humain de 2011, le Burkina Faso se classe 181ème sur 187 pays avec un IDH estimé à 0,331. Les résultats de l enquête burkinabé sur les conditions de vie des ménages, réalisé en 2003, montrent que la proportion des pauvres est en augmentation passant de 45,3% en 1998 à 46,4% en 2003, sur la base d un seuil absolu de pauvreté estimé respectivement à 72 690 FCFA et 82 672 FCFA par adulte et par an. La pauvreté au Burkina Faso, bien qu elle s urbanise, demeure un phénomène essentiellement rural (52,3%) en 2003 contre 51% en 1994 et 1998). Les femmes sont plus vulnérables à la pauvreté du fait du faible accès aux facteurs de production et aux ressources. La pauvreté, en plus des aspects liés à une insuffisance des revenus, est définie comme étant le non accès aux ressources productives, l accès limité aux services sociaux base (éducation, santé, eau potable, logement, etc.), l exclusion sociale, la non participation à la vie de la communauté, etc. Face à ce problème de pauvreté le gouvernement du Burkina Faso, avec l appui de ses partenaires au développement, mène des actions multiformes. Conscient de l importance de la communication pour le développement, notamment au niveau du changement des comportements des communautés, le gouvernement, en collaboration avec les partenaires au développement, a élaboré et est en train de mettre en œuvre une Politique Nationale de la Communication. La communication pour le changement de comportement est un facteur primordial et indispensable dans tout processus de développement. C est dans ce contexte que se situe les actions du Programme Communication, composante du Plan cadre de coopération UNICEF-Burina Faso. Le programme communication contribue aux activités de pladoyer, de communication en appui aux programmes santé/nutrition, éducation, protection, VIH/SIDA, l eau, l hygiène et l assainissement. L un des mécanismes d opérationalisation de cette communication en appui aux autres programmes est le plan intégré de communication (PIC). La mise en œuvre du PIC nécessite une meilleure connaissance des canaux de communication les plus appropriés. C est dans cette logique le programme communication a initié la présente étude. 1.2 Objectifs de l étude Conformément aux termes de références, l étude doit permettre de «disposer de données et d informations fiables et actualisées sur les meilleurs canaux de communication dans sept (7) régions du Burkina Faso pour mener efficacement des actions de communication pour le développement».

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 2 Cet objectif général se décline en sept objectifs spécifiques : 1. Répertorier tous les types d institutions ( ), les canaux modernes et traditionnels ( ) de communication oeuvrant sur diverses composantes du développement au niveau communautaire dans les sept régions ainsi que les formes d organisation et de fonctionnement ; 2. Fournir une cartographie des intervenants (Gouvernement, ONGs et associations / OBC ) dans chacune des régions/provinces cibles ; 3. Faire une revue documentaire des bonnes pratiques des canaux de communication des régions concernées, notamment sur leurs actions en matière de communication de proximité et des expériences en communication participative menées par les medias ; 4. Apprécier leurs capacités techniques et opérationnelles dans les aspects du développement qu elles couvrent ainsi que leur expérience et le temps consacré à ce travail ; 5. Identifier les besoins des différents groupes ou canaux de communication des régions concernées en matière de renforcement de capacités institutionnelles et opérationnelles ; 6. Evaluer auprès des populations bénéficiaires et des informateurs clés, l efficacité des différents canaux de communication 7. Faire des recommandations pertinentes en vue de l efficacité des canaux de communication dans les différentes régions. 1.3 Définition de quelques concepts 1.3.1 Canaux et supports de communication Le canal est l instrument, le moyen qui permet transmettre le message au destinataire. L émetteur doit choisir le canal le plus approprié, le plus efficace dans le contexte donné, pour transmettre le message. Le support peut être définit comme étant l élément matériel du canal. 1.3.2 Communication Il existe plusieurs définitions de la communication mais nous pouvons en proposer la suivante : la communication est un processus d échange d idées, de faits, d opinions ou de sentiments qui se produit entre deux ou plusieurs individus. C est une relation interhumaine par laquelle les interlocuteurs peuvent se comprendre, s influencer et connaître leur environnement ainsi que les aspirations des uns et des autres d une façon verbale ou non, consciemment ou inconsciemment. La communication suppose qu il y a un émetteur et un récepteur. L émetteur est celui qui émet le message en vue de susciter une réaction chez le destinataire. Pour ce faire, il devra disposer des informations suffisantes pour connaître ses destinataires la réponse qu il attend, il devra savoir coder son message en fonction du décodage de l autre et maîtriser les techniques de transmission du message. L émetteur est

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 3 celui à qui destiné le message, auprès de qui l émetteur tend à susciter une réaction. Lors de la réception du message transmis, le récepteur essaie de traduire les informations (les codes) reçus sous forme de significations comprises et interprétées. 1.3.3 Communication interpersonnelle La Communication Interpersonnelle (CIP) se concentre sur des interactions individuelles qui cherchent à influencer les causes sous-jacentes des comportements à risque et à lever les freins au changement de comportement. Elle privilégie le contact humain dans la mesure où elle se tient entre 2 ou plusieurs individus. L homme devient le canal par lequel l information transite pour atteindre la cible. L avantage de la communication interpersonnelle est qu elle tient compte des individualités et permet de fournir un maximum d informations en échangeant avec la cible. La communication interpersonnelle est déterminante dans le processus d adoption du comportement promu en ce sens qu elle a un caractère participatif et établit une relation directe et de proximité avec la cible. La communication interpersonnel utilise des outils tels que : le théâtre forum, les boîtes à images, l animation vidéo vidéo, les causeries éducatives, etc. La communication interpersonnelle se développe dans un contexte interactif. 1.3.4 Communication de masse Par communication de masse, on entend l'ensemble des techniques contemporaines qui permettent à un acteur social de s'adresser à un public extrêmement large. Les techniques de la communication de masse permettent de mettre à la disposition d un vaste public divers messages. Les principaux moyens de communication de masse ou mass media sont la presse, l'affiche, le cinéma, la radiodiffusion et la télévision. Ainsi, la communication de masse s opère essentiellement à travers les médias pour atteindre un grand public. 1.3.5 Communication pour le Changement de Comportement Les étapes du processus de changement de comportement La communication pour le changement de comportement est un processus interactif et participatif à double voie/sens développer au sein d un groupe ou d une communauté, permettant d échanger des informations, des idées, des connaissances et des opinions. Elle permet de prendre des décisions, en vue d aboutir à des changements durables de comportements. La modification du comportement humain suit généralement un processus progressif dont il faut tenir compte dans toute intervention de communication qui vise au changement de comportement. Dans ce processus, les étapes à suivre sont interdépendantes. Il est donc indispensable de connaître pour chaque groupe cible, à quelle étape du changement de comportement il se trouve pour envisager une stratégie d'action efficace.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 4 Plusieurs théories et modèles ont été développés au fil des ans dans le but d expliquer comment les gens modifient leurs comportements et d identifier les principaux facteurs qui favorisent ce changement. Parmi ces théories et modèles, celle développé par Prochaska et DiClemente (1982), connu sous le nom de modèle transthéorique du changement ou modèle des stades du changement, fait partie des plus complètes. Selon ce modèle, le changement de comportement s effectue au cours d une démarche constituée de différents stades ordonnés de façon chronologique de la façon suivante : (1) Pré contemplation, (2) Contemplation, (3) Décision, (4) Action, (5) Maintien ou recul et (6) Avocat. Pré-contemplation : les sujets n'ont pas l'intention de modifier leurs comportements à risque. Ils n ont pas conscience de leurs comportements à risques. La pré contemplation renvoie à l inertie et l indifférence causées par les habitudes de vie de l individu. Cette inertie s avère souvent la plus grande barrière qui soit rencontrée dans le processus de changement de comportement. Contemplation : les sujets ont reçu des informations et se sentent concernés par le changement de comportement. Ils ont pris conscience des dangers liés au comportement à changer. Ils perçoivent les risques de poursuivre le comportement et les bénéfices qu ils peuvent tirer du changement. Décision : les sujets sont prêts à agir. La prise de conscience des risques et des bénéfices amène les sujets à prendre la décision de changer de comportement. Ils sont motivés pour le changement de comportement. Action : les sujets changent de comportement ; ils essaient le nouveau comportement. C'est au cours de cette phase la moins stable que les sujets courent les plus grands risques de retomber dans leur comportement antérieur. Maintien ou rechute : le nouveau comportement est adopté, maintenu et intégré dans le répertoire comportemental du sujet pour une période limitée. Il est accessible à tout moment. Toutefois, il existe des risques que le sujet retombe dans son comportement antérieur. Avocat : le sujet pratique le comportement sur une longue durée, devient son promoteur. Il devient une personne ressource pour l adoption du comportement par d autres personnes. Mais le sujet n est toujours pas à l abri d une rechute. Le choix des canaux en fonction des étapes du changement de comportement La théorie des stades du changement suggère que les gens changent de comportement progressivement, et que différentes interventions sont appropriées à chaque stade. Il est donc indispensable de connaître pour chaque groupe cible, à quelle stade du changement de comportement il se trouve pour envisager une stratégie d action efficace. L utilisation de tel ou tel canal de communication n est pertinence qu en fonction du stade de changement de comportement dans lequel se trouve le groupe cible. L association de la communication de

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 5 masse et de la communication interpersonnelle est parfois nécessaire pour un impact plus important. En effet, si la communication de mass donne un écho aux messages phares, la communication interpersonnelle vient compléter avec l effet interactif qui manque souvent à la précédente. L avantage de la communication interpersonnelle est qu elle tient compte des individualités et permet de fournir un maximum d informations en échangeant avec la cible. La communication interpersonnelle est déterminante dans le processus d adoption du comportement promu en ce sens qu elle établit une relation directe et de proximité avec la cible. Le tableau n 1 présente les canaux de communication appropriés en fonction des stades du changement et des actions nécessaires pour le changement de comportement.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 6 Tableau 1 : Stades du changement de comportement, actions nécessaires, canaux et supports de communications appropriés. STADES DEFINITION ACTION NECESSAIRE CANAUX DE COMMUNICATION Pré contemplation L individu n est pas conscient du problème et n envisage pas le changement Provoquer la prise de conscience face au besoin de changer Fournir de l information sur les risques liés au comportement à changer et les bénéfices possibles du nouveau comportement Recommander des pistes de solutions Canaux et supports de communication mass media afin de fournir, au maximum de personnes, les informations sur les risques liés au comportement à changer et les bénéfices du changement : La radio aura pour fonction d annonce, de mémorisation et de rappel des messages phares. Le microprogramme complémentera le spot en donnant des informations plus détaillées. La télévision. L avantage visuel et sonore du spot à la télévision va optimiser les chances d adhésion de la cible au message. La télévision assure également l effet démonstratif. Les affiches auront pour fonction de mettre à la portée du grand public des messages visuels. Contemplation L individu prend conscience des risques liés au comportement et des avantages qu il peut tirer du changement. Il se sent concerné par le changement de comportement. Motiver et encourager les individus à faire des plans spécifiques ou des démarches personnelles Les aider à se sentir concerné par le sujet et à s y intéresser Echanger sur les risques du comportement du comportement à changer Aider à identifier les bénéfices et barrières au changement de comportement Faire le lien entre le comportement recommandé et les normes sociales Recommander l action. Chercher des modèles ou des exemples. Association de canaux et supports de communication de masse avec des canaux et supports de communication interpersonnelle : Les microprogrammes à la radio afin de donner le maximum d informations détaillées aux groupes cibles. La télévision pour ses effets démonstratifs Les Ciné-débats (vidéo) ou le théâtre forum, les causeries éducatives avec pour supports les boîtes à images auront pour fonction de susciter les échanges entre les spécialistes et les groupes cibles. Ces canaux et supports permettent de délivrer un message sur mesure, adopté à une cible précise. Le modérateur a la possibilité d insister sur les éléments essentiels de son message, d observer l attitude des membres du groupe cible, de répondre à leurs questions, de les motiver, etc.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 7 STADES DEFINITION ACTION NECESSAIRE CANAUX DE COMMUNICATION Décision L individu est prêt à agir. Il prend la décision de changer de comportement. Associer le nouveau comportement aux normes sociales. Aider la personne à exprimer son désir de pratiquer l action. Donner à la personne la confiance en elle pour pratiquer le nouveau comportement. Utiliser des messages liés aux actions : quand, où, comment. Travailler avec des groupes communautaires et des réseaux sociaux afin qu ils s engagent dans l appuiconseil. Identifier des gens ayant adopté des meilleurs comportements, y compris ceux qui ont bravé, dépassé les normes sociales, et les inviter à témoigner, partager leur expérience. Il convient de privilégier les canaux de communication qui permettent les échanges avec les cibles et de délivrer des messages plus individualisés: Les Ciné-débats (vidéo) ou le théâtre forum, les causeries éducatives avec pour supports les boîtes à images et réalisées par des animateurs qui ont une parfaite connaissance du milieu (noyaux relais, pair éducation, personnes ressources ayant adopté le comportement, notables communautaires favorables au comportement à adopter, etc.). Sensibilisation dans les lieux de culte, les marchés, les organisations de base (OP, association, ONG), etc. Les visites à domiciles par des animateurs communautaires (noyaux relais, pair éducation, etc.) qui permettent d établir des relations de confiance entre les gens et des échanges plus directs et plus individualisés. Permettent de mieux répondre aux préoccupations des cibles. A ces canaux, on peut associer la radio afin de délivrer des messages liés aux actions. Action L individu pratique le nouveau comportement. Mais des risques de rechute sont élevés. Donner au pratiquant des informations supplémentaires sur son comportement nouveau Féliciter le pratiquant sur l adoption du comportement Réduire les obstacles par la résolution des problèmes Encourager continuellement en focalisant sur les avantages en relation avec les normes sociales. Fournir une assistance pour aider les individus à surmonter les difficultés liées à l adoption du Les causeries éducatives avec pour supports les boîtes à images et réalisées par des animateurs qui ont une parfaite connaissance du milieu (noyaux relais, pair éducation, personnes ressources ayant adopté le comportement, notables communautaires favorables au comportement à adopter, etc.). Sensibilisation dans les lieux de culte, les marchés, les écoles, les organisations de base (OP, association, ONG), etc. Les visites à domiciles par des animateurs communautaires (noyaux relais, pair éducation, etc.)

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 8 STADES DEFINITION ACTION NECESSAIRE CANAUX DE COMMUNICATION nouveau comportement. Le counseling permet d établir une relation de confiance entre les «animateurs» et les individus. Ces derniers peuvent ainsi exprimer leurs préoccupations et recevoir les conseils et les encouragements nécessaires à l adoption du nouveau comportement. Maintien ou rechute Le nouveau comportement est adopté, maintenu et intégré dans le répertoire comportemental de l individu. Toutefois des risques existent et qui peuvent entraîner la rechute du sujet. Identifier les barrières et réfléchir ensemble sur des solutions basées sur les expériences propres du facilitateur Identifier les opportunités de pratiquer le nouveau comportement Inviter les leaders locaux à féliciter les nouveaux pratiquants Identifier tous les aspects positifs des pratiquants Permettre aux nouveaux pratiquants de rencontrer des pratiquants plus expérimentés afin de discuter de la manière dont ils ont maintenu leurs pratiques Rappeler aux pratiquants les bénéfices du nouveau comportement. Les causeries éducatives avec les pratiquants. Les visites à domiciles au bénéfice des nouveaux pratiquants. Le counseling afin d identifier les barrières / difficultés liées au nouveau comportement et de réfléchir sur les solutions. Discussion de groupe entre les nouveaux pratiquants et les pratiquants plus expérimentés afin de permettre aux premiers de bénéficier de l expérience des seconds. Sensibilisation dans les lieux de cultes, les écoles, les organisations de base, les services spécialisés (dispensaires, maternités, action sociale), etc. pour la poursuite du nouveau comportement. Avocat L individu pratique le comportement sur une longue durée. Il devient une personne ressource pour la promotion du nouveau comportement. Il se fait l avocat de la cause. Eviter les pratiquant à parler des avantages du nouveau comportement. Préparer un plan avec les pratiquants pour échanger avec les autres. Préparer un plan avec les pratiquants pour partager leurs expériences Les causeries éducatives animées par les pratiquants. Les ciné-débats avec la participation de pratiquants. Les visites à domicile organisées par les pratiquants.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 9 1.4 La méthodologie 1.4.1 L échantillonnage L enquête a couvert sept régions du Burkina Faso, à savoir : la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Centre Nord, l Est, le Nord, le Plateau Central et le Sahel. 1.4.1.1 Les structures et groupes cibles de l enquête Les structures et groupes cibles de l enquête sont : - les canaux de communication : radio, télévision, noyaux relais, troupes de théâtre forum, chansonniers, les griots et crieurs publics ; - les services techniques de l Etat dans les domaines de l éducation, la santé, l action sociale et de la promotion de la femme. - les ONG et associations intervenants dans le domaine de la communication pour le changement de comportement - les communautés villageoises. 1.4.1.2 Les radios et télévision L enquête a concerné toutes les radios et télévisions fonctionnelles dans les sept (7) régions couvertes par l étude. Un entretien a été également réalisé avec la Direction de la Radio Rurale au niveau central. 1.4.1.3 Les troupes de théâtre et des chansonniers Le choix de l échantillon des troupes de théâtres et des chansonniers enquêtés s est basé sur les listes des structures (troupes de théâtre et chansonniers) fournies par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication et des informations recuillies auprès des intervenants en CCC. La quasi-totalité des troupes théâtre les plus actives (celles qui ont réalisé plusieurs activités de sensibilisation les 3 dernières années) dans les régions ciblées a été enquêté. 1.4.1.4 Les services techniques de l Etat Dans toutes les régions et provinces couvertes par l étude, les entretiens ont été réalisés avec des représentants des services suivants : les SRESA (Services Régionaux d Education pour la Santé et l Assainissement), les DPEBA (Direction Provinciale de l Education de Base et de l Alphabétisation), les DPASSN (Direction Provinciale de l Action Sociale et de la Solidarité Nationale), les DRPF (les Directions Régionales de la Promotion de la Femme). 1.4.1.5 Les organisations intervenants en CCC Des organisations officiellement reconnues ayant réalisé au moins une activités de sensibilisation dans l une des régions cibles de l étude, au cours des trois dernières années ont été choisies de façon aléatoire et enquêtées. 1.4.1.6 Le choix des villages et des secteurs dans les villes Le choix de l échantillon des noyaux relais est basé sur la liste des noyaux relais fournie par les radios. Deux villages ont été choisis de façon aléatoire dans chacune des provinces couvertes par l étude. De même deux secteurs ont été choisis de façon aléatoire dans

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 10 chacun des centres urbains d implantation des radios et télévisions. Après l opération d énumération, vingt (20) ménages ont été choisis de façon aléatoire dans chacun des villages et secteurs échantillonnés. Dans chaque ménage échantillonné, tous les membres âgés d au moins 13 ans ont été soumis au questionnaire. 1.4.2 La conduite de l étude 1.4.2.1 Une approche participative Les parties prenantes de l étude ont fait le choix d une approche participative pour sa réalisation. Ainsi, la méthodologie a fait l objet d une large concertation entre les consultants et le comité technique chargé du suivi de l étude. La méthodologie a été d abord validée par les membres du comité avant le début des activités relatives aux travaux de terrain : la formation des enquêteurs et la collecte des données primaires. Les membres du comité technique ont également pris part à la formation des enquêteurs et ont ensuite été associés à la collecte des données sur le terrain. Ils se sont rendus sur le terrain et ont pu observer le déroulement de la collecte. 1.4.2.2 L identification des canaux de communication L une des principales phases de l étude a été l identification des canaux de communications dans les régions couvertes par l enquête. La liste des radios et les télévisions a été fournie par le Conseil Supérieur de l Information. Les listes des troupes de théâtre et des chansonniers ont été fournies par le Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication. Enfin, les listes des noyaux relais ont été proposées par les radios partenaires sur le terrain. L identification des ONG et association s est faite par une enquête auprès des institutions intervenant dans les domaines tels que la santé, l éducation, la protection des enfants, etc. Ainsi, des informations ont été fournies par la DPEF (Direction pour la Promotion de l Education des Filles) au MENA, la DGPEA (Direction Générale de la Protection des Enfants et des Adolescents) au MASSN, le Programme National de Lutte contre le Paludisme. L identification des organisations s est poursuivie sur le terrain, dans la phase de collecte des données par les entretiens avec les services déconcentrés du MENA, du MASSN, du Ministère de la santé et des responsables d ONG et associations déjà identifiées. Cette stratégie d identification a permis de disposer de la liste des principales organisations intervenant dans le domaine de la communication pour le changement de comportement dans les régions cibles de l étude. 1.4.2.3 La collecte des données La collecte des données s est faite par la combinaison de quatre méthodes: la revue documentaire, l enquête par questionnaire, les entretiens individuels et les discussions de groupes.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 11 L analyse documentaire L analyse documentaire avait pour objectif de collecter des données secondaires sur les ONG, associations, les canaux de communication interpersonnel, les radios locales, les noyaux relais, etc. L analyse documentaire a porté d une part, sur les travaux portant sur les canaux de communication, la communication pour le changement de comportement et d autre part, sur les documents des radios, télévisions, organisations et services techniques ayant fait l objet de l enquête. Les documents nécessaires à la revue ont été collectés surtout au niveau des institutions identifiées (radios locales, associations, ONG, etc.). Le questionnaire Le questionnaire a été l un des principaux outils pour la collecte des données auprès des communautés de base. Le questionnaire avait surtout pour but d avoir le maximum de données sur l expérience des populations en matière de communication pour le changement de comportement et leur appréciation des différents canaux de communication utilisés : canaux de communication les plus utilisés, l accès aux différents canaux de communication, opinion sur leur efficacité, etc. Les entretiens individuels Les interviews structurées ont été organisées surtout avec les acteurs suivants : - des personnes ressources de la partie gouvernementale (MENA, MASSN, Ministères de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Ministère de la Promotion de la Femme) ; - les personnes ressources des ONG et associations ; - les personnes ressources des radios et télévisions étudiées ; - les personnes ressources des troupes de théâtre, des chansonniers et des griots; Les entretiens ont été réalisés à partir de guides, un pour chaque catégorie d acteurs. Les guides ont été organisés autour de points portant sur la problématique de l étude. L objectif était surtout de diagnostiquer les forces et les faiblesses de ces acteurs de la communication pour le changement de comportement, par l analyse de leur structuration, leur fonctionnement, leurs réalisations, les ressources humaines, matérielles, le partenariat, etc. Les focus groups L utilisation des focus groups se justifie par le souci de disposer de données qualitatives afin d approfondir les informations du questionnaire. Dans chacun des villages échantillonnés, trois focus groups ont été organisés : un avec les hommes (adultes), un autre avec les femmes, un avec les jeunes filles et le dernier avec les garçons. Les discussions de groupe ont été réalisées sur la base de guides d entretien préétablis. Un entretien a été organisé avec les membres du noyau relais des villages échantillonnés. L observation L observation a utilisé pour collecter les informations sur les infrastructures et les équipements des canaux de communication, notamment les radios et les troupes de théâtres.

Etude sur les canaux de communication dans sept régions du Burkina Faso 12 1.4.2.4 Le traitement et l analyse des données Les entretiens individuels approfondis et les focus groups ont été traités manuellement selon la méthode de l analyse de contenu, par catégorie sociale ou par groupe cible sur la base des rapports préliminaires fournis par les enquêteurs et les notes de terrain des consultants. Les données questionnaires ont été dépouillées à l aide de l outil informatique. Le logiciel EPI DATA a été utilisé. 1.5 Les difficultés rencontrées De manière générale, la mission n a pas rencontré des difficultés importantes, pouvant entraver son déroulement. Les difficultés rencontrées sont surtout relatives au refus de certains responsables de radios privées de fournir des informations jugées confidentielles. A cela s ajoute la non disponibilité de certains enquêtés occupés par les travaux champêtres ou en déplacement. Ces limites constatées n ont pas entaché le déroulement de l étude et la qualité des informations collectées.