Projet «Analyse de pratique» Etape 3 : Analyse de séquences en primaire (enrôlement) 23/03/12 Participants : - Ecole maternelle : Sébastien Maignan, Sandy Ufarte, Jean-Marc Icart, Christine Martin- Roy, Véronique Clavell. - Ecole élémentaire : Laure Murphy, Sandra Tavernier, Catherine Hacquart, Cécile Fouré, Caroline Ibanez, Marina Guignard, Chantal Baillon,, Sophie Lavalard, Damien Jullia, Quentin Meunier. Animation : - M. Joly, I.E.N. chargé de l éducation prioritaire à l I.A. - Ariane Perge, Conseillère pédagogique départementale en charge de l éducation prioritaire - Isabelle Gerbaud, Conseillère pédagogique de la circonscription de Nyons - Séverine Thiboud, coordinatrice du R.R.S. de Pierrelatte Rappel des objectifs : Ce projet consiste à partir des pratiques observées en classe et à analyser le travail de l enseignant, non pas par rapport à une norme, mais pour engager une réflexion sur les gestes et les pratiques professionnelles. 1
Déroulement : Enregistrement vidéo de séquences : Tout au long de la journée, des séquences ont été filmées dans plusieurs classes de l école maternelle et de l école élémentaire. Analyse des séquences : Le soir, tous les enseignants volontaires se sont réunis pour analyser ensemble des séquences filmées au cours de la journée. Compte rendu de l animation pédagogique Présentation du travail entrepris au collège : Deux journées ont eu lieu au collège : - 1 ère journée : l analyse de séquences d enrôlement dans plusieurs matières et plusieurs niveaux a permis de repérer une difficulté récurrente : certains élèves ne sont pas mobilisés par les tâches collectives. Les enseignants ont donc émis le souhait d engager une réflexion pour mieux comprendre les postures des élèves peu ou pas actifs : pourquoi ces élèves ne rentrent-ils pas dans l activité? - 2 e journée : 7 élèves en difficulté ont été pris en charge individuellement par des enseignants afin de les accompagner dans une tâche individuelle et de comprendre ce qui leur pose problème. Cette expérience a permis de confirmer que le problème se situe entre l élève et le contenu du cours : les élèves en difficulté ne mettent pas de sens sur les activités et les apprentissages (manque de tissage). Lors de la prochaine journée, les enseignants de collège vont réfléchir aux dispositifs qu ils pourraient utiliser ou inventer pour permettre une médiation entre les élèves vulnérables et les objets de savoir. Analyse des séquences : Constat global : Bonne structuration des élèves, ambiance très apaisée, vraie ambiance de travail. L ordre scolaire est garanti, il y a des postures. 2
1. Approches collectives en classes Extrait 1 (PS) : Regroupement collectif en début de journée. Les élèves peuvent s exprimer avant de commencer les tâches plus scolaires. Le but est que chacun puisse prendre la parole. Leur univers : les armes, la violence, le consumérisme. Extrait 2 (TPS) Forme d appel pour commencer à reconnaître son prénom. Ils apprennent à dire «c est à moi». Apprendre à attendre son tour, ce qu ils font très bien. Extrait 3 (CM1-CM2) Mise en commun d une résolution de problème sur une question de durée. Problème d écoute. Difficile car ils n ont plus d habitude de faire des restitutions. La situation est très motivante au départ mais au fur et à mesure que les groupes passent au tableau, l attention des autres d émoussent. La situation était bonne mais la gestion de la mise en commun est difficile : les élèves n arrivaient pas à se convaincre (problème de l argumentation) Mélange des CM1 et des CM2 : les CM1 sont en attente par rapport aux CM2 De manière générale, les élèves ont des grandes difficultés à expliquer ce qu ils font, à analyser les stratégies qu ils mettent en place. Extrait 4 (CP) : Rituel de la date Valeur du rituel : rassure. Temps de rituel rythmé par des tâches collectives pour éviter que les élèves attendent. Bilan sur les approches collectives : L enseignant se trouve souvent confronté à un obstacle : un élève parle et les autres n écoutent pas vraiment. En R.R.S., le grand groupe pose problème car la capacité de décrocher de l élève (labilité) est plus importante qu ailleurs. Ce phénomène est lié à leurs formes de vie : les familles populaires se désinstitutionnalisent. Dans les milieux populaires, on communique de façon très utilitaire. Pour observer et réfléchir à ce phénomène, certaines classes de Montélimar ont décidé de ne plus faire de regroupement collectif pendant une semaine. 3
2. Elèves en RRS Extrait 1 (TPS) : activité individuelle Elèves très calmes mais il manque le langage, ce qui est symptomatique des élèves issus des familles populaires. Les élèves ne sont pas en interactions, ils sont dans leur bulle, pas de coopération. Contrairement à ce que l on croit, le langage n est pas un outil de communication mais un outil de coopération (faire ensemble). 3. Le rapport à la tâche Extrait 1 : médiation (CE1-CE2) Exemple de médiation cognitive auprès d une élève de CE2 en grosse difficulté de lecture. Il lui était demandé de remettre dans l ordre les différents lieux rencontrés dans l album lu en classe : elle n a utilisé que ce qu elle a entendu, sans lire le texte. Il faut surexploiter les postures de médiation. Idée : suivre les élèves en difficulté et les suivre tout au long de l année. Extrait 2 (CE1-CE2) : Classe disposée de manière coopérative. Ciblage des élèves en difficulté pour les aider alors que les autres sont au travail. Exemple de travail possible dans l école : entretiens d explicitation. 4. Analyse de séquences Présentation de deux documents sur lesquels s appuyer pour analyser la pratique enseignante : - Le simplexe du travail enseignant (Annexe 1) - Les postures d enseignement (Annexe 2) Séquence 1 (PS) Suite au regroupement collectif, les différents ateliers sont présentés collectivement à la classe puis les élèves choisissent librement leur atelier. On remarque que les élèves ne se parlent pas (mais ce n est que le début de l atelier). La consigne étant simple et claire, les élèves vont apprendre par eux-mêmes. 4
Exemple de travail possible : réfléchir à comment injecter du cognitif lorsqu on est confronté à un public de R.R.S. Séquence 2 (CE1) Situation de production d écrit : l activité consistait à préparer le premier jet en inscrivant au tableau des pistes de vocabulaire. Entrée rapide dans l activité. Savoir complexe : richesse du vocabulaire. Difficulté ressentie par l enseignante : manque d écoute entre les élèves. Il faut mesurer les moments où les élèves décrochent lors des mises en activité. 5. Pistes Extrait 1 (musique) On sous-exploite les périodes où on a des intervenants dans la classe co-intervention. Extrait 2 (MS-GS) : ateliers Améliorer la personnalisation des apprentissages dans la classe, l autonomie. En RRS, il faudrait ajouter la conscientisation des apprentissages. 6. Réflexion sur le choix du thème d analyse de pratique Sur quoi les enseignants aimeraient-ils travailler? - Langage comme outil de coopération : les élèves se comprennent entre eux (par gestes, onomatopées, attitudes) ; - Les difficultés rencontrées lors du travail en groupes ; - Le rapport au savoir ; - Le rapport à l écrit ; - Le tissage Une réflexion sera menée entre les enseignants pour déterminer sur quoi portera l analyse de pratique au sein de l école. 5
ANNEXE 1 Simplexe du travail enseignant 6
ANNEXE 2 Les postures d enseignement Donner du sens à la situation et au savoir visé Tissage Faire comprendre Faire dire Faire faire Etayage Objets de savoir, Techniques Atmosphère L ethos Créer Maintenir des espaces dialogiques Pilotage des tâches Gérer les contraintes Espace temps De la situation 7