Normes spécifiques d'agrément pour les programmes de résidence en psychiatrie INTRODUCTION 2009 MISE À JOUR RÉDACTIONNELLE - 2013 Le présent document a pour but de fournir à ceux et celles qui assument la direction ou font la visite d agrément de programmes une interprétation des normes générales d'agrément en ce qui a trait aux programmes de psychiatrie. Ce document complète l'information contenue dans les Normes générales d'agrément, les Objectifs de la formation et les Exigences de la formation spécialisée en psychiatrie. NORME B1 : STRUCTURE ADMINISTRATIVE Il doit exister une structure administrative appropriée pour chaque programme de résidence. On trouve l interprétation de la Norme B1 dans les Normes générales d'agrément. En plus des responsabilités du comité du programme de résidence énumérées en B1.3, il doit exister un comité de la sécurité dont la composition inclut des résidents. Le directeur de programme doit détenir le certificat du Collège royal en psychiatrie. NORME B2 : BUTS ET OBJECTIFS Il faut avoir un énoncé clairement formulé des buts du programme de résidence et des objectifs éducatifs des résidents. Les buts et objectifs généraux qui s appliquent à la psychiatrie sont décrits dans les Objectifs de la formation et les Exigences de la formation spécialisée en psychiatrie. En se fondant sur ces objectifs généraux, chaque programme doit élaborer des objectifs spécifiques aux stages qui conviennent à ce programme en particulier, comme le stipule la Norme B2 des Normes générales d'agrément. NORME B3 : STRUCTURE ET ORGANISATION DU PROGRAMME Il faut avoir un programme organisé de stages et autres expériences éducatives, à la fois obligatoires et optionnels, conçu pour donner à chaque résident l'occasion de satisfaire aux exigences de formation et d'acquérir les compétences requises dans la spécialité concernée. La structure et l'organisation de tout programme agréé en psychiatrie doivent se conformer aux exigences de la formation spécialisée telles que décrites dans les Objectifs de la formation et les Exigences de la formation spécialisée en psychiatrie. Le masculin seulement est utilisé pour simplifier le texte. 2009 Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Tous droits réservés. Ce document peut être reproduit pour des fins éducatives seulement, et ce, à condition que la phrase suivante soit incluse dans tous les documents relatifs : 2009 Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Cité et reproduit avec permission. Veuillez faire parvenir un exemplaire du produit final à l attention du directeur associé du Bureau de l éducation. Il faut obtenir l autorisation écrite du Collège royal pour toutes les autres utilisations. Pour obtenir plus de renseignements sur la propriété intellectuelle, veuillez communiquer avec nous à documents@rcpsc.edu. Si vous avez des questions concernant l utilisation de ce document, veuillez communiquer avec nous à credentials@rcpsc.edu. Page 1 de 8
Le programme doit être organisé de façon à ce que les résidents se voient confier des responsabilités professionnelles individuelles d importance progressive, sous supervision appropriée, conformes à leur niveau de formation, de compétence et d expérience, dans un environnement qui garantit la sécurité des résidents. À un moment donné au cours du programme, sous supervision appropriée du corps professoral, chaque résident doit assumer le rôle de résident senior. Un stage sélectif désigne un bloc de formation dans lequel le choix du contenu tient compte des besoins sociétaux déterminés sur le plan régional ou national. Ces besoins peuvent changer avec le temps mais l intention est de s acquitter de la responsabilité de la spécialité et de ses praticiens de répondre à de tels besoins. En plus d'offrir les composantes énoncées dans les exigences de la formation spécialisée, tous les programmes agréés de psychiatrie doivent offrir des expériences d'apprentissage en milieu communautaire. La formation en psychiatrie est constituée d une série d expériences de stage (vertical) et d expériences longitudinales (horizontal) distinctes. Au minimum, les expériences longitudinales comprennent l apprentissage des psychothérapies à long terme ainsi que l expérience d une durée d un à deux ans de traitement supervisé auprès de patients ayant une maladie psychotique grave et persistante. Les expériences longitudinales peuvent aussi inclure la formation portant sur d autres psychothérapies, des expériences auprès de patients hospitalisés/externes simultanées vs séparées, déficiences développementales, dépendances, recherche, soins partagés/soins en collaboration, l enseignement ou l administration. L association des expériences longitudinales et des blocs de stage distincts sera gérée par le programme afin d offrir une approche équilibrée en matière du soutien à l acquisition des connaissances, à l intégration et au développement des habiletés. On doit éviter que l expérience des résidents soit tellement fragmentée qu elle empêche un apprentissage adéquat, ou limite l intégration des connaissances, des habiletés, de l enseignement ou du mentorat. Ceci implique que l on doit porter une attention particulière à la planification, à la répartition et à l approbation de l expérience longitudinale du résident, que ce soit une expérience de base, sélective ou optionnelle. Une expérience longitudinale approuvée ne doit pas retirer le résident de son expérience de stage distinct pendant plus d un jour par semaine. En d autres mots, les résidents doivent consacrer pas moins de trois à trois jours et demi par semaine au stage principal, à l exclusion de la demi-journée académique, s il y a lieu. NORME B4 : RESSOURCES Il faut disposer de ressources suffisantes, notamment au chapitre du corps professoral, du nombre et de la variété de patients, des ressources physiques et techniques, de même que des aménagements et services d'appoint, permettant de donner à tous les résidents du programme l'occasion de réaliser les objectifs éducatifs et de recevoir une formation complète conformément aux exigences de la formation en psychiatrie. Dans le cas où une université possède les ressources suffisantes pour donner la majeure partie de la formation en psychiatrie, mais ne dispose pas d un ou plusieurs éléments essentiels, le programme peut quand même être agréé à la condition que des arrangements soient pris pour diriger les résidents dans un autre programme agréé de résidence pour des périodes de formation prescrite appropriée. Page 2 de 8
Les milieux d apprentissage doivent inclure une exposition qui facilite l acquisition des connaissances, des compétences et des attitudes se rapportant aux facteurs d âge, de sexe, de la culture et d origine ethnique pertinents à la psychiatrie. 1. Corps professoral Il doit y avoir un nombre suffisant de professeurs qualifiés et désignés à cette fin, pour superviser les résidents de tous les niveaux et dans tous les aspects de la psychiatrie, suivant un modèle biopsychosocial, aux fins de dispenser l enseignement nécessaire aux expériences suivantes: les toxicomanies, y compris celles qui ont une comorbidité psychiatrique la psychiatrie chez l adulte la psychiatrie de l enfant et de l adolescent les soins partagés / les soins en collaboration intervention en situation de crises la psychiatrie en milieu communautaire les déficiences développementales TEC la psychiatrie et la loi / la psychiatrie médico-légale la gérontopsychiatrie la psychiatrie auprès de patients hospitalisés et externes les soins prolongés et de réadaptation la pharmacothérapie la médecine psychosomatique / consultation - psychiatrie de liaison les psychothérapies la recherche 2. Nombre et variété de patients Le programme doit offrir l accès à des patients en nombre suffisant, hospitalisés et externes, de sorte que chaque résident a la possibilité de perfectionner des compétences appropriées dans ce qui suit: le diagnostic et le traitement de la gamme complète des problèmes cliniques dans toutes les catégories d âges observés dans l exercice de la psychiatrie. Ces problèmes doivent inclure les troubles d anxiété, les troubles thymiques, les psychoses (d origine organique ou non), les troubles somatoformes, les troubles dissociatifs, les troubles de l alimentation, les troubles d ordre sexuel, les troubles de la personnalité, les troubles mentaux en raison de l état médical général, les troubles psychiatriques associés à la déficience mentale, la dépendance, les syndromes neurologiques et les autres états pathologiques qui peuvent présenter un intérêt clinique tous les types de dépendances le diagnostic et le traitement des troubles psychiatriques particuliers aux enfants et aux adolescents les soins complets et la réadaptation des adultes souffrant de psychose chronique la consultation et la liaison avec les spécialités médicales et chirurgicales les interventions en situation de crise et autres thérapies de courte durée le diagnostic et la prise en charge des patients ayant des déficiences développementales Page 3 de 8
tous les genres d urgences qui requièrent une intervention psychiatrique le diagnostic et le traitement des troubles psychiatriques particuliers aux personnes âgées la thérapie active des troubles émotionnels et de comportement chez les patients souffrant de problèmes psychiatriques à long terme l investigation préalable à l hospitalisation et le suivi subséquent des patients en psychiatrie générale ainsi que de ceux dans les diverses surspécialités les psychothérapies dans toutes les catégories d âges, y compris sans s y limiter, les psychothérapies à court terme, cognitives-comportementales, psychodynamiques, interpersonnelles, de la famille et de groupe 3. Services cliniques particuliers à la psychiatrie a. Services d enseignement clinique Le programme doit assurer des locaux adéquats et sécuritaires pour le corps professoral, les résidents et les patients et ceci doit être appuyé par des procédures et des politiques qui favorisent les pratiques sécuritaires à condition qu'un certain nombre d aménagements cliniques existent. Il doit y avoir: i. des aménagements cliniques qui conviennent aux soins actifs en psychiatrie, à toutes les étapes de la vie, et qui disposent de services de consultation réciproque avec les spécialités médicales et chirurgicales ou par l intermédiaire de dispositions prises avec un établissement à proximité; ii. des aménagements cliniques appropriés pour offrir l expérience des soins continus et de réadaptation pour des patients souffrant ou non de psychose chronique grave ou autres atteintes sévères; iii. un espace approprié pour une expérience supervisée en psychothérapies; iv. des possibilités de dispenser des soins actifs et à long terme pour des problèmes d ordre émotionnel ou comportemental et des soins cliniques aux enfants souffrant de problèmes développementaux, à des cliniques spécifiques pour les enfants et les adolescents, en plus des cliniques à l intention des adultes et de la famille; v. des services organisés pour offrir de l expérience avec les complications psychiatriques des problèmes médicaux et chirurgicaux; vi. des possibilités d acquérir de l expérience en soins partagés / en collaboration avec des médecins de famille, des médecins spécialistes et d autres professionnels de la santé mentale; et vii. des possibilités d acquérir de l expérience en matière de dépendances avec des médecins de famille, des médecins spécialistes et d autres professionnels de la santé mentale. Page 4 de 8
b. Services ambulatoires Des cliniques organisées et d autres ressources pour les patients externes doivent être disponibles pour offrir des possibilités de faire des consultations et le suivi des patients, autant pour les patients de psychiatrie générale que pour ceux qui relèvent des diverses surspécialités. Ces cliniques doivent être organisées de sorte à permettre un suivi à long terme des personnes atteintes d une maladie mentale grave et persistante pendant la durée du stage du résident. Il faut avoir des unités d enseignement en milieu hospitalier et ambulatoire, intégrées dans la mesure du possible, afin de permettre d observer la continuité du traitement des patients. c. Services de consultations Il faut qu il y ait une quantité adéquate de consultations à des médecins traitants pour que les résidents acquièrent une expérience suffisante. Il faut aussi pouvoir prodiguer des consultations aux organismes scolaires et communautaires. d. Expériences d apprentissage en milieu communautaire Il doit y avoir des aménagements pour une expérience supervisée : e. Autres Il doit y avoir: - dans les consultations en milieu communautaire; - dans le traitement actif à long terme des problèmes émotionnels et de comportement; - dans les soins aux personnes qui ont des incapacités intellectuelles; et - dans la psychiatrie médico-légale. i. des ressources disponibles qui doivent permettre la formation des résidents dans le recours aux diverses modalités de traitement en psychiatrie; ii. accès à des laboratoires appropriés y compris des laboratoires de biochimie et de génétique; iii. accès à des tests psychologiques et neuropsychologiques, à l électroencéphalogramme (EEG), à la tomodensitométrie et à l imagerie par résonance magnétique (IRM); iv. un personnel qui doit comporter un nombre suffisant de professionnels non médicaux, y compris des psychologues, des infirmières psychiatriques, des travailleurs sociaux et des ergothérapeutes; 4. Services de soutien - Cliniques, diagnostiques, techniques a. Liaison avec les autres spécialités et surspécialités Il doit y avoir des services d enseignement clinique actifs en médecine de famille, en médecine interne, en pédiatrie, en neurologie, en chirurgie et en imagerie diagnostique, ainsi que des services de consultations et de liaison accessibles. Des Page 5 de 8
services actifs dans ces disciplines doivent être disponibles aux fins de la formation des résidents en psychiatrie. Des rapports étroits devraient aussi être maintenus avec les surspécialités d intérêt particulier pour la psychiatrie, comme l endocrinologie et la pharmacologie clinique. b. Services d urgence Il doit y avoir une infrastructure adéquate au Service des urgences, pour permettre aux résidents d'acquérir une compétence dans le diagnostic et le traitement initial de toutes les situations urgentes impliquant la psychiatrie. NORME B5 : CONTENU CLINIQUE, PÉDAGOGIQUE ET SCIENTIFIQUE DU PROGRAMME Le contenu clinique, pédagogique et scientifique du programme doit être conforme au concept de l éducation postdoctorale universitaire et préparer adéquatement les résidents à exercer tous les rôles CanMEDS. La qualité de l'enseignement du savoir dans le programme sera en partie démontrée par un esprit de curiosité scientifique au cours des discussions cliniques, au chevet des patients, dans les cliniques ou dans la communauté, et lors des séminaires, des tournées d enseignement et des conférences. Ce savoir suppose une compréhension en profondeur des mécanismes à la base des états normaux et anormaux et l'application des connaissances courantes à la pratique. Veuillez vous reporter à la Norme B5 des Normes générales d agrément, aux Objectifs de la formation, aux Exigences de la formation spécialisée en psychiatrie, et au cadre de compétences CanMEDS pour l'interprétation de cette norme. Chaque programme doit élaborer un programme pédagogique pour chacun des rôles CanMEDS, qui tient compte des particularités uniques au programme et à son environnement. Les exigences particulières additionnelles sont indiquées plus bas. 1. Expert médical 2. Communicateur 3. Collaborateur En plus des Normes générales d agrément, les exigences suivantes s appliquent: - Les résidents doivent avoir des possibilités d offrir des soins partagés / en collaboration avec des médecins de famille, des médecins spécialistes et d autres professionnels de la santé mentale. 4. Gestionnaire Page 6 de 8
5. Promoteur de la santé 6. Érudit 7. Professionnel En plus des Normes générales d agrément, les exigences suivantes s appliquent: - Il faut offrir aussi aux résidents la possibilité de se sensibiliser aux conséquences de la vaste gamme des facteurs sociaux liés aux problèmes psychiatriques. - Dans les relations avec les patients, les collègues et les étudiants, les résidents doivent démontrer un professionnalisme qui se conforme aux principes du respect des limites dans tous les domaines d interaction, en particulier en ce qui a trait aux questions d ordre sexuel ou financier. NORME B6 : ÉVALUATION DU RENDEMENT DES RÉSIDENTS Il faut des mécanismes en place pour assurer la collecte et l interprétation systématiques des données d'évaluation pour chacun des résidents inscrits au programme. On trouve l interprétation de la Norme B6 dans les Normes générales d agrément. Durant la première année de résidence, l évaluation se fait conformément aux modalités habituelles dans les stages en médecine et en chirurgie. Si plus d un bloc de formation est suivi en psychiatrie (EFS 1.1.4-a-iv), chaque expérience en psychiatrie doit faire l objet d un document distinct, y compris les buts et objectifs particuliers, ce document comportera une explication des contributions à l expérience de base s il y a lieu. L évaluation durant la deuxième année de résidence porte surtout sur les connaissances et les habiletés de base, tandis que durant la troisième année, elle insiste sur les connaissances et les habiletés générales approfondies. L évaluation de l atteinte des exigences de formation simultanée / longitudinale ou des expériences structurées (psychothérapies, soins partagés / en collaboration, dépendances, recherche) doit faire l objet de documents distincts (p. ex., portfolio, registre) de ceux utilisés pour les expériences concomitantes en stages et doit porter spécifiquement sur l expérience en question. Il faut remplir des fiches d évaluation en cours de formation (FECF) pour chaque expérience de formation simultanée et longitudinale. Les mécanismes d évaluation doivent inclure un processus pour la réalisation d une évaluation normalisée d un rapport sur les rencontres cliniques (ENRRC) pour chacun des résidents du programme. Adopté/Conseil 98 09 Mise à jour - Comité d éducation 04 06 Mise à jour - Comité d éducation 05 10 28 Mise à jour - Comité d éducation Juin 2007 Page 7 de 8
Mise à jour CRNFS Juin 2009 Mise à jour rédactionnelle juillet et septembre 2012 Mise à jour rédactionnelle Comité de spécialité mai 2013 Page 8 de 8