Festival de Biarritz Amérique Latine 23 ème édition Du 2 au 5 octobre 2014 Julie AUDLAUER, Charlotte CADEZ, Alexandra DUBOS, Cassandre NEBOT, Justine PEILLERON, Caroline PREVOST, Anna VENTANAS.
AVRIL 2014 Lancement de «La mala educación en Biarritz», avec l'aide de Laurence Mullaly Maître de conférence du Département des Etudes Ibériques, financée et soutenue par le projet Pédalangue (Joël Richard). Elaboration d un groupe Facebook Privé afin de faciliter la communication entre les sept étudiantes participantes..
MAI 2014 Premier rendez - vous hors période de cours entre les étudiantes et Madame MullalyMullaly afin de définir l hébergement, le transport, la restauration...
JUILLET 2014 Rassemblement des documents nécessaires à la validation du projet auprès de l Université et de Stéphanie Lous tau, responsable Administration et Logistique du festival. 11 juillet : rendez - vous à l Utopia pour une mise au point avec Madame Mullaly et énonciation d idées pour la préparation de l après - festival (photos, album, carnet de bord, présentation oral, partenariat avec l'utopia )
AOÛT 2014 Premiers visionnages des bandes annonces dévoilées par le festival de Biarritz. La donna Café Los hongos Prise de contact avec Maitetxu Darguy, r esponsable C oordination Jeune P u b l i c (propositions de rendez - vous avec des cinéastes, organisation de notre venue). Prise de contact avec Stéphanie Loustau, responsable Administration et Logistique. (informations concernant les logements et le financement).
SEPTEMBRE 2014 Prise de contact avec Rémy Dubourg afin de définir une date pour la signature du contrat d engagement avec l Université. Réception du programme intégral des projections filmiques élaboré par le Comité de sélection dirigé par Lucile de Calan et Raphaële Monnoyer.
9 juillet : signature du contrat, mise en commun d un communiqué destiné à la promotion du projet La mala educación et du Festival Amérique Latine de Biarritz, élaboration d un logo, création d une boîte mail dédiée à notre projet : lamalaeducacionenbiarritz@gmail.com Distribution de notre communiqué à l Institut Cervantés de Bordeaux lors de leur soirée «Présentation de la 23ème édition du Festival de Biarritz» ainsi qu au service communication de l Université.
Création d une page Facebook publique : La Mala Educación en Biarritz
OCTOBRE 2014 Le séjour peut commencer! Les projections ont eu lieu à la Gare du Midi
mais aussi au Casino et au Royal.
Le festival Amérique Latine de Biarritz, c est un hommage à la culture latino - américaine dans son intégralité à travers le cinéma mais aussi la littérature avec un focus sur Octavio Paz et Jorge Luis Borges en présence de sa femme María Kodama, la musique, la danse et les spécialités culinaires. Exposition : María Félix.
Le village
Notre rencontre avec le cinéaste Emilio Maillé ( documentaire Un buñuel méxicain ) Notre rencontre avec le cinéaste Emilio Maillé Notre rencontre avec la cinéaste María Isab el Ospina et son acteur Víctor González ( documentaire Hecho en Villapaz )
Nous vous proposons notre propre Palmarès de long-métrages, court-métrages et documentaires confondus et accompagnés d une brève analyse filmique qui révèlent nos impressions ainsi que nos remarques.
COMPLETO Court-métrage Pays : Colombie Réalisation: Ivan D. Gaona Durée : 16 Synopsis : Completo, jeune livreur de lait dans une campagne colombienne, réussit enfin à inviter à sortir la jeune fille qu il aime. Son rendez-vous est mis en péril lorsqu au cours d une livraison, il se retrouve embarqué dans un violent règlement de comptes.
COMPLETO Completo est un court-métrage dont l intrigue est impressionnante. Completo est un homme qui souhaite seulement obtenir un rendez-vous avec une jeune femme de son village et pourtant, il finira par assister à un meurtre. Ce qui est étonnant est qu en seize minutes de projection, Iván D. Gaona réussit à mettre en scène beaucoup plus de péripéties que ne peut contenir un long métrage comme par exemple Club Sandwich. Ce court-métrage nous a permis de comprendre que la durée d une projection importait peu. Chaque cinéaste est libre d élaborer un film d une longueur plus ou moins importante et chaque choix est tout à fait viable et légitime. D autre part, ce court métrage nous rappelle les westerns américains avec des plans d ensemble où apparaissent des hommes armés et très semblables aux cow-boys des années soixante.
CINCO DIAS SIN NORA Long-métrage Pays : Méxique Réalisation: Mariana Chenillo Scénario: Mariana Chenillo Interprétation: Fernando Luján, Cecilia Suárez, Ari Brickman, Enrique Arreola, Angelina Peláez Durée: 92 Synopsis : Nora planifie sa tentative de suicide avec l'intention que son ex-mari doive s'occuper de ses funérailles. Une mystérieuse photographie vient bouleverser son plan et sera la cause d'un rebondissement inespéré
CINCO DIAS SIN NORA Dès les premières minutes de ce long métrage, les spectateurs qui ne connaissent pas encore la trame du film sont directement intégrés au sein du décor avec un plan d une grande profondeur de champ. Les spectateurs sont les seuls à avoir accès à l intérieur d un lieu intime, un appartement. Ils y sont presque enfermés tandis que les personnages sont à l extérieur, devant la porte. Les thèmes principaux sont celui du décès et de la mort à travers le personnage de Nora, une vielle dame qui vient de se suicider en avalant des médicaments. Cette thématique est généralement mise en relation avec la tristesse et la peine. Cependant, c est ici un longmétrage parsemé de touches humoristiques. Nous observons par exemple la scène du maquillage du visage du cadavre par son ancienne femme de ménage. Malgré l interdiction de toute la famille, cette dame lui recouvre le visage de couleurs clinquantes qui la fait ressembler à un clown.
HECHO EN VILLAPAZ Documentaire Pays: Colombie Réalisation: María Isabel Ospina De Los Ríos Interprétation: Víctor Gonzáles Durée: 53 Synopsis : Víctor González, 28 ans, est devenu cinéaste lorsqu il a découvert qu il pouvait réaliser des vidéos avec son téléphone portable. Il avait en lui les ressorts scénaristiques et il s en donne désormais à cœur joie. Il a déjà réalisé des dizaines de mélodrames et films d horreur pittoresques dans lesquels il fait jouer les habitants de son village afro-colombien de la vallée du Cauca.
HECHO EN VILLAPAZ Hecho en Villapaz est un documentaire qui met en relief une mise en abyme. La cinéaste María Isabel Ospina s est engagée à filmer Víctor González, jeune colombien, qui réalise par lui-même et avec les faibles moyens qu il possède quelques films. Il ne bénéficie pas de matériel professionnel et a commencé à filmer ses premières scènes à l aide d un ancien téléphone portable. Ce documentaire a une dimension didactique car la mise en abyme constitue une fonction méta-cinématographique. Elle nous enseigne les techniques que met en œuvre Víctor, cinéaste amateur, qui tente de faire de ses voisins des acteurs, maquilleurs ou assistants et qui réalise seul le tournage et le montage de ses films. Il y a donc en majorité des plans moyens ou d ensemble qui permettent aux spectateurs de voir simultanément le champ de la caméra de María Isabel Ospina et celui de Víctor González. Nous plaçons ce documentaire en troisième position mais notre jugement a sûrement été influencé par l entretien que nous avons eu la chance de réaliser avec la cinéaste et son acteur. Il est vrai que lorsque nous obtenons des informations supplémentaires sur l expérience du réalisateur et que nous partageons nos points de vue, un long-métrage, court-métrage ou documentaire peut alors prendre un nouveau sens. NB : Cet entretien a donné lieu à un premier article signé collectivement et qui sera publié dans la revue électronique Savoirs en Prisme.
CLUB SANDWICH Long-métrage Pays : Méxique Réalisation et scénario: Fernando Eimbcke Interprétation: Lucio Giménez Cacho; Danae Reynaud; Maria Renée Prudencio... Durée: 80 Synopsis : Paloma, mère célibataire et son adolescent de fils Hector, entretiennent une relation très spéciale et très fusionnelle. Cependant tout va changer lorsqu Hector pendant des vacances avec sa mère dans un hôtel, rencontre Jasmin. Il découvre alors avec elle l amour et le sexe. Sa relation avec sa mère va donc évoluer et malgré la contrariété de Paloma, elle devra accepter la situation.
CLUB SANDWICH Club sandwich est un long métrage dont le personnage principal est un jeune adolescent nommé Hector qui découvre peu à peu sa sexualité tandis que sa mère Paloma a du mal à le voir grandir. Le silence occupe une grande partie de la composition cinématographique de ce film. Les plans rapprochés poitrine dominent et peuvent durer de longues secondes qui paraissent pour les spectateurs interminables. Les personnages n énoncent pas une seule parole voire ne s adressent pas un seul regard et une ambiance pesante s installe de nombreuses fois lors du film. Ce long métrage met en valeur des personnages dont les déplacements sont très limités. En effet, le décor est toujours le même : l hôtel où passent leurs vacances Paloma et Hector. Le message du cinéaste ne passe donc pas par les gestes ou les mouvements mais par le silence qui volontairement déstabilise les spectateurs. Ce procédé filmique et fil conducteur du film met en évidence un choix judicieux de la part du réalisateur car ici, le silence est beaucoup plus impactant que n importe quel dialogue. Le malaise que ressentent les spectateurs n est que le reflet des sentiments de chacun des personnages. De plus, les spectateurs sont sans cesse attirés par l écran et inclus dans celui-ci. Nous pensons notamment à la scène du repas de famille qui réunit Hector, la jeune adolescente dont il tombe amoureux, ses parents ainsi que Paloma. La caméra est placée en bout de table comme si une autre personne s y trouvait et partageait le repas avec les personnages. Les spectateurs ont réellement l impression d être cet invité supplémentaire.
REFUGIADO Long-métrage Pays: Argentine Réalisation: Diego Lerman Scénario: Diego Lerman y María Meira Interprétation: Julieta Díaz; Sebastián Molinaro; Marta Lubos; Carlos Weber Durée: 95 Synopsis : Matias, 7 ans et sa mère Laura, se voient dans l obligation d abandonner de toute urgence leur maison où ils vivent afin d échapper à une nouvelle réaction violente de Fabien, le père de Matias. A la recherche d un endroit où ils pourraient trouver refuge, commence alors une course poursuite contre le danger.
REFUGIADO Refugiado est le film par excellence que nous avons toutes préférées. Cette fiction nous a beaucoup touchées pour différentes raisons. Premièrement, le thème des violences conjugales est omniprésent pendant tout le film. C est un thème social et d actualité qui ne peut pas nous laisser indifférentes et encore plus dans notre cas puisque nous sommes des jeunes femmes. Le thème et la tendre relation entre la mère Laura et son fils Matias facilitent l identification des spectateurs avec ces deux protagonistes. D un point de vue cinématographique, les plans choisis par le cinéaste Diego Lerman permettent aux spectateurs d entrer plus facilement dans l intrigue et dans la fuite des deux personnages. Par exemple, nous pouvons citer les nombreux mouvements de caméra qui laissent voir en amorce le dos de la mère et son fils qui courent dans la ville, la nuit afin de fuir ce père violent. Il y a également les plans à hauteur d enfant qui amplifient l identification avec Matias ou encore les scènes où la caméra semble se cacher derrière une voiture ou un arbre afin d observer les protagonistes tout comme le fait le père. De cette manière, le cinéaste réussit à capter l attention des spectateurs et les rendre à la fois témoins et acteurs de cette fuite. Ils sont notamment mis dans la confidence des lieux où se cachent la mère et son fils. Dès le début, la cadence du film est annoncée : la mère fuit la violence d un père que nous ne verrons jamais, élément très audacieux et intéressant de la part du cinéaste. En effet, même la dernière image nous laissera uniquement voir la silhouette de ce personnage totalement déshumanisé. Le suspense est présent et se prolonge tout au long du film jusqu à venir susciter l intérêt des spectateurs et les faire participer. Le cinéaste réussit alors à faire appel à l émotion des spectateurs qui semblent partager les mêmes sentiments que la mère : la peur et l angoisse de voir réapparaître ce père violent. D autre part, nous soulignerons le jeu d acteur du jeune Sebastián Molinaro dans le rôle de Matias. Les spectateurs s identifient à la mère qui se retrouve sujette aux interrogations de son fils. Bien qu il soit jeune, le protagoniste comprend rapidement que la relation entre ses parents est difficile et que la situation est complexe. Les spectateurs s attachent à ce petit garçon partagé entre l amour pour sa mère et l envie de revoir son père et sa famille réunie. Dans tous les cas, on retiendra ce film pour son suspens, son intrigue haletante et cette tension omniprésente qui suscitent une multitude d émotions chez les spectateurs dont l angoisse.
Une expérience unique en lien avec nos études Notre court mais intense séjour à Biarritz dans le cadre de la 23 ème édition du Festival du cinéma d Amérique Latine nous a permis de vivre une expérience enrichissante et inoubliable. Nous avons rapidement pris goût à nous déplacer entre les trois différents lieux qui projetaient les courts et longs métrages ainsi que les documentaires. Bien que nous ayons eu des préférences au fil des jours, ce qui nous amena d ailleurs à ne pas nous rendre toutes aux mêmes séances, nous restons unanimes sur la qualité des projections. Nous avons été satisfaites de nos journées et des diffusions. Pour la plupart d entre nous, ce festival était l occasion d assister à des projections de films ou documentaires inédits et différents de ce que nous avons l habitude de regarder dans notre vie quotidienne. Au-delà de la fiction, la majeure partie des courts ou longs métrages soulevait des thématiques sociales (La Salada avec l immigration, Refugiado avec le thème de la maltraitance, la manifestation de 2011 au Chili pour le droit à l Education gratuite avec le documentaire El vals de los inútiles) et politiques (les élections présidentielles au Paraguay avec le documentaire Poder e Impotencia, un drama en tres actos) actuelles qui ne pouvaient pas laisser indifférentes les spectatrices que nous avons étés pendant quelques jours. Nous avons rapidement pris coutume, après chaque projection ou parfois quand nous avions un moment de libre, de nous rassembler afin d échanger nos différents points de vue et ressentis sur les films quel qu ils soient. Nous avons constaté que certaines ressortaient totalement conquises, là ou chez d autres, nous pouvions lire un peu de déception quant à la tournure d un film. Dans tous les cas, le festival a été l occasion pour nous de mettre à profit les connaissances que nous avons acquises dans le cadre de nos études, notamment l étude des différents plans cinématographiques et des techniques mises en place par le réalisateur afin d avoir un impact sur son auditoire. Certaines d entre nous ont d ailleurs assisté à la délibération du jury pour les longs métrages en compétition. Même si nous avons été déçues par l organisation et la tournure de cette délibération
souvent surjouée par un jury manquant de tact, nous avons pu constater que les cours de cinéma que nous avons eu en deuxième année de Licence nous permettraient à notre tour de pouvoir donner notre avis sur les films et pourquoi pas remettre notre propre prix étudiant comme nous avons tenté de le faire avec notre Palmarès. Nous avons constaté, à notre grand regret, le nombre très faible de femmes réalisatrices lors de cette édition. Nous avons toutefois eu la chance d en rencontrer une. Il s agit de María Isabel Ospina accompagnée de son acteur Víctor González. Nous avons également passé un agréable moment en compagnie d Emilio Maillé. Ces rendez-vous nous ont donné l opportunité de partager directement, sans aucun intermédiaire, nos ressentis avec les réalisateurs et de leur exposer nos différentes interrogations sur leurs documentaires. De cette manière, nous pouvons dire que le festival était l occasion pour nous de participer à une expérience et manifestation culturelle mais aussi humaine que nous espérons renouveler prochainement.
NOUS REMERCIONS L Université Bordeaux Montaigne ainsi que le projet Pédalangue (Joël Richard) qui a financé intégralement notre séjour. Le festival de Biarritz grâce auquel nous avons rencontré des professionnels. Madame Mullaly pour nous avoir fait découvrir ce festival et nous avoir montré que nous pouvions enrichir nos connaissances grâce à des expériences comme celle-ci.