C 1 EPANOUISSEMENT DE CHACUN DANS UN CADRE DE VIE SATISFAISANT L alimentation en eau potable n'apparaît pas comme un problème majeur au niveau de la ville. Les réseaux d alimentation sont récents et l approvisionnement est géré au niveau intercommunal, ce qui toutefois n incite pas toujours à se soucier du devenir de la ressource. Une meilleure connaissance de l ensemble des consommations et des usages de l eau sur le territoire est pourtant un préalable indispensable afin de pouvoir cibler les gisements d économie potentiels et ainsi entamer une démarche plus exemplaire sur le territoire. 1. Une gestion de l eau potable à l échelle du bassin parisien qui satisfait aux besoins PERIMETRE DE GESTION DU SEDIF La Ville, qui ne dispose pas de ressources économiquement exploitable sur son territoire, a confié la gestion du service d alimentation en eau potable au Syndicat des Eaux d Ile-de- France (SEDIF). Elle bénéficie ainsi des infrastructures de ce vaste syndicat, ce qui lui permet de mutualiser les coûts du service. Une gestion publique du service de l eau, une exploitation privée Le SEDIF est un établissement public qui gère le service d alimentation en eau potable pour 144 communes de la périphérie parisienne, et dont l exploitation des installations est déléguée à l entreprise Veolia Eau. En juin 2010, le SEDIF a décidé de reconduire l actuel délégataire. Le nouveau contrat qui prendra effet au premier janvier 2011 pour une durée de 12 ans aura notamment pour conséquence une baisse du prix de l eau pour les Véliziens (voir ci-après), du fait de la réduction de la part du délégataire dans la facture d eau. Une qualité médiocre des eaux puisées qui requiert un dispositif de traitement important L eau potable distribuée à Vélizy-Villacoublay provient de la Seine, où elle est pompée au niveau de l usine de Choisy-le-Roi. Si la qualité de l eau du fleuve tend globalement à s améliorer ces dernières années, les concentrations de certains polluants demeurent importantes (azote, phosphore), et la contamination par Source : SEDIF, Rapport d activités 2009 Une continuité de service garantie pour les personnes en difficulté Sur son volet social, le SEDIF s engage notamment à maintenir la fourniture d eau en cas d impayés auprès des abonnés ayant déposé une demande d aide sociale. En outre, aucune coupure de service n est autorisée pour les familles avec enfants de moins de 3 ans, et chez les personnes âgées dépendantes. 1
les produits phytosanitaires persiste. De fait, la qualité fluctuante de l eau de la Seine implique des dispositifs de traitement conséquents. Le traitement de l eau potable de Vélizy-Villacoublay est assuré au niveau de l'usine Edmond Pépin de Choisy-le-Roi, soit l'une des plus grandes usines d'eau potable du monde avec une capacité de production quotidienne de près de 330 000 m 3 d'eau (voir encadré ci-contre). Un double traitement des eaux D une surface de 16 ha, l usine de Choisy-le-Roi est équipée d'une filière biologique utilisant le couplage ozonecharbon actif : charbon actif afin d éliminer les produits phytosanitaires ; ozone afin de détruire les bactéries et autres microorganismes. Pour l usager, une qualité de l eau conforme Les différentes installations du réseau d alimentation de Vélizy- Villacoublay peuvent être jugées comme tout à fait performantes, l eau distribuée ayant été déclarée, par l autorité sanitaire, conforme aux limites de qualité réglementaires pour l ensemble des paramètres bactériologiques et physico-chimiques analysés en 2008 et 2009. L eau distribuée à Vélizy-Villacoublay est même de très bonne qualité bactériologique, et contient de moins en moins de nitrates : 19 mg/l en moyenne quand la limite de qualité est de 50 mg/l. Elle est également conforme à la limite de qualité (0,10 µg/l) pour l ensemble des pesticides analysés. Un contrôle obligatoire conforme En 2009, l Agence Régionale de la Santé (ARS) a prélevé 146 échantillons d'eau en production et 94 sur le réseau de distribution de Vélizy, tous ont été conformes. Un réseau SEDIF globalement performant ; localement, un risque résiduel lié au transport et à l entretien des canalisations Les contrôles obligatoires de l ARS (ex DDASS) sont complétés par un contrôle sanitaire de l eau, effectué par le délégataire du service, qui a réalisé pour le compte du SEDIF en 2009 29 prélèvements sur Vélizy-Villacoublay. Seul un dépassement de seuil a pu être constaté sur le paramètre turbidité, qui correspond à la quantité de matières en suspension dans l eau (voir encadré ci-contre). En l absence de données locales, le rendement du réseau de distribution du SEDIF, qui permet de mesurer les volumes perdus par rapport à l ensemble des volumes mis en distribution, s élève, en 2009, à 88 %. On estime généralement que le rendement d un réseau est bon au-delà des 80 %. En 2008, une fuite dans une canalisation de transport avenue Morane Saulnier a nécessité des limitations dans les arrivées d eau, ce qui a entraîné une diminution de la défense incendie du Centre Commercial de Vélizy 2. Plus généralement, il convient de surveiller les canalisations des hameaux historiques de la ville (le Village, les Ursines, le Clos), là où les canalisations anciennes sont susceptibles d être fragilisées par le gel, les systèmes racinaires, et où peuvent subsister des branchements en plomb. Une turbidité croissante sur l ensemble du réseau SEDIF Lors de son transport dans les réseaux de distribution, l eau peut se charger de particules, notamment en cas de mauvais entretien ou de stagnation dans les canalisations. Au niveau du SEDIF, l indicateur de clarification moyen était inférieur à 0,2 NFU en 2008, à 0,3 en 2009. Ces chiffres, qui traduisent une hausse générale de la turbidité sur le réseau reste acceptables. Pour les eaux produites par les usines sur la Seine le seuil est de 1 NFU. La référence de qualité de 2 NFU s applique au niveau du robinet du consommateur. 2
2. Une connaissance limitée des usages de la ressource Le syndicat intercommunal SEDIF - fixe les prix et choisit le délégataire : les marges de manœuvre de la Ville sont limitées. Et la disponibilité de la ressource à un prix mutualisé n incite pas à approfondir la connaissance des consommations. Les gisements d économies et les publics à cibler sont ainsi très peu identifiés. Un prix de l eau potable mutualisé qui masque certaines des spécificités du territoire, et n incite pas à la sobriété Quelque soit la distance à la «source», le prix de l eau, hors taxes et assainissement, est commun aux 144 communes du SEDIF. Au premier janvier 2010 il était ainsi de 1,73 pour 1 m 3 d eau, pour une consommation moyenne de 120 m 3 par an. EVOLUTION COMPAREE DES COMPOSANTES DE LA FACTURE D EAU ET DE L INFLATION Base 100 en 1994 source : rapport d activité du SEDIF 2009 La facture d eau «globale», qui comprend la part «eau potable», la part «assainissement» et les taxes et redevances, est en hausse sensible depuis 2003 (voir graphique ci-dessus). Elle s accroît notamment de + 1,1 % entre 2009 et 2010, alors que la part de l eau potable a quant à elle baissé de 1,7 %, sur la même période. Le prix de l'eau applicable à Vélizy-Villacoublay au 4 ème trimestre 2010 est de 3,8094 TTC/m 3, soit l un des plus faibles du secteur, sur la base d'une consommation annuelle de 120 m 3 toutes taxes et redevances comprises. PRIX DE L EAU AU 4EME TRIMESTRE 2010 Un prix de l eau potable en baisse en 2011 Le nouveau contrat signé par le SEDIF et Veolia prévoit un prix de l eau potable compris entre 1,51 et 1,41 HT par m 3 au 1er Janvier 2011, soit une baisse de 14 % à 20 %. Il introduit également un tarif multi habitat optionnel. Les usagers habitant dans le collectif pourront bénéficier au 1er janvier 2011 de tarifs proches de l habitat individuel, soit une réduction 19 centimes d euro par m 3 pour une consommation de 180 m 3, en contrepartie d un abonnement trimestriel de 5,72. Des composantes du prix variables d une commune à l autre Les redevances et taxes varient d'une commune à l'autre en fonction des programmes d'investissement pour la dépollution et des contraintes de collecte et de traitement des eaux usées. Source : SEDIF 3
Des consommations en baisse régulière depuis 2003 Les volumes d eau vendus par le SEDIF à la Ville aux abonnés individuels comme aux entreprises - sont en diminution régulière depuis 2003, d environ 200 000 m 3 par an, ce qui correspond à une baisse de 32 % sur la période. EVOLUTION DES VOLUMES VENDUS 2003 2009 UNE BAISSE ACCENTUEE DES VOLUMES VENDUS A VELIZY-VILLACOUBLAY D après SEDIF, rapport d activités 2003 à 2009 Cette décroissance des volumes vendus s observe sur l ensemble du SEDIF, mais est particulièrement sensible sur Vélizy, pour un nombre d abonnés quasi constant (voir graphique ci-contre). Les ventes par abonnés sont en baisse de 12,6 % sur l ensemble du SEDIF, de 19,5 % sur Vélizy entre 2003 et 2009. Source : ETIK-PRESSE, d après les chiffres du SEDIF, Rapports annuels 2003-2009 Fautes de données plus précises, les causes de cette décrue sont difficiles à établir et à hiérarchiser ; les raisons pouvant être multiples : amélioration du réseau et mise en place de systèmes de contrôle plus efficaces, désindustrialisation (la majorité des activités de la zone d emploi relèvent aujourd hui du secteur tertiaire), ou encore évolution des comportements individuels, modernisation des équipements électroménagers, etc. Un niveau de consommation qui demeure important, mais dont la destination est mal connue L abonné Vélizien (ménages et entreprises confondus) consomme un volume d eau près de deux fois supérieur à celui de la moyenne du SEDIF. MAIS UN NIVEAU DE CONSOMMATION RAPPORTE AU NOMBRE D HABITANT ENCORE TRES SUPERIEUR AUX STANDARDS LOCAUX VOLUMES VENDUS PAR M3 PAR AN PAR RESIDENT ET ABONNE D après le SEDIF, rapports d activités 2003 à 2009 Source : ETIK-PRESSE, d après les chiffres du SEDIF, Rapports annuels 2003-2009 4
Ces chiffres laissent à penser qu une part non négligeable de ces volumes est consommée par les nombreuses activités économiques de la ville - qui accueillent près de 40 000 salariés par jour - ou commerciales, 50 000 visiteurs transitant chaque jour par Vélizy 2 (des chiffres à comparer aux 20 000 résidents). Sur l ensemble du réseau du SEDIF, la consommation d eau des abonnés domestiques représente 16 % de la consommation d eau. Mais ce chiffre très général, n éclaire pas la consommation vélizienne. A l heure où nous rédigions ce diagnostic, la Ville ne disposait pas sur ce point de données plus précises ; ce manque d informations rendant, dès lors, plus difficile toute explication sur la baisse de la consommation, et sur la fixation d éventuels objectifs de réduction. 3. Economiser la ressource : des pistes de réflexion Le premier axe de progression de la Ville sur la thématique eau concerne le développement d un suivi de l ensemble des usages de l eau sur le territoire et de ses propres consommations. Parallèlement, il est déjà possible de favoriser la récupération de certaines des eaux recyclables (pluviales, piscines, etc.). Un suivi des consommations de la Ville à initier D après le diagnostic de développement durable interne réalisé par la Ville en 2010, les bâtiments municipaux sont peu équipés (robinets, chasses d eau économes, etc.) et le suivi des consommations d eau était limité, jusqu à fin 2010, à l analyse des factures. Si celles-ci ont augmenté, pour l ensemble du patrimoine de la ville, de 10,1 % entre 2007 et 2008, aucun indicateur ne permet ici aussi d en identifier les causes (voir fiche E3 Mode de vie et consommation responsable). L embauche récente par la Ville d un technicien spécialiste des fluides devrait initier la mise en place d indicateurs sur la consommation en eau des bâtiments. Les informations collectées pourraient conduire au développement d un système de gestion de l eau informatisé pour les espaces verts et les bâtiments, ce qui permettrait d améliorer le contrôle du réseau et la détection des fuites. L arrosage des espaces verts, des sources d économie à saisir L eau utilisée pour l entretien des espaces verts de la Ville n est pas comptabilisée. Si un suivi centralisé des consommations apparait nécessaire, des sources d économie immédiate existent : généralisation des systèmes d arrosage goutte à goutte et de la pratique du paillage qui permet de limiter les pertes en eau. Par ailleurs, les consommations d eau de la piscine municipale ont connu une nette augmentation depuis 2007. Les deux vidanges annuelles sont rejetées directement dans les égouts, ce qui correspond à une perte de 30L/jour/nageur. Un système de récupération avec bassin tampon pourrait être étudié afin d utiliser cette eau, après traitement, pour le nettoyage des rues. 5
La collecte des eaux pluviales, un double enjeu : économique et écologique A ce jour, aucun système de récupération des eaux pluviales n est installé dans la ville afin d approvisionner le service des espaces verts en eau d arrosage, mais la nouvelle école Mermoz, ainsi que le cimetière, le seront en grande partie. A la suite de l'arrêté du 21 août 2008, l'eau de pluie collectée par les particuliers peut à présent être utilisée, sous réserve de l installation des équipements de collecte ouvrant droit à un crédit d impôt de 25 %. Compte tenu des possibles transferts de pollution vers les zones humides sensibles de la forêt de Meudon, notamment par le ruissellement des eaux pluviales (voir fiche A3 - Assainissement), sensibiliser et inciter les particuliers et les bailleurs de la ville à la mise en place de telles installations, en se montrant exemplaire, aurait donc un impact tant économique qu écologique. Forces Faiblesses - Une adhésion au SEDIF qui permet l accessibilité à la - Peu de marge de manœuvre pour ce qui est de ressource, une mutualisation des coûts et garantit la mettre en place une politique locale de l!eau qualité des eaux distribuées - Une certaine méconnaissance des consommations et des usagers Opportunités Menaces - Le renouvellement et la modernisation des - Les dégradations diverses du réseau de distribution canalisations dans le cadre de l arrivée du TRAM des quartiers anciens de la ville - Un sous-dimensionnement du réseau de distribution, l augmentation de la population devant s accompagner d une adaptation des équipements Enjeux - La collecte des eaux pluviales pour les particuliers (PLU, etc.) - La connaissance des volumes consommés afin d identifier les gisements d économie 6