Apchon (15) - Chutes de blocs rocheux à la falaise de la Vierge Avis du BRGM Rapport final BRGM/RP-55650-FR Juillet 2007
Apchon (15) - Chutes de blocs rocheux à la falaise de la Vierge Avis du BRGM Rapport final BRGM/RP-55650-FR Juillet 2007 Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public du BRGM 2007 07PIRA03 O. Renault Vérificateur : Nom : E. Bayle Date : 4 juillet 2007 Signature : Approbateur : Nom : Ph. Rocher Date : 6 juillet 2007 Signature : Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000. M 003 SIMP - MARS. 05
Mots clés : Cantal, Apchon, basalte, éboulement, risque naturel. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Renault O. (2007). Apchon (15) - Chutes de blocs rocheux à la falaise de la Vierge - Avis du BRGM. Rapport final, BRGM/ RP-55650-FR, 19 p, 9 ill. BRGM, 2007, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l autorisation expresse du BRGM.
Synthèse A la demande de la Préfecture du Cantal et dans le cadre de sa mission d appui aux administrations, le BRGM est intervenu le 20 juin 2007 afin de fournir un avis géologique sur un éboulement survenu en février 2007 en provenance de la falaise de la Vierge, au-dessus du bourg d Apchon (Cantal). Après analyse, il s avère que l éboulement a mobilisé environ 0,7 m 3 de rocher, entraînant la propagation d un bloc de 0,2 m 3 en forme de disque sur une distance d environ 80 m jusqu à un chenil situé à 6-7 m derrière la propriété ALTIER. Les observations de terrain montrent que de nouveaux blocs rocheux peuvent se propager dans la pente à partir d un linéaire de 25 à 30 m constituant l extrémité nord de la falaise de la Vierge, et à partir d un linéaire de 10 à 15 m constituant son extrémité sud. Entre ces deux zones, un vaste éboulis vif (largeur 80 m) semble être en mesure de diminuer fortement le risque de propagation des blocs rocheux vers le bourg. Cette situation engendre des menaces potentielles sur les habitations VAN DEN BOSSCHE, ALTIER et, dans une moindre mesure, JOURNIAL en partie nord de la falaise et potentiellement sur quelques propriétés en partie sud. Afin de sécuriser la partie nord de la falaise, la solution la plus adaptée au contexte paraît consister en la pose d un filet pare-blocs plaqué à la falaise (superficie à traiter : 200 m 2 ) et ancré au rocher stable, à confier à une société spécialisée en travaux acrobatiques. Afin de sécuriser la partie sud de la falaise, un traitement par parades actives (ancrages, filet pareblocs) paraît possible sous le contrôle d un bureau d études géotechniques, et après analyse par ce dernier des risques de propagation de blocs vers le bourg d Apchon par calcul trajectographique. BRGM/RP-55650-FR Rapport final -3-
Sommaire 1. Introduction...7 2. Contexte géologique...9 3. Observations le 20 juin 2007...11 4. Avis du BRGM...17 4.1. ANALYSE DU RISQUE...17 4.2. RECOMMANDATIONS EN MATIÈRE DE MISE EN SÉCURITÉ...18 5. Conclusion...19 BRGM/RP-55650-FR Rapport final -5-
Liste des illustrations Illustration 1 : Localisation du site sur le fond IGN à 1/25 000... 7 Illustration 2 : Extrait de la carte géologique n 764 de Riom-ès-Montagnes à 1/50 000 montrant la situation du lieu de l expertise... 9 Illustration 3 : Vue générale du site... 12 Illustration 4 : Zone d arrachement... 13 Illustration 5 : Blocs stoppés au pied de la zone d arrachement... 13 Illustration 6 : Bloc de 0,2 m 3 ayant atteint un chenil dans la propriété ALTIER... 13 Illustration 7 : En partie nord, falaise de 3 m avec blocs en pied... 14 Illustration 8 : Aperçu de la partie sud de la falaise... 14 Illustration 9 : Colonnades instables en partie sud... 15 BRGM/RP-55650-FR Rapport final -6-
1. Introduction A la demande de la Préfecture du Cantal et dans le cadre de sa mission d appui aux administrations, le BRGM est intervenu sur la commune d Apchon afin de fournir un avis géologique sur une chute de rocher survenue durant le mois de février 2007. L avis du BRGM est fondé sur une visite du site effectuée le 20 juin 2007 en présence de Monsieur Pierre POUGET, Maire d Apchon, et de Monsieur Olivier RENAULT du BRGM (Service Géologique Régional Rhône-Alpes). Illustration 1 : Localisation du site sur le fond IGN à 1/25 000 BRGM/RP-55650-FR Rapport final -7-
2. Contexte géologique D après la carte géologique à 1/50 000 n 764 de Riom-ès-Montagnes, le lieu de l éboulement concerne un entablement de basaltes porphyroïdes (B π ) qui repose sur un complexe conglomératique (Tv 1 ). Illustration 2 : Extrait de la carte géologique n 764 de Riom-ès-Montagnes à 1/50 000 montrant la situation du lieu de l expertise BRGM/RP-55650-FR Rapport final -9-
3. Observations le 20 juin 2007 Dans le courant du mois de février 2007, un morceau de colonne de basalte de dimensions 0,6 x 1,2 x 1 m (soit environ 0,7 m 3 ) se détache de la falaise de la Vierge, côté nord. Un des blocs issus de l éboulement, dont les dimensions sont 0,3 x 1 x 0,6 m (soit environ 0,2 m 3 ), se propage dans une pente moyenne de l ordre de 25 et sur une distance d environ 80 m avant d atteindre et de terminer sa course dans un chenil, à 6-7 m en amont de la maison de Monsieur et Madame ALTIER. Il est probable que le bloc ait roulé sur la tranche. Il a effectué plusieurs rebonds dans une pente occupée par d anciennes terrasses agricoles faites d une succession de replats relatifs et de ressauts. Malgré la présence de quelques bosquets d arbres, le bloc n a trouvé aucun obstacle suffisant pour l arrêter. Par contre, sa trajectoire n ayant pas suivi la ligne de plus grande pente, il est possible que certains de ces obstacles ait contribué à le dévier vers le Nord. Au droit de la zone d arrachement, la hauteur de la falaise est d environ 5 m. Alors que cette hauteur se réduit rapidement vers le Nord, elle augmente vers le Sud pour atteindre 10 m environ sur un linéaire d environ 100 m. Un vaste éboulis vif occupe toute la pente située au pied de la partie centrale de cette falaise sur une largeur d au moins 80 m. La chute de bloc du mois de février 2007 s est produite dans la partie nord de la falaise de la Vierge dans une zone où ce vaste éboulis est absent (soit une largeur d environ 25/30 m). On remarque qu en partie sud de la falaise, cet éboulis de pente est également absent sur une distance plus réduite de l ordre de 10-15 m. BRGM/RP-55650-FR Rapport final -11-
Illustration 3 : Vue générale du site BRGM/RP-55650-FR Rapport final -12-
Illustration 4 : Zone d arrachement Illustration 5 : Blocs stoppés au pied de la zone d arrachement Illustration 6 : Bloc de 0,2 m 3 ayant atteint un chenil dans la propriété ALTIER BRGM/RP-55650-FR Rapport final -13-
Illustration 7 : En partie nord, falaise de 3 m avec blocs en pied Illustration 8 : Aperçu de la partie sud de la falaise BRGM/RP-55650-FR Rapport final -14-
Illustration 9 : Colonnades instables en partie sud BRGM/RP-55650-FR Rapport final -15-
4. Avis du BRGM 4.1. ANALYSE DU RISQUE Il existe un risque permanent de chute de blocs sur la totalité de la falaise de la Vierge. Ces chutes de blocs sont généralement dues à un phénomène de descellement de colonnes de basaltes individualisées. Ce phénomène est engendré par leur géométrie prismatique, par l action à long terme des agents météoriques (pluie, neige, gel/dégel) et plus rarement par la présence de végétation arbustive sur la falaise. Après analyse du versant, il semble que le risque de propagation de ces chutes de blocs vers le bourg d Apchon soit principalement cantonné à l extrémité nord de la falaise sur un linéaire d environ 25 à 30 m, et à son extrémité sud sur un linéaire de 10 à 15 m. En effet, dans la partie centrale de la falaise, un vaste éboulis vif occupe la pente et semble réduire très fortement les chances de propagation d éventuels blocs rocheux vers le bourg. En partie nord, le linéaire de falaise de 25/30 m constitue une menace pour les habitations VAN DEN BOSSCHE, ALTIER et, dans une moindre mesure, pour l habitation JOURNIAL. Compte tenu de la pente moyenne (25 ) qui n est pas très prononcée, celle-ci a plutôt tendance à freiner les blocs ; de cette façon, les blocs susceptibles d atteindre les maisons auront a priori une forme particulière (disque ou sphère) leur permettant de rouler sur une longue distance en dépit des forces de frottement. Au niveau de ces trois maisons, l énergie de ces blocs (volume unitaire 1 m 3 ) ne paraît pas en mesure d engendrer la ruine d un pignon (sous réserve d un analyse trajectographique) mais elle peut l endommager assez sérieusement. Par ailleurs, de tels blocs peuvent engendrer des accidents corporels dans les jardins et chenils situés derrière les maisons. En partie sud (largeur de falaise 10 à 15 m), la mémoire collective ne retient aucun événement ayant concerné le bourg. Cependant, l aspect de certaines colonnades et la faible largeur du tapis d éboulis de pied font que l on ne peut a priori exclure la propagation de blocs rocheux dans la pente, et ce jusqu aux maisons. BRGM/RP-55650-FR Rapport final -17-
4.2. RECOMMANDATIONS EN MATIÈRE DE MISE EN SÉCURITÉ Afin de sécuriser la partie nord de la falaise, plusieurs solutions sont possibles : Pose d un filet pare-blocs de type ASM ou à maille losange 200 x 200 mm, plaqué au rocher et fixé latéralement par des barres d ancrages scellées dans le rocher stable, sur une superficie d environ 200 m 2 (hauteur moyenne de falaise 7 m pour un linéaire de 30 m). Cette action peut être réalisée directement par une entreprise spécialisée en travaux acrobatiques ayant l habitude des travaux de sécurisation en falaise, après un débroussaillage et une purge légère de quelques éléments. Cette solution est a priori la plus avantageuse économiquement parlant (estimée à environ 20 k HT, sous réserve de la confirmation de l avant-métré par un géomètre topographe). Mise en place de parades passives (écrans déformables de filet, de barrières de filet, voire d un merlon en terre) permettant d arrêter les blocs dans la pente. Cette solution est possible moyennant l intervention d un bureau d études afin de réaliser une analyse trajectographique qui permettra de définir la vitesse et l énergie des blocs rocheux, ainsi que leur hauteur de rebond. Ces éléments devront conduire au dimensionnement de parades que l on peut prévoir comme concernant un linéaire plus étendu que si l on traite directement la falaise, ceci en raison d un phénomène de dispersion des blocs dans la pente. Afin de sécuriser l extrémité sud de la falaise (largeur à traiter 10 à 15 m), nous recommandons au préalable qu une analyse trajectographique, effectuée par un bureau d études, puisse vérifier s il existe un risque de propagation de blocs rocheux jusqu au bourg. Si cette hypothèse se confirme, il appartiendra au bureau d études de définir le mode de traitement de la falaise, que l on peut prévoir a priori sous la forme de parades actives (ancrages passifs et/ ou filet ASM plaqué). BRGM/RP-55650-FR Rapport final -18-
5. Conclusion A la demande de la Préfecture du Cantal, le BRGM est intervenu le 20 juin 2007 afin de fournir un avis géologique sur un éboulement survenu en février 2007 à partir de la falaise de la Vierge située au-dessus du bourg d Apchon. Après analyse, il s avère que l éboulement a mobilisé environ 0,7 m 3 de rocher entraînant la propagation d un bloc de 0,2 m 3 sur une distance d environ 80 m jusqu à un chenil situé à 6-7 m derrière la propriété ALTIER. Les observations de terrain montrent que de nouveaux blocs rocheux peuvent se propager dans la pente à partir : - d un linéaire de 25 à 30 m constituant l extrémité nord de la falaise de la Vierge ; - et d un linéaire de 10 à 15 m constituant son extrémité sud. Entre ces deux zones, un vaste éboulis vif (largeur 80 m) semble être en mesure de diminuer fortement le risque de propagation des blocs rocheux vers le bourg. Cette situation engendre des menaces potentielles sur les habitations VAN DEN BOSSCHE, ALTIER et dans une moindre mesure JOURNIAL en partie nord de la falaise et potentiellement sur quelques propriétés en partie sud. Afin de sécuriser la partie nord de la falaise, la solution la plus adaptée au contexte paraît consister en la pose d un filet pare-blocs plaqué à la falaise et ancré au rocher stable. Afin de sécuriser la partie sud de la falaise, un traitement par parades actives (ancrages, filet pareblocs) paraît possible sous le contrôle d un bureau d études géotechniques et après analyse par ce dernier des risques de propagation de blocs vers le bourg d Apchon par calcul trajectographique. BRGM/RP-55650-FR Rapport final -19-
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