Gimond Marie Expérience étudiante à l étranger à Vilnius, Lituanie Vie pratique Logement : Avant de commencer à parler du logement, il est utile de préciser ma situation. Je ne partais pas seule mais avec trois autres amis que je connaissais de la faculté, dont deux garçons qui partaient pour un an alors que la copine de l un d eux et moi-même les avons rejoint en milieu d année. Le fait de partir tous les quatre ensembles a été décisif pour le choix de l habitation. En effet il nous était possible de dormir dans des dortoirs étudiants, proche de nos facultés respectives. Mais nous voulions être ensemble (et non séparés dans les dortoirs de facultés différentes, bien éloignées), c est pourquoi nous avons décidé d emménager dans un appartement en centre-ville. Nous avons commencé nos recherches grâce à internet. Par le biais de forums sur la question, nous avons trouvé des sites internet d agences immobilières qui nous ont permis de trouver un appartement dans notre gamme de prix. Nous avons tout de même cherché auparavant comment se disait en lituanien «centre-ville» afin d affiner notre recherche. Nous avons trouvé un appartement de 100m² avec trois chambres, une grande pièce de vie, une cuisine ouverte, des toilettes séparés et une salle de bain avec baignoire. Nous étions à cinq minutes à pied de l hyper centre de la vieille ville, à une dizaine de minute à pied de la gare et, mises à part les facultés qui étaient à 30 minutes en bus et trolleybus, nous pouvions tout rejoindre à pied très facilement et en marchant moins de 30 minutes. En Lituanie les loyers ne sont pas forcément bien chers mais les charges sont plus élevées ; nous payions 2000 Litas de loyer mensuel (soit 500 Litas chacun ce qui revient à environ 150 ), et les charges changeaient chaque mois, sachant que le plus cher que nous ayons payé était 300 Litas chacun (soit environ 90, en plein hiver). Il faut savoir que le chauffage ne peut pas être réglé manuellement, c est la ville qui règle la température du chauffage de chaque foyer, il faut donc s accommoder de la température décidée! Pour la caution, nous avons du déposer l équivalent d un loyer sans charges. A noter : là-bas il n y a pas de «préavis», si nous disons rester jusqu au mois d Août et que nous partons finalement au mois de Juin ou Juillet, le ou la propriétaire garde la caution quoiqu il arrive. L échange avec la propriétaire qui ne parlait que le lituanien s est fait via la mentor d un des garçons qui faisait l intermédiaire dès que nous en avions besoin. Argent : Pour ce qui est de l argent de manière générale, les prix en Lituanie sont bien plus bas qu en France (exception faite de produits importés comme le vin ou encore de produits particuliers comme les crèmes et autres produits de beauté). Par exemple, il est facile de payer 20 Litas un produit que l on payerait 20 en France. Mais lorsque l on applique le taux de change, on est gagnant puisqu il faut diviser par 3 le prix indiqué en Litas pour trouver son prix en Euros. Dans la vie quotidienne j utilisais très régulièrement ma carte bancaire pour mes paiements et je retirais rarement. Il y a bien sûr des frais bancaires mais le Crédit Agricole rembourse ces frais pour les étudiants à l étranger dans le cadre de leurs études (il suffit de fournir un justificatif officiel avec les dates d arrivée et de départ).
Télécommunications : Pour les télécommunications, j ai énormément communiqué via mails et Skype. Cependant j avais aussi une carte de téléphone lituanienne, achetée directement à l aéroport en arrivant. Il est aussi possible d en acheter une dans tous les supermarchés. Avec la carte Sim, on nous donne une carte avec un code barre ; lorsque je n avais plus de crédit, je passais à la caisse d un supermarché, donnais cette carte et demandais le montant que je souhaitais (5, 10, 15 Litas ). J ai toujours demandé 10 Litas (3 environ) et je n ai eu à recharger que 3 fois pendant les 6 mois puisque je n envoyais quasiment pas de messages à l étranger et appelais rarement sur place. Mes colocataires avaient fait ce choix de carte rechargeable également (plus simple notamment si on reste dans le pays seulement pour 6 mois), puisqu il est plus difficile de souscrire un abonnement lorsque l on n est pas sûr de pouvoir trouver un vendeur et conseiller qui parle anglais Vie universitaire : La vie universitaire a bien commencé, puisque nous étions bien entourés. La première semaine, nous avions rendez-vous pour la «Registration», où nous avons reçu tout un tas de documents et assisté à une conférence afin de découvrir notre programme de la semaine d intégration mais aussi d avoir toutes les informations concernant les possibilités de logement, le déroulement des cours et d autres informations pratiques. Rien à dire au niveau administratif : à chaque fois que nous en avions besoin, nous avons reçu une aide et des réponses rapides et utiles. Pour ce qui est des cours, nous en avions bien moins qu en France puisqu une matière pouvait cumuler à elle seule 5 crédits (même si certaines en donnaient moins). Là-bas, deux heures de cours incluent 30 minutes de pause, qui, au lieu d être prises en plein milieu des deux heures, étaient généralement laissées à la fin, afin de finir plus tôt. Ainsi deux heures de cours étaient en fait une heure et demie. Certains cours étaient plus difficiles à suivre que d autres à cause de l accent marqué de certains professeurs Dans l ensemble nous avons reçu des cours de qualité et nous avons pu choisir les cours que nous voulions, ce qui nous a permis d avoir accès à des cours très différents de ce que nous avions en France (exemple : cours sur l impact de la publicité sur les consommateurs, sur l importance des médias en temps de conflit ). De manière générale, nous étions peu nombreux en classe (ce qui nous permettait d avoir de meilleures conditions pour apprendre) et les professeurs essayaient de nous aider au maximum, en gardant toujours à l esprit que nous étions des étudiants étrangers qui assistaient à des cours dans une langue étrangère. Vie quotidienne : Pour ce qui est du climat, la Lituanie n est pas très connue pour ses plages et ses vagues de chaleur! Lorsque nous sommes arrivés avec mon amie, nous étions en plein hiver (fin du mois de Janvier). Nous avons connu une semaine de grand froid, à -23 C, ressenti -33 C. Heureusement, ces températures n ont duré qu une semaine, nous avons ensuite tourné autour de -15 C avant de revenir doucement vers des températures plus normales en s approchant du printemps. Pas facile par des froids pareils de sortir, il faut prévoir les habits en conséquence. Nous avions acheté des chaussures à Décathlon, qui protègent bien du froid, et nous mettions des collants d hiver sous nos jeans, ce qui était indispensable! Si nous restions plus de 15 minutes dehors, même avec les collants, le froid nous mordait les jambes, et nous faisait un mal de chien Avec ça nous avions bien sûr acheté chaussettes de ski, sous-gants, gants, bonnet Mes colocataires avaient également racheté une veste de ski, bien chaude, pour ma part j ai gardé mon manteau habituel mais j ai acheté une «sous-veste» à Décathlon, ce qui était suffisant pour garder le haut du corps au chaud. Je conseille également les polaires et autres sous-pulls de sport, conçus pour le ski. Malgré tout, nous avons eu de la chance ; cette année, la Lituanie a connu un hiver très doux, tout comme la France. Nous n avons donc pas vu les rues ensevelies sous la neige, et le «vrai» froid n a pas vraiment duré comme je l ai dit. Le printemps et les températures
douces ont tout de même mis un certain temps à arriver, surtout lorsque nous comparions avec la France Au mois de Juin, nous avons eu une semaine à 30 C. Le reste du temps, c était très changeant ; nous pouvions avoir de grosses pluies puis, tout à coup, avoir du soleil. En général il faisait bon, voire chaud, comme un été ordinaire en France. Le rythme de vie était plutôt tranquille. Comme je l ai dit nous n avions pas beaucoup de cours ce qui nous permettait d avoir des demi-journées de libre assez facilement. Pour ma part, cela m a permis de beaucoup me balader, dans ses environs et dans les villes voisines. J en ai aussi profité pour faire du sport. Personnellement j ai choisi de souscrire un abonnement dans une piscine. Ce qui est bon à savoir pour ceux qui aiment nager, c est que la Lituanie fonctionne différemment ; contrairement à la France qui dispose d une piscine municipale par ville, en Lituanie il ne s agit que de bâtiments privés. Bien souvent, ce sont des salles de sport qui ont une petite piscine (25 mètres pour les plus grandes) et aucune de ces salles ne se trouve dans l extra centre, mais sont légèrement excentrées. Il n existe qu un seul bassin de 50 mètres, à 30 minutes en bus de la gare (et donc du centre-ville). C est à cet établissement que j allais, et j avais un abonnement mensuel qui me coûtait 20 par mois pour 8 entrées. D autres abonnements sont disponibles, et ils pratiquent -20% sur les tarifs pour les étudiants. La structure n est pas très neuve mais correcte quand on ne cherche qu à faire des longueurs! L université propose aussi un abonnement mensuel à leur salle de sport, comportant des machines en libre-service. Il me semble que l abonnement revenait à 10 Litas, soit environ 3. Pour les horaires d ouverture, il faut s habituer au rythme des pays baltes Mis à part les supermarchés et bâtiments officiels (faculté, poste etc.), les magasins n ouvrent qu à 10 ou 11h. En revanche, ils restent ouverts jusqu à 19h assez facilement. Là aussi, les supermarchés sont une exception puisqu ils ouvrent généralement à 8h et ferment à 22h, voire 23h. De plus, les lituaniens ne connaissent pas les dimanches et jours fériés En effet les boutiques et les supermarchés sont ouverts sept jours sur sept. Pour ce qui est des transports en commun, le réseau de bus et de trolleybus est très important, il est très facile de rejoindre n importe quel coin de la ville ou de ses environs. Lorsque l on habite près de la gare, c est d autant plus facile puisqu énormément de bus et trolleybus ont «Stotis» (la gare) comme point de départ. Lorsque l on ne sait pas comment rejoindre tel ou tel endroit, on peut se rendre sur le site internet des transports en communs «stops.lt», qui est traduit dans énormément de langues étrangères, notamment le français. Ils proposent de trouver l itinéraire le plus court en tapant l arrêt ou en le choisissant directement sur la carte, ce qui rend la recherche plus facile. Pour le prix, il faut prendre une carte à abonnement mensuel. Dans chaque petit kiosque que l on trouve partout en ville, il est possible d acheter une carte de transport rechargeable. Elle ne coûte que 10 Litas et peut être utilisée dans tous les types de transports (bus comme trolleybus). Il faut ensuite la recharger, soit à l unité, soit, le plus pratique et le moins cher, avec un abonnement mensuel. Avec la carte internationale étudiante, l abonnement coûte seulement 20 Litas par mois (soit environ 6 ). Pour la nourriture, il est assez facile de retrouver les mêmes aliments qu en France. Il faut cependant faire une croix sur les boîtes de conserves et sur la viande de bœuf (très grasse et/ou sans goût ). Là encore les prix sont bien plus bas qu en France : environ 15 de courses pour une semaine (pour une personne), jusqu à 30 maximum pour la grosse course du mois. Pour ce qui est des restaurants, la gastronomie lituanienne n est franchement pas réputée. Au final, il n existe que très peu de restaurants qui ne proposent que des plats
lituaniens, on retrouve une nourriture occidentale et proche d un restaurant traditionnel français. Je conseille cependant la soupe à la betterave et le pain frit au fromage! Pour les loisirs, comme je l ai dit plus haut, je ne faisais que de la piscine. Il n y a pas vraiment d activités proposées par la faculté, mais plutôt des «sorties» (match de basketball, karaoké, ballade avec les chiens d un refuge ). Au final, il est compliqué de réellement avoir une activité puisqu il va falloir trouver un professeur qui parle anglais ce qui n est pas toujours le cas! Les lituaniens commencent à se mettre à l anglais. Les jeunes le parlent plutôt couramment, mais c est beaucoup plus rare de trouver quelqu un le comprenant ou le parlant au-delà de 30-35 ans. Dans les kiosques et les supermarchés, il ne faut s attendre qu au stricte minimum, pas la peine d essayer de demander quelque chose qui sorte de l ordinaire et des phrases types comme «Do you need a bag?». Par exemple, pour mon abonnement à la piscine, j avais noté l abonnement que je désirais (que j avais repéré sur leur site internet), et j avais ensuite montré mon papier à la caissière. En revanche, ma mentor m avait trouvé quelques cours de danse où je pouvais m inscrire et suivre des cours avec des professeurs parlant anglais. De manière générale et pour tout ce qui touche à des envies personnelles comme les loisirs, il faut demander à son/sa mentor, il/elle saura toujours vous répondre et ne manquera pas de faire des recherches pour vous! Bilan et suggestions La principale difficulté pour ce séjour à l étranger a été la barrière de la langue. Même si nous savions que nous pouvions trouver là-bas beaucoup de personnes parlant anglais, ce n était pas toujours le cas comme je l ai expliqué plus haut. Même pour les courses, ou indications, il fallait préparer à l avance une traduction de ce que nous voulions ou tout simplement nous débrouiller autrement! Mais là encore, les mentors ont été d une grande aide Le bilan est mitigé pour ma part : comme en France le rythme des cours est assez soutenu, j ai connu là-bas quelques moments d ennuis en journée. Ceci mis à part, ce fût une expérience tout à fait incroyable! J ai réellement découvert toute une partie de l Europe (Lituanie, Lettonie, Estonie, mais aussi la Russie), découvrant ainsi des pays tout à fait charmants, magnifiques et agréables à vivre, à l opposé de l image que l on se fait des pays baltes! J ai découvert que Vilnius n était pas une ville «froide» et marquée par l ère soviétique, mais au contraire une ville agréable à vivre (surtout la vieille ville), peuplée par des personnes désireuse de recevoir des étrangers et d apprendre de nouvelles langues, de découvrir de nouvelles cultures. Même si l on retrouve parfois ce côté froid et distant qu on imagine, on fait beaucoup plus souvent des rencontres inattendues, avec des personnes accueillantes et très gentilles! Mes projets professionnels n ont pas changé sur place, mais le fait que nous pouvions choisir nos cours m a permis de découvrir des matières qui m intéressaient personnellement (et qui ne s inscrivaient pas forcément dans mes études et mon projet professionnel). Pour mes plans personnels, j ai simplement découvert que même si j ai aimé cette expérience, la vie à l étranger n est pas quelque chose qui me correspond, et je sais que je suis plus à même de passer ma vie proche de ma famille. Au niveau de l encadrement, je ressentais vraiment ce besoin d être entourée. Partir à l étranger est une expérience stressante et amène pleins de questions. On doit tout quitter pour trouver un environnement et une langue totalement inconnus, on ressent donc énormément le besoin de trouver un soutien, quelqu un qui puisse nous aider à démarrer nos recherches ou nous guider au quotidien. Heureusement, l établissement a mis en place un système de
mentor, ce qui a été d une aide incroyable! Des étudiants lituaniens se proposent pour avoir un étudiant étranger sous leur responsabilité. Ces mentors ont pris contact par mail avec chacun de nous deux semaines avant notre départ et nous ont proposé de répondre à toutes nos questions. On nous a proposé de venir nous chercher à l aéroport, et on nous a aidés dans chaque moment de notre vie Erasmus. L établissement a également organisé une semaine d intégration qui nous a aidés tout d abord à recevoir les premières informations essentielles, puis à découvrir la ville, la faculté, et enfin de faire connaissance avec d autres étudiants étrangers lors de soirées de jeux. Avant mon départ je ne suis pas entrée en contact avec un étudiant ayant effectué un séjour dans le même établissement, en revanche j ai intégré un groupe sur réseau sociaux créé pour des étudiants étrangers étudiant à Vilnius pendant le printemps 2014. Au tout début, ce groupe n a pas vraiment aidé pour les premières démarches, mais c était agréable de sentir que nous n étions pas seuls! Et puis cela nous a permis de rentrer en contact avec d autres étudiants dans notre situation, de les rencontrer, et parfois de s aider pour des cours. Si je devais repartir à l étranger, je pense que je ne changerais rien à ce premier départ. Nous étions suffisamment préparés, et nous avons reçu toute l aide dont nous avions besoin. Le conseil que je donnerais à ceux qui vont partir est d être très organisé, notamment au niveau de l administration, de tous les papiers qu il faut fournir en France et à l étranger. Je conseillerais aussi de ne pas hésiter à tout de suite noter l adresse de la personne responsable des relations internationales dans l université d accueil, pour ainsi lui poser toutes les questions qu il ou elle se pose. Ne pas hésiter surtout, toujours demander plutôt que supposer, et ne pas hésiter à envoyer plusieurs mails pour être sûr d avoir toutes les informations, ne serait-ce que pour se sentir rassuré. Il faut garder à l esprit que professeurs comme personnel de l administration ont l habitude de recevoir des étudiants étrangers, et savent qu ils ont besoin d être entourés et aidés! Pour la Lituanie particulièrement, mes conseils se trouvent pour la plupart au-dessus. Je conseillerais aussi de partir avec l esprit ouvert surtout, de se débarrasser de tous les préjugés que l on a pour réellement découvrir le pays, la culture, et surtout les gens eux-mêmes! Et de voyager sur place, de profiter de tous ce temps libre pour découvrir le plus de pays possible et rencontrer de nouvelles personnes avec une façon différente de voir les choses. Enfin, pour les améliorations concernant les échanges internationaux, je pense qu il serait utile que les facultés d accueil proposent, avant le départ, des liens vers des sites internet pour location d appartements, avec quelques conseils peut-être. Nous avions reçu cette information à l arrivée, un peu trop tard donc