Etude rétrospective de la myxomatose du lièvre d Europe (Lepus europaeus) par une approche syndromique

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Rapport interne ONCFS Etude rétrospective de la myxomatose du lièvre d Europe (Lepus europaeus) par une approche syndromique 1993-27 Réseau SAGIR / Anouk Decors Sommaire CONTEXTE 2 OBJECTIF 2 MATERIEL ET METHODES 2 RESULTATS 3 DISCUSSION 9 CONCLUSION 1 Tables des figures Figure 1 : Proportion de lièvres avec au moins un symptôme oculaire.... 4 Figure2 : Nombre de lièvres collectés par le réseau SAGIR de 1993 à 28 (données 28 incomplètes).... 4 Figure 3 : Nombre de lièvres avec un syndrome oculaire par département... 5 Figure 4 : Nombre de lièvres avec un syndrome oculaire par mois... 5 Figure 5 : Etiologies par lésions (en nombre de cas).... 6 Figure 6 : Nombre de cas de syndrome oculaire par an, répartis par étiologie... 6 Figure 7 : Proportion des dominantes pathologiques du lièvre de 25 à 28.... 7 Figure 8 : Pourcentage de lièvres par classe de lésion.... 7 Figure 9 : Diagramme de Pareto représentant les organes les plus souvent touchés dans les cas «indeterminés».... 8 Figure 1 : Projection sur les deux premiers axes factoriels des variables «ORGANE lesion».... 8 Figure 11 : Tableau des contributions... 9 Page 1 sur 1

Contexte Dans quelques départements du nord de la France, plusieurs cas de lièvres d allure «myxomateux» ont été signalés. Ces lièvres sont parfois maigres, et présentent des yeux gonflés, larmoyants et parfois purulents. Nous avons donc décidé, en lien avec les ITD et les LDAV concernés de pousser les investigations sur le sujet. La maladie, bien que concernant plusieurs animaux dans quelques département, n a jamais pris la forme d une épizootie. Les premiers résultats histologiques et virologiques sont en faveur d un poxvirus. La littérature indique que le lièvre peut héberger le virus de la myxomatose mais qu il ne développe qu exceptionnellement la maladie (en cas d immunodépression par exemple).des investigations complémentaires sont en cours pour typer ce virus. Nous ne disposons pas d'éléments à l'heure actuelle pour affirmer qu il s agit du virus de la myxomatose. Objectif L objectif de cette étude rétrospective est d étudier l occurrence de la myxomatose chez le lièvre d Europe en France depuis 1993 par une approche syndromique. Nous étudierons donc en particulier l occurrence des syndromes oculaires en France chez le lièvre, d après les données de la base SAGIR. Cette étude permettra de recenser les différentes étiologies associées aux lésions oculaires et d apprécier si les syndromes oculaires constituent «un bruit de fond» ou si l on assiste en 21 à l «émergence de ce syndrome». Matériel et Méthodes Nous avons choisi d étudier la période 1993-28, puisqu avant 1993, aucun cas de syndrome oculaire n a été enregistré dans la base de données SAGIR. Etant donné le retard dans la saisie des données, les données 29 n ont pu être extraites et les données 28 sont incomplètes. Nous avons converti la myxomatose en deux syndromes principaux, oculaire et cutané que nous avons recherchés séparément dans la base de données (la forme pulmonaire n a pas été investiguée car moins pathognomonique, aucune lésion viscérale n a été recherchée, considérée comme non spécifique). Pour cela, plusieurs requêtes ont été faites sur la base de données SAGIR. La recherche du syndrome oculaire est faite à partir des champs : «observation» et «signe particulier» de la table ORIGINE, et du champ «organe» de la table LESION. Les mots clés utilisés sont «*œil*» et «*yeux*». Pour l étude du syndrome cutané, aucune recherche n a été faite sur l organe «peau» car il n existe aucune précision sur la localisation de la peau lésée dans la base. En revanche une requête sur l organe «oreille» a été réalisée pour rechercher les lésions cutanées. Un cas suspect de forme oculaire de myxomatose est un lièvre présentant un larmoiement, et/ou du jetage oculaire mucopurulent et/ou un œil partiellement clos et/ou une conjonctivite. Tous les lièvres présentant des lésions similaires ont été inclus dans l échantillon à étudier. Page 2 sur 1

Les noms des lésions décrites dans la base de données, ont ensuite été homogénéisés pour faciliter le traitement des données en : abcès, cachexie, congestion, conjonctivite, croute, dépilation, diarrhée, fermeture, inflammation, inflammation purulente, larmoiement, œdème. Tous les cas associés à «kératite», «kératoconjonctivite», «crevé», «cataracte», «arraché», «cécité», «cyanose», «décoloration», «exorbité», «ictère», «malformation», «opacification», «perforation», «ulcère» ont été supprimés car ces lésions sont considérées soit comme des lésions pouvant être secondaires à l inflammation oculaire ou au grattage donc non spécifiques, soit comme non pathognomoniques. Parallèlement des recherches sur les tables AGENT et CAUSE DE LA MORT ont été réalisées pour recenser les suspicions et les cas confirmés de myxomatose. Des recherches ont ensuite été entreprises sur le web pour détecter des «commérages» sur la myxomatose du lièvre. Pour tester si l augmentation de la proportion de syndrome oculaire est significative d une année sur l autre, nous avons utilisé le test Khi-deux, sous l hypothèse nulle qu il n y a pas de différence entre les animaux avec syndrome et les animaux sans syndrome d une année sur l autre. Nous avons ensuite focalisé notre analyse sur les cas avec syndromes oculaires mais dont l (es) étiologie(s) sont restées indéterminées : pour cela nous avons approfondi chaque cas «indéterminé» grâce à une requête sur le numéro SAGIR. Nous avons spécifié les champs «lésion», «étendue lésion», «organe» de manière à avoir le tableau lésionnel complet des animaux et à pouvoir dresser un profil pathologique grâce à une Analyse des Correspondances Multiples (ACM) (Escoffier et Pagès 199 ; Lebart et al. 1997 ; Saporta 199). Nous avons supprimé au préalable les modalités rares, c est à dire les couples lésion/organe pour lesquels il y avait moins de 2 individus. 48 individus ont été retenus pour l ACM. Résultats Entre 1993 et 28 inclus : il y a eu 5 recherches du virus de la myxomatose soit par «sérologie», soit par «génétique», soit par «histologie». 1 seul positif (méthode inconnue) a été déclaré le 26/9/1993 en Charente Maritime. Parmi les cas retenus, on note dans les observations des ITD, 2 épizooties : une dizaine de lièvres trouvés morts à partir de fin septembre jusqu au 17/1/24 en Vendée (1 animal analysé avec comme diagnostic : traumatisme et EBHS) 5 lièvres trouvés morts le 7/11/24 dans le Loiret, dont un analysé et présentant des lésions oculaires inflammatoires purulentes et une infection digestive. La recherche de lésions sur «oreille» a fourni quelques résultats mais tous les cas sont expliqués par une étiologie précise (présence de Psorotpes sp., etc.) et aucun cas n est associé à un problème oculaire. Nous les avons donc exclus de l étude pour n étudier finalement que les cas avec un syndrome oculaire. Nous avons trouvé par ailleurs une suspicion de 3 lièvres myxomateux en 1954 mais ne pouvons garantir la fiabilité de cette information 1. 1 http://hansard.millbanksystems.com/written_answers/1954/nov/18/myxomatosis-hares Page 3 sur 1

169 individus présentent des lésions oculaires compatibles avec la myxomatose et ont été retenus pour l étude sur la période 1993-28. 2,5 Proportion de lièvres avec syndrome oculaire 2 1,5 1,5 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 Figure 1 : Proportion de lièvres avec au moins un symptôme oculaire. La proportion de syndrome oculaire demeure très faible au regard de l échantillon de lièvres collectés chaque année. Le nombre de lièvres avec au moins un symptômes par an oscille entre 1 et 3. On note sur la figure 1 une évolution progressive de la proportion de syndromes oculaires de 2 à 27 et on observe une augmentation significative du nombre de cas en 27 (Chisquare test, p-value =.267). 2 18 16 14 12 1 8 6 4 2 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 Figure2 : Nombre de lièvres collectés par le réseau SAGIR de 1993 à 28 (données 28 incomplètes). La figure 2 montre un pic de collecte en 24 et un pic de moindre amplitude en 27. Page 4 sur 1

2 NB N SAGIR 18 16 14 12 1 8 6 4 2 1 3 4 5 8 1 11 12 14 16 17 18 21 22 23 24 26 27 28 33 34 36 37 38 39 41 42 43 45 48 49 51 53 54 57 58 59 6 62 67 68 69 7 72 73 76 77 78 79 8 81 85 86 89 Figure 3 : Nombre de lièvres avec un syndrome oculaire par département. Certains départements semblent avoir déclaré plus de cas : 37, 45, 51, 77, 79, 85 par exemple. 6 NB N SAGIR 5 4 3 2 1 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre Figure 4 : Nombre de lièvres avec un syndrome oculaire par mois. On note une déclaration de syndrome plus importante en octobre et novembre Page 5 sur 1

12 1 8 6 4 2 NB N SAGIR ABCES CACHEXIE CONGESTION CONJONCTIVITE CROUTE DEPILATION DIARRHEE FERMETURE INFLAMMATION INFLAMMATION PURULENTE LARMOIEMENT OEDEME Cause mort YERSINIA ENTEROCOLITICA TUMEURS MULTIPLES TULAREMIE TRAUMATISME TIQUE STREPTOCOCCIE STAPHYLOCOCCIE SEPTICEMIE PUCE PSEUDOTUBERCULOSE PSEUDOMONAS FLUORESCENS PASTEURELLOSE MYXOMATOSE INFECTION RESPIRATOIRE INFECTION GENITALE INFECTION DIGESTIVE INDETERMINEE ICTERE EBHS CORYNEBACTERIUM SP. COCCIDIOSE BACILLUS HEMOLYTIQUE Figure 5 : Etiologies par lésions (en nombre de cas). Plusieurs lésions décrites dans la base sont compatibles avec la myxomatose : abcès, cachexie, congestion, conjonctivite, croûte, dépilation, fermeture des yeux, inflammation [de la conjonctive], inflammation purulente [de la conjonctive], larmoiement et œdème. Les lésions les mieux représentées sont conjonctivite et conjonctivite purulente et les principales étiologies associées sont «indéterminée», «traumatisme», «pasteurellose», «EBHS» et germes de contamination tels que staphylococcoques et streptococcoques. 4 35 3 25 2 15 1 5 NB N SAGIR 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2 21 22 23 24 25 26 27 28 29 21 Cause mort YERSINIA ENTEROCOLITICA TUMEURS MULTIPLES TULAREMIE TRAUMATISME TIQUE STREPTOCOCCIE STAPHYLOCOCCIE SEPTICEMIE PUCE PSEUDOTUBERCULOSE PSEUDOMONAS FLUORESCENS PASTEURELLOSE MYXOMATOSE INFECTION RESPIRATOIRE INFECTION GENITALE INFECTION DIGESTIVE INDETERMINEE ICTERE EBHS CORYNEBACTERIUM SP. COCCIDIOSE BACILLUS HEMOLYTIQUE Figure 6 : Nombre de cas de syndrome oculaire par an, répartis par étiologie. Si l on étudie les étiologies associées au syndrome oculaire en fonction des années, on retrouve les étiologies principales décrites plus haut : «indéterminée», «traumatisme», Page 6 sur 1

«pasteurellose», «EBHS» et germe de contamination tels que staphylococcoques et streptococcoques. Le pic de cas de 27 est majoritairement associé à «indéterminé». En 24, le nombre de cas associés à «EBHS» est légèrement plus important. Evolution relative des dominantes pathologiques du lièvre de 25 à 28 % de lièvre atteints 3 25 2 15 1 5 25 26 27 28 Année COCCIDIOSE COLIBACILLOSE EBHS INDETERMINE INFECTION RESPIRATOIRE PASTEURELLOSE PSEUDOTUBERCULOSE SEPTICEMIE TRAUMA TULAREMIE Figure 7 : Proportion des dominantes pathologiques du lièvre de 25 à 28. La figure 1 montre qu il y a un pic de cas avec syndrome oculaire en 27, dont la majeure partie est «indéterminée». L évolution des dominantes pathologiques montre également un «pic» d indéterminés en 27. Toujours d après la figure 7, la proportion de cas d EBHS augmente également légèrement en 27 mais cette augmentation n est pas ou peu reflétée sur la figure 6 (l EBHS étant un des diagnostic différentiel du syndrome oculaire). Il y a 52 cas avec lésions oculaires et étiologie de la mort ou de la maladie indéterminée. Après avoir repris un par un tous ces cas et étudié le tableau pathologique complet des animaux, nous avons observé que pour 36 % des animaux «indéterminés», le tableau pathologique se réduisait à une seule lésion (la lésion oculaire) NOMBRE LESIONS NB LIEVRES % DE LIEVRES 1 19 36,53846154 2 1 19,2376923 3 1 19,2376923 4 5 9,615384615 5 2 3,846153846 7 1 1,92376923 8 3 5,76923769 Figure 8 : Pourcentage de lièvres par classe de lésion. Page 7 sur 1

12 1 8 6 4 2 CONJONCTIVE OEIL FOIE INTESTIN POUMON PAUPIERE PLUSIEURS ORGANES RATE TRACHEE PEAU CORNEE REIN CARCASSE LEVRE PLEVRE ARTICULATION GANGLION MÉSENTÉRIQUE MEMBRE MUSCLE NEZ PÉRICARDE SINUS URINE Figure 9 : Diagramme de Pareto représentant les organes les plus souvent touchés dans les cas «indeterminés». La conjonctive est plus souvent touchée que l œil lui même, suivis tous deux du foie, des intestins et des poumons. Figure 1 : Projection sur les deux premiers axes factoriels des variables «ORGANE lesion». Page 8 sur 1

RS1 RS2 CONJONCTIVEinflammation.28431477.53174532 CONJONCTIVEinflammation.purulente.426754.5268132 FOIEcongestion.61918237.62789 INTESTINdiarrhee.1536462.2386269 OEILinflammation.purulente.43291.3687593 PAUPIEREinflammation.378119.13278556 PLUSIEURS.ORGANEScongestion.6633179.294784 POUMONcongestion.537511.1456411 RATEhypertrophie.152239.35885 REINcongestion.6661132.614657 TRACHEEinflammation.3389264.148667 Figure 11 : Tableau des contributions. On observe une association entre «REINcongestion», «POUMONcongestion» et «FOIEcongestion». DISCUSSION Tous les résultats décrits dans ce rapport doivent être considérés avec toutes les réserves liées au mode de recrutement des cas par le réseau SAGIR. D autre part, de 1997 à 2, il y a eu un changement dans le mode de saisie et la proportion de lésions saisies pendant cette période est bien inférieure aux autres périodes de saisie. Les données collectées par le réseau permettent donc de dégager des tendances mais en aucun cas, ces résultats ne représentent l évolution des syndromes oculaires dans les populations de lièvres. Les résultats montrent clairement une augmentation du nombre de cas avec syndrome oculaire en 27, sans aucun lien apparent avec une augmentation de pression d observation ou une épizootie d EBHS. En revanche, en 24 le nombre de lièvres collectés a été plus important mais n a pas eu de répercussion apparente sur le nombre de syndrome oculaire observé. Par ailleurs si l on regarde de plus près les départements les plus concernés par l occurrence de syndrome oculaire, certain (comme le 77) ont déclaré en 21 des cas de lièvres d allure myxomateux. Par contre, il est difficile de discriminer si cette occurrence plus «forte» dans ces départements est liée à une prévalence plus forte, à une vigilance accrue ou à une densité de lièvres plus forte (donc une probabilité de découvrir la morbidité plus importante). On observe également une saisonnalité dans les cas, avec un prélèvement plus fort en octobre. Ce résultat pourrait certes être la conséquence d une augmentation de la pression d observation due à l activité de chasse, mais pas seulement car dans certains départements (comme le 79) la pression d observation est constante toute l année avec contribution importante des agriculteurs à la surveillance le printemps et l été. Dans la base de données, différentes étiologies sont associées au syndrome oculaire du lièvre : (sur)infection, pasteurellose, EBHS, traumatisme (etc.) Certaines se comprennent aisément comme le traumatisme facilité par un déficit de d acuité visuelle, la désorientation ou l état de faiblesse de l animal. Quant à la pasteurellose et l EBHS, ces étiologies font partie du diagnostic différentiel des pathologies oculaires du lièvre. D autre part, des Page 9 sur 1

maladies suraiguës telle que la tularémie sont souvent décrites avec une congestion généralisée des organes, la congestion des muqueuses oculaires dans ce cas est cohérente. Parmi les autres étiologies décrites par SAGIR, il y a des infections oculaires à staphylocoques et streptocoques, qui sont également des germes de surinfection. Bon nombre de cas reste d étiologie indéterminée. Et bien que le diagnostic différentiel comprenne également la myxomatose, cette étiologie n a pas ou que très peu été recherchée, probablement du fait de la très faible sensibilité du lièvre pour cette affection, décrite dans la littérature. On remarque d ailleurs que le nombre d étiologies indéterminées est très important en 27, année où la proportion de syndromes oculaires a augmenté significativement. Si l on s intéresse au tableau pathologique associé au syndrome oculaire dont l étiologie n a pas été déterminée, on s aperçoit qu il est relativement frustre puisque 36% des animaux n ont qu une seule lésion et cette lésion est oculaire. L analyse syndromique des 48 individus «indéterminés» fournit un tableau pathologique non pathognomonique avec congestion du foie, des reins et des poumons. Ces lésions pourraient être des lésions artéfactuelles liées à la congélation qui colore les organes en rouge et rend l interprétation lésionnelle difficile. En outre, l échantillon sur lequel nous avons travaillé est somme toute restreint. Aucun tableau lésionnel n a été mis en évidence par cette analyse, seulement une congestion généralisée, l hypothèse de la myxomatose reste donc pertinente. Conclusion Cette étude sous-tend donc qu il existe des syndromes oculaires non expliqués, qui varient au cours du temps et des suspicions de myxomatose ont déjà existé par le passé. Malgré tout, le nombre de cas reste faible mais les manifestations lésionnelles associée à la myxomatose du lièvres peuvent passer inaperçu (conjonctivite) ou ne pas avoir été déclarées. Le nombre de cas avec symptôme oculaire fruste peut être sous-estimé. Références bibliographiques Escofier, B. and J.P Pagès. 199. Analyse factorielle simple et multiple. Objectifs, Méthodes et Interprétation. Dunod Paris France, 274p. Lebart, L., A. Morineau and M. Piron. 1997. Statistique exploratoire multidimensionnelle. 2ème édition. Dunod Paris France, 439p. Saporta, G. 199. Probabilités, analyse de données et statistiques. Techniques. Paris. France. 493p. Page 1 sur 1