Paquets réglementaires : les attentes du superviseur et les nouvelles échéances calendaires

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Transcription:

Paquets réglementaires : les attentes du superviseur et les nouvelles échéances calendaires Quels sont les impacts opérationnels des derniers paquets réglementaires? Paris, le 8 octobre 2015 Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint

Paquets réglementaires : les attentes du superviseur et les nouvelles échéances calendaires 1. L essentiel des adaptations à Bâle 3/CRD4 ont été réalisées 2. Se préparer aux enjeux de la gestion des données 3. Se préparer à la mise en œuvre de la nouvelle norme comptable IFRS 9 4. Se préparer à respecter le futur coussin de sécurité «TLAC» (Total Loss-Absorbing Capacity) 5. Se préparer à la révision des risques pondérés 6. Les superviseurs attendent une approche globale des risques et un renforcement de la culture de risque Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 2

1 L essentiel des adaptations à Bâle 3/CRD4 ont été réalisées Malgré une mise en œuvre supposée être progressive dans le temps : 2014 2015 2016 2017 2018 2019 CET1 + CC 4 % 4,5 % 5,125 % 5,75 % 6,675 % 7 % Levier Observation Publication 3 % 3 % LCR Phase d observation 60 % (1 er octobre) 70 % 80 % 100 % 100 % NSFR Phase d observation Entrée en vigueur Les ratios de fonds propres de meilleure qualité (CET1 «full CRD4») se sont très sensiblement renforcés Le respect de la future exigence de ratio de levier à 3 % est déjà assuré Le respect des exigences de liquidité à court terme (LCR) s est significativement amélioré Des ajustements demeurent nécessaires pour assurer un meilleur équilibre des ressources durables par rapport aux emplois stables (ratio NSFR) Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 3

2 Se préparer aux enjeux de la gestion des données BCBS 239 : Principes d agrégation des données sur les risques Gouvernance, outils, agrégation des données, reporting Améliorer l infrastructure IT Améliorer la gestion des risques Améliorer la rapidité de disponibilité des informations Contraintes accrues en termes de reporting 2016 Exercices récurrents de stress tests ITS EBA (COREP, FINREP ) FBF Data gaps Projets de la BCE S4 : collecte de données pilotes sur l évaluation des risques (SREP) IRB model Stocktake et review Reporting ICAAP Reporting financier sur base consolidée et individuelles (généralisation de FINREP) MMSR (Money Market Statistical Reporting) : collecte des transactions quotidiennes sur le marché ANACREDIT : reporting prêt par prêt 2015 à? 2015 à? 2016 à? 2015 à 2017 Avril 2016 2018? Exercice européen de transparence en 2015 Exercice européen de stress test en 2016 Un outil récurrent des banques, attendu dans le cadre de l évaluation interne du capital (ICAAP) et de la liquidité (ILAAP) Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 4

3 Se préparer à la mise en œuvre de la nouvelle norme comptable IFRS 9 2018 1. Passage de la norme IAS 39 à la norme IFRS 9 Mise en application au 2018 après une phase de parallel run en 2017 Redéfinition des modèles de calcul des dépréciations via une refonte de la classification et de l évaluation des actifs financiers : Juste valeur par résultat Juste valeur par capitaux propres Coût amorti 2. Des enjeux techniques (modélisation, mise en œuvre), de pilotage (quel impact sur le pricing des produits) et des enjeux financiers EBA a décidé de faire une évaluation d impact qualitatif et quantitatif mi-2016 Nécessité de réfléchir aux impacts prudentiels IAS 39 IFRS 9 Provisions individuelles sur des créances douteuses Provisions collectives sur des actifs non dépréciés individuellement Provisions sectorielles sur des portefeuilles réputés fragiles Passage d un calcul de pertes avérées (IAS39) à un calcul de pertes attendues (IFRS 9) Une triple segmentation : le risque de crédit ne s est pas détérioré de façon significative ou il est faible Le risque de crédit s est détérioré de façon significative Le portefeuille est en défaut Provisions sur la perte attendue à 12 mois sur la perte attendue à maturité individuelles Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 5

4 Se préparer à respecter le futur coussin de sécurité «TLAC» (Total Loss-Absorbing Capacity) 1. Pour les banques systémiques (G-SIBs), un accord sur une exigence de capacité minimale d absorption des pertes en cas de résolution est attendu pour le sommet du G20 en novembre 2015 Calcul en % des risques pondérés (RWA) G-SIB 1 à 2,5 % 2019? 2. MAIS les marchés n attendront pas 3. Plusieurs approches pour se conformer Buffer de conservation TLAC 8 à 12 % 2,5 % T2 2,0 % TLAC de 16 à 20 % AT1 1,5 % Ratio de 19,5 à 25 % Émission de dette senior par la holding Création d une holding pour émettre de la dette senior Augmentation du ratio Émission de dette bailinable US, UK, Suisse Junioriser la dette senior Allemagne?? CET1 4,5 % ou 2 fois une exigence mesurée en levier Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 6

5 Se préparer à la révision des risques pondérés (1/2) - Les méthodes n ont pas été revues après la crise (sauf des éléments sur les risques de marché) - Objectifs généraux de simplicité, comparabilité et sensibilité aux risques - Variabilité excessive des actifs pondérés entre banques, non justifiée par les risques 2019/2020? Méthode standard - Revoir l usage généralisé des notations externes - Manque de granularité et de sensibilité au risque - Calibrage ancien Méthodes internes - Contraindre les modèles internes, afin de réduire la variabilité des risques pondérés et renforcer la comparabilité - Deux axes principaux Contraintes sur l estimation des paramètres (pertes en cas de défaut) Précisions du cadre réglementaire pour les autorisations, les marges de prudence, la notion de défaut Le risque de crédit Portefeuille Indicateurs Pondérations actuelles Banques Entreprises Banque de détail Immobilier résidentiel Immobilier commercial Actions Ratio de CET1 Niveau de NPA Taille (Chiffre d affaires) Endettement (levier) Pondérations envisagées [20%-150%] [30%-300%] [20%-150%] [60%-300%] - 75% 75% Ratio Loan-to-Value Capacité de remboursement 35 % [25%-100%] Ratio Loan-to-value [50%-100%] [75%-120%] Nature de l instrument [100%-250%] [250%-400%] D e s F l o o r s Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 7

5 Se préparer à la révision des risques pondérés (2/2) Méthode standard - Coexistence de deux approches - Exigences proportionnelles au PNB (contre intuitif en période crise) - Les données de pertes désormais disponibles permettent d évaluer le dispositif Le risque opérationnel Utilisation d un nouvel indicateur de référence (business indicator) plus stable et plus prédictif au lieu du PNB Recours à des l indicateur tranches en fonction de Méthode interne : Un avenir incertain Application de coefficients marginaux (10 à 30 % aux tranches Le risque de marché Méthode standard - Réduire les arbitrages réglementaires en précisant les règles de classification des portefeuilles (trading/banking) - Disposer d une méthode alternative crédible aux modèles (pouvant servir pour un floor) - Une approche par desk Méthode interne - Passage de la VaR à l Expected Shortfall (perte moyenne au-delà de la VaR) - Incorporation d horizons de liquidité - Contrainte des effets de diversification et de couverture - Validation : par desk, avec un backtesting renforcé Utilisation des sensibilités (impact sur le prix d un changement d un paramètre) Quatre composantes : Risques linéaires : calcul d une sensibilité par facteur de risque Risques non linéaires : scénario de stress Risque de défaut : perte en cas de défaut retraitée des gains et pertes déjà enregistrées Risques résiduels pour certains instruments (% du notionnel) D e s F l o o r s Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 8

6. Les superviseurs attendent une approche globale des risques et un renforcement de la culture de risque (1/2) 2015 Les autorités attendent des banques qu elles définissent leur «appétence pour le risque», c est-à-dire «le niveau et le type de risque qu un établissement peut et souhaite assumer dans ses expositions et ses activités, compte tenu de ses objectifs opérationnels et de ses obligations» Profil de risques Appétit aux risques Risque maximal Limites de risques Expositions brutes et nettes aux risques Cadre d appétit aux risques Des responsables, une politique, des systèmes, des procédures et des contrôles Niveau et nature de risques que la banque est prête à assumer Niveau et nature de risques que la banque peut assumer Limites de risques Groupe Métiers/entités Nature de risques Les plans préventifs de rétablissement et de résolution (cf. loi bancaire de séparation et travaux du FSB «Key Attributes of Effective Resolution Regimes for Financial Institutions») conduisent à identifier les scénarios qui impactent la banque, les fonctions et services critiques. Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 9

6. Les superviseurs attendent une approche globale des risques et un renforcement de la culture de risque (2/2) Conformité réglementaire et culture de conformité sont complémentaires Gouvernance Exemplarité des dirigeants Véhiculer des valeurs de saine gestion des risques Appétit aux risques Appropriation de la culture de risques Mise en œuvre opérationnelle Non exploitation des «zones grises» Mesure des risques Transparence et dialogue sur les risques avérés et potentiels Approche pro-active des risques peu ou mal régulés Favoriser les processus d escalade/droits d alerte Reporting sur les risques Systèmes d incitations fondés sur la maitrise des risques Tirer tous les enseignements des expériences de risques avérés Merci de votre attention et retrouvez les analyses de l ACPR sur notre site internet : www.acpr.banque-france.fr Frédéric VISNOVSKY Secrétaire général adjoint 10