Désinfection des endoscopes souples non autoclavables : Quelle évolution des recommandations?

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Transcription:

Désinfection des endoscopes souples non autoclavables : Quelle évolution des recommandations? C. Gautier ARLIN Aquitaine Réseau des cadres de santé et IDE hygiénistes d Aquitaine Pessac, 23 juin 2016

Contexte Besoin de synthèse et de mise à jour des recommandations Signalements / alertes Evaluation des pratiques Programme d inspection réalisé par l ARS Rhône-Alpes sur les pratiques d hygiène lors des duodénoscopies Enquête sur les LDE (SFED, SF2H, GIFE) Audit national endoscopie (GREPHH) Visites de risque

http://www.cclin-sudouest.com/surveillances-audits/audits/

Synthèse des visites de risque en endoscopie (Arlin Aquitaine) Maîtrise de la procédure de traitement Connaissance/ Maintenance du DM Bonnes pratiques de désinfection Protection du personnel Centralisation Collaboration entre professionnels

Document Unique Endoscopie Rassembler l ensemble des recommandations de bonnes pratiques pour le traitement des endoscopes Placer le document dans un cadre réglementaire par voie d instruction MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Méthode retenue / Avancement GT restreint mai 2015 : Anne Carbonne, Bast Bidar (DGOS), Mélanie Cailleret, Jean-Michel Thiolet (DGS), Virginie Gaiffe, Pascal Di-Donato (ANSM ), Joseph Hajjar (coordinateur ) Audition de personnes qualifiées décembre 2015 : questions ciblées et expérience/champ de compétence Document «martyr» janvier 2016 sous forme de 18 fiches : envoi en 1 ère lecture février 2016 aux Sociétés savantes impliquées, CCLIN/ARLIN, GREPHH, autres experts Réunion des relecteurs et présentation des premiers résultats de l audit endoscopie mars 2016 Deuxième circuit de relecture en avril 2016 Publication prévue fin juin 2016

Fiche 1 : Risques infectieux liés à l endoscopie Fiche 2 : Traitement manuel des endoscopes Fiche 3 : Traitement automatisé des endoscopes 18 Fiches rédigées Fiche 4 : Traitement des endoscopes à risque particulier Fiche 5 : Stockage des endoscopes Fiche 6 : Stérilisation des endoscopes souples Fiche 7 : Endoscope à usage unique Fiche 8 : Contrôles microbiologiques en endoscopie Fiche 9 : Traçabilité en endoscopie Fiche 10 : Qualification, requalification, maintenance préventive et curative des équipements techniques Fiche 11 : Endoscope en prêt Fiche 12 : Effluents issus du traitement des endoscopes Fiche 13 : Locaux et aménagement d une unité d endoscopie Fiche 14 : Démarche qualité des soins en endoscopie Fiche 15 : Désinfection des endoscopes utilisés en garde, week-end et jours fériés Fiche 16 : Formation du personnel Fiche 17 : Matériovigilance Fiche 18 : Alerte et gestion de crise

Points saillants Mise à disposition de la configuration des endoscopes (nombre et taille des canaux, caractère écouvillonnable, etc.) Qualité de l eau (prétraitement, rinçage intermédiaire et final) Eau bactériologiquement maitrisée pour le rinçage final (endoscopes semi-critiques) Eau stérile (endoscopes critiques) Gestion des irrigateurs tous conduits, tubulures de pompes péristaltiques, valves et pistons Maintien des temps de nettoyage de 10 et 5 minutes (pas de normes validant un temps de détergence) Description précise du test d étanchéité

Points saillants Préalables avant mise en LDE Premier nettoyage de l'endoscope toujours manuel (durée de l écouvillonnage) Vérifications à réaliser (à chaque branchement, de façon quotidienne et hebdomadaire) Manipulations de l endoscope Avant la désinfection : gants non stériles à usage unique et longues manchettes Après la désinfection : mains désinfectées (mais avec des gants stériles longues manchettes pour les endoscopes critiques en cours d utilisation) Endoscopes semi-critiques sans canal En l absence d une gaine de protection, un seul nettoyage et une désinfection entre chaque acte Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Points saillants Endoscopes à risque particulier (ex : duodénoscopes) Nettoyage manuel avec une attention toute particulière pour le canal érecteur avec brosses et écouvillons adaptés Classement en ½ critique et DNI Stockage possible dans ESET Contrôle microbiologique au moins trimestriel de chaque endoscope Maintenance annuelle Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Points saillants Allongement de la durée du stockage avant nouvelle désinfection si utilisation d ESET Durée préconisée par le fabricant, mais sans excéder une semaine même si celle revendiquée par le fabricant supérieure Précisions Définition «famille d endoscopes» Dispositifs de stockage plus récents avec injection de peroxyde d hydrogène Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Endoscopes stérilisables actuellement disponibles (par ex : stérilisation par des procédés à basse température) Utilisation après validation du fabriquant d endoscope et du fabricant du procédé de stérilisation Gestion des différentes étapes de la prise en charge en concertation avec les professionnels responsables du circuit de stérilisation dans l établissement Endoscopes sans canal protégé par une gaine à UU et endoscopes à canal incorporé dans la gaine à UU Application de l instruction de mai 2016 Endoscopes à UU (quand techniquement possible) dans toutes situations ne pouvant assurer un traitement adapté Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Contrôles bactériologiques Endoscopes avec des seuils pour les critiques (rinçage final eau stérile) et les semi-critiques (rinçage final eau bactériologiquement maitrisée) Niveau de désinfection Niveau cible Niveau d alerte Niveau d action Désinfection de haut niveau et rinçage à l eau stérile Flore totale<1ufc/100ml - Flore totale 1 UFC/100ml ou présence de microorganismes indicateurs Désinfection de niveau intermédiaire et rinçage à l EBM Flore totale<5 UFC/100ml et absence de microorganismes indicateurs Flore totale 5-25 UFC/100ml et absence de microorganismes indicateurs Flore totale > 25 UFC/100ml ou présence de microorganismes indicateurs Eau : LDE ESET : contrôles de surfaces (4 points et seulement P. aeruginosa) Contrôle physico-chimique Eau : LDE, consignes du fabricant Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Fréquence des contrôles des endoscopes Contrôles programmés des endoscopes de l ensemble du parc de façon à ce que : Chaque endoscope soit contrôlé au moins 1 fois par an, les endoscopes à risque particulier (duodénoscopes et écho-endoscopes par exemple) étant contrôlés tous les trimestres Les prélèvements soient répartis dans l année afin de détecter au plus vite tout dysfonctionnement L analyse de risque peut conduire à des contrôles plus fréquents, selon les critères suivants : ancienneté, fragilité et complexité des matériels, fréquence d utilisation, procédures de traitement des endoscopes qu elles soient automatisées ou manuelles Il n est pas nécessaire d attendre les résultats de ces contrôles systématiques avant réutilisation de l endoscope. Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Fréquence des contrôles des endoscopes Contrôles ponctuels : acquisition (qualification) ou prêt d un appareil, retour de maintenance ou d un retour de prêt, changement de procédure dans l entretien des endoscopes, lors d une alerte descendante de matériovigilance préconisant un contrôle, lors de la survenue de cas groupés d infections ou de colonisations chez les patients (gestion des épidémies et pseudo-épidémies), pour investiguer un cas d acquisition virale sans autre facteur de risque, toute autre circonstance évaluée à risque Dans tous ces cas, il est impératif d attendre le résultat avant de mettre en circulation l endoscope. Fréquence des contrôles de l eau EBM : aucun contrôle si obtenu par filtration LDE : trimestriel Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)

Locaux Celui d endoscopie pour le prétraitement Distincts pour le traitement et le stockage Intérêt de la centralisation et possibilité de traiter des endoscopes de spécialités différentes dans le même plateau technique Personnel dédié au traitement sous la vigilance de l IDE Actions de formation et soutien assurées par l établissement «Référent endoscopie» Pas de procédure dégradée en garde Alerte et gestion de crise : mobilisation adaptée au problème Source : Dr J. Hajjar (JRHH 2016)