1 LE CADRE 1-A Le cadre : quelques techniques d entretien : 1. L entretien : définition L entretien est une pratique professionnelle liée à la parole (communication verbale et non verbale) ; il met en présence un clinicien et un patient dans l élaboration d une demande d aide et la mise en place d un cadre thérapeutique spécifique.
Un entretien n est pas : Une conversation Un interview Un interrogatoire Une confession
Un entretien peut être : cf.des types d entretien : ( Charles Nahoum) L entretien de diagnostic L entretien de recherche L entretien thérapeutique
2.Le modèle de la consultation psychiatrique : La consultation : L entretien renvoie au discours La consultation renvoie au mot conseil La consultation psychiatrique a pour postulat : repérer les troubles, les identifier et les traiter.
3.Le modèle Rogerien : Carl Rogers (1902-1987) Trois conditions essentielles permettant aux thérapeutes de promouvoir l'auto-actualisation de leurs patients : avoir une attitude de compréhension empathique, faire preuve d une estime positive et sans condition, être en congruence.
A PATHIE Ne perçoit pas la détresse ANTI PATHIE Minimise la détresse (jugement) SYM PATHIE Partage la détresse (jugement) EM PATHIE partager Comprend la détresse sans la
Efficacité des 4 attitudes en relation d aide Ecoute Compréhension Guidance APATHIE AUCUNE AUCUNE AUCUNE ANTIPATHIE BONNE FAIBLE FAIBLE SYMPATHIE BONNE BONNE FAIBLE EMPATHIE BONNE BONNE BONNE
Éprouver de l'empathie : créer un climat de confiance faciliter l'expression du patient. pouvoir offrir une bonne écoute, éviter de générer soi-même des obstacles à la communication. avoir un peu d'intuition afin de percevoir et de reconnaître les indices verbaux et non-verbaux suggérant des états émotionnels. savoir déceler et pouvoir gérer les incongruences entre les paroles exprimées et les comportements affichés.
Exprimer l'empathie : exprimer directement sa compréhension Refléter ses pensées et ses émotions sans porter de jugement Cela implique de rester soi-même congruent en exprimant de l'empathie.
Plusieurs types de reformulation : Reformulation reflet ou miroir = on répète le propos du patient avec différents mots. Reformulation renversement = ce modèle qui vient de la Gestalt. Le patient ne voit qu un aspect des choses (le fond) et il faut lui montrer la forme. Reformulation classification = on renvoie le patient dans ses émotions.
Intérêts de l empathie en psychomotricité : On se protège de l interprétation et du jugement On fait une grande place au non-verbal (émotionnel et corporéité utilisés dans l entretien).
b. Entretien en psychomotricité Un entretien nécessite un dispositif préalable : Une disposition spatiale, La posture est aussi un acte signifiant, Le ton de la voix est important, L indispensable empathie.
Denise Liotard «indispensable pour comprendre autrui, cette notion s appuie sur le vécu corporel et sensible du thérapeute qui accueille cet «envahissement» du patient, tout en le reconnaissant comme bien séparé de lui.» Dès le premier entretien, le psychomotricien est à la fois l observateur le lecteur et le décodeur pour rentrer en relation là où le patient, quels que soient son âge ou ses symptômes, se trouve.
4. Le modèle systémique : Inspiré de l école de Palo Alto C est un courant de pensée à l'origine de la thérapie familiale et de la thérapie brève. Parmi ses principaux fondateurs on trouve Gregory Bateson, Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley, Richard Fisch et Paul Watzlawick. L'École de Palo Alto s est beaucoup penchée sur l aspect non verbal de la communication.
Influences : Le thérapeute ne considère plus son patient comme un individu isolé sur lequel il devrait poser un diagnostic psychiatrique mais s'intéresse aux interactions actuelles du patient avec son environnement qui maintiennent son problème. ( Explication systémique, circulaire et synchronique.) Le thérapeute est amener à penser la situation de crise comme un moment privilégié de l intervention. Utilité de l observateur qui s inclut dans le système observé.
L'antipsychiatrie : En convergence relative avec l'école de PaloAlto ; l antipsychiatrie contribue aussi à une profonde remise en question des fondements de la psychiatrie, en contestant le cadre d'une nosographie ayant prétention à se vouloir universelle. Watzlawick conclut que le diagnostic psychiatrique s'apparente parfois à une «étiquette» douteuse, induite par une idée préconçue, venue d un tiers faisant autorité (voir aussi expérience de Rosenthal = effet Pygmalion).
Résumé : L école de Palo Alto dans sa théorie de la communication : L importance des phénomènes d autorégulation comportementale et de feed-back La différenciation de niveaux logiques : dans tout message on distingue le contenu et la relation. Les paradoxes dans les échanges : notion de double contrainte.
La communication comme un tout intégré dépendant du contexte (social, familiale...) savoir déceler des incongruences entre la volonté exprimée verbalement et la communication non verbale.
Notion de double lien ou injonction paradoxale : 2 affirmations se contredisent, s excluent. Certaines injonctions paradoxales, incongruentes, provoquent des paradoxes psychologiques (une des sources de la schizophrénie selon l'école de Palo Alto). Ce sont les observations de Bateson qui illustrent la complexité de cette notion de double lien car il peut être négatif et destructeur ou positif et créateur.
Idées fondamentales de l école Palo Alto : Pragmatique : on ne peut pas ne pas communiquer, une apparente noncommunication (se taire) est un message. Syntaxique : toute communication comporte deux niveaux ; le contenu et le relationnel (métacommunication). Sémantique : la communication n'a de sens que relativement à un contexte.
Exemple de techniques d'entretien : L entretien familial La cothérapie La glace sans tain, les enregistrements audio et vidéo, et le reflecting team Le génogramme, l'historiogramme et la cartes des réseaux Jeu de rôle et psychodrame familial.
1-B Le cadre en psychomotricité : 1. Définitions : Le cadre: bordure, châssis, tableau. Le cadre: un lieu, un espace, il va délimiter la séparation entre le dedans et le dehors. La notion de cadre renvoie à la délimitation de ces temps et de ces espaces.
Michel Martin définit le cadre d un point de vue phénoménologique ; Là où la relation est centrale, il existe toujours une forme de cadre, c est à dire de contenant formel et dynamique. Ce cadre n est pas uniquement pour l un ou pour l autre : il est au deux. Il contient l intériorité (la pensée) de chacun et une intériorité des deux ; le monde est dehors.
X. Pommereau dans son article (ADOLESCENTS DIFFICILES: entre AUTORITÉS et SOINS). définit le cadre comme le support, le châssis, ce qui constitue la structure de l espace de soins. Il est donc question de contenance, non de détention. Il est aussi question de souplesse, non de rigidité.
2. La notion de règles et de métarègles Freud défend l idée de règles, pour lui, un ensemble de règles est déjà reconnue comme nécessaire, pour «extraire du minerai des idées fortuites, le pur métal des pensées refoulées» Au départ 2 règles fondamentales : - règle de non-omission, consiste en la libre association des idées. - règle d abstinence
3. Le cadre thérapeutique en psychomotricité : Le cadre va définir non seulement un espace, mais aussi un ensemble de règles. Le cadre est constitué de règles, quand on modifie les règles d un dispositif on passe dans des métarègles (ce qui change). Le cadre constitue aussi un tiers rappelant que toute relation «duelle» est illusoire, même dans les moments de la plus intense des régressions.
Winnicott, emploiera le terme de «setting», il est surtout une application de son concept de holding. Pour les Kleiniens - la traduction de setting pourrait être : aménagement, mise en place, réglage ou composition. Le setting c est l ensemble de règles variables qu il faut définir et limiter Anzieu l a comparé à un «contenant maternel». Laplanche le compare à une sorte de «membrane, à double paroi, ou double limite..»
C. Ballouard ( «psychomotricité» ed Dunod) «Un cadre contenant c est un cadre ajusté, un espace relationnel qui contient sans étouffer, qui délimite sans enfermer, un espace de partage où la rencontre peut avoir lieu sans risque, un espace ou s éloigner soit possible sans toutefois disparaître.»
C. Potel, envisage «le cadre psychomoteur» à deux niveaux : 1: Le cadre physique les horaires La fréquence La durée Le lieu et le matériel Du côté des enfants ou des patients, des règles qui peuvent être structurantes et sécurisantes car elles établissent le droit et le devoir de chacun.
2: Le cadre psychique : Fonction de pare-excitation Fonction contenante Fonction de miroir Fonction d étanchéité, Le secret thérapeutique qui en découle est une garantie majeure pour l enfant. Il faut savoir rester coopératif avec les parents ou l institution sans rompre le secret.