Direction de la Diffusion et de l'action Régionale Département Insee Info Service Division Communication Externe Bureau de presse

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Etab=MK1, Timbre=H452, TimbreDansAdresse=Faux, Version=W2000/Charte7, VersionTravail=W2000/Charte7 Direction de la Diffusion et de l'action Régionale Département Insee Info Service Division Communication Externe Bureau de presse DOSSIER DE PRESSE Dossier suivi par : Bureau de presse Tél. : 01 41 17 57 57 Fax : 01 41 17 68 95 Mél : bureau-de-presse@insee.fr Sous embargo jusqu au mercredi 22 février 2012 à 00h00 Paris, le 21 février 2012 N 40/DG75-H452 «Emploi et salaires» - Édition 2012 Sommaire du dossier de presse Fiche «Vue d ensemble» - Evolutions de l emploi et des salaires depuis 2009 Fiche 1 - Les transformations des parcours d emploi et de travail au fil des générations Fiche 2 - Le coût de la main-d œuvre : comparaison européenne 1996-2008 Insee Première «les déterminants du coût du travail en France» Fiche 3 - Politique salariale et performance des entreprises 18 bd Adolphe Pinard - 75675 PARIS CEDEX 14 - FRANCE - www.insee.fr Tél. standard : 01.41.17.50.50 - N SIRET : 120 027 016 00019 - Code APE : 84.11Z - Service Insee Contact : 09 72 72 4000 - (tarification "appel local") RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Sous embargo jusqu au mercredi 22 février 2012 à 00h00 Fiche «Vue d ensemble» Evolutions de l emploi et des salaires depuis 2009 La conjoncture de l emploi entre 2009 et 2011 En 2010, l économie française a renoué avec la croissance : le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 1,5 %, après un repli historique de 2,7 % en 2009 et un recul de 0,1 % en 2008. La croissance s est poursuivie en 2011, mais en s atténuant fortement en cours d année. Dans le sillage de ces évolutions, l emploi salarié total, après des baisses importantes en 2008 (- 166 000 emplois en glissement annuel) et en 2009 (- 252 000 emplois), a crû en 2010 dans le secteur marchand non agricole (+ 129 000) et au 1 er semestre 2011 (+ 137 000). Cependant, au 3 e trimestre 2011, un nouveau retournement s opère, avec une baisse marquée de l intérim. La reprise a été modérée aussi bien pour l activité, qui mi-2011 n avait pas encore retrouvé son niveau d avant-crise, que pour l emploi, inférieur à son niveau de début 2008. - Une dynamique de l emploi atypique depuis 2008 Habituellement, l emploi réagit avec retard aux fluctuations de l activité. Dans la crise actuelle, le mouvement cyclique de la productivité (rapportant la richesse produite au volume de travail mis en œuvre dans le processus de production) a été conforme à celui attendu, mais il s est accompagné d un fléchissement de cette productivité en moyenne sur la période. Ainsi, bien qu en baisse, l emploi a mieux résisté au recul de l activité que lors des crises précédentes. - L intérim, principal vecteur d ajustement de l emploi L intérim a été la principale variable d ajustement de l emploi à l activité entre 2008 et 2010, à la baisse comme à la hausse. En 2010, plus des deux tiers des créations nettes d emploi provenaient de l accroissement de l emploi intérimaire. Début 2011, l emploi intérimaire progresse moins fortement au 1 er semestre (+ 16 000 créations d emploi), puis diminue au 3 e trimestre (-16 000 postes). Avec 587 000 emplois, il reste en deçà de l effectif maximum de 676 000 emplois observé début 2008. Le levier que constitue l intérim pour ajuster le niveau d emploi n a pas été utilisé de la même façon par les différents secteurs d activité durant la crise. Figure 1 : Taux de recours à l intérim par secteur dans les secteurs marchands non agricoles (en %) 10 8 6 4 2 0 2000T1 2002T1 2004T1 2006T1 2008T1 2010T1 Secteurs marchands non agricoles Industrie Construction Tertiaire marchand Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche «Vue d ensemble» - page 1 sur 4

- Une évolution de l emploi différente selon les secteurs d activité Au total, 350 000 emplois ont été perdus dans l industrie durant la période 2008-2009, dont 250 000 hors intérim alors que le rythme annuel moyen de destructions était de 70 000 emplois par an depuis 2000. En 2010, l emploi industriel hors intérim a retrouvé un rythme de pertes d emploi tendanciel (- 62 000 postes soit - 1,8 %). Les pertes d emploi dans la construction ont commencé plus tardivement que dans le tertiaire (-46 000 emplois en 2009 après + 10 000 en 2008) et se sont poursuivies en 2010 (- 13 000 emplois). Le retour des créations d emploi dans la construction début 2011 apparaît très modéré quand on le compare au rythme d avant-crise (+ 60 000 en moyenne de 2004 à 2007). L emploi non marchand s est, quant à lui, inscrit dans une dynamique contracyclique : dynamique en 2009 (+ 90 000 emplois), sa progression a ralenti en 2010 (+ 19 000 emplois). En 2011, l emploi non marchand serait en baisse (-15 000 postes sur le premier semestre), notamment sous l effet de la diminution du nombre de bénéficiaires d emplois aidés. - Chômage partiel et sous-emploi Toutes formes d emploi confondues, le taux d emploi des 15-64 ans, après s être approché, début 2008, de 65 %, a diminué durant les deux années suivantes. Il demeure depuis la fin 2009 légèrement en-dessous de 64 %. Les formes d emploi les plus flexibles (intérim et contrats à durée déterminée - CDD) se sont ajustées plus rapidement à l évolution de l activité que l emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) La crise a également eu une incidence sur le sous-emploi (temps partiel subi, chômage partiel, etc.) mais de façon plus temporaire. En hausse importante à compter de 2008, il a atteint, au 1 er trimestre 2010, 6,1 % de l emploi, avant de revenir presque à son niveau de 2008 (4,9 % au 1 er trimestre 2011, contre 4,8 % en 2008). C est le chômage partiel qui a le plus contribué aux évolutions du sous-emploi. En nette hausse entre 2008 et 2009, sa part s est ensuite repliée de 0,9 % de l emploi au début 2010, à 0,2 % au 1 er trimestre 2011, avant d augmenter modérément au 3 e trimestre 2011. - La proportion de cadres et de professions intermédiaires progresse, recul de la proportion d ouvriers Sur les dernières années, la répartition de l emploi par profession et catégorie socioprofessionnelle s est modifiée, à la fois sous l effet de la crise et d évolutions plus structurelles. Ainsi, la part des professions intermédiaires dans l emploi a progressé de 1,3 point entre 2007 et 2010 et celle des cadres de 0,9 point, dans le prolongement des tendances observées depuis plusieurs années. À l inverse, la proportion des ouvriers qualifiés comme celle des ouvriers non qualifiés est en recul, de 1,3 point pour les premiers et 0,6 point pour les seconds. Cette décroissance de l emploi ouvrier s est accentuée avec la crise, notamment en raison de la diminution de la part de l emploi industriel dans l emploi total. - Conjoncture de l emploi et taux de chômage Après avoir augmenté sensiblement entre début 2008 et fin 2009 (de 7,2 % à 9,5 % en France métropolitaine) le taux de chômage s est replié légèrement, revenant à 9,1 % au 2 e trimestre 2011, pour s accroître de nouveau au 3 e trimestre à 9,3 %. Plus représentés parmi les emplois intérimaires et CDD, les jeunes ont bénéficié légèrement plus tôt que les autres classes d âge d une baisse de leur taux de chômage, qui avait fortement augmenté en 2008 et 2009. Plus présents dans les secteurs particulièrement touchés par la crise (industrie, construction, intérim), les hommes ont vu leur taux de chômage se rapprocher de celui des femmes en 2009. Symétriquement, l amélioration de la conjoncture de l emploi depuis 2010 a cependant davantage bénéficié aux hommes, dont le taux de chômage est redevenu inférieur à celui des femmes (8,8 % contre 9,8 % au 3 e trimestre 2011). Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche «Vue d ensemble» - page 2 sur 4

La conjoncture des salaires en 2009-2011 dans le secteur privé > Le salaire mensuel de base (SMB) suit le salaire de base d un salarié à temps complet sans prise en compte des modifications de la structure des qualifications. C est un indicateur des salaires négociés par les partenaires sociaux : il prend ainsi en compte l effet du chômage, qui pèse sur les négociations salariales, et l évolution de l inflation, qui joue avec retard sur celle des salaires. En euros courants, le rythme de croissance du salaire mensuel de base (SMB) a décéléré (+ 3,0 % en 2008, + 2,2 % en 2009, +1,8% en 2010), pour repartir à la hausse en 2011 (acquis de croissance de + 2,0% au 3 e trimestre 2011). En 2009, la revalorisation annuelle du Smic s effectuait encore au 1 er juillet. Le Smic s était accru de 1,8 % en moyenne annuelle par rapport à 2008 et 10,6 % des salariés en avaient bénéficié. À partir de 2010, cette revalorisation intervient en janvier. Avec la très faible inflation de 2009, la hausse du Smic a été modérée en 2010 (+ 1,1 % en moyenne annuelle), ne bénéficiant qu à 9,8 % des salariés. En janvier 2011, le Smic a été revalorisé de 1,6 %, cette hausse bénéficiant à 10,6 % des salariés. Le salaire moyen par tête (SMPT) est le rapport de la masse salariale brute aux effectifs salariés physiques : il prend en compte l ensemble des rémunérations perçues par les salariés, notamment les primes, l intéressement et la rémunération des heures supplémentaires. En 2009, la hausse du SMPT avait fortement fléchi (+ 1,2 % en moyenne annuelle et en euros courants, après + 3,0 % en 2008). En 2010, il progresse plus sensiblement (+ 2,1 %). Au 3 e trimestre 2011, le SMPT connaît une légère accélération : en glissement annuel, il augmente de 2,5 % en euros courants. La progression du SMPT en euros courants en 2010 s explique notamment par le fait que les employeurs ont réduit leur recours aux outils de flexibilité qu ils avaient mobilisés en 2009 : chômage partiel, réduction des heures supplémentaires, baisse des primes. Ainsi, après une forte baisse des heures supplémentaires au 1 er trimestre 2009 (-11 % en variation trimestrielle), le recours aux heures supplémentaires repart à la hausse à partir du 4 e trimestre 2009 pour retrouver le niveau de fin 2008 au 2 e trimestre 2011. De même, le chômage partiel, qui avait fortement augmenté en 2009 (1 % de l emploi total au 2 e trimestre), a baissé en 2010 et début 2011 (0,2 % de l emploi total). Ces deux effets jouent favorablement sur l accélération du SMPT en euros courants en 2010 puis en 2011. Le nombre d heures travaillées par tête joue toutefois en sens inverse : il diminue en 2010, sous l effet d une hausse de la part des emplois à temps partiel. Figure 2 : Evolution en glissement annuel du SMPT du secteur marchand non agricole 4 en % 3 SMPT en euros courants 2 1 0 SMPT en euros constants -1 janv-07 juil-07 janv-08 juil-08 janv-09 juil-09 janv-10 juil-10 janv-11 juil-11 Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche «Vue d ensemble» - page 3 sur 4

En euros constants, pour le SMB comme pour le SMPT, la dynamique salariale a été très influencée par les fluctuations notables de l inflation de la période. Ainsi, après avoir quasiment stagné en 2008, le salaire mensuel de base réel, a crû sensiblement en 2009 (+ 2,1 % en moyenne annuelle) avant de progresser faiblement en 2010 (+ 0,2 %) et au 1 er semestre 2011. Au final, en 4 ans, la croissance du SMB en euros constants est modeste (+ 0,6 % par an). A l instar du SMB, le SMPT décélère en 2010 : en glissement annuel et en euros constants, la croissance passe de + 1,6 % au 3 e trimestre de 2009 à + 0,4 % au 3 e trimestre 2010, puis + 0,3 % au 3 e trimestre 2011. En 2009, l évolution des salaires dans le secteur privé a été plus défavorable pour les cadres que pour les ouvriers. Ce contraste s explique par la baisse des éléments variables de la rémunération (primes, intéressement, épargne salariale) qui concerne davantage les cadres. Il tient également aux effets différenciés de la crise sur l emploi : c est l emploi des moins qualifiés, notamment des ouvriers dans l industrie, qui est le plus touché, entraînant une hausse du salaire de ceux qui restent en emploi. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche «Vue d ensemble» - page 4 sur 4

Sous embargo jusqu au mercredi 22 février 2012 à 00h00 Fiche 2 - Le coût de la main-d œuvre : comparaison européenne 1996-2008 Le coût horaire du travail est hétérogène au sein de l UE En 2008, malgré un lent processus de convergence à l échelle européenne, le coût horaire de la maind œuvre reste fortement hétérogène entre les pays membres de l ex-union européenne à 15. Dans l industrie manufacturière comme dans les services marchands, la France fait partie des pays européens à coût élevé, avec la Belgique, le Danemark et la Suède (figure). L Allemagne appartient à ce groupe dans l industrie mais pas dans les services. Avec un coût horaire autour de 33 euros, la France et l Allemagne sont au même niveau dans l industrie manufacturière, mais bien en dessous de la Belgique avec 36,70 euros. Dans certains secteurs manufacturiers, le coût horaire allemand reste le plus élevé d Europe. C est le cas en particulier dans l industrie automobile où il est supérieur de 29 % à celui observé en France : 43,14 euros contre 33,38 euros. Coût horaire de la main d œuvre en 2008 Entre 1996 et 2008, les écarts relatifs en matière de coût horaire de la main-d oeuvre entre les pays de l ex-ue à 15 sont restés relativement stables. Les pays qui ont un coût horaire élevé (ou faible) en 1996 sont pour la plupart dans la même situation en 2008. Trois pays font exception : l Allemagne, l Autriche et l Irlande. En 1996, l Allemagne présente le coût horaire de la main-d œuvre le plus élevé au sein de l UE dans l industrie manufacturière. En 2008, l Allemagne fait toujours partie des pays à coût horaire élevé, mais n est plus au premier rang. C est en Allemagne que le coût horaire de la main-d œuvre en euros courants a crû le moins vite sur ces douze ans dans l industrie manufacturière, mais aussi dans les services marchands. L Autriche a, quant à elle, quitté le groupe des pays à coût horaire élevé et se rapproche de la moyenne européenne. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 2 «coût du travail» - page 1 sur 3

La Belgique, le Danemark, la Suède et la France font, en 2008 comme en 1996, partie des pays à coût élevé dans l industrie manufacturière. En France, le coût horaire a crû en euros courants à un rythme annuel de 3,4 % entre 1996 et 2008, qui correspond à la médiane dans l ex-ue à 15. C est dans les pays où le coût horaire était le plus bas en 1996 (Portugal, Grèce et Irlande) que le taux de croissance annuel en euros courants a été le plus fort entre 1996 et 2008. Ainsi, en Irlande, le coût horaire a doublé en douze ans et rattrapé la moyenne européenne. Dans les services marchands, le Danemark, la Belgique, la Suède, le Luxembourg et la France font partie en 2008 comme en 1996 des pays à coût de la main-d œuvre élevé. Avec un taux de croissance annuel de 3,2 % en euros courants entre 1996 et 2008, la France se situe en dessous de la médiane de l UE à 15. Globalement, on constate un mouvement de convergence, qui tend à uniformiser le coût du travail dans l ex-ue à 15, aussi bien dans l industrie manufacturière que dans les services. Cependant cette dynamique de convergence est lente. Une structure de coût qui diffère selon le système de financement de la protection sociale Du fait des différences de niveau et de mode de financement de la protection sociale, la répartition du coût horaire entre salaires et traitements bruts, cotisations sociales à la charge de l employeur et autres dépenses est très variable en Europe. Si partout les salaires et traitements bruts représentent la part la plus importante du coût du travail, ils varient entre 67 % en France et 91 % au Danemark. A contrario, la part des cotisations sociales à la charge de l employeur varie de 7 % du coût au Danemark à 28 % en France, 30 % en Suède et 31 % en Belgique. En raison de l hétérogénéité de la structure du coût, la hiérarchie européenne en termes de salaire horaire brut diffère en partie de celle du coût horaire. Dans l ensemble marchand, les salaires horaires bruts en France (21,55 ) et en Suède se situent dans le milieu de la distribution, derrière l Allemagne (23,02 ) et les Pays-Bas. En termes de structure du coût de la main-d oeuvre, la comparaison entre le Danemark et la Suède est frappante. Ces deux pays ont un haut niveau de protection sociale et un PIB par habitant très comparable. Cependant, au Danemark, l essentiel du financement de la protection sociale passe par l impôt sur le revenu. En Suède, la protection sociale est principalement financée par les cotisations sociales. Cependant, au total, les coûts horaires dans ces deux pays sont assez proches. Si le salaire brut versé est beaucoup plus élevé au Danemark (32,66 de l heure) qu en Suède (22,59 de l heure), le salarié y paye aussi plus d impôts sur le revenu. Au delà de cet exemple, une analyse «toutes choses égales par ailleurs» montre qu à moyen terme le taux de cotisations sociales employeurs n est pas un déterminant du coût horaire. Dans l ensemble, la structure des coûts ne connaît pas de grandes variations en Europe entre 1996 et 2008. De plus, les évolutions sont globalement comparables entre l industrie manufacturière et les services marchands. Dans certains pays, tels que la France, la Suède, l Espagne ou la Finlande, on ne constate aucune évolution. Des coûts horaires du travail qui reflètent en partie les niveaux de productivité Pour tirer des conclusions en termes de compétitivité, il faut également tenir compte de la productivité horaire. Le coût salarial unitaire mesure le coût moyen de la main-d oeuvre par unité produite. Il est égal au ratio entre le coût total de la main-d oeuvre et la production en volume. A l aune de cet indicateur, on observe qu au sein de l ex-ue à 15, la diversité en matière de coût salarial reflète largement des écarts de productivité. Dans l industrie manufacturière, le coût salarial unitaire a diminué entre 1996 et 2008 en France et en Allemagne. En France, l essentiel de la baisse s est produite entre 1996 et 2000. Depuis cette date et jusqu en 2007 le coût salarial unitaire reste stable, la productivité horaire évoluant parallèlement au coût horaire. En Allemagne, le coût salarial unitaire est resté stable entre 1996 et 2002, puis connaît une baisse sensible jusqu en 2007. En Irlande, où le coût horaire dans l industrie Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 2 «coût du travail» - page 2 sur 3

manufacturière a doublé sur cette période, la productivité horaire a fait plus que doubler, conduisant à une baisse du coût salarial unitaire. À l inverse, en Grèce, la très faible progression de la productivité horaire n a pas compensé la hausse de trois-quarts du coût horaire, de sorte que le coût salarial unitaire a augmenté des deux-tiers. Dans les services, le coût salarial unitaire a évolué à la hausse pour l ensemble des pays de l ex-ue à 15, mais dans des proportions différentes. C est en Allemagne et en Autriche que l évolution annuelle a été la plus faible. La France connaît une évolution à la hausse légèrement inférieure à celle de la moyenne de la zone euro. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 2 «coût du travail» - page 3 sur 3

Fiche 1 - Les transformations des parcours d emploi et de travail au fil des générations Corinne Rouxel (Dares), Bastien Virely (Ensae) - Lorsqu on les interroge sur leur passé professionnel, les générations les plus récentes retracent des parcours moins stables que les plus anciennes La mobilité professionnelle progresse au fil des générations. Les personnes nées dans les années 1960 ont connu, en moyenne, 4,1 emplois à l âge de 40 ans, contre 2,7 au même âge pour celles nées avant 1940. Pour les générations nées dans les années 60, l insertion professionnelle se caractérise plus souvent par une alternance entre périodes de chômage et périodes d emplois de courte durée. Ainsi, alors que plus de 92 % des hommes nés dans les années 1940 occupaient à 30 ans un emploi stable depuis plus de cinq ans, ce n est le cas que de 79 % des hommes nés dans les années 1960. De même, si la proportion de femmes occupant un emploi stable à 30 ans avoisine les 2/3, la proportion de femmes actives a considérablement augmenté. Les débuts de parcours professionnels sont davantage marqués par des périodes d emploi hachées d interruptions. L expérience du chômage de courte ou de longue durée concernait une personne sur dix parmi celles nées avant 1940. Elle concerne, en revanche, près d une personne sur deux parmi celles nées dans les années 1960. Cette exposition accrue au chômage concerne d abord les catégories les moins qualifiées : 57 % des personnes nées dans les années 1960, et dont le dernier emploi occupé est un emploi ouvrier, ont connu au moins un épisode de chômage, contre 46 % pour l ensemble des actifs. - Les conditions de travail déclarées : des pénibilités physiques stables, des contraintes organisationnelles et psychosociales en augmentation au fil des générations Les générations les plus récentes disent connaître au travail des contraintes physiques équivalentes à celles déclarées par les générations précédentes. Malgré les transformations qui ont affecté le système productif et la structure d emploi de l économie française, les pénibilités physiques ressenties au travail n ont guère reculé (graphique 1). Graphique 1 : Scores de pénibilités physiques dans le parcours professionnel selon les générations 4,0 3,5 Sous embargo jusqu au mercredi 22 février 2012 à 00h00 en points Avant 1940 40-50 50-60 60-70 70-80 3,0 2,5 2,0 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 âge Lecture : à 40 ans, le score de pénibilité physique moyen de la génération née avant 1940 avoisinait 2,8, celui des deux générations suivantes est inférieur de 0,2 points. Champ : France métropolitaine, personnes en emploi à l âge considéré. Source : Dares, Drees, enquête SIP, 2006. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 1 «parcours d emploi» - page 1 sur 2

Les dimensions organisationnelles et psychosociales du travail sont, en revanche, marquées par une nette dégradation, les générations récentes déclarant un rapport au travail moins favorable que les anciennes (graphique 2). Les travailleurs des plus jeunes générations se disent davantage «sous pression» dans leur travail, en particulier les cadres. Ils signalent aussi plus souvent que leurs ainés manquer de reconnaissance au travail et ne pas pouvoir y employer pleinement leurs compétences. Graphique 2 : Scores de contraintes organisationnelles et psychosociales dans le parcours professionnel selon les générations 5 en points 4 3 2 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 Avant 1940 40-50 50-60 60-70 70-80 âge Lecture : à 40 ans, le score d exposition aux contraintes organisationnelles moyen de la génération née entre 1940 et 1949 était d environ 3,5 points. Les niveaux de contraintes apparaissent plus élevés chez les plus jeunes générations. Champ : France métropolitaine, personnes en emploi à l âge considéré. Source : Dares, Drees, enquête SIP, 2006. - Les salariés ayant un parcours marqué par l instabilité et le chômage estiment davantage que les autres travailler «sous pression» ou que leur travail est insuffisamment reconnu. À génération, sexe et niveau de diplôme donnés, les travailleurs aux parcours les moins stables et qui ont connu le chômage au cours de leur insertion professionnelle déclarent plus souvent avoir senti de la pression au travail que les autres travailleurs. Cette plus forte pression ne s observe pas en revanche chez ceux qui, au cours de leurs premières années de vie professionnelle, ont souvent changé d emploi mais sans passer par le chômage. Enfin, les personnes qui ont connu l expérience du chômage en début de parcours signalent plus souvent manquer de reconnaissance dans leur travail, surtout si elles ont souvent changé d emploi. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 1 «parcours d emploi» - page 2 sur 2

Sous embargo jusqu au mercredi 22 février 2012 à 00h00 Fiche 3 - Politique salariale et performance des entreprises - L industrie et la construction offrent les meilleures conditions d emploi En proportion, au sein des emplois d ouvriers et employés, les emplois qualifiés sont plus nombreux dans l industrie et la construction (entre 40 % et 50 % de la main-d œuvre) que dans les secteurs tertiaires (28%). La proportion de postes à temps complet est plus forte (respectivement 95% et 92% contre 82% dans le tertiaire). Les salariés sont aussi plus souvent en CDI (environ 90 % contre 80 % pour le tertiaire). Enfin, corrigés des caractéristiques individuelles, les salaires apparaissent plus élevés dans l industrie et la construction que dans le tertiaire. - Au-delà de ces spécificités sectorielles, la gestion du personnel au sein d une entreprise est homogène entre catégories de salariés. Une fois neutralisé ce qui est directement attribuable aux caractéristiques individuelles des salariés dans la politique salariale d une firme, il apparaît que les entreprises qui rémunèrent bien leurs cadres font de même pour leurs autres catégories de personnel. Cette corrélation est d autant plus forte quand il s agit de catégories proches, en termes d échelle sociale. De même, les taux de recours au CDI par catégories de personnel d une entreprise sont corrélés entre eux. Quand une entreprise recourt plus aux CDI pour les non-qualifiés, elle a, le plus souvent, le même comportement pour les autres catégories de personnel. On fait le même constat pour la dispersion des salaires. Enfin, les entreprises qui paient mieux sont aussi celles où la dispersion des salaires est la plus marquée. - Cinq différents modes de gestion du personnel identifiés On dresse une typologie en cinq grandes classes des différentes politiques de gestion du personnel mises en place par les entreprises : o La classe la plus importante se distingue de la moyenne des entreprises par une stabilité de la main-d œuvre légèrement plus forte et des rémunérations plutôt faibles. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 3 «politique salariale» - page 1 sur 2

o La seconde classe, où les entreprises de plus de 250 salariés sont surreprésentées, où le personnel est plus qualifié, se caractérise par des salaires très supérieurs à la moyenne. o La troisième classe se caractérise par une forte instabilité des contrats et de forts taux de temps partiel. Cette instabilité s accompagne de salaires inférieurs à la moyenne. o La quatrième classe se caractérise par un fort recours aux contrats aidés. o Enfin la dernière classe se caractérise par des salaires très inférieurs à la moyenne et peu dispersés. - Quelle relation entre dispersion des salaires et productivité? Différentes théories économiques prédisent un lien entre la dispersion des salaires et la productivité, sans toutefois s accorder sur le signe de la relation ni sur le sens de la causalité. Certaines concluent que de bonnes performances s accompagnent d une forte dispersion des salaires alors que d autres concluent que cela s accompagne d une faible dispersion. Cette étude confirme la difficulté à trancher sur la nature de ce lien. Son ampleur et surtout son signe s avèrent très sensibles à la spécification retenue. Au total, le lien entre productivité et dispersion des salaires apparaît négatif pour la catégorie des ouvriers et employés non qualifiés et non significatif pour les autres catégories de salariés. Dossier de presse «Emploi et salaires», édition 2012 - Fiche 3 «politique salariale» - page 2 sur 2