STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION (SNLCC)

Documents pareils
Titre : La Mutuelle Communautaire de Santé de Yaoundé : Un mécanisme solidaire de financement collectif d accès aux soins de santé de qualité.

PLAN STRATÉGIQUE DE L AFANB

Observatoire des Fonctions Publiques Africaines (OFPA)

Participation des habitants et contrats de ville Quels enjeux? Quelle mise en oeuvre?

PROJET DOUGORE 2011 SUR LA DECENTRALISATION AU TOGO

Vision transversale et action cohérente pour la protection de l Environnement

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

Observations sur l avant-projet de loi, Loi sur l aménagement durable du territoire et l urbanisme

Atelier de réflexion et de validation du projet du système de veille/observatoire des réformes foncière et forestière au Cameroun

JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE N 05

Digital Lëtzebuerg Conférence de presse du 20 octobre 2014

Termes de référence pour le recrutement d un consultant en communication

politique de la France en matière de cybersécurité

Programme d Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP) du Cameroun. Le 5 novembre 2013

CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION «Pour un meilleur partenariat Banques/Petites et moyennes entreprises au service du Développement Humain»

Avant projet de texte légal portant régime de l intégration du genre dans les politiques nationales de croissance et de l emploi

Notre approche pour les investissements en bourse

demain Aujourd hui ACDIC A. PRESENTATION DE L ACDIC B. 10 ANS D ACTIONS. Des actes concrets, des effets, des impacts C. DES ACQUIS ET ATOUTS CERTAINS

CADRE OPÉRATIONNEL ET PLAN D ACTION DE DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR LE MASSIF INC. Par. Marie-Michèle Couture-Morissette

Promulgue la loi dont la teneur suit : TITRE I

Commission pour la consolidation de la paix Configuration pays République centrafricaine

CONVENTION-CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LA FONDATION PRINCE ALBERT II DE MONACO

Notre approche de développement local

Mobilisation contre le décrochage scolaire. Bilan de l action entreprise sur l année 2013 et perspectives pour l année 2014

«Challenging social reality, inspiring experiences»

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur.

Éditorial. des ministres

SOMMAIRE 1 LA POLITIQUE GENERALE ET LA POLITIQUE QUALITE 2 UNE ORGANISATION PROFESSIONNELLE FORTE ET GARANTE DE SES MEMBRES 3 NOTRE SMQ

LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS DANS LES CONTRATS DE VILLE DU LANGUEDOC-ROUSSILLON

Nouvelle stratégie européenne d action pour la jeunesse «Investir en faveur de la jeunesse et la mobiliser»

Assurance et développement durable, les principaux chiffres 2012/2013

ENTENTE DE PRINCIPE INTERVENUE ENTRE LA FMOQ ET LE MSSS AFIN D ACCROÎTRE ET D AMÉLIORER L ACCESSIBILITÉ AUX SERVICES MÉDICAUX DE PREMIÈRE LIGNE

Le système de protection sociale en santé en RDC

Politique de placements

Loi institutant un Médiateur de la République du Sénégal

«La Mutualité Française ouvre de nouveaux chantiers innovants.»

Une école adaptée à tous ses élèves

LOI N DU 7 MARS 1961 déterminant la nationalité sénégalaise, modifiée

Décrets, arrêtés, circulaires

Expert International en Gestion des ressources en eau Coresponsable - Maroc

Accompagnement amont court en parallèle de l étude du dossier. Proposer une solution d assurance adaptée aux besoins du chef d entreprise financé

Sdage, état d avancement de la révision et prochaine consultation

CHARTE DES UNIVERSITÉS EUROPÉENNES POUR L APPRENTISSAGE TOUT AU LONG DE LA VIE

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable

REPUBLIQUE TUNISIENNE. Ecole Supérieure d Agriculture de Mograne

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme Paris

educationsolidarite.org

Synthèse des réponses reçues du sondage du 8 février 2013

Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM)

III L allégement de la loi n La loi n contient des dispositions diverses et transitoires conçues, au départ, pour assurer l application

Note Simplifiée. UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission

CONFERENCE NATIONALE DU HANDICAP. Relevé des conclusions

Plan Local de Développement de l Économie Sociale et Solidaire

UN NOUVEAU DEPART POUR LA LMDE

CODE PROFESSIONNEL. déontologie. Code de déontologie sur les bases de données comportementales

Synthèse du questionnaire en ligne

Vers une Cour suprême? Par Hubert Haenel Membre du Conseil constitutionnel. (Université de Nancy 21 octobre 2010)

10 ENGAGEMENTS, 30 PROPOSITIONS DE LA MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE «Avec vous, une Saône et Loire innovante et attractive»

ASSOAL En partenariat avec

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT. Commission de l UEMOA

FONDS D INVESTISSEMENT CLIMATIQUES

ROYAUME DU MAROC DIRECTION DU BUDGET

Secrétariat d Etat auprès du Premier Ministre chargé des Technologies Nouvelles

Notice de sélection pour Consultant Individuel IC-UPS/021/2013

Comité stratégique de la démarche Alsace 2030 : des ambitions fortes, une vision partagée

La LOLF, une loi bien pensée mais en voie de détournement?

CONVENTION PORTANT CREATION DE L'AGENCE PANAFRICAINE DE LA GRANDE MURAILLE VERTE

Le nouveau programme national de renouvellement urbain. CRDSU septembre 2014

Renforcer la mobilisation du droit commun

BANK AL-ÂMAL INSTITUTION DEDIEE AU FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS DES MRE

CONSEIL DES MINISTRES

Plan d Action de Ouagadougou contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, tel qu adopté par la Conférence

POLITIQUE DE COHÉSION

Document technique Outil d évaluation des risques et orientation

Destinataires d'exécution

Evaluation du projet Fonds pour la consolidation de la paix, Welthungerhilfe Butembo République Démocratique du Congo

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman mai 2014

Niger. Régime général des mutuelles de santé

Rapport de la Table Ronde sur le Soutien Juridique en République du Congo

Définir et consolider son projet associatif

Ghana, de l Inde, de la Jordanie, du Kenya, du Mexique, de New Zélande, du Portugal, de Serbie et du Royaume Uni.

Le point sur la couverture du risque maladie au Niger

«LA FRANCE EST CAPABLE DE GRANDS ÉVÉNEMENTS. LA FRANCE A BESOIN DE SE PROJETER»

L actualité de la fonction publique. SDRH/ RH1/ Ecole de la GRH Novembre 2012

MINISTÈRE DU BUDGET, DES COMPTES PUBLICS, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DE LA REFORME DE L ÉTAT

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL, Vu l ordonnance n du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;

CHARTE BUDGET PARTICIPATIF

en quelques mots 1

Consultation publique

Appel à projets. Portage et animation des «Forums Citoyens» Contrat de Ville de Narbonne

LA PROFESSIONNALISATION DU COACHING EN ENTREPRISE :

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

Conseil régional. Plan d action régional Outaouais

UNIVERSITE DE TOULON UFR FACULTE DE DROIT REGLEMENT D EXAMEN ANNEE 2012/2017 LICENCE DROIT MENTION DROIT GENERAL

«Marketing /site web et la protection des données à caractère personnel»

Guide Leader + 16 pages 12/07/05 11:20 Page 1. En Pays Portes de Gascogne l Europe est partenaire de vos projets LEADER +

DEMANDE DE SOUTIEN - RAVIV. Fonds de Soutien à l Initiative et à la Recherche

Transcription:

STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION (SNLCC) «A l'horizon 2015, le Cameroun est un pays où l intégrité constitue une valeur capitale pour tout citoyen, avec une croissance économique distribuée de manière équitable afin d assurer le bien être social dans un environnement préservé». C est la vision qui sous-tend la stratégie Nationale de lutte contre la corruption du Cameroun, dont l élaboration a été bouclée fin septembre 2010 par la Commission Nationale Anti-corruption. Cette Vision projette l image d un Cameroun propre au sein duquel chaque citoyenne et citoyen refuse de considérer la corruption comme une «fatalité», mais s engage plutôt résolument à lui barrer la route. Enjeux La Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption va amener une vision commune et une plus grande harmonie, dans la lutte contre la corruption au Cameroun. Le rôle de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption au Cameroun sera mieux défini et il y aura plus de synergie dans les actions afin d éviter les chevauchements des activités, conflits et perte de ressources. L élaboration de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption présente un enjeu capital pour le Cameroun. Elle permet de capitaliser les activités déjà menées ; valider un document stratégique de référence ; faire intégrer la lutte contre la corruption dans les politiques sectorielles de l année 2011, et de favoriser la prise en compte de la Stratégie Nationale de lutte contre la corruption dans l amélioration de l Indice de Perception de la Corruption au Cameroun. Les objectifs globaux assignés à la SNLCC Les objectifs globaux assignés à la stratégie ont été définis en fonction de plusieurs niveaux : Au niveau global : la stratégie se donne pour objectif d appuyer le processus de transformation sociale du Cameroun dans la perspective du renforcement de l Etat de droit, de la démocratie, de la participation effective à la gestion publique de la transparence et surtout du refus de la corruption ; Au niveau des secteurs prioritaires retenus : elle vise à mobiliser les acteurs positifs à travers des actions stratégiques qui permettront d atteindre le point de non retour de la lutte contre la corruption au sein de leurs secteurs respectifs ; Au niveau du développement des secteurs d intégrité prioritaires : il s agira d accompagner l émergence et le développement des piliers d intégrité, gardiens des bonnes valeurs et des acquis de la lutte contre la corruption ; et enfin 1

Au niveau de la coordination et du suivi-évaluation des actions à mettre en œuvre : il s agira de s assurer de la mise en œuvre effective des actions, des synergies et des avancés stratégiques obtenues par la lutte contre la corruption dans les secteurs et au niveau des piliers d intégrité. Une approche participative Au cours d un point de presse donné le 12 Août 2010, le Vice-président de la CONAC a expliqué les raisons de l approche participative adoptée par la CONAC pour l élaboration de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption. Selon Dieudonné MASSI GAMS «C est justement parce qu on ne peut pas embrasser la lutte contre la corruption de la même façon dans tous les milieux. Il y a beaucoup de secteurs dans la vie nationale avec des manifestations diverses de la corruption. C est pour cela que la lutte contre la corruption peut être considérée comme une guerre. Pour lutter efficacement contre un ennemi, il faut bien le connaître. La CONAC a donc l obligation de bien connaître les manifestations de la corruption dans les différents secteurs de la vie nationale pour mener une lutte efficace. Surtout parce que la corruption n est pas un phénomène uniforme. Il n ya donc pas un remède unique». Le choix des secteurs et piliers d intégrité prioritaires Les actions stratégiques retenues dans le cadre de la présente stratégie visent en priorité les secteurs et piliers d intégrité suivants : Secteurs prioritaires : 1. Budget d Investissement Public 2. Marchés Publics 3. Secteur Privé & Climat des Affaires 4. Décentralisation 5. Education 6. Finances (Douane/Impôts/Trésor) 7. Forêts & Environnement 8. Mines & Industries Extractives 9. Santé publique 10. Transports Séparés au départ, les secteurs Budget d Investissement Public et Marchés Publics ont été finalement jumelés pour ne plus former qu un seul secteur. Consolidation des piliers d intégrité La lutte contre la corruption requiert la nécessaire consolidation des piliers d intégrité (aussi bien au niveau local, régional, que national,). De par leur indépendance, les piliers d intégrité constituent les garants des acquis de la lutte contre la corruption menée à travers des stratégies sectorielles et nationales d une part et d autre part, ils sont les sentinelles de l assurance de la pérennisation des résultats obtenus. Le système national d intégrité est soutenu par 7piliers : 2

1. Système Exécutif 2. Système Judiciaire 3. Système Législatif 4. Institutions de Lutte contre la Corruption 5. Partenaires Techniques & Financiers 6. Médias 7. Secteur Privé 8. Société civile Ils constituent en fait le système immunitaire du pays et en cela, ils protègent, développent et préservent, la santé mieux (l intégrité) du pays contre la corruption. Les piliers d intégrité qui composent ce système sont les anticorps garants et gardiens de l intégrité dans l accomplissement de leurs missions propres d une part et du contrôle mutuel d autre part. La bonne collaboration inter et intra piliers produit une véritable synergie qui constitue le facteur de réussite du Système National d Intégrité. Ces secteurs et piliers d intégrité ont été sélectionnés sur la base des conclusions et recommandations des études et travaux disponibles, des conclusions et recommandations émanant des journées de réflexion, réunions de concertation et forums organisés par la CONAC, ainsi que de la perception de l intensité de la corruption au sein de certains secteurs d activités. Processus de construction, de validation et d adoption de la Stratégie La méthodologie de construction, de validation et d adoption de la stratégie a prévu des étapes, principes et outils spécifiques décrits de manière détaillée dans le chapitre 1. L étape de construction visait à collecter des données et des informations sur la problématique de corruption au Cameroun. L étape d exploration des scénarios et détermination des plans d actions a consisté à : i) identifier les enjeux, facteurs favorables et/ou difficultés pour la lutte contre la corruption par les participants aux ateliers nationaux ; ii) identifier les acteurs clés pour chacun des secteurs ou piliers considérés, leurs rôles respectifs ainsi que leur classification en trois catégories principales (acteurs leaders, acteurs relais, acteurs destinataires) ; iii) déterminer les objectifs et actions stratégiques à mettre ; iv) l élaboration des plans d actions et la détermination des acteurs pour leur mise en œuvre. Le PRECIS est l outil de base qui a servi pour la construction de la SNLCC. Cet outil est composé de 5 (cinq) éléments : - P : pour Prévention - E: pour Education - C : pour Conditions - I : pour Incitation, et - S : pour Sanctions. 3

Le principe de base qui a guidé les travaux était articulé autour d une trilogie composée de trois éléments : - M = MOBILISATION DE TOUTES LES PARTIES PRENANTES - P = PARTICIPATION EFFECTIVE À L ÉLABORATION DE LA SNLCC - E = ENGAGEMENT INDIVIDUEL ET COLLECTIF À LA MISE EN ŒUVRE DE LA SNLCC La validation du document de stratégie implique une concertation entre les instances mises en place dans le cadre de l élaboration de la stratégie, la CONAC et les parties prenantes et toute personne physique ou morale intéressée par la problématique de la corruption au Cameroun. Une fois validé, la SNLCC sera soumise à l adoption des autorités gouvernementales. La substance de la Stratégie En plus de la présentation de son processus d élaboration, le document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption procède à une revue complète de chacun des secteurs et piliers d intégrité prioritaires retenus, à un état des lieux et un diagnostic complet de la lutte contre la corruption pour ensuite proposer un plan d actions stratégiques à mettre en œuvre d ici 2015. La mise en œuvre et le suivi évaluation de la SNLCC Dans un troisième élément, la stratégie présente les mécanismes de coordination et de suivi-évaluation à prévoir dans le cadre de sa mise en œuvre. Il est entendu que cette SNLCC devra se vivre en actions concrètes dès le premier janvier 2011. Pour ce faire, la CONAC travaille avec le gouvernement pour que les dispositions de celle-ci soient intégrées dans les programmes d actions des départements ministériels en cours de préparation et que des disponibilités financières soient dégagées pour la mise en œuvre effective. Contexte de la lutte contre la corruption au Cameroun Le Président de la république a inscrit la lutte contre la corruption dans ses actions prioritaires depuis son avènement à la Magistrature Suprême du Cameroun. Des d actions concrètes ont été menées sur le terrain et se traduisent par des documents d orientation stratégique élaborés au cours des deux dernières décennies, à savoir : i) le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, ii) le Document de Stratégie pour la Croissance et l Emploi, iii) la Vision du Cameroun à l horizon 2035, iv) la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC) dont l élaboration vient de s achever. Le cadre stratégique et le plan d actions pour la mise en œuvre de la politique de lutte contre la corruption ont été placés sous la responsabilité du Programme National de Gouvernance qui relève des Services du Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Les actions à entreprendre dans le cadre du Plan Gouvernemental de lutte contre la corruption élaboré en 1997 ont été codifiées dans un document publié en 2004 sous le titre de : «Cameroun : les Chantiers de la Gouvernance». 4

Depuis lors, toutes les parties prenantes nationales et internationales s activent à appuyer le Cameroun dans sa démarche pour une meilleure efficacité de la lutte contre la corruption. C est dans cette logique qu il faut inscrire l ensemble des réformes institutionnelles et organisationnelles actuellement en cours, et qui, à leur terme, permettront au Cameroun de disposer d instruments juridiques et d un cadre institutionnel adaptés. Ces réformes trouvent leurs fondements dans le texte de la Constitution du 18 janvier 1996, qui, en son Article 66, impose une obligation de déclaration des biens à certains commis et hautes personnalités de l Etat avant leur prise de fonction ainsi qu à la fin de celles-ci. Cette disposition constitutionnelle est appuyée par la loi N 0003/2006 du 25 janvier 2005 relative à la déclaration des biens et avoirs. En outre, l on peut considérer comme acquis la création sous l instigation de la CONAC de la Coalition nationale de Lutte contre la corruption (CNLCC) qui est un outil idoine d implication de la société civile dans ce vaste chantier d assainissement des mœurs et des comportements. En termes de résultats consécutifs aux mesures de Prévention, d Education et de Répression engagées dans le cadre de la lutte contre la contre la corruption, il y a lieu de souligner les avancées enregistrées au niveau du cadre institutionnel, à travers la création en mars 2006 de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) dont les misions se complètent avec celles de l ANIF, de l ARMP, de la Chambre des Comptes de l Assemblée Nationale, de la Cour des Comptes, du CONSUPE et des Cellules ministérielles de lutte contre la corruption. Au niveau du changement des comportements et du recul de l intensité de la corruption, il convient d admettre que les résultats obtenus restent en deçà des attentes et c est la principale raison qui amène les parties prenantes à se questionner sur les politiques et les stratégiques de lutte adoptées jusqu à présent, et à développer une stratégique globale et cohérente en vue de l atteinte de résultats concrets. La Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC) qui n attend plus que d être validée est le résultat d une démarche participative dont l élaboration a impliqué plus de 1.500 (mille cinq cents) acteurs issus du Gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers à travers une série de quinze ateliers nationaux organisés sur l ensemble du territoire national. Elle se fonde sur un cap qui reflète les aspirations profondes et le rêve des Camerounaises et des Camerounais à l horizon 2015, formulés sous forme de Vision du Cameroun en matière d intégrité. Cette Stratégie a été pensée et formulée par ceux-là même qui vivent au quotidien le phénomène de la corruption et qui semblent mieux en connaitre les remèdes parce quelle est le résultat des consultations populaires, elle tire sa légitimité des aspirations des camerounais des villes et des campagnes. 5