La numération des Shadoks Année

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Transcription:

Cet article est rédigé par des élèves. Il peut comporter des oublis et imperfections, autant que possible signalés par nos relecteurs dans les notes d'édition. La numération des Shadoks Année 2014-2015 Elèves : DUCHENE Quentin, 1 ère S ; FAGUET Colin, 2 nde ; MARIN Pauline, Terminale S ; PILLOT Camille, 1 ère S ; RUEST Margaux, Terminale S ; RUEST Victoria, Terminale S ; SCHNEIDER Ludivine, Terminale S ; SUPERNAT Loïc, 2 nde. Établissement : Lycée Ernest Bichat de Lunéville Enseignantes : BOUVART-LAMBOIS Geneviève ; FABRY Christine Chercheur : STEF André, IECL Nancy Présentation du sujet Les Shadoks sont des êtres qui ressemblent à des oiseaux. Un beau jour, ils ont besoin de se compter, seulement ils ne connaissent que quatre mots : GA, BU, ZO et MEU. Nous avons donc essayé de comprendre comment ces êtres peuvent compter et calculer avec seulement quatre symboles. Annonce des conjectures et résultats obtenus Les Shadoks peuvent additionner, soustraire, multiplier et diviser. Tous les shadokaux sont des décimaux mais tous les décimaux ne sont pas shadokaux. Il est possible de passer de la base 10 aux shadoks et réciproquement. Il existe une relation entre base 10, base 4 (shadoks) et base 16 (bibi-binaire). MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 1

La numération shadok I/ Présentation du système Pour se compter les shadoks utilisent quatre mots : Lorsqu il n y a rien, ils disent GA Lorsqu il y a, ils disent BU shadok Lorsqu il y a, ils disent ZO shadoks Lorsqu il y a, ils disent MEU shadoks Lorsqu il y a, comment dire? Ils ont pris BU poubelle dans laquelle ils ont mis ces shadoks. Ils obtenaient alors BU poubelle et GA shadok soit BU GA. Lorsqu il y a, il y a donc BU poubelle et BU shadok à côté de la poubelle soit BU BU. Ils continuent ainsi BU ZO, BU MEU, ZO GA jusqu à avoir MEU MEU. Si BU shadok se rajoute, on a BU nouvelle poubelle mais comment l ajouter aux MEU autres? Ils prennent BU grande poubelle, dans laquelle ils mettent ces poubelles. Ils ont alors BU grande poubelle, GA poubelle et GA shadok, soit BU GA GA. Et ils continuent ainsi jusqu à l infini! (1) II/ Les opérations de base 1) L addition Nous avons étudié l addition des Shadoks. Bien qu ils ne puissent pas prononcer le «plus», nous avons décidé de l ajouter. Premièrement nous avons procédé par traduction, c'est-à-dire que nous traduisons le premier chiffre Shadok en chiffre arabe, nous faisons de même avec le second, nous additionnons les deux nombres en écriture arabe et traduisons le résultat en Shadok. Exemple : BU + MEU 1 + 3 = 4 BU GA Puis, nous nous sommes demandé s il était possible d additionner deux nombres en écriture Shadok directement sans passer par «notre» écriture. C est en effet possible ; il suffit de raisonner en Shadok. Dans ce cas on apprend par cœur les additions de base comme BU + BU =ZO. Puis on applique les mêmes règles que dans notre système de numération. Exemple : MEU + ZO = BU BU Puis nous avons réalisé une table d addition permettant d effectuer ces additions «simples» plus facilement. MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 2

+ GA BU ZO MEU GA GA BU ZO MEU BU BU ZO MEU BU GA ZO ZO MEU BU GA BU BU 2) MEU MEU BU GA BU BU BU ZO Puis nous avons tenté une addition avec retenue en nombre Shadock. Le processus est le même sauf que lorsque la somme est supérieure à MEU, on pose dans ce cas une retenue de BU au dessus de la colonne suivante. (Voir exemple ci-dessous) MEU MEU + ZO MEU =? MEU MEU + ZO MEU MEU +MEU = BU ZO BU ZO ZO MEU+ ZO +BU (retenue) =BU ZO MEU MEU + ZO MEU = BU ZO ZO 2) La soustraction Nous avons ensuite travaillé sur la soustraction avec des nombres en base Shadok. Nous avons déjà vu que deux méthodes existaient pour faire une soustraction : la méthode qui consiste à ajouter un nombre en bas et celle qui consiste à retirer un nombre en haut. Premièrement, nous avons voulu traduire les nombres qui étaient en base Shadok en base 10, mais notre chercheur nous a conseillé de ne le faire qu à la fin pour ne pas gâcher le suspens. On a donc procédé à la 1 ère méthode tout en restant en base Shadok : MEU BU BU ZO =? Dans cette méthode, nous ajoutons BU poubelle à droite et nous ajoutons aussi BU poubelle dans la partie inférieure de gauche. On obtient donc l opération suivante : MEU (BU BU) ZO (ZO). (2) On effectue donc BU BU ZO = MEU et MEU ZO = BU. Le résultat est BU MEU. La deuxième méthode consiste à enlever BU poubelle de la partie supérieure gauche pour l ajouter à la partie supérieure droite. On obtient donc MEU BU BU ZO ZO (BU BU) - BU (ZO) = BU MEU. Table de soustraction : Nous avons établi une table de soustraction pour les petits nombres (de Ga à Meu). MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 3

- Ga Bu Zo Meu Ga Ga Bu Bu Ga Zo Zo Bu Ga Meu Meu Zo Bu Ga On observe dans ce tableau que les différences négatives ne sont pas affichées. En effet, nous avons décidé de ne pas aborder ce problème. 3) La multiplication Pour la multiplication, nous avons gardé le même principe d opération «posée», en traduisant les nombres en base 10 tout d abord, pour comprendre le fonctionnement puis en calculant directement. Ainsi, voici un exemple d une multiplication en shadok : poubelles shadoks + BU + BU BU ZO X ZO MEU BU GA ZO + MEU GA GA BU GA GA ZO MEU ZO=BU ZO, donc on écrit le nombre de shadoks : ZO et on ajoute BU poubelle dans la colonne des poubelles.* MEU BU=MEU, auquel on ajoute la retenue : MEU+BU = BU GA. Donc le résultat de la première ligne est : BU GA ZO. Pour la deuxième ligne, comme on multiplie des poubelles par des shadoks, le nombre de shadoks sera GA et on trouvera le nombre de poubelles. ZO ZO = BU GA, on écrit GA et on retient BU grande poubelle.* ZO BU = ZO, auquel on ajoute la retenue : ZO+BU = MEU donc on écrit MEU. On additionne ensuite ces 2 résultats : BU GA ZO + MEU GA GA = BU GA GA ZO Nous avons ensuite fait une table de multiplication, tout comme il en existe en base 10 : MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 4

GA BU ZO MEU GA GA GA GA GA BU GA BU ZO MEU ZO GA ZO BU GA BU ZO MEU GA MEU BU ZO ZO BU 4) Traduction Nous allons maintenant comprendre les techniques de traduction qui existent. Tout d abord, voyons celle permettant de passer du shadok à la base 10 : La technique consiste à multiplier chaque chiffre shadok par la puissance de 4 correspondant à son rang n. En effet, un shadok correspond à une unité en décimal, une poubelle à 4 unités, une grande poubelle correspond à 4 poubelles de 4 shadoks soit 16 unités et ainsi de suite. Pour savoir le «rang» du chiffre, on lit de droite à gauche, le chiffre le plus à droite aura comme rang 0, puis 1 et ainsi de suite. Voici un exemple : ZO est au rang 0, on le multiplie donc par 4 0 Donc ZO 4 0 = ZO = 2 On continue avec les autres chiffres : BU 4 1 = 4 MEU 4 2 = 48 BU 4 3 = 64 Puis on additionne toutes les unités obtenues : 2 + 4 + 48 + 64 = 118 BU MEU BU ZO Donc BU MEU BU ZO = 118 Maintenant passons à la traduction de la base 10 au shadok. Pour cela, il faut faire une suite de divisions euclidiennes du nombre à traduire par 4 car on cherche à faire des paquets de 4 et à les compter. Prenons un exemple : Comment s écrit 182 en shadok? 182 = 4 45 + 2 On prend le quotient et on le divise par 4 : MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 5

45 = 4 11 + 1 Et ainsi de suite : 11 = 4 2 + 3 2 = 4 0 + 2 On prend ensuite les restes, en commençant par le dernier : 2, puis 3,1 et 2. On peut écrire ces nombre en shadok : Zo Meu Bu Zo C est le résultat. On sait donc que 118 s écrit Zo Meu Bu Zo. 5) La division Pour effectuer une division dans le système des shadoks, nous procédons de la même manière que dans le système décimal. Nous posons donc une division euclidienne. Prenons un exemple pour comprendre la méthode : ZO BU MEU BU divisé par BU GA ZO. On considère tout d'abord ZO BU MEU car c'est plus grand que BU GA ZO. On soustrait BU fois BU GA ZO, on obtient BU BU BU. Comme BU BU BU est toujours plus grand que BU GA ZO, on le soustrait encore BU fois et on obtient MEU. On a donc soustrait en tout ZO fois car il y a ZO fois BU GA ZO dans ZO BU MEU. On note donc ZO dans le quotient. Comme MEU est plus petit que BU GA ZO, on descend le BU. Mais MEU BU est toujours plus petit que BU GA ZO, on ne peut donc pas le soustraire, c'est-à-dire qu'on le soustrait GA fois. On note GA dans le quotient et il reste MEU BU. La division est alors terminée : ZO BU MEU BU = ZO GA * BU GA ZO + MEU BU Quotient Reste MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 6

III/ Les shadokaux 1) Qu est-ce qu un shadokal? Mais comment diviser une unité, c'est-à-dire BU par un autre nombre? Ici, imaginons des gâteaux: BU gâteau divisé en ZO parties, BU gâteau divisé en BU GA parties et BU gâteau divisé en MEU parties... Essayons de diviser BU par ZO. BU est plus petit que ZO, on ne peut donc pas soustraire ZO à BU, ce qui veut dire qu'on le soustrait GA fois. On note donc GA dans le quotient, le reste est toujours de BU donc on met une virgule et on descend un GA. On peut donc soustraire ZO à BU GA. On l'a soustrait ZO fois et il reste GA, on note ZO dans le quotient. Le résultat de la division de BU par ZO est GA, ZO ; cependant, on ne dit que ZO, car les shadoks ne peuvent pas dire virgule. Résultat De même, on trouve que BU divisé par BU GA donne BU et MEU divisé par BU donne BU BU BU à l infini. On décide d appeler les nombres compris entre GA et BU et ayant une écriture finie des shadokaux, sur le même modèle que les décimaux. Attention, les shadoks ne parlent pas des entiers et des shadokaux dans la même phrase n ayant aucun moyen de les différencier puisqu ils ne peuvent pas dire la virgule. MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 7

ZO BU CECI N EST PAS UN SHADOKAL! ZO et BU sont donc des shadokaux alors que BU BU n en est pas un puisqu il n est pas fini. 2) Mise en relation avec les décimaux Nous avons ensuite cherché une formule générale sous laquelle peut s écrire un shadokal. Nous nous sommes tout d abord intéressés à la forme d un décimal, c'est-à-dire 10m où n et m sont des nombres entiers. Nous avons cherché à adapter cette formule aux shadokaux. Comme il y a 10 unités dans le système décimal et 4 unités dans le système des shadoks, sur le même modèle, on en déduit : n un shadokal s écrit sous la forme 4 n m avec n et m entiers. Ensuite, nous nous sommes demandés si tous les décimaux sont des shadokaux. Par le biais d un contre-exemple, nous avons montré que ce n est pas le cas. En effet, 0.1 est un décimal car il peut s écrire 1 101 ; or lorsque nous divisons BU par ZO ZO, le résultat obtenu est GA BU ZO BU ZO BU ZO à l infini ; ce n est donc pas un shadokal car son écriture n est pas finie donc tous les décimaux ne sont pas des shadokaux. Les shadokaux sont-ils tous des décimaux? Nous avons donc cherché s il existe une égalité entre la forme shadokale et la forme décimale. Connaissant deux entiers naturels n et m, existe-t-il deux entiers naturels n et m tels que : n n 25m n 25m 4m = 4 m 25m = 10 2m n n 4m =? 10 m En posant n = n 25 m et m = 2m, on obtient la forme attendue. Donc tous les shadokaux sont des décimaux. IV/ Le système bibi-binaire 1) Présentation Le système bibi-binaire est une base comportant 16 chiffres (base hexadécimale) inventée par Boby Lapointe, chanteur et mathématicien du XX siècle. Le principe est de créer une numération agréable à l oreille grâce aux chiffres que nous évoquerons bientôt. MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 8

Il explique le nom bibi-binaire parce que 2 22 = 16, chaque «bi» signifiant 2. Ainsi, suivant cette logique, une base 256 se nommerait bibibi-binaire. Voici les chiffres bibi-binaires et leur correspondance avec le décimal et le binaire Décimal 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Binaire 0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001 1010 1011 1100 1101 1110 1111 Répartition 0 0 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 1 1 1 1 0 1 0 1 1 1 1 notation 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 1 1 1 1 1 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 1 1 1 0 1 1 prononciation ho ha he hi bo ba be bi ko ka ke ki do da de di Shadok GA BU ZO MEU BU BU BU BU ZO ZO ZO ZO MEU MEU MEU MEU GA BU ZO MEU GA BU ZO MEU GA BU ZO MEU 2) Traduction du bibi-binaire en décimal Nous avons ensuite cherché à traduire un nombre bibi-binaire en nombre décimal. Dans l exemple ci-dessous, nous voulons traduire BI DA DI. (3) Pour cela, nous appliquons la même méthode que pour les shadoks, c'est-à-dire que nous multiplions le chiffre du rang n par 16 n. Donc ici DI, c est-à-dire 15, est au rang 0, nous le multiplions donc par 16 0 : 15*16 0 = 15. Ensuite DA, c est-à-dire 13, est au rang 1, nous le multiplions donc par 16 1 : 13*16 1 = 208. Enfin BI, c est-à-dire 7, est au rang 2, nous le multiplions BI DA DI donc par 16 2 : 7*16 2 = 1792. Nous additionnons maintenant le tout, nous obtenons 2015. 2015 est donc égal à BI DA DI dans le système bibibinaire. 3) Traduction de décimal en bibi-binaire Afin de passer du décimal au bibi-binaire, nous procédons de la même manière que pour passer du décimal au shadok. C est-à-dire que nous allons commencer par écrire la division euclidienne du nombre à traduire par 16, puisque le bibi-binaire comprend 16 unités. Ensuite, nous traduisons le reste de la division en bibi-binaire. Puis, nous reprenons le quotient de la division obtenu précédemment et nous recommençons les étapes précédentes jusqu à l obtention d un quotient nul. Enfin, nous reprenons les nombres traduits dans l ordre inverse et nous obtenons le nombre décimal en bibi-binaire. Dans l exemple ci-dessous, nous cherchons à traduire 2015. Nous posons donc, tout d abord, la division euclidienne de 2015 par 16 : cela donne un quotient de 125 et un reste de 15. Nous traduisons ensuite le reste en bibi-binaire, cela donne DI et nous le notons. MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 9

Nous reprenons ensuite le quotient et recommençons l étape précédente : nous posons la division euclidienne du quotient, c'est-à-dire 125, par 16. Nous obtenons alors un quotient de 7 et un reste de 13. Nous traduisons le reste, cela donne DA et nous le notons. Nous reproduisons ces étapes jusqu à obtenir un quotient nul. Nous reprenons donc le quotient et nous le divisons par 16. Cela donne un quotient de 0 et un reste de 7. Nous traduisons le reste, cela donne BI et nous le notons. Le quotient étant nul, il est inutile de le diviser, le reste sera toujours nul, nous nous arrêtons donc là. Nous reprenons alors les nombres traduits dans l ordre inverse. 2015 se note donc BI DA DI en bibi binaire. Conclusion En étudiant le système des shadoks ; nous avons revisité notre numération et mieux compris les opérations de base telles que l addition, la multiplication et surtout la soustraction. Et après? Nous avons constaté que les deux bases fonctionnent de la même manière, et avons ainsi pu comprendre d autres bases telles que le bibi-binaire ou le binaire. Cependant nous ne nous sommes pas penchés, faute de temps, sur les nombres négatifs, ou les puissances, etc Notes de l édition (1) Les Shadocks comptent ainsi : GA (rien), BU, ZO, MEU, BU GA, BU BU, BU ZO, BU MEU, ZO GA, ZO BU, ZO MEU, etc. Après MEU, ils sont obligés d utiliser deux mots. (2) Les parenthèses signifient que le nombre à l intérieur prend la place du mot de droite. Cette notation peut être difficile à utiliser. En alternative, on peut réécrire l opération successivement : MEU BU BU ZO = MEU GA + BU BU GA ZO = MEU GA + BU BU ZO GA ZO En retirant le 3 e terme du 1 er, et le 4 e terme du 2 e, on obtient : BU GA + MEU = BU MEU (3) Les mots «BI», «DA» et «DI» sont écrits en minuscules dans le tableau de la page précédente. MATh.en.JEANS 2014-2015 Lycée Ernest Bichat, Lunéville Page 10