Dossier. La situation de l économie française en 2014 I. La France en 2014 : une aggravation des déséquilibres macroéconomiques 1. Une croissance économique à l arrêt Document 1. La France a vu son produit intérieur brut en volume stagner au deuxième trimestre, comme déjà au premier, a annoncé l'insee jeudi, relevant que la quasi totalité des moteurs de la croissance était en panne. 0%. L'économie française a enregistré une croissance nulle au deuxième trimestre après avoir déjà stagné au premier trimestre, ce qui rend difficilement tenable le scénario d'une hausse de 1% du produit intérieur brut retenu par le gouvernement pour 2014, selon les premiers résultats publiés jeudi par l'insee. L'acquis de croissance pour 2014, à savoir le niveau de l'ensemble de l'année si la croissance des deux derniers trimestres était nulle, se situe à +0,3%. Source : La Tribune, août 2014. 1. Rappeler ce qu est la croissance économique et son mode de calcul. 2. Pourquoi la croissance économique est-elle un indicateur clé de l économie? 2. Le chômage poursuit sa progression Document 2. Source : INSEE, 2014.
3. Rappeler comment on calcule un taux de chômage. 4. Décrire l évolution du taux de chômage français depuis 2003 (distinguer des souspériodes en citant des chiffres du document) 3. Le déficit du commerce extérieur persiste Document 3. Source : Ministère de l économie, 2014. 5. De manière générale, comment calcule-t-on le solde de la balance commerciale? 6. Donner quelques éléments d explications du déficit commercial français persistant (utiliser les termes de «demande extérieure», «compétitivité», «importations», «exportations», «taux de change euro/dollar» «faible croissance en zone euro» dans votre réponse).
4. Niveau général des prix : vers la déflation? Document 4. La France est au bord de la déflation. Non pas une déflation profonde, mais plutôt une situation d'inflation zéro qui recouvre une déflation larvée dans de nombreux secteurs. C'est ce que montre de l'évolution des prix en avril. Corrigés des variations saisonnières, ils baissent de 0,2%, après avoir déjà reculé le mois précédent. Le bilan sur les 4 premiers mois de l'année est sans appel : 0% par rapport à décembre 2013! Des évolutions mensuelles à marée basse, qui enracinent l'inflation sur un an à moins de 1%. Et signe que les forces inflationnistes ont quasiment disparu, l'inflation sous-jacente est plus basse encore. Pour faire bref, en ôtant les prix encadrés par l'état (électricité, gaz, tabac...) et les composants les plus volatiles (produits pétroliers, produits frais, par exemple) donc en se concentrant uniquement sur les seuls composants permanents, la hausse des prix est de 0,5% seulement. Source : La Tribune, mai 2014. 7. Distinguer rigoureusement «inflation», «déflation», et désinflation». 8. Expliquer par un schéma d implication (flèches) quels sont les effets cumulatifs de la déflation qui peuvent entraîner une dépression économique (utiliser les notions de «profits», «d investissement», de «consommation», de «reports des achats», de «revenus», de «hausse de l encours réel des dettes», de «chômage» dans ce schéma). Déflation
II. Quel diagnostic sur les faiblesses de l économie française? 1. Un problème conjoncturel de demande? Document 5. Les économistes de l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) critiquent le choix de la politique d'austérité imposée depuis 2008 dans la zone euro par Bruxelles. Au contraire, selon eux, il serait préférable d'appliquer une politique d'austérité mesurée lorsque la situation sur le marché de l'emploi s'améliore. Pas avant. Tout part d'un constat. Depuis la crise financière de l'automne 2008 et sa propagation à l'économie réelle, la France et ses voisins européens voient leurs économies engluées dans la crise. Les timides rebonds de l'activité observée en 2010 et 2011 ne seraient qu'un leurre. En fin de compte, dès la reprise de 2010, les partisans de la théorie du «double dip» -c'est-à-dire une rechute de l'activité après une courte pause- auraient eu raison avant les autres. «Tous les indicateurs sont dans le rouge. La crise est loin d'être finie, en particulier en France. Certes, le PIB tricolore devrait progresser de 0,6% en 2014 mais le taux de chômage continuera à augmenter pour atteindre 11,6% de la population active à la fin de l'année», explique Xavier Timbeau à l'observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Comment expliquer cet enfoncement dans la crise? «C'est le résultat d'une erreur originelle de diagnostic. Depuis 2008, les responsables politiques européens avancent que l'austérité budgétaire conduisant au rééquilibrage des finances publiques serait la seule solution pour accélérer la sortie de crise. Or, toutes les statistiques se dégradent. Cette stratégie est un échec», poursuit Eric Heyer. Source : La Tribune, avril 2013. 9. Rappeler la définition et les composantes de la politique conjoncturelle. 10. Quels sont les risques des politiques d austérité budgétaire selon les économistes de l OFCE? 2. Un problème structurel d offre? Document 6. Pourquoi ne réformera-t-on pas efficacement si on ne pense pas autrement? Parce que le modèle économique, qui a si bien fonctionné pendant la période des «Trente Glorieuses» (1945-1973), n est plus adapté aux circonstances actuelles. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, la croissance des pays européens a reposé pour l essentiel sur le «rattrapage», c est-à-dire sur les migrations internes de l agriculture à l industrie, sources de gains de productivité, sur la reconstitution des stocks de capital, sur la disponibilité d une offre abondante et bon marché et sur l imitation technologique. Depuis les années 1980, ce modèle a cessé de fonctionner. Nous sommes entrés dans une ère où la croissance des pays développés est tirée non plus sur l imitation technologique, mais par l innovation. D autres pays, dits émergents, expérimentent à leur tour les vertus du rattrapage en
bénéficiant des déplacements de main-d œuvre, de l accès aux technologies disponibles et de flux directs d investissements étrangers. Or, contrairement à une économie de rattrapage, dans une économie ouverte et tournée vers l innovation, de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois sont créés en permanence, tandis que d autres sont détruits. Ce changement appelle lui-même un changement de logiciel concernant le rôle de l Etat dans l économie et les modalités de son intervention ( ) Il faut rompre avec une interprétation simpliste ou dépassée du keynésianisme : dans une économie où l innovation est mondialisée, la gestion macroéconomique par la demande perd de son efficacité. En effet, relancer la dépense publique pour stimuler la demande intérieure peut se traduire par un déficit commercial et non par une reprise de l activité domestique, à moins que les entreprises domestiques ne soient rendues plus compétitives, ce qui nécessite une politique de l offre. Par ailleurs, la relance par la consommation financée par la dette publique finit par créer des déséquilibres réels et financiers. Réels à cause de la dégradation de la compétitivité liée à l alourdissement continu de la charge sociale et fiscale. Financiers parce que dans une union monétaire (comme la zone euro) la maîtrise des déficits publics et du niveau d endettement relève d une discipline commune. La soutenabilité de ce type de croissance n est donc plus assurée. Philippe Aghion, Gilbert Cette, Elie Cohen, Changer de modèle, Odile Jacob, 2014. 11. Dans le cadre actuel, quelles sont les limites des politiques de relance budgétaire centrées sur la demande globale d après les auteurs? 12. En quoi pourrait consister une politique basée sur la stimulation de l offre productive? (Programme de 1 ère ES) III. La thérapie : sur quels leviers agir? En vous appuyant sur vos connaissances du programme de 1 ère ES (Partie 5, Sciences économiques) et l actualité, vous chercherez quelques exemples d interventions que les pouvoirs publics pourraient mettre en œuvre pour lutter contre la crise selon le diagnostic retenu et évoqué dans le II (stimulation de la demande globale ou amélioration des conditions de la production).
1. Si l économie française est confrontée à un problème de demande globale insuffisante 2. Si l économie française est confrontée à un problème structurel d offre Politique centrée sur la demande Exemples de mesures : Politique basée sur l offre Exemples de mesures :..........................................