Problèmes nutritionnels posés par le sujet âgé en hémodialyse



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Transcription:

Problèmes nutritionnels posés par le sujet âgé en hémodialyse Professeur Michel APARICIO - Bordeaux Fréquence de la malnutrition chez les sujets âgés apparemment en bonne santé Sujets âgés ambulatoires : - Personnes âgées de 70-79 ans : - 5% des femmes - 6% des hommes - Personnes âgées de plus de 80 ans : - 8% des femmes - 12% des hommes Health and Social Security 1979 Fréquence de la malnutrition chez les sujets âgés à fonction rénale normale Sujets âgés hospitalisés : - un état de dénutrition est présent dans environ 50% des cas au moment de l hospitalisation, - le degré de dénutrition initial est un facteur pronostic déterminant, - un amaigrissement, d autant plus important que les patients sont plus âgés, va se développer chez 75% des patients hospitalisés. Balance énergétique Chez un sujet de poids stable, la dépense énergétique est compensée par les apports énergétiques, la balance énergétique est dite équilibrée. La balance énergétique est le plus souvent positive de 20 à 65 ans et tend à devenir négative par la suite. Dépense énergétique - Métabolisme de base : 60 à 65% de la dépense énergétique, diminue avec l âge et avec la réduction de la masse musculaire - Effet thermogénique des aliments : 5 à 10%, diminue avec l âge - Activité physique : 30 à 35%, diminue avec l âge mais le coût de l effort est plus élevé Apports énergétiques : nutriments - Graisses : 30% de l apport calorique - Hydrates de carbone : 55% de l apport calorique - Protéines : 15% de l apport calorique - Vitamines - Minéraux macroéléments microéléments ou trace-éléments - Eau Apports énergétiques D une façon générale, on observe au cours du vieillissement, une réduction des apports énergétiques en rapport avec : - la modification des mécanismes centraux de régulation de l appétit - les mécanismes périphériques : neuro-sensoriels : goût, odorat digestifs : mastication, péristaltisme intestinal - les médicaments interférant avec : appétit, motilité digestive, dépense énergétique Facteurs psychologiques et socio-économiques : - troubles du comportement : état dépressif psychopathies diverses - pauvreté - isolement social - mobilité réduite - institutionalisation Pourcentage des personnes de plus de 75 ans dans la population prévalente en dialyse - France 1982 : < 4% - France 1999 NDT : 17.5% - France 2001 AJKD : 18% - UK national registry : 15% - USRDS 1998 : 19% Pourcentage des personnes de plus de 75 ans dans la population incidente en dialyse - Ile de France 1992 : 8.2% - Ile de France 1998 : 21.6% - Lorraine 1999 : 23.7% - PACA 2000 : 29% Prévalence et conséquences de la malnutrition en dialyse La malnutrition est particulièrement fréquente chez les sujets âgés en dialyse pour des raisons physiologiques, psychologiques et socio-économiques ainsi que du fait de la plus grande fréquence des co-morbidités observée à cet âge. La malnutrition joue un rôle majeur dans la morbi-mortalité des patients en dialyse. 9

Age et prévalence de la malnutrition en dialyse N = 487 Cianciaruso AJKD 1995 18-40 ans 27% 41-64 ans 31% > 65 ans 51% N = 128 Facteurs de malnutrition chez le patient IRC Réduction des apports protéino-caloriques Anomalies du métabolisme des nutriments Hypercatabolisme Qureshi Kidney Int.1998 < 65 ans 46% > 65 ans 68% Ces différents facteurs de malnutrition ont tendance à être aggravés par l âge. Apports Protidiques et CCr Facteurs d hypercatabolisme au cours de l IRC Inactivité physique Insuffisance cardiaque Diminution de la réponse aux hormones anabolisantes : insuline,axe GH / IGF-1 Hyperparathyroïdie secondaire Acidose Effet catabolisant de la dialyse Inflammation Prévalence de CRP élevée en pré-dialyse et en dialyse Auteurs N Patients % Mc Intyre 98 HD 53 Owen 1054 HD 35 Qureshi 128 HD 53 Zimmerman 280 HD 46 Stenvinkel 109 pré-hd 32 Conséquences de l inflammation Nutritionnelles : - inhibition de l appétit - réduction des synthèses protéiques - augmentation de la dépense énergétique - déplétion des réserves protéiques musculaires et de la masse grasse - réduction de la sensibilité à l érythropoïétine Age et composition corporelle Entre 25 et 70 ans : - la masse maigre diminue de 12 kg chez l homme et de 5 kg chez la femme - la masse musculaire est réduite de 1% par an - la masse maigre viscérale est mieux conservée - la masse grasse augmente de 2% par décade pour diminuer après 70 ans - la masse hydrique diminue progressivement. Ikisler J Am Soc Nephrol, 1995 Facteurs d anorexie au cours de l IRC Toxicité urémique (dose de dialyse) Anomalies neuro-sensorielles Pathologies intercurrentes (inflammation) Consommation médicamenteuse excessive Mauvaise tolérance hémodynamique et / ou digestive au traitement 10

Examen physique : - poids, IMC (kg/m2) - taille (maximale au cours de la vie ou distance talon-genou) - plis cutanés en différents sites - circonférences musculaires - force musculaire Indices nutritionnels Différents indices ont été proposés pour évaluer l état nutritionnel, le plus utilisé est l indice subjectif global (SGA) de Detsky qui classe les patients en 3 catégories : - A : dénutrition absente - B : dénutrition modérée ou potentielle - C : dénutrition sévère Evolution de la composition corporelle en fonction des variations du poids chez des sujets âgès de plus de 60 ans après un suivi moyen de 9,4 ans. D après D. Gallagher Am. J. Physiol. 2000. Conséquences des modifications de la composition corporelle L interprétation des différents marqueurs devra tenir compte de l âge des patients. La réduction de la masse musculaire et de l eau intra-cellulaire rendent compte des difficultés d adaptation de l organisme du sujet âgé en réponse à toute agression. Influence de l âge et de l IRC sur les marqueurs nutritionnels Marqueurs nutritionnels biologiques Protéines viscérales : - albumine - pré-albumine - transferrine Protéines somatiques : - créatinine Protéines inflammatoires et cytokines : - CRP, IL-6 Marqueurs nutritionnels biophysiques A la fois plus sensibles et plus précis que les précédents, ils permettent d apprécier précocement les modifications de la composition corporelle et d en suivre l évolution : - bio-impédance électrique à plusieurs fréquences - absorptiométrie biphotonique (DEXA) Age IRC appétit - - masse maigre - - masse grasse +/- - albumine - - pré-albumine - + créatinine - + inflammation + + Marqueurs nutritionnels Le marqueur nutritionnel unique et idéal n existe pas, c est le suivi longitudinal de plusieurs marqueurs qui permettra d apprécier l état nutritionnel des patients. L altération des marqueurs couramment utilisés ne fait que révéler des troubles nutritionnels déjà évolués. Les résultats devront être comparés à ceux de sujets normaux appariés pour l âge et le sexe. Marqueurs nutritionnels cliniques Histoire médicale : - modifications récentes du poids - modifications de la prise alimentaire - désordres gastro-intestinaux - co-morbidités 11

Age et marqueurs nutritionnels en hémodialyse En cas d agression, problèmes nutritionnels propres au sujet âgé : Sarcopénie Troubles du contrôle de l appétit Mauvaise adaptation à la dénutrition Résistance aux tentatives de renutrition Sarcopénie Mécanismes : - Réduction des apports protéiques - Anomalies des régulations hormonales - Réduction de l activité physique Conséquences : - Diminution des substrats protidiques directement mobilisables en cas d agression - Nécessité de faire appel aux protéines viscérales Troubles du contrôle de l appétit Après restriction alimentaire, les sujets âgés sont incapables, même en dehors de toute agression, d augmenter leurs ingesta au dessus de leurs besoins énergétiques de maintenance à l inverse des sujets plus jeunes. Mauvaise adaptation à la dénutrition Sujets jeunes : - Perte prépondérante de la masse grasse - Hypométabolisme Sujets âgés : - Perte prépondérante de la masse cellulaire active - Hypermétabolisme paradoxal Composition corporelle des sujets jeunes et âgés non agressés à différents stades de dénutrition. D après Schneider S. Clin.Nutr.2002. Résistance à la renutrition Moindre synthèse protéique en réponse au traitement. Le gain d une même quantité de masse cellulaire active nécessitera d autant plus d apport énergétique que le malade sera plus âgé. Réponse à la nutrition parentérale en fonction de l âge En nutrition parentérale, le gain d une même quantité de masse cellulaire active (MCA) nécessite d autant plus d apport énergétique que le patient est plus âgé : - Sujet jeune : + 1kg MCA = 12000 kcal - Sujet âgé : + 1kg MCA = 17000 kcal L accrétion protéique serait plus importante lorsque l apport protéique est sous forme de bolus. Etude française multicentrique caractéristiques de la population - Age (ans) : 79.8 +/- 4.2 - Nombre de patients : 290 - Sexe (H/F) : 167 +/- 123 - Ancienneté du tt. (mois) : 41+/- 37 - Modalité de traitement : 92% en centre Ph.Chauveau et coll. Am.J.Kidney Dis. 2001 12

Evolution (n=290) - suivi : 30 mois Nombre (%) Age (ans) Autre centre 6 (2) 79+/-4 Perdus de vue 20 (6.9) 78+/-3.4 Transplantés 1 75 Décédés 136 (46.9) 80.4+/-4.4 En dialyse 127 (43.8) 79.5+/-3.9 Analyse Kaplan-Meyer. Influence de. LBM exp/obs et npcr Caractéristiques des patients selon leur devenir DC (n=136) HD (n=127) p âge 80.4+/-4.4 79.5+/-3.9 0.08 Kt/V 1.31+/-0.3 1.33+/-0.27 0.26 npcr 0.97+/-0.27 1.0+/-0.24 0.26 BMI 22.7+/-4.1 23.4+/-3.7 0.15 albumine 37.2+/-4.7 38.5+/-4.4 0.017 pre-alb. 0.29+/-0.07 0.32+/-0.08 0.0047 créatinine 680+/-158 711+/-170 0.13 LBM obs/th 0.73+/-0.16 0.77+/-0.15 0.06 Analyse Kaplan-Meyer. Influence de l albumine et la prealbumine Causes des décès (n=290) causes n. de patients (%) cardio-vasculaires 71 (52) infection 18 (13) pathologie maligne 10 (8) divers 37 (27) Orientations thérapeutiques Améliorer les apports alimentaires : - Conseils diététiques - Augmentation de la dose de dialyse (temps ou fréquence) - Suppléments oraux ou parentéraux - Stimulants de l appétit (EPO, orexigènes, A.A.ramifiés) Réduire un catabolisme excessif : - Correction de l acidose - Anabolisants (GH, IGF-1, androgènes) - Anti-inflammatoires habituels et autres. 13

CONCLUSION L incidence et la prévalence des patients âgés en dialyse augmentent régulièrement. La malnutrition, particulièrement fréquente chez ces patients, est liée à l association des mécanismes liés à l âge à ceux relevant de l IRC. Elle constitue indirectement un important facteur de morbi-mortalité. L interprétation des différents marqueurs nutritionnels doit tenir compte des modifications tant morphologiques que biologiques inhérentes à l âge. L installation précoce des troubles nutritionnels et leur difficile réversibilité chez les sujets âgés justifient un dépistage et une prise en charge systématiques très en amont de l initiation de la dialyse. La prise en charge thérapeutique de ces patients visera essentiellement à augmenter leurs apports protéino-caloriques et à réduire si possible leur hypercatabolisme. S il paraît logique d essayer de corriger les anomalies nutritionnelles, il n est pas prouvé pour autant que la correction de ces troubles améliore la survie des patients. Professeur Michel APARICIO AURAD Aquitaine Bordeaux 14