Faits pathologiques marquants - 7 -

Documents pareils
LCBC CABC O. HERMANN. Institut Royal Belge pour l'amérlioration de la Betterave (IRBAB/KBIVB) Tienen (Tirlemont), Belgique

Fiche technique. Comment lutter contre les nématodes parasites des cultures maraichères par la solarisation?

Ce qu'il faut retenir

BULLETIN de SANTE du VEGETAL Franche-Comté

Bulletin de santé du végétal - Auvergne n 31 du 27/08/2013

Bulletin n 6 LA MALADIE DU ROND

Problématiques et solutions de la saison 2010: insectes et acariens

BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL PAYS DE LA LOIRE >>> MARAICHAGE

Contacts. Juin 2014 CONSEILS DE SAISON

Bulletin de santé du végétal - Auvergne n 30 du 20/08/2013

Auxiliaires. Vue d ensemble les ravageurs et leurs ennemis naturels

Correction TP 7 : L organisation de la plante et ses relations avec le milieu

Grandes cultures n 15 du 10 mars 2015

Mise à jour : octobre 2014

vérifiez leur compatibilité avec nos auxiliaires sur notre site web Bulletin d information sur les cultures fraises Stratégie IPM pour les fraises

O. HERMANN, A. WAUTERS. Institut Royal Belge pour l Amélioration de la Betterave (IRBAB/KBIVB) Tienen (Tirlemont), Belgique

>Si j ai réussi, je suis capable de

Chapitre 6 : coloniser de nouveaux milieux

Identification des principaux lépidoptères ravageurs du maïs sucré

ANNUELLES GERMINATION D ÉTÉ

Fiche Technique. sur l itinéraire de fertilization de la Pomme de terre. (Solanum tuberosum L.) au Cameroon

TEST ELISA (ENZYME-LINKED IMMUNOSORBENT ASSEY)

Principes généraux de la lutte intégrée sur cultures maraîchères en Polynésie française

Conditions climatiques

NOUVELLE-CALEDONIE. POLYNESIE FRANÇAISE. WALLIS ~T FUTUNA. Franz KOH L.:ER - Frédéric PELLEGRIN

Dégénérescence maculaire liée à l âge

SCP d Architecture et d Aménagement du Territoire DESCOEUR F & C 49 rue des Salins, Clermont Fd. 7 juin 2010

Ce qu'il faut retenir

Recettes maison contre les ravageurs et les maladies par M. Jean-Claude Vigor

Quelles évolutions au niveau des prédateurs nuisibles en culture de maïs et les moyens de lutte?

Vers de la grappe Eudémis (Lobesia botrana) Vers de la grappe Cochylis (Eupoecilia ambiguella)

BILAN DE LA CAMPAGNE 2014

La culture de la fraise à jours neutres

Conseil Spécialisé fruits et légumes

Petit conservatoire dans un jardin des Collines du Paradis

LES ONYCHOPATHIES. Mohamed Denguezli Service de Dermatologie C.H.U SOUSSE

Stratégie d intervention contre les insectes secondaires de la pomme de terre

NOTES SUR DEUX NOUVEAUX ACARIENS COMMENSAUX DE CHIROPTERES (SARCOPTIFORMES : ROSENSTEINIIDAE) A. FAIN.

Stratégies gagnantes dans la lutte contre certains insectes ravageurs des cultures maraichères biologiques. Jean Duval, agronome

FRUITS ET LEGUMES FRAIS DONNEES REGLEMENTAIRES UE

TP 2: LES SPECTRES, MESSAGES DE LA LUMIERE

Épilation au laser Fiche client (e) / Questionnaire. Nom du client : Adresse : Ville : Province : Code postal : Téléphone au domicile : Au travail :

FIPROTEC, PIPETTES CONTRE PUCES ET TIQUES :

Guide de Défense des Cultures au Tchad

Puceron rose et cécidomyie cidomyie du pommier: cycle de vie et moyens de lutte

Conseils déco express Comment éclairer une pièce, décorer vos murs, habiller vos fenêtres?

gale - Brochure d information -

Le printemps et l été du compost

Les parasites externes

Exemple et réflexion sur l utilisation de données satellitaires

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

PROJET DE CONSTRUCTION DOSSIER DE FAISABILITE B3

Résumé du suivi phytosanitaire du canola au Centre-du-Québec de 2009 à 2011

Juillet Août Bon jardinage et bon début de récolte!

Informations techniques sur la culture de l ananas

ÉVALUATION DU TYPE DE DOMMAGE CAUSÉ PAR LA PUNAISE PENTATOMIDE VERTE, ACROSTERNUM HILARE (SAY) SELON LE DÉVELOPPEMENT DES FRUITS

> ÉDITION mars 2015 DONNÉES Achats de fruits et légumes frais par les ménages français

écologique Guide des arbres Ornement fruitier forestier Exigences culturales, maladies, ravageurs, protection biologique ÉLISABETH & JÉRÔME JULLIEN

NORME CEE-ONU DDP-08 concernant la commercialisation et le contrôle de la qualité commerciale des DATTES ENTIERES

Rhume ou grippe? Pas d antibiotiques!

Evaluation de cépages résistants ou tolérants aux principales maladies cryptogamiques de la vigne

PARIS LE BOURGET ****

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

ÉTUDE DE L EFFICACITÉ DE GÉOGRILLES POUR PRÉVENIR L EFFONDREMENT LOCAL D UNE CHAUSSÉE

Le psoriasis est une maladie qui touche environ 2 à 3 % de la population et qui se

Résumé de la thèse intitulée

Cartes de l étendue des eaux libres liés aux inondations Guide des produits

Figure 1a Wasmannia auropunctata (Ouvrière), morphologie. 1 millimètre

À compter de 2010 les codes du chapitre XVI ne doivent plus être employés au-delà de 2 ans. Créé le 1 er Mars 2011

Vivons au Potager UN CAPITAL DE VITALITÉ POUR TOUTE LA FAMILLE POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE

RÉSUMÉ. Mots-clés: blé variété microflore des semences, combat

Parasites externes du chat et du chien

Fraises biologiques BIO 5.4.1

Partie V Convention d assurance des cultures légumières

RISQUES SOLAIRES CE QU IL FAUT SAVOIR POUR QUE LE SOLEIL RESTE UN PLAISIR

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires (NIMPs)

Résultats et impacts

Prendre les empreintes des chapeaux de champignons ou comment faire une sporée

LUXOMAT Exemples d implantation pour électriciens et bureau d études

Niveau 2 nde THEME : L UNIVERS. Programme : BO spécial n 4 du 29/04/10 L UNIVERS

Annonces internes SONATRACH RECHERCHE POUR SON ACTIVITE COMMERCIALISATION :

Ne laissez pas le mauvais temps détruire le fruit de votre travail!

DIFFRACTion des ondes

association française du gaz

1- LES CHUTES DE PERSONNES...

SOIXANTE-SEPTIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A67/18 Point 13.5 de l ordre du jour provisoire 21 mars Psoriasis. Rapport du Secrétariat

Développement d un système de monitoring du bien-être des veaux en élevage

(ERWINIA PECTINOLYTIQUES)

Pour en savoir plus sur la

BULLETIN N 20 DU 7 JUILLET 2015

Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Adjectifs de couleurs

communes du pays de brouilly. Four du hameau de Chardignon Saint-Lager

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

Garantie locative et abus des propriétaires

Niveau d assurance de stérilité (NAS) Hôpital Neuchâtelois Sylvie Schneider Novembre 2007

Comment utilisons-nous notre argent?

= RÉALISATION DE QUALITÉ DURABLE

Manuel de l utilisateur

Transcription:

Une large zone du limbe a été consommée par la chenille d un lépidoptère. Par ailleurs, des criblures circulères sont aussi visibles, occasionnées par une altise. (Selepa docilis) Chenille foreuse de feuilles très caractéristique du lépidoptère Selepa docilis. Elle est couverte de longs poils gris. Fruit d aubergine affecté par le tarsonème : Polyphagotarsonemus latus. Son extrémité est irrégulièrement colorée et superficiellement subérisée. Aspect au microscope optique de Polyphagotarsonemus latus. Les chenilles de Selepa docilis ne sont pas rares dans les cultures d aubergine, leurs dégâts semblent plutôt limités. Polyphagotarsonemus latus est très présent dans les cultures légumières de Mayotte. Très dommageable sur poivron et piment, ses dégâts sur fruits d aubergine n ont été observés plus ponctuellement. - 7 -

sur piment et poivron Colletotrichum capsici Anthracnose Une large et caractéristique tache d anthracnose couvre partiellement ce fruit de poivron. (Colletotrichum capsici) Des acervules se forment en abondance sur la lésion. (Colletotrichum capsici) Colletotrichum capsici est aussi susceptible de produire des taches brunes et nécrotiques sur feuilles Aspect d une acervule de Colletotrichum capsici observée au microscope photonique : une soie brune et de nombreuses conidies cylindriques sont bien visibles. Les symptômes de Colletotrichum capsici n ont été observés que très ponctuellement sur poivron, l agent de l anthracnose semble se manifester assez peu à cette période de l année. Ses dégâts sont plutôt anecdotiques. - 8 -

Cercospora capsici Cercosporiose Plusieurs taches plus ou moins arrondies sont visibles sur cette feuille. De couleur brune, s éclaircissant en leur centre, certaines d entre-elles montrent des motifs concentriques. (Cercospora capsici) Des lésions comparables, mais plus allongées, sont parfois visibles sur les pétioles. (Cercospora capsici) Plusieurs conidiophores mélanisés forment à leur extrémité de jeunes conidies effilées se cloisonnant progressivement. (Cercospora capsici) L agent de la cercosporiose du poivron semble peu fréquent à Mayotte et sans grande incidence sur les cultures de cette solanacée, à cette époque de l année. - 9 -

Autres champignons aériens Des taches cholorotiques, plutôt délimitées par les nervures se sont formées sur ces feuilles de poivron. (Leveillula taurica) (oïdium interne). L oïdium n a été détecté que très ponctuellement sous abris sur poivron. Cette maladie aérienne semble sans incidence pour cette culture. - 10 -

Phomopsis vexans Large tache, humide et noirâtre en périphérie, se développant sur un poivron. Notons la présence de nombreuses et minuscules structures globulaires brun sombre à noires à certains endroits de la lésion. (Phomopsis vexans) Aspect au microscope photonique de deux pycnides de Phomopsis vexans. Les deux types de spores formées par Phomopsis vexans sont aisément différenciables : les spores alpha sont ovoïdes à cylindriques, les spores béta sont effilées et plus ou moins arquées. Phomopsis vexans n a été mis en évidence que très ponctuellement sur un fruit. Il semble donc sans incidence sur poivron, ce n est pas le cas sur aubergine. - 11 -

Hypothèses virales Les feuilles de ce pied de piment sont mosaïquées et légèrement déformées. La croissance de la plante est ralentie. Virus suspecté : Pepper veinal mottle virus (PVMV) De nombreux pieds de piment sont peu poussants. Leurs feuilles sont plus petites, chlorotiques, et enroulées en cuillère. Virus suspecté : un bégomovirus Ces symptômes viraux n ont été observés que très ponctuellement sur les cultures de piment. Les virus ne semblent pas constituer un facteur limitant de production à Mayotte, à cette époque de l année. - 12 -

Ralstonia solanacearum (Flétrissement bactérien) et Xanthomonas vesicatoria (Gale bactérienne) Fletrissement généralisé d un pied de piment (Ralstonia solanacearum). Ralstonia solanacearum, bactérie vasculaire, induit un brunissement plutôt marqué des vaissaux caractérisant son parasitisme. Des taches brunes, de forme irrégulière, plus ou moins auréolées d un halo chlorotique sont réparties sur le limbe de cette feuille de poivron. (Xanthomonas vesicatoria) La bactérie vasculaire Ralstonia solanacearum est omniprésente dans les sols de l île de Mayotte, des dégâts non négligeables ont été observés sur les Solanacées. Ce n est pas le cas de la bactérie aérienne Xanthomonas vesicatoria dont les symptômes sont plutôt rares. - 13 -

Acariens Les dégâts de tarsonème sur feuilles de piment sont vraiment très spectaculaires : feuilles plus petites, fortement déformées, plus ou moins enroulées (Polyphagotarsonemus latus) Fruit de poivron affecté par le tarsonème : Polyphagotarsonemus latus. Notons une zone centrale superficiellement liégeuse contribuant à une légère déformation de ce fruit. Polyphagotarsonemus latus est très présent dans les cultures légumières de Mayotte. Il est très dommageable sur poivron et piment. C est parfois un facteur limitant de production dans certaines parcelles. - 14 -

sur tomate Corynespora cassiicola Corynesporiose Plusieurs taches brunes de corynesporiose, de taille irrégulière, et présentant des motifs concentriques et un halo jaune, sont présentes sur ces folioles. (Corynespora cassiicola) Corynespora cassiicola produit également des taches brunes élyptiques sur la tige et les pétioles. Plusieurs conidiophores de Corynespora cassiicola sont dressés à la surface d une lésion. De jeunes conidies se forment à leur extrémité. Aspect au microscope optique d une conidie cloisonnée de Corynespora cassiicola. Un nombre limité de cultures de tomate est affecté à Mayotte par Corynespora cassiicola, ceci malgré le nombre de parcelles visitées ; des dégâts parfois spectaculaires ont tout de même pu être observés. On retrouve des attaques surtout dans les exploitations où de fortes attaques ont lieu sur des cultures de concombre, ces dernières contribuant à exercer une forte pression d inoculum environnante sur les autres cultures. - 15 -

Pseudocercospora fuliginea «Cladosporiose» noire Plusieurs taches cholotiques, parfois nécrotiques en leur centre et anguleuses, couvrent partiellement cette foliole de tomate.(pseudocercospora fuliginea) A la face inférieure du limbe, un velouté sporifère noirâtre est présent à l emplacement des taches chlorotiques, constituant la sporulation de Pseudocercospora fuliginea. Bouquet de conidiophores sortant par un stomate. (Pseudocercospora fuliginea) Aspect des conidies de Corynespora fuliginea ; elles sont effilées et pluri-cloisonnées. Maladie cryptogamique que très ponctuellement observée au cours de notre mission, parfois dommageable dans l exploitation touchée, mais sans incidence notable par ailleurs. Des confusions de diagnostic semblent avoir eu lieu entre la «cladosporiose» noire (Pseudocercospora fuliginea) et la classique cladosporiose occasionnée par Passalora fulva. - 16 -

Autres champignons foliaires De nombreuses petites taches nécrotiques brunâtres de stemphyliose parsèment le limbe de cette foliole de tomate. (Stemphylium solani) Taches fructifées de cladosporiose sur feuille de tomate ; notez la couleur vert-olivâtre de la sporulation. (Passalora fulva). Les deux champignons Stemphylium solani et Passalora fulva n ont été observés que très rarement dans les cultures de tomate. Ils ne semblent pas avoir une activité remarquable à cette époque de l année. - 17 -

Hypothèses virales Plusieurs plantes de cette culture de tomate sous abris présentent des folioles chlorotiques. Ce sont d abord les feuilles basses qui sont affectées en premier lieu. Virus suspecté : Tomato chlorosis virus (ToCV) La croissance de ce pied de tomate est totalement bloqué. Les feuilles affectées sont plus petites, chlorotiques et enroulées en «cuillère». Virus suspecté : bégomovirus type Tomato yellow leaf curl (TYLCV) Les feuille de l apex de ce pied de tomate sont légèrement mosaïquées et chloquées. Virus suspecté : Cucumber mosaic virus (CMV), voire Tomato mosaic virus (ToMV) En plus de lésions brunes sur tiges et pétioles, des nécroses et des dessèchements foliaires, des lésions et des anneaux nécrotiques sont visibles sur les folioles qui sont aussi chlorotiques et ternes. Virus suspecté : Tomato spotted wilt virus (TSWV) Les virus ne semblent pas provoquer des dégâts importants sur tomate à la période de notre mission. Seul le virus suspecté d être le TSWV s est avéré dommageable dans une culture de plein champ, affectant quelques pourcents de plantes. - 18 -

Ralstonia solanacearum (Flétrissement bactérien) et Meloidogyne sp. (Nématodes à galles) Pied de tomate infecté par le flétrissement bactérien (Ralstonia solanacearum). Toutes les feuilles sont flétries. Une coupe longitudinale dans la tige d une plante malade permet de constater localement un début de brunissement vasculaire. (Ralstonia solanacearum). Ce système racinaire altéré de tomate présente localement des galles plus ou moins importantes traduisant les attaques d un nématode. (Meloidogyne sp.). Ralstonia solanacearum est inféodé à de nombreux sols légumiers de Mayotte, ses attaques sur tomate sont donc à redouter et parfois très dommageables sur cette plante. Comme sur de nombreuses autres espèces légumières, les nématodes à galles appartenant au genre Meloidogyne sont présents eux aussi dans de nombreux sols et occasionnent des dégâts importants. Notons que leur présence passe inaperçue si des plantes ne sont pas arrachées afin de constater l état de leur système racinaire. - 19 -

Acariens Ces deux fruits de tomate plus ou moins superficiellement subérisés et de teinte bronze sont parasités par Aculops lycopersici, agent de l acariose bronzée. Les feuilles de l apex de ce pied de tomate sont particulièrement déformées par le parasitisme du tarsonème Polyphagotarsonemus latus. Les feuilles colonisées par ce tarsonème sont plus étroites, déformées, cloquées, ternes et légèrement bronzées. Très présent sur les Solanacées à Mayotte, Polyphagotarsonemus latus semble moins dommageable sur tomate, ceci comparativement aux autres Solanacées, et notamment au poivron et au piment. - 20 -