Les aides directes au revenu agricole : une géographie contrastée

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Agreste Champagne-Ardenne n 1 - Janvier 2010 Les aides directes à l agriculture champardennaise en 2007 Les aides directes au revenu agricole : une géographie contrastée En 2007, les versements directs à l agriculture hors aides à l investissement, se sont montés à 576 millions d euros. Les aides du 1 er pilier en représentent une part très importante : avant modulation, elles s élèvent à 560 millions d euros. Les DPU représentent 79 % de ce montant, soit 7 points de plus que la moyenne nationale. 12 905 exploitants perçoivent des aides du 1 er pilier de la PAC. 14 % des bénéficiaires reçoivent moins de 5 000 euros d aides et 27 % plus de 50 000 euros. L aide moyenne reçue par exploitation, après modulation, est de 41 480. Il existe une disparité importante entre les Ardennes et les trois autres départements : une exploitation ardennaise perçoit en moyenne environ 10 000 euros de moins que les exploitations des autres départements. 98 % de la surface agricole utilisée en Champagne-Ardenne est aidée. Le montant moyen net par hectare s établit à 359 euros. 576 millions d euros pour la région Champagne-Ardenne En Champagne-Ardenne, l ensemble des aides directes au revenu agricole atteint 576 millions d euros en 2007, soit 6 % du montant national. La Champagne-Ardenne se place ainsi au 7ème rang des régions françaises, assez proche mais derrière la Bourgogne, la Bretagne et Poitou- Charentes. La quasi-exclusivité de ces aides (97 %) soutient la production agricole, à l exclusion de la vigne, des fruits et légumes et des éleveurs granivores (aides du 1 er pilier). Les aides du second pilier, dédiées au développement rural et aux mesures agrienvironnementales, ne représentent que 3 % des aides perçues dans la région, soit 16 millions d euros. Avec 10,8 % des aides directes, le soutien au développement rural et à l environnement est plus marqué en moyenne nationale. Dans la région, la Haute-Marne est le département qui en bénéficie le plus, avec 42 % de l enveloppe régionale. Les aides du second pilier représentent 7,2 % des aides directes dans ce département. Pour les exploitations ardennaises, ces aides représentent 3,4 %. Leur part est encore plus faible dans la Marne (1,6 %) et l Aube (1,5 %). Les aides du second pilier : 3 % des aides directes totales en Champagne-Ardenne 16,4 % 0,8 % 0,2 % 3,4 % 2,7 % D.P.U. Aides aux surfaces Primes à l abattage des bovins Primes au maitien du troupeau de vaches allaitantes 76,5 % Primes à la brebis Aides du second pilier MINISTERE DE L ALIMENTATION, DE L AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE

97 % des aides soutiennent la production Les aides brutes du 1 er pilier dans la région, avant modulation, s élèvent à 560 millions d euros. La Champagne- Ardenne se classe en 5 ème position derrière les régions Centre, Pays de la Loire, Midi-Pyrénées et Bretagne. Avec 221 millions d euros d aides brutes, la Marne occupe la première place nationale, devançant l Aisne et la Somme. L Aube perçoit 142 millions, les Ardennes 104 millions et la Haute- Marne 93 millions d euros. Les droits à paiement unique (DPU), aides découplées de la production, représentent à eux seuls 441 millions d euros, soit 79 % des aides du 1 er pilier versées dans la région. C est 7 points de plus que la moyenne nationale. Cela correspond à la structure de la production agricole de la région, plus orientée vers les productions végétales qu au niveau national. Les aides couplées aux surfaces atteignent 94 millions d euros, soit 17 % des aides ; les primes couplées aux productions animales s élèvent à 25 millions (4 %). Cette disparité dans la destination des aides existe également au sein de la région. Dans les Ardennes et la Haute- Marne, départements où l élevage est plus présent, la part des primes animales est plus importante : elle représente respectivement 10 % et 7,5 % des aides directes du 1 er pilier. 78 % des aides animales régionales sont versées au titre de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMVTA), principalement dans le département des Ardennes, mais également sur toute la frange Est de la région. 17 % des aides animales sont versées au titre de la prime à l abattage des bovins (PAB) et 5 % pour la prime à la brebis. Depuis la réforme de la politique agricole commune de 2003, les aides directes du 1 er pilier se voient appliquer un taux de réduction, dit taux de modulation. Ce taux, appliqué avec une franchise de 5 000 euros, est de 5 % en 2007. En Champagne-Ardenne, la modulation a permis de dégager 25 millions d euros destinés au second pilier. Les aides de ce pilier comprennent les indemnités de handicap naturel (ICHN), la prime herbagère agro-environnementale (PHAE) Pas ou peu d aides animales en Champagne crayeuse Les aides directes à l agriculture Les aides directes au revenu agricole ne concernent que les subventions d exploitation courantes qui contribuent au revenu agricole, hors aides à l investissement ou à la personne. Dans le classement de ces aides, on parle couramment d aides du premier pilier et du second pilier. Les aides du premier pilier soutiennent la production et sont presque exclusivement financées par le budget européen. Elles comprennent les subventions sur les produits (aides couplées aux surfaces et aux productions animales) et les paiements uniques à l exploitation. Les aides du deuxième pilier concernent le développement rural ou les mesures agro-environnementales. Elles sont pour la plupart financées ou cofinancées par le budget européen. et les aides agro-environnementales (MAE, CTE, CAD). Le montant total de la modulation pour la région est supérieur à l enveloppe perçue sur ce même pilier (16 millions d euros). En effet, la Champagne-Ardenne reçoit peu d aides ICHN et PHAE, les zones défavorisées étant peu importantes dans la région, tout comme les surfaces en herbe gérées de manière extensive. Les deux tiers des aides du second pilier concernent les aides agro-environnementales, contre 23 % en moyenne nationale. Aides animales par canton (en euros) 810 000 405 000 81 000 PMVTA Prime à la brebis Prime à l abattage des bovins Après modulation, les aides directes du 1 er pilier de la PAC en Champagne- Ardenne, s élèvent en 2007 à 535 millions d euros. La mise en place des droits à paiement unique en 2006 a conduit à une forte augmentation de ces aides en Champagne-Ardenne (+ 70 millions d euros entre 2005 et 2007). Celleci s explique par l intégration dans les DPU d aides initialement versées aux entreprises (aides aux semences fourragères, aux fourrages séchés et aux pommes de terre féculières), par l augmentation de l aide directe laitière et surtout par l attribution d aides aux planteurs de betteraves, suite à la réforme de l OCM sucre. Ainsi, les aides du 1 er pilier dans la région représentent 7 % du montant total des aides versées au niveau national.

L aide moyenne par exploitation varie de 33 760 euros à 44 340 euros entre départements Pour le 1 er pilier, l aide moyenne reçue par exploitation, après modulation, est de 41 480 euros. Elle est 2 fois plus élevée que la moyenne nationale. Parmi les grandes régions céréalières françaises, seule l Île-de-France reçoit un montant par exploitation plus élevé et la Picardie un montant légèrement inférieur. La surface moyenne des exploitations bénéficiaires n est pas la première cause de cet écart entre régions. Le mode de détermination des aides du 1 er pilier en est le principal facteur explicatif. La valeur des DPU a été déterminée essentiellement à partir des montants historiques des aides par hectare ou par tête d animal. Les aides aux surfaces étaient prépondérantes avant découplage et surtout elles étaient basées sur les rendements de référence, déterminés pour moitié à partir des rendements départementaux observés. Ainsi, la partie des DPU provenant des droits historiques des exploitations est très liée à la productivité du département. Au sein de la région, il existe un écart important entre les Ardennes et les trois autres départements. Cet écart résulte de la conjugaison des différences de taille des exploitations, plus grandes en Haute-Marne, et de la valeur d 1 DPU, plus faible dans les Ardennes et la Haute-Marne pour les raisons précédemment citées. Ainsi, une exploitation ardennaise perçoit en moyenne 33 760 euros, soit 9 400 euros à 10 600 euros de moins que les exploitations auboises, haut-marnaises et marnaises. La représentation cartographique de l aide moyenne par exploitation permet d affiner cette analyse. Sur les 145 cantons champardennais percevant des aides directes du 1 er pilier, 36 bénéficient d aides inférieures à 30 000 euros en moyenne par exploitation, dont 23 dans les Ardennes. Ces cantons sont caractérisés à la fois par une surface moyenne des exploitations agricoles faible et par des systèmes d exploitation plus souvent orientés vers l élevage, notamment bovin. A l opposé, 33 cantons reçoivent en moyenne des aides supérieures à 50 000 euros par exploitation. Ces cantons se situent essentiellement dans les parties Est et Sud du Des aides plus faibles dans les Crêtes préardennaises, Ardenne, Thiérarche et dans le Bassigny Chatenois Aides du 1 er pilier brutes par exploitation (en euros) 50 000 45 000 37 000 30 000 Pas d aide département de la Marne et dans le Barrois. Ils sont caractérisés par une surface agricole utile supérieure à la moyenne régionale et des exploitations plutôt spécialisées en grandes cultures. La réforme 2003 de la PAC La réforme de la PAC décidée en juin 2003 à Luxembourg, applicable en 2006 en France, modifie profondément les modalités de soutien du revenu des agriculteurs. Jusqu en 2005, les aides du premier pilier de la PAC étaient totalement couplées aux surfaces cultivées ou au nombre d animaux détenus. Les aides liées aux surfaces représentaient la part la plus importante des aides totales. Les autres aides majeures étaient la prime au maintien du troupeau des vaches allaitantes (PMVTA), l aide directe laitière (ADL), la prime à l abattage des bovins (PAB) et la prime spéciale aux bovins mâles (PSBM). Au total, il existait douze types de primes différentes, compte-tenu des différents compléments. Certains secteurs en étaient exclus : vigne, fruits, légumes et élevage granivore. En 2006, avec l application du découplage partiel des aides, le nombre de subventions est passé de douze à six. Deux types d aides sont maintenant en vigueur : des aides couplées à la production et des aides découplées. Ces dernières sont fondées sur un dispositif de droits à paiement unique (DPU). Le nombre de DPU et leur valeur sont établis pour chaque exploitation sur la base des surfaces et des aides directes perçues au cours de la période 2000-2002, dite période de référence. La réforme permet aux états membres de conserver des aides couplées. Ainsi la France a découplé les aides aux céréales, oléagineux et protéagineux à hauteur de 75 %, l aide aux pomme de terre féculière à hauteur de 40 % et la prime à l abattage des gros bovins à hauteur de 60 %. La PMVTA et la prime à l abattage des veaux ne sont pas découplées. L aide directe laitière et l aide aux producteurs de betteraves liée à la réforme de l OCM sucre sont intégrées dans les aides découplées. Les aides du 1 er pilier sont soumises à une modulation. Cette modulation abonde les fonds des aides au second pilier.

45 % des aides du premier pilier pour 20 % des bénéficiaires 12 905 déclarants sur 13 081 demandeurs ont reçu au moins 1 euro au titre du 1 er pilier de la PAC. 20 % des exploitations bénéficiaires des aides du 1 er pilier perçoivent environ 45 % de leur montant total. La répartition est plus homogène qu au niveau national, pour lequel la part des aides reçues par les 20 % d exploitations principalement bénéficiaires est voisine de 56 %. Ceci s explique par la plus grande diversité des productions au niveau national, avec de nombreuses exploitations percevant peu ou pas d aides. En Champagne- Ardenne, un quart des bénéficiaires reçoit de 30 000 euros à 50 000 euros, soit au total 26 % du montant global ; un autre quart de 50 000 euros à 100 000 euros, soit 45 % de l enveloppe totale. Les exploitations percevant plus de 100 000 euros sont au nombre de 675, soit 5 % des bénéficiaires. La région est devancée par la Picardie pour cet indicateur (6 %). 1 % des exploitations recevant les montants les plus élevés perçoivent plus de 150 000 euros en Champagne-Ardenne, comme en Picardie, contre 105 000 euros pour la moyenne nationale. 4 exploitations, recevant plus de 300 000 euros, seraient concernées par le taux de modulation majoré retenu dans le cadre du bilan de santé de la PAC. A l opposé, 1 850 exploitations (14 % des bénéficiaires) reçoivent moins de 5 000 euros d aides et sont donc exonérées de toute modulation. Pourcentage cumulé des aides 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 Concentration des aides du 1 er pilier en 2007 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage cumulé des bénéficiaires L aide moyenne par hectare varie de 296 euros à 390 euros entre départements Les aides du 1 er pilier en 2007 concernent l essentiel des surfaces, soit 98 % de la surface agricole utilisée (SAU) en Champagne-Ardenne. Le montant moyen net par hectare s établit à 359 euros. Il est supérieur de 56 euros à la moyenne nationale. La région se positionne en 6 ème place, devancée par l Alsace, la Picardie, l Ile-de-France, la Haute-Normandie et le Nord - Pas-de- Calais. Des écarts importants existent entre les départements champenois mais la hiérarchie est différente de celle observée pour les montants par exploita- 45 % des aides Les formes juridiques 20 % des bénéficiaires Les sociétés (GAEC, EARL, SARL, SCEA et autres sociétés) affichent des montants d aides élevés. Ce type d exploitation (6 557, soit la moitié) concentre 72 % des aides du 1 er pilier. La moyenne atteint 61 485 euros en société. Elle est 2,5 fois supérieure à celle des exploitations individuelles (24 096 euros). Nombre de bénéficiaires des aides du premier pilier en 2007 selon les montants reçus (après modulation) Nombre de déclarants Montants reçus Surface agricole utilisée Effectif % du total En milliers d euros % du total en hectare % du total SAU moyenne (ha) Moins de 1 000 901 6,9 321 0,1 4 046 0,3 4,5 1 000 à moins de 5 000 953 7,3 2 426 0,5 9 934 0,7 10,4 5 000 à moins de 10 000 649 5,0 4 818 0,9 18 602 1,2 28,7 10 000 à moins de 20 000 1 275 9,7 19 276 3,6 65 957 4,3 51,7 20 000 à moins de 30 000 1 609 12,3 40 468 7,6 125 412 8,2 77,9 30 000 à moins de 50 000 3 479 26,6 137 947 25,8 392 182 25,7 112,7 50 000 à moins de 100 000 3 540 27,1 241 553 45,1 668 132 43,8 188,7 100 000 à moins de 200 000 641 4,9 80 423 15,0 220 940 14,5 344,7 200 000 à moins de 300 000 30 0,2 6 736 1,3 17 861 1,2 595,4 300 000 et plus 4-1 317 0,2 3 898 0,3 974,5 Total 13 081 100,0 535 289 100,0 1 526 969 100,0 116,7 Source : Agreste - ASP

Des aides par hectare nettement plus élevées en Champagne crayeuse La Champagne-Ardenne se place au 6 ème rang pour les aides par hectare Alsace Picardie Île-de-France Haute-Normandie Nord - Pas-de-Calais Champagne-Ardenne Bretagne Pays de la Loire Centre Basse-Normandie Aquitaine Poitou-Charentes Bourgogne France métropolitaine Lorraine Limousin Midi-Pyrénées Auvergne Franche-Comté Rhône-Alpes Languedoc-Roussillon Provence-Alpes-Côte d Azur Corse 0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250 275 300 325 350 375 400 425 Aides du 1 er pilier par hectare (en euros) Aides du 1 er pilier brutes par hectare de SAU 400 380 330 300 Pas d aide tion. Ainsi, en Haute-Marne, le montant moyen par hectare s élève à 296 euros contre 329 euros dans les Ardennes, 366 euros dans l Aube et 390 euros dans la Marne. L écart entre la Marne et la Haute-Marne atteint 24 %. Ces différences tiennent aux mêmes raisons que celles précédemment citées, à savoir la prise en compte du rendement de référence départemental dans le calcul de la valeur d 1 DPU. L existence de productions telles que betteraves, semences fourragères, pommes de terre féculières, fourrages séchés, essentiellement cultivées en Champagne Crayeuse, contribue également à augmenter la valeur des aides à l unité de surface. Les aides par hectare de SAU sont très élevées dans la Marne, supérieures à 330 euros. D ailleurs, 35 des 44 cantons marnais reçoivent des aides supérieures à 380 euros par hectare de SAU. Dans l Aube, ainsi que dans le Sud des Ardennes, les aides à l hectare sont la plupart du temps comprises entre 330 euros par hectare et 400 euros par hectare. Les aides les plus faibles (moins de 330 euros par hectare) sont surtout relevées dans les régions agricoles Ardenne, Thiérache et Crêtes préardennaises et dans quasiment toute la Haute-Marne. Ces deux départements n ont pas bénéficié des mêmes niveaux de rendement de référence que l Aube et la Marne. En dehors de la Champagne Crayeuse, ils ne comportent pas non plus de productions industrielles nouvellement prises en compte dans les aides directes. Pour en savoir plus : Agreste Synthèses n 2008/41, Septembre 2008 - La répartition des aides du premier pilier en France en 2006 : 56 % des aides pour 20 % des bénéficiaires Des données en ligne sur www.agreste.agriculture.gouv.fr Agreste Champagne-Ardenne n 1 - Janvier 2010 MINISTERE DE L ALIMENTATION, DE L AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE Direction régionale de l alimentation, de l agriculture et de la forêt - Service régional de l information statistique et économique Complexe agricole Mont-Bernard - Rte de Suippes 51037 Châlons-en-Champagne cedex Tél : 03 26 66 20 33 - Fax : 03 26 21 02 57 E-mail : srise.draaf-champagne-ardenne@agriculture.gouv.fr Directeur de publication : J.P. Alloy Rédacteur en chef : O. Colin-Schoellen Rédaction : N. Viatte et O. Colin-Schoellen Composition : M. Lallement Dépôt légal : à parution ISSN : 1249-5891 Prix : 2,50 euros Agreste 2010