Diagnostic Santé THIONVILLE



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Transcription:

THIONVILLE 2011-0 -

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Réalisation Travail réalisé par Arielle Viseux, chargée de mission santé, à la demande du Centre Communal d Action Sociale de Thionville et avec le soutien particulier de : - Madame Brigitte Vaïsse, Première adjointe au Maire et Vice-présidente du C.C.A.S. - Madame Christelle Lebas, Conseillère municipale déléguée à la solidarité - Madame Vanessa Royer, Directrice générale adjointe des services de la Ville et Directrice générale du C.C.A.S - Monsieur Yves Magrinelli, Directeur du pôle développement des actions de proximité Remerciements Le tient à remercier ici toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce diagnostic sur la Ville : les membres de l équipe projet pour leur implication dans la démarche les membres du comité de pilotage pour leur appui et leur éclairage les participants, professionnels et habitants, aux enquêtes pour leur accueil et leurs contributions à la réflexion commune. - 2 -

SOMMAIRE SIGLAIRE... - 5 - ELEMENTS DE CONTEXTE...- 8 - A. CONTEXTE GENERAL... - 8 - B. OBJECTIFS DE L ETUDE... - 9 - C. UNE CERTAINE APPROCHE DE LA SANTE... - 10 - D. METHODE... - 11 - D.1. UN DIAGNOSTIC PARTICIPATIF... - 11 - D.2. LES DIFFERENTES ETAPES... - 11 - D.3. DELIMITATION GEOGRAPHIQUE DE LA ZONE D'ETUDE... - 12 - E. RECUEIL D INFORMATIONS... - 12 - E.1. DONNEES QUANTITATIVES... - 12 - E.2. DONNEES QUALITATIVES... - 13 - PORTRAIT SOCIO DEMOGRAPHIQUE...- 15 - A. LES QUARTIERS... - 15 - B. LA DEMOGRAPHIE... - 17 - B.1. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE... - 17 - B.2. REPARTITION PAR AGES... - 18 - B.3. COMPOSITION DES MENAGES... - 20 - B.4. POPULATION ETRANGERE... - 21 - C. L EDUCATION... - 22 - D. ACTIVITE ET CHOMAGE... - 23 - D.1. ACTIVITE... - 23 - D.2. CHOMAGE... - 27 - E. REVENUS... - 27 - E.1. REVENUS... - 27 - E.2. PRESTATIONS SOCIALES... - 28 - F. LOGEMENT... - 30 - PORTRAIT SANITAIRE DE THIONVILLE...- 32 - A. SERVICES SANITAIRES ET SOCIAUX... - 32 - A.1. L OFFRE DE SOINS... - 32 - A.2. SECTEUR MEDICO-SOCIAL... - 35 - A.3. LES ASSOCIATIONS... - 36 - B. ETAT DE SANTE... - 36 - B.1. INDICATEURS DE L ETAT DE SANTE... - 37 - B.2. DETERMINANTS DE SANTE... - 42 - - 3 -

C. RECOURS AUX SOINS... - 51 - C.1. CONSOMMATION DE SOINS HOSPITALIERS... - 51 - C.2. CONSOMMATION DE SOINS DE VILLE... - 53 - PROBLEMES DE SANTE...- 57 - A. LA SANTE DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS (0 A 18 ANS)... - 57 - A.1. LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS HANDICAPES ET DE LEURS FAMILLES... - 57 - A.2. LA DEMOGRAPHIE MEDICALE : LE PROBLEME PEDIATRIQUE... - 58 - A.3. COMPORTEMENT A RISQUE CHEZ L ADOLESCENT... - 59 - A.4. LES MAUVAISES HABITUDES ALIMENTAIRES... - 60 - B. LA SANTE DES JEUNES... - 61 - B.1. JEUNES EN RUPTURE FAMILIALE... - 61 - B.2. LA SANTE MENTALE ET LES COMPORTEMENTS A RISQUE... - 61 - B.3. L ACCES AUX DROITS... - 62 - B.4. L ACCES AUX SOINS... - 63 - C. LA SANTE DES FEMMES EN DIFFICULTES... - 64 - C.1. L ACCES AUX SOINS SPECIALISES... - 64 - C.2. L EPUISEMENT DES MERES... - 64 - C.3. LES COMPORTEMENTS A RISQUE... - 65 - D. LA SANTE DES ADULTES EN DIFFICULTES... - 66 - D.1. SANTE MENTALE... - 66 - D.2. COMPORTEMENTS A RISQUE... - 67 - D.3. HYGIENE DE VIE... - 67 - D.4. L ACCES AUX SOINS... - 68 - E. LA SANTE DES SENIORS... - 69 - E.1. SANTE MENTALE : UN DIAGNOSTIC PLUS DIFFICILE... - 69 - E.2. L ABSENCE DE SOLUTION D HEBERGEMENT... - 69 - E.3. ACCES AUX SOINS... - 70 - LES PISTES D ACTIONS...- 71 - A. LA COORDINATION DES PROFESSIONNELS... - 72 - B. LA SANTE MENTALE... - 73 - C. L ACCES AUX SOINS DES PERSONNES EN DIFFICULTE... - 74 - BIBLIOGRAPHIE...- 76 - TABLE DES ILLUSTRATIONS...- 78 - ANNEXES...- 81 - - 4 -

SIGLAIRE C.C.A.S.: UTOPIA: ARS: INSEE : Finess : ORSAS : CépiDc : INSERM : URCAM : DRJSCS : CSCTE : RP : DEFM : CAF : RSA : AAH : ASS : RMI : API : SRU : APL : MSA : SSIAD : CHR : SMUR : IVG : ETP : IRM : PASS : CMP : CSAPA : VIH : VHC : Centre Communal d Action Sociale Union Thionvilloise pour l Optimisation des Pratiques Inter Associative Agence Régionale de Santé Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques Fichier National des Etablissements Sanitaires et Sociaux Observatoire Régional de la Santé et des Affaires Sociales Centre d épidémiologie sur les causes médicales de décès Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale Union Nationale des Caisses d Assurance Maladie Direction Régionale de la Jeunesse, des Sport et de la Cohésion Sociale Centre Social et Culturel de Thionville Est Recensement de la Population Demandeurs d Emploi en Fin de Mois Caisse d Allocations Familiales Revenu de Solidarité Active Allocation aux Adultes Handicapés Allocation de Solidarité Spécifique Revenu Minimum d Insertion Allocation pour Parents Isolés Solidarité et Renouvellement Urbain Allocation Personnalisée au Logement Mutualité Sociale Agricole Service de Soins Infirmiers à Domicile Centre Hospitalier Régional Service Mobile d Urgence et de Réanimation Interruption Volontaire de Grossesse Equivalent Temps Plein Imagerie par Résonance Magnétique Permanence d Accès aux Soins de Santé Centre Médico Psychologique Les Centres de Soins d'accompagnement et de Prévention en Addictologie Virus de l Immunodéficience Humaine Virus de l Hépatite C - 5 -

DRASS : PMSI : CPAM : ALD : CMU : HAS : IME : APEI : PMI : ASE : FJT : IST : CIDDIST : AFAD : SDF : EHPAD : CLIC : Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales Programme de Médicalisation des Systèmes d'information Caisse Primaire d Assurance Maladie Affection de Longue Durée Couverture Maladie Universelle Haute Autorité de Santé Institut Médico Educatif Association des Parents d Enfants Inadaptés Protection Maternelle et Infantile Aide Sociale à l Enfance Foyer des Jeunes Travailleurs Infections Sexuellement Transmissibles Centre d Information, de Dépistage et de Diagnostic des IST Association Familiale d Aide à Domicile Sans Domicile Fixe Etablissement d Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes Centre Local d Information et de Coordination - 6 -

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ELEMENTS DE CONTEXTE A. Contexte général Le contexte actuel est sans appel : les inégalités sociales en France se creusent depuis les vingt dernières années et le domaine de la santé n a pas échappé à ce phénomène. Bien que la ville de Thionville semble occuper une position privilégiée au regard de ses grandes voisines mosellanes grâce au dynamisme apporté par le Luxembourg voisin, on peut néanmoins souligner de grandes disparités infra communales de fragilité sociale. Si l on prend en considération le fait que les inégalités de santé ont de nombreux facteurs socio environnementaux tels que les revenus, l éducation, le travail, on constate que l espace de la ville est le plus adapté à l application d une politique de santé efficace. Pourtant, si on se penche sur les lois de décentralisation de 1983 et 2003, on constate que les collectivités territoriales ont peu de compétences réglementaires en matière de santé. Ceci entraîne une grande diversité dans les modes de prise en compte de la santé par les municipalités. Or, les paramètres qui conditionnent le bien-être et la qualité de vie comme les conditions de logement, de transport ou le bien vivre ensemble sont des facteurs clé de santé pour chacun et dépendent directement de décisions prises au niveau local. De plus, la proximité des administrations, institutions et associations favorise une meilleure connaissance des besoins de santé de la population et apporte souvent des réponses plus adaptées. De ce fait, la prise en compte des déterminants de santé est indispensable mais ne doit pas forcément s appliquer sur le même modèle partout, compte tenu des inégalités territoriales. Les déterminants de la santé sont les facteurs définissables qui influencent l'état de santé, ou qui y sont associés. On peut citer les déterminants de la santé modifiables, liés aux actions sur les individus (comportements, mode de vie) mais également les facteurs tels que le revenu et le statut social, l'instruction, l'emploi et les conditions de travail, l'accès aux services de santé appropriés et l'environnement physique. Les déterminants de la santé interagissent entre eux et engendrent des conditions de vie qui influent sur la santé. Pour finir, il est important de souligner qu intervenir en santé publique c est répondre à un problème exprimé par une demande et que la sectorisation des territoires est donc nécessaire a une prise en compte la plus fine possible. - 8 -

B. Objectifs de l étude C est dans ce contexte que la nouvelle équipe municipale, dans le cadre de sa politique de «Ville Solidaire», a engagé une réflexion globale dans le domaine social avec la réalisation d une analyse des besoins sociaux et la mise en place d une recherche action sur la jeunesse. Soucieuse de prendre en compte l'ensemble des facteurs d'exclusion que connaissent les populations en difficulté, la municipalité a souhaité engager une réflexion sur le rôle qu elle aurait à jouer dans la santé de ses habitants. En effet, La santé est, elle aussi, un facteur primordial des facteurs d exclusion, même si sa place dans la politique de la ville n'est pas évidente, du fait notamment que les enjeux se situent à moyen et long terme pour l'essentiel. D autre part, le C.C.A.S., en tant qu'organisateur de l'intervention sociale de proximité, participe activement à sa mise en œuvre et a donc décidé de porter ce projet. Celui-ci a souhaité orienter plus particulièrement le diagnostic sur les populations en difficulté et a choisi de porter un éclairage particulier sur la santé mentale qui paraissait être un besoin sur la ville de Thionville. Cet état des lieux s est intégré dans une démarche de réalisation participative par l ensemble des acteurs concernés, afin de : - prendre en compte leur réalité sur le terrain - permettre une mise en réseau des acteurs - proposer un plan d'actions prioritaires à développer Le diagnostic proposé est une démarche d analyse de situation donnant lieu à concertation et propre à fonder un processus de programmation de santé. Il se distingue d un simple état des lieux car il s est construit grâce à une approche participative afin d identifier les besoins et les demandes et de contribuer à la mobilisation locale pour la programmation d actions. L objectif principal de cette recherche-action est donc de réaliser un diagnostic local participatif sur les quartiers prioritaires de Thionville en vue de proposer un projet de santé global. Le premier objectif spécifique sera d'améliorer les connaissances sur la santé des habitants étant donné qu'aucune étude sur la santé des thionvillois n'avait été réalisée auparavant. Le deuxième objectif spécifique sera d'identifier les besoins et les attentes des habitants via des entretiens sur le terrain, afin de rester au plus près de la démarche besoin/demande/réponse propre à la santé publique. Le troisième objectif spécifique sera celui d'engager un véritable travail en réseau avec tous les acteurs locaux ainsi que les instances régionales dans la perspective d'initier une démarche commune à la suite du diagnostic. - 9 -

C. Une certaine approche de la santé Dans une démarche de santé publique, la santé n'est pas considérée comme l'absence de maladie, il s agit plutôt «d une ressource qui permet à un individu ou à un groupe, d une part de réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins, d autre part, d évoluer avec le milieu ou s adapter à celui-ci»(préambule à la Constitution de l OMS - 1986) ; ou encore la «capacité physique, psychique et sociale d une personne d agir dans son milieu et d accomplir les rôles qu elle entend assumer» (1991). Il importe donc d appréhender la santé de manière systémique en prenant en compte tous les paramètres qui peuvent l influencer. Dans cette perspective, on considère que la santé de chaque individu est "déterminée" par 4 séries de facteurs : Individuels, liés à la biologie humaine (génétique, physiologie, vieillissement), Associés aux dispositifs de soins au sens large (de la prévention à la réhabilitation en passant par les soins curatifs), Liés aux comportements individuels et collectifs (consommation d alcool, tabac, nutrition ). liés à l environnement physique, mais aussi psychologique et social. Figure n 1 : Modèle des déterminants de la santé : Vieillissement BIOLOGIE HUMAINE Génétique Physiologie Social Réadaptation ENVIRONNEMENT Psychologique SANTE Curatif ORGANISATION des SERVICES de SANTE Physique Prévention Facteurs professionnels Facteurs liés aux loisirs Modes de consommation COMPORTEMENTS C'est pourquoi pour établir le diagnostic santé de la population vivant à Thionville, nous nous sommes efforcés de prendre en compte l'ensemble de ces dimensions. - 10 -

D. Méthode D.1. Un diagnostic participatif L intervention locale en santé n a d intérêt que si elle entraîne une dynamique en vue de la pérennisation d un processus. Elle s inscrit dans une démarche participative où la mobilisation des acteurs professionnels, des élus et de la population constitue l une des fonctions et l un des enjeux essentiels. La réussite du diagnostic et la mise en oeuvre d actions pertinentes en aval dépendent très fortement de la dynamique créée. Celle-ci passe par une association effective de ces différents acteurs à travers deux instances : l équipe projet et le comité de pilotage. L équipe projet : Elle a un but opérationnel : transmission de données, choix méthodologiques Elle est également un gage de réussite pour la mobilisation ultérieure. Le lien fort unissant la promotion de la santé et le développement social a conduit naturellement la réunion au sein de ce groupe de profils d'horizons différents : travailleurs sociaux, professionnels de santé, associations... Pour construire cette équipe, nous nous sommes appuyés sur le groupe Santé Vie Quotidienne d'u.t.o.p.i.a. De plus, les partenaires institutionnels tels que l'ars ou le Conseil Régional de Lorraine ont été associés à l'équipe afin de faciliter l'articulation avec les orientations régionales en matière de santé publique. Nous avons également choisi de ne pas cloisonner ce groupe et d'y associer d'autres partenaires intéressés en cours de route (en annexe n 1 : liste des participants de l équipe projet). Le comité de pilotage : Il a un but décisionnel : il valide les grandes étapes, partage les conclusions et agit sur les suites à donner tout en apportant un regard extérieur au projet. Il rassemble des représentants de la localité et des financeurs potentiels qui pourront intervenir dans l'avenir du projet (en annexe n 2 : liste des participants du comité de pilotage). D.2. Les différentes étapes Description de la situation : Toute action de santé doit s'appuyer sur la connaissance du territoire, des relations sociales qui s'y déroulent et des ressources y intervenant. En analysant les caractéristiques sociodémographiques et les déterminants sociologiques, économiques et culturels, il est envisageable d'aider à la détermination des besoins. En résumé, il faut prendre une «photographie» de la situation sanitaire et sociale, et pour ce faire, une utilisation des données statistiques est nécessaire à partir de données préexistantes. - 11 -

Diagnostic de perception Il est essentiel d'apporter une complémentarité de l'approche quantitative par des données qualitatives. En effet, certaines priorités de terrain ne sont pas relevées dans les données chiffrées, mais émergent dans l'approche qualitative (exemple de la santé mentale). Il parait donc primordial de consulter les personnes ressources et la population afin d appréhender l importance des problèmes perçus. Détermination des problèmes prioritaires Une fois le diagnostic de perception réalisé, il faut identifier les problèmes relevés sur le territoire. Cette étape de détermination des priorités d'intervention est nécessaire afin de ne pas se contenter de proposer un «catalogue» de problèmes et d'actions à envisager. Pour réaliser cette étape, il faut proposer des critères de choix puis organiser une réflexion et des débats en incluant tous les acteurs du diagnostic. Bilan Enfin, il faut faire le bilan des problèmes identifiés, des demandes exprimées et des réponses existantes afin de proposer des préconisations. D.3. Délimitation géographique de la zone d'étude Le C.C.A.S. a souhaité que le diagnostic porte sur l'ensemble de la commune de Thionville. Une attention particulière a cependant été portée à certains quartiers considérés comme prioritaires de part la concentration des difficultés sociales présentes (taux élevé d habitat social, de familles monoparentales, de chômage ). Il s agit des quartiers Basses-Terres, Bel-Air, Côte de Roses et Milliaire/ Prés de St-Pierre. E. Recueil d informations E.1. Données quantitatives Compte tenu des délais assez courts s'imposant à tous dans ce projet, le recueil et l'analyse d'indicateurs ont reposé principalement sur les données disponibles ou facilement mobilisables. Nous avons ainsi utilisé les données ou synthèses suivantes : Rapport réalisé en 2010-2011 par la société COMPAS-TIS sur l analyse des besoins sociaux à Thionville, - 12 -

Données sociodémographiques et économiques publiées par l'insee sur la ville de Thionville, Recensements des professionnels et structures socio-sanitaires sur les communes étudiées fournis par les fichiers Finess, Base d'indicateurs socio-sanitaires portant sur les caractéristiques sociodémographiques, l'offre de soins et l état de santé des Lorrains rassemblés dans «l Atlas de la santé des Lorrains» édité en septembre 2010 par l ORSAS de Lorraine. D'autres éléments ont été par ailleurs recherchés : - Séjours hospitaliers par le CépiDc de l INSERM et de l ARS, - Données sur les soins de ville sur le site Cartosanté de l URCAM, - Données ciblées par les organismes locaux : centre Baudelaire, service des sports de Thionville, DRJSCS de Lorraine Les données quantitatives n ont pas toujours été disponibles au niveau de la commune. L information est souvent peu disponible à des échelons infra départementaux (voire infra régionaux). C est la raison pour laquelle nous avons utilisé le découpage territorial proposé par l ORSAS et défini par l Agence Régionale d Hospitalisation pour le Shéma Régional d Organisation Sanitaire 3 ème génération, pour l étude des indicateurs de santé. E.2. Données qualitatives Aller à la rencontre de la population et des professionnels apporte des indications supplémentaires sur l'existence ou non de problèmes collectifs ainsi que sur la manière dont ils sont perçus. Nous avons donc choisi la méthode de l enquête participative qui est à la fois une méthode de recherche et un processus d'implication des individus. D'une part, elle permet d'interpréter les données quantitatives, de recenser les ressources existantes et de repérer les besoins et les demandes de la population. D'autre part, elle propose aux habitants la possibilité d'analyser leur propre situation et d'élaborer un projet en s'appuyant sur des ressources locales. Outils de recueils Deux types de recueils d informations ont été mis en place : l un auprès des professionnels et des associations de la santé et du social exerçant sur le terrain et l autre auprès des habitants. Nous avons choisi les entretiens semi-directifs comme outil de collecte qualitative (entretiens individuels et focus group). Les entretiens sont les seules méthodes valables pour comprendre les idées, croyances, pratiques et comportements, tandis que le focus group est un moyen efficace au sein de la communauté de se procurer ces informations et de fournir une estimation valable de l opinion de la population vis-à-vis du projet. Nous avons interrogé des petits groupes homogènes dans leur environnement, leur lieu de vie, pour faciliter les discussions libres et obtenir des points de vue en fonction des catégories. Les participants s expriment plus librement lorsqu ils sont dans un groupe de personnes avec lesquelles ils partagent la même expérience. - 13 -

Recueil d informations auprès des professionnels de santé et du social Le recueil d informations auprès des personnes-ressources apporte un regard «d experts» et une bonne connaissance de la situation locale. II fournit des informations concernant le public qu ils reçoivent, leurs attentes en tant que professionnels Cependant, ce type de recueil est limité car il ne permet pas d avoir accès au vécu des habitants, ni à leurs propres représentations. Il est aussi difficile, pour certains professionnels, d avoir une approche populationnelle et de sortir du «cas par cas». Au total 46 acteurs du territoire ont été interrogés, tous par entretiens semi-directifs (en annexe n 3, la liste des personnes interrogées). Il s agit d acteurs de terrain faisant partie d'institutions, d'organismes, d'associations de différents domaines du sanitaire et du social. Les entretiens, d'une durée moyenne d'une heure, ont permis d aborder : les missions de la personne interrogée, la santé en général et celle des habitants, les services de santé disponibles à Thionville, les réseaux de santé existants, les problèmes, attentes et besoins des habitants et des professionnels. Recueil d informations auprès des habitants Le recueil d informations auprès des habitants permet d'obtenir des renseignements sur leur vécu, leurs attentes et leurs représentations. Ceux-ci apportent une expertise de leur territoire et non de simples observations. La limite de ce recueil est la représentativité de la population à travers le choix des habitants interrogés et l effet «cahier de doléances». L intérêt de ce recueil est de permettre une implication et une mobilisation des habitants pour les actions qui doivent suivre le diagnostic. Quatre entretiens de groupe ont été organisés auprès d habitants de la ville de Thionville. Ces entretiens, qui duraient en moyenne une heure, ont permis d aborder avec eux, leur vie quotidienne, les problèmes et difficultés qu ils rencontrent dans leur quotidien, ce qu ils font lorsqu ils sont malades, ce qu il faut faire pour rester en bonne santé 28 habitants ont ainsi été interrogés dans les différents groupes : - 1 groupe de personnes âgées au sein de l Espace St-Nicolas, avec l'appui de Mme Weltzer, directrice du pôle Senior au C.C.A.S. - 1 groupe d adultes en rupture sociale au sein du CSCTE Le Lierre avec l appui de Mme Bucci, responsable de secteur - 1 groupe de femmes à la maison de quartier de la Côte des Roses avec l appui de toute l équipe de la structure - 1 groupe de jeunes réunis à la Mission Locale avec l appui de Mme Bauchat, conseillère. - 14 -

PORTRAIT SOCIO DEMOGRAPHIQUE A. Les quartiers Thionville comptait plus de 41000 habitants lors du dernier recensement en 2008. A l échelle infra communale, la ville est constituée de 21 quartiers ou IRIS (découpage défini par l INSEE en collaboration avec les services de la commune au milieu des années 1990). Carte n 1 : La ville de Thionville et ses quartiers On observe une forte hétérogénéité sociale dans la population thionvilloise. L analyse de la pauvreté réalisée au cours du diagnostic des besoins sociaux sur le territoire communal a ainsi conduit à distinguer trois zones de peuplement : - 15 -

La zone 1 Assez homogène, elle regroupe les populations les plus précaires (habitat social élevé), elle regroupe les iris de : - Bel-Air - Côte des Roses (unique ZUS de la ville de Thionville) - Basses-Terres - Milliaire / Prés de St-Pierre Dans la mesure du possible, lorsque les données seront disponibles, un éclairage particulier sera porté sur ces IRIS. Les zones urbaines sensibles (ZUS) sont des territoires infra urbains définis par les pouvoirs publics pour être la cible prioritaire de la politique de la ville, en fonction des considérations locales liées aux difficultés que connaissent les habitants de ces territoires. La zone 2 Elle regroupe une population plus mixte avec des problématiques variables selon les IRIS : poids relativement élevé de l habitat social ou du locatif favorisant la concentration de populations précaires. De plus, étant donné le coût de l immobilier sur Thionville, une partie des ménages locataires sur le parc privé peuvent connaître des situations de fragilité. Cette zone regroupe 12 IRIS : - Briquerie - Libération - Malgrange - St-Pierre - Beauregard - Charlemagne - Notre Dame - Centre Ville - Gare Cormontaigne - Volkrange - Gassion - la zone industrielle de Linkling I, I et III (ces 2 derniers IRIS sont peu peuplés) La zone 3 Homogène, elle est peuplée en majorité de propriétaires : c est une zone peu concernée par la pauvreté, concentrant une population plutôt aisées. Elle regroupe 5 IRIS : - Garche-Koening - Guentrage - Veymerange - Oeutrange - Zone verte - 16 -

B. La démographie B.1. Evolution démographique Thionville voit sa population se stabiliser voire légèrement augmenter depuis 1999. Malgré des mouvements de populations importants, le solde migratoire de la commune est négatif : il y a plus de partants que d arrivants. Et ce, malgré le fait que Thionville attire en nombre de nouveaux habitants : des personnes vivant seules pour une part et des ménages relevant des CSP supérieures, plutôt quinquagénaires. A contrario, comme ailleurs et en tant que ville centre, la commune retient sur son territoire sa population âgée : le vieillissement de la ville de Thionville va s accélérer. Figure n 2 : La pyramide des âges (1999-2007) Source : INSEE, RP 1999 & 2007 95 ans 90 ans 85 ans 2007 1999 80 ans 75 ans 70 ans 65 ans 60 ans 55 ans 50 ans 45 ans 40 ans 35 ans 30 ans 25 ans 20 ans 15 ans 10 ans 5 ans moins d'1 an 400 300 200 100 hommes 0 100 femmes 200 300 400 Source : COMPAS-TIS A l échelle infra communale, les données de population les plus récentes sont celles de 2007. Elles montrent des évolutions différentes d un IRIS à l autre de la commune. 3 groupes d IRIS peuvent ainsi être distingué s: - Les IRIS Centre ville, Guentrange-Tafeld-Val Marie, Beauregard, Malgrange, Linkling I II III ainsi que la zone verte Thionville Ouest et Oeutrange (dans une moindre mesure) voient leurs populations augmenter de plus de 9 %, - A contrario, les IRIS Notre Dame, St Pierre, Milliaire Prés de St-Pierre, Côte des Roses (faisant l objet d une rénovation urbaine), ainsi que les IRIS Volkrange, Garche Koeking, Gare- Cormontaigne et Gassion comptent plus de 8 % d habitants de moins sur la période, - Enfin, le reste de la commune connaît une croissance démographique modérée variant de -3.4 % sur l IRIS Briquerie à +2.8 % sur l IRIS Bel-Air. - 17 -

Tableau n 1 : La population municipale Territoires Population totale en 2007 % Evolution de la population 1999-2007 Thionville - Côte des Roses 2233 5.45-9.8 % Thionville Bel-air 1897 4.6 + 2.8 % Thionville -Milliaire/Prés de St-Pierre 2094 5.2-14.3 % Thionville - Basses-Terres 2215 5.4-0.4 % Thionville 40910 100 + 0.1 % Moselle 1039018 + 1.5 % Source : Insee RP 2007 B.2. Répartition par âges Les moins de 20 ans : En 2007, 22 % des thionvillois ont moins de 20 ans (8924 habitants), soit une proportion inférieure aux moyennes départementale et nationale (23.9 % et 24.7 %). Graphique n 1 : Répartition par âge des habitants de Thionville 100 ans ou plus 90 à 94 ans 80 à 84 ans 70 à 74 ans 60 à 64 ans 50 à 54 ans 40 à 44 ans Série1 30 à 34 ans 20 à 24 ans 10 à 14 ans Moins de 5 ans 0 1 000 2 000 3 000 4 000 Source : COMPAS-TIS et INSEE - 18 -

Une importante hétérogénéité s observe cependant à un niveau infra communal, la part de moins de 20 ans variant de 16 à 39 % selon les IRIS : - Entre 28.2 % et 39.3 % de moins de 20 ans se trouvent dans les IRIS Côte des Roses, Bel-air, Linkling I II III, Basses-Terres et Zone verte - A l inverse, seul près d 1 habitant sur 6 est âgé de moins de 20 ans sur les IRIS Centre Ville, Libération, Notre Dame, Milliaire Prés de St-Pierre, St-Pierre et Gare Cormontaigne, contre 1 habitant sur 5 sur le reste de la commune. Thionville a par ailleurs connu une diminution très significative du nombre de jeunes de moins de 20 ans entre 1999 et 2007, soit de -12.5 % contre seulement -7.6 % en moyenne départementale. Ce constat est consécutif d une dynamique à la péri urbanisation d une partie des familles thionvilloises avec des enfants. Cette dynamique s observe sur les 3/4 des IRIS. Tableau n 2 : Population par âge et par quartier en 2007 Territoires Poids des - 20 ans en % Poids des +75 ans en % Thionville- Côte des Roses 29.6 5.6 Thionville- Bel-air 28.2 6 Thionville Milliaire/Prés de 16 18.3 St-Pierre Thionville-Basses-Terres 28.2 7.6 Thionville 21.8 8.4 Moselle 23.9 7.5 France 24.7 8.5 Source : COMPAS-TIS et INSEE Les plus de 75 ans : La population âgée de 60 à 74 ans est nombreuse en effectif : 5026 sur la commune, soit près de 13 % de la population. En 2007, 3435 habitants sont âgés de 75 ans ou plus, soit 8.4 % de la population comme en moyenne nationale (8.5%) mais plus qu en moyenne départementale (7.5 %). Or, Thionville, compte parmi ses habitants âgés, une part plus importante de plus de 80 ans par rapport à la Moselle (4.8 % contre 3.9 %), sachant que 80 ans est l âge à partir duquel le risque d être dépendant se met à progresser très vite avec l avancée en âge. L indice d évolution des générations donne une idée du vieillissement à venir. Plus il est élevé, plus le territoire en question risque de voir sa population âgée croître dans les 15 années à venir. Ainsi, la population âgée thionvilloise devrait augmenter moins qu en moyennes départementale et nationale ou que les autres grandes communes mosellanes. Les IRIS Gare - 19 -

Cormontaigne, Côte des Roses, Veymerange-Elange et Oeutrange, sont ceux qui vont connaître les augmentations les plus fortes de populations âgées dans les années à venir. A Thionville, comme sur l ensemble de la Moselle et de la France Métropolitaine, près de 40 % des habitants âgés de 75 ans ou plus sont seuls dans leur logement. Ce sont ainsi 1357 personnes qui sont plus susceptibles que les autres d être fragiles, bien qu être seul dans son logement ne signifie pas forcément être isolé. Cela constitue néanmoins un risque supplémentaire. Parmi ces 1357 personnes, sont aussi recensées celles qui vivent dans un foyer logement (près de 110 résidants) qui ne peuvent être considérées comme isolées. B.3. Composition des ménages A Thionville, en 45 ans, le nombre moyen de personnes est passé de 3,5 à 2,1 personnes par ménage en moyenne (phénomène renforcé par le vieillissement démographique). Evolution comparable à l ensemble de la Moselle entre 1999 et 2007. La taille moyenne des ménages varie de 1,6 à 3,2 personnes selon les IRIS. Les quartiers où les ménages sont les plus petits sont en règle générale les quartiers «historiques» des communes, souvent peuplés de populations âgées, mais aussi de familles monoparentales peu mobiles et occupant des logements pouvant être inadaptés à leurs besoins. Comparativement à d autres communes, on constate à Thionville une hétérogénéité plus importante de la taille moyenne des ménages entre les quartiers. Il est de 3,2 personnes par ménage sur l IRIS Zone verte contre 1,6 sur le Centre ville. En 2007, 5696 familles monoparentales ont été recensées par l INSEE. Elles représentent un peu plus de 25 % des familles avec enfant(s), ce qui situe la commune nettement au dessus des moyennes départementale et nationale (20%). Graphique n 2 : Poids des familles monoparentales 50 45 40 35 30 44,7 41,3 36 41,7 25 20 15 10 5 27,4 21,9 23,1 0 Côte des Roses Bel-air Milliaire/Prés de St Pierre Basses-Terres Thionville Moselle France Source : COMPAS-TIS - 20 -

Thionville compte d autre part près de 1000 familles nombreuses, soit 13.8 % des familles avec enfant(s) de moins de 25 ans. Ce taux est très inférieur aux moyennes départementale (17.2%) et nationale (18.5 %), ainsi qu aux taux observés sur les autres grandes agglomérations mosellanes. En 8 ans, Thionville a observé une forte progression du nombre et du poids des familles monoparentales et une diminution aussi forte du nombre de familles nombreuses. Un ménage, au sens statistique du terme, désigne l'ensemble des occupants d'un même logement sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté. Un ménage peut être composé d une seule personne. Une famille est la partie d'un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée - soit d'un couple marié ou non, avec le cas échéant son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage, - soit d'un adulte avec son ou ses enfant(s) appartenant au même ménage (famille monoparentale) Une famille est dite nombreuse lorsqu'elle comprend trois enfants ou plus. B.4. Population étrangère La population immigrée à Thionville est de 9.7 %, ce qui est inférieur à la moyenne mosellane (10.1 %) mais supérieur à la moyenne française (8.3 %). Néanmoins, 5.3 % de la population thionvilloise est étrangère contre 5.8 % en France, ce qui illustre une différence dans le processus de naturalisation. Un éclairage a été possible sur le quartier de la Côte des Roses où on constate que la part de populations immigrées et étrangères est deux fois plus élevée que sur la ville. Tableau n 3 : Nationalité et immigration Territoires Nombre d habitants Nombre d'immigrés Part de la population immigrée Nombre d'étrangers Part de la population étrangère Côte des Roses 4284 836 19,5 % 513 12 % Thionville 40910 3958 9,7 % 2180 5,3 % Moselle 1039018 104867 10,1 % 68536 6,6 % France 61795007 5147723 8,3 % 3571259 5,8 % Source : INSEE - 21 -

C. L éducation Thionville compte de nombreux établissements scolaires : on dénombre 15 écoles maternelles, 16 écoles primaires, 6 collèges et 9 lycées (dont 3 lycées professionnels) et aucun n appartient aux zones d éducation prioritaires. D ailleurs, sur le territoire de Thionville, le taux d élèves en retard scolaire à l entrée en 6 ème à la rentrée 2009/2010 est de 15.4 % contre 18.4 % en Moselle et 18.8 % en France. Les taux de scolarisation sont légèrement plus bas que la moyenne nationale sauf pour les 15 à 17 ans où les valeurs sont plus élevées (97.9 % de scolarisés à Thionville contre 94.1 % en France). Graphique n 3 : Taux de scolarisation selon l'âge 30 ans ou plus 25 à 29 ans 18 à 24 ans 15 à 17 ans 6 à 14 ans 2 à 5 ans 0 20 40 60 80 100 120 Thionville France Sources : COMPAS-TIS et INSEE Au 1er janvier 2007, 44 % des Thionvillois âgés de 15 à 24 ans n étaient plus scolarisés (soit 2374 jeunes). Cette proportion est supérieure aux moyennes départementale (40 %) et nationale (35 %). A l échelle infra communale, cette proportion de jeunes non scolarisés peut varier du simple au triple : - Près des 65 % des jeunes de 15-24 ans résidant sur l IRIS Centre ville sont ainsi non scolarisés contre seulement 20 % de ceux résidant sur l IRIS Zone verte, 25 % sur Veymerange-Elange, et 30 % sur Guentrange-Tafeld-Val Marie et Garche Koeking. - Entre 33 % et 40 % des jeunes habitant les IRIS Charlemagne, Oeutrange, Volkrange et Likling I II III sont non scolarisés. - Enfin près de la moitié des jeunes résidant sur le reste de la commune sont non scolarisés. Les IRIS enregistrant les plus faibles proportions de jeunes non scolarisés sont également ceux où la part de ménages vivant sous le seuil de pauvreté est la plus faible, exception faite du centre - 22 -

ville. En effet, les centres villes accueillent classiquement des jeunes actifs sans enfant tandis que les précédents accueilleraient des familles plutôt aisées, propriétaires de leur logement et hébergeant leurs enfants qui poursuivent leurs études. Paradoxalement, cette population des plus de 15 ans non scolarisés est plus diplômée que la moyenne nationale (2007). Comparativement aux moyennes nationales, la part des non diplômés (ou n ayant passé que le certificat d étude primaire ou le brevet des collèges) est plus faible et la part des diplômés est plus importante. Cette surreprésentation s explique en partie par l attractivité du Luxembourg, comme pôle d emploi. Graphique n 4 : Répartition des diplômes pour les 15 ans et + non scolarisés Diplôme de niveau supérieur à BAC+2 Diplôme de niveau BAC+2 Baccalauréat ou brevet professionnel CAP ou BEP France Thionville BEPC (brevet des collèges) Aucun diplôme ou certificat d'étude primaire 0 5 10 15 20 25 30 Source COMPAS-TIS et INSEE D. Activité et chômage D.1. Activité Thionville concentre plus de cadres et de professions intellectuelles supérieures parmi ses actifs occupés que le département mais autant que sur le territoire national. A contrario, les employés et les ouvriers sont sous-représentés (un peu plus de 50 % des actifs occupés thionvillois contre 60 % en moyenne départementale). Il existe toutefois des écarts importants selon les quartiers : entre 25 % et 46 % des actifs occupés sont ouvriers sur les iris Basses-Terres, Côte des Roses, Bel-Air, Gare Cormontaigne, Gassion, Zone verte et Oeutrange 11.1 % des actifs occupés sont ouvriers sur l iris Charlemagne moins de 10 % à Guentrange, Tafeld, Val Marie et Centre ville - 23 -

Thionville se caractérise, au regard du département de la Moselle ou de la France métropolitaine, par une sous représentation des ouvriers et des artisans, commerçants, chefs d entreprises et agriculteurs parmi ses salariés et une surreprésentation des autres catégories socioprofessionnelles. De plus, la ville a connu une augmentation de la proportion de cadres parmi ses actifs occupés entre 1999 et 2007. Celle-ci a cependant progressé plus rapidement que sur l ensemble de la Moselle mais autant que sur la France métropolitaine, ou Metz, soit de 2.8 points contre 2.2 points en moyenne départementale. Les mouvements migratoires jouent un rôle important dans ces évolutions. Graphique n 5 : Répartition des catégories socioprofessionnelles par quartiers THIONVILLE - BEL-AIR AGRICULTEURS EXPLOITANTS ARTISANS, COMM., CHEFS ENTR. CADRES PROF. INTERMEDIAIRES EMPLOYES OUVRIERS THIONVILLE - COTE-DES-ROSES AGRICULTEURS EXPLOITANTS ARTISANS, COMM., CHEFS ENTR. CADRES PROF. INTERMEDIAIRES EMPLOYES OUVRIERS - 24 -

THIONVILLE - MILLIAIRE - PRES DE SAINT-PIERRE AGRICULTEURS EXPLOITANTS ARTISANS, COMM., CHEFS ENTR. CADRES PROF. INTERMEDIAIRES EMPLOYES OUVRIERS THIONVILLE - BASSES-TERRES AGRICULTEURS EXPLOITANTS ARTISANS, COMM., CHEFS ENTR. CADRES PROF. INTERMEDIAIRES EMPLOYES OUVRIERS Source : COMPAS-TIS Près de 75 % des Thionvillois âgé de 15 à 64 ans sont actifs contre plus de 70 % des mosellans et comme la moyenne nationale (données 2007). Les taux d activité des hommes étant comparables d un territoire à l autre en France métropolitaine, les écarts qui peuvent être constatés sur les taux d activité sont liés à l activité des jeunes (les étudiants sont inactifs) et des femmes. Thionville compte nettement plus d actives parmi les femmes âgées de 25 à 54 ans qu en moyenne départementale (84.3% contre 79.9 %). Au niveau infra communal, on remarque que les deux quartiers qui ont les taux d activité féminin les plus bas sont la Côte des Roses avec 74.5 % et Bel-Air avec 74.6 %. Le taux d actifs parmi les jeunes est nettement plus élevé que la moyenne nationale (50.4 % contre 42.9 %), ce qui implique un taux plus faible d étudiants (voir paragraphe éducation). - 25 -

Tableau n 4 : Taux d activité des jeunes de 15 à 24 ans TERRITOIRES TAUX Thionville- Côte des Roses 52.9 % Thionville- Bel-Air 46.9 % Thionville Milliaire/Prés de St-Pierre 61.5 % Thionville Basses-Terres 50.4 % Thionville 50.4 % Moselle 46.9 % France 42.9 % Sources : COMPAS-TIS En 2007, 1 salarié sur 8 a un contrat précaire (limité dans le temps) représentant ainsi une proportion moins élevée qu à l échelle départementale (1/7) ou nationale (1/6). De plus, 1 salarié sur 6 occupe un emploi à temps partiel représentant une proportion inférieure aux moyennes départementale et nationale. Parmi les salariés thionvillois travaillant à temps partiel, 362 sont des hommes et 2454 des femmes. Le temps partiel est 6 fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. En effet, 25 % des femmes salariées occupent un emploi à temps partiel, contre 4 % des hommes. Graphique n 6 : Contrats précaires et temps partiels 25 20 15 10 5 0 Thionville Côte des Roses Thionville Bel-Air Thionville Milliaire/Prés de St-Pierre Thionville Basses-Terres Thionville Moselle France salariés en contrats précaires (CDD, intérim, emplois aidés, apprentissage, stage) salariés à temps partiel Sources : COMPAS-TIS - 26 -

D.2. Chômage Fin 2008, 2044 thionvillois étaient Demandeurs d Emploi en Fin de Mois de catégorie A, B et C soit 10.7 % de la population. Peu de différences s observent entre hommes et femmes parmi les DEFM thionvillois, et ce, quel que soit leur âge. Néanmoins, il faut souligner que la variation des DEFM de catégorie A, B et C est de +37.2 % entre novembre 2008 et novembre 2010 soit 6.5 points de plus que la variation régionale. La population la plus touchée est les seniors avec une variation positive de +71.7 % contre 51.9 % en Lorraine. Catégorie A : demandeurs d emploi (DE) tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, sans emploi. Catégorie B : DE tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, ayant exercé une activité réduite courte au cours du mois. Catégorie C : DE tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, ayant exercé une activité réduite longue au cours du mois. Catégorie D : DE non tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, (en raison d un stage, d une formation ), sans emploi. Catégorie E : DE non tenus de faire des actes positifs de recherche d emploi, en emploi (ex: bénéficiaire de contrats aidés) E. REVENUS E.1. Revenus Avec 1539 par mois par unité de consommation de revenu fiscal déclaré, le revenu médian des thionvillois est comparable à la moyenne nationale (1510 ) et est plus élevé que celui enregistré en Moselle (1464 ). La commune profite de la proximité du Luxembourg comme les communes situées au Nord de Thionville. La médiane est la valeur qui partage une distribution en deux parties égales. Ainsi, pour les salaires, la médiane est le salaire au-dessous duquel se situent 50 % des salaires et de manière équivalente le salaire au-dessus duquel se situent 50 % des salariés. Le revenu mensuel par unité de consommation (RUC) rapporte le revenu disponible avant impôts (revenus + prestations) de la famille, hors étudiants, personnes de 65 ans ou plus et allocataires de régimes spéciaux, au nombre d unités de consommation (uc)= * 1 uc pour l allocataire * 0.5 uc par adulte et enfants de 14 ans ou plus * 0.3 uc par enfant de moins de 14ans. - 27 -

Graphique n 7 : Revenu mensuel médian des ménages France 1510 Lorraine 1452 Moselle 1464 Thionville 1539 1400 1420 1440 1460 1480 1500 1520 1540 1560 Source : COMPAS-TIS Près de 25 % des ménages thionvillois vivent sous le seuil de pauvreté (seuil à 60 %) comme sur la Moselle et au niveau national. Cette proportion s élève à près de la moitié des ménages sur les IRIS Bel-Air, Côte des Roses, Milliaire Prés de St-Pierre, Gare Cormontaigne. Le seuil de pauvreté à 60 % correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population. Il s établit à 955 euros par mois en 2009 pour une personne seule. Les écarts de revenus entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres sont cependant plus importants que sur les autres territoires de comparaison, soit de 2983 contre 2249 en moyenne départementale et près de 2600 sur Metz. A l échelle infra communale, les données fiscales les plus récentes concernent l année 2007. Elles révèlent de grandes différences entre les différents quartiers de la ville. Le revenu fiscal médian varie ainsi du simple au triple d un IRIS à l autre de la commune, soit de 718 par uc pour les ménages habitant l IRIS Gare Cormontaigne, à 2130 pour les ménages résidant sur l IRIS Guentrange Tafeld Val Marie. Cette répartition correspond globalement à la répartition spatiale des logements sociaux et des propriétaires. E.2. Prestations sociales Fin 2009, 1673 ménages allocataires bénéficiaient des minima sociaux de la CAF (soit 9 % de la population). Nous prenons en compte les quatre principaux minima sociaux que sont le RSA, l AAH, l ASS et le minimum vieillesse. Les bénéficiaires des minima sociaux de l ensemble de la Moselle présente la même répartition par minima sociaux que sur Thionville. Une importante disparité s observe à une échelle infra communale, la part des ménages allocataires des minima sociaux fin 2009, variant du simple au triple. En effet, 25 % des ménages résidant sur l IRIS Bel- Air bénéficient des minima sociaux contre 4 % dans le quartier Charlemagne par exemple. Ou - 28 -

encore, plus de 40 % de la part des allocataires de minima sociaux de Thionville se situent dans 4 quartiers : la Côte des Roses (9 %), Bel-Air (12 %), Milliaire/ Prés de St-Pierre (12 %) et Basses-Terres. Le Revenu de Solidarité Active (RSA) a pour objet «d'assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d'existence, afin de lutter contre la pauvreté, encourager l'exercice ou le retour à une activité professionnelle et aider à l'insertion sociale des bénéficiaires» Il remplace le RMI, l API, ainsi que les mécanismes d'intéressement liés à la reprise d'emploi. RSA : En 2009, 6 % des Thionvillois bénéficient du RSA. Parmi eux, 60 % percevaient le RSA Socle (ancien RMI) et 7 % une allocation majorée correspondant à l ancienne API. Les ménages allocataires du RSA sont principalement des personnes seules (60 %) et des familles avec enfant(s) (40 %). 2/3 d entre elles sont des familles monoparentales. De plus, comparées à l ensemble des ménages thionvillois, les familles monoparentales sont largement plus couvertes que les autres ménages avec près de 20 % d entre elles qui étaient allocataires du RSA fin 2009 contre 8 % des personnes seules, 3 % des couples avec enfant(s) et seulement 1 % des couples sans enfant. Les familles monoparentales mosellanes sont en comparaison près de 25 % à être allocataires du RSA et 8 % de personnes seules. Les couples thionvillois avec ou sans enfant(s) sont au contraire allocataires du RSA dans les mêmes proportions que l ensemble des mosellans. Près de la moitié des allocataires du RSA étaient âgés fin 2009 de 40-59 ans et 1/3 de 30-39 ans. Les allocataires du RSA thionvillois sont plus âgés que ceux de l ensemble de la Moselle. AAH : En 2009, 3 % des ménages thionvillois étaient allocataires de l AAH. 57% étaient âgés de 40-59 à l instar de ce que l on observe sur l ensemble de la Moselle. 70 % des allocataires de l AAH sont d autre part des personnes seules et 5.7 % sont des familles monoparentales. L'allocation aux adultes handicapés (AAH) s'adresse aux personnes handicapées (ou dans l'incapacité de travailler) les plus démunies, afin de leur assurer un revenu minimum. Cumulable avec un revenu d'activité, elle est soumise à un plafond de ressources. AAS : En 2011, 265 Thionvillois étaient bénéficiaires de l AAS soit 0.64 % de la population à l instar des données départementales (0.63%). L allocation de solidarité spécifique (ASS) est destinée à assurer une source de revenus aux personnes dont les droits à l'assurance chômage sont arrivés à expiration. Au 31 décembre 2009, 3.1 % des thionvillois bénéficiaient d un minimum vieillesse, cette proportion étant légèrement supérieure à celle observée sur l ensemble du département. Si la part des femmes thionvilloises de 65-74 ans bénéficiaires du minimum vieillesse est proche de celle observée sur la Moselle, les hommes thionvillois sont près de 1.6 fois plus souvent dans ce cas que sur l ensemble du département. Cette sur-représentation s observe chez les personnes - 29 -

âgées de 65-74 ans. Les bénéficiaires d un minimum vieillesse sont ainsi près de 4.1 % des 65-74 ans sur Thionville contre 2.7 % sur l ensemble de la Moselle. Le minimum vieillesse peut être attribué à toute personne âgée de 65 ans au moins (60 ans en cas d inaptitude au travail). Il est versé sous certaines conditions de résidence et de ressources. Graphique n 8 : Bénéficiaires du minimum vieillesse 4,50% 4,00% 3,50% 3,00% 2,50% 2,00% 1,50% Moselle Thionville 1,00% 0,50% 0,00% Thionville hommes femmes 65-74 75 et plus Moselle Sources : INSEE F. Logement Il est important de souligner que pour l INSEE et la loi SRU, les critères de définition d un logement social sont différents. De ce fait, le nombre de logements sociaux recensés par l INSEE en 2007 est de 3796 contre 4814 en 2009 pour la loi SRU. Ainsi, au sens de l INSEE, 1 résidence principale thionvilloise sur 5 relèvent du parc social, soit 1.5 fois plus que la moyenne départementale. Le parc social est inégalement réparti sur la commune avec 70 % des logements sociaux se concentrant sur 5 IRIS parmi les 21 : Côte des Roses, Basses-Terres, Bel-Air, Milliaire Prés St- Pierre et Briquerie. - 30 -

Graphique n 9 : Répartition des logements sociaux Thionville- Côte des Roses 18,1 % Thionville- Bel-air 30 % Thionville Milliaire/Prés de St-Pierre Thionville-Basse-Terres 11,1 % Briquerie Autres quartiers 9,7 % 13,9 % 16,7 % Source : COMPAS-TIS A la fin de l année 2009, 3910 ménages (9.5%) bénéficient d une aide au logement de la CAF, à l instar des moyennes départementale (9%) et nationale (10%). A l échelle des quartiers, les écarts sont en grande partie liés à la part des propriétaires et des locataires. En effet, très peu de propriétaires bénéficient de l APL. Il existe trois types d aides au logement versées par la CAF ou la MSA et destinées aux ménages de ressources modestes, locataires ou accédants à la propriété. Leurs montants varient selon le niveau de ressources, la taille de la famille, les dépenses plafonnées de logement et le statut d occupation : - l allocation personnalisée au logement (APL) - l allocation de logement familiale (ALF) - l allocation de logement sociale (ALS) - 31 -

PORTRAIT SANITAIRE DE THIONVILLE A. Services sanitaires et sociaux A.1. L offre de soins a. Offre libérale : Les soins de premier recours désignent les soins de proximité pratiqués par : les médecins généralistes, les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes et les pharmaciens d officine. Ils comprennent plusieurs volets : la prévention, l éducation à la santé, le dépistage, le diagnostic, le traitement, la surveillance et le suivi des patients. A partir de ces soins, les usagers peuvent être orientés vers le système de soins plus spécialisés ou soins de second recours. Pour plus de praticité, le nombre de pharmacies et pas de pharmaciens est retenu. À Thionville, la densité de l offre de soins de premier recours est hétérogène. En effet, elle est supérieure à la moyenne départementale pour les médecins (122 contre 102.5), les dentistes (92 contre 58.4) et les pharmacies (34 contre 25) mais est inférieure pour les kinésithérapeutes (49 contre 55.2) et encore plus faible pour les infirmiers (68 contre 117.9). En comparaison avec la moyenne nationale, l écart est encore plus frappant avec 68 infirmiers pour 100000 habitants contre deux fois plus en France (119.7 pour 100000 habitants) et une densité de 49 kinésithérapeutes contre 86 en France. On compte également un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) regroupant 1 cadre infirmier, 3 infirmiers et une quinzaine d aides soignants. Il a la capacité de prendre en charge 75 personnes de plus de 60 ans et 10 adultes handicapés (de 25 à 60 ans). Ce service est souvent débordé par les demandes, et les délais d attente de prise en charge vont parfois jusqu à 2 mois. Le principal obstacle étant le recrutement des aides soignants attirés par les hauts salaires du Luxembourg voisin. - 32 -