METAPSYCHOLOGIE Freud

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METAPSYCHOLOGIE Freud PULSIONS ET DESTINS DES PULSIONS Le véritable commencement de l activité scientifique consiste dans la description de phénomènes, qui son ensuite rassemblés, ordonnés et insérés dans des relations. Notion de pulsion D un point de vue physiologique : - concept de l excitation - le schéma du réflexe : une excitation apporté de l extérieur au tissu vivant (la substance nerveuse) est déchargée vers l extérieur sous forme d action. Cette action devient appropriée dans la mesure où elle soustrait la substance excitée à l effet de l excitation et l éloigne de son domaine d influence. - Relation entre pulsion et excitation : La pulsion serait une excitation pour le psychisme (une excitation parmi d autres. Il existe d autres types d excitations, physiologiques par exemple) L excitation pulsionnelle provient de l intérieur de l organisme lui-même. Elle agit de manière différente sur le psychisme et exige, pour être éliminée, d autres actions. L excitation pulsionnelle agit comme un impact unique. Elle peut donc être supprimée par une action unique appropriée. La pulsion n agit jamais comme une force d impact momentanée mais toujours comme une force constante ( contrairement à l excitation). Elle attaque de l intérieur du corps. Il n y a donc pas de fuite possible contre elle. L excitation pulsionnelle est aussi appelée «besoin». Pour supprimer un besoin, il y a la «satisfaction». Cette satisfaction ne peut être obtenue que par une modification conforme au but vié de la source interne d excitation. Caractères principaux d une pulsion : - origine dans des sources d excitation à l intérieur de l organisme - manifestation comme force constante - impossibilité d en venir à bout par des actions de fuite. Présupposition de nature biologique : Le SN est un appareil auquel est impartie la fonction d écarter les excitations à chaque fois qu elles l atteignent, de les ramener à un niveau aussi bas que possible. fonction du SN : maîtriser les excitations Les excitations pulsionnelles incitent les SN à des activités compliquées, engrenées les unes dans les autres, qui apportent au monde extérieur ce qu il faut de modifications pour satisfaire la source interne des excitations. Elles le forcent avant tout à renoncer à son intention idéale de tenir à l écart l excitation, puisqu elles entretiennent un afflux d excitations inévitable et continu. Présupposition en rapport avec le principe de plaisir :

L activité des appareils psychiques les plus développés est également soumise au principe de plaisir, à savoir, est réglée automatiquement par les sensations de la série plaisirdéplaisir. Ces sensations reproduisent le processus de maîtrise des excitations. La sensation de déplaisir est en rapport avec une augmentation de l excitation et la sensation de plaisir avec une diminution de l excitation. D un point de vue biologique : Le concept de pulsion nous apparaît comme un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations, issues de l intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l exigence de travail qui est imposée au psychique en conséquence de sa liaison au corporel. Termes en relation avec le concept de pulsion : poussée, but, objet, source de la pulsion. POUSSEE : C est le facteur moteur d une pulsion. C est la somme de force ou la mesure d exigence de travail qu elle représente. Le caractère «poussant» est l essence des pulsions. La pulsion est un morceau d activité. BUT : c est la satisfaction (diverses voies pour y arriver) OBJET : c est ce en quoi et par quoi la pulsion peut atteindre son but. Entrecroisement des pulsions : le même objet sert simultanément à la satisfaction de plusieurs pulsions. Fixation : lorsque la liaison de la pulsion à l objet est particulièrement intime. SOURCE : c est un processus somatique qui est localisé dans un organe ou dans une partie du corps et dont l excitation est représentée dans la vie psychique par la pulsion. Les pulsions sont toutes semblables qualitativement. Elles doivent leur effet uniquement aux quantités d excitation qu elles portent, et peut-être aussi ) certaines fonctions de cette quantité. Deux groupes de pulsions originaires : - pulsion du moi ou d auto conservation - pulsions sexuelles A la racine de toute affection du genre psychonévroses on doit trouver un conflit entre les revendications de la sexualité et celles du moi. La biologie nous enseigne que la sexualité ne saurait être mise sur le même plan que les autres fonctions de l individu et ont pour fin la production de nouveaux individus, c est-à-dire la conservation de l espèce. Elle nous montre en outre que deux conceptions du rapport entre le moi et la sexualité se côtoient, également justifiées : - l individu est essentiel : la sexualité est une activité de l individu et la satisfaction sexuelle est un besoin de l individu - l individu est un appendice temporaire et passager du plasma germinatif, quasi immortel, qui lui a été confié par la génération. PULSIONS SEXUELLES : elles sont nombreuses, issues de sources organiques multiples, elles se manifestent d abord indépendamment les unes des autres et ne sont rassemblées en une synthèse plus ou moins complète que tardivement. Le but de chacune d elles : obtention du plaisir d organe. C est seulement la synthèse une fois accomplie qu elles entrent au service de la fonction de reproduction, et c est ainsi qu elles se font généralement connaître comme pulsions sexuelles. A leur première apparition elles s étayent d abord sur les pulsions de conservation, dont elles ne se détachent que progressivement, et suivent également, dans la découverte

de l objet, les voies que leur montrent les pulsions du moi. Une partie d entre elles restent associées aux pulsions du moi tout au long de la vie et les dotent de composantes libidinales qui dans le fonctionnement normal échappent facilement au regard et ne sont dévoilées que par la maladie. Ce qui les distingue, c est leur possibilité de se remplacer l une l autre et d échanger facilement leurs objets. Destins des pulsions = modes de la défense contre les pulsions - le renversement dans le contraire - le retournement sur la personne propre - le refoulement - la sublimation LE RENVERSEMENT DANS LE CONTRAIRE : 2 processus différents, traités séparément : - le retournement d une pulsion de l activité à la passivité - le renversement du contenu ex : la sadomasochisme : but actif : tourmenter et but passif : être tourmenté Le renversement ne concerne que les buts de la pulsion. Rmq : le renversement du contenu ne se trouve que dans un cas : transformation de l amour en haine. LE RETOURNEMENT SUR LA PERSONNE PROPRE : changement de l objet de pulsion (but inchangé) Ex : la masochisme : sadisme retourné sur le moi propre. Narcissisme = phase du début du développement du moi, pendant laquelle ses pulsions sexuelles trouvent une satisfaction auto-érotique. Auto-érotique : l objet s efface au profit de l organe qui est la source et ne fait qu un avec lui. La transformation d une pulsion en son contraire ne s observe que dans un cas, celui de la transposition de l amour en haine. Amour et haine se dirigent très souvent simultanément sur le même objet ambivalence du sentiment dû à cette coexistence. 3 oppositions : - aimer/haïr - aimer/être aimé - aimer-haïr/indifférence, insensibilité La vie psychique est dominée par 3 polarités, 3 oppositions : - sujet-moi/objet-monde extérieur - plaisir/déplaisir - actif/passif SUJET/OBJET : cette opposition est imposée très tôt à l être individuel par l expérience qu il fait de pouvoir imposer silence, par son acte musculaire, aux excitations externes tandis qu il reste sans défense contre les excitations pulsionnelles. PALSIR/DEPLAISIR : cette polarité est liée à une échelle de sensations (importance primordiale pour la détermination de nos actions) ACTIF/PASSIF : le moi-sujet est passif vis-à-vis des excitations externes, actif du fait de ses propres pulsions. ces 3 polarités se nouent les unes aux autres

Narcissisme : originairement, tout au début de la vie psychique, le moi se trouve investi par les pulsions et en partie capable de satisfaire ses pulsions sur lui-même. Cette possibilité de satisfaction est qualifiée d auto-érotique. Le moi originaire est régi selon le principe de plaisir. Petit à petit, il reçoit des objets du monde extérieur provenant des expériences que connaissent les pulsions de conservation du moi. Il développe donc un nouveau moi. Il introjecte les objets qui lui apportent du plaisir et rejette les objets qui lui apportent du déplaisir. 2 polarités sur les 3 se rencontrent et se recouvrent : moi-sujet avec le plaisir monde extérieur avec le déplaisir développement ensuite du «haïr» C est par les pulsions d auto conservation que l objet est apporté du monde extérieur au moi. Au départ, tout objet serait haï. Mais avec le temps, l objet se révèle être source de plaisir et est donc incorporé au moi. Quand un objet devient source de plaisir, on a tendance à rapprocher cette objet de nous «attrait» Quand un objet est source de déplaisir, on a tendance à accroître la distance entre lui et nous»répulsion» On peut dire d une pulsion qu elle aime l objet vers lequel elle tend pour sa satisfaction. AMOUR/HAINE : L amour provient de la capacité qu a le moi de satisfaire une partie de ses motions pulsionnelles de façon auto-érotique, par l obtention du plaisir d organe. La haine, en tant que relation à l objet, est plus ancienne que l amour ; elle provient du refus primordial que le moi narcissique oppose au monde extérieur, prodiguant les excitations. La haine est en relation intime avec les pulsions de conservation du moi. 3 polarités : - polarité biologique : activité-passivité - polarité réelle : moi-monde extérieur - polarité économique : plaisir-déplaisir LE REFOULEMENT La fuite est le moyen approprié pour éviter l effet d une excitation externe. Mais dans le cas d une pulsions, on ne peut s échapper à soi-même. La fuite est impossible le refoulement. Le refoulement est un stade préliminaire de la condamnation, c est un moyen terme entre la fuite et la condamnation. (la condamnation c est le rejet par le jugement) La satisfaction de la pulsion soumise au refoulement serait assurément possible et provoquerait, à chaque fois, du plaisir ; mais elles créerait du plaisir à un endroit et du déplaisir à un autre. condition pour le refoulement : le motif du déplaisir doit acquérir une puissance supérieure à celle du plaisir de satisfaction.

Le refoulement n est pas un mécanisme présent à l origine. Il résulte de la séparation marquée entre les activités psychiques consciente et inconsciente. essence du refoulement : mettre à l écart et tenir à distance du conscient. Il existe un refoulement originaire : 1 ère phase du refoulement : le représentant psychique de la pulsion se voit refuser la prise en charge dans le conscient fixation 2 e stade du refoulement : le refoulement proprement dit : concerne les rejetons psychiques du représentant refoulé, ou bien de telles chaînes de pensées qui, venant d ailleurs, se trouvent être entrées en relation associative avec lui. le refoulement proprement dit = refoulement d après-coup car ces représentations connaissent le même destin que le refoulé originaire. Deux éléments à prendre en considération : - le répulsion qui, venant du conscient, agit sur ce qui est à refouler - l attraction que le refoulé originaire exerce sur tout ce avec quoi il peut établir des liaisons. ces deux forces agissent ensemble. Le refoulement n empêche pas le représentant de la pulsion de persister dans l inconscient, de continuer à s organiser, de former des rejetons et d établir des liaisons. Le refoulement ne trouble en fait que la relation à un système psychique, celui du conscient. Le représentant de la pulsion connaît un développement moins perturbé et plus riche quand il est soustrait par le refoulement à l influence consciente. Il prolifère alors dans l obscurité, et trouve des formes d expression extrêmes qui, une fois qu elles sont traduites et présentées au névrosé, non seulement lui apparaissent nécessairement comme étrangères mais même l effraient en lui fournissant l image d une force pulsionnelle extraordinaire et dangereuse. Cette force trompeuse de la pulsion est le produit d un déploiement non inhibé dans le fantasme, et de la stase résultant d une satisfaction refusée. Le refoulement travaille de manière tout à fait individuelle ; chaque rejeton du refoulé peut connaître un destin particulier et donc être plus ou moins déformé. On peut donc comprendre que les objets préférés des hommes, leurs idéaux, découlent des mêmes perceptions et expériences que les objets qu ils ont le plus en horreur. Le refoulement est également mobile : il exige une dépense persistante de force : le refoulé exerce, en direction du conscient, une pression continue, qui doit être équilibrée par une contre-pression incessante. C est l activation et l investissement d énergie psychique qui entraînent le refoulement. Une faible activation : pas de refoulement Une forte activation : refoulement Le motif et la finalité du refoulement ne sont rien d autres que l évitement du déplaisir. Freud pose :

1) le mécanisme du refoulement ne coïncide pas avec le ou les mécanismes de la formation de substitut 2) il y a des mécanismes de formation de substitut très différents les uns des autres. 3) Il y a, au moins, une chose commune aux mécanismes de refoulement, le retrait de l investissement d énergie (ou de la libido, s il s agit de pulsions sexuelles) L INCONSCIENT L essence du processus de refoulement ne consiste pas à supprimer, à anéantir une représentation représentant la pulsion, mais à l empêcher de devenir consciente. Même si une représentation se trouve dans l état «inconscient», elle peut tout de même avoir des effets qui peuvent atteindre la conscience. Tout refoulé demeure inconscient, mais le refoulé ne recouvre pas tout l inconscient. Le refoulé n est qu une partie de l inconscient. 1. Justification de l inconscient Les données de la conscience sont extrêmement lacunaires. Il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. (ex : actes manqués, rêves, symptômes psychiques, phénomènes compulsionnels chez le malade ) Tout ce qui se produit dans le domaine psychique ne doit pas être connu de la conscience. La conscience ne comporte à chaque moment qu un contenu minime si bien que, mis à part celui-ci, la plus grande partie de ce que nous nommons connaissance consciente se trouve nécessairement, pendant les plus longues périodes, en état de latence, donc dans un état d inconscience psychique. Un souvenir latent = le reste d un processus psychique La conscience ne procure à chacun de nous que la connaissance de ses propres états psychiques. 2. La pluralité des significations du terme d inconscient et le point de vue topique L inconscient comprend, d une part, des actes qui sont simplement latents, temporairement inconscients, mais qui, le reste du temps, ne se distinguent en rien des actes conscients et, d autre part, des processus, comme les processus refoulés, qui, s ils devenaient conscients, se détacheraient du reste des processus conscients de la façon la plus tranchée. Résultat de la psychanalyse : un acte psychique en général passe par 2 phases, 2 états, entre lesquels est intercalée une sorte d épreuve (censure). Dans la 1 ère phase, il est inconscient et appartient au système Ics ; s il est écarté par l épreuve que lui fait subir la censure, le passage à la 2 e phase lui est refusé ; il est dit alors refoulé et doit nécessairement rester inconscient. Mais, s il réussit cette épreuve, alors il entre dans la 2 e phase et appartient désormais au 2 e système Cs. Rmq : L acte psychique appartient au système Cs mais il n est pas nécessairement conscient, il est susceptible de devenir conscient. Le système Cs est aussi appelé «préconscient».

Si le fait de devenir conscient était déterminé par une certaine censure, alors on fera la séparation Pcs et Cs. Pour l instant, il faut juste retenir que Pcs et Cs partagent les mêmes propriétés. volonté de topique (théorie de Freud aussi appelée psychologie des profondeurs) 3. Sentiments inconscients Freud pense que l opposition entre conscient et inconscient ne s applique pas à la pulsion. Une pulsion ne peut jamais devenir objet de la conscience, seule le peut la représentation qui la représente. Mais, dans l inconscient, la pulsion ne peut être représentée que par la représentation. Les sentiments, les sensations et les affects ne peuvent être inconscients. Il est de l essence d un sentiment d être perçu, donc d être connu de la conscience. (seuls leurs représentations peuvent être conscientes) La représentation du développement de l affect est le but spécifique du refoulement. Le travail du refoulement reste inachevé tant que le but spécifique n est pas atteint. Les représentations sont des investissements, fondés sur des traces mnésiques. Les affects et les sentiments correspondent à des processus de décharge dont les manifestations finales sont perçues comme sensations. Le refoulement peut donc réussir à inhiber la transposition de la motion pulsionnelle en manifestation de l affect. Le système Cs régit l affectivité aussi bien que l accès à la motilité. Le refoulement a pour conséquence d empêcher non seulement l accès à la conscience, mais aussi le développement de l affect et le déclenchement de l activité musculaire. Un affect ne se produit pas tant que n a pas réussi la percée qui lui donne une nouvelle façon d être représenté dans le système Cs. 4. Topique et dynamique du refoulement Le refoulement est essentiellement un processus qui opère sur des représentations à la limite des systèmes Ics et Pcs (Cs) Le refoulement est un retrait d investissement. (retrait de l investissement préconscient, conservation de l investissement inconscient ou substitution à l investissement préconscient d un investissement inconscient) Il existe un contre-investissement par lequel le système Pcs se protège contre la poussée de la représentation inconsciente. Ce contre-investissement représente la dépense permanente d un refoulement originaire et garantit la permanence de celui-ci. Le contre-investissement est le seul mécanisme du refoulement originaire ; dans le refoulement proprement dit, il s y ajoute le retrait de l investissement pcs. 5. Les propriétés particulières du système Ics

Le noyau de l Ics est constitué par des représentants de la pulsion qui veulent décharger leur investissement, donc par des motions de désir. Ces motions pulsionnelles sont coordonnées les unes aux autres, persistent les unes à côté des autres sans s influencer réciproquement et ne se contredisent pas entre elles. Lorsque 2 motions de désirs dont les buts devraient nous paraître inconciliables sont activées simultanément, les deux motions ne se soustraient pas l une de l autre, ni ne se suppriment l une l autre, mais elles concourent à la formation d un but intermédiaire, d un compromis. La négation = substitut du refoulement à un niveau supérieur. Processus dans le système Ics : - déplacement : une représentation peut transmettre tout son quantum d investissement à une autre - condensation : une représentation peut s approprier tout l investissement de plusieurs autres. Ces processus forment le processus psychique primaire. Le processus psychique secondaire règne dans le Pcs. Les processus du système Ics sont intemporels, c est-à-dire qu ils ne sont pas ordonnés dans le temps, ne sont pas modifiés par l écoulement du temps, n ont absolument aucune relation avec le temps. La relation au temps est liée au travail du système Cs. Les processus du système Ics sont soumis au principe du plaisir ; leur destin ne dépend que de leur force et de leur conformité ou non-conformité aux exigences de la régulation plaisirdéplaisir. Caractéristiques du processus primaire de l Ics : - absence de contradiction - processus primaire - intemporalité - substitution à la réalité extérieure de la réalité psychique. Les processus du Pcs montrent une inhibition de la tendance à la décharge des représentations investies. Lorsque le processus passe d une représentation à l autre, la 1 e conserve une partie de son investissement et seule une petite part subit le déplacement. Dans la vie psychique, selon Breuer, il y a deux états différents de l énergie d investissement : - un état d énergie toniquement liée - un état d énergie librement mobile, tendant à la décharge. Autres caractères du Pcs : - instauration d une capacité de communication entre les contenus des représentations, de sorte qu ils puissent s influencer réciproquement - ordonnance temporelle de ses contenus - introduction de la censure et de plusieurs censures - épreuve de réalité - principe de réalité

La mémoire consciente paraît dépendre totalement du Pcs, elle doit être nettement distinguée des traces mnésiques dans lesquelles se fixent les expériences vécues de l Ics. 6. Les rapports entre les deux systèmes L Ics est vivant, capable d évoluer et il entretient un grand nombre de relations avec le Pcs par mi lesquelles la coopération. L Ics se prolonge dans ce qu on nomme ses rejetons, il est accessible à l action des événements de la vie, il exerce une influence permanente sur le Pcs et il est même de son côté soumis aux influences venant de la part du Pcs. Parmi les rejetons des motions pulsionnelles ics, il en est qui réunissent en eux des déterminations opposées. D une part, ils sont hautement organisés, dépourvus de contradiction, ils ont utilisé toutes les acquisitions du système Cs. D autre part, ils sont inconscients et ne sont pas susceptibles de devenir conscients. C est leur origine qui reste décisive pour leur destin. Parmi ces rejetons de l Ics, on trouve aussi des formations substitutives (qui sont plus hautement organisées). Ces dernières peuvent parvenir dans la conscience grâce à une circonstance favorable. La totalité des processus psychiques se présente à la conscience comme le royaume du préconscient. Une très grande partie de ce préconscient tire son origine de l inconscient, présente le caractère des rejetons de l inconscient et est soumise à une censure, avant de pouvoir devenir consciente. Une autre partie du Pcs est susceptible de devenir consciente sans censure. à tout progrès vers un niveau plus élevé d organisation psychique correspond une nouvelle censure. L inconscient, à la frontière du Pcs, est renvoyé par la censure, ses rejetons peuvent tourner cette censure, parvenir à un haut degré d organisation, accroître leur investissement dans le Pcs jusqu à une certaine intensité puis, lorsqu ils ont dépassé celle-ci et veulent s imposer à la conscience, ils sont reconnus comme rejetons de l Ics et se voient refoulés de nouveau à une nouvelle frontière la censure entre Pcs et Cs. Ainsi la 1 e censure fonctionne contre Ics lui-même, la 2de contre les rejetons pcs de l Ics. 7. La reconnaissance de l inconscient Notre activité psychique peut suivre deux parcours aux directions opposées, soit venant des pulsions par le système Ics pour aboutir au travail de pensée conscient, soit sur une incitation de l extérieur en passant par le système Cs et Pcs pour arriver aux investissements ics du moi et des objets. COMPLEMENT METAPSYCHOLOGIQUE A LA THEORIE DU REVE En allant se coucher, l homme dévêt son psychisme, renonçant à la plupart de ses acquisitions psychiques, de sorte que, des deux côtés, il se rapproche à l extrême de la situation qui fut le point de départ de son développement. Le sommeil, du point de vue somatique, est une reviviscence du séjour dans le corps maternel dont il réalise certaines conditions : position de repos, chaleur et mise à l écart des excitations. L état psychique des

dormeurs se caractérise par un retrait presque total du monde environnant et par la suspension de tout intérêt pour lui. Régressions temporelles = quantum du retour en arrière dans le développement. Deux régressions de ce type : - celle qui concerne la développement du moi : elle va jusqu au stade de la satisfaction hallucinatoire du désir, dans l état de sommeil. - Celle qui concerne le développement de la libido : elle va jusqu au rétablissement du narcissisme primitif, dans l état de sommeil. Le rêve est absolument égoïste = conséquence du narcissisme de l état de sommeil. (le narcissisme = complément libidinal de l égoïsme) Un rêve nous indique qu il s est produit qqch qui voulait perturber le sommeil, et il nous permet de saisir la façon dont on a pu se défendre contre cette perturbation (qui peut être externe ou interne). Un rêve est aussi une «projection», l extériorisation d un processus interne. Ce qui excite à la formation du rêve, ce sont les restes diurnes, des investissements de pensée qui ne se sont pas soumis au retrait général des investissements mais ont retenu une certaine quantité d intérêt, libidinal ou autre. Ces restes diurnes, nous en faisons connaissance dans l analyse sous la forme des pensées latentes du rêve. (ces restes diurnes = représentations préconscientes = ressortissants du système Pcs) Ces restes diurnes, s ils veulent se mettre au rang des formateurs du rêve, doivent recevoir un renforcement qui trouve sa source dans les motions pulsionnelles inconscientes. (la censure entre Pcs et Ics est très abaissée pendant le sommeil circulation entre les deux systèmes facilitée) La partie refoulée du système Ics n obéit pas au désir de dormir provenant du moi, elle conserve son investissement entièrement ou en partie, et, d une façon générale, elle s est acquis, par suite du refoulement, un certain degré d indépendance à l égard du moi. Le désir de dormir cherche à faire rentrer tous les investissements envoyés à partir du moi, et à établir un narcissisme absolu. Cela ne peut réussir que partiellement car le refoulé du système Ics n obéit pas au désir de dormir. Une partie des contre-investissements doit donc aussi être maintenu en éveil et la censure entre Ics et Pcs doit persister même si ce n est pas avec toute sa force. Aussi loin que s étend la domination du moi, tous les systèmes sont vidés d investissement. Plus les investissements pulsionnels Ics sont forts, plus labile est le sommeil. Motion de désir = revendication pulsionnelle inconsciente qui, dans le préconscient, s est constituée en désir du rêve. Cette motion de désir pourrait trouver à se liquider dans 3 voies différentes : - voie normale à l état de veille : accéder, en exerçant sa poussée, du Pcs jusqu à la conscience - se procurer, en tournant le Cs, une décharge motrice directe - emprunter cette voie imprévisible que l observation, en fait, nous permet de repérer. Dans le premier cas, la motion de désir deviendrait une idée délirante avec, pour contenu, l accomplissement du désir, mais cela ne se produit jamais dans l état de sommeil.

Le second cas est à rejeter car l accès à la motilité se trouve normalement encore un peu plus loin de la censure de la conscience (on peut exceptionnellement l observer sous forme de somnambulisme) 3 phases de la formation du rêve : - renforcement des restes diurnes Pcs par l Ics - instauration du désir du rêve - régression : le processus prend une voie rétrograde, à travers l Ics, vers la perception qui s impose à la conscience. C est le retour au stade ancien de l accomplissement hallucinatoire du désir. Cette régression est appelée topique. Manière dont procède la régression des restes diurnes préconscients dans la formation du rêve : Des pensées y sont transposées en images, principalement visuelles, donc des représentations de mot sont ramenées aux représentations de chose qui leur correspondent, comme si, dans l ensemble, une prise de considération de la figurabilité dominait le processus. La régression une fois accomplie, il reste un série d investissements dans le système Ics, des investissements de souvenirs de chose sur lesquels le processus psychique primaire exerce son action jusqu à ce qu il ait formé le contenu manifeste du rêve en condensant ses souvenirs, et en déplaçant de l un à l autre les investissements. Le contenu de pensée, transformé par régression et remanié en un fantasme de désir, devient conscient comme perception sensorielle, subissant alors l élaboration secondaire à laquelle tout contenu perceptif est soumis. le désir du rêve est «halluciné» et trouve sa croyance en la réalité de son accomplissement. Amentia = confusion hallucinatoire aïgue dans laquelle on retrouve une psychose hallucinatoire de désir. Elle amène à la conscience des désirs cachés ou refoulés et les figure, avec une croyance entière, comme accomplis. L hallucination consiste en un investissement du système Cs(P), investissement qui ne se produit pas, comme il serait normal, de l extérieur, mais de l intérieur, et elle a pour condition nécessaire que la régression aille jusqu à atteindre ce système lui-même et puisse ainsi se placer au-delà de l épreuve de réalité. DEUIL ET MELANCOLIE Le deuil est la réaction à la perte d une personne aimée ou d une abstraction mise à sa place, la patrie, la liberté, un idéal La mélancolie se caractérise du point de vue psychique par une dépression profondément douloureuse, une suspension de l intérêt pour le monde extérieur, la perte de la capacité d aimer, l inhibition de toute activité et la diminution du sentiment d estime de soi qui se manifeste en des auto-reproches et des auto-injures et va jusqu à l attente déchirant du châtiment. Le deuil présente les même caractéristiques sauf la diminution du sentiment d estime de soi.

Travail accompli par le deuil : l épreuve de réalité a montré que l objet aimé n existe plus et édicte l exigence de retirer toute la libido des liens qui la retiennent à cet objet. Là-contre s élève une rébellion compréhensible. Cette rébellion peut être si intense qu on en vienne à se détourner de la réalité et à maintenir l objet par une psychose hallucinatoire de désir. Le moi, après avoir achevé le travail de deuil, redevient libre et sans inhibitions. La mélancolie est aussi une réaction à la perte d un objet aimé qui est sous traite à la conscience. (contrairement au deuil : rien de ce qui concerne la personne n est inconscient) La travail intérieur de la mélancolie est semblable au travail du deuil. La seule différence, c est que l inhibition mélancolique nous fait l impression d une énigme, parce que nous ne pouvons par voir ce qui absorbe si complètement les malades. Le mélancolique présente encore un trait qui est absent dans le deuil, à savoir une diminution extraordinaire de son sentiment d estime du moi. Dans le deuil, le mode est devenu pauvre et vide, dans la mélancolie c est le moi lui-même. ( délire de petitesse) Le mélancolique prononce des paroles auto-dépréciatives. Ces paroles sont au fond prononcées à l encontre d un autre. identification du moi avec l objet abandonné La mélancolie a une tendance à se renverser dans l état dont les symptômes sont opposé, la manie.