Dépistage des cancers en établissements et services pour adultes handicapés en France et en Vaucluse

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Transcription:

Dépistage des cancers en établissements et services pour adultes handicapés en France et en Vaucluse

2 52 établissements et services du Vaucluse dans le champ de l enquête ont été interrogés Bollène Lapalud Source : bdd Creai Paca & Corse 2014

3 Parmi les 52 établissements et services enquêtés, 26 ont répondu, soit seulement 50% des ESMS contactés.

Qu est-ce que l enquête HSI à laquelle nous comparons les résultats d enquête? L enquête Handicap Santé en Institution (HSI) est une large enquête nationale réalisée en France fin 2009 Insee Drees 2926 adultes de 18 ans et plus (dont 55% d hommes) dans les institutions spécialisées dans le handicap : foyer de vie, foyer d hébergement, Maison d Accueil Spécialisé (MAS) et Foyer d Accueil Médicalisé (FAM) Pour les personnes interrogées ayant une déficience intellectuelle, 7% ont pu répondre sans aide. 32% ont été aidées par un tiers pour répondre. Pour les 60% restants, un tiers a répondu aux questions, à la place de l enquêté Données déclaratives 4

Que savent les structures vauclusiennes du dépistage de leurs usagers? 5 les taux de dépistage ont été calculés avec les seuls ESMS ayant une connaissance étenduedes dépistages (entre 17 et 20 structures selon le dépistage) afin de pouvoir établir des comparaisons avec les résultats d HSI, les taux de dépistage ont été recalculés en n intégrant que des établissements

Données France (HSI) et enquête Creai 2014 6 taux en population générale taux chez les usagers de structures médico-sociales handicap dépistage du cancer en France dans le Vaucluse HSI France 2008 4 intervalle de confiance du pourcentage Creai 2014 (établissemts seuls) Vaucluse 5 comparable HSI intervalle de confiance du pourcentage Creai 2014 Vaucluse 5 (étblissemts et services) intervalle de confiance du pourcentage colorectal 34% 1 28,7% 1 20,4% [17,8; 23] 35.6% [28.2 ; 43.01] 33.5% [26.8 ; 40.2] sein col de l'utérus 51,6% 1 (DO)+/- 10% (DI)= 61,6% 53,5% 1 (DO) +- 10% (DI)=63,5% 62,2% [57,6; 66,8] 50,8% [38; 62,6] 55,1% [44,4; 65,3] 58,5% 2 57,9% 2 35% [32,3; 37,7] 32,3% [25,8; 38,8] 38,9% [33,9; 43,9] sources : 1 InVS 2012-13; 2 EGB-CNAMTS 2009; 4 Insee-Drees 2008, exploitation Creai Paca & Corse; 5 Creai Paca & Corse 2014.

Les obstacles évoqués au dépistage colorectal Obtenir des selles trois fois de suite dans un laps de temps restreint (N=8) But de l examen incompris (N=4) prélèvement ou manipulation des selles génèrent contrariété, anxiété, voire même refus (N=2) résidents constipés (N=2) Encore plus difficile quand handicap psy (N=1) Courrier à domicile jeté (N=1) Aucun obstacle (N=3) utilisation chaise pot 7

Les obstacles évoqués à la mammographie Examen trop douloureux (N=3) Examen incompris (N=3) Mammographies irréalisables : agitation, station debout (N=2) Difficultés à se déplacer vers le lieu du dépistage (N=1) Aucune difficulté (N=6) 8

Les obstacles évoqués pour le frottis cervico-utérin Examen compliqué à réaliser si troubles du comportement (N=8): peur, refus d être touchée, de se mettre en position allongée, d introduction du speculum Examen non proposé sur les conseils des gynécologues: certaines des femmes sont vierges, quand d autres n ont «pas eu de rapports sexuels» (N=3) 9 Aucun obstacle (N=6); importance de la préparation à l examen par l éducatif (N=1)

Médicalisation des structures et dépistage: une relation peu perceptible Des coefficients de corrélation ont été calculés. Une relation positive faible a pu être décelée concernant le dépistage du cancer du colon et présence de personnel soignant D autres facteurs entrent-ils en jeu : sensibilité des personnels éducatifs ou de l équipe; organisation; projet d établissement? Le refus de certains usagers peut-il être indépassable? 10

Organisation des structures face au dépistage 11 Personnes désignées pour s assurer de la réalisation des dépistages: dans 4 établissements et un Samsah, toujours une infirmière SAVS: «l'information est transmise et expliquée à la personne mais elle prend seule la décision de faire ou ne pas faire le dépistage, le SAVS se tient à sa disposition pour l'accompagner si besoin» «aucun salarié n'a en charge la surveillance médicale, seule une veille est établie par l'ensemble du personnel. L'accompagnement médical (dépistage) s'effectue principalement lorsque l'usager sollicite le service» «personne n est chargé de faire de la sensibilisation et en fonction des situations (on) peut veiller que cela ait été fait».

Organisation des structures face au dépistage «tous les résidents ont un médecin traitant référent qui est garant du suivi de la santé de leur patient» 12 Foyer de vie «la médecine du travail s en occupe» Foyer d hébergement

Organisation des structures face au dépistage Onze structures ont désigné des accompagnants des usagers vers les lieux du dépistage. Un seul SAVS apparait dans ce groupe, sur les dix SAVS répondants. Parmi les accompagnants, 7 infirmières 2 éducateurs 1 aide soignante 1 AMP 13

Formation en dépistage: une importante progression 8 structures ont bénéficié de formation (36% des répondants) 10 fois plus qu en 2009 14 les taux de dépistage n augmentent pas significativement selon que les personnels ont reçu une formation ad hocou pas, dans nos résultats d enquête.

Les préoccupations en matière de santé trois points liés aux personnes handicapées et à leurs incapacités, autour de l observance ou l acceptation du soin, 15 à l environnement et concerne donc des restrictions de participation, in extenso, à l accessibilité des soins. 1-Maintenir la santé psychique, permettre et veiller au soin psychique où l accompagnement aux soins psychiatriques, l évitement des rechutes et l association de pathologies lourdes au handicap psychique sont aussi évoqués 2-Accéder et réaliser les soins dentaires

Les préoccupations en matière de santé 3-Assurer le soin somatique des pathologies chroniques ou aigües l accessibilité des médecins spécialistes (ophtalmo, gynéco, dermato) le maintien du lien avec ces professionnels (cité 3 fois), la difficulté de s assurer de la régularité des consultations médicales la difficulté de coordonner le parcours de soins (cité 4 fois) le maintien d un soin adapté le refus de soin par la personne handicapée la mauvaise observance du traitement (cité 3 fois la difficulté des médecins à comprendre la personne handicapée Non compréhension des signes de la maladie par la personne handicapée Réaliser les dépistages ou des actions de prévention est cité par seulement 4 structures. 16

En conclusion, les recommandations ANESM Elaborer le volet soins de chaque projet personnalisé avec l usager (autant que faire se peut) permettrait de: Informer la personne sur ses droits, sa propre santé Définir place et rôle des proches Accompagner éventuellement le refus de soins Former et soutenir les professionnels du médico-social en améliorant leurs compétences en santé Former les professionnels médicaux en les aidant à mieux échanger avec la personne handicapée mais aussi en leur consacrant le temps nécessaire. 17

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