Manuel opérationnel de suivi et évaluation



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Transcription:

REPUBLIQUE ALGERIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière Direction de la Prévention Comité National de Lutte contre les IST/VIH/sida Manuel opérationnel de suivi et évaluation du plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/SIDA 2008-2012 Mars 2009 ONUSIDA PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/sida HCR UNICEF PAM PNUD UNFPA ONUDC OIT UNESCO OMS BANQUE MONDIALE

REPUBLIQUE ALGERIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière Direction de la Prévention Comité National de Lutte contre les IST/VIH/sida Manuel opérationnel de suivi et évaluation du plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/SIDA 2008-2012 Mars 2009 ONUSIDA PROGRAMME COMMUN DES NATIONS UNIES SUR LE VIH/sida HCR UNICEF PAM PNUD UNFPA ONUDC OIT UNESCO OMS BANQUE MONDIALE

Ce document a été élaboré sous la direction du Dr Mohamed Ouahdi, Directeur de la Prévention au Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière Au titre des Experts Nationaux Pr Youssef Mehdi (Coordonnateur) Dr Kamel Ait Oubelli Pr Achour Amrane Au titre des experts internationaux Mr Abdoulaye Gueye Au titre du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière Dr Madjid Benmakhlouf Dr Ghania Merbout Au titre de ONUSIDA Mr Adel Zeddam

SOMMAIRE Sigles & Abréviations... 5 1. Introduction... 7 1.1. Place du Suivi & Évaluation dans le Plan National Stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida 2008-2012... 8 1.2. Enjeux du Suivi & Évaluation du PNS 2008-2012...8 2. Le plan national stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida 2008-2012... 11 2.1. Objectifs du PNS 2008-2012... 11 2.2. Indicateurs et résultats attendus du PNS 2008-2012... 14 3. Système de suivi & évaluation : généralités... 17 3.1. Objectifs du Système de Suivi & Évaluation national... 17 3.2. Principes Directeurs du Système de Suivi & Évaluation national... 17 3.3. Niveaux du Système de Suivi & Évaluation national... 18 3.4. Sources des données du Système de Suivi & Évaluation et produits d informations... 24 3.5. Responsabilités et taches des acteurs du Système de Suivi & Évaluation... 25 4. Les principales composantes du système de suivi & évaluation national... 29 4.1. Le Système d Information Globale... 29 4.2. Le suivi du Programme... 33 4.3. Le suivi de la mise en œuvre des projets... 33 4.4. La surveillance et les enquêtes complémentaires... 38 4.5. Les revues, évaluations et audits... 43 4.6. La recherche dans le domaine du VIH/sida... 45 4.7. Renforcement des capacités en Suivi & Évaluation... 46 4.8. Documentation des meilleures pratiques... 47 4.9. Informatisation du dispositif de collecte, de remontée et d analyse des données... 47 4.10. Plan de diffusion et d utilisation des informations... 47 Annexes... 51 Annexe I : Cadre Logique de Suivi du Programme... 53 Annexe II : Exemples d outils de suivi/supervision... 59 3

SIGLES & ABREVIATIONS ANAA ANS ARV CCC CD4 CDR CDV CHU CMLS CMW CNLS DSP EDS EHS EHU GAS HSH IEC INSP IO IST MICS OMD ONG ONUSIDA PCH PEC PNS PTF PTME PVIH REDES S&E sida SIG SNIS STP/CNLS TME UNGASS VIH Algerian Network Against AIDS/Réseau Algérien de Lutte contre le sida Agence Nationale du Sang Antirétroviraux Communication pour le changement de comportements Lymphocyte CD4 Centre de Référence Conseil et Dépistage Volontaire Centre Hospitalier Universitaire Comité ministériels de lutte contre les IST/VIH/sida Comité Multisectoriel de Wilaya de lutte contre les IST/VIH/sida Conseil National de Lutte contre les IST/VIH/sida Direction de la Santé et de la Population du Ministère de la Santé Enquête démographique et de santé Etablissement Hospitalier Spécialisé Etablissement Hospitalier et Universitaire Gestion des Achats et des Stocks Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes Information - Education - Communication Institut National de Santé Publique Infections opportunistes associées au Sida Infection Sexuellement Transmissible Enquête par grappes à indicateurs multiples Objectifs du Millénaire pour le Développement Organisation Non Gouvernementale Programme commun des Nations Unies sur le VIH /sida Pharmacie Centrale des Hôpitaux Prise en charge Plan National Stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida partenaires techniques et financiers Prévention de la transmission mère-enfant du VIH Personne Vivant avec le VIH Ressources et dépenses nationales pour la lutte contre le sida Suivi & Evaluation Syndrome d Immunodéficience Acquise Système d information de gestion interne Système National d Information Sanitaire Secrétariat Technique Permanent du CNLS Transmission mère-enfant du VIH Session extraordinaire de l Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida Virus de l Immunodéficience Humaine 5

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n 1. INTRODUCTION En convenant que toutes les actions de lutte contre le Sida entreprises dans un pays devaient être coordonnées par système de suivi et d évaluation, la communauté internationale s est faite le promoteur d une responsabilisation et d une supervision des ripostes nationales au VIH. Ce consensus souligne à quel point il est important d avoir un système de suivi et d évaluation national unique de la riposte au VIH et au Sida, celui-ci étant un élément essentiel et incontournable pour, non seulement analyser et comprendre l épidémie de VIH et la riposte apportée, mais aussi pour utiliser les résultats afin d améliorer les programmes élaborés et mis en œuvre. Ce Manuel Opérationnel de Suivi & Evaluation du Plan National Stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida 2008-2012 (PNS 2008-2012) est la traduction concrète et une preuve supplémentaire de l adhésion de l Algérie aux Trois Principes 1 qui - depuis 2004 - régissent la mise en œuvre des programmes nationaux de lutte contre le VIH. Le Manuel Opérationnel de Suivi & Evaluation de l Algérie a pour but de rendre compte du dispositif à mettre en place, ainsi que des approches et des procédures à utiliser pour les exercices de suivi, de supervision, d information et de documentation au cours de la mise en œuvre du PNS. Ces différents exercices seront traduits en termes de niveaux d exécution des actions planifiées et d atteinte des résultats, et de mesure des effets et impact des actions sur les populations. Ce manuel décrit les mécanismes de Suivi & Evaluation (S&E) du PNS 2008-2012. Ces mécanismes comprennent les différents domaines programmatiques faisant objet de suivi, les indicateurs priorisés, les méthodes de collecte et d analyse de données et le circuit des données. Il met également en relief le rôle des intervenants et partenaires dans la mise en œuvre du S&E. Par ailleurs, un plan de diffusion des résultats vient renforcer l utilité de la collecte des données. Un cadre logique de S&E, élaboré en conformité avec les objectifs du PNS 2008-2012, figure également dans ce manuel. Au total, nombre restreint mais judicieux d indicateurs clés a été retenu, ainsi que les résultats annuels à atteindre pour chacun des indicateurs sur la période 2008-2012. Ces indicateurs ont été alignés sur les indicateurs de la Déclaration d engagement de la Session extraordinaire de l Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (UNGASS, 2001), et sur ceux de la feuille de route de l Accès Universel aux services de prévention, au traitement, aux soins et à l appui, adoptée en 2006. Afin d apporter une contribution efficace et conséquente à la riposte nationale, tous les intervenants qui participent à la mise en œuvre du PNS 2008-2012 en Algérie doivent se familiariser avec les concepts de base du S&E. 1 Les Trois Principes sont les suivants : un cadre d action contre le VIH/Sida qui offre une base pour la coordination des activités de tous les partenaires ; une autorité nationale de coordination du Sida, avec un mandat multisectoriel à large assise ; et un système convenu de suivi et d évaluation au niveau national. 7

1.1. Place du Suivi & Évaluation dans le Plan National Stratégique de lutte contre les IST/VIH/sida 2008-2012 La période récente a été marquée par une formidable accélération des efforts de lutte contre le VIH/sida. Dans ce contexte, la communauté nationale et internationale, les gouvernements et les bailleurs de fonds, notamment les agences bilatérales, le Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme, l ONUSIDA et la Banque mondiale sont de plus en plus exigeants et demandeurs de résultats visibles et mesurables dans la mise en œuvre des programmes, et de bonne gouvernance dans l utilisation des ressources financières allouées à la riposte nationale au VIH et au Sida. Cette nouvelle situation justifie toute la pertinence de la mise en place d un système national de Suivi & Evaluation cohérent et efficace. Ce système peut être compris comme un ensemble cohérent de structures et d éléments dont les différentes composantes entretiennent des relations fonctionnelles clairement définies, et qui dans le cas d espèce, a pour but de déterminer quelles activités sont efficientes, et quelles sont les activités sans grande rentabilité. Dans le cadre du PNS 2008-2012, le système national de Suivi & Evaluation trouve toute son l importance et sa pertinence dans sa capacité à fournir l information utile et stratégique permettant, notamment : D établir des indicateurs de performance pour les responsables de la mise en œuvre des programmes des secteurs public et privé, et des organisations de la société civile ; De détecter à temps les problèmes de mise en œuvre afin de leur apporter les solutions idoines en temps réel cela compte tenu du caractère dynamique de toute planification ; De fournir en permanence des éléments de preuve de l efficacité des programmes en cours ou achevés ; De montrer aux personnes infectées et/ou affectées par le VIH/sida, de façon transparente et objective, les efforts déployés par les autorités nationales en vue d améliorer les programmes de prévention, de soins, de traitement et de réduction de la maladie. De faire un suivi rigoureux, d une part, de la mobilisation et de l utilisation des ressources (financières, matérielles, humaines, temps) et, d autre part, du niveau de réalisation des activités (en terme de produits et de services notamment). En définitive, assurer un suivi de l épidémie et de la riposte traduite dans le PNS 2008-2012 permettra aux différentes parties prenantes de la riposte algérienne d affecter au mieux des ressources limitées, et d agir opportunément en fonction des tendances émergentes. Le présent Manuel Opérationnel de Suivi & Evaluation devrait aider les intervenants et les bénéficiaires à mesurer le degré d aboutissement des objectifs définis, et lorsque ceux-ci ne sont pas atteints, à prendre et/ou à susciter des mesures appropriées pour progresser, ou à cibler d autres actions plus efficientes. 1.2. Enjeux du Suivi & Évaluation du PNS 2008-2012 Au cours de la mise en œuvre du PNS 2008-2012, la fonctionnalité effective et efficiente du Système National de Suivi & Evaluation présenté dans ce Manuel Opérationnel de Suivi & Evaluation sera largement tributaire de la mesure dans laquelle les enjeux ci-dessous listés auront été compris et intégrés dans leur démarche par les différentes parties prenantes de la riposte nationale. Ces enjeux en termes de gouvernance et de mise en œuvre qui devront impérativement être relevés sont les suivants : Une planification axée sur les résultats ; Une bonne gestion des données à tous les niveaux ; Un seul système de S&E, en conformité avec les Trois Principes ; Un système d information et de communication simple, régulier et fonctionnel ; Le renforcement de capacités de tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du PNS 2008-2012. 8

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n De manière générale, la planification axée sur les résultats constitue la première étape d un processus de S&E. C est au cours de cette étape qu est effectuée l identification des résultats attendus et le chronogramme à respecter. En ce qui concerne l alimentation du dispositif en informations, il dépend en grande partie de la qualité de la collecte, de l analyse et de l interprétation des données, mais aussi de la qualité et de la quantité des ressources qui seront utilisées, ainsi que de la manière dont tous ces éléments seront gérés. L existence d outils de collecte simplifiés et standardisés, d un circuit national unique de collecte et de remontée des données et la reconnaissance de l unité nationale de coordination du système national de Suivi & Evaluation du Conseil National de Lutte contre les IST/VIH/sida (CNLS) par tous les acteurs constituent des éléments essentiels d un système de S&E cohérent et opérationnel. Les activités de S&E ont également besoin d être soutenues par des actions pertinentes et permanentes de communication et d information. La communication et l information devraient aller dans les deux sens : du CNLS vers les partenaires techniques et financiers (PTF), les acteurs nationaux et les bénéficiaires, et de ces derniers vers le CNLS. Le renforcement de capacités des acteurs est l un des plus grands enjeux à relever. Dans le cadre de l opérationnalisation du système de S&E mis en place par l Algérie pour son PNS 2008-2012, les procédures de S&E qui seront établies et validées par les différentes parties prenantes devront être suffisamment vulgarisées et comprises par tous les acteurs. Les mécanismes et les outils de reporting, ainsi que les modalités de suivi de la mise en œuvre devraient aussi être bien maîtrisés par les responsables de la mise en œuvre des projets, que ceux-ci soient de la société civile, du secteur privé ou du secteur public. D après plusieurs partenaires techniques et financiers intervenant dans la riposte au VIH/sida au niveau mondial, un système de S&E performant et pérenne devrait disposer d un budget équivalent à environ 10% des ressources mobilisées au niveau national pour le programme de lutte contre les IST/VIH/sida. Certes, cela est quelque peu difficile à réaliser dans la pratique, mais cet objectif devrait être gardé en ligne de mire par les responsables ambitionnant de garantir le respect du troisième des Trois Principes. 9

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n 2. LE PLAN NATIONAL STRATEGIQUE DE LUTTE CONTRE LES IST/VIH/SIDA 2008-2012 2.1. Objectifs du PNS 2008-2012 2.1.1. Objectif général L objectif général du PNS 2008-2012 de l Algérie est de promouvoir l accès universel aux services de prévention, de soins et de traitement du VIH, et d appui à la population générale, ainsi qu aux groupes de population en situation de vulnérabilité sociale et comportementale. Pour obtenir l impact visé, le PNS 2008-2012 a retenu quatre objectifs stratégiques, chacun d entre eux étant décliné en programmes, qui visent un certain nombre d objectifs spécifiques, identifiés à l issue d une analyse approfondie et exhaustive de la situation. 2.1.2. Buts But 1 : Renforcer la coordination nationale, le plaidoyer, le partenariat et les capacités de mobilisation des ressources dans le cadre des Trois Principes Cette stratégie se matérialisera par la mise en œuvre d activités de développement organisationnel et de renforcement institutionnel pour doter le CNLS et ses structures de capacités de coordination et de gestion lui permettant de piloter efficacement la réponse nationale, à travers le PNS 2008-2012. Le développement des partenariats, la mobilisation des ressources et la capacitation des acteurs à tous les niveaux sont trois dimensions importantes de la responsabilisation qui seront prises en charge par cette stratégie. But 2 : Renforcer les interventions de prévention des IST/VIH/sida et la promotion du conseil et du dépistage volontaire dans le cadre de l Accès Universel Ce renforcement se fera par l élaboration et la mise en œuvre d une stratégie nationale de prévention et de communication culturellement appropriée, l élargissement de la couverture des programmes de prévention (notamment en direction des personnes en situation de vulnérabilité et des groupes de population les plus exposés au risque d infection à VIH), la réduction des comportements sexuels à risque, la sécurité transfusionnelle et des actes médicaux et biomédicaux, la prise en charge des IST, le dépistage volontaire. A ces composantes s ajoute l élargissement de la couverture des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME). 11

But 3 : Renforcer la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH (PVIH) dans le cadre de l Accès Universel Cette stratégie vise la satisfaction des besoins dans une optique de réduction de l impact du VIH sur la santé d une part, et d amélioration des conditions de vie des personnes infectées et/ou affectées par le VIH/sida. Cela se traduira par un élargissement de la couverture des programmes de prise en charge médicale et de prise en charge communautaire des PVIH, l amélioration des conditions de vie des personnes infectées et/ ou affectées par le VIH/sida, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des PVIH et des groupes vulnérables. But 4 : Renforcer la surveillance de l épidémie, le S&E et la recherche L opérationnalisation de cet axe stratégique se fera à travers l institutionnalisation et le renforcement progressifs d un système de S&E unique et cohérent à l échelon national, et disposant de représentations au niveau décentralisé, pour l amélioration de la mise en œuvre des interventions et l évaluation des effets et de l impact du programme national. Cet axe se traduira également par l amélioration des performances du dispositif de production national d informations sur les IST/VIH/sida, grâce notamment à l amélioration de la surveillance de l épidémie et une dynamisation de la recherche pour une meilleure connaissance de la dynamique de l épidémie. 2.1.3. Objectifs spécifiques Tel que signalé plus haut, à chaque objectif stratégique est rattaché un certain nombre de programmes, articulé autour d objectifs spécifiques. But 1 : Renforcer la coordination nationale, le plaidoyer, le partenariat et les capacités de mobilisation des ressources dans le cadre des Trois Principes Deux programmes composent cet axe stratégique : (i) le renforcement de la coordination et des capacités de la réponse nationale ; et (ii) le renforcement du plaidoyer, du partenariat et de la mobilisation des ressources. Quatre objectifs spécifiques détermineront les résultats attendus de la mise en œuvre des programmes liés à cette stratégie : Objectif spécifique 1.1 : Renforcer la gestion et la coordination du Programme national par le CNLS ; Objectif spécifique 1.2 : Développer le plaidoyer et renforcer le partenariat national et international dans le soutien aux interventions à tous les niveaux ; Objectif spécifique 1.3 : Mobiliser des ressources conséquentes pour la réponse nationale au VIH, et améliorer leur gestion transparente et efficiente. But 2 : Renforcer les interventions de prévention des IST/VIH/sida et la promotion du conseil et du dépistage volontaire dans le cadre de l Accès Universel Trois programmes composent cet objectif stratégique : (i) la réduction de la transmission sexuelle du VIH et des autres IST ; (ii) la réduction de la transmission sanguine du VIH ; et, (iii) la réduction de la transmission mère-enfant du VIH. Au total, ces trois programmes se décomposent en huit objectifs spécifiques, dont quatre pour le premier programme et deux pour chacun des deux programmes suivants. Objectif spécifique 2.1 : Réduire les comportements et les pratiques à risque de transmission sexuelle du VIH et des autres IST au sein de la population générale ; Objectif spécifique 2.2 : Réduire les comportements et les pratiques à risque de transmission sexuelle du VIH et des autres IST des personnes en situation de vulnérabilité et des groupes les plus exposés au risque d infection à VIH ; 12

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n Objectif spécifique 2.3 : Promouvoir et renforcer l accès universel aux services de conseil et de dépistage volontaire du VIH ; Objectif spécifique 2.4 : Améliorer la qualité de la prise en charge syndromique des IST dans les structures sanitaires publiques et privées ; Objectif spécifique 2.5 : Assurer l innocuité transfusionnelle en rapport avec le VIH et les autres IST dans tout le pays ; Objectif spécifique 2.6 : Assurer la sécurité des actes médicaux, biomédicaux et des expositions aux liquides biologiques ; Objectif spécifique 2.7 : Améliorer la couverture et l accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) pour toutes les femmes enceintes et les femmes en age de procréer ; Objectif spécifique 2.8 : Assurer la prise en charge de toutes les femmes enceintes séropositives et de tous les nouveaux nés de mère séropositive. But 3 : Renforcer la prise en charge globale des PVIH dans le cadre de l Accès Universel Le troisième objectif stratégique se décline en deux programmes : (i) la promotion et l amélioration de l accès universel à la prise en charge médicale des PVIH ; et (ii) la promotion et l amélioration de l accès universel à la prise en charge psychosociale et économique des PVIH et de leur famille, rendus vulnérables par le VIH/sida. trois objectifs spécifiques composent chacun de ces programmes, soit un total de six objectifs spécifiques, à savoir : Objectif spécifique 3.1 : Renforcer les capacités nationales de prise en charge thérapeutique et de suivi des PVIH adultes et enfants ; Objectif spécifique 3.2 : Améliorer la prise en charge des PVIH adultes et enfants, grâce notamment à l amélioration de l accès à des soins de qualité ; Objectif spécifique 3.3 : Promouvoir l adhésion et l observance des traitements antirétroviraux (ARV) des PVIH adultes et enfants; Objectif spécifique 3.4 : Renforcer, en étroite collaboration avec l ensemble des partenaires, la prise en charge psychosociale des PVIH adultes et enfants ; Objectif spécifique 3.5 : Assurer l insertion et/ou la réinsertion socioprofessionnelle et le développement des activités génératrices de revenus ; Objectif spécifique 3.6 : Lutter contre la stigmatisation et la discrimination des PVIH et des groupes vulnérables et assurer le respect des droits des PVIH. But 4 : Renforcer la surveillance de l épidémie, le S&E et la recherche Les deux programmes constitutifs de cet objectifs sont les suivants : (i) l amélioration des performances du dispositif de production national d informations sur les IST/VIH/sida ; et (ii) l institutionnalisation et le renforcement progressifs d un système national de S&E. En termes d objectifs spécifiques, ces deux programmes en comptent respectivement trois et trois. Objectif spécifique 4.1 : Identifier et clarifier les missions de la structure nationale chargée de la coordination de la surveillance épidémiologique globale du VIH/Sida et des IST ; Objectif spécifique 4.2 : Améliorer, dans le cadre du SNIS, les performances du sous système d Information du VIH/Sida et des IST ; Objectif spécifique 4.3 : Renforcer la surveillance épidémiologique de 2 ème génération et la rétro information Objectif spécifique 4.4 : Renforcer la coordination avec l ensemble des partenaires impliqués ; Objectif spécifique 4.5 : Développer un Système national de Suivi - Evaluation en vue d appuyer la mise en œuvre des stratégies et des interventions, incluant les secteurs public et privé ; Objectif spécifique 4.6 : Promouvoir les travaux de recherche opérationnelle en matière de VIH/Sida et d IST ; 13

2.2. Indicateurs et résultats attendus du PNS 2008-2012 Les objectifs du PNS 2008-2012 déterminent les domaines dans lesquels des progrès sont escomptés, et par conséquent, où ils peuvent être mesurés. L emploi d indicateurs permet la mesure de ces progrès. Dans le cadre du Système National de Suivi & Evaluation, les indicateurs retenus ont été divisés en indicateurs principaux et indicateurs supplémentaires. Les indicateurs principaux reflètent les facteurs importants influençant l évolution de l épidémie, et qui doivent être collectés dans tous les pays, y compris l Algérie. Les indicateurs supplémentaires sont ceux qui permettent de répondre aux besoins spécifiques de la riposte nationale en Algérie. Le choix des indicateurs du système national de Suivi & Evaluation du PNS 2008-2012 de l Algérie repose sur les principes directeurs suivants : La sélection d indicateurs et l interprétation des résultats se sont basées sur un cadre conceptuel de S&E cohérent et complet ; Les qualités spécifiques des indicateurs suivantes ont été prises en compte : leur lien avec les objectifs du programme, leur capacité à mesurer les changements, ainsi que le coût et la possibilité de collecte et d analyse de données ; Les indicateurs retenus devaient pouvoir être comparés, d une part avec des indicateurs préexistants, et d autre part permettre la comparaison avec les autres pays et entre les différents groupes de populations. Les indicateurs principaux et les indicateurs supplémentaires retenus pour le PNS 2008-2012 peuvent être classés en trois catégories : les indicateurs d impact, les indicateurs d effets et les indicateurs de processus. Indicateurs d impact : 1.1 Prévalence du VIH chez les jeunes (15-24 ans) ; 1.2 Prévalence du VIH chez les détenus ; 1.3 Prévalence du VIH chez les UDI ; 1.4 Prévalence du VIH chez les professionnelles du sexe ; 1.5 Prévalence du VIH chez les hommes en uniforme ; 1.6 Prévalence du VIH chez les HSH ; 1.7 Prévalence du VIH chez les migrants ; 1.8 Prévalence du VIH chez les routiers ; 2. % de nourrissons nés infectés de mère séropositive ; 3. % d adultes et d enfants infectés par le VIH toujours en vie et sous traitement ARV 12-24 mois après le début du traitement entre 2008 et 2012. Indicateurs d effets : 4. % d UDI qui ont déclaré avoir utilisé le préservatif lors du tout dernier rapport sexuel des 12 derniers mois ; 5. % d UDI déclarant avoir utilisé du matériel d injection stérile la dernière fois qu ils se sont injectés de la drogue ; 6. % de professionnel(le)s du sexe indiquant avoir utilisé un préservatif avec leur dernier client ; 7. % de HSH déclarant avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport anal avec un partenaire masculin ; 8. % de détenus, militaires, routiers et migrants déclarant avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel ; 9. % de jeunes (15-24 ans) qui ont déclaré avoir utilisé le préservatif lors du dernier rapport avec une partenaire occasionnelle dans les 12 derniers mois ; 10. % de jeunes âgés de 15 à 24 ans possédant tout à la fois des connaissances exactes sur les manières de prévenir le risque de transmission sexuelle du VIH et qui rejettent les principales idées fausses concernant la transmission ; 14

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n 11. % de personnes des groupes vulnérables (professionnel(le)s du sexe, routiers, détenus, UDI, hommes en tenue, HSH, migrants & routiers) possédant tout à la fois des connaissances exactes sur les manières de prévenir le risque de transmission sexuelle du VIH et qui rejettent les principales idées fausses concernant la transmission. Indicateurs de processus : 12. Nombre d instances nationales et décentralisées de gestion et de coordination de la riposte créées et fonctionnelles entre 2008 et 2012 ; 13. Nombre de Ministères ayant intégré la lutte contre les IST/VIH/sida dans leur plan d actions et ayant alloué un budget pour cette composante ; 14. Nombre d ONG et associations impliquées dans la lutte contre les IST/VIH/sida dont les capacités organisationnelles et fonctionnelles ont été renforcées entre 2008 et 2012 ; % de (wilayas) disposant de Plan Local de Lutte contre les IST/VIH/sida et ayant alloué un budget pour cette composante ; 16. Nombre de Comités aux niveaux national et/ou wilaya (local) de Lutte contre le sida ayant intégré un membre PVIH ou un membre d un groupe spécifique à risque ; 17. Montant des fonds nationaux engagés par le Gouvernement pour la lutte contre le SIDA (US$) ; 18. Indice Composite des Politiques Nationales ; 19. Nombre de préservatifs distribués (en million) ; 20. Nombre de supports de communication de masse diffusés / distribués pour la sensibilisation en matière de VIH/sida ; 21. Nombre de structures de jeunes offrant une activité d éducation en matière de VIH/sida ; 22. Nombre d intervenants auprès des populations les plus exposées au risque d infection VIH, formés en matière de prévention du VIH selon les normes nationales ; 23. Nombre et % de personnes parmi les populations les plus exposées au risque d infection VIH, que les programmes de prévention de proximité parviennent à atteindre ; 24. % de jeunes 15-24 ans qui ont effectué un test VIH au cours des 12 derniers mois et qui ont été informé des résultats ; 25. % de personnes parmi les populations les plus exposées au risque d infection qui ont effectué un test VIH au cours des 12 derniers mois et qui ont été informées des résultats ; 26. Nombre de wilayas (local) disposant de centres de conseils et de dépistage volontaire (CDV) fonctionnels ; 27. % de femmes enceintes infectées par le VIH qui reçoivent un traitement antirétroviral selon le consensus national pour réduire le risque PTME ; 28. % d unités de sang transfusées ayant fait l objet d un dépistage VIH, VHB et VHC et Syphilis ; 29. % de personnes ayant une infection VIH qui reçoivent un traitement antirétroviral selon le consensus national ; 30. Nombre d établissements en mesure de fournir des soins pour l infection à VIH, y compris la prescription des traitements ARV ; 31. % de malades co-infectés par le TB/VIH notifiés et ayant reçu un traitement pour le VIH et la TB ; 32. Nombre de PVIH bénéficiant du paquet de services de prise en charge psychosociale ; 33. Nombre de personnes infectées et affectées ayant bénéficié de projets générateurs de revenus ; 34. Nombre de PVIH, de personnes affectées et de personnes de groupes spécifiques victimes de stigmatisation et de discrimination ayant reçu une assistance juridique ; 35. Nombre de structures de S&E mises en place aux niveaux central et décentralisé qui collectent et transmettent leurs données suivant le circuit défini ; 36. Nombre de sites sentinelles fonctionnels effectuant la sérosurveillance du VIH et des IST selon les normes ; 37. Nombre d enquêtes et études sur les IST/VIH/sida réalisées dont les résultats sont connus et diffusés ; La liste des indicateurs et des résultats attendus est présentée dans le cadre logique de suivi du programme (voir annexe I). 15

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n 3. SYSTEME DE SUIVI ET ÉVALUATION : GÉNÉRALITÉS 3.1. Objectifs du Système de Suivi & Évaluation national Dans le cadre de la mise en œuvre du PNS 2008-2012, l objectif général du système national de S&E est d améliorer les capacités et la fonctionnalité du dispositif de S&E de la riposte nationale au VIH/sida en Algérie, cela dans une perspective d unicité et de centralisation telle que prônée par les Trois Principes. L atteinte de cet objectif général passe par la réalisation des objectifs stratégiques suivants : Appuyer la mise en œuvre d une planification opérationnelle basée sur les résultats ; Suivre et évaluer les projets financés dans le cadre de la mise en œuvre du PNS 2008-2012 ; Renforcer le système d information globale et la documentation des interventions du programme national aux niveaux central et décentralisé (régional, wilaya et communal) ; Renforcer les capacités en S&E de tous les acteurs impliqués dans la riposte nationale, et cela à tous les niveaux ; Renforcer le système de surveillance des IST/VIH/sida, y compris les enquêtes complémentaires, dans l optique d améliorer la maîtrise de l évolution du Sida en Algérie, tant au sein de la population générale que dans les groupes de populations considérés comme vulnérables et/ou à risque d infection au VIH ; Assurer régulièrement les audits, les revues et les évaluations du programme national ; Renforcer la recherche opérationnelle sur les IST/VIH/sida. 3.2. Principes Directeurs du Système de Suivi & Évaluation national En vue d atteindre les objectifs susmentionnés, le système national de S&E sera opérationnalisé en s appuyant sur les principes directeurs ci-après : Le cadre de mise en œuvre du système national de S&E s inscrit pleinement dans les Trois Principes ; L opérationnalisation du système national de S&E s inscrit dans une démarche multisectorielle et participative ; Le système national de S&E est simple et utile, il se focalise essentiellement sur le recueil des informations nécessaires au pilotage et à la revue des interventions, et rien de plus ; Le système national de S&E développe la responsabilisation de chaque bénéficiaire de projet ; Le système national de S&E utilise autant que possible l approche de contractualisation des institutions spécialisées pour la conduite des études et de la surveillance ; L Unité de Planification, Suivi, Evaluation et Recherche du Secrétariat Technique Permanent du CNLS est l autorité nationale de coordination des activités de S&E. A ce titre, elle est le dépositaire central de toutes les informations relatives à la riposte nationale au VIH, et il assure la supervision et la coordination nationales de la réponse. 17

3.3. Niveaux du Système de Suivi & Évaluation national Dans le cadre de la mise en œuvre du PNS 2008-2012, la wilaya sera le niveau opérationnel de déploiement des interventions et des activités de lutte contre les IST/VIH/sida, et donc aussi le niveau primaire de suivi et d évaluation de ces interventions et activités. A l extrême, au niveau central, l Unité de Suivi, Evaluation et Recherche du STP/CNLS assurera la coordination nationale du suivi et de l évaluation. Entre ces deux niveaux, deux niveaux intermédiaires joueront un rôle fondamental dans l opérationnalisation du dispositif national de S&E. Ainsi, au total, sur le plan de la structuration, le système national de S&E sera constitué de cinq niveaux qui tous devront être pleinement fonctionnels pour assurer une performance et une décentralisation effective et optimale du dispositif. Le premier niveau : ce niveau est celui des structures d exécution, à savoir : les services déconcentrés des wilayas ministériels, les entreprises et les organisations de la société civile. Dans le contexte, l expression société civile renvoie aux organisations non gouvernementales (ONG), aux associations et aux groupes informels aux niveaux national et local. Elle recouvre également les groupements représentant les PVIH, les personnes à haut risque de contamination et les femmes, de même que les institutions religieuses. Enfin, elle intègre aussi les individus marginalisés, qu ils soient membres d associations ou non, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les migrants, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables et les détenus. Le premier niveau se caractérise par son rôle principal de développer, réaliser et documenter les différentes activités menées par les acteurs de terrain au profit des bénéficiaires primaires (population générale et groupes vulnérables et/ou à haut risque d infection à VIH). Le recueil des données techniques et programmatiques, et de toute autre information pertinente, sera réalisé par le responsable technique de la structure d exécution. Ce recueil s effectuera sous forme de fiches d activités quotidiennes et de fiches de synthèses mensuelles, qui serviront à l élaboration de rapports d activités mensuels qui, tous deux devront être transmis chaque mois pour validation au 2ème niveau du dispositif. Le second niveau : il sera constitué des 48 Directions de la Santé et de la Population (DSP) du Ministère de la Santé et des Comités Multisectoriels de Wilayas de lutte contre les IST/VIH/sida (CMW). L ancrage sur les DSP a l avantage pour le Système National de Suivi & Evaluation de bâtir sur des structures déjà en place, pérennes et pleinement opérationnelles. Quant à la création des CMW, elle permet de répondre aux exigences de décentralisation et de multisectorialité de la riposte nationale. Cette instance de coordination décentralisée devra être dotée des ressources appropriées (réglementaires et matérielles notamment) pour son bon fonctionnement. Les DSP et les CMW auront à jouer un rôle clé dans le suivi de la mise en œuvre et de l évaluation du programme national de lutte contre les IST/VIH/sida. Compte tenu de l approche multisectorielle retenue par le PNS 2008-2012, le Comité Multisectoriel de Wilaya de lutte contre les IST/VIH/sida mis en place dans chacune des 48 wilayas sera présidé par le Wali (autorité administrative la plus haute de la wilaya), et sa coordination sera assurée par le directeur de la santé et de la prévention. Les autres membres du CMW seront : les médecins-chefs des districts sanitaires, les représentants des services déconcentrés des autres wilayas ministériels 1, les représentants des collectivités locales, les représentants des organisations de la société civile actives au niveau de la wilaya, les représentants du secteur privé, du réseau ou de l association locale de PVIH, et du responsable/gestionnaire de la base de données de la wilaya sur l infection à VIH. Pour une coordination efficiente, le CMW aura à tenir des réunions périodiques (mensuelles) et à produire un rapport mensuel, un rapport trimestriel ainsi qu un rapport annuel, selon un plan d action validé et approuvé par le STP/CNLS. En tant que démembrement du CNLS, les CMW auront à remplir trois fonctions essentielles : 1 Défense nationale, affaires étrangères, intérieur, justice, affaires religieuses, éducation nationale, enseignement supérieur, formation professionnelle, travail et sécurité sociale, emploi et solidarité nationale, jeunesse et sports, famille et condition féminine, communication et information, direction générale de la sûreté nationale. 18

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n (i) assurer la responsabilité de la planification, de la coordination, du suivi et de la supervision du plan intégré multisectoriel de la wilaya ; (ii) promouvoir au niveau de la wilaya le plaidoyer sur les plans politique, religieux et communautaire ; et (iii) veiller à la mise en œuvre efficiente du plan intégré multisectoriel de la wilaya. Au niveau de chaque wilaya, la Direction de la Santé et de la Prévention du Ministère de la Santé sera l organe d impulsion, de facilitation et d exécution du CMW. A ce titre, elle aura à charge d assurer la coordination, le suivi et la supervision de la mise en œuvre du programme au niveau local. En sa qualité de cheville ouvrière de l ensemble du dispositif de coordination au niveau de la wilaya, la DSP aura à charge de : Coordonner le processus d élaboration du plan wilaya selon une approche intégrée, multisectorielle en adéquation avec les directives nationales et les spécificités de la wilaya ; Suivre l exécution de l ensemble des activités de lutte contre les IST/VIH/sida, en collaboration avec les membres du CMW ; Organiser les réunions périodiques de coordination regroupant les responsables des plans d action mis en œuvre et les partenaires qui les financent au niveau de la wilaya, et d en assurer le secrétariat ; Rendre compte au CMW et au coordinateur régional du STP/CNLS dont elle dépendra du déroulement du plan de travail et leur fournir des rapports périodiques faisant la synthèse de l ensemble des interventions dans la lutte contre le IST/VIH/sida dans la wilaya ; Superviser et faciliter les revues internes et les évaluations externes des plans et projets mis en œuvre au niveau de la wilaya. Compte tenu de sa fonction de Secrétariat permanent du CMW, chacune des 48 DSP sera appuyée par un gestionnaire de données recruté par le STP/CNLS et affecté à plein temps au programme au niveau de la wilaya. Cet appui technique aidera les DSP dans leurs missions, notamment pour le suivi de l exécution de l ensemble des activités dans la wilaya, et dans l assistance technique aux CMW pour l accomplissement de leurs missions. Le troisième niveau : il correspondra aux coordinateurs régionaux, qui seront recrutés par le STP/CNLS et affectés à plein temps au programme au niveau de chacune des cinq régions sanitaires à raison d un coordinateur par région sanitaire. Ces coordinateurs seront basés au niveau des DSP d Alger, Béchar, Constantine, Oran et Ouargla. A l instar du niveau wilaya, ces coordinateurs régionaux auront à jouer un rôle clé dans le suivi de la mise en œuvre et de l évaluation du programme national de lutte contre les IST/VIH/sida. Ces coordinateurs devront disposer des ressources nécessaires à l accomplissement de leurs missions. En ce qui concerne les liens fonctionnels, les coordinateurs régionaux seront conseillés techniquement par le STP/CNLS. Pour une coordination efficiente, le coordinateur régional aura à tenir des réunions périodiques (trimestrielle) avec les gestionnaires de données des wilayas de sa région sanitaire, et à produire un rapport trimestriel et un rapport annuel, selon un plan d action annuel validé et approuvé par le STP/CNLS. En tant que représentant du STP/CNLS au niveau régional, les coordinateurs auront à remplir quatre fonctions essentielles : (i) assurer la responsabilité de la planification, de la coordination, du suivi et de la supervision du plan régional intégré multisectoriel ; (ii) assurer l interface avec les partenaires internationaux et nationaux intervenant dans la région ; (iii) promouvoir au niveau régional le plaidoyer sur les plans financier, politique, religieux et communautaire; et (iv) veiller à la mise en œuvre efficiente de tous les plans intégrés multisectoriels de wilayas de la région sanitaire. Concrètement, chaque coordinateur régional aura à remplir les fonctions suivantes : Diffuser les documents nationaux, les directives et guides de travail à tous les acteurs de la lutte et aux partenaires au niveau de l ensemble de la région sanitaire ; 19

Coordonner le processus d élaboration du plan régional selon une approche intégrée, multisectorielle en adéquation avec les directives nationales et les spécificités des différentes wilayas ; Suivre l exécution de l ensemble des activités de lutte contre les IST/VIH/sida, en collaboration avec les membres des CMW et les gestionnaires de données ; Organiser les réunions périodiques de coordination regroupant les responsables des plans d action mis en œuvre et les partenaires qui les financent au niveau de la région sanitaire, et d en assurer le secrétariat ; Rendre compte au Secrétariat Technique Permanent du CNLS (autorité nationale de coordination et autres unités programmatiques) du déroulement du plan de travail et lui fournir des rapports périodiques (trimestriels) faisant la synthèse de l ensemble des interventions IST/VIH/sida dans la région sanitaire ; Superviser et faciliter les revues internes et les évaluations externes des plans et projets mis en œuvre au niveau de la région sanitaire. Le quatrième niveau : il correspond aux organismes de référence, aux services spécialisés, aux ONG d encadrement, ainsi qu aux comités ministériels de lutte contre les IST/VIH/sida (CMLS). Dans le contexte, un organisme de référence est une structure de mise en œuvre qui, de part son plateau technique, la compétence de son personnel et la vocation d encadrement d autres structures nationales et/ou régionales, offre une expertise dans la qualité et la régularité des activités réalisées. Dans le cadre du dispositif de S&E, trois centres de référence pourront être retenus : Le Laboratoire National de Référence (Laboratoire de Virologie de l Institut Pasteur) pour le dépistage du VIH. A ce titre, il aurait à charge : la formation continue des techniciens des laboratoires des centres de dépistage volontaire (CDV) ; la disponibilité des tests de dépistage du VIH et d équipements adéquats dans tous les laboratoires des CDV ; la supervision des laboratoires IST/VIH et le contrôle de la fiabilité des tests ; la promotion de la recherche biologique ; le suivi biologique des PVIH. L Agence Nationale du Sang pour l innocuité transfusionnelle. Ainsi, elle aura comme fonctions principales : de mettre en œuvre la politique de sécurité transfusionnelle ainsi que les protocoles à utiliser au niveau de toutes les banques de sang ; d assurer l innocuité du sang transfusé en rapport avec le VIH et les agents infectieux sexuellement transmis ; d assurer le fonctionnement régulier des banques de sang ; d assurer la formation continue de tous les techniciens opérant dans les banques de sang d Algérie ; de garantir la disponibilité secondaire des tests VIH mais aussi des équipements adéquats dans toutes les banques de sang et toutes les formations sanitaires pratiquant des transfusions sanguines ; de promouvoir les indications rationnelles de transfusion sanguine au niveau de toutes les structures sanitaires ; de garantir la qualité du dépistage au niveau des banques de sang ; d assurer régulièrement la supervision des banques de sang. L Institut National de Santé Publique pour la surveillance épidémiologique du VIH et des IST. Concrètement, il sera chargé de : la mise en œuvre de la surveillance sentinelle du VIH et des IST ; la formation des professionnels de la santé sur la prise en charge médicale des PVIH ; assurer l accès et la qualité des services de prise en charge médicale des PVIH ; la promotion de la recherche clinique sur le VIH/sida (ARV, IO, etc.) ; superviser les services spécialisés régionaux actifs dans la prise en charge médicale des PVIH ; l élaboration des normes et protocoles de prise en charge des PVIH. En ce qui concerne les services spécialisés, dans le contexte, ce sont les services ou les institutions du secteur 20

M a n u e l o p é r a t i o n n e l d e s u i v i e t é v a l u a t i o n public dont l implication dans la lutte contre les IST/VIH/sida est notable, et qui sont susceptibles d apporter une contribution prépondérante dans la disponibilité, l accessibilité et la qualité des services et produits de prévention, de traitement, de soins et d appui. Compte tenu de leur potentiel, ils auront également un rôle clé à jouer dans la documentation des interventions et l alimentation du sous-système d information. Dans le cadre du dispositif de S&E, les services spécialisés à retenir sont les suivants : Les 514 infrastructures hospitalières publiques que sont : l Etablissement Hospitalier et Universitaire (01 EHU), les 13 Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), les 36 Etablissements Hospitaliers Spécialisés (EHS), L Etablissement Hospitalier (01 EH), les 192 Etablissements Publics Hospitaliers (EPH) et les 271 Etablissements Publics de Santé de Proximité (EPSP). Ces structures sanitaires auront à charge de : Capitaliser les acquis de la lutte contre les IST/VIH/sida sur le plan médico-sanitaire ; Garantir l innocuité transfusionnelle en rapport avec le VIH et les autres agents infectieux ; Garantir une prise en charge de qualité des IST ; Prévenir les accidents d exposition au sang aux prestataires et aux patients. Les huit Centres de Référence (CDR) - ou centres de prise en charge des PVIH du pays, qui ont pour mission d assurer la prise en charge médicale et sociale des PVIH, et s occupent également d information, de prévention et de recherche. Les 60 Centres de Dépistage Volontaire (CDV) disséminés sur le territoire national. La Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH). Elle aura la responsabilité de : l approvisionnement et la gestion des réactifs et médicaments (ARV, médicaments pour IO et pour le traitement des IST classiques) ; l approvisionnement et la gestion des préservatifs. Dans une perspective de redynamisation et d impulsion de la riposte en Algérie, la désignation des trois organismes de référence et de la centaine de services spécialisés ci-dessus devrait fait l objet de textes à mettre en accord avec leur statut et le rôle qui est attendus d eux. En ce qui concerne les organismes de référence, les textes devront également préciser les différents services et organisations qu ils auront à encadrer. Enfin, aussi bien les organismes de référence que l ensemble des services spécialisés devront être dotés de l infrastructure, de l équipement, de la logistique, des ressources humaines et financières nécessaires à l accomplissement de leur mission. En ce qui concerne les comités ministériels de lutte contre les IST/VIH/sida (CMLS), ils seront mis en place au niveau central dans les principaux ministères 1 ciblant les populations les plus vulnérables au VIH, et devront impérativement élaborer et mettre en œuvre des plans sectoriels intégrés de lutte contre les IST/VIH/sida dans le cadre de l opérationnalisation du PNS 2008-2012. Chaque CMLS sera représenté au niveau décentralisé par ses services déconcentrés. Ainsi, les représentants de ces services seront également membres des CMW (niveau wilaya). Chaque CMLS sera présidé par le Secrétaire Général du Ministère concerné, et son secrétariat sera assuré par le point focal du ministère, éventuellement assisté par un appui technique mis à disposition par le STP/CNLS. Les autres membres du CMLS seront : les représentants des différents démembrements du ministère (Directions techniques, Projets et programmes, Organismes sous tutelle), les services spécialisés et organismes de référence, les projets nationaux, les représentants des réseaux d ONG/Associations, du secteur privé, des syndicats et des associations professionnelles. Dans le cadre de son fonctionnement, chaque CMLS devra tenir des réunions périodiques (mensuelles). Dans les différents ministères concernés, le CMLS, structure légère de coordination et de suivi des interventions sectorielles, ne devrait pas se substituer aux institutions et aux services spécialisés dans la mise en œuvre des activités au sein du ministère, de l entreprise ou des écoles. 1 Défense nationale, affaires étrangères, intérieur, justice, affaires religieuses, éducation nationale, enseignement supérieur, formation professionnelle, travail et sécurité sociale, emploi et solidarité nationale, jeunesse et sports, famille et condition féminine, communication et information, direction générale de la sûreté nationale. 21