Une croissance du parc de logements liée à la dynamique démographique
L'habitat est un enjeu stratégique pour le développement de la région Midi-Pyrénées. Il s'agit non seulement de répondre à la diversité des besoins des habitants actuels, mais aussi de ceux qui, attirés par le développement économique et le rayonnement de ses universités et grandes écoles, choisissent de rejoindre ce territoire pour y étudier, y chercher un emploi et y vivre. La forte croissance démographique liée à l'attractivité de Midi-Pyrénées joue fortement sur la hausse du nombre de logements observée sur la période 1999-2006. Le parc de logements a doublé en 40 ans En 2006, Midi-Pyrénées compte 1,5 million de logements, soit 700 000 de plus qu'en 1968 : le parc a ainsi presque doublé en quarante ans. Sa croissance, déjà forte dans les années 70, mais qui avait ralenti ensuite, s'accélère à nouveau entre 1999 et 2006 pour s'établir à 1,6 % par an. Elle repose pour l'essentiel sur la croissance du parc des résidences principales. Durant ces 7 années, le parc de logements augmente de 12 % : c'est un rythme de croissance beaucoup plus soutenu que dans l'ensemble des régions de province (+ 9 %), mais proche de celui observé dans les régions très attractives du sud et de la façade atlantique. Au total, la région a gagné 22 400 logements par an entre 1999 et 2006, dont près de la moitié en Haute-Garonne. Dans ce dernier département, comme en Tarn-et-Garonne, départements où la population augmente 8 Le logement en Midi-Pyrénées
fortement, la croissance du parc de logements est de plus de 14 % en sept ans. Elle avoisine néanmoins les 11 % dans le Lot et le Tarn, et se situe entre 9 et 10 % dans les autres départements de la région (cf. tableaux 1 et 2). Entre 1999 et 2006, l'accroissement du parc de logements est particulièrement fort dans les banlieues et surtout dans les couronnes périurbaines, vastes espaces de densification de population autour des agglomérations. Il s'agit là d'un phénomène propre aux grandes aires urbaines. Il est ainsi bien plus prononcé dans l'aire urbaine de Toulouse (+ 24 % entre 1999 et 2006 dans son espace périurbain) que dans les autres aires urbaines de la région (+ 15 %) (cf. tableau 3). Une croissance record dans l'aire urbaine de Toulouse L'attractivité exceptionnelle de Toulouse dope la croissance du parc de logements dans l'aire urbaine : c'est la plus forte observée parmi les aires urbaines de plus de 500 000 habitants (+ 15 % entre 1999 et 2006), devant celle de Montpellier, elle aussi très attractive. Cette croissance est remarquable partout dans l'aire urbaine de Toulouse, qu'il s'agisse de l'agglomération ou des territoires périurbains. Ainsi, le taux de croissance est de 10 % à Toulouse même, en seconde position derrière Montpellier (+ 11 %). En banlieue, la hausse atteint 19 %, soit la plus forte augmentation au niveau national avec celle de la banlieue de Rennes. Et la progression du parc de logements dans la couronne périurbaine de Toulouse est la plus forte de toutes les aires urbaines de plus de 500 000 habitants : + 24 % en sept ans, devant l'espace périurbain de Nantes ( + 21 %). Les résidences principales portent la croissance du parc En réponse au besoin d'accueil des nouveaux arrivants en Midi-Pyrénées, toujours très nombreux, la croissance du parc de logements est essentiellement portée par l'accroissement du nombre de résidences principales. Leur nombre progresse de 14 % entre 1999 et 2006. La région gagne ainsi chaque année 21 000 logements occupés à titre permanent. Le nombre de résidences secondaires et de logements occasionnels (utilisés par exemple en semaine pour des raisons professionnelles) augmente plus faiblement (+ 6 % entre 1999 et 2006) et celui des logements vacants reste stable. Le logement en Midi-Pyrénées 9
L'augmentation de population, premier facteur de croissance du parc de logements Si la croissance du parc de logements, notamment de celui des résidences principales, est observée partout en France, elle est particulièrement forte en Midi-Pyrénées parce qu'elle y est portée par une dynamique démographique très forte : c'est même la raison principale de cette croissance. Avec ses 2 777 000 habitants recensés en 2006, la région compte 224 000 habitants de plus qu'en 1999. Irriguée par le dynamisme de l'agglomération toulousaine, Midi-Pyrénées a depuis 1999 un rythme de croissance démographique annuel beaucoup plus élevé que la moyenne métropolitaine (1,2 % contre 0,7 %). Seules deux régions présentent des taux de croissance supérieurs : la Corse et le Languedoc-Roussillon. Et ce dynamisme s'accélère nettement : la croissance n'était que de 0,5 % par an au cours des années 90. L'essentiel de la croissance démographique de la région résulte, comme lors de la décennie précédente, d'arrivées beaucoup plus nombreuses que les départs. Fait nouveau, tous les départements de la région attirent désormais de nouvelles populations. La Haute-Garonne, 2 e département demétropoleaprèslacorse-du-sudpourletauxdecroissance démographique, et, dans une moindre mesure, le Tarn-et- Garonne, sont les seuls départements de Midi-Pyrénées à cumuler excédent migratoire et excédent naturel : leur croissance démographique est ainsi la plus forte de la région. Toulouse est particulièrement dynamique et se place au premier rang des grandes aires urbaines françaises en matière d'accroissement démographique, devant Montpellier, tant pour la ville-centre que pour la banlieue et la couronne périurbaine. Entre 1999 et 2006, la population de l'espace urbain midi-pyrénéen augmente de 1,4 % par an, moins cependant que celle des territoires périurbains (+ 2,3 % par an). L'espace rural connaît un renouveau démographique (+ 0,7 % par an). Mais il est difficile de faire la part entre ce qui relève de l'étalement urbain et d'un véritable renouveau de l'espace rural. Beaucoup de communes, considérées jusque-là comme rurales, sont en effet en phase de périurbanisation : une partie de leur population, ayant un emploi dans un pôle urbain proche, présente des caractéristiques urbaines. La diminution de la taille des ménages, deuxième facteur de croissance du parc de logements En Midi-Pyrénées, comme ailleurs, l'extension du parc de logements n'est pas seulement due à l'augmentation de population. Elle est aussi liée à l'évolution de la taille des ménages : c'est d'ailleurs le premier facteur de la croissance du parc dans de nombreuses régions, mais il vient après la dynamique démographique en Midi-Pyrénées. Au sens du recensement, un ménage est constitué de l'ensemble des occupants d'une résidence principale, qu'ils aient ou non des liens de parenté entre eux. La taille des ménages diminue d'année en année et, depuis 1968, l'augmentation du nombre de résidences principales en Midi-Pyrénées est trois fois plus rapide que celle de la population des ménages. En moins de 40 ans, la taille moyenne d'un ménage de la région a ainsi reculé d'une personne : de 3,2 en 1968, elle est passée à 2,3 en 1999 et à 2,2 en 2006 (contre un peu moins de 2,3 en moyenne en province). Ce phénomène, dit de décohabitation, a plusieurs origines. D'abord, le vieillissement de la population, amplifié par la hausse de l'espérance de vie : les ménages d'une ou deux personnes sont proportionnellement plus nombreux. Ensuite, le départ du domicile parental des enfants des générations du baby-boom : les nombreux couples de ces classes d'âge se retrouvent seuls dans les mêmes logements. S'y ajoutent les évolutions sociétales : les unions - mariages, pacs ou simples mises en couple - sont à la fois plus tardives et plus fragiles et les familles monoparentales sont toujours plus nombreuses. Enfin, l'attraction qu'exerce la région sur de nombreux jeunes, qui constituent autant de ménages de petite taille. En Midi-Pyrénées, les deux tiers des ménages sont ainsi constitués d'une ou deux personnes. La part des jeunes et des personnes âgées étant plus forte dans la région, ces ménages d'une ou deux personnes sont proportionnellement plus nombreux. La part des personnes seules est passée de 31,6 % en 1999 à 33,7 % en 2006 et celle des ménages de 2 personnes de 32,3 % à 34,2 %. 10 Le logement en Midi-Pyrénées
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Depuis 1999, la décohabitation est à peine moins rapide en Midi-Pyrénées (- 0,10 personne par ménage) qu'en moyenne en province (- 0,12). Mais la baisse de la taille des ménages n'est pas homogène sur tout le territoire régional. Elle est plus prononcée dans les banlieues, notamment dans celle de Toulouse. Deux raisons à cela : d'une part les générations du baby-boom, nombreuses dans ces banlieues, voient leurs enfants quitter le domicile parental, d'autre part les jeunes couples avec enfants s'installent aujourd'hui davantage dans l'espace périurbain. Les ménages sont plus petits dans les villes-centres où se concentrent les étudiants et les personnes âgées, notamment à Toulouse (1,85 personne par ménage). C'est dans les banlieues (2,45) et dans les couronnes périurbaines (2,55), privilégiées par les familles avec enfants, que les ménages sont les plus grands. Dans l'espace rural, qui accueille proportionnellement plus de personnes âgées, les ménages sont constitués de 2,25 personnes en moyenne (cf. tableau 4). En Midi-Pyrénées, l'évolution des modes de cohabitation joue moins sur le parc de logements Depuis 1999, la modification des modes de cohabitation explique seulement un tiers de la hausse du nombre de logements en Midi- Pyrénées, alors qu'elle y participe pour moitié dans l'ensemble des régions de province. Si la taille moyenne de la cellule familiale avait été la même en 2006 qu'en 1999, un accroissement du parc de résidences principales de 9 % aurait suffi à couvrir les besoins des nouvelles populations. Mais l'évolution des modes de vie a engendré une croissance supplémentaire de 5 %. Dans trois départements, le dynamisme démographique est même à l'origine de la plus grande partie de la croissance du parc de logements. C'est le cas de l'ariège, du Tarn-et- Garonne et surtout de la Haute-Garonne. Dans ce dernier département, la très forte augmentation du nombre de résidences principales traduit l'ampleur du besoin en logement des ménages. Dans trois des autres départements de la région (Lot, Tarn, Gers), les deux facteurs, démographiques et celui lié aux modes de cohabitation, jouent à part égale. Le Lot et l'ariège se distinguent par une hausse très significative du parc des logements vacants et des résidences secondaires. Dans les Hautes-Pyrénées, très attractives pour les séjours estivaux ou hivernaux, la croissance du nombre de résidences secondaires représente un tiers de la hausse de l'ensemble des logements. Mais dans ce dernier département, comme en Aveyron, où la croissance démographique est plus faible, c'est la baisse de la taille des ménages qui contribue le plus à l'augmentation du nombre de logements. 12 Le logement en Midi-Pyrénées