Qu'est-ce qu'un être vivant et qu'est-ce qui le distingue de la nature et de la matière inanimée?

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Transcription:

Conscience et vie Qu'est-ce qu'un être vivant et qu'est-ce qui le distingue de la nature et de la matière inanimée? I La distinction entre l'être vivant et la matière La matière : la notion de matière est introduite en philosophie par Aristote en relation avec celle de forme et de privation de forme. A) Qu'est-ce que la matière? Il s'agit du support du changement dans la réalité sensible, ou «ce qui est changé pour prendre le forme de...». Par exemple : une chaise, c'est un ensemble de matières brutes (plastiques, métaux, bois) qui ont été mises en forme grâce au savoir-faire d'un artisan. Interrogeons cette notion de matière brute : Le bois est une matière pour l'artisan, mais du point de vue de l'arbre c'est une forme. En effet, le bois est pour lui fabriqué à partir de la captation des molécules simples de dioxyde de carbone dans l'air Donc, la notion de matière est fluctuante. Chaise/bois/molécule de dioxyde de carbone/atome/proton, électron «J'appelle matière le premier substrat de chaque chose», Aristote. Prenons le cas de la communauté européenne : énergie => particules infra-atomiques => atomes => molécules => molécules organiques => cellules vivantes => organismes multicellulaires => sociétés d'organismes multicellulaires Ce tableau nous montre que, au cours des 14 milliards d'années de son existence, notre univers n'a cessé de s'organiser puisque des structures de plus en plus complexes sont apparues : la matière atomique d'abord, la vie ensuite, l'esprit enfin. B) Qu'est-ce que la vie? La première caractéristique de tout être vivant, c'est qu'il possède «un pouvoir, un principe interne de mouvement». C'est ce qu'on appelle la volonté. Ce principe interne se déploie sous la forme d'un projet précis : le conatus (expression introduite par Spinoza

définissant la volonté de persévérer dans son être, de continuer d'exister). Tout être vivant cherche donc à aller au terme de son développement. Tout être vivant est donc un assemblage auto-organisé de matière qui lutte pour préserver cette organisation. Remarque : Chez les animaux sexués, le conatus ne prend pas seulement la forme de la survie individuelle mais se manifeste aussi comme la volonté de transmettre son patrimoine génétique par le biais de la reproduction. Pourquoi la vie suppose-t-elle la lutte, l'effort? Une des lois fondamentales de notre univers et de la nature est la loi de l'entropie (seconde loi de la thermodynamique). Cette loi affirme que, dans la nature, l'énergie a tendance à se dissiper, à se répartir uniformément. Or, la vie, au contraire, consiste à s'efforcer de maintenir sa propre organisation. Mais aucun être ne peut refuser une loi physique, la lutte pour la vie consiste alors à s'efforcer sans cesse de compenser les effets destructeurs de l'entropie. C'est pour cela que toute vie suppose la nutrition et la reproduction. 1. La nutrition : il s'agit de compenser les pertes d'énergie et d'organisation en allant chercher dans le monde extérieur ce qui nous permettra de rester en forme. La vie suppose donc membrane et orifice. La membrane est l'organe qui permet l'individualisation de l'être vivant, qui permet la séparation entre son propre être (l'intérieur) et le milieu extérieur. Les orifices permettent d'absorber, de consommer des matières riches en énergie et en éléments organisationnels (énergie : glucides et lipides/éléments organisationnels : protéines). Les orifices d'évacuation servent à rejeter la matière inutilisable parce qu'elle a été dégradée par l'organisme. C) Qu'est-ce que la vie? Le concept d'écosystème La complexification croissante de la matière contient en fait beaucoup plus d'étapes que celle décrite dans notre schéma. Ainsi, les organismes vivants se sont peu à peu différenciés et les formes animales de la vie ont pu vraiment se développer à partir du moment où les végétaux se sont mis à fournir de l'énergie complexe et de la matière organique. Donc les formes supérieures de la vie apparaissent parce qu'elles peuvent s'appuyer sur celles qui l'ont précédées sur cette terre. Il se met donc en place un processus double d'évolution et de sélection : c'est l'évolution naturelle par la sélection naturelle du plus apte. De ce point de vue, la Nature ignore totalement le concept de justice, de bien ou de mal. La disparition du plus faible, du moins apte est dans l'ordre de l'évolution naturelle. La force d'une espèce vivante se mesure tout simplement par sa capacité à se perpétuer. Les différentes espèces vivantes à l'intérieur d'un espace donné forment tout un réseau d'échanges réciproques (tu me nourris, je te nettoie ; je te mange, je sélectionne ton espèce). Il se forme donc ce qu'on appelle des boucles de rétroaction qui, accumulées, finissent par former un écosystème.

Exemple : le cycle du carbone Dans l'air sous forme de dioxyde de carbone => capté par l'arbre => qui s'en sert pour fabriquer un fruit => ce fruit est mangé par un oiseau et devient du muscle => ce muscle est mangé par un chasseur => retour dans l'air sous forme de dioxyde de carbone Les écosystèmes sont donc des cycles de la matière. Remarque : Depuis quelques siècles, le développement humain est en train de remettre en cause les équilibres des différents écosystèmes sur la planète. Parce que l'être humain a acquis un avantage évolutif qui lui a permis de sortir de la place précise qu'il occupait jusque là dans l'équilibre naturel de notre planète : l'ouverture de la conscience réfléchie. II La conscience humaine et son développement A) Instinct animal et conscience humaine 1. Exposé sur la distinction entre être humain et animal dans le Mythe de Prométhée Le mythe est un récit qui décrit les origines de l'univers et de l'humanité en particulier. Jusqu'à la Renaissance, toutes les cultures et sociétés humaines sont notamment basées sur la croyance en de tels mythes. Depuis la Renaissance, les explications scientifiques de la Nature ont eu tendance à remplacer aux explications mythologiques. Attention, il ne faut pas opposer totalement explication mythologique et explication scientifique : toutes deux partent de la même volonté de trouver les raisons de notre situation actuelle. 2. Exposé sur : «Peut-on vraiment dire que les animaux n'ont pas de conscience?» Il y a bien une conscience réfléchie chez l'animal (les singes) mais l'être humain se distingue sur les plans suivants : 1) L'outil : fabrication et usage de l'outil restent limités chez l'animal (pas de polyvalence, pas d'échange, pas de souci esthétique). 2) Le langage : l'animal n'est capable de manipuler les symboles abstraits que sous l'influence des êtres humains et cette utilisation des signes est toujours directement reliée chez l'animal à une satisfaction pulsionnelle inédite. 3) La subjectivité : certes, l'animal est capable de se reconnaître dans le miroir mais il y a loin de cette simple reconnaissance à la capacité humaine de se régler soimême. B) Analyse de la conscience humaine 1. La conscience, c'est avant tout l'ouverture sur le temps Notre conscience du temps se déploie dans deux grandes directions : le passé et le futur. Le cerveau humain est capable d'un très grand pouvoir de mémorisation et d'anticipation (imagination). Chez l'être humain, il y a donc une sorte de «dilatation de la

conscience» que Saint-Augustin appelle distensio animi ou «distension de l'âme». Le système nerveux humain comporte deux grands centres de réception et de traitement de l'information nerveuse : le cerveau et la moelle épinière. La moelle épinière sert à donner des réponses réflexes extrêmement rapides alors que le cerveau représente un véritable détour de l'information (le cerveau «prend son temps»). L'information nerveuse qui est analysée et la réaction à cette information ne sont pas automatiques pour le cerveau, mais réfléchies. «Le cerveau est un organe de choix», Bergson. 2. La conscience humaine, c'est la capacité de choisir Dans une certaine mesure, les autres animaux sont eux aussi dotés de la capacité de choisir, mais l'être humain seul est capable d'un choix réfléchi, délibéré. La délibération consiste à emprunter un détour pour traiter un problème. Ce détour ne consiste pas seulement à analyser la situation dans laquelle on se trouve (le temps présent). La conscience humaine est aussi capable de convoquer, pour traiter le problème, des règles d'action qu'elle a mémorisées (mémoire). Mais le caractère tout à fait distinctif de l'être humain, c'est sa très grande capacité à remettre en cause les règles qu'il a apprises si le problème auquel il est confronté le lui impose. L'esprit humain se développe donc sous la forme d'une capacité auto-régulatrice. L'être humain se règle lui-même. Cette capacité auto-régulatrice, c'est la raison (faculté législatrice de l'esprit humain). 3. Les deux grandes voies du développement de la conscience humaine : l'action et la connaissance L'action : l'être humain ne se développe pas sous la simple poussée de sa nature, il ne peut pas se contenter d'être ce qu'il est car il doit choisir ce qu'il veut devenir. Chez l'être humain, «l'existence précède l'essence» (essence : ce qui fait d'une chose ce qu'elle est, sa définition, son usage). La vie animale, pour la plus grande part, est prédéterminée par la nature de l'animal. On ne peut donc pas vraiment dire que l'animal agisse. Son comportement est plutôt de l'ordre de la réaction, réaction prédéterminée par sa nature. L'être humain, au contraire, est capable d'inventer lui-même les formes que prendra son comportement : il est responsable de ses actes. Cette responsabilité se développe dans de grandes directions : -la maîtrise de soi (morale) : l'être humain a des désirs mais il ne doit pas se contenter de se laisser emporter par ces désirs. C'est le problème moral. -vivre en harmonie avec ses semblables. C'est le problème politique : nous ne sommes pas naturellement faits pour vivre en accord avec nos semblables. Nous sommes faits pour rechercher les lois qui nous permettront de vivre en accord avec nos semblables. La connaissance : alors que l'animal est adapté à son milieu naturel, l'être humain lui, a des mains et un cerveau qui vont lui permettre de construire son adaptation pour organiser sa vie dans la nature. Bergson affirme ainsi que l'intelligence humaine est avant tout faite pour se confronter à la matière et la transformer (l'être humain est beaucoup plus fort dans la connaissance que dans l'action. En effet, Prométhée a pu voler la connaissance mais pas la politique). Cette transformation de la nature, c'est la technique. Mais dans son face à face avec la Nature, parce qu'il est amené à la transformer, l'être humain doit aussi apprendre à la connaître.

Comme le développement de la raison lui permet de se régler lui-même, l'être humain va aussi être amené à se demander comment la nature en face de lui estelle réglée : cette recherche des lois de la nature est à l'origine du développement de la connaissance scientifique. Conclusion du cours : La caractéristique fondamentale qui distingue la vie de la matière, c'est le pouvoir de l'auto-formation. Cette auto-formation consiste pour chaque être vivant à s'affirmer dans la nature et à s'efforcer de persévérer dans cette affirmation de soi. En ce sens, la vie, c'est la survie (rester, subsister, se maintenir). Chez l'être humain, cet effort, cet «élan vital» se manifeste sous la forme de la conscience réfléchie. En l'être humain, l'effort permanent d'auto-organisation devient conscient de lui-même. Être humain, c'est prendre conscience. C'est pourquoi l'expérience du malheur est une expérience essentielle au développement de la conscience (le malheur renvoie à l'expérience de l'obstacle, de l'ennui, du désagrément). Sans cette expérience, c'est-à-dire si la vie s'écoule de façon fluide, sans heurt, alors la conscience n'est pas nécessaire. L'essentiel dans l'expérience de la conscience malheureuse, ce n'est pas la souffrance, qui n'est qu'un sentiment subjectif, c'est l'expérience d'un heurt, l'expérience d'un résistance, d'un obstacle. C'est ensuite l'expérience de l'effort que nous faisons pour dépasser cet obstacle. C'est enfin l'expérience de la joie que nous ressentons lorsque nous découvrons qu'avec le dépassement de cet obstacle, nous nous sommes dépassé nous-même. Voir texte de Bergson page 33 du manuel. C'est en ce sens que chez l'être humain, «l'existence précède l'essence» (Jean-Paul Sartre), pour l'être humain, être c'est faire. L'être humain est-il véritablement un être libre? Sujet liberté humaine autonomie auto-régulation consciente RAISON responsabilité (choix ou distensio animi) conscience réfléchie ----------------conscience--------------------------------------------------------------------------------------- auto-organisation INSTINCT Le premier cours nous a permis de comprendre que l'être humain échappe à la régulation naturelle et apprend à se régler lui-même. Selon Hegel (Allemand du XIXème siècle), l'être humain est l'être de la nature en lequel se manifeste l'esprit. Pour Hegel, l'histoire de l'humanité est celle d'une ( ) (manifestation dans la nature du divin). Cependant, d'autres philosophes ont critiqué cette idée de la liberté humaine, l'idée d'autonomie. Les deux cours qui vont suivre vont remettre en cause cette vision de l'être humain comme pur esprit, comme sujet.

1) Le cours sur l'inconscient va montrer que, loin d'être un pur esprit, l'être humain reste un corps habité de pulsions qui lui échappent : «Le Moi n'est pas le maître dans sa propre maison», Freud (Autrichien Xxème siècle). 2) Le cours sur la culture et la société : derrière la pseudo-liberté humaine se cache en fait un déterminisme social très puissant «ce n'est pas moi qui sais ce que je suis, c'est ma société qui fait ce que je suis» (Durkheim, France, Xxème siècle). Pendant que nous ferons ces deux cours, nous étudierons le mardi en lecture suivie l'appendice au livre I de l'ethique de Spinoza (XVIIème siècle, Hollande).