L énergie de vos projets Monographie Maison de M. Le Pen à Echirolles (Isère) Version finale Marché à procédure adaptée n 1000219 du 25/11/10 28 septembre 2011 DGALN/Plan Urbanisme Construction Architecture
Avertissement Bien que le plus grand soin ait été pris pour s assurer de l exactitude des informations contenues dans ce document, aucune responsabilité légale ne peut être assumée par pour les informations et opinions développées. Page 2 sur 2
Sommaire Description de l opération... 4 Historique et contexte rapide du projet... 4 Gouvernance du projet... 5 Choix constructifs... 7 Évaluation de l opération et retour d expérience... 8 Approche économique... 8 Impacts et retombés... 8 Analyse de l opération... 9 Page 3 sur 3
Historique et contexte rapide du projet Description de l opération Le pavillon de M. Le Pen est situé dans une zone pavillonnaire au Sud du quartier Ouest de la ville d Echirolles, quartier visé par l OPATB mise en place par la Ville entre 2007 et 2011. Orientée Nord-Sud, la maison ne comporte qu un seul niveau. : la surface habitable du logement est d environ 80 m 2, répartie entre les pièces au rez-de-chaussée et une mezzanine aménagée sous les combles. Le garage du pavillon est mitoyen en pignon Est. Construite en 1954, la maison est de type «industriel». Fig 1. Façade Nord de la maison de M. Le Pen avant rénovation Avant le projet de rénovation, plusieurs travaux sur le bâti ont déjà été entrepris par les propriétaires. Tout d abord, la performance des murs extérieurs a été légèrement améliorée en 1984 : initialement composés de moellons, d un vide d air de 5 à 8 cm et de briquettes, le vide a été rempli de vermiculite afin d isoler la maison de l intérieur. Puis en 1984, au moment de l achat du pavillon par M. Le Pen, celui-ci a, d une part, fait remplacer les menuiseries extérieures par du double vitrage et, d autre part, fait refaire la toiture et son isolation. Enfin, M. Le Pen a également fait installer une chaudière gaz, le pavillon ne possédant pas de système de chauffage lors de l acquisition. Pour l aider dans ces travaux mis en œuvre en 1984, M. Le Pen avait fait appel à un thermicien. Cette démarche lui avait permis de «prendre conscience de la problématique énergétique et environnementale liée au logement». Avant même de prendre connaissance de l OPATB Echirolles Ouest, M. Le Pen envisageait de se lancer dans des travaux d isolation de sa maison. Cependant, il n avait encore entrepris aucune démarche en ce sens. Page 4 sur 4
Gouvernance du projet M. Le Pen se tient généralement au courant de ce qui se passe dans la commune et a été informé de la mise en place d une OPATB dans le quartier Echirolles Ouest grâce à la publicité faite à travers la ville, c est-àdire : campagne d affichage et articles dans le journal municipal et la presse locale. Le propriétaire a alors vu dans cette opération «une bonne occasion» de déclencher son projet de rénovation et d obtenir, de plus, des subventions pour les travaux à réaliser. M Le Pen a donc pris contact avec les responsables de l OPATB afin de leur faire part de son intérêt pour la démarche. Fig 2. Situation du pavillon de M. Le Pen dans le périmètre de l OPATB Dans le cadre de l OPATB, un diagnostic gratuit était proposé aux propriétaires intéressés par la mise en œuvre d une rénovation thermique de leur logement. S appuyant sur une collecte d informations auprès du propriétaire ainsi que sur une expertise sur le terrain du bâti et des équipements techniques, le diagnostic vise à identifier les points faibles du bâtiment et à trouver des pistes afin de les améliorer. Suite à cette première étude, Habitat et Territoires Conseil proposait 3 scénarios de travaux, plus ou moins ambitieux, ainsi qu une estimation des économies de charges et des subventions liées à chacune de ces propositions. Les conclusions du diagnostic n étaient pas «une surprise» pour M. Le Pen qui avait déjà fait pratiquer un diagnostic thermique de son pavillon en 1990. Conscient des enjeux liés à l énergie dans le bâtiment, celui-ci était prêt à se lancer dans le scénario le plus ambitieux conçu par le bureau d études. Suite au choix du propriétaire, Habitat et Territoires Conseils effectue une étude plus approfondie du logement afin de déterminer la faisabilité des travaux retenus et d affiner les estimations de coût de ces travaux, d économies de charges et de subventions accordées. Dans le cas du projet de M. Le Pen, cette étude de faisabilité a entraîné l abandon de plusieurs travaux prévus dans le scénario retenus par le propriétaire car leur mise en œuvre était impossible ou impertinente vu les besoins et les retombées espérées. Page 5 sur 5
Le suivi de la phase étude et la compréhension des différents scénarios proposés par le bureau d études ont demandé un investissement personnel du propriétaire sur les techniques mises en oeuvre, les différents systèmes évoqués ou les matériaux isolants. Pour se renseigner, M. Le Pen s appuyait sur Internet et la visite de salons dédiés au développement durable et au bâtiment. Une fois la phase étude terminée, M. Le Pen s est mis à la recherche d entreprises susceptibles de lui fournir un devis pour les travaux arrêtés et conforme au référentiel de l OPATB. Le propriétaire s est tout d abord tourné vers l ALEC, agence locale de l énergie et du climat de l agglomération grenobloise, afin d obtenir une liste d entreprises recommandées par l organisme. Le propriétaire s est ensuite adressé à différentes entreprises susceptibles de réaliser les travaux souhaités sur son pavillon. Cette étape s est révélée décevante pour M. Le Pen dans la mesure où, d une part, certaines entreprises n ont pas proposé de devis et, d autre part, un certain nombre de devis ne correspondaient pas aux travaux retenus et aux critères de l OPATB. Au final, le propriétaire s est retrouvé avec une seule proposition entre les mains, et dans l impossibilité de comparer les offres et faire jouer la concurrence. Au cours de cette étape, le propriétaire n est accompagné par aucun responsable de l OPATB. Il s agit donc d une démarche qui a demandé beaucoup d investissement personnel de sa part, il a par exemple cherché, via Internet, à se renseigner sur les entreprises et les travaux déjà réalisés par celles-ci. Durant la phase de réalisation, un chef de chantier était présent pour suivre l avancée des travaux et en informait souvent le propriétaire. Par ailleurs, ce dernier, retraité, était souvent présent sur place, ce qui lui permettait de garder un œil sur la mise en œuvre des différents éléments par les ouvriers. Finalement, M. Le Pen est très satisfait de la phase réalisation : il estime que les travaux ont été bien conduits et qu il a été tenu bien informé de l avancée du chantier par l entreprise. Page 6 sur 6
Choix constructifs Le diagnostic effectué par le bureau d études Habitat et Territoires Conseil a permis de mettre en lumière les points faibles de la construction du point de vue des qualités thermiques du bâti. Ces points faibles étaient principalement : l absence d isolation extérieure et un vide sanitaire non isolé. De plus, les planches de rives étaient en mauvais état et la façade vieillissante. Suite à ce diagnostic, différents scénarios de travaux ont été imaginés et proposés par le bureau d études au propriétaire. Plus ou moins ambitieux, ces 3 scénarios avaient pour objectif d améliorer sensiblement mes performances thermiques de la maison. De son côté, M. Le Pen était prêt à se lancer dans la réalisation des travaux les plus ambitieux, à savoir : isolation du vide sanitaire, isolation par l extérieur des façades, mise en place d une VMC et installation d un chauffe-eau solaire. Cependant, plusieurs de ces travaux, proposés sur la base des résultats du diagnostic, ont du être abandonnés suite à une étude plus poussée du pavillon et des besoins des occupants. Alors que l eau chaude sanitaire était fournie par la chaudière à gaz à micro-condensation, le bureau d études envisageait de mettre en place une installation solaire. Cependant, une analyse plus approfondie des besoins des occupants a mené le bureau d étude à abandonner cette option : les faibles besoins du couple et leurs absences prolongées et répétées durant l été ne rendaient pas l installation d un chauffe-eau solaire très pertinente. La ventilation de la maison était assurée de manière naturelle via le conduit de cheminée. Parallèlement à la mise en place de l isolation extérieure sur les façades, le bureau d étude proposait d améliorer la ventilation du logement en mettant en place un système de VMC. Cependant, la mise en place d une telle installation imposait le remplacement de la chaudière gaz, remplacement qui avait déjà été effectué il y a moins de trois ans par le propriétaire. L option a donc été écartée et des lames d entrée d air ont été créées sur les fenêtres des pièces sèches afin d améliorer l aération du logement. L isolation du plancher bas, qui aurait permis d améliorer sensiblement les performances du bâti et la sensation de confort des occupants n a pas pu être mis en œuvre faute d accès suffisant au plancher bas. Au final, seule l isolation extérieure du pavillon a été retenue. Il était néanmoins impossible de mettre en œuvre l épaisseur d isolant préconisée dans le premier diagnostic : cela aurait eu pour conséquence d obstruer les bouches d aération du vide sanitaire situées à l aplomb des façades. Le déplacement ou l agrandissement de ces ouvertures engendrant des travaux importants, la décision a été prise de réduire l épaisseur d isolant. Le propriétaire s est cependant appliqué à rechercher un matériau isolant qui permettrait d obtenir des performances proches de celles estimées dans le diagnostic malgré la diminution de l épaisseur. La décision de réduire l épaisseur d isolant a eu pour conséquence de priver M. Le Pen d aides ADEME, les travaux alors envisagés ne rentrant plus dans le référentiel de l agence. Par ailleurs, la mise en place d une isolation par l extérieure sur le pavillon de M. Le Pen engendrait un certain nombre de travaux annexes tels que le déplacement du système de récupération des eaux de pluies ou la reprise des bordures des menuiseries extérieures. Enfin, M. Le Pen souhaitait profiter de la réalisation de cette rénovation thermique afin d effectuer quelques travaux complémentaires sur son pavillon, tels que le remplacement des planches de rives. Ces travaux ne rentraient pas dans le cadre de l OPATB. Page 7 sur 7
Évaluation de l opération et retour d expérience Aucune évaluation du projet n était prévue dans le cadre de l OPATB Echirolles Ouest. Rien n a été mis en œuvre depuis la fin des travaux afin de s assurer de l atteinte des objectifs fixés avec le bureau d études ni pour vérifier la bonne exécution des travaux. M. Le Pen a néanmoins pu apprécier l impact des travaux sur la consommation d énergie du bâtiment grâce au suivi de ses factures : d une consommation moyenne de 14 000 kwh/an avant les travaux, la maison est passée à 8-9 000 kwh/an après la pose de l isolation par l extérieur. De ce point de vue, le propriétaire est satisfait du projet de rénovation entrepris. Approche économique Le montant total des travaux était de 26 000 HT. Parmi les travaux réalisés, ceux entrant dans le cadre de l OPATB, c est-à-dire pose fourniture et pose de l isolation par l extérieur et création des lames d entrée d air sur les fenêtres, représentent 13 530 HT, dont plus de 13 000 liés à l isolation. Le restant des travaux étant constitué de travaux collatéraux rendus nécessaires par la pose d une isolation thermique extérieure et de travaux supplémentaires demandés par M. Le Pen. Pour cette opération, M. Le Pen a pu compter sur les subventions accordées dans le cadre de l OPATB. Ces aides correspondent, comme pour l ensemble des réhabilitations de logements réalisées, à 30% du montant total des travaux entrant dans la référentiel de l opération. La subvention touchée par le propriétaire sur ce projet avoisinait donc les 4 000. N étant pas éligible aux aides ADEME pour les raisons évoquées précédemment, la totalité de cette somme a été versée par la Ville d Echirolles. Enfin, M. Le Pen a pu compter sur le crédit d impôt en faveur du développement durable. Impacts et retombés Ce chantier a eu un impact non négligeable dans le quartier : un certain nombre de voisins se sont renseignés sur les travaux effectués par M. Le Pen. Certaines personnes ont par la suite souhaité effectuer chez eux des travaux afin d améliorer les performances du bâti. Les délais n ont cependant pas permis à ces personnes de profiter des subventions de l OPATB et les travaux mis en œuvre plus tard dans le voisinage ont été plus modestes. Ils concernent avant tout le remplacement des ouvertures. Les retombés de ce projet ont également été bénéfiques pour l entreprise ayant effectué les travaux chez M. Le Pen. Cette rénovation lui a permis de se faire connaître du voisinage puisque, suite au chantier, certaines personnes sont directement entrées en contact avec elle. Page 8 sur 8
Analyse de l opération M. Le Pen juge l accompagnement des responsables de l OPATB assez «négativement». Lorsque la mission du bureau d études se termine, à la fin de la phase étude du projet, le propriétaire se retrouve seul pour gérer la suite de l opération. M. Le Pen aurait aimé être plus guidé et plus conseillé lors du choix de l entreprise et regrette que les responsables de l OPATB ne prennent aucune nouvelle, ni ne passe chez les bénéficiaires des aides durant la phase de chantier. Aucun contact n a non plus été établi à la fin de l opération, afin d avoir un retour d expérience ou de connaître l avis du propriétaire sur le dispositif et l accompagnement. Bien que réalisée dans le cadre d une OPATB, un projet de rénovation demande au propriétaire d être «très volontaire» et de beaucoup s investir dans le projet. M. Le Pen estime que cet aspect peut-être «décourageant» pour certaines personnes. Le propriétaire regrette également que certains travaux, pourtant rendu obligatoire par la mise en place d une isolation thermique par l extérieure, ne soient pas pris en compte dans le calcul des subventions accordées dans le cadre de l OPATB. Au final une partie des travaux liés rénovation thermique n est pas subventionnée. Aucune évaluation du projet n a jamais été évoquée par le bureau d études ou les représentants de la Ville durant le projet de rénovation du pavillon. Pour M. Le Pen, cela reflète un manque de sérieux des responsables de l opération : alors que ces derniers sont «très stricts» sur les dossiers et les devis vis-à-vis du référentiel OPATB, ils ne procèdent à aucune vérification sur site ou auprès du propriétaire par la suite. Pourtant, une évaluation est normalement incluse et imposée dans le programme des OPATB. Page 9 sur 9