ANALYSE SWOT ET PISTES DE REFLEXIONS



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Transcription:

Filière Avicole et Cunicole Wallonne (FACW) asbl Siège social : Chaussée de Namur, 47 5030 GEMBLOUX ANALYSE DE LA FILIERE AVICOLE ACTIVE EN WALLONIE Etude menée à la demande de la Filière Avicole et Cunicole Wallonne (FACW) ANALYSE SWOT ET PISTES DE REFLEXIONS Octobre 2013 Ir Pierre MAQUET Chargé de mission Economie, Marketing et Communication pour les Conseils de Filières de productions animales AVEC L AIDE DE LA WALLONIE DIRECTION GENERALE DE L AGRICULTURE, DES RESSOURCES NATURELLES ET DE L ENVIRONNEMENT 1

AVERTISSEMENT : La présente étude est propriété de la Wallonie. Toute utilisation de son contenu à des fins d étude ou de communication est conditionnée à l obtention de l accord du propriétaire de ladite étude. 2

3.1 CONTEXTE Si initialement chaque ferme pratiquait un peu de chaque spéculation animale (volailles, porcs et bovins laitiers), plusieurs facteurs ont fortement influencé la configuration des exploitations pour en arriver à la situation actuelle. Ainsi, la mise en œuvre des plans de soutien à l Europe consécutifs à la seconde guerre mondiale (Plan Marshall) et la mise en œuvre du plan (Plan Manshold) restructurant la Politique Agricole Commune (PAC) européenne ont incité progressivement les exploitations à s agrandir et à se spécialiser chacune vers des productions particulières. Les progrès en sélection génétique des animaux, en alimentation animale, en pratiques vétérinaires et en mécanisation/automatisation de certaines pratiques d élevage ont amené l avènement d élevages dits «hors sol» ou «en batterie» dans lesquels les animaux restent confinés en bâtiment et n ont plus de contacts réels avec la «terre agricole». Les opérations de productions telles l abreuvement, l alimentation, la régulation de l ambiance thermique, le renouvellement de l air, l éclairage sont par ailleurs gérées automatiquement par l informatique de sorte à optimiser la productivité des installations et des animaux. Du fait de ces progrès, depuis les années 1950, dans les secteurs avicoles européens (volailles de chair et poules pondeuses), les petites fermes familiales ont progressivement cédé le pas à des structures toujours familiales mais hébergeant plusieurs milliers ou dizaines de milliers de volailles de production, dont les performances (durées et performances d engraissement, nombre et poids des œufs produits) ont été considérablement améliorées. Si la dimension des exploitations avicoles a cru en Belgique, les avicultures régionales ont évolué de manière fort différente, comme illustré par le cheptel moyen hébergé dans les élevages des 2 régions : 17.489 animaux en Flandre et 3.789 animaux en Wallonie (moyenne nationale : 11.235 animaux). Après avoir toutes deux évolué vers la production conventionnelle d œufs et de poulets de chair, la Wallonie tente désormais de différencier son agriculture de la production standardisée, par la reconnaissance de filières de qualité et l attribution d aides financières aux investissements aux agriculteurs qui s engagent dans cette voie. En cela la Wallonie tente de faire que la production avicole qui y est active réponde aux nouvelles demandes de l opinion publique et des consommateurs (Bio, productions alternatives, meilleure intégration dans l environnement, meilleure prise en compte du bien-être animal, ), mais vise également à ce que les productions avicoles wallonnes se différencient qualitativement de la production conventionnelle/standardisée issue d autres régions ou pays. En Wallonie, bien que la spéculation avicole soit souvent considérée comme une diversification agricole, le secteur reste cependant bien représenté avec 1.619 unités de production (toutes orientations confondues) détenant 5.323.642 animaux (chiffres 20 1 2- S ou rces : D GS IE (IN S) - Recensements etenqu êtes agricoles ;D GA RN E-D 41 ). Ces agriculteurs collaborent avec des fournisseurs de matières premières (animaux, aliments), des abattoirs, des centres de récoltes d œufs, des transformateurs et des gestionnaires de filières de production basés eux aussi en Wallonie ; générant ainsi une valeur ajoutée et des emplois régionaux, ou collaborent avec des opérateurs non régionaux. Les produits étant valorisés sur les marchés belge et international vers des opérateurs de transformation agroalimentaire, vers la distribution au consommateur ou vers des professionnels de l Horeca. Sur base de ce constat, la Filière Avicole et Cunicole Wallonne a décidé d explorer le secteur en profondeur. Cette volonté passe par l établissement d un constat de la filière avicole active en Wallonie ; par une identification des forces et des faiblesses que les opérateurs possèdent et une mise en évidence des menaces et des opportunités auxquelles ils sont confrontés. 3

A charge ensuite aux membres de la FACW d en retirer des pistes d action et d établir des propositions stratégiques et/ou opérationnelles visant à développer le secteur dans sa globalité sur des points tels les marchés, les orientations de la production à encourager, la qualité des produits, 3.2 METHODOLOGIE Afin de disposer d un état des lieux de la filière avicole active en Wallonie, la Filière Avicole et Cunicole Wallonne (FACW) a décidé en mai 2012 de faire réaliser cette étude sur le secteur. La mission a été confiée au Chargé de mission Economie, Marketing et Communication en fonction auprès de la Filière Porcine Wallonne (FPW) et mandaté par le Service Public de Wallonie auprès des Conseils de Filières de productions animales ; avec les accords du Conseil d administration de la FPW et du bailleur de fonds de la FPW en tant que Conseil de Filière (Service Public de Wallonie- DGARNE-Direction de la Qualité des Produits). La durée de réalisation de l étude a été fixée initialement de septembre 2012 à juin 2013. Cependant des contretemps divers étant survenus durant la réalisation, il a été convenu entre la FACW et le maître d œuvre de réviser l échéance de réalisation à octobre 2013. Les résultats de cette étude seront diffusés par les canaux d informations spécifiques de la FACW et suivant les opportunités présentés publiquement lors d un évènement à définir. Sur base des informations disponibles auprès des organismes de récolte de données ou directement disponibles auprès des opérateurs identifiés, un canevas général a été établi et discuté quant à sa faisabilité. L étude finale dont le présent rapport constitue l aboutissement est constituée de 4 approches réparties en 3 blocs faisant l objet d un recueil distinct. Bloc 1 : Éléments contextuels de la filière avicole - Une synthèse et analyse d éléments contextuels du secteur avicole. Y sont abordés les contextes mondiaux, européen et belge des productions de volailles de chair et d œufs, des éléments relatifs à la consommation complétés d éléments économiques, marketing et qualitatifs particuliers au secteur avicole. Bloc 2 : Enquête auprès des opérateurs de la filière avicole - Une enquête de terrain auprès d opérateurs de la filière avicole actifs en Wallonie. Des rencontres et discussions, des éléments contextuels, statistiques de production et stratégiques ont été obtenus auprès des opérateurs ayant accepté de participer à l étude. Ceux-ci sont synthétisés et analysés selon le type d opérateur répondant et/ou selon le thème particulier abordé dans le questionnaire. Bloc 3 : Analyse SWOT et Pistes de réflexion - Une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces des différents types d opérateurs rencontrés. - Une synthèse de pistes de réflexion à développer par le secteur au sein des organismes qui l animent en collaboration avec les partenaires politiques et institutionnels présents en Wallonie. 4

3.3 DESCRIPTION DE LA MÉTHODE L analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) ou FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) est un outil de diagnostic et d'analyse stratégique. L objectif est d identifier les points d action potentiels à inclure dans la stratégie de développement de l élément (opérateur, étape de la filière de production) à laquelle elle sera appliquée. L analyse SWOT identifie les forces et les faiblesses internes d un secteur, d une entité économique, d un projet et les opportunités et les menaces externes dues à son environnement. Une matrice à 2x2 champs de perception illustre habituellement l analyse SWOT. Eléments positifs Eléments négatifs Eléments internes (organisationnels) Eléments externes (environnementaux) FORCES STRENGTHS (facteurs positifs et d'origine interne) OPPORTUNITES OPPORTUNITIES (facteurs positifs et d'origine externe) FAIBLESSES WEAKNESSES (facteurs négatifs et d'origine interne) MENACES THREATS (facteurs négatifs et d'origine externe) 3.4 APPLICATION DE LA MÉTHODOLOGIE À L ÉTUDE Dans le cadre de la présente étude, il a été nécessaire de prendre en considération les spécificités des différents maillons de la filière «travaillant» les volailles et produits de volailles (viande et œufs). Si des fabricants d aliments ont été rencontrés lors de l étude de terrain, il a été choisi de ne pas réaliser d analyse SWOT sur ce maillon du fait que le canal de production et de commercialisation d aliments destinés aux volailles ne représente qu une partie de leurs activités. Les éléments qu ils ont mentionnés et identifiés comme Forces, Faiblesses, Opportunités ou Menaces ont cependant été pris en considération en tant qu argument de confirmation des propos tenus par les autres maillons de le filière avicole interrogés ainsi que dans l établissement du contexte de la production avicole et dans les propositions inclues dans cette étude. Les maillons envisagés sont : - Couvoirs - Agriculteurs - Volailles reproductrices chair/pondeuse - Agriculteurs - Volailles démarrées - Agriculteurs - Poulets de chair - Abattoirs - Ateliers de découpe/transformation à la ferme (Remarque : Bien que ces 3 abattoirs/ateliers de transformation à la ferme pratiquent également l élevage de poulets de chair, seuls les éléments spécifiques aux activités d abattage et de transformation ont été ici repris) - Abattoirs - Gestionnaires de filière(s) de production de volailles de chair - Agriculteurs - Poules pondeuses - Centres d emballage et ovoproduits - Grossistes d ovoproduits à destination de l Horeca - Agriculteurs - Producteurs de canards à foie gras 5

Les éléments repris dans les tableaux de synthèse sont issus des entrevues obtenues auprès des opérateurs du secteur entre septembre 2012 et mars 2013, complétés d éléments d analyse issus de la bibliographie consultée. De sorte à les préciser, les éléments identifiés dans chaque matrice SWOT individuelle font l objet d une courte description de leur approche ou de la voie d influence qu ils représentent. 3.4.1 VOLAILLES REPRODUCTRICES (3) Positif FORCES Négatif FAIBLESSES Interne Externe Maîtrise technique Automatisation de la récolte des œufs Pas de concurrence entre agriculteurs Spéculation hors sol OPPORTUNITES Place existante pour développer la filière verticale Faible risque sanitaire externe en Wallonie Pas d opérateurs (sélection, couvoir) en Wallonie Sécurité de revenu Maillon intermédiaire Charge de travail élevée Produit à faible valeur ajoutée Produit fragile MENACES Législation permis d environnement Coût énergétique Personnel difficile à trouver Tributaire de la demande des couvoirs Contractualisés aux couvoirs Fournisseurs et clients extrarégionaux Risque sanitaire interne Accès limité aux aides à l investissement NIMBY Difficulté d accès au prêt bancaire 3.4.1.1 FORCES Maîtrise technique Les agriculteurs wallons collaborant avec des couvoirs bénéficient d une bonne reconnaissance de la part de ceux-ci, comme confirmé par la reconduction des contrats de production. Automatisation de la récolte des œufs L alimentation et l abreuvement des animaux, la gestion de l ambiance thermique et de la ventilation, et la récolte des œufs est réalisée de manière automatique et gérée par des systèmes informatiques. Pas de concurrence entre agriculteurs Les agriculteurs ne sont pas concurrents entre eux. Spéculation hors sol La spéculation étant réalisée en bâtiment confiné, la surface au sol nécessaire à l implantation d une unité de production est relativement faible et peut constituer une voie d installation intéressante pour un jeune agriculteur. 6

3.4.1.2 FAIBLESSES Maillon intermédiaire La spéculation constitue un maillon intermédiaire dans la production de poussins destinés aux filières volailles de chair et poules pondeuses. Le fait de produire un «bien intermédiaire» ne permet pas d influencer les prix de vente des animaux. Ceci d autant que les producteurs agissent comme prestataires de services, contractualisés avec les couvoirs. Charge de travail élevée La pesée régulière des volailles reproductrices, la gestion quotidienne de l élevage, la surveillance des animaux et des installations, la récolte des œufs (dont ceux pondus hors des nids) et le contrôle sont chroniques et demandent beaucoup de temps comparé à d autres spéculations avicoles. A cette charge récurrente s ajoute la période de fin-début de cycle de production, du départ des poules de réforme à la réception des nouvelles poules pondeuses qui demande encore plus de temps de travail et mobilise du personnel temporaire externe à l exploitation. Produit à faible valeur ajoutée Le producteur ne dispose d aucune prise sur la valeur ajoutée du produit pour la raison précitée. Produit fragile Les œufs produits sont fragiles et contiennent une matière vivante en développement, ce qui implique que la récolte, le stockage et le transport des œufs potentiellement fécondés soient réalisés avec de nombreuses précautions pour éviter la casse. 3.4.1.3 OPPORTUNITES Place existante pour développer la filière verticale L inexistence d une filière organisée en Wallonie laisse la place libre pour qu une initiative privée soit développée à l échelle régionale pour la production de volailles de chair destinées préférentiellement aux filières de qualité actives en Wallonie. Faible risque sanitaire externe en Wallonie La faible densité d élevages avicoles en Wallonie fait que le risque sanitaire de contamination par des pathogènes est particulièrement réduit. Ajouté au fait que la spéculation est réalisée en bâtiments fermés, la Wallonie dispose d un avantage. Pas d opérateurs (sélection, couvoir) en Wallonie L absence d opérateur de sélection et de couvoir en Wallonie orienté qualité différenciée ou filières alternatives crée l opportunité de développer une filière de production spécifique aux demandes des producteurs wallons, tant en chair qu en poules pondeuses. 7

Sécurité de revenu Les agriculteurs sont contractualisés avec des couvoirs qui leur garantissent non seulement un débouché pour les œufs produits, mais également un revenu à la prestation stable dans le temps. 3.4.1.4 MENACES Législation permis d environnement La législation relative au permis d environnement, les durées de remise d avis imparties, et les éventuels recours rendent les procédures compliquées lentes et coûteuses pour les producteurs, ce qui en décourage certains à envisager la spéculation. Coût énergétique L énergie nécessaire à l éclairage, à la ventilation, au chauffage, à l automatisation de l alimentation et à la récolte des œufs ainsi qu à leur stockage à température contrôlée amène des coûts d autant plus importants que les cours de l énergie ont fortement augmenté ces dernières années. Personnel difficile à trouver Le personnel temporaire indispensable à la réception des poulettes et à manutention des animaux de réformes avant transport est difficile à trouver, ce y compris auprès d organisme de placement de personnes sans emploi ou sous statut favorisant l engagement préférentiel. Tributaire de la demande des couvoirs L activité d un producteur est conditionnée à l activité du couvoir avec lequel il collabore. Un ralentissement de celle-ci fait peser le risque d un moindre remplissage des installations de l agriculteur et par conséquent d une diminution de son chiffre d affaire et de son revenu. Contractualisés aux couvoirs Les producteurs sont contractualisés avec les couvoirs dont ils hébergent les poules reproductrices. Ils ne disposent d aucune liberté dans le choix des débouchés de valorisation des œufs fécondés produits. Fournisseurs et clients extrarégionaux Le fait qu aucun couvoir n ait de siège installé en Wallonie, fait peser le risque qu en cas de détérioration des activités de la société-mère ou de crise économique ou sanitaire majeure dans le secteur, la décision de privilégier un repli sur la zone historique ou d origine des activités de la société. Risque sanitaire interne Hormis une contamination accidentelle provoquée par un agent extérieur, le principal risque sanitaire pour les animaux et la production réside dans un problème de condition sanitaire interne qui serait consécutif à de mauvaises conditions d hébergement. 8

Accès limité aux aides à l investissement Les conditions actuelles d accès aux aides à l investissement ne permettent à cette orientation avicole d accéder aux aides que si les volailles détenues produisent des œufs dont les poussins (ou poulettes) sont destiné(e)s à une filière de production de qualité différenciée. NIMBY Comme d autres spéculations réalisées en milieu confiné, la détention de volailles reproductrices est régulièrement perçue comme industrielle ce qui provoque son rejet par une partie de la population et induit des procédures de recours contre les projets lors de leur demande d obtention de permis d environnement. Difficulté d accès au prêt bancaire La méconnaissance de la spéculation en volailles reproductrices par le secteur bancaire fait que ce dernier est moins favorable à attribuer un prêt financier aux éventuels meneurs de projets. 3.4.2 COUVOIRS (8) Positif FORCES Négatif FAIBLESSES Interne Externe Maîtrise technique Dimension économique des opérateurs Secteur belge restructuré (groupe) OPPORTUNITES Développement des maillons aval (élevages) Développement de la consommation finale (œufs, viande) Diversité des races proposées Durée de couvaison incompressible (rendement maximum) Départ à la retraite/pas de succession Pertes et non fécondation Produit à faible valeur ajoutée MENACES Monopole des fournisseurs de génétique Marché wallon déjà satisfait Personnel = aspect problématique Coût de l énergie Dépendance des maillons aval (élevages de poules pondeuses et volailles de chair) Réglementation et contrôle sanitaires Coût des aliments Marchés de valorisation saturés Concurrence 3.4.2.1 FORCES Maîtrise technique Les couvoirs sont actifs depuis de nombreuses années dans le secteur et ont développé une spécialisation de leurs activités reconnue par leurs clients et fournisseurs. 9

Dimension économique des opérateurs Certains opérateurs ont mis leurs compétences en commun par la constitution d un groupe dominant le marché belge, dont les sociétés sont chacune spécialisées dans une branche de production ou dans une clientèle spécifique. Secteur belge restructuré (groupe) Par la constitution d un groupe rassemblant les opérateurs les plus expérimentés, le secteur des couvoirs devrait se trouver stabilisé pour une longue période, ce qui devrait éviter des restructurations portant à conséquence pour les clients des couvoirs et leurs partenaires. 3.4.2.2 FAIBLESSES Durée de couvaison incompressible (rendement maximum) Les couvoirs sont limités dans leurs performances par le rendement biologique des animaux de pontes (2 œufs produits par poule tous les 3 jours) et par le fait qu il soit impossible de diminuer la durée d incubation des œufs à moins de 21 jours. Départ à la retraite/pas de succession Plusieurs propriétaires de couvoirs indépendants arrivent en fin de carrière et s interrogent sur la transmission ou la reprise de leur activité. Pertes et non fécondation Les œufs fécondés sont une matière première fragile devant être manipulée, conservée et transportée avec précaution et dans des conditions de températures très contrôlées. Une erreur peut porter à conséquence sur le nombre d œufs qui arriveront à maturité. De plus le rendement de fécondation n est pas de 100% ce qui diminue la performance de la production. Produit à faible valeur ajoutée Les œufs fécondés sont un facteur de production intermédiaire nécessaire aux couvoirs commercialisant les poussins autant qu aux agriculteurs et sur lequel peu d élasticité de prix est possible. Du fait de ce prix relativement stable, la valeur ajoutée est relativement faible et le prix de vente ne parvient pas à répercuter suffisamment les surcoûts (alimentation, énergie) de production. 3.4.2.3 OPPORTUNITES Développement des maillons aval (élevages) Le développement des ateliers de production de volailles de chair ou d hébergement de poules pondeuses pourrait permettre de développer les activités des couvoirs. 10

Développement de la consommation finale (œufs, viande) L augmentation du pouvoir d achat des consommateurs dans les pays émergents pourrait entraîner une augmentation de la consommation de volailles et induire indirectement l augmentation des activités des couvoirs par l intermédiaire du développement de la demande produits (poussins et poulettes) des activités de ponte d œufs et de production de volailles de chair. Diversité des races proposées Les couvoirs produisent un grand nombre de types de volailles ainsi qu une grande diversité de souches adaptées aux différentes spéculations au sein d une même espèce de sorte à répondre aux attentes spécifiques des différentes orientations de production des professionnels (et des amateurs). 3.4.2.4 MENACES Monopoles des fournisseurs de génétique Les sociétés de sélection des souches génétiques de volailles se sont regroupées en entités ou groupes d envergure internationale qui disposent de quasi monopoles dans la production et la commercialisation des animaux vers les professionnels. De ce fait, ils sont devenus incontournables et maîtrisent totalement les prix de vente auprès des agriculteurs. Marché wallon déjà satisfait Le marché constitué des agriculteurs wallons détenant des poules pondeuses ou des poulets de chair est actuellement satisfait par des opérateurs situés hors du territoire wallon. Ces derniers ont mis leurs compétences en commun et sont parvenus à réaliser des économies d échelle qui les rendent particulièrement concurrentiels sur les marchés de commercialisation de poussins de chair et de poulettes démarrées. A moins de la cessation des activités d un opérateur (couvoir), un opérateur wallon qui voudrait démarrer cette activité se trouverait confronté à une tâche particulièrement ardue du fait que la clientèle est déjà prise et stabilisée par d autres fournisseurs. Personnel = aspect problématique Les techniciens compétents, voire motivés, à travailler dans les couvoirs sont problématiques à trouver et à stabiliser dans les fonctions nécessaires aux activités des couvoirs. Coût de l énergie Les coûts et surcoûts énergétiques dus aux crises financières font augmenter les coûts d incubation des œufs et de stockage des poussins (électricité), mais également les coûts de transports des œufs depuis les sites de production externes au couvoir et les coûts de transport des poussins vers les clients agriculteurs. Dépendance des maillons aval (élevages de poules pondeuses et volailles de chair) Le développement des activités des couvoirs est intrinsèquement lié au développement des activités de production des maillons aval en poules pondeuses ou en production de poulets et autres volailles de chair. 11

Réglementation et contrôle sanitaires Les règlementations et contrôles sanitaires des installations impliquent un énorme travail administratif documentaire et occasionnellement des investissements en équipement pouvant se révéler couteux. Coût des aliments Les aliments des volailles de multiplications ont augmenté ces dernières années et leur surcoût n a pu être totalement répercuté sur le prix de vente des animaux. Marchés de valorisation saturés Faute d un contexte légal et sociétal qui permettrait le développement des débouchés agricoles professionnels (ateliers de production d œufs et de poulets de chair), les marchés sont actuellement considérés comme saturés. Concurrence Le développement d une agriculture moderne dans les pays européens à moindre coût de production (salaires) pourrait faire apparaître de nouveaux concurrents qui fourniraient des poussins à prix plus attractifs que ceux produisant actuellement les animaux approvisionnant les agriculteurs belges. 3.4.3 VOLAILLES DÉMARRÉES (6) Positif FORCES Négatif FAIBLESSES Interne Externe Clientèle de proximité (amateurs) Clientèle régionale (professionnels) Spéculation hors sol Nombreuses races proposées OPPORTUNITES Tendance BoBo & «manger ce qu on produit» Peu d opérateurs en Wallonie Voie de diversification agricole Image positive Fonds de roulement importants (animaux, aliments) Produits à faible valeur ajoutée Outils vieillissants Marchés/activités saisonnières MENACES Législation bien-être animal Législation permis d environnement Réglementations et contrôles sanitaires Coût des aliments Coût des animaux Coût de l énergie Concurrence des animaleries Diminution de la clientèle (particuliers) Marchés de niches Pas d accès aux aides à l investissement 3.4.3.1 FORCES Clientèle de proximité (amateurs) Une partie ou la totalité de la clientèle des producteurs de volailles démarrées est constituée de particuliers résidants à proximité du siège de production/commercialisation. Cette clientèle reste particulièrement fidèle à son fournisseur et réalise une publicité gratuite à celui-ci par le bouche à oreille. 12

Clientèle régionale (professionnels) Du fait du faible nombre de producteurs de volailles démarrées actifs en Wallonie, les agriculteurs qui réalisent une production avicole à petite échelle en œufs ou en volailles de chair s orientent vers ces opérateurs. Spéculation hors sol Les opérateurs produisant des volailles démarrées réalisent cette spéculation en bâtiment pour des raisons sanitaires mais également pour sécuriser leur investissement contre les prédateurs. Les terres agricoles dont l éleveur peut éventuellement disposer restent dès lors disponibles pour des cultures ou des pâturages. Nombreuses races proposées De sorte à pouvoir répondre aux demandes spécifiques de leurs clients, les producteurs détiennent et commercialisent de nombreuses espèces et races de volailles. 3.4.3.2 FAIBLESSES Fonds de roulement importants (animaux, aliments) Contrairement à des volailles de chair qui sont toutes commercialisées à échéance précise (atteinte d un poids moyen fixé ou d une durée d engraissement définie), les volailles démarrées sont conservées et nourries par le producteur jusqu à ce qu elles trouvent preneur. Fonction de la demande de la clientèle et de facteurs externes comme les conditions climatiques, les animaux peuvent séjourner une période plus longue chez le producteur qui voit ses coûts augmenter. Produits à faible valeur ajoutée Les clients qui se fournissent en volailles démarrées cherchent un avantage financier autant qu un loisir dans la «production maison» d œufs ou de poulets de chair. Les animaux doivent être commercialisés à un prix attractif comparativement au produit fini équivalent commercialisé dans la GMD. Outils vieillissants Les producteurs actifs en Wallonie disposent d installations relativement anciennes, voire résultat de la conversion d anciens bâtiments agricoles. L efficacité de la production peut s en trouver diminuée. Marchés/activités saisonnières Le commerce de volailles démarrées auprès des particuliers est un marché saisonnier qui couvre une période de 7 à 8 mois allant de mars à octobre. Le producteur doit réaliser sur cette durée un chiffre d affaire lui procurant un revenu couvrant l entièreté de l année (civile). 13

3.4.3.3 OPPORTUNITES Tendance BoBo & «manger ce qu on produit» La tendance sociétale définie comme «BoBo», soit «Bourgeois-Bohème» inclus une certaine philosophie de retour à la consommation de produits locaux et notamment la volonté de produire une partie de sa propre alimentation. La production de volailles démarrées trouve dans le comportement «BoBo» une clientèle potentielle pour développer ses activités. Il est à noter que la crise économique pourrait amplifier cette tendance de retour à une autoproduction/consommation auprès des ménages à faibles ou moyens revenus. Peu d opérateurs en Wallonie La rareté des opérateurs wallons et la tendance «Bobo» précitée font qu il n existe pas de réelle concurrence entre les producteurs. Voie de diversification agricole La production de volailles démarrées peut être envisagée comme diversification des activités de l exploitation agricole générant un revenu complémentaire dans le cas où une activité avicole existe déjà sur la ferme. Image positive La production de volailles démarrées est pratiquée à une échelle relativement réduite et la commercialisation des animaux est réalisée au niveau local, voire régional ce qui lui permet de bénéficier de la perception de filière courte ou de filière locale et donc d une image positive, au contraire d orientations avicoles perçues comme industrielles. 3.4.3.4 MENACES Législation bien-être animal La détention d animaux est soumise à des contraintes légales voire à une certaine subjectivité humaine lors des contrôles des opérateurs, qui dans le cadre de productions à petite échelle peuvent se révéler handicapante car elles diminuent le potentiel d occupation des bâtiments et influencent le revenu de la spéculation à la baisse. Législation permis d environnement Comme les autres spéculations agricoles, les producteurs de volailles démarrées sont soumis à l obtention d un permis d environnement. Même s ils produisent à petite échelle et sont implantés dans des zones rurales, les procédures restent fastidieuses, lentes et incertaines dans leur résultat avant de pouvoir réaliser concrètement le projet. 14

Réglementations et contrôles sanitaires Les réglementations sanitaires sont parfois compliquées à respecter et les aménagements difficiles à réaliser dans des installations anciennes ou des bâtiments reconvertis. Par ailleurs, les contrôles sanitaires ne prennent pas systématiquement en considération la réalité ou le quotidien de la production de volailles démarrées. Coût des aliments Le coût des aliments est élevé et relativement chaotique depuis plusieurs années, ce qui rend la fixation d un prix de revient et de vente lié particulièrement compliquée. D autre part, tant qu un animal détenu sur l exploitation n a pas trouvé acquéreur, il doit continuer à être nourri ce qui en augmente le coût de production avant commercialisation. Coût des animaux La diversité des races et variétés détenues par les producteurs implique qu ils se procurent les animaux auprès de plusieurs fournisseurs spécialisés. Les quantités d animaux achetés étant relativement faibles, le coût du transport ne bénéficie pas d économie d échelle et rend le prix d achat des animaux relativement élevé. Coût de l énergie Le coût de l énergie se répercute non seulement dans le coût de transport des animaux livrés sur l exploitation, mais également dans l énergie consommée dans les installations hébergeant les animaux : éclairage, chauffage, ventilation et les coûts de déplacement de la structure de commercialisation mobile sur les marchés hebdomadaires. Concurrence des animaleries Les animaleries et jardineries organisées en groupes de distribution multisites et franchisés constituent une concurrence sérieuse pour les petits producteurs de volailles démarrées, car ils passent des commandes en plus grande quantité à leurs fournisseurs et bénéficient d économies d échelle qui diminue le prix d acquisition et de vente à la clientèle des animaux. Ils proposent également à la vente d autres animaux et produits tels les aliments, les hébergements, des produits de jardinage et de bricolage qui stabilisent leur chiffre d affaire et leur permet de réaliser périodiquement des promotions sur les animaux qu ils commercialisent. Diminution de la clientèle (particuliers) Une partie importante de la clientèle constituée par les particuliers est âgée et tend de ce fait à disparaître progressivement. Le renouvellement de la clientèle par rajeunissement de celle-ci ne parvient à l heure actuelle pas à compenser cette mortalité de clientèle. Marchés de niches La clientèle de particuliers qui fréquentent les producteurs de volailles démarrées est essentiellement constituée par une population rurale ou péri-citadine disposant d un terrain apte à accueillir des animaux de basse-cour, mais aussi de temps disponible pour s occuper des animaux et de leur installation d hébergement. 15

Pas d accès aux aides à l investissement La production de volailles démarrées ne dispose actuellement pas de possibilité de reconnaissance en tant que filière de production avicole de qualité différenciée, ce qui lui interdit l accès aux aides à l investissement. 3.4.4 POULETS DE CHAIR (17 +3) Positif FORCES Négatif FAIBLESSES Interne Externe Possibilité d installation pour les jeunes agriculteurs Cahiers des charges plein air, Bio, de filière de qualité Viande blanche/maigre Pas de concurrence entre agriculteurs Spéculation hors sol Haut taux de conversion alimentaire OPPORTUNITES Compétences et encadrement des fournisseurs Espace pour les élevages Bio et Plein Air disponibles en Wallonie Moindre pression environnementale (Bio, plein air) Image positive des productions Bio et plein air Faible densité d élevages en Wallonie Ré-autorisation des farines animales /Protéines animales transformées Absence de fournisseurs de poussins au niveau wallon Coût des investissements MENACES Concurrences intra européenne & extraeuropéenne Pression de la GMD sur les prix Consommateur incohérent Législations de production discriminantes Frontières économiques poreuses Politiques réfractaires aux élevages de volailles NIMBY Lobbying bien-être animal et végétarisme Accès aux aides à l investissement limité Critères de reconnaissance en tant que qualité différenciée Réglementations et contrôles sanitaires Peu d abattoirs en Wallonie Législation permis d environnement Coût des aliments Coût de l énergie Fragilité-sensibilité des génétiques disponibles Restructuration du secteur de l abattage 3.4.4.1 FORCES Possibilité d installation pour les jeunes agriculteurs Dans le cadre d une première installation réalisée en reprise progressive de la ferme familiale, la production de poulets de chair peut permettre à un jeune agriculteur de développer son propre projet indépendamment des autres activités agricoles. 16

Cahiers des charges plein air, Bio, de filière de qualité Les cahiers des charges de production de poulets de chair en filière de qualité permettent l accès aux aides à l investissement et bénéficient également d un meilleur accueil de la part des autorités compétentes en matière de délivrance de permis d environnement. Viande blanche/maigre La composition de la viande de poulet est reconnue pour ses caractéristiques nutritionnelles en tant que viande maigre ce qui représente un avantage dans le cadre d une alimentation équilibrée et pauvre en graisse. Pas de concurrence entre agriculteurs Du fait du nombre de cahiers des charges et du faible nombre de producteurs de poulets de chair actifs en Wallonie, les agriculteurs ne se concurrencent pas pour la commercialisation de leurs productions auprès des gestionnaires de filières ou des opérateurs d abattage. Spéculation hors sol La production de poulets de chair en bâtiment implique l utilisation d une faible surface au sol pour l établissement. A ce titre, elle constitue un élément positif à l installation d un jeune agriculteur dont l accès au foncier serait limité. Haut taux de conversion alimentaire Les volailles de chair montrent le meilleur taux de conversion de l alimentation reçue par kg de viande produit, juste après la pisciculture, ce qui en fait une viande produite à faible coût. 3.4.4.2 FAIBLESSES Absence de fournisseurs de poussins au niveau wallon L absence de fournisseurs wallons de poussins adaptés aux modes de production alternatifs (Bio, plein air, ) fait que le secteur peut éprouver des difficultés à se procurer des animaux pour peupler ses bâtiments. Coût des investissements Les investissements en bâtiments sont considérables et doivent être amortis en 15 ans. A ces montants initiaux élevés peuvent encore s ajouter des investissements imposés par la législation dans le cadre d aménagements à vocation de préservation environnementale ou de protection du bien-être animal. 3.4.4.3 OPPORTUNITES Compétences et encadrement des fournisseurs L expérience des fournisseurs d aliments leur a permis de développer des compétences avérées qui bénéficient aux producteurs lors du suivi que leurs commerciaux apportent à cette clientèle. Espace pour les élevages Bio et plein air disponibles en Wallonie La Wallonie dispose de terres agricoles moins opportune à l établissement de grandes culture (relief, fertilité) et actuellement utilisées comme prairie de pâturage. Ces terres peuvent être utilisées pour l installation d élevages en plein air ou Bio et les bâtiments qui y sont liés. 17

Moindre pression environnementale (Bio, plein air) Par la plus faible densité d animaux à l hectare qu elle impose, la production de poulets Bio et plein air est perçue comme exerçant une pression (azote organique) plus faible sur l environnement, ce qui peut aider à l obtention d un permis d environnement. Image positive des productions Bio et plein air Les productions Bio et de plein air bénéficient d une meilleure appréciation de la part des citoyens (environnement, bien-être animal, filières courtes, animaux visibles sur les parcours extérieurs). Faible densité d élevages en Wallonie La faible densité d élevage de volailles de chair en Wallonie fait que les risques sanitaires de transmission de pathologies entre élevages sont particulièrement faibles et que selon la zone géographique considéré, la population peut faire montre de plus d acceptation que dans d autres zones vues comme «saturées» en volailles. Ré-autorisation des farines animales /Protéines animales transformées Du fait de la volatilité des cours des céréales et protéagineux, les coûts en alimentation des poulets de chair ont été soumis à de grande variation ces dernières années. Une modification de législation qui permettrait la réintroduction des farines animales (en consommation croisée) dans l alimentation des poulets permettrait de ramener les coûts de production à un niveau plus acceptable pour les agriculteurs. 3.4.4.4 MENACES Concurrences intra européenne & extra-européenne Il existe une concurrence entre les producteurs européens et extra-européens de poulets de chair conventionnels mais également entre éleveurs européens impliqués dans des filières de production de qualité. Selon les situations, celle-ci trouve son origine dans des différences de coûts de production (main d œuvre, alimentation animale), de législation (bien-être animal, mesures environnementales) ou dans des économies d échelles dues à la dimension des élevages et à l amortissement des coûts des équipements techniques qui y sont installés. Pression de la GMD sur les prix Le secteur de la GMD recherche avant tout des produits attractifs pour sa clientèle. Cette attractivité se base essentiellement sur un prix de vente au consommateur qui soit le plus faible possible. Jumelé à la volonté d être plus attractive que les enseignes concurrentes, l ensemble du secteur de la GMD exerce indirectement via les abattoirs et les transformateurs une énorme pression sur les agriculteurs et contractent les marges dont ils pourraient bénéficier. Consommateur incohérent Le consommateur prétend vouloir se procurer des produits issus de filières de qualité officielles ou privées, ou issus de filières courtes, plus durables, respectant mieux l environnement ou le bien-être animal mais persiste dans son comportement d achat à se fournir en produits conventionnels à moindre coût d acquisition. 18

Législations de production discriminantes Les législations environnementales, de protection animale ou relatives aux soins et traitements médicamenteux apportés aux animaux diffèrent entre Etats européens et extra-européens, ce qui crée une discrimination de prix de production entre éleveurs qui handicape la capacité compétitivité des volailles de chair produites sur le territoire européen sur les marchés internationaux mais également sur le marché européen. Frontières économiques poreuses L Union européenne est tenue par les accords de l Organisation Mondiale du Commerce de laisser ses frontières commerciales ouvertes à l entrée de produits de volailles issus du marché mondial. Ces frontières européennes poreuses permettent l entrée de produits de volailles concurrençant la production réalisée sur le territoire de l UE. Politiques réfractaires aux élevages de volailles Les responsables politiques wallons se montrent selon leur niveau de pouvoir (régional, communal), selon leurs compétences (agriculture, environnement, urbanisme,) et selon la situation (stratégie de développement et de priorisation de l agriculture wallonne, protection de l environnement, délivrance de permis d environnement) particulièrement critiques, voire totalement réfractaires à l installation d unités de production de volailles de chair en mode conventionnel. NIMBY Si la viande de volaille est la seconde viande la plus consommée par an et par habitant en Belgique, une frange de la population rurale wallonne, soutenue par des associations lobbyistes refusent l implantation d élevage dans leur voisinage propre (Not in My BackYard). Lobbying bien-être animal et végétarisme Les groupes de pression pour la protection du bien-être animal et pour le végétarisme mènent à très grande échelle régulièrement des campagnes de sensibilisation/dénonciation des conditions d élevage des volailles (de chair et pondeuses) ou des campagnes de culpabilisation de la consommation «carnivore» sous prétexte du respect de la vie des animaux. Usant d images cruelles et de messages chocs, ces campagnes bénéficient également d une certaine attention de la part des médias généralistes qui renforcent la portée de leur communication et menace les activités des éleveurs, désignés comme tortionnaires d animaux innocents. Ces éléments contribuent activement à la création et à l entretien d une image négative de la production (essentiellement conventionnelle) de poulets de chair auprès des citoyens. Accès aux aides à l investissement limité Actuellement seules les installations produisant des volailles de chair en mode Bio ou selon des filières officiellement reconnues comme productions de qualité différenciée peuvent accéder aux aides à l investissement, ce qui limite l intérêt des producteurs potentiels envers la production de volailles standards. Critères de reconnaissance en tant que qualité différenciée Les critères de reconnaissance en tant que filière de production de volaille de qualité différenciée sont selon certains avis trop stricts que pour permettre à certains cahiers des charges candidats d être admis et de pouvoir consécutivement bénéficier d aides à l investissement ; ce qui ralenti ou hypothèque le développement de ces filières. 19

Réglementations et contrôles sanitaires Les règlementations sanitaires européennes et belges sont vues comme particulièrement contraignantes, et les contrôles sanitaires de terrain réalisés par l organisme fédéral mandaté semblent saborder la motivation des producteurs de volailles de chair consécutivement aux normes et aménagements à respecter, aux investissements à réaliser, aux documents administratifs à remplir et à un certain manque de diplomatie constaté lors de ceux-ci. Peu d abattoirs en Wallonie Le faible nombre d abattoirs (hors abattoirs de proximité) en Wallonie ne stimule pas les agriculteurs à poser le choix de la production de volailles de chair car ce manque de proximité géographique crée une distance dans la communication, dans le suivi et le conseil technique et dans le schéma de motivation mutuelle qui pourrait s instaurer entre partenaires géographiquement plus proches. Législation permis d environnement La législation en matière d obtention de permis d environnement, les procédures nécessaires à son obtention, les lenteurs des procédures, les recours potentiels ainsi qu une liberté de décision basée sur la subjectivité laissée à l appréciation de l autorité compétente font que des projets néanmoins bien conçus et bien défendus par des agriculteurs peuvent se voir ralentis, refusés ou découragés dans leur réalisation. Coût des aliments Le coût des aliments et plus particulièrement leur variation de cours consécutivement aux aléas de récoltes dus aux conditions climatiques, à la spéculation sur les matières premières alimentaires refuges en cas de crise économique, et à la concurrence des marchés de destination de consommation humaine, de consommation animale et de production d énergie renouvelable font que les coûts de production des volailles et la rentabilité des élevages sont devenus imprévisibles et dangereux pour le secteur. Coût de l énergie La hausse du coût de l énergie (électricité) se répercute dans le prix de production des poussins et de leur vente aux producteurs de poulets de chair. En outre le transport (carburant fossile) des poussins depuis les couvoirs vers les élevages influence également le coût de production des poulets de chair sans que celui-ci puisse être répercuté totalement ou partiellement dans le prix de vente en sortie d élevage. Fragilité-sensibilité des génétiques disponibles La génétique actuellement utilisée en production conventionnelle de poulets de chair est particulièrement poussée sur les rendements de croissance ; le revers de la médaille étant une fragilité des animaux aux conditions d élevage (température, ) ainsi qu une plus grande sensibilité aux infections et pathologies. Restructuration du secteur de l abattage Le secteur de l abattage actif en Belgique est actuellement dans une phase de réorganisation/restructuration qui pourrait priver les agriculteurs de leur possibilité de choix de canal de valorisation des animaux ; Ceci en plus de la perte de pouvoir de négociation. 20

3.4.5 ABATTOIRS/TRANSFORMATEURS À LA FERME (3) Positif FORCES Négatif FAIBLESSES Interne Externe Typicité des produits Production de terroir et filière courte Indépendance du coût des matières premières Produits innovants & traditionnels Capacité de production sous utilisée Création d emploi Réappropriation de la valeur ajoutée Pas de concurrence entre boucheries à la ferme OPPORTUNITES Clientèle à haut pouvoir d achat Voie de diversification agricole Encadrement et accompagnement des projets Aides aux investissements disponibles Consommateur demandeur de produits issus de filières courtes Capacité de production limitée Mobilité des clients nécessaire Temps de travail important pour la transformation et le commerce Clientèle de proximité Formation indispensable (boucherie) MENACES Diminution du pouvoir d achat (crise économique) Réglementations et contrôles sanitaires Marchés de niche Lobbying environnemental/végétarisme/de protection animale Coût de l énergie Concurrence de la GMD 3.4.5.1 FORCES Typicité des produits Du fait que la totalité du process soit entièrement réalisée au niveau local et sur l exploitation, les produits commercialisés sont perçus comme artisanaux et possédant une réelle typicité, issue du savoir-faire de l agriculteur et de la gastronomie locale ; se différenciant ainsi des produits de consommation de masse proposés dans la GMD. Production de terroir et filière courte Les ateliers installés dans les exploitations agricoles bénéficient d une image positive auprès des consommateurs consécutivement à leur perception de production de terroir (non gérée par des opérateurs «industriels») et de filière courte de production-transformation-commercialisation (dont l agriculteur reste le maître d œuvre). Indépendance du coût des matières premières Contrairement à des abattoirs, ateliers de découpe-transformation et à des commerces de viande dont le coût d achat de la matière première fluctue dans le temps et peu se répercuter sur le coût du produit fini, les ateliers de la catégorie ici analysée sont moins dépendants du coût d approvisionnement de l animal vivant. D autre part, du fait que leur clientèle dispose d un pouvoir d achat plus élevé et est en recherche de produits différents de ceux proposés dans la distribution traditionnelle, une variation de prix de revient apparaît comme plus aisée à répercuter vers le consommateur. Produits innovants & traditionnels Si la volaille entière ou les pièces de viande en frais restent des produits d alimentation traditionnels, les souches utilisées peuvent apparaître comme innovantes comparées à celles utilisées en production de volailles standards. Il en va de même pour les produits de viande transformés qui se différencieront des produits habituellement proposés dans la GMD ou dans les boucheries traditionnelles. 21

Capacité de production sous utilisée Dès l étape de réflexion sur le projet, les installations techniques des ateliers d abattage-découpetransformation à la ferme sont volontairement surdimensionnées de sorte à pouvoir accueillir une éventuelle augmentation des volumes de produits nécessaires à la satisfaction de la clientèle. Actuellement les ateliers n utilisent pas la totalité de cette capacité ce qui laisse une marge de progrès disponible avant de devoir envisager des possibles investissements d augmentation de capacité des installations. Création d emploi La création d une unité regroupant abattage, découpe, transformation et commercialisation à la ferme peut créer des emplois annexes à l élevage proprement dit. Réappropriation de la valeur ajoutée Le fait que l agriculteur gère la totalité des opérations de production des animaux jusqu à la commercialisation des produits de viande lui permet de se réapproprier la totalité de la valeur ajoutée de sa production qui, si les animaux étaient directement commercialisés à des intermédiaires extérieurs, serait répartie entre différents maillons de la filière de production-valorisation des animaux. Pas de concurrence entre boucheries à la ferme Du fait de la faible présence d ateliers d abattage-découpe-transformation-commercialisation de viande à la ferme et du localisme de leur clientèle, ces ateliers ne se concurrencent pas entre eux et disposent chacun de marchés distincts composés d une clientèle relativement fidèle. 3.4.5.2 FAIBLESSES Capacité de production limitée La création et le fonctionnement d un atelier d abattage, de découpe et de transformation à la ferme demande de disposer d espaces spécifiquement aménagés et totalement dédiés à ces opérations. Ces espaces (dont le stockage réfrigéré) conditionneront la disponibilité en produits proposés aux clients Mobilité des clients nécessaire Le succès d un atelier de commercialisation de viande à la ferme dépend de la proximité et de la mobilité de la clientèle, mais également de son envie à se déplacer dans un commerce où il ne pourra se fournir qu en produits de viande fraîche et en quelques produits transformés, selon les spéculations viandeuses entreprises par l agriculteur et sa maîtrise de la transformation en produits élaborés. Temps de travail important pour la transformation et le commerce L abattage des animaux et la transformation-commercialisation de la viande et des produits de viande implique de disposer de temps de main d œuvre disponible sur l exploitation à y consacrer. Ceci peut se révéler difficile dans une exploitation à charge de travail variable dans l année. Clientèle de proximité La majorité de la clientèle qui fréquente les commerces joints aux ateliers à la ferme est composée de consommateurs provenant généralement des alentours proches de l exploitation. Il est difficile de développer la notoriété de ce type de commerce au-delà d une quinzaine de km. La clientèle potentielle peut parfois être relativement limitée. 22