CETE de l'ouest DLRC d'angers Contexte général Blaison Gohier Visite du 2 octobre 2012 La réunion s'est tenue avec M. Thierry Baudin, secrétaire communal. La commune ne connait pas de phénomènes de mouvements de terrain, au moins depuis 2003, arrivée de M. Baudin comme secrétaire général. Les cavités souterraines sont prises en compte dans la gestion de l'urbanisme au niveau communal. Cinq zones de cavités potentielles sont identifiées au niveau du Plan Local d'urbanisme (PLU) : les Moulins Viau, la Gervaisière, la Cave Jolie, la Bouhière et Raindron. Lorsqu'un permis de construire est demandé dans une zone réputée à cavités souterraines, le pétitionnaire est averti. Il s'agit d'une information et d'une recommandation sur la réalisation de sondages afin de connaître l'état du sous sol. La commune ne réalise pas d'action de prévention vis à vis des cavités souterraines. A la suite de cet entretien, une visite de terrain a été effectuée par le DLRC d'angers. A cette occasion, il a été recherché des indices de cavités souterraines notamment à la Cave Jolie qui est inscrite au PLU comme potentiellement sous cavée alors que la bibliographie n'a pas montré l'existence de cavités dans ce lieu dit. L'aléa mouvements de terrain sur la commune Description générale Figure 1 : Localisation de la commune dans la région Sud Loire et Est du Maine et Loire Blaison Gohier se situe en rive gauche de la Loire, au sud est d'angers. Le nord de la commune correspond au lit majeur de la Loire, les terrains s'élèvent ensuite pour former sur les ¾ restants du territoire communal un plateau relativement régulier. Quelques talwegs correspondant à des ruisseaux non permanents entaillent le plateau au bord du lit majeur de la Loire. La majorité de la surface communale est recouverte de terrains sénoniens composés de sables siliceux et de grès, dont certains présentent des glissements en masse sur les pentes. Plusieurs affleurements de calcaire turonien ou tuffeau sont présents au nord de la commune, en contact avec les alluvions modernes de la Loire, ainsi qu'au sud. Ceux ci ont été exploités, ainsi les cavités se concentrent au bord du lit majeur de la Loire, et le long du grand affleurement qui traverse la commune à l'ouest et au sud, en passant par Charcé Saint Elliersur Aubance. Différents types de cavités sont rencontrés sur la commune : des habitats troglodytiques, des caves dépendances, d'anciennes carrières souterraines (sources : CG49, BRGM, Service de l'inventaire du Patrimoine, DLRCA). Cent soixante dix indices ont été recensés dans la commune de Blaison Gohier. En parcourant la commune du nord au sud, quatre indices issus du cadastre napoléonien sont d'abord présents au nord de la commune : aux Moulins Viau, à la Gervaisière et dans le bourg. Ces indices n'ont pas été retrouvés sur le terrain et l'enquête menée auprès des riverains n'a pas pu confirmer leur existence. Ces indices ont été conservés sans toutefois leur associer de zonage de l'aléa mouvements de terrain, contrairement au PLU de la commune. D'autre part, la visite de terrain au niveau de la cave Jolie n'a pas permis de mettre en évidence la présence de cavités souterraines. Ce lieu dit n'a donc pas été zoné. Figure 2 : Localisation de l'indice aux Moulins Viau Figure 3 : Localisation des indices à la Gervaisière et dans le bourg Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 1/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers D'après le Service de l'inventaire du Patrimoine, une cave voutée en tuffeau existe à l'ouest du Château de la Giraudière. Au cours de leur visite de 2008, ils avaient noté que le château était en bon état. Ne connaissant ni la localisation précise, ni l'extension de cette cave, un zonage de l'aléa mouvements de terrain faible et estimé lui a été associé. Enfin, les cavités les plus importantes et les plus nombreuses se situent au sud de la commune, au niveau de Raindron et du Clos Fouchet (sources : CG49, BRGM, DLRCA). On y observe de nombreuses caves et habitations semi troglodytiques, ainsi que d'anciennes carrières souterraines témoignant d'une exploitation importante du tuffeau dans ce secteur. Lors de la visite de terrain, les cavités visitées ainsi que les coteaux montraient un assez mauvais état de conservation : chutes de blocs, fissuration importante en toit, effondrement d'entrée de cavité, fontis débouchant (photos 1 à 4). De plus, l'épaisseur de recouvrement au dessus des cavités est assez limité (quelques mètres). Figure 4 : Zonage au niveau du Château de la Giraudière A la limite ouest de la commune, plusieurs indices de cavités ont été recensés (sources : CG49, BGRM). A la Bouhière, un affaissement est visible dans un champ au niveau d'un ensemble d'indices. Les autres cavités n'ont pas pu être visitées car fermées. Le recouvrement semblant relativement faible, tous ces indices ont été zonés en aléa moyen et estimé. Au lieu dit la Roche, plusieurs indices apparaissaient dans le cadastre napoléonien. Aujourd'hui, aucun n'a pu être retrouvé. Selon un riverain, certaines cavités ont été rebouchées par les agriculteurs des champs voisins, il y a environ 25 ans. Ne connaissant pas l'extension de ces cavités et n'étant pas sûr qu'elles ont été bouchées en totalité, l'ensemble de ces indices a été zoné en aléa faible et estimé. Au lieu dit le Pâtis, un indice est issu du cadastre napoléonien. Celui ci n'a pas été retrouvé. Cet indice a été conservé sans toutefois lui associer de zonage d'aléa mouvements de terrain. Photo 1 : Coteau en mauvais état à Raindron Photo 2 : Fissuration en toit d'une cavité Photo 3 : Effondrement de l'entrée d'une cavité Photo 4 : Fontis débouchant Figure 5 : Zonage à l'ouest de Blaison Gohier et localisation de l'indice au Pâtis Au niveau du fontis débouchant et de l effondrement de l'entrée d'une cavités vus sur le terrain, l'aléa mouvements de terrain a été jugé élevé et connu. Pour le reste de la zone, il a été attribué un aléa moyen et estimé pour prendre en compte l'ensemble des indices. Un petit ensemble troglodytique en bon état a toutefois été classé en aléa faible estimé à l'est de Raindron. Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 2/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers La surface de ces zones à enjeux est de presque 118 ha. Environ 4 ha présentent un zonage de l'aléa mouvements de terrain, soit 3,4%. Figure 7 : Répartition des surfaces zonées dans les zones à enjeux Figure 6 : Zonage au sud de Blaison Gohier L'aléa mouvements de terrain dans les zones à enjeux Le zonage global de l'aléa mouvements de terrain, avec une surface d'environ 21,6 ha, représente une surface minime de la surface totale de la commune. Afin de préciser le risque mouvements de terrain, il a été défini, en concertation avec la DDT du Maine et Loire, des zones à enjeux à partir des POS et des PLU des communes. Ainsi les zones à enjeux regroupent les zones urbanisées et à urbaniser, les zones de hameaux et de loisirs. Dans les zones à enjeux, l'aléa faible estimé représente un pourcentage de surface zonée de 0,9%, 4,5% sont couverts par un zonage d'aléa moyen estimé et 0,04% est couvert par un zonage d'aléa élevé connu. Si on étudie le bâti (ensemble des habitations, bâtiments administratifs, bâtiments agricoles...de plus de 20 m²), 1359 bâtiments se situent dans les zones à enjeux. 74 de ces bâtiments, soit 5,5%, sont construits dans des zones présentant un aléa mouvements de terrain. Figure 8 : Répartition des bâtiments dans les surfaces zonées des zones à enjeux Dans les zones à enjeux, 12 bâtiments, soit 0,9%, sont situés en zone d'aléa faible estimé, 61 bâtiments, soit 4,5%, se situent en zone d'aléa moyen estimé et un seul bâtiment se situe en zone d'aléa élevé connu. Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 3/4
CETE de l'ouest DLRC d'angers Actions à entreprendre D'après l'article L563 6 du code de l'environnement, il est de la compétence des communes d'établir, en tant que de besoin, une cartographie des cavités sur leur territoire : «Toute personne qui a connaissance de l'existence d'une cavité souterraine ou d'une marnière dont l'effondrement est susceptible de porter atteinte aux personnes ou aux biens, ou d un indice susceptible de révéler cette existence, en informe le maire, qui communique sans délai, au représentant de l'état dans le département et au président du conseil général, les éléments dont il dispose à ce sujet». Ainsi, afin de préciser le risque lié aux cavités souterraines, différentes actions peuvent être envisagées par la commune et/ou les particuliers : Sensibiliser les habitants au risque lié à la présence des cavités souterraines par des actions de communication et d'information, Réaliser un recensement le plus exhaustif possible des cavités à partir d'une enquête orale approfondie, de recherches complémentaires dans les archives, de visites de terrain et de photo interprétation, Acquérir une connaissance générale des cavités accessibles par le biais d'un diagnostic qui pourrait prendre la forme d'une fiche par cavité (cf annexe 7) et d'un dimensionnement sommaire de chaque cavité, Réaliser une reconnaissance complémentaire des indices de cavités (affaissements, témoignages ou archives non confirmés sur le terrain,...) en mettant en œuvre des moyens d'investigation adaptés qui doivent être définis spécifiquement par un bureau d'études spécialisé, Prendre en compte l'aléa cavités souterraines dans les documents et décisions d'urbanisme. C'est à la commune que revient la responsabilité de mettre en place des actions de communication, de réaliser ou faire réaliser un recensement des cavités et indices de cavités présents sur son territoire et de prendre en compte l'aléa cavités souterraines dans l'urbanisme. En revanche, la reconnaissance et le diagnostic d'une cavité ou d'un indice de cavité relèvent de la responsabilité du ou des propriétaires de cette cavité ou du terrain sur lequel est situé l'indice. La commune de Blaison Gohier réalise déjà en partie une de ces actions : la prise en compte des cavités dans les documents d'urbanisme. Cette prise en compte devra être affinée en fonction du zonage de l'aléa mouvements de terrain de la présente étude. Les actions les plus pertinentes à entreprendre sont le recensement des cavités et indices de cavités sur l'ensemble du territoire communal, ainsi que l'acquisition d'une connaissance générale des cavités accessibles, en particulier des anciennes carrières souterraines présentes à Raindron afin de préciser le zonage de l'aléa mouvements de terrain dans cette zone à enjeux. Atlas des cavités souterraines Région sud de la Loire et est du département du Maine et Loire Dossier n 42.11.49.109 4/4