Mai 11 - N 14 - Martinique AGRUMES Le réseau de surveillance est composé de neuf parcelles observées deux fois par mois et réparties sur l île. Quatre sont plantées en limettiers de Tahiti et cinq avec d autres espèces d agrumes (limequats, mandariniers, orangers, pamplemousses et pomelos). Au mois de mai, la parcelle de limettiers située dans le nord du territoire de la commune de Saint Joseph n a pas été observée. Stades : Tous les stades phénologiques restent observables dans les vergers de limettiers, avec une prépondérance de jeunes fruits. La situation est la même dans les autres vergers d agrumes. Acariens sur fruits : tarsonèmes (Polyphagotarsonemus latus) et phytoptes (Phyllocoptruta oleivora) Comme au mois d avril, le pourcentage d arbres portant de fruits avec dégâts atteint environ 4%. Cette augmentation montre qu une attaque importante d acariens a eu lieu. Les limes semblent plus touchées. FEDERATION REGIONALE de DEFENSE contre les ORGANISMES NUISIBLES de la MARTINIQUE Au mois de mai, des observations sur des fruits ont été faites sur deux parcelles de limettiers (Saint-Esprit et Prêcheur), afin d évaluer l importance des populations d acariens. Alors que, les tarsonèmes n étaient présents que sur 2 ou 3 % des fruits, les populations de phytoptes étaient beaucoup plus importantes. Sur le site du Saint-Esprit, elles sont passés de 3% le 4 mai à 18% le 18 mai et sur celui du Prêcheur, de 14% le 4 mai à % le 24 mai. Ananas Martinique SICA TG
Dans tous les cas, le seuil de % utilisé comme seuil d intervention à l île de La Réunion est atteint. Pourriture brune à Phytophthora Des fruits touchés par la pourriture brune n ont été vus que dans un des huit vergers visités, dans lequel la pression de la maladie est importante. Papillons piqueurs de fruits (Eudocima materna et Gonodonta spp.) Rappel : Les limes ne sont pas concernées par ces ravageurs. Le pourcentage moyen d arbres touchés a légèrement diminué. Quelques fruits attaqués ont été observés dans le verger suivi au. Puceron noir des agrumes (Toxoptera citricida) Les populations de pucerons noirs se restent stables. On observe de façon continue des pucerons momifiés (c'est-à-dire des pucerons parasités par des micro-guêpes) au sein des vergers.
Autres organismes nuisibles Comme au mois d avril, des populations importantes de cochenilles vertes (Coccus viridis) ont été signalées au mois de mai dans le réseau (Carbet) et hors réseau sur deux exploitations (Ducos, François). De nombreux aleurodes ont également été observés dans deux des vergers suivis (Carbet, Ducos) et hors réseau au François. Comme les cochenilles, ce sont des insectes piqueurs-suceurs qui peuvent entraîner la formation de fumagine. De plus, leurs piqûres entraînent des déformations sur les jeunes feuilles. Les populations d aleurodes sont très bien régulées par les auxiliaires des cultures sur agrumes et les infestations persistent rarement. Plusieurs autres organismes nuisibles ont été observés : cochenilles (Unapsis citri, Dégâts d aleurodes sur jeunes feuilles Crédit photos : FREDON Fiorinia proboscidaria, Icerya sp.), fourmis, greasy spot, traces de mineuses des agrumes (Phyllocnistis citrella) sur feuilles et dégâts de thrips sur fruits. Généralement, ces organismes ne sont pas à l origine de pertes de rendement conséquentes et leur présence ne nécessite donc pas d intervention. LAITUE Six parcelles de laitue ont fait l objet d une ou plusieurs observations au mois de mai. % de laitue atteintes/infestée s par : Cercosporiose (Cercospora longissima) Mouches mineuses serpentines (Liriomyza spp.) Mouches mineuses en plaque (Amaromyza maculosa) Morne Rouge 1 Le Lamentin Case Pilote Carbet Gros Morne Morne Rouge 2 (sous abri) 3 mai 26 mai mai 16 mai 17 mai 19 mai 19 mai 52 % 8 % 24 % 64 % 4 % 72 % 32 % 16 % 96 % 12% % 24 % 4 % Donnée manquante Donnée manquante 44 %
Mouches mineuses serpentines (Liriomyza sativae et Liriomyza trifolii) : Des galeries de mouches mineuses serpentines ont été observées sur quatre des parcelles. Deux d entre elles sont fortement infestées (Morne Rouge au 3 mai, Case Pilote au 16 mai). Plusieurs pratiques permettent de limiter les populations de ce ravageur : - choisir une parcelle éloignée d une ancienne culture de laitue ou au moins située au vent de celle-ci ; - assurer un approvisionnement en plants non infestés; - détruire les résidus de culture. Mouches mineuses en plaque (Amaromyza maculosa) : Des plaques dues aux mouches mineuses ont été observées sur cinq des parcelles. Les infestations observées sont moins importantes que pour les mouches mineuses serpentines (entre et 44% des laitues infestées). Cercosporiose de la laitue (Cercospora longissima) : La maladie a été observée sur trois des parcelles visitées, sur l une du Morne Rouge, au Carbet et au Gros Morne. Sur le Morne Rouge, le pourcentage de laitues touchées est de 52% à 8 % entre les deux observations effectuées au mois de mai. Pour diminuer la présence de la cercosporiose sur le long terme, il convient : d éliminer les résidus de culture et les déchets de nettoyage des pommes après la récolte ; de pratiquer des rotations assez prolongées (plusieurs mois) sur les parcelles concernées en cas d attaque sévère. Autres organismes nuisibles : Sur le site du Morne Rouge, quelques laitues étaient atteintes par un virus, probablement le LMV (Lettuce Mosaic Virus). Ce virus est transmis par les semences et les pucerons. De nombreuses mauvaises herbes peuvent être hôtes du virus. La lutte contre les pucerons a peu d efficacité contre la dissémination du virus. Il est préférable de surveiller les parcelles et d éliminer les plantes atteintes. En cas de forte attaque, il faut s assurer de l utilisation de semences professionnelles.
MELON Trois parcelles de melon ont été observées à Sainte Anne au mois de mai. Tableau récapitulatif des observations : Parcelle 1 Parcelle 2 Parcelle 3 Dates 3 mai 13 mai 27 mai 3 mai 13 mai 27 mai 31 mai Stade phénologique Mouches mineuses serpentines (Liriomyza trifolii et Liriomyza sativae) Thrips (sur rameaux) (Thrips palmi) Foyer(s) de pucerons (Aphis gossypi) Aleurodes (Bemisia tabaci) Pyrales des cucurbitacées (Diaphania hyalinata) Noctuelles terricoles (Plusieurs espèces) Mildiou (Pseudoperonospora cubensis) Fin nouaison Grossissement Fin grossissemen t Début nouaison Nouaison Grossissement Récolte Rares 3 à 4 Très rares < 1 2 à 3 Rares 1 3 à 4 Quelques Rares Quelques Quelques Nombreus es Quelques Quelques Quelques Très nombreus es 2 à 3 Rares < 1 1 à 2 Rares < 1 2 à 3 Présence Présence Présence Présence Code couleur Absence Petite quantité d individus Etat intermédiaire Nombreux individus Pendant tout le mois de mai, des aleurodes, communément appelés mouches blanches ont été observés dans les parcelles. Surveillez vos parcelles pour intervenir en cas de fortes attaques. Sur cucurbitacées, la lutte contre ces ravageurs ne s avère nécessaire qu en cas d apparition de nombreux adultes volant près de jeunes rameaux. Le niveau d infestation par les autres organismes nuisibles est peu important : Les thrips, présents sur rameaux étaient absents sur fruits. Quelques foyers de pucerons étaient présents en début de mois. Le mildiou, présent sur deux parcelles, est resté cantonné en situation de cuvette (zones plus humides).
CONCOMBRE - OBSERVATIONS PONCTUELLES LES Au mois de mai, deux parcelles de concombre ont été visitées (l une située au Lamentin, l autre au Morne Rouge et sous abri) : - Dans la moitié des jeunes bourgeons environ, 1 à 2 pyrales des cucurbitacées (Diaphania hyalinata) étaient présentes. Des thrips ont également été vus (sur moins de un tiers des plantes). - Les feuilles âgées de la totalité ou de la quasi-totalité des plants portaient des tâches de mildiou (maladie provoquée par le champignon Pseudoperonospora cubensis), essentiellement sur les feuilles âgées. Par ailleurs, deux cas de mildiou ont été signalés (à Ducos et au Saint-Esprit). En cas de forte attaque, cette maladie peut toucher la totalité du feuillage. Elle est favorisée par les pluies mais elle peut progresser à la faveur de la rosée et de l irrigation par aspersion. BANANE PLANTAIN Charançon du bananier (Cosmopolites sordidus) Un réseau de suivi du charançon du bananier a été mis en place à l aide de piège à phéromones. Il est actuellement composé de 4 parcelles situées sur les communes du Saint Esprit, du Gros Morne, du Lorrain et du Morne Rouge. L objectif de ce réseau est suivre l abondance des charançons capturés. Les bananes plantains sont plus sensibles à ce ravageur que les Cavendish, les figues pommes et les Freysinettes. Le charançon du bananier est l un des principaux ravageurs des bananiers. L adulte, de couleur noire, mesure à 15 mm de long. Il reste longtemps sur un même pied et parcourt en marchant généralement moins de 25 m en 6 mois. Il vole rarement. Nocturne, il est sensible au dessèchement. L adulte vit en général 1 à 2 ans et peut survivre plusieurs mois sans manger. Une femelle pond environ 1 œuf par semaine. Le cycle de développement du charançon du bananier dure 5 à 7 semaines en conditions tropicales. Pour se nourrir, les larves creusent des galeries dans le rhizome, le pseudo-tronc, les rejets et les racines. Leur activité a pour effet des baisses de production du fait de la perte de bananiers (plants morts, cassés à la base ou couchés au sol) et de la réduction du poids des régimes de bananes (limitation de l absorption des éléments nutritifs, réduction de la vigueur des plants, plus grande sensibilité aux autres ravageurs et maladies). Charençon et dégâts dus aux charençons Crédit photos : Cirad
Suivi des sites de piégeage. La parcelle située à Basse Pointe, détruite, a été remplacée par une parcelle située au Lorrain. Le seuil de charançons capturés en deux semaines utilisé dans les exploitations de banane export a été dépassé en mars au Morne Rouge et au Gros Morne. Les méthodes culturales sont surtout efficaces pour empêcher l installation du charançon. On peut citer : Mettre en place des jachères ou des rotations culturales (maraîchage, ananas etc.) avec travail du sol pour assainir le sol; Utiliser du matériel végétal sain; Privilégier un point de coupe haut et laisser le pied se dessécher ; Enlever et détruire les souches des pieds endommagés par le vent afin de supprimer les habitats et les sites de ponte des charançons ; Ne pas laisser des parcelles à l abandon, détruire rapidement et totalement les parcelles à replanter. Le piégeage à l aide de morceaux de pseudo tronc ou de bulbe et leur destruction est un moyen efficace de réduire les populations de charançons adultes. BANANES EXPORT Cercosporioses La cercosporiose noire gagne du terrain. Sa présence à ce jour est détectée quasiment sur tout le territoire de la Martinique. Cercosporiose noire- Stade 3 Seules quelques zones bananières d exportation sont encore épargnées comme le Lorrain, Trinité, Rivière Pilote. L élimination de toutes les feuilles nécrosées permet de limiter son impact sur la production. Cercosporiose noire- Stades 4 et 5 Crédit photos : SICATG A noter que sur de nombreuses parcelles de plantains, la cercosporiose noire est présente et les conséquences économiques se font déjà sentir (régimes avancés,
baisse de poids du régime). L élimination des feuilles nécrosées de manièer régulière (effeuillage sanitaire) est indispensable pour contrôler la propagation de la cercosporiose noire. CANNE A SUCRE Basse-Pointe : % de rec ouv re me nt 8 7 6 5 4 3 Janv Févr Mars Avril Mai Age de la canne à sucre : 7 mois Le taux de recouvrement des adventices n est pas préoccupant. Ce sont principalement des cypéracées et Cynodon dactylon (Chiendent) qui sont présents. La croissance des adventices est freinée par le recouvrement de la canne. Sainte-Marie % de recouvrement 8 7 6 5 4 3 Janv Fev Mars Mars avril Mai Age de la canne à sucre : 8 mois La croissance des lianes de Mikania micrantha (Locataire) est ralentie par le taux de recouvrement de la canne à sucre et n évoluera plus. Sainte-Luce % de recouvrement 8 7 6 5 4 3 Dec Janv Fev Mars Avril Mai Age de la canne à sucre : 9 mois L intervention à permis de réduire l infestation. La canne commence à recouvrir les inters rangs et la situation évoluera très peu. Saint-Pierre % de recouvrement 8 7 6 5 4 3 Janv Févr Mars Avril Avril Mai Age de la canne à sucre : 4 mois La parcelle est toujours propre, très peu d adventices sont présentes et elles ne sont pas préoccupantes. Lamentin Age de la canne : 5 mois Le taux de recouvrement des adventices demeure toujours faible. % de recouvrement 8 7 6 5 4 3 Janv Févr Mars Avril Mai
ice bulletin est basé sur des observations ponctuelles. Il donne une tendance de la situation sanitaire régionale mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre d Agriculture dégage toute responsabilité quant aux décisions prises et invite les agriculteurs à réaliser leurs propres observations sur leurs parcelles. Ce bulletin est établi grâce à la collaboration de la SICATG, du CTCS, de Ananas Martinique, de la Chambre d Agriculture, d agriculteurs volontaires, du Conseil Général/SECI et de Caraïbes melonniers Les rédacteurs: SICA TG FREDON- Chambre d Agriculture CTCS Comité de rédaction:chambre d Agriculture- DAAf-SALIM- FREDON- CIRAD Crédit photos: FREDON CIRAD SICA TG