Le relâchement budgétaire, une menace pour le modèle luxembourgeois?

Documents pareils
AUDIT FINANCIER ET FISCAL DE LA COMMUNE COMMUNE DE SAINT-JULIEN EN GENEVOIS

Consolidation du budget l Etat répercussions sur le secteur communal. Prise de position du SYVICOL

Modules de formation H R S E R V I C E S

Les avantages des projections budgétaires à long terme : l exemple belge

Programme de stabilité Quel impact sur l investissement local?

LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL : UNE COMPARAISON DE LA POLITIQUE DES «35 HEURES» AVEC LES POLITIQUES D AUTRES PAYS MEMBRES DE L OCDE

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

Les comptes nationaux et le SEC 2010

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

Chapitre 4 Un besoin de financement du système de retraite qui s établirait à 4 points de PIB en 2040, à réglementation inchangée

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

Commune de Bourcefranc-le- Chapus: Audit financier. Conseil Municipal du 22 juillet 2014

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

Banque nationale suisse

Une étude de différentes analyses réalisées par le BIT

La maîtrise des dépenses publiques un impératif incontournable dans les réformes structurelles à venir

FISCALITE DES PARTICULIERS ET DU PATRIMOINE

Les opérations et autres flux

Mobiliser l épargne pour l investissement productif. Pistes de réflexion stratégique en matière de fiscalité de l épargne individuelle

Perspectives économiques régionales du Moyen-Orient et de l Afrique du Nord

AVIS DU CESER Séance plénière du 14 novembre 2014

La pension de vieillesse au Luxembourg: réglementation et modalités de calcul. Florence Navarro

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

Dépenses nationales totales

Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014

Nécessité d un «électrochoc» fiscal

Réponse concernant le financement de l assurance-emploi et les récentes mesures connexes. Ottawa, Canada 9 octobre

Les finances de la sécurité sociale

Dans le prolongement de l observatoire Finances, l APVF et LOCALNOVA ont actualisé l étude

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

Les Marges de Manœuvre Financières des Collectivités s Locales

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

LES RETRAITES. Dossier d information. Avril 2010

Note de présentation générale. Secrétariat général du Conseil d orientation des retraites

France. Conditions d ouverture des droits. Calcul des prestations. Indicateurs essentiels. France : le système de retraite en 2012

LE BUDGET DE L ÉTAT VOTÉ POUR 2014

LACOURTE NOTE FISCALE OCTOBRE 2012

Flash News. Mesures de politique sociale et nouvel impôt pour les personnes physiques en 2015

Table des matières - 2 -

LSM2 : un modèle avec secteur bancaire pour le Luxembourg

Réunions publiques janvier Présentation du Débat d Orientation Budgétaire

RAPPORT PRÉPARATOIRE AU DÉBAT D ORIENTATION DES FINANCES PUBLIQUES

Projet de loi de finances pour 2015

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

LIVRET FISCAL 2012 PRESSION FISCALE TOTALE FISCALITÉ DU TRAVAIL FISCALITÉ DU CAPITAL FISCALITÉ DE LA CONSOMMATION

Observation et Conjoncture Économique. Économie Nationale approche par les revenus

LA REFORME FISCALE 2014 APPLICATION PRATIQUE AUX CHEFS D ENTREPRISES. 11 février 2014 CGPME AIN

REPUBLIQUE DU BENIN. Fraternité-Justice-Travail MINISTERE DE L ECONOMIE, DES FINANCES ET DES PROGRAMMES DE DENATIONNALISATION -@@@

Editorial. Chère lectrice, cher lecteur,

SITUATION FINANCIÈRE DE L ASSURANCE CHÔMAGE

11 juin Dossier de presse à l occasion de la présentation du PLFR 2014

Les réformes se poursuivent en faveur d une économie française plus compétitive et d un appui renforcé aux entreprises à l export

Les politiques de réduction du coût salarial en Belgique

Comité Directeur Confédéral Intervention économique. 16 mars 2011

ANALYSE FINANCIERE DE LA COMMUNE D ITANCOURT.

LES SIIC. Pierre Schoeffler Président S&Partners Senior Advisor IEIF. Étude réalisée par. Les SIIC et la retraite 1

JUILLET La réforme du régime général d assurance pension Position de l UEL

CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE. Bruxelles, le 22 juin 2011 (OR. en) 11316/3/11 REV 3

mais on suppose maintenant que ses préférences sont représentées par la fonction

DEBAT D ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2015

INTERPRETER UN RAPPORT ACTUARIEL Sélection des hypothèses actuarielles dans le contexte africain Par Papa Babou NDIAYE, Directeur des Etudes

REVOIR LE FINANCEMENT DE L ASSURANCE MALADIE EN BASCULANT DES COTISATIONS SOCIALES VERS D AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT

A Comment passe-t-on des revenus primaires au revenu disponible?

OBSERVATOIRE DE L EPARGNE EUROPEENNE

Régimes publics de retraite État de la situation. Perspectives des différents régimes publics de retraite. Plan

Luxembourg. Modélisation du Budget social

Réformes socio-économiques

Les 10 étapes vers un patrimoine en toute sérénité

Tests de sensibilité des projections aux hypothèses démographiques et économiques : variantes de chômage et de solde migratoire

DOCUMENT DE TRAVAIL DES SERVICES DE LA COMMISSION. Évaluation du programme national de réforme et du programme de stabilité 2013 de la FRANCE

Publication de comptes financiers du secteur privé non-financier

Territoires et Finances

Italie IMPOSITION DES RESIDENTS ITALIENS

Ainsi, les utilisateurs auront à leur disposition une série cohérente et complète portant sur la période 1974 à 2013.

Conseil économique et social

UNEP/OzL.Conv.10/4. Programme des Nations Unies pour l environnement

Approches macroéconomique et fiscale. Introduction à la première partie... 14

Quelques modestes idées pour une réforme de l impôt des entreprises

DES ÉLÉMENTS DE CONTEXTE : UN HÉRITAGE DIFFICILE

Mesures évaluées % %

Norme comptable internationale 19 Avantages du personnel

ANALYSE FINANCIèRE. RéTROSPECTIVE DU BUDGET PRINCIPAL DE L Agglomération CôTE BASQUE ADOUR

Hausse de la fiscalité sur l énergie et baisse d autres formes de prélèvement : résultats macroéconomiques

Loi de finances rectificative pour 2010 et Loi de finances pour Loi de finances pour 2011

Présenté par Michel Sapin, Ministre des finances et des comptes publics. Christian Eckert, Secrétaire d État chargé du budget

Débat d Orientation Budgétaire 2013

Pilotage de la masse salariale Déploiement de l outil de budgétisation

Pays-Bas : un modèle hollandais pour les retraites?

ANALYSE FINANCIERE RETROSPECTIVE ( ) ET PROSPECTIVE ( )

Le compte épargne temps

LA LETTRE DE L EPARGNE ET DE LA RETRAITE DU CERCLE DE L EPARGNE. N 3 juillet 2014

La place financière luxembourgeoise : mythes et réalités

Mesures patrimoniales de la loi de finances 2014, de la loi de finances rectificatives pour 2013

Note méthodologique. Les principales différences avec les TES sont mentionnées dans l encadré 1.

\ SOMMAIRE. AVOXA - Le présent support ne peut être reproduit sans autorisation - P1

DESCRIPTIF DU DOCUMENT. Déploiement Nouveau système de rémunération au ème salaire

L Equilibre Macroéconomique en Economie Ouverte

Transcription:

CHAMBRE DE PROCEDURE BUDGETAIRE 2016 AVIS DE LA CHAMBRE DE : relatif au projet de loi n 6900 concernant le budget des recettes et des dépenses de l Etat pour l exercice 2016 relatif au projet de loi n 6901 de programmation financière pluriannuelle 2015-2019 Le relâchement budgétaire, une menace pour le modèle luxembourgeois? Conférence de presse du 18 novembre 2015 1

SOMMAIRE Au menu aujourd hui : une analyse Remarques quant à la forme Scénario macroéconomique Consolidation budgétaire Evolution des recettes Evolution des dépenses Politique d investissements Soutenabilité à long terme des finances publiques et des recommandations en vue de la soutenabilité budgétaire 2

Tout d abord : qu en est-il de la transparence budgétaire? 3

Un «package budgétaire» qui reste perfectible Le programme pluriannuel se limite à l Etat central selon les normes de la comptabilité luxembourgeoise Des tableaux sur les grandes catégories de recettes et dépenses en SEC font toujours défaut pour les pouvoirs locaux Le passage d une optique des moyens à une optique des résultats/de performances se fait toujours attendre Les informations précises sur les projections macroéconomiques ou sur le calcul du solde structurel sont toujours attendues La dichotomie entre l assise sectorielle des recettes et dépenses, d une part, et celle des soldes, d autre part, est toujours d application Le PLPFP n arrête pas formellement un quelconque «plafond» de dépenses La soutenabilité à terme ne fait pas l objet d une description détaillée Copernic 4

Le fondement macro-économique et analytique du budget est construit (un peu) sur du sable mouvant 5

Hypothèses conjoncturelles : un «patchwork» d éléments disparates (1) Evolutions en 2015 et 2016 : sur la base des projections macroéconomiques issues de la note de conjoncture du STATEC de juin 2015 Evolutions à moyen terme (2017-2019) : sur la base de la 16 e actualisation du programme de stabilité et de croissance établi fin avril 2015 Pourtant : importantes révisions des comptes nationaux en juillet et en octobre 2015 (p.ex. la croissance 2014 réévaluée à 5,6% en juillet 2015, puis à 4,1% en octobre 2015) Pour les travaux budgétaires futurs, la Chambre de Commerce souhaite : qu une description précise des projections macroéconomiques soit intégrée qu'une batterie de scénarios alternatifs («stress tests») soit réalisée que des paramètres d environnement pour la période pluriannuelle soient ajoutés 6

Hypothèses conjoncturelles : un «patchwork» d éléments disparates (2) Prévision macroéconomique de croissance de la Commission européenne moins favorable pour 2015 que le STATEC mais relativement proche pour 2016 Prudence recommandée par la Chambre de Commerce 2014 2015 2016 2017 PIB en volume Commission européenne 4,1 3,1 3,2 3,0 Projet de budget 4,1 3,7 3,4 - Emploi intérieur total Commission européenne 2,5 2,6 2,5 2,3 Projet de budget 2,4 2,6 2,5-7

De la fonte du Zukunftspak do ass MANNER dran! 8

Qu est-ce qu il en reste de l ambition de consolidation affichée? Relâchement de l objectif de consolidation de 1,5 milliard EUR dans le programme gouvernemental à 842 millions EUR à la fin 2019 dans le PLPFP 2015-2019 (y.c. maintien IEBT) Un effort additionnel d environ 600 millions EUR permettrait d équilibrer le déficit de l Administration centrale d ici 2019 et de porter l objectif structurel à 1,5% 9

Une importante mise en garde avant d analyser les recettes et les dépenses! Les acquis du passé et du présent sont-ils véritablement acquis? Les commentaires des recettes et dépenses portent souvent sur leur évolution par rapport à l année de base 2015 Il est implicitement postulé que cette base de départ est correctement calculée dans les documents budgétaires Les dépenses de l Administration centrale étaient censées progresser de 4% d après le budget 2015, alors qu elles progresseraient de 6,2% en réalité L expérience du passé a montré que des «surprises» positives ou négatives sont toujours possibles à ce niveau Exemple: en octobre 2015, la croissance 2014 a été révisée de +5,6% à +4,1% alors que le solde public 2014 a été révisé de +0,6% à +1,4% 10

Recettes publiques : une apparente prudence qui doit s apprécier à la lumière du contexte actuel 11

Une évolution des recettes qui semble (à première vue) prudente Une évolution des recettes de l Administration centrale moins dynamique que les moyennes historiques Croissance Croissance Croissance moyenne moyenne moyenne 2000 2007 2014 2019 2000 à 2007 2007 à 2014 2015 à 2019 Production marchande 81 123 147 187 6,2 2,6 5,2 Production pour usage final propre 23 84 218 295 20,6 14,7 7,8 Paiements pour autre production non marchande 64 164 495 542 14,3 17,1 4,5 Impôts sur la production et les importations 3.023 4.739 6.308 6.473 6,6 4,2 1,6 Revenus de la propriété 286 273 286 425-0,7 0,6 7,5 Impôts courants sur le revenu, le patrimoine, etc. 2.822 4.344 6.261 8.570 6,4 5,4 5,6 Cotisations sociales 218 361 751 1.102 7,5 11,0 9,0 Autres transferts courants 119 168 241 305 5,1 5,3 4,3 Transferts en capital à recevoir 43 71 116 134 7,6 7,2 3,0 Recettes totales 6.677 10.326 14.822 18.034 6,4 5,3 4,2 12

mais qui reste (par endroits) volontariste (1/3) Progression moyenne des recettes de l AC de 4,2% l an entre 2015 et 2019 (contre +5,3% sur 2007-2014) mais : Climat d incertitude affectant l impôt sur le revenu des collectivités (IRC) : Somme IRC et IF : hausse supposée de 4,8% l an entre 2015 et 2019, contre +2,9% l an en moyenne entre 2000 et 2014 Extrême concentration de l IRC : 10 entreprises représentent environ 17% du rendement et 0,12% des contribuables payent 50% des recettes IRC Sur un plan international : BEPS, actuelle consultation common consolidated tax base, rescrits fiscaux, etc. Le Luxembourg devrait au plus vite mettre en place une fiscalité des sociétés lui permettant de tenir la distance par rapport à des concurrents tels que l Irlande ou le Royaume-Uni (roadmap) Etude OCDE : une baisse/hausse de 1% de l IRC augmente/réduit les IDE de 3,7% 13

mais qui reste (par endroits) volontariste (2/3) Des recettes IRC fortement concentrées 252 m EUR; 17% 882 m EUR; 60% 342 m EUR; 23% Top 10 Top 50 - top 10 Autres 14

mais qui reste (par endroits) volontariste (3/3) Estimation des recettes abstraction faite de la future réforme fiscale Produit de l IEBT conservé au-delà de 2017 Aurait dû être enlevé suite aux «règles du jeu» de la «politique inchangée» car un accord formel existe quant à l abolition de cet impôt dès 2017 (baisse de revenus d environ 110 millions EUR / an) Grand optimisme entourant l évolution de la taxe d abonnement Hausse moyenne prévue de 8,6% l an, contre 3,7% en moyenne entre 2000 et 2014 Le rendement supposé pour les années 2016 à 2018 dépasse de 17% (!) les perspectives afférentes réalisées il y a un an Si progression 2015 2019 conformément à la moyenne historique : baisse de rendement de 186 millions EUR en 2019 Impôt sur les traitements et salaires (ITS) Hausse moyenne prévue de 6,8% l an Selon la CC, en prenant en compte l évolution du salaire nominal moyen, l élasticité de cette évolution sur le rendement de l ITS et l évolution de l emploi, la hausse n atteindrait «que» 5,9% l an Si progression 2015 2019 conformément aux calculs de la CC : baisse de rendement de 160 millions EUR 15

Des dépenses sous contrôle? Oui, non, peut-être 16

Une évolution des dépenses toujours importante en comparaison internationale (moyenne 2000-2014) Allemagne France Pays-Bas Belgique Luxembourg 0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 Dépenses par habitant Dépenses totales 17

mais freinée par rapport à la tendance historique luxoluxembourgeoise Administration centrale Croissance Croissance Croissance moyenne moyenne moyenne 2000 2007 2015 2019 2000 à 2007 2007 à 2014 2015 à 2019 Consommation intermédiaire 432 667 1.325 1.509 6,4 7,8 3,3 Formation de capital 511 840 1.199 1.479 7,4 3,4 5,4 Rémunération des salariés 1.221 1.960 3.618 4.159 7,0 8,2 3,5 Subventions 312 530 633 616 7,8 2,4-0,7 Charges d'intérêt 75 80 173 167 0,9 13,1-0,9 Prestations sociales 401 804 1.597 1.939 10,4 9,9 5,0 Autres transferts courants 2.845 4.411 6.662 7.719 6,5 5,7 3,7 Transferts en capital à payer 266 577 757 920 11,7 0,3 5,0 Autres -16-29 4 14 Dépenses totales 6.048 9.839 15.969 18.521 7,2 6,3 3,8 Sécurité sociale Croissance Croissance Croissance moyenne moyenne moyenne 2000 2007 2015 2019 2000 à 2007 2007 à 2014 2015 à 2019 Prestations sociales en nature 856 1.590 2.379 2.803 9,2 5,7 4,2 Autres prestations sociales 2.515 4.075 6.371 7.696 7,1 6,1 4,8 Consommation intermédiaire 49 49 95 109 0,3 9,0 3,5 Rémunération des salariés 58 81 112 128 5,1 4,1 3,3 Autres 45 59 96 83 3,9 6,2-3,8 Dépenses totales 3.522 5.855 9.053 10.819 7,5 6,0 4,6 18

Passons les évolutions des dépenses au crible : des messages positifs Dépenses de l AC en hausse de 3,8% l an de 2015 à 2019 (contre +7,2% entre 2000 et 2007 et 6,3% entre 2007 et 2014) : Effort d investissements important (+5,4% l an quasiment la seule catégorie dont le rythme de progression augmente) Efforts prévus par le Gouvernement en matière de logement et de recherche et d innovation concourent à améliorer la qualité des dépenses publiques Poursuite de la mise en place d un guichet unique pour le secteur de la logistique («Single Window for Logistics») et soutien à l initiative «Digital Lëtzebuerg» Montée en puissance du Nation Branding et des crédits alloués au développement du tourisme Augmentation de la qualité des dépenses publiques 19

qui contrastent avec des questions ouvertes Évolution contrastée au niveau des catégories de dépenses Nécessité d un rigoureux processus d encadrement des dépenses or caractère rigide et difficilement réversible de certaines dépenses (rémunération des salariés, transferts à la sécurité sociale, etc.) et nécessaire prise de mesures structurelles sur le versant des dépenses audelà du «Paquet d avenir» Impact de potentielles réformes non pris en compte : flexibilisation du congé parental, réforme de l assurance-dépendance, adaptation aux salaires médians des prestations familiales, etc. Budgétisation par programmes/missions avec évaluation de l efficacité des dépenses au moyen d indicateurs de performance serait à implémenter 20

Quelques évolutions «mémorables» (1) Au niveau de l Administration centrale Rémunération des salariés : +3,5% l an de 2015 à 2019 contre +8,2% entre 2007 et 2014 mais o pourtant montée en puissance des effectifs dès 2016 o hypothèse de l absence de nouvelles augmentions du point indiciaire Autres transferts courants : +3,7% l an de 2015 à 2019 contre +5,7% entre 2007 et 2014 Catégorie importante : 7,7 milliards EUR en 2019 o notamment les transferts à la sécurité sociale o suppose que l évolution des salaires dans le secteur privée soit maîtrisée o cette baisse de la progression ne tombera pas du ciel o (sachant que les transferts relatifs aux pensions progressent entre 6 et 7% l an) 21

Quelques évolutions «mémorables» (2) Au niveau de la sécurité sociale Dépenses :+4,6% l an entre 2015 et 2019, contre +6,0% entre 2007 et 2014 D après la CC, les mesures du ZP (gel lettres clés, réforme allocations familiales, abolition de la préretraite solidarité, etc.) ne diminuent que de 0,2 à 0,3% l an le rythme de progression. D où provient le reste? Prestations sociales totales : +4,7% contre +6,0% Bon message pour la soutenabilité à LT, mais est-ce réaliste? P.ex. hausse des dépenses pour pension de 6,7% l an entre 2000 et 2013. Par ailleurs revalorisation des pensions de 0,7% en 2017, 0,5% en 2018 et 0,7% en 2019 «Spectre» de l adaptation des allocations familiales aux salaires médians (accord bipartite entre Gouvernement et Syndicats) Prestations familiales : 1,1 milliard EUR donc 11 millions/an supplémentaires par % d augmentation et par an 22

Une politique d investissements à la hauteur des enjeux? Les investissements publics : des dépenses importantes, affectant avant tout l avenir, et qui représentent une bonne opportunité de croissance 23

Investissements publics : une potentialité de croissance qui ne tombera pas du ciel Les 10 commandements : 1. Evaluation ex ante primordiale 2. Importance de la sélection, du financement et du budget 3. Contrôle étroit et régulier des coûts totaux 4. Evaluation ex post rigoureuse 5. Equilibre financier durable des fonds spéciaux de l Etat à assurer 6. Planification à long terme des investissements publics 7. Simplification administrative à poursuivre 8. Partenariats public-privé (PPP) à privilégier 9. Coordination accrue entre les investissements de l Administration centrale et ceux des communes 10. Coordination accrue des investissements publics au sein de la Grande Région et au niveau européen 24

Dépenses d investissements : les rendre plus efficientes pour un impact durable sur la croissance Dépenses d investissements dans la procédure budgétaire : doivent être maintenues à un niveau élevé : investissements, directs et indirects, seraient en 2016 à leur plus haut niveau depuis 5 ans (et dépasseraient en 2019 de 23% le niveau atteint en 2015) doivent être totalement quantifiées et leur déploiement dans le temps se doit d être précis doivent mettre en évidence leur part consacrée aux dépenses récurrentes (d entretien des infrastructures notamment) doivent être connues pour les communes également 25

Soldes budgétaires : les arbres de l Etat et de la sécurité sociale cachent la forêt des finances publiques To do list: Objectif : Tenir compte des réalités des sous-secteurs : 1) Trouver un équilibre de l Administration centrale 2) Assurer la soutenabilité de la sécurité sociale 3) Relever le solde structurel 26

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 ANALYSE DE LA CHAMBRE DE Soldes budgétaires : une image artificiellement favorable de la situation des finances publiques 7 6 5 4 3 2 1 0-1 -2 Soldes des Administrations publiques, en % du PIB -3 Administration centrale Administrations locales Sécurité sociale Administrations publiques 27

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 ANALYSE DE LA CHAMBRE DE Comment apprécier la situation de la sécurité sociale sans recourir aux prévisions? Que se passerait-il si les frontaliers retiraient ce qu ils cotisent? -1-2 -3 Soldes corrigés des Administrations publiques, en % du PIB 5 4 3 2 1 0-4 Administration centrale Administrations locales Sécurité sociale Administrations publiques 28

Une soutenabilité à long terme des finances publiques non encore acquise même si le Luxembourg comptait 1 million d habitants dès 2046 Les excédents de la sécurité sociale vont graduellement céder la place à d importants déficits en raison de la hausse des dépenses liées au vieillissement Progression (en % du PIB) des dépenses liées au vieillissement 29

Un OMT aux ambitions qui doivent être revues (1) +1,5% du PIB +0,5% du PIB 30

Un OMT aux ambitions qui doivent être revues (2) L objectif de solde structurel de +0,5% du PIB semble insuffisant au regard de certaines caractéristiques du Luxembourg : o Forte volatilité des variables de finances publiques dans une petite économie ouverte o Incertitude inhérente à la méthode de calcul des soldes structurels o Nécessaire préfinancement d une partie de l impact du vieillissement démographique o Nécessité du maintien à un niveau élevé du patrimoine financier net des Administrations publiques Objectif de solde structurel devrait être fixé à 1,5% du PIB 31

Les recommandations de la Chambre de Commerce 32

RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DE Les préliminaires Convergence vers un surplus de 1,5% du PIB en 2019 (contre 0,5% = objectif «officiel»), permettant dans la foulée d équilibrer le déficit de l AC Implique un effort de consolidation additionnel, se juxtaposant à une stricte application du Zukunftspak, de 600 millions EUR à l horizon 2019, en supposant que l impôt de rééquilibrage budgétaire temporaire (IEBT) sera maintenu d ici 2019 Si IEBT est supprimé dès 2017, effort de consolidation budgétaire requis de 700 millions EUR Dans son avis, la Chambre de Commerce fournit une liste de mesures permettant de couvrir un montant de 600 millions EUR, portant principalement sur le versant des dépenses 33

RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DE Les mesures concrètes Montants RECETTES Limitation en trois ans (2017-2019) des "dépenses fiscales" 76 Abattement extra-professionnel (-50%) 34 Déductibilité intérêts hyp. habitation personnelle (-50%) 24 Déductibilité des cotisations d'épargne logement (-50%) 11 Déductibilité des intérêts débiteurs (-50%) 7 Triplement de l'impôt foncier (idéalement 2016-2019) 74 TOTAL RECETTES 150 DEPENSES Suppression graduelle du forfait d'éducation (2017-2019) 60 Freinage du recrutement dans l'administration centrale 136 Suppression graduelle alloc. fin d'année pensionnés (2016-2019) 89 Demi neutralisation adaptation des pensions aux salaires réels 71 Croissance dotation FCDF "hors TVA" 6% l'an de 2015 à 2019 35 Lissage des dépenses du Fonds d'équipement militaire 35 Achats de biens non durables et de services (2019) 8 Moindre hausse des subventions d'exploitation aux CFL (2018-2019) 16 TOTAL DEPENSES 450 CONSOLIDATION TOTALE 600 34

RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DE Mesures de consolidation proposées (1) Diminution des «dépenses fiscales»: pas une augmentation «classique» d impôts (pratiquement assimilable à une diminution de dépenses). Impôt foncier : triplement via ajustement des valeurs unitaires. Le produit de l impôt demeurerait bien inférieur, par rapport au PIB, aux proportions observées dans les trois pays limitrophes (moyenne de 1% du PIB). Freinage des recrutements dans l Administration centrale : limitation des embauches aux remplacements naturels et à des missions stratégiques et prioritaires à définir, en prenant en compte l accroissement de la population mais également la nécessaire augmentation de la productivité dans le secteur public. Dans cette perspective, une augmentation annuelle de l emploi de 0,5% de 2017 à 2019 paraît appropriée. 35

RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DE Mesures de consolidation proposées (2) Suppression graduelle (2016-2019) de l allocation de fin d année des pensionnés : participation des pensionnés actuels à l effort d assainissement des régimes de pension, en abrogeant graduellement mais dès 2016 l allocation de fin d année. Neutralisation de la moitié de l ajustement des pensions aux salaires réels : réduction de moitié de l ajustement des pensions aux salaires réels tel qu envisagé dans le PLPFP. Suppression graduelle (2017-2019) du forfait d éducation Participation accrue des communes à l effort d assainissement budgétaire : croissance de l alimentation au Fonds communal de dotation financière (partie hors TVA seulement) ramenée de 7,3% l an en moyenne de 2015 à 2019 à 6% l an. 36

RECOMMANDATIONS DE LA CHAMBRE DE Mesures de consolidation proposées (3) Dépenses du Fonds d équipement militaire : lissage de l évolution du poste «Augmentation de l effort militaire» Achats de biens non durables et de services : plafonnement des «Achats de biens non durables et de services» de l Etat central à 410 millions EUR en 2019. Subventions d exploitation aux CFL : stabilisation de l augmentation moyenne de la subvention aux CFL à 2,5% l an en 2018 et en 2019. 37

Merci pour votre attention! Questions & Réponses L avis complet 2016 de la Chambre de Commerce est disponible sur son site Internet : www.cc.lu Pour toutes questions complémentaires : eco@cc.lu 38