Calcul Formel et Numérique, Partie I

Documents pareils
Calcul Formel et Numérique, Partie I

MATLAB : COMMANDES DE BASE. Note : lorsqu applicable, l équivalent en langage C est indiqué entre les délimiteurs /* */.

Introduction à MATLAB R

3.2. Matlab/Simulink Généralités

Premiers pas avec Mathematica

TP 1 Introduction à Matlab Février 2009

Aide - mémoire gnuplot 4.0

LES TYPES DE DONNÉES DU LANGAGE PASCAL

TP 0 : INTRODUCTION À MATLAB

Maple: premiers calculs et premières applications

Cours 7 : Utilisation de modules sous python

Séance 0 : Linux + Octave : le compromis idéal


Manuel d utilisation 26 juin Tâche à effectuer : écrire un algorithme 2

Présentation du langage et premières fonctions

Rappels sur les suites - Algorithme

Cours Informatique Master STEP

STAGE IREM 0- Premiers pas en Python

Initiation à LabView : Les exemples d applications :

MÉTHODES NUMERIQUES. Cours. Licence de Physique Année Universitaire : Licence Chimie, parcours Physique. Semestre S3

Nathalie Barbary SANSTABOO. Excel expert. Fonctions, simulations, Groupe Eyrolles, 2011, ISBN :

Corrigé des TD 1 à 5

Licence Sciences et Technologies Examen janvier 2010

Exercices types Algorithmique et simulation numérique Oral Mathématiques et algorithmique Banque PT

Petit Guide de Survie en Scilab

Correction de l examen de la première session

URECA Initiation Matlab 2 Laurent Ott. Initiation Matlab 2

Initiation à la programmation en Python

Algorithmique et structures de données I

F7n COUP DE BOURSE, NOMBRE DÉRIVÉ

L informatique en BCPST

Notes introductives à Matlab

TP 1. Prise en main du langage Python

Cours d algorithmique pour la classe de 2nde

IMAGES NUMÉRIQUES MATRICIELLES EN SCILAB

Exercices - Nombres complexes : corrigé. Formes algébriques et trigonométriques, module et argument

Python - introduction à la programmation et calcul scientifique

Découverte du logiciel ordinateur TI-n spire / TI-n spire CAS

Algorithmique et Programmation, IMA

1 I ) Une première approche de l algorithme en seconde, saison 2010 _ Antoine ROMBALDI

INITIATION AU LANGAGE C SUR PIC DE MICROSHIP

1/24. I passer d un problème exprimé en français à la réalisation d un. I expressions arithmétiques. I structures de contrôle (tests, boucles)

1. Structure d'un programme FORTRAN 95

Continuité et dérivabilité d une fonction

L ALGORITHMIQUE. Algorithme

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

TOUT CE QU IL FAUT SAVOIR POUR LE BREVET

Cours d Algorithmique et de Langage C v 3.0

Programmation C. Apprendre à développer des programmes simples dans le langage C

1 Recherche en table par balayage

Introduction à R. Florence Yerly. Dept. de mathématiques, Université de Fribourg (CH) SP 2011

IN Cours 1. 1 Informatique, calculateurs. 2 Un premier programme en C

1 radian. De même, la longueur d un arc de cercle de rayon R et dont l angle au centre a pour mesure α radians est α R. R AB =R.

Feuille TD n 1 Exercices d algorithmique éléments de correction

ÉdIteur officiel et fournisseur de ServIceS professionnels du LogIcIeL open Source ScILab

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4)

Cours 1 : Introduction Ordinateurs - Langages de haut niveau - Application

Introduction à la présentation graphique avec xmgrace

Initiation à la programmation OEF pour Wims (exercices).

Info0101 Intro. à l'algorithmique et à la programmation. Cours 3. Le langage Java

Utiliser des fonctions complexes

Algorithmique avec Algobox

Logiciel. Table de matières I Environnement requis...2

Automatique des systèmes linéaires continus

Université du Québec à Chicoutimi. Département d informatique et de mathématique. Plan de cours. Titre : Élément de programmation.


Introduction à MATLAB Simulink Control toolbox

Gnuplot. Chapitre Lancer Gnuplot. 3.2 Options des graphes

Définitions. Numéro à préciser. (Durée : )

SOMMAIRE. 1. Préambule Le calendrier Trajectoire d un objet lancé Régression linéaire...9

Quelques commandes de base en SCILAB

INF 321 : mémento de la syntaxe de Java

Équations non linéaires

nos graphiques font leur rentrée!

SHERLOCK 7. Version du 01/09/09 JAVASCRIPT 1.5

Cours d introduction à l informatique. Partie 2 : Comment écrire un algorithme? Qu est-ce qu une variable? Expressions et instructions

Projet Matlab : un logiciel de cryptage

NOMBRES COMPLEXES. Exercice 1 :

Pour l épreuve d algèbre, les calculatrices sont interdites.

Bases de programmation. Cours 5. Structurer les données

3 Approximation de solutions d équations

Mathématiques I Section Architecture, EPFL

Angles orientés et fonctions circulaires ( En première S )

Simulation de variables aléatoires

Chapitre 0 Introduction à la cinématique

Algorithmes et mathématiques. 1. Premiers pas avec Python. Exo Hello world!

La fonction exponentielle

Traceur de courbes planes

Introduction à Matlab

Baccalauréat ES/L Amérique du Sud 21 novembre 2013

Studio. HERITIER Emmanuelle PERSYN Elodie. SCHMUTZ Amandine SCHWEITZER Guillaume

V- Manipulations de nombres en binaire

L analyse boursière avec Scilab

Représentation géométrique d un nombre complexe

Tutoriel Mathematica Les graphiques

Cours d Informatique

UEO11 COURS/TD 1. nombres entiers et réels codés en mémoire centrale. Caractères alphabétiques et caractères spéciaux.

Baccalauréat ES Pondichéry 7 avril 2014 Corrigé

Cours 1 : Introduction. Langages objets. but du module. contrôle des connaissances. Pourquoi Java? présentation du module. Présentation de Java

Complexité. Licence Informatique - Semestre 2 - Algorithmique et Programmation

Transcription:

Calcul Formel et Numérique NicolasVandenberghe nvdb@irphe.univ-mrs.fr Table des matières 1 Introduction à Matlab 2 1.1 Quelques généralités.......................... 2 1.2 Où trouver des informations...................... 2 2 Opérations simples et graphiques 3 2.1 Opérations élémentaires........................ 3 2.2 Vecteurs et matrices.......................... 4 2.2.1 Comment saisir et modifier un vecteur ou une matrice... 4 2.2.2 Modifier un vecteur ou une matrice.............. 6 2.2.3 Opérations élémentaires sur les matrices et vecteurs.... 7 2.3 Graphiques simples........................... 8 3 Introduction a la programmation 9 3.1 Environnement de travail et programme simple........... 9 3.2 Fonctions................................ 10 3.3 Fonctions et variables......................... 10 3.4 Sauvegarder une session........................ 12 4 Structure de programmations 13 4.1 Conditions................................ 13 4.2 Boucles................................. 15 4.3 Récursivité............................... 18 4.4 Quelques conseils............................ 19 A Liste de quelques fonctions utiles par thèmes 19 A.1 fonctions mathématiques élémentaires................ 19 A.2 fonctions élémentaires sur les vecteurs et les matrices........ 19 A.3 fonctions sur les polynômes...................... 19

1 INTRODUCTION À MATLAB 1 Introduction à Matlab 1.1 Quelques généralités Matlab est un logiciel commercial de calcul et de développement conçu pour des utilisateurs scientifiques. Il est très largement utilisé dans l industrie et dans le milieu académique pour la recherche et le développement. Il est apprécié pour sa simplicité (apprentissage relativement aisé), pour son interactivité, pour l étue des possibilités et pour la rapidité de certains algorithmes. Initialement Matlab était surtout utilisé pour faire des simulations numériques. Il permet maintenant, avec l ajout de modules supplémentaires (toolbox) de faire de l acquisition et du traitement d images, de l acquisition et du traitement de signaux électriques (à l aide d une carte d acquisition), du traitement de données médicales etc... Matlab interprète les commandes, c est à dire que lors de l exécution d un programme, le code est traduit automatiquement en langage machine. Ce processus est transparent pour l utilisateur, mais il nécessite un certain temps qui peut nuire à la rapidité d exécution des programmes. Matlab traite des données numériques et non pas des équations formelles (Mathematica et Mapple sont des exemples de programme permettant de faire du calcul formel) et est particulièrement adapté au calcul matriciel. Il permet également la visualisation des résultats et dispose de fonctions graphiques relativement puissantes. Les langages compilés classiques ou orientés objet (C, C++, Objective C, pascal, fortran, java...) permettent en général d écrire des programmes plus rapides à l exécution. Le compilateur traduit directement le code en langage machine, et donc l étape d interprétation à l exécution n a pas lieu. Ces langages sont plus adaptés à l écriture de programmes complexes et rapides mais en général le temps de développement est supérieur. Il existe des alternatives open source à Matlab. Scilab (http://www.scilab. org) et Octave (http://www.octave.org) peuvent tous les deux être utilisés en remplacement de Matlab et sont partiellement compatibles avec Matlab (un programme écrit pour Matlab peut en général être exécuté avec Scilab ou Octave). Python (http://www.python.org) peut également être utilisé pour le calcul numérique (en particulier avec une extension comme numarray), mais n est pas compatible avec Matlab. 1.2 Où trouver des informations L aide de Matlab est la principale source d informations (en anglais). On peut y accéder en tapant la commande helpdesk. On peut également obtenir une aide en ligne pour une fonction particulière. Par exemple pour obtenir l aide sur la fonction exponentielle, il suffit d entrer la commande help exp. On peut également utiliser la commande lookfor avec un mot clé pour rechercher dans l aide. (Avec Octave, les commandes sont help et help -i ) 2

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES Il existe également un grand nombre de ressources sur internet. Tout d abord sur le site de The Mathworks, http://www.mathworks.fr, l éditeur de Matlab. On y trouve l aide complète et un grand nombre de liens, d exemples de programmes... Le guide Getting Started est une bonne introduction. Il est accessible à partir de la page http://www.mathworks.fr/access/helpdesk/help/techdoc/ matlab.html. Le guide est également téléchargeable en pdf. On pourra également consulter les sites suivants pour des introductions à Matlab http://maths.insa-lyon.fr/~balac/matlab/matlab.html http://esm2.imt-mrs.fr/~boiron/home/matlab/matlab.html http://docs.ufrmd.dauphine.fr/matlab/ Un grand nombre de liens vers des ressources en anglais est accessible à partir de ce site http://www.duke.edu/~hpgavin/matlab.html. Des ressources à peu près équivalentes (mais plus réduites) existent pour Scilab et Octave. Elles sont accessibles à partir des sites de ces logiciels. 2 Opérations simples et graphiques 2.1 Opérations élémentaires Lorsqu on lance Matlab, on obtient une invite de commande >> (qui est différente sous Octave). On peut alors taper des instructions qui seront interprétées par le logiciel. Matlab permet de faire des opérations simples. Par exemple >> 2+2 ans = 4 On peut utiliser les opérateurs + - *? ^. Les parenthèses s utilisent de manière usuelle. La racine carrée sera calculée en utilisant >> 2^0.5 ans = 1.4142 On peut également utiliser les nombres complexes. Par exemple >> (1+0.5*i)^2 ans = 0.7500 + 1.0000i Les nombres complexes sont automatiquement générés par une commande comme >> (-1.5)^0.5 ans = 0.0000 + 1.2247i 3

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES On peut définir et utiliser des variables >> x=4; >> x^2 ans = 16 Le point virgule à la fin d une commande permet de ne pas afficher le résultat : la commande sans point virgule x=4 affiche le résultat alors que x=4; n affiche pas le résultat. On peut obtenir de l information sur les variables à partir des commandes who and whos. La fenêtre workspace permet également d accéder à la liste des variables. A noter que le nom des variables est sensible à la casse (majuscule/minuscule). La commande clear sert à effacer des variables, pour libérer de la mémoire. Les fonctions mathématiques usuelles exp, log, sin,... sont également définies. Pour obtenir la liste on peut utiliser la commande help elfun où elfun fait référence aux fonctions élémentaires (elementary math functions). Cette méthode pour demander de l aide est utilisable avec d autres thèmes (taper help pour avoir la liste des thèmes). 2.2 Vecteurs et matrices 2.2.1 Comment saisir et modifier un vecteur ou une matrice On peut créer un vecteur en ligne en utilisant les crochets >> v = [1 3.2 4 6 98 10/4] v = 1.0000 3.2000 4.0000 6.0000 98.0000 2.5000 Notons que le vecteur tel que défini précédemment est en ligne. Il s agit en fait d un tableau 1*7 1 ligne (row) et 7 colonnes (column). A la place d espace entre les nombres, on peut utiliser des virgules. On obtient alors le même vecteur. Si on utilise des points virgules, on obtient un vecteur en colonne >> v = [1; 3.2; 4; 6; 98; 10/4] v = 1.0000 3.2000 4.0000 6.0000 98.0000 2.5000 On obtient un tableau 7*1. Un autre moyen très courant de créer un vecteur est d utiliser la syntaxe début :incrément :fin comme dans l exemple 4

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES >> x = 1:10 x = 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 >> x = 1:2:20 x = 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 Dans la deuxième syntaxe, 2 est le pas entre les éléments consécutifs (qui est de 1 par défaut). La fonction linspace permet également de créer un vecteur dont les éléments sont régulièrement espacés. >> y = linspace(0,2*pi,10) y = Columns 1 through 6 0 0.6981 1.3963 2.0944 2.7925 3.4907 Columns 7 through 10 4.1888 4.8869 5.5851 6.2832 y est un vecteur formé de dix éléments régulièrement espacé allant de 0 à 2 π inclus. Une matrice peut être définie de la manière suivante >> m = [1 3.2 4; 6 98 10; 23 42.3 5] m = 1.0000 3.2000 4.0000 6.0000 98.0000 10.0000 23.0000 42.3000 5.0000 Il existe également des fonctions permettant de créer des matrices et vecteurs. Par exemple, m = ones(3,4) m = 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 crée une matrice 3*4 dont tous les éléments sont 1. De même, zeros(m,n) crée une matrice m*n dont tous les éléments sont zeros. On pourra également utiliser la fonction diag pour créer une matrice diagonale (regarder l aide pour plus d informations). La fonction eye permet de créer une matrice identité. Une liste plus complète des moyens de créer une matrice est accessible par help elmat. On peut également créer une matrice par blocs >> m = [ones(3,2), eye(3)] m = 1 1 1 0 0 1 1 0 1 0 1 1 0 0 1 5

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES 2.2.2 Modifier un vecteur ou une matrice On peut accéder à un élément d un vecteur en mettant l indice entre parenthèse. Par exemple +v(3)+ retourne le troisième élément de v. Par la suite, on utilisera la matrice 6*6 m définie de la manière suivante >> m=magic(6) m = 35 1 6 26 19 24 3 32 7 21 23 25 31 9 2 22 27 20 8 28 33 17 10 15 30 5 34 12 14 16 4 36 29 13 18 11 On peut accéder aux éléments d une matrice en utilisant des parenthèses >> m(2,3) ans = 7 Ici, on a affiché l élément de la deuxième ligne et de la troisième colonne. On peut extraire une sous matrice >> subm = m(2:4,3:5) subm = 7 21 23 2 22 27 33 17 10 De même, on peut accéder à une colonne entière >> v = m(:,3) v = 6 7 2 33 34 29 v est alors le vecteur colonne formé des éléments de toutes les lignes (c est le role de : ) de la troisième colonne. On peut également utiliser ce type de syntaxe pour supprimer des parties d une matrice. Par exemple >> m0=m; >> m0(:,3)=[] 6

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES m0 = 35 1 26 19 24 3 32 21 23 25 31 9 22 27 20 8 28 17 10 15 30 5 12 14 16 4 36 13 18 11 supprime la 3 e colonne de m0. 2.2.3 Opérations élémentaires sur les matrices et vecteurs Les opérations élémentaires (+, -, *) s utilisent sur les matrices comme sur les nombres. Il faut bien sûr que les tailles des matrices et vecteurs soient compatibles. L apostrophe permet d obtenir le vecteur ou la matrice transposé. Ainsi le produit scalaire de deux vecteurs en ligne v1 et v2 s obtient à partir de >> v1=1:3; >> v2=2:4; >> v1*v2 ans = 20 On peut également effectuer des opérations élément par élément. Par exemple la multiplication de deux vecteurs élément par élément s obtient par l opérateur.*. Cela fonctionne également pour la division élément par élément./ et l élévation à la puissance élément par élément.^ >> v1 = 1:8; >> v2=10.^(-1:6) v2 = 1.0e+06 * Columns 1 through 6 0.0000 0.0000 0.0000 0.0001 0.0010 0.0100 Columns 7 through 8 0.1000 1.0000 >> v = v1./v2 v = Columns 1 through 6 10.0000 2.0000 0.3000 0.0400 0.0050 0.0006 Columns 7 through 8 0.0001 0.0000 On notera que l affichage de Matlab peut être trompeur : les éléments 7 et 8 du vecteur valent respectivement 7 10 5 et 8 10 6. Les fonctions mathématiques usuelles peuvent être appliquées à un vecteur ou une matrice. Dans ce cas la fonction est appliquée à chaque élément. 7

2 OPÉRATIONS SIMPLES ET GRAPHIQUES 2.3 Graphiques simples Matlab peut effectuer des représentations graphiques de vecteurs. Ainsi pour représenter la fonction sinus entre 2π et 2π, il faut calculer la valeur des points y = f(x) en différents points on utilisera par exemple la suite d instruction suivante >> x = linspace(-2*pi, 2*pi, 400); >> s = sin(x); >> plot(x,s) Les échelles sont calculées automatiquement. On pourra alors ajouter un titre et les axes >> title( Fonction sinus ) >> xlabel( x ) >> ylabel( sin(x) ) La notation entre apostrophes est utilisée pour les chaînes de caractères. On obtient le graphique suivant On peut zoomer directement dans la figure (à l aide de la souris) après avoir entré la commande zoom on (zoom off pour sortir de ce mode) ou afficher une grille avec la commande grid on (grid off pour ne pas afficher la grille). Si on souhaite tracer une autre courbe, on peut définir un autre vecteur >> c = cos(x); >> plot(x,c) 8

3 INTRODUCTION A LA PROGRAMMATION La première courbe a été effacée. Pour tracer deux courbes sur le même graphe, il faut utiliser la commande hold on avant le second tracé. Cette commande permet de passer d un mode de remplacement des courbes à un mode d ajout (hold off effectue l opération inverse). 3 Introduction a la programmation 3.1 Environnement de travail et programme simple Ecrire des programmes suppose la sauvegarde de fichier. L étape préliminaire est de se placer dans un répertoire de travail, au choix de l utilisateur, soit en utilisant la commande cd (comme sous unix) soit en utilisant l interface graphique (qui dép de la platforme et de la version de Matlab). Pour connaître le répertoire où l on se trouve, on peut utiliser la commande pwd. Pour lister le contenu d un répertoire, on peut utiliser la commande ls. En utilisant la commande new, on ouvre une fenêtre d éditeur 1. On peut alors entrer une suite d instruction. Par exemple, la suite d instruction ci dessous permet de tracer les fonctions sinus, cosinus et tangente. Les lignes commençant par % sont des commentaires. % trace les fonctions sin, cos, tan entre -2 pi et 2 pi x = linspace(-2*pi, 2*pi, 1000); s = sin(x); c = cos(x); t = tan(x); figure plot(x,s,x,c,x,t) title( fonctions trigonometriques ) leg( sin, cos, tan ) axes([-2*pi, 2*pi, -3, 3]) Il faut alors sauver le programme à partir de l éditeur par exemple sous le nom plottrig.m. Ensuite en se plaçant dans le bon répertoire (celui où plottrig.m a été enregistré), le programme peut s exécuter à partir de la commande >> plottrig Les programmes de ce type s appellent des scripts. Il est équivalent d exécuter un script et de taper les commandes dans la fenêtre de commandes. Ainsi après l exécution de plottrig, les variables x, s, c, t sont accessibles à l utilisateur. Notons qu il est important de placer des commentaires dans les programmes. Les premières lignes en particulier doivent décrire ce que fait le programme. 1 Avec Octave, l éditeur n est pas integré et on travaille dans un éditeur externe 9

3 INTRODUCTION A LA PROGRAMMATION 3.2 Fonctions Matlab utilise les fonctions. Une fonction dans Matlab peut être telle qu on l ent au sens mathématique. Par exemple, dans un nouveau fichier, on peut définir la fonction function f = myfunc(x) % f = myfunc(x) % Calcule x - exp(x) f = x - exp(x); On l enregistre sous le nom myfunc.m dans le répertoire de travail. Notons que cette fonction peut retourner un scalaire, un vecteur ou une matrice, selon la nature de x. On peut alors effectuer une représentation graphique de la fonction >> x = linspace{-5, 5, 200); >> y = myfunc(x); >> plot(x,y) 3.3 Fonctions et variables De manière plus générale, une fonction est une suite d instruction qu on enregistre dans un fichier. A la différence d un script, une fonction peut effectuer des opérations en interne qui ne modifient pas l environnement de travail. La syntaxe de la première ligne d une fonction est toujours function [varout1,varout2] = thefunction(varin1, varin2) Le mot réservé function informe Matlab que la définition d une fonction commence. varout1, varout1 sont les variables retournées par la fonction ou variables de sortie. thefunction est le nom de la fonction. varout1, varout1 sont les variables d entrées. Il peut ne pas y avoir de variable de sortie, comme dans l exemple ci dessous function myloglogplot(x,y) % function myloglogplot(x,y) % trace un diagramme log-log % on suppose que les valeurs dans x et y sont positives x = log(x); y = log(y); plot(x,y) xtitle( log(x) ) ytitle( log(y) ) Cette fonction trace le diagramme log log, mais il serait préférable de tester que x et y sont positifs. 10

3 INTRODUCTION A LA PROGRAMMATION Il peut y avoir une seule variable retournée comme dans la fonction myfunc de la section précédente (dans ce cas les crochets ne sont pas nécessaires). Une fonction peut également retourner plusieurs variables function [mi,ma,avg] = vectstat(x) % [mi,ma,avg] = vectstat(x). % Calcule le min, max et la moyenne d un vecteur l = length(x); mi = min(x); ma = max(x); avg = sum(x) / l; Les variables retournées peuvent être de n importe quel type (scalaire, tableau,...) et si la fonction retourne plusieurs variables celles ci ne sont pas nécessairement du même type. S il y a des variables de sortie, elles doivent nécessairement être affectées avant la fin de la fonction. Il y aura donc nécessairement des lignes du type varout1 = et varout2 =. Il peut ne pas y avoir de variable d entrée (dans ce cas les parenthèses après le nom de la fonction ne sont pas nécessaires). Les variables d entrée peuvent être modifiées dans la fonction, mais ces modifications ne sont pas visibles à l extérieur de la fonction. C est une différence fondamentale avec un script. Par exemple, on considère le script suivant qu on enregistre sous le nom trigscript.m % calcule y = sin(x^2) + cos(x^2) x = x^2; y = sin(x)+cos(x); Lorsqu on appelle ce script, la valeur de x est modifiée comme dans l exemple ci dessous >> x = linspace(-pi,pi,200); >> trigscript x est alors un vecteur qui varie entre 0 et π 2. Si on utilise une fonction, le comportement est différent. Soit la fonction function y = trigfunc(x) % y = trigfunc(x) % calcule y = sin(x^2) + cos(x^2) x = x^2; y = sin(x)+cos(x); On calcule alors y de la manière suivante >> x = linspace(-pi,pi,200); >> y=trigfunc(x); 11

3 INTRODUCTION A LA PROGRAMMATION La valeur de x à l extérieur de la fonction n est pas modifiée et après exécution de ce script, x reste égal à linspace(-pi,pi,200). Une fonction ne peut agir que sur les variables de sortie, celles qui apparaissent à gauche du signe =. Une fonction commence toujours par function. Parfois une fonction ne retourne pas de variable de sortie (mais c est rare). Par exemple, on peut écrire la fonction qui trace un diagramme log-log function myloglogplot(x,y) % function myloglogplot(x,y) % trace un diagramme log-log % on suppose que les valeurs dans x et y sont positives x = log(x); y = log(y); plot(x,y) xtitle( log(x) ) ytitle( log(y) ) Cette fonction trace le diagramme log log, mais il serait préférable de tester que x et y sont positifs. Une fonction peut avoit plusieurs variables d entrées function f = myfunc(x1,x2, mu) % f = myfunc(x1,x2, mu) % Calcule x1 * (mu - x2) f = mu*x1 - x1.*x2; A noter que pour que la fonction retourne un vecteur (si x1 et x2 sont des vecteurs), nous avons utilisé l opérateur.* Si x1 et x2 sont de taille différentes, la fonction produira une erreur. On peut utiliser des variables internes dans une fonction comme la variable l de la fonction vectstat ci dessus. Cette variable est effacée dès que l exécution de la fonction pr fin et est donc inconnue de Matlab en dehors de la fonction. Dans une fonction, comme pour la ligne de commande, les lignes d instruction peuvent se terminer par un point virgule (affiche le résultat de l instruction) ou pas (n affiche rien). Si on a besoin d entrer une instruction sur plus d une ligne, il faut terminer les lignes par trois points... comme dans l exemple suivant dat = [0.012, 0.0022, 0,0051, 0.0014,... 0.017, 0.0034, 0.087]; 3.4 Sauvegarder une session La commande save permet de sauvegarder l ensemble des variables. Elle s utilise par exemple de la manière suivante save env 12

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS Un fichier env.mat est alors créer dans le répertoire courant. Ce fichier est dans un format spécifique à Matlab est n est donc pas lisible par un autre logiciel. On peut ensuite utiliser load env.mat pour charger les variables en mémoire. 4 Structure de programmations 4.1 Conditions Des instructions peuvent être utilisées de manière conditionnelle. Dans la syntaxe, if condition suite d instructions 1 suite d instructions 2 si la condition est vraie alors la suite d instructions 1 est exécutée, sinon la suite d instructions 2 est exécutée. Il peut y avoir une ou plusieurs instructions dans les suites d instructions. Par exemple dans la fonction suivante, on distingue les cas x > 0 et x < 0 function f = expinv(x) % f = expinv(x). % Calcule f telle que % f(x) = 0 si x<0 et f(x) = exp(-1/x) si x>0 if (x>0) f = exp(-1/x); f = 0; On pourra alors vérifier que cette fonction n accepte pas de prre un vecteur en entrée. x doit être un nombre. Le problème est dans l évaluation de la condition x > 0. La syntaxe if est également définie function f = expinvsym(x) % f = expinvsym(x). % Calcule f tel que % f(x) = -exp(1/(x+1)) si x < -1 % f(x) = 0 si 1 <= x <= 1 % f(x) = exp(-1/(x-1)) si x > 1 if (x < -1) f = -exp(1.0/(x+1)); if ( (x >= -1) && (x <= 1) ) 13

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS f = 0; f = exp(-1.0/(x-1)); On peut utiliser la condition if pour rre les programmes plus robustes. Par exemple si l on repr l exemple de la fonction expinv ci dessus, on peut tester que x est un nombre et non un vecteur ou une matrice. function f = expinv(x) % f = expinv(x). % Calcule f telle que % f(x) = 0 si x<0 et f(x) = exp(-1/x) si x>0 s = size(x); if ( (s(1) == 1)&&(s(2)==1) ) if (x>0) f = exp(-1/x); f = 0; r1= Erreur -- expinv -- r2= x n est pas un nombre f = 0; La fonction size retourne un vecteur contenant le nombre de lignes et le nombre de colonnes et il faut alors tester que les deux dimensions sont égales à 1. Il est important de différentier la condition a==b et l affectation a=b. Lorsqu on évalue une condition comme a==b le résultat est dit booléen : il est soit vrai soit faux. Pour Matlab si la condition est vraie elle vaut 1, si elle est fausse, elle vaut zéro : >> a = 1; >> b = 3; >> x = (a==b) x = 0 >> y = (a<b) y = 1 les variables x et y sont dites variables booléennes. On peut les utiliser dans un tableau. Par exemple >>a = rand(1,5) a = 14

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS 0.74026 0.65677 0.13654 0.12424 0.43435 >> x = a>0.5 x = 1 1 0 0 0 4.2 Boucles Très souvent, il est utile de répéter des opérations un certain nombre de fois. On utilise alors une boucle for. for k = kmin:kmax suite d instructions La variable k est un compteur. Elle pr successivement les valeurs kmin, kmin+ 1,... jusqu à kmax. Ainsi, la suite d instructions est exécutée kmax kmin + 1 fois. A l intérieur de la suite d instructions, on peut faire appel au compteur k. De manière plus générale, on peut utiliser la forme for k =kvect. Avec cette forme, k prra successivement les valeurs kvect(1), kvect(2),... Les instructions dans la boucle seront effectué n fois où n est la longueur du vecteur kvect. Le fragment de programme suivant illustre le fonctionnement d une boucle for j=1:4, j Lors de l exécution, on obtient j = j = j = j = 1 2 3 4 La variable j pr successivement les valeurs du vecteur 1 : 4 et la valeur de j est affichée à chaque fois (c est le rôle de la ligne ). Des boucles peuvent être imbriquées comme dans l exemple suivant construisant la matrice de Hilbert function a = myhilb(n) for i=1:n for j=1:n a(i,j) = 1 / (i + j); 15

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS On peut utiliser des boucles pour construire des suites. Par exemple, on peut construire des suites géométriques function a = suitegeom1(n,r) % a = suitegeom1(n,r) % calcul le n-ieme terme de la suite géométrique de raison r a = 1; for i=2:n a = a*r; Dans l exemple suivant, la fonction ne retourne pas seulement le n-ième terme de la suite mais tous les termes précédents dans un vecteur function a = suitegeom1(n,r) % a = suitegeom1(n,r) % retourne un vecteur ligne contenant les n premiers termes de la suite geometrique de n = round(n); % permet de convertir n en entier... au cas où! if (n>1) a = zeros(1,n); a(1) = 1; for i=2:n a(n) = a(n-1)*r; a = a0; A titre d exercice, on pourra construire la suite de Fibonacci : f 0 = 0, f 1 = 1 et f n+1 = f n + f n 2. Parfois on a besoin de répéter une opération sans savoir à l avance combien de fois il faut la répéter. La structure while (tant que), permet de répéter une suite d instruction jusqu à ce qu une condition soit fausse. while condition suite d instruction La suite d instruction est exécutée tant que la condition est vraie. Si la condition est tout le temps fausse, la suite d instruction n est jamais exécutée. Si la condition est tout le temps vraie, la suite d instruction est exécutée indéfiniment. Ainsi dans la suite d instruction, les variables doivent évoluer de manière à ce que la condition puisse changer et devenir fausse. On peut utiliser les boucles while comme une boucle classique mais dans ce cas le compteur n est pas modifié automatiquement 16

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS j = 1 while j < 4 j = j+1 Ce fragment de programme retourne le même résultat que notre premier exemple de boucle for. Notons qu on a besoin d initialiser le compteur à l extérieur de la boucle. Les boucles while sont surtout utilisées lorsqu on ne connaît pas le nombre de fois que la boucle doit être exécutée. Le fragment de programme suivant calcule le premier entier n tel que n! est un nombre composés de plus de 100 chiffres n = 1; while prod(1:n) < 1e100 n = n + 1; n comme la variable n est modifiée à l intérieur de while, on arrivera à atteindre une valeur de n telle que la condition soit fausse. Les boucles while sont très utilisées pour les méthodes numériques. L exemple suivant présente une méthode de dichtomie pour résoudre l équation cos(x) x = 0. La méthode consiste à partir d un intervalle qui contient la racine de l équation. Puis on divise cet intervalle en deux et on répète l opération sur l intervalle qui contient la racine. function xs = solveq(x1,x2,tol) % xs = solveq(x1,x2,tol) % resoud l équation cos(x) -x = 0 par dichotomie % la solution doit etre comprise entre x1 et x2. % tol est la tolerance sur le resultat tel que abs(f(xs)) < tol % nombre maximum d iterations (pas indispensable mais preferable) nitermax = 100; ys = 0; n = 0; % test qu une racine est effectivement entre x1 et x2 y1 = cos(x) - x; y2 = cos(x) - x; if y1*y2 > 0 disp( Erreur : y1 et y2 sont de meme signe ) % teste que x1 et x2 ne sont pas solutions approchees if (abs(y1) <= tol) xs = x1; 17

4 STRUCTURE DE PROGRAMMATIONS ys = y1; if (abs(y2) <= tol) xs = x2; ys = y2; xs = 0.5*(x1+ x2); ys = cos(xs) - xs; n = 1; while ( (abs(ys) >tol) && (n < nitermax) ) if (ys *y1) > 0 % ys et y1 ont le même signe x1 = xs; x2 = xs; n = n + 1; xs = 0.5*(x1+ x2); ys = cos(xs) - xs; 4.3 Récursivité On peut également utiliser des fonctions qui s appelent elles-même. On parle de récursivité. Par exemple, la fonction suivante permet d élever un nombre à la puissance n (entière). function p=pow(x,n) % p=pow(x,n). %Calcule % x^k ou k = floor(n) si n>=1 % 1 sinon if (n>=1) p=x*pow(x,n-1); p=1; A titre d exercice, on pourra modifier cette fonction pour qu elle calcule également lorsque l exposant est négatif. On pourra également lui faire retourner un avertissement si n est non entier. La récursivité est en général assez couteuse en terme de temps de calcul et donc il vaut mieux utiliser d autres méthodes. 18

A LISTE DE QUELQUES FONCTIONS UTILES PAR THÈMES 4.4 Quelques conseils Lorsqu on écrit des programmes, on commet toujours des erreurs. Une partie importante du temps de développement est donc du temps de déboguage. Lorsqu une fonction retourne une erreur, Matlab sort de cette fonction et donc l état des variables est perdu. Il est possible de figer l état de l exécution d un programme en utilisant préalablement la commande keyboard dans un programme. Il est également possible d utiliser la commande dbstop if error qui fige l état des variables à chaque fois qu une erreur se produit. Pour quitter ce mode utiliser la commande dbclear if error. A Liste de quelques fonctions utiles par thèmes Nous proposons ici une liste de quelques fonctions usuelles. Il faut utiliser l aide pour obtenir plus de précisions sur leur usage. A.1 fonctions mathématiques élémentaires abs : valeur absolue ou module d un nombre complexe ; floor : partie entière ; round : entier le plus proche ; real, imag : parties réelles et imaginaires ; conj : complexe conjugué. exp : exponentielle ; log : logarithme népérien ; log10 : logarithme de base 10. cos, sin, tan, acos, asin, atan : fonctions trigonométriques et inverses ; cosh, sinh, tanh, acosh, asinh, atanh : fonctions hyperboliques et inverses. A.2 fonctions élémentaires sur les vecteurs et les matrices length : longueur d un vecteur ; size : taille d un tableau. min, max : plus petit et plus grand élément d un tableau ; sum, prod : somme et produit des éléments d un tableau. find : trouve l indice des éléments non nuls d un vecteur. linspace : tableau de nombres régulièrement espacés. one, zero : matrice de 1 et de 0 ; eye : matrice identité ; diag matrice diagonale ; rand : matrice de nombres aléatoires. A.3 fonctions sur les polynômes polyval : évalue un polynôme. 19