RESULTATS DE L ENQUÊTE SUR LE GISEMENT DE DECHETS DE PVC PRODUIT PAR LE BTP A LAREUNION 1. DESCRIPTIF DE L ECHANTILLON Pour mener cette étude, la source retenue pour l enquête est le répertoire des entreprises de la Chambre des Commerces et de l Industrie de La Réunion, l unité retenue est donc l entreprise. Le choix du répertoire de la CCIR se justifie par le nombre de grandes entreprises qui y sont inscrites, à l inverse, la Chambre des Métiers et de l Artisanats regroupe l ensemble des petites et très petites entreprises de l île. Il a été démontré dans une enquête précédente que la majorité des artisans n établissaient pas de comptabilité de leurs déchets pour la simple raison que l ensemble des déchets d activité produit était récupéré par l entreprise principale via la mise en place de bennes dédiées. Pour cette étude, l échantillon retenu est composé de l ensemble des entreprises dont le code est NAF (Nomenclature d Activité Française) se trouve dans la liste suivante et sont susceptibles de par leur activité de générer des déchets de PVC : - 41.20 A : Construction de maisons individuelles - 41.20 B : Construction d autres bâtiments - 42.11 Z : Construction de routes et d autoroutes - 43.11 Z : Travaux de démolition - 43.32 A : Travaux de menuiserie bois et PVC - 43.99 C : Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre 2. GENERALITES SUR L ENQUETE L enquête a été lancée le 17 Juillet 2013 avec une date limite de retour fixée au 19 Août 2013. Trois relances téléphoniques ont été effectuées après cette date : - première relance : 21 Août 2013 - seconde relance : 04 Septembre 2013 - troisième relance : 19 Septembre 2013 Au total, ce ne sont pas moins de 181 entreprises qui ont été interrogées d abord par contact e-mail puis directement par appels téléphoniques. 108 entreprises ont répondu à l enquête contre 49 non répondantes (aucun retour), 7 numéros n étaient pas les bons et enfin, malheureusement, 17 entreprises n existaient plus. GENERALITES DE L ENQUETE Nombre d'entreprises interrogées 182 Répondantes 109 Non répondantes 49 Mauvais numéros 7 N existe plus 17 Page 1
Sur les 109 entreprises répondantes : 96 déclaraient n avoir pas de déchets de PVC à gérer durant leur activité, soit parce qu elles utilisent la benne de l entreprise principale, soit tout simplement elles ne génèrent pas ce type de déchet. Seules 13 entreprises ont répondu avoir des déchets de ce type à faire traiter 3. RESULTATS DE L ENQUETE Sur les 13 entreprises répondantes ayant des déchets de PVC, 3 d entre elles ne savent pas à quelle quantité ou quel volume correspond leurs déchets de PVC, généralement, elles déclarent en avoir très peu à gérer. A. LE GISEMENT Selon les entreprises interrogées, celles-ci ont produit pour l année 2012 une quantité de 17,5075t de déchets de PVC soit 17 507,5kg de déchets (ou 700m3). Canalisation en t Menuiserie en t Chute de pose menuiserie Sol souple En t Qté totale en tonne 10,5325 6,25 0 0,725 17,5075 soit 700,3 m3 Page 2
Répartition du gisement des déchets de PVC par activité (en t) On constate que 60% des déchets de PVC produits dans le BTP provient des activités liés à la canalisation (VRD, plomberie ), environ 35% de la fabrication de menuiserie, et seulement 4 % pour les sols souples et 0% pour la pose de menuiserie PVC, ce qui est logique parce que les éléments sont réalisés sur mesure en atelier. B. LE TRAITEMENT D après les déclarations des entreprises répondantes, plus des deux tiers des déchets de PVC produits partent vers les Installations de Stockage des Déchets Non dangereux, un résultat logique puisqu il n existe actuellement pas de filière officielle de valorisation et de recyclage de ces déchets à La Réunion. Plus d un tiers fait l objet de réutilisation, en effet certains industriels de fabrication de produits en PVC reprennent les chutes et reste de PVC propres et les réintroduisent dans un processus de fabrication de nouveaux objets en PVC. D autres entreprises déclarent réutiliser les chutes de canalisation sur les chantiers. Enfin un peu plus de 2% se dirigent vers les centres de tri, les déchetteries ou les centres de transit qui récupèrent les déchets non dangereux, la majeure partie de ces déchets collectés finiront à l enfouissement. A noter que les centres tri ne récupèrent que la fraction propre des déchets de PVC, c est-à-dire exempt de tous corps étrangers tels que ciment, terre, ou souillés par tout autre corps non dangereux (ne possédant pas de ligne de lavage des plastiques) et dangereux (tout déchet souillé par des DD est considéré comme un déchet dangereux). Centre Centre de tri TOTAL (en t) Plateforme Déchèterie Réutilisation de ISDND DND transit 17,5075 0,3 0 0,1825 6,0375 0,0125 10,975 Page 3
Répartition du traitement des déchets de PVC (en t) C. LES COUTS Pour les petits volumes certaines entreprises préfèrent se diriger vers les déchetteries pour éliminer leurs déchets de PVC car dans la plupart des cas les déchetteries proposent de reprendre gratuitement les très petits volumes de déchets non dangereux des professionnels du bâtiment. Ce moyen reste donc le moins onéreux et plus économique pour les entreprises. Pour les plus gros volumes, les entreprises se dirigent préférentiellement vers les installations de stockage des déchets non dangereux ou les centres de transit pour un coût total de 1700 pour un peu plus de 10t de déchets, cependant ce coût reste partiel car une grande partie des entreprises sont incapables de dissocier le coût des déchets de PVC et des autres déchets non dangereux, leur coût étant aggloméré (benne DIB en mélange). Les autres entreprises déposant leurs déchets pour réutilisation auprès des industriels subissent un coût de 650 annuels pour 6t de déchets déposés. Ainsi le coût total de traitement des 17t de déchets produits équivaut à 2366 soit environ à 140 /t ce qui correspond au prix de l enfouissement des DND en ISDND. D. LA MISE EN PLACE D UNE FILIERE La plupart des entreprises s accordent à dire qu elles sont favorables à la mise en place d une filière de valorisation des déchets de PVC, et sont d ailleurs prêtes à installer une benne dédiée à la récupération de ces déchets sur leur chantier. Cependant toutes ont émis une réserve sur le coût que le traitement de ces déchets va générer, sur l espace disponible sur le chantier, l organisation et les points de collecte. Page 4
CONCLUSION : Aux vues des faibles quantités de déchets de PVC produits annuellement dans le secteur du BTP, il ne semble pas viable de monter une filière de recyclage localement : - économiquement le gisement est trop faible pour rendre viable une structure de recyclage des déchets de PVC, - la qualité des déchets de PVC produits dans le BTP reste aléatoire en termes de propreté (beaucoup de PVC souillés) Des initiatives de recyclage se font à petite échelle : les fabricants locaux de produits PVC récupèrent les chutes de produits de leurs clients et les réintègrent dans leur processus de production. D une part, cette solution reste limitée aux clients des fabricants, et, d autre part, les déchets de PVC doivent répondre à des critères d admission (ex propreté du déchet). L autre solution serait d exporter les déchets de PVC vers des pays capables de prendre en charge le traitement de ce type de déchet comme cela se fait déjà pour d autres matières plastiques. Page 5