ENQUETE PLAN D AMENAGEMENT LOCAL DE LA VILLE DE FRIBOURG RAPPORT SUCCINT Novembre 2010
Objectifs et méthodologie Cette enquête a été décidée par le Conseil communal de la Ville de Fribourg au printemps 2010 et réalisée dans le cadre d un mandat attribué par le Service de l Aménagement et des Bâtiments à la Haute école de gestion de Fribourg, avec l appui de la Haute école de gestion Arc et à la faculté des sciences sociales et politiques de l Université de Lausanne. L objectif de cette étude consistait à recueillir des informations sur les usages de l environnement urbain fait par les habitants (mobilité, usage des espaces verts etc.) et les souhaits qu ils formulent pour l avenir de la cité en lien avec le plan d aménagement local (PAL) de la ville de Fribourg. Le texte de la révision du PAL a été déposé en consultation, conformément à la législation. La démarche fut accompagnée, en 2009, par l envoi du jeu de l Oie sur ce thème à tous les habitants de la Commune, dans le but d informer la population sur les grands axes de la refonte du PAL. Le Conseil communal veut aujourd hui engager davantage les Fribourgeois dans cette réflexion et essayer de mieux identifier leurs besoins et leurs attentes. En ce sens, le sondage confié à la HEG se veut participatif et fermement ancré dans le développement durable. La Haute école de gestion a structuré l enquête en 4 phases : Un atelier participatif ouvert aux principales parties prenantes de la Ville (association de quartier, partis politiques, membres de l Agenda 21, ATE etc.) afin d identifier et de valider les principaux thèmes à traiter. Un questionnaire développé par les mandataires, en étroite collaboration avec le mandant. L envoi de ce questionnaire à un échantillon représentatif des ménages de la Ville de Fribourg. L analyse et la synthèse des questionnaires retournés, par les mandataires, et la rédaction du rapport final. Le questionnaire a été envoyé à 2000 ménages fribourgeois sélectionnés au hasard. L échantillon a été tiré plusieurs fois et vérifié selon quatre critères : nationalité (27% étranger, 73% suisse), sexe (38% femmes, 63% hommes), langue (20% allemand, 80% français), lieu de domicile principal (99% à Fribourg). L anonymat était garanti lors de la participation à l enquête. Le sondage comportait un total de 79 questions regroupées en deux parties principales et nécessitait en moyenne 20 minutes pour être rempli. La première partie était destinée à recueillir l opinion des participant e s sur six grands thèmes : nature en ville et espaces libres, services de proximité, déplacement, Berges de la Sarine, quartier historique du Bourg et énergie. La deuxième partie du questionnaire était, elle, destinée à recueillir des informations sur les caractéristiques sociodémographiques de la personne 2
Taux de participation et représentativité Avec un retour de plus de 32% sur un échantillon distribué à 2000 ménages, la participation de la population de la Ville de Fribourg témoigne d un intérêt marqué pour le plan d aménagement local de la Ville. En règle générale, la proportion de la participation obtenue pour chaque quartier ou groupe de quartiers correspond bien à la taille de la population de chaque quartier administratif. Les enseignements que l on pourra retirer de cette enquête ont donc une valeur significative. Cependant, en raison du faible nombre de participant dans les petits quartiers de Grandfey Palatinat et Bourguillon, des tests statistiques ont été systématiquement réalisés et seule les différences significatives ont été représentées dans les graphiques et commentées. L échantillon retenu par la HEG diffère généralement peu des chiffres de l Office Fédéral de la Statistique (OFS) sur la ville de Fribourg. On peut noter cependant que la participation des hommes à l étude (52.4%) est un peu plus élevée que la proportion d hommes dans le dernier relevé en 2009 (48.5%) et qu un plus grand nombre de personnes de langue maternelle allemande ont répondu au questionnaire (27%) en comparaison avec les chiffres pour la ville de Fribourg de 2000 (21.2%). En termes d âge, d activité professionnelle et d origine, il apparaît que les classes d âge supérieures sont un peu plus représentées dans l échantillon (18.1% de plus de 65 ans dans l échantillon contre 12.9% à Fribourg selon les données OFS de 2000). Enfin, les cadres, chefs d entreprise et autres professions intellectuelles sont plus représentés parmi les sondé e s (31.8%) que dans la population (12.9% en 2000). Il est toutefois important de souligner que ces différences se retrouvent habituellement dans ce type d enquête, les catégories concernées ayant une propension a y répondre supérieure à la moyenne. 3
Principaux résultats Les participant e s sont en général très satisfait e s de vivre en ville de Fribourg. Il n existe aucune différence statistiquement significative entre les différentes catégories sociodémographiques, que ce soit le quartier d habitation, l âge, le niveau de formation ou encore l activité professionnelle. Les principaux résultats par thème : Nature en ville et espaces libres (loisirs et détente) Constat : La présence de la nature en ville est jugée moyenne mais le jugement est contrasté selon les quartiers. En Basse ville, les sondé e s sont très satisfait e s de la présence de la nature. Tel n est pas le cas pour les quartiers d Alt et du Bourg. L offre d espaces de loisirs pour les enfants est jugée bonne mais l offre d espaces d activités pour les adolescents (skatepark, terrains multisports) est jugée faible pour l ensemble des quartiers. Souhait : Par ordre de priorité, une majorité de sondé e s est en faveur d un renforcement des espaces naturels aménagés, des espaces de rencontre et des espaces naturels non aménagés. Services de proximité Constat : L offre de services de proximité est jugée satisfaisante par la majorité des sondé e s sauf en Basse ville, Jura Torry Gambach Guintzet et Bourguillon. Les sondé e s utilisent les services de base (poste, banque) dans leur quartier ou au centre ville. Les courses alimentaires et ménagères se font prioritairement dans le quartier d habitation. Par contre, les courses non alimentaires se font au centre ville. Rare sont les personnes qui se rendent en périphérie pour faire leurs courses. L offre de crèches est jugée bonne et l appréciation de l offre d accueils extra scolaires varie suivant les quartiers entre plutôt bonne à très bonne. Souhait : Si l offre de courses alimentaires et ménagères et l offre de crèches et d accueils extrascolaires étaient renforcées, elles seraient davantage utilisées. Déplacement Constat : 47% des sondé e s utilisent exclusivement un mode de transport doux et seul 5% utilisent exclusivement un véhicule motorisé. Le déplacement à pied est jugé sûr et attractif par la grande majorité. Par contre le trajet à vélo est jugé peu sûr par 57% des sondé e s, notamment à Beaumont Vignettaz, un renforcement de la sécurité aurait un fort effet incitatif. La grande majorité des sondé e s estime que les quartiers sont bien desservis par les transports publics, sauf le Schönberg, Bourguillon et Grandfey Palatinat. Les nuisances dues au trafic touchent environ 2/3 des sondé e s à des degrés variables suivant les quartiers, 1/3 ne sont pas du tout gêné. Souhait : Pour améliorer les déplacements à pied, il est demandé davantage de zones prioritaires (zone 20), notamment pour sécuriser le déplacement des enfants à la crèche ou à l école. Pour améliorer les déplacements à vélo, il est demandé davantage de pistes cyclables. Un renforcement de la fréquence des bus serait le principal levier pour inciter les gens à utiliser davantage les transports publics. 4
Principaux résultats Les Berges de la Sarine Constat : Les Berges de la Sarine ont une grande valeur auprès des sondé e s. Les Fribourgeois e s y vont parfois ou souvent pour profiter des espaces verts et par pure détente. Il n est pas demandé d y développer des installations «lourdes» (installations sportives ou restauration). Souhait : Une demande est exprimée pour développer le réseau de promenades et des zones de pique nique. Partie historique : le Bourg Constat : Pour rendre le Bourg plus attractif en termes d habitat, de commerce et de tourisme/ loisir, la majorité des sondé e s donne par ordre de priorité les aménagements d espace verts, d espaces de rencontre et de places de jeux pour enfants, l installation de terrasses de café, l amélioration du réseau piétons et cyclistes et le parking (pour les achats). En ce qui concerne le renforcement de l attractivité du commerce, les sondé e s donnent des priorités semblables entre ces 4 types d infrastructure. Plus on s élève dans les catégories socioprofessionnelles, plus la demande d une zone piétonne avec des terrasses est importante pour améliorer l attractivité du commerce. Energie Constat : la majorité des sondé e s sont satisfait e s de l intensité de l éclairage public. En Basseville, 27% des sondé e s estiment cependant qu elle est trop forte. En général, les sondé e s ne sont pas dérangé e s par l éclairage nocturne des enseignes commerciales. Lesecteur de Pérolles Grand Place fait exception avec 34% des sondé e s étant modérément à beaucoup dérangé e s par les enseignes commerciales. Les sondé e s plébiscitent à hauteur de 91% l installation de panneaux solaires et à hauteur de 86% l installation de bornes pour vélos électriques. Les principaux résultats par quartier ou groupe de quartiers : Alt Bourg Le groupe de quartiers Alt Bourg se distingue par une insatisfaction des sondé e s concernant l offre d espaces verts, d espaces de rencontre et d espaces de jeux pour enfants. Les répondant e s expriment aussi une demande forte pour un renforcement de l offre des services de base liée aux courses alimentaires et ménagères (74%). En outre, les parents expriment un souhait très fort avec 100% de voix en faveur de l utilisation de l accueil extrascolaire, si cette offre était renforcée. Ces deux quartiers se distinguent aussi par des nuisances liées au trafic et un besoin accru d'espaces dévolus à la mobilité douce. Ceci passe par le développement d'un réseau de pistes cyclables et l'augmentation des places de parc pour vélo ainsi que, dans une moindre mesure, le renforcement de la sécurité piétonne. 5
Principaux résultats Pérolles Grand Places Les sondé e s du secteur de Pérolles Grand Places sont moyennement satisfait e s de la présence de la nature dans leur quartier. Par contre, les répondant e s sont davantage satisfait e s de l offre d espaces de jeux pour enfant et des services de proximité de base, courses alimentaires et shopping et des crèches. Mais si l offre d accueils extrascolaires était renforcée, les répondant e s indiquent qu ils ou elles l utiliseraient davantage. Les personnes interrogées font aussi état de nuisances dues au trafic et d une insécurité quant au déplacement piéton. Une amélioration de la sécurité piétonne permettrait de favoriser les déplacements à pied. Jura Torry Gambach Guintzet Les sondé e s semblent plutôt satisfait e s de la présence de la nature, des espaces verts et des espaces de jeux dans leur quartier. Par contre, ils ou elles revendiquent clairement un renforcement de l offre de services liés aux courses alimentaires et ménagères et de l accueil extrascolaire. Mais la principale revendication concerne l'amélioration de la desserte en transports publics et notamment de la fréquence des bus. Malgré une sécurité des cheminements piétons considérée comme la meilleure de toute la ville, la part d'enfants accompagnés sur le chemin de l'école est ici aussi importante. Schönberg Dans ce quartier, les sondé e s sont satisfait e s de l offre d espaces verts mais il se dégage une forte insatisfaction en ce qui concerne l offre d espaces de jeux pour enfants et d espaces pour adolescents. Les répondant e s sont globalement satisfaits des services de proximité de base, courses alimentaires et shopping. Par contre, il y a une demande plus claire pour un renforcement de l offre de crèches et d accueil extrascolaire. Les sondé e s souffrent par ailleurs moins qu'ailleurs des nuisances dues au trafic. Ils ou elles demandent un renforcement des transports publics et les trajets à pied et à vélo sont considérés comme peu attractifs et peu sûrs. Les élèves n'utilisent pas de bus scolaire. Ils utilisent soit les transports publics ou sont amenés en voiture. Les parents souhaitent l'instauration d'un pédibus. Basse Ville Les répondant e s de ces quartiers ont plébiscité la présence de la nature et des espaces verts. Ils ou elles ont par contre exprimé une très forte demande de services de proximité en général. En particulier, ils/elles souhaitent un renforcement des services de courses alimentaires et ménagères, et parmi les parents d élèves, un renforcement de l accueil extrascolaire. Les répondant e s de ces quartiers fixent les priorités sur l'attribution de davantage d'espaces publics à la mobilité douce mais estiment que l'amélioration des espaces verts n'aurait pas un impact sur leurs habitudes. Les élèves utilisent le bus scolaire, mais les parents demandent également des zones prioritaires pour la mobilité douce ainsi que des pistes cyclables sur les chemins de l'école. Beaumont Vignettaz Les sondé e s de ces quartiers sont satisfait e s de l offre d espaces verts mais sont insatisfaits en ce 6
Principaux résultats qui concerne l offre d espaces d activités pour enfants et adolescent e s. Une demande forte est aussi exprimée pour les services de crèches et d accueil extrascolaire. Les trajets à pieds et à vélo sont considérés comme peu attractifs et peu sûrs (vélo). Les habitant e s demandent la création d'un réseau de pistes cyclables. Les enfants utilisent peu la mobilité douce pour se rendre à l'école, sauf certains parents qui pratiquent le covoiturage. Bourguillon Le nombre de répondant e s dans ce quartier est faible en raison principalement du nombre d habitants. Seules les différences, par rapport au reste de la Ville dans son ensemble, suffisamment grandes pour être statistiquement significatives sont prises en compte. Sur le thème de la nature et des espaces verts, les informations ne sont pas significatives. Sur le plan des services de proximité, l ensemble des répondant e s déclarent se rendre au centre ville et ne souhaitent pas d amélioration particulière de l offre de services de base. Par contre, ce quartier se distingue par une mauvaise desserte en transport public et peu de nuisances dues au trafic. Grandfey Palatinat Comme Bourguillon, ce secteur souffre d un très faible nombre de participant e s et il a donc été analysé de la même manière. Les sondé e s semblent utiliser assez peu les services pour courses alimentaires dans leur quartier car l offre est assez faible. Le secteur subit davantage qu'ailleurs des nuisances dues au trafic. Les habitant e s souhaitent un renforcement de l'offre de transports publics ainsi que l'amélioration des parkings pour vélos. 7
Conclusion Cette enquête par questionnaire a permis d'identifier les perceptions d'un échantillon représentatif de la population fribourgeoise à l'égard de plusieurs dimensions liées au développement urbain et des pistes de réflexion à poursuivre. Le taux de retour des questionnaires de plus de 32% témoigne de l attachement des citoyens de la ville de Fribourg à leur qualité de leur vie. Un haut degré de satisfaction de la part des répondant e s à l'égard de leur ville, de ses infrastructures, de ses aménagements, et d'autres aspects encore a pu être mis en évidence. Selon les quartiers investigués, il n'en reste pas moins que certaines insatisfactions/demandes générales peuvent être identifiées comme, par exemple, un besoin pour davantage de pistes cyclables et zones piétonnes, la création de plus d espaces de rencontre ou l augmentation de la fréquence des bus dans certains quartiers. A souligner aussi que les sondé e s ont fait part de leur usage et de leurs besoins dont certains sont contradictoires comme par exemple le besoin de plus d espaces naturels versus le processus de densification de la ville. Ces différentes tensions sont toujours très difficiles à gérer. Il ne faut pas oublier que toute initiative en matière de développement urbain va inévitablement générer des réactions d'insatisfactions de la part d'une partie de la population. En conséquence de quoi, les réponses aux tensions préalablement citées ne peuvent être, au final, que stratégiques et surtout politiques. 8