Département d Anesthésie-Réanimation, Consultation de la douleur, Laon (France) XXIIe JARP, 17/06/2005 1

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Définition de la DOULEUR La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en terme d une telle lésion Pain is an unpleasant sensory and emotional experience associated with actual or potential tissue damage, or described interms of such damage Pain terminology, IASP, 1979-1986-1994. XXIIe JARP, 17/06/2005 2

La définition de l IASP variabilité de la relation entre lésion et douleur dimensions sensorielle, affective et cognitive seule la connaissance tient compte de la notion de temps XXIIe JARP, 17/06/2005 3

DOULEUR Mécanismes générateurs Expérience subjective Comportements observables Nociception sensation motricité Désafférentation cognition vocalisation Influx psychogène émotion Comportement physiologique Facteurs environnementaux Familiaux - Sociaux - Culturels - Religieux Passé/ Présent Le modèle multidimensionnel de la douleur ( F. BOUREAU, 1983) XXIIe JARP, 17/06/2005 4

La douleur à l hôpital de Laon en 1986 59000 journées MCO ORL, orthopédie, chir. viscérale un secteur médical important 1000 accouchements Aucun antalgique systématique Auto-prescription nocturne de noramidopyrine en chirurgie viscérale Peu d utilisation de paracétamol Peu d utilisation de morphine XXIIe JARP, 17/06/2005 5

Objectifs médicaux en 1986 Améliorer la prise en charge la douleur Faire disparaître l auto-prescription Développer la prise en charge de la douleur à partir d une consultation XXIIe JARP, 17/06/2005 6

Les choix faits : former et évaluer Former des soignants (très demandeurs) Sensibiliser les médecins, et les former au traitement de la douleur Insister sur l évaluation de la douleur Evaluer l évolution de la structure. Mettre des indicateurs en place Ne pas inciter à la mise en place de protocoles thérapeutiques XXIIe JARP, 17/06/2005 7

Former les soignants Formation mixte par unité d hospitalisation (1987-92), d abord en chirurgie, puis dans les autres secteurs Création d un module de formation continue à l évaluation et au traitement de la douleur (IDE, AS, IADE, 1990) sur 2 puis 3 jours. Formation des EIDE (1990) XXIIe JARP, 17/06/2005 8

Sensibiliser et former les médecins EPU Formations extérieures Nouveaux apports téchniques, et notamment introduction des PCA (1991) puis des PCEA (1992) Création d un CID (devenu CLUD depuis), pour mettre en place et surveiller les indicateurs piloter la politique de l établissement XXIIe JARP, 17/06/2005 9

Evaluer la prise en charge de la douleur EVA et auto-évaluation en général Evaluation dans le dossier de soins (1998) Critères de sortie de SSPI (pas de sortie si EVA>2) Evaluation à la 24e heure post-opératoire Restitution de l évaluation au MAR prescripteur Suivi des consommations à l année XXIIe JARP, 17/06/2005 10

EVA XXIIe JARP, 17/06/2005 11

Evaluation à 24h XXIIe JARP, 17/06/2005 12

Evaluation à 24h XXIIe JARP, 17/06/2005 13

Indicateurs : Antalgiques Niveau I (OMS) Pour un secteur d hospitalisation donné Quantité de paracétamol consommée par an Nombre de jours de traitement (Eq.oral = 3g/j) / an Pourcentage de jours d hospitalisation avec traitement / an XXIIe JARP, 17/06/2005 14

Indicateurs : Antalgiques Niveau II (OMS) Pour un secteur d hospitalisation donné Quantité de paracétamol + morphinique mineur consommée par an Nombre de jours de traitement (Eq.oral = 3g/j) / an Pourcentage de jours d hospitalisation avec traitement / an XXIIe JARP, 17/06/2005 15

Indicateurs : Antalgiques Niveau III (OMS) Pas d effet plafond Tous les morphiniques majeurs sont convertis en équivalent - morphine per os L indicateur est la consommation moyenne journalière par jour d hospitalisation. XXIIe JARP, 17/06/2005 16

Evolution de la consommation d antalgiques niveau I de 1990 à 2003 (% jours de traitement) 120 100 80 60 40 med gyn-obst chir 20 0 XXIIe JARP, 17/06/2005 17

Evolution de la consommation d antalgiques niveau II de 1990 à 2003 ( % jours de traitement) 14 12 10 8 6 4 med gyn-obst chir 2 0 XXIIe JARP, 17/06/2005 18

Evolution de la consommation d antalgiques de niveau III de 1990 à 2003 (mg/jour d hospitalisation) 25 20 15 10 med gyn-obst chir 5 0 XXIIe JARP, 17/06/2005 19

Autres critères d évaluation Opinion des soignants sondage, CLUD, 2001 Sondage patients sondage, CLUD, 2001 Surveillance des résultats d évaluation à 24h rendu aux MAR archivage du double dans le dossier d anesthésie sondages XXIIe JARP, 17/06/2005 20

Avancées induites -1- protocoles annexes utilisation de l EVA «NVPO» utilisation des antalgiques aux urgences utilisation des antalgiques en urgence dans les services de chirurgie satisfaction des patients, mais aussi des soignants XXIIe JARP, 17/06/2005 21

Avancées induites -2- Consultation de la douleur Prévention des SDRC Prise en charge précoce des SDRC Prise en charge des lombalgies chroniques Prise en charge de neuropathies d étiologies diverses XXIIe JARP, 17/06/2005 22

La consultation de douleur chronique Pas de recrutement direct Douleur datant de plusieurs mois, pathologie incertaine Traitements inefficaces Handicap paraissant exagéré Conviction somatique Dépression Existence de facteurs de renforcement XXIIe JARP, 17/06/2005 23

Hiérarchie des traitements Relaxation TENS Antalgiques de niveau I et II de l OMS Co-antalgiques Rééducation physique Blocs nerveux sensitifs et sympathiques Thérapies cognitives et comportementales Opïoides oraux (niveau III de l OMS) Stimulation médullaire Analgésie intra-thécale Procédures de neuro- destruction XXIIe JARP, 17/06/2005 24

Recrutement des consultations de la douleur 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 enquête nationale CH Laon lombalgies SDCR neuropathies céphalées migraines fibromyalgies 1334 patients consécutifs, du 01/01 au 30/06/2001 130 patients locaux lombalgies, SDRC et douleurs neuropathiques représentent plus des 2/3 du recrutement local et national XXIIe JARP, 17/06/2005 25

Les SDCR 1, LA PREVENTION La prévention chirurgicale passe par la prévention des SDCR 2 (P. Marchettini) La vitamine C (P.Zollinger) XXIIe JARP, 17/06/2005 26

Les SDCR 1, la prise en charge précoce Etablir un protocole de prise en charge avec les orthopédistes en définissant: Les signes cliniques d alerte Le délai de prise en charge et son mode Le traitement d urgence dès le diagnostic XXIIe JARP, 17/06/2005 27

Les SDCR 1, la prise en charge précoce Hyperesthésie nocturne après le 5e jour Résistance aux antalgiques de niveau 1 et 2 IMPLIQUENT Protocole calcitonine et CS rhumatologie et/ou douleur dans les 15 jours XXIIe JARP, 17/06/2005 28

Lombalgies chroniques Théorie des turbulences -seuil osseux -seuil musculaire -seuil discal -seuil articulaire(facettes post.) -seuil ligamentaire -seuil psychologique -seuils sociaux Un seul seuil atteint peut impliquer la douleur Rôles de la podologie -évaluation des appuis -évaluation de la dynamique de la marche -bilan podologique -Participation à la prise en charge thérapeutique XXIIe JARP, 17/06/2005 29

Neuropathies douloureuses des membres inférieurs Douleur due à la dégénérescence sensitive Etiologie dominée par le diabète et l alcool Rôles de la podologie -évaluation du pied diabétique -prise en charge curative, mises en décharge et soins -prise en charge préventive, éducation XXIIe JARP, 17/06/2005 30

Evaluation de la douleur CONCLUSIONS sensibilisation du corps médical meilleure prise en charge de la douleur multiplication par 20 de la consommation d antalgiques Evaluation de la prise en charge améliore la qualité dépiste des problèmes ignorés permet de ne pas avoir de «ressac» XXIIe JARP, 17/06/2005 31

MERCI POUR VOTRE ATTENTION Cathédrale de Laon-France XXIIe JARP, 17/06/2005 32