INFECTIONS MATERNO-FOETELES A- INFECTIONS BACTERIENNES I- Epidémiologie Fréquence : 1 à 4 % des naissances toutes infection confondues. 1 à 8 pour 1000 naissances pour les infections bactériennes systémiques. elles sont 2 à 4 fois plus fréquentes chez le prématuré. Gravité : 10 à 12 % de la mortalité néonatale Pronostic amélioré par un traitement précoce (arguments de présomption sans attendre la confirmation des examens bactériologiques. Contamination se fait par : - voie hématogène au cours d une bactériémie maternelle - voie ascendante RPM, chorioamniotite, passage de la filière génitale. Germes en cause : - streptocoque du groupe B 40 à 60 % des infections bactériennes. - Escherichia coli 20 à 30 %. - listeria monocytogènes moins de 5 % Localisation pricipales : - septicémie - méningites purulentes - pneumopathies II Diagnostic L urgence du traitement antibiotique impose d évoquer ce diagnostic le plus souvent sans certitude diagnostic. Le plus souvent sur des arguments anamnestiques : - infection cervicovaginale récente - infection urinaire ou systémique récente - épisode fébrile pseudo-grippal : suspicion de listériose. - souffrance fœtale aigue sans raison obstétricale : anomalie du monitoring, liq amn teinté, score d apgar bas - signes de chorio-amniotite. - RPM > 12 h - fièvre avant ou après accouchement surtout si frissons. - accouchement prématuré sans cause obstétricale évidente 1. Anamnèse obstétricale : définit 3 situations Absence de tout argument infectieux : ¼ des infections materno-fœtales surviennent sans arguments anamnestiques. Suspicion nécessitant une surveillance clinique et biologique
Risque élevé d IMF imposant une antibiothérapie immédiate qui sera arrêté au bout de 3 à jours si les prélèvements bactériologiques sont négatifs. 2. Signes cliniques Aucun signes clinique n est spécifique de l infection bactérienne, on peut avoir deux tableaux soit septicémique aigu grave ou apparition progressive insidieuse de un à deux symptômes Collapsus périphérique teint gris ou central Irrégularité thermique hypo ou hyperthermie Apnées ou détresse respiratoire Syndrome hémorragique Troubles de la réactivité ou du tonus Hépatomégalie et/ou splénomégalie Troubles digestifs : refus de boire, ballonement, vomissement. 3. Arguments paracliniques Arguments de présomption : - NFS neutropénie<1500, thrombopénie - CIVD - Syndrome inflammatoire CRP, fibri, PCT - Rx de thorax images sans image typique - prélèvements bactériologiques : placenta, liquide amniotique, prélèvements périph gastri Arguments de certitude : - prélèvements centraux hémoc, PL, urines +- traché. - antigènes solubles positifs dans le sang. III- Traitement 1. Antibiothérapie initiale Association bactéricide parentérale ayant une bonne diffusion dans le LCR etactive sur les germes suspectés. En l absence d orientation bactériologique une bétalactamine + aminoside, certains préconise d associer la céphotaxime S il existe une orientation sur l anamnèse ou l examenn direct du liquide gastrique : - CGP, BGP, BGN Posologie à adapter en fonction du terme. Durée du traitement : Infection à bactériologie nég 6 j, septicémie ou infection pulmonaire 10 à 15 j et méningite 15 à 21 j. 2. Traitements associés Traitement de l état de choc Si convulsion phénobarbital IV- IMF bactériennes particulières 1. Chlamydiose L infection maternelle est fréquente (5 à 10%), le plus souvent asymptomatique. La contamination du nouveau-né survient par voie vaginale pendant l accouchement. Elle se
manifeste par une conjonctivite vers 5 à 10 j de vie, d une rhinite puis d une pneumopathie interstitielle vers 15 à 21 j de vie. Les prélèvements bactériologiques oculaires feront le diagnostic et le traitement repose sur l erythromycine pendant 10 à 15 jours. 2. Tuberculose L existence d une tuberculose pulmonaire maternelle évolutive induit le risque chez le nouveau-né d une contamination postnatale. La méningite congénitale est très rare. L attitude pratique à la naissance comporte : La séparation mère enfant transitoire si la mère est hautement contagieuse (TBC découverte en fin de grossesse non traité) jusqu'à un mois de traitement efficace et/ou recherche de BK négative à l examen direct. Une chimioprophylaxie chez le nouveau-né pendant 03 mois (isoniazide et rifampicine) puis BCG. Une enquête familiale rigoureuse. 3. Syphilis Rare et survient dans les milieux socio-économique défavorisés ou marginaux. Le risque est de 100 % en cas de syphilis maternelle. Les signes cliniques apparaissent qq jours après la naissance et associe des signes cutanéo-muqueux, osseux et hématologiques. Le diagnostic repose sur des sérologies. Le traitement est à base de pénicilline G pendant 10 jours. B- IMF VIRALES 1. Nouveau-né de mère à sérologie VIH positive Le dépistage est quasi-systématique pendant la grossesse. Les grossesse à risque concerne l Afrique centrale, Haï, les toxicomanes, les sujets à partenaires multiples, les partenaires de sujets à risques, les transfusés avant 1985. Le risque de transmission de la mère à l enfant est actuellement de 5 % grâce au traitement préventif pré, pernatal et postnatale par l AZT. Le diagnostic de contamination repose sur l évolution de la sérologie jusqu'à 12 à 18 mois. La positivité de la PCR ou de la charge virale signe l atteinte de l enfant mais elle est inconstante. Les signes cliniques d infection débutante : les adénopathies, une hépatosplénomégalies, un muguet buccal récidivant, diarrhée, une courbe de poids médiocre,des atteintes neurologique. L attitude pratique est: - contre-indication à l allaitement maternelle - contre indication transitoire des vaccins vivants en particulier le BCG - surveillance clinique, sérologique et immunologique prolongée. - prise en charge médico-sociale et psycho 2. Hépatite B
Le risque de transmission au nouveau-né est essentiellement pendant l accouchement avec risque de portage chronique de l antigène, avec risque d hépatite chronique de cirrhose ou de cancer du foie. Le dépistage est réalisé de façon quasisystématique. A la naissance chez les enfants de mère porteuse de l Ag HBs, on pratique une injection d immunoglobuline spécifique associé à une vaccination à 1 mois, 2 mois et un rappel à 1 an. 3. Hépatite C Le risque de transmission est mal connu mais semble etroitement lié à l importance de la virémie maternelle dont le marqueur principal est la PCR. Il exist un risque de transmision par l allaitement maternel. 4. Herpès L herpès génital récidivant maternel est très fréquent, la transmission au nouveau-né se fait essetiellement pendant l accouchement. L herpès néonatale est rare 1 à 3/10000 naissance mais grave avec un taux élevé de mortalité ou de séquelles neurologique en cas de méningoencéph. Le traitement est à base d aciclovir. L attitude pratique est discutée : - la césarienne avant la rupture des membranes est actuellement plutôt réservée au cas de primoinfection ou s il y a une poussée d herpès en cours. - la surveillance clinique des nouveau-nés doit être étroite, le traitement est à base d acyclovir. 5. Varicelle Le risque de malformation est rare au cours de varicelle maternelle du 1 er trimestre. 95 % des femmes en âge de procréer sont immunisées Le risque d infection néonatale est élevée 5 j avant et 2 jours après l accouchement. Il existe alors un risque de varicelle néonatale responsable de pneumopathie parfois mortelle dans 20 à 30 % des cas. Le traitement est à base d immunoglobulines spécifiques complété par l aciclovir. 6. infection à CMV infection chez l adulte sain bénigne récurrence possible 50 % des femmes en âge de procréer sont séropositives pas de dépistage systématique pendant la grossesse. Taux de séroconversion pendant la grossesse 1 à 3 %. Infection fœtale : - asymptomatique dans 90 % des cas ( surdité). - symptomatique : RCIU, microcéphalie, ictère purpura. 7. Rubéole Infection rare chez l adulte : vaccination obligatoire Transmission par voie transplacentaire En 1996 26 cas de rubéole pendant la grossesse, 2 rubéoles malformatives et 4 infection néonatales sans signes cliniques
Risque d infection fœtale T1 et T3. Diagnostic : prélèvement de sang fœtale. Embryofoetopathie :œil, cœur ; oreille interne. Foetopathie : hépatite purpura, thrombopénie, méningoencéphalite Traitement est préventif.