Cadre Harmonisé d analyse et d identification des zones à risque et populations vulnérables Bamako, Mali Novembre 2016 (07-12) Présentation du CH Méthodologie d analyse consensuelle élaborée par le CILSS dans le cadre d une harmonisation des systèmes d évaluations de la sécuritaire alimentaire dans le SaheletenAfriquedel Ouest Ensemble d outils et de procédures permettant de classifier la sévérité de l insécurité alimentaire courante et projetée. Est basé sur le cadre analytique développé par IPC 2.0 (cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire de la FAO) 1
Cadre analytique du CH Il s articule en 5 phases: Etapes du CH 1. l inventaire des données ou preuves, 2. l analyse des preuves et score de fiabilité, 3. la classification des situations actuelle et projetée, 4. l estimation des populations vulnérables et, 5. la production de la carte des résultats et la fiche de communication 2
Phase Phase 1 : MINIMAL Phase 2 : SOUS PRESSION Phase3 : CRISE Phase 4 : URGENCE Phase 5 : FAMINE Description Classes de risque au moins 4/5 couvrent leur besoin de consommation, sans appui extérieur et sans stratégies d adaptation inhabituelles même avec l aide humanitaire, au moins 1 ménage sur 5 se trouve dans la phase ou plus, avec une consommation réduite et incapable de faire face aux dépenses non alimentairesessentielles sans tomber dans des stratégies d adaptation irréversibles même avec l aide humanitaire, au moins 1 ménage sur 5 se trouve dans la phase ou plus avec des déficits alimentaires considérables, MAG élevée et épuisement des avoirs de moyens d existence même avec l aide humanitaire, au moins 1 ménage sur 5 se trouve dans la phase ou plus avec des déficits alimentaires extrêmes et pertes extrêmes des ME même avec l aide humanitaire, au moins 1 ménage sur 5 se trouve dans la phase ou plus avec des déficits alimentaires complets et exposés à la mort. Critère de phasage : Avoir au moins 20% des ménages (1/5) qui soit dans la phase concernée ou pire Méthodologie de l analyse du CH Le Tableau 1 des preuves renseigné par un groupe restreint du Comité National d Analyse présidé par le SAP; Rappel par les facilitateurs du CILSS d un certain nombre de principes directeurs à respecter pour une bonne analyse; 64 personnes issues des structures nationales et organisations (OI, ONG, Société Civile) ont participé à l exercice. 49 cercles et 6 communes du district de Bamako ont été analysés en utilisant les données les plus récentes issues des enquêtes ENSAN, SMART, SAP, HEA, EMOP, OMA, EAC, Rapports d évaluations rapides des ONG, Rapports d activités des structures nationales,. Analyse consensuelle et basée sur la convergence des preuves [5 groupes d analyse: Kayes-Koulikoro, Ségou-Sikasso, Gao-Mopti, Tombouctou(+Ténenkou et Youvarou), Bamako- Kidal], Validation en plénière. 3
CONTEXTE DE L ANALYSE Pluviométrie satisfaisante dans l ensemble excepté par endroits dans les cercles de Kayes, Diéma, Nioro, Yélimané, Kati, Kolokani, Nara, Tombouctou, Gourma Rharous, Bourem, Ménaka; Mais fortes pluies en 3 e décade de juillet et août avec inondations (pertes en vie humaine, de biens matériels, superficies de cultures); Crue précoce et forte occasionnant pertes importantes sur les cultures de submersion (riz et bourgou). Toutefois, elle est bonne pour le remplissage des mares et lacs de cultures de décrue et pour la production halieutique; Dégâts moyens à importants par endroits dus aux ennemis des cultures (sauteriaux, coléoptères, iules, oiseaux). Menace des oiseaux encore sur le sorgho gadiaba en végétation dans le sahel Occidental et les cultures de contre saison à veniràl ON,dansleSourouetlabandedufleuvedeMoptiàGao. Productionjugéemoyenneàbonnedanslepays.L EACdonne 8964829tonnesen augmentation de 11,3% par rapport à l année dernière. Cependant, on note des zones de mauvaises productions notamment dans le Sahel Occidental, dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao. CONTEXTE DE L ANALYSE (suite) Disponible fourrager moyen à bon avec des poches de déficit dans la bande nord de la région de Ségou et par endroits dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao. En plus, l insécurité résiduelle limite l accès à certains pâturages des zones exondéesdesrégionsdesrégionsdegao,tombouctouetlenorddecellesdemopti et Ségou. Bonnes perspectives de productions halieutiques. Bon approvisionnement des marchés en céréales tant dans les zones de production que dans celles de consommation grâce à la production moyenne à bonne. Une hausse saisonnière des prix proche de la moyenne est attendue. Mais ralentissement des échanges entre Kidal et l Algérie. Marchés à bétail seront animés. Les termes de l échange resteront favorables aux éleveurs excepté par endroits au nord du pays à cause de la baisse de la demande du Niger et du Nigéria et/ou les risques liés à la maladie de la fièvre de la vallée du riftsurtoutducotédekidal. L insécurité au nord et au centre du pays affecte négativement les conditions socioéconomiques des ménages. 4
Difficultés rencontrées Insuffisance de la formation des participants à la méthodologie (environ 25% de nouveaux participants); Divergence de certains indicateurs (SCA, diversité et stratégies d adaptation par exemple); Manque de données récentes et niveau de représentativité des données sur la nutrition et la mortalité ; Estimation des populations en insécurité alimentaire. Nouvelles régions de Ménaka et Taoudéni analysées avec celles de Gao et Tombouctou Principaux résultats pour les zones touchées par l IA Consommation alimentaire : globalement acceptable, mais sous pression ou pire dans certains cercles en raison d un score de consommation alimentaire pauvre élevé. Evolution des moyens d existence : En dégradation par endroits notamment dans les régions du centre et du Nord du pays où ils sont sous pression voire en urgence à cause de l impact de l insécurité civile. Nutrition: Situation nutritionnelle préoccupante. Moyenne nationale du MAG selon le SMART: 10,7%. Mortalité : Taux issus du SMART de juillet 2016 en dessous des seuils d alerte de l OMS 30/11/2016 10 5
Influence des facteurs contributifs sur les résultats Les facteurs contributifs (production agropastorale, termes de l échange, ) ont un impact globalement positif sur les indicateurs de résultat Toutefois, l insécurité civile au nord et au centre du pays, la crue des cours d eau avec des inondations, la diminution de la demande de bétail du Niger et du Nigéria, impactent négativement les indicateurs de résultat particulièrement les moyens d existence. 30/11/2016 11 Principaux résultats 6
Classification des zones Phasage et évaluation des populations en ISAN issus de l analyse combinée des indicateurs de résultats et des facteurs contributifs En situation courante: 7 cercles en phase 2 sous pression (Tin Essako à Kidal, les cercles de Gao et ceux de Tombouctou et Goundam), 42 et les 6 communes de Bamakoenphase1 176.500 personnes en phase crise soit environ de 1% de la population totale du pays 2.382.355 personnes sous stress (phase 2) - soit 13% de la population totale Situation projetée: 18 cercles en phase 2 sous pression (situés dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Koulikoro); 31 cercles et les 6 communes debamakoenphase1 495.000 personnes en phase 3 à pire qui ont besoin d assistance alimentaire -soitprèsde2,70%delapopulationdupays, 3 050 850 personnes sous stress (phase 2) - soit 16,63% de la population 30/11/2016 Situation courante Estimation de population en insécurité alimentaire en octobre-décembre 2016 REGION totale Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 3 à 5 KAYES 2 517 000 2 183 320 325 442 8 238 0 0 8 238 KOULIKORO 3 058 001 2 539 583 493 092 25 326 0 0 25 326 SIKASSO 3 337 000 2 952 121 384 879 0 0 0 0 SEGOU 2 952 000 2 559 602 387 792 4 606 0 0 4 606 MOPTI 2 571 000 2 268 719 267 453 34 827 0 0 34 827 TOMBOUCTOU 852 000 712 470 117 937 21 593 0 0 21 593 GAO 685 001 535 469 126 928 22 605 0 0 22 605 KIDAL 86 001 71 268 10 360 4 373 0 0 4 373 BAMAKO 2 284 999 1 961 578 268 472 54 949 0 0 54 949 TOTAL GENERAL 18 343 002 15 784 130 2 382 355 176 517 0 0 176 517 30/11/2016 14 7
Situation projetée Estimation de population en insécurité alimentaire en juin-août 2017 REGION totale Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 3 à 5 KAYES 2 517 000 2 091 131 401 109 24 761 0 0 24 761 KOULIKORO 3 058 001 2 336 319 661 467 60 215 0 0 60 215 SIKASSO 3 337 000 2 815 253 485 833 35 913 0 0 35 913 SEGOU 2 952 000 2 464 640 456 250 31 110 0 0 31 110 MOPTI 2 571 000 2 117 435 367 219 86 346 0 0 86 346 TOMBOUCTOU 852 000 601 100 163 562 78 291 9 046 0 87 338 GAO 685 001 440 880 172 587 71 534 0 0 71 534 KIDAL 86 001 66 161 13 790 6 050 0 0 6 050 BAMAKO 2 284 999 1 864 571 329 033 91 396 0 0 91 396 TOTAL GENERAL 18 343 002 14 797 489 3 050 850 485 616 9 046 0 494 662 30/11/2016 15 A L ENDROIT DU CILSS Recommandations Mieux communiquer avec les Comités d Analyse des pays sur les évolutions méthodologiques avant la date de l exercice. Poursuivre le renforcement des capacités du comité national d analyse 8
Recommandations (suite) A L ENDROIT DE L ETAT ET SES PARTENAIRES Appuyer la réalisation de l Enquête Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle. Mettre en œuvre un programme d assistance alimentaire en faveur des 495 000 personnes en phase 3 et pire. Mettre en œuvre des actions de résilience (cash transfert, Vivres Contre Travail, Vivres Contre Actifs, Vivres Contre Formation, reconstitution de cheptel, aménagements de proximités,...) dans les cercles en insécurité alimentaire (phase sous pression et pire) au bénéfice des 3536 466 personnes en insécurité alimentaire. Améliorer la disponibilité et l accès en aliment de bétail dans les zones en déficit fourrager notamment dans les régions de Mopti, Tombouctou, Gao. Procéder à des actions de reconstitution des moyens d existence à l endroit des populations déplacées et réfugiées de retour. Poursuivre et renforcer des actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition qui est un problème préoccupant dans l ensemble du pays. Appuyer en intrants (semences, ) les personnes vulnérables (victimes d inondations, les pauvres, les très pauvres, ). 30/11/2016 17 Recommandations spécifiques Kayes En vue de faciliter l accès à la céréale, poursuivre les ventes subventionnées de sorgho dans les zones déficitaires ; En vue d accroitre les capacités de résilience, il y a lieu d aménager des périmètres maraîchers pour améliorer les revenus des femmes et des jeunes; Pour lutter contre le travail des enfants dans les placers et améliorer la fréquentation scolaire, il y a lieu de mettre place des cantines scolaires dans le cercle de Kéniéba. Koulikoro En raison de l incertitude pluviométrique liée au changement climatique, il est souhaitable de sensibiliser les paysans et leur faciliter l accès aux semences précoces adaptées à la zone agro climatique ; Le cercle de Kati est une zone où le maraîchage est la principale activité génératrice de revenu. Cependant, les maraîchers ne bénéficient pas de subvention d engrais. Il serait donc encourageant d étendre la subvention d engrais aux cultures maraîchères. 30/11/2016 18 9
Recommandations spécifiques (suite) Sikasso Pour palier aux méfaits de la malnutrition récurrente dans la région, organiser de façon soutenue des campagnes d information/sensibilisation (par médias de proximité) à l endroit des populations surtout rurales, sur la diversification/ variation du régime alimentaire, les techniques d alimentation adéquate des enfants et des femmes en âge de procréer et le WASH. Ségou En vue d accroitre les capacités de résilience, il y a lieu d appuyer en semences maraîchères les zones affectées par les inondations. 30/11/2016 19 Recommandations spécifiques (suite) Mopti En raison de la mauvaise production du riz de submersion dans le Delta Intérieur du Niger; il y a lieu de: Appuyer les producteurs en semences de riz local dans le DIN (Djenné, Mopti, Tenénkou et Youwarou) pour la campagne agricole à venir; Appuyer la campagne de contre saison de rizdans le DIN en intrantset carburant; Appuyer la campagne de maraichage dans le DINà travers les semences et l aménagement des PM; Renforcer les brigades villageoises (en vivre contre travail) dans la lutte contre les oiseaux granivores dans le DIN et dans la vallée du Sourou (Bankass) ; En vue de permettre aux producteurs d avoir une plus-value sur la production locale; il y a lieu de: Créer des infrastructures de conservation et de conditionnement des produits maraichers (échalote) dans le cercle de Bandiagara; Réhabiliter les barrages défectueux dans les communes de Dourou(Konsagou) et Kendié(Tiol); Poursuivre l assistance aux ménages touchés par les inondations, puis les appuyer pour la reconstruction des habitations et infrastructures détruites dans les communes de Konna(Kontza Peul), Douentza (ville de Douentza), Koro (Koro et Pel Maoudé), Youwarou(Youwarou ville). 30/11/2016 20 10
Recommandations spécifiques (suite) Tombouctou En vue d améliorer la disponibilité: Appuyer les PIV dont les équipements (groupe motopompe) sont défectueux; Appuyer l aménagement de nouveaux PIV dans la région; Appuyer la reconstitution des stocks des Banques de céréales avec le retour de la paix. Gao En vue d accroitre les capacités de résilience, il y lieu: d aménager/réhabiliter les périmètres rizicoles et maraîchers partout où cela est possible; vulgariser la pisciculture; Faire un bon maillage entre la disponibilité fourragère et les points d eau; Vulgariser l usage de la pompe californienne pour faciliter les irrigations d appoint dans les rizières; Appuyer la contre saison de maraîchage et de riz; Appuyer la reconstitution des stocks des Banques de céréales. Kidal: Assurer l approvisionnement de la région en riz; Améliorer la desserte en eau potable dans la ville de Kidal. Appuyer l éducation et la récupération nutritionnelle dans la région. 30/11/2016 21 Merci de votre aimable attention 11