COMMUNIQUÉ DE PRESSE Bruxelles, le 15 mai 2017 Les indicateurs de pauvreté en Belgique en 2016 (EU-SILC) Les chômeurs, les familles monoparentales et les locataires sont les plus vulnérables à la pauvreté La Direction générale Statistique Statistics Belgium publie aujourd hui les nouveaux chiffres de la pauvreté pour 2016 issus de l'enquête sur les revenus et les conditions de vie. Les principales conclusions sont les suivantes: En 2016, 15,5 % de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire. Il s agit des personnes vivant dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur à 1.115 euros par mois pour une personne isolée. 14,6% de la population vit dans un ménage à faible intensité de travail. En 2016, 5,5% des Belges souffraient de privation matérielle grave. Les personnes confrontées à au moins une des situations visées ci-dessus sont considérées comme à risque de pauvreté ou d exclusion sociale selon l indicateur européen de la pauvreté dans le cadre de la stratégie «Europe 2020». En 2016, cela concernait 20,7% de la population. Certains groupes de population courent un risque plus élevé que d'autres Les chômeurs 1 (45,9%) sont beaucoup plus exposés à la pauvreté monétaire que la population active (4,7%). Il en va de même pour les membres des familles monoparentales (41,4%), qui courent un risque plus élevé que les membres d'une famille composée par exemple de deux adultes et deux enfants (8,2%), ainsi que pour les locataires (36,2%) par rapport aux personnes qui sont propriétaires de leur logement (7,6%). Depuis le début des mesures, nous constatons par ailleurs que le fossé entre les locataires et les propriétaires se creuse de plus en plus. 1 Dans le cadre de l'enquête SILC, un individu est considéré comme «chômeur» sur la base d'un statut autodéterminé: il a déclaré être chômeur pendant au moins 7 mois sur 12.
2/5 Graphique 1 : Évolution du taux de pauvreté chez les locataires et les propriétaires de 2004 à 2016 (%) L'indicateur européen de la pauvreté montre également que ces mêmes groupes courent un risque plus élevé de pauvreté ou d'exclusion sociale: 66,2% pour les chômeurs, 53% pour les membres de familles monoparentales et 46% pour les locataires. Ces résultats sont basés sur l'enquête EU-SILC 2016. L'enquête est organisée depuis 2004 par la Direction générale Statistique Statistics Belgium et interroge chaque année environ 6.000 ménages belges. Harmonisée au niveau européen, elle permet de suivre les principales évolutions en matière de pauvreté et d'exclusion sociale.
3/5 Annexe 1: risque de pauvreté ou d'exclusion sociale Personnes à risque de pauvreté monétaire (%) Personnes appartenant à un ménage confronté à une privation matérielle grave (%) Personnes (moins de 60 ans) appartenant à un ménage à faible intensité de travail (%) À risque de pauvreté ou d'exclusion sociale (indicateur européen) (%) Total 15,5% 5,5% 14,6% 20,7% Âge 0-17 ans 17,8% 6,9% 13,0% 21,6% 18-64 ans 14,7% 6,1% 15,2% 21,7% 65 ans et + 15,4% 2,1%. 16,4% Statut d'activité principal Travailleur 4,7% 2,2% 0,4% 6,3% Chômeur 45,9% 20,1% 61,7% 66,2% Pensionné / Prépensionné 13,3% 2,1% 64,0% 16,4% Autre inactif 32,0% 11,4% 37,9% 44,7% Sexe Homme 14,4% 5,3% 13,1% 19,4% Femme 16,5% 5,7% 16,2% 22,0% Type de ménage 1 personne 21,8% 9,2% 30,3% 30,9% 2 adultes < 65 ans sans enfant 2 adultes, au moins 1 > 65 ans, sans enfant Autre ménage sans enfant Parent seul avec enfant(s) 9,7% 3,8% 15,6% 18,5% 13,3% 1,2% 43,2% 16,2% 10,3% 2,9% 13,8% 16,6% 41,4% 14,9% 41% 53,0% 2 adultes, 1 enfant 11,9% 3,1% 7,1% 13,2% 2 adultes, 2 enfants 2 adultes, 3 enfants ou + Autre ménage avec enfant(s) 8,2% 1,5% 3,9% 9,5% 19,2% 7,9% 12,4% 22,0% 16,1% 10,9% 11,7% 22,8%
4/5 Annexe 2: annexe technique EU-SILC (European Union Statistics on Income and Living Conditions) est une enquête européenne sur les revenus et les conditions de vie et constitue un outil important permettant d établir, tant au niveau belge qu européen, une cartographie de la pauvreté et de l exclusion sociale. En ce qui concerne la Belgique, l enquête EU-SILC est organisée par la Direction générale Statistique Statistics Belgium du SPF Économie, P.M.E, Classes moyennes et Énergie. Chaque année, environ 6.000 ménages (soit 11.000 personnes) sont interrogés puis suivis pendant un maximum de quatre années successives. Dans l optique de SILC, l exclusion sociale est appréhendée comme étant la résultante de plusieurs facteurs, dont le revenu, l emploi, la santé et le niveau d enseignement. Sur la base de ces facteurs est calculé un ensemble d indicateurs de nature tant monétaire que non monétaire. Ces indicateurs s avèrent de plus en plus cruciaux dans le cadre des obligations européennes et de la stratégie «Europe 2020». AROP (At Risk of Poverty) est l'indicateur de revenu le plus important. LWI (Low Work Intensity) et SMD (Severe Material Deprivation) sont les deux indicateurs non monétaires les plus importants pour mesurer la pauvreté. Calcul du risque de pauvreté monétaire (AROP) Le seuil de pauvreté équivaut à 60 % de la médiane du revenu disponible à l échelle individuelle. Cela correspond au calcul suivant : 60 % de 22.295 euros par an équivaut pour une personne isolée à un seuil de 13.377 euros par an, soit 1.115 euros par mois. Pour obtenir le seuil de pauvreté des ménages, il ne suffit pas de multiplier ce chiffre par le nombre de membres du ménage. Partant du principe que les membres d un ménage partagent les charges et les dépenses, un deuxième adulte dans un ménage se voit appliquer un facteur de 0,5 dans le calcul du seuil de pauvreté et les enfants (<14 ans) un facteur de seulement 0,3. Le seuil de pauvreté d un ménage composé de deux adultes et de deux enfants se calcule donc en multipliant le seuil des personnes isolées par un facteur 2,1 (13.377 *2,1)/12 = 2.347 par mois. Ce facteur de 2,1 s obtient en attribuant un poids de 1 au chef de famille, de 0,5 au deuxième adulte du ménage et de 0,3 à chacun des enfants. Ménages à faible intensité de travail (LWI) Il s agit des ménages dans lesquels les adultes (âgés entre 18 et 59 ans, étudiants exclus) ont travaillé, en moyenne, moins d un cinquième de leur temps pendant l année de référence. Privation matérielle (SMD) : détails de l'indicateur Les personnes «en situation de privation matérielle grave» sont confrontées à au moins quatre des neuf situations suivantes et ne sont pas en mesure: de payer un loyer ou des factures courantes, de chauffer correctement leur domicile, de faire face à des dépenses imprévues, de consommer de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, de s offrir une semaine de vacances en dehors du domicile, de posséder une voiture personnelle, un lave-linge, un téléviseur couleur, ou un téléphone. Indicateur européen de la pauvreté: AROPE (At Risk of Poverty or Social Exclusion) Il s'agit de l'indicateur dérivé des trois indicateurs mentionnés ci-dessus (AROP, LWI, SMD). Si l'une ou plusieurs des conditions sont remplies, c'est-à-dire si le ménage dans lequel la personne habite se caractérise par un faible revenu et/ou une faible intensité de travail et/ou une privation matérielle sévère, on considère que cette personne court un risque de pauvreté et/ou d'exclusion sociale (pauvreté multidimensionnelle).
5/5 Renseignements complémentaires Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter Wendy Schelfaut : 02/277.65.05 statpress@economie.fgov.be Mention de la source Direction générale Statistique Statistics Belgium Données chiffrées complémentaires Des tableaux contenant des données détaillées sont disponibles sur : http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/travailvie/eu-silc/pauvrete/